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Elue pour la 5ème fois députée de l'Isère en juillet dernier, la socialiste Marie-Noëlle Battistel est l'invitée du QG Politique ce week-end sur Télégrenoble. On reviendra avec elle sur la rentrée parlementaire qui a eu lieu cette semaine à l’assemblée nationale, sur les orientations politique du nouveau gouvernement et sur la nomination de Didier Migaud comme ministre de la justice (elle avait pris sa succession sur la 4ème circonscription de l'Isère en 2010). Ce sera aussi l'occasion d'aborder des dossiers locaux et brulants comme l'avenir de la station de ski de l'Alpe du Grand Serre dont la fermeture semble de plus en plus probable et la mise en redressement judiciaire de l'entreprise Vencorex sur la plateforme chimique du Pont de Claix avec 500 emplois directs menacés.

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Transcription
00:00:00Bonjour à tous. Bienvenue dans le QG, le rendez-vous politique de Télé Grenoble avec
00:00:22chaque semaine un élu du territoire dont les décisions impactent directement notre
00:00:26vie quotidienne. Et en cette période de rentrée parlementaire, j'ai le plaisir d'accueillir
00:00:31une députée, Marie-Noëlle Battistel. Bonjour.
00:00:34Bonjour.
00:00:35Bienvenue dans le QG, députée de la 4e circonscription de l'Isère, un territoire qui s'étend
00:00:40du sud du département avec le Vercors, le Trièvre, l'Oisan, la Matheysine et une partie
00:00:45de l'agglomération grenobloise aussi, les communes de Sessin, Sessinet, Pont-de-Clé,
00:00:51Vif notamment. C'est une des plus grandes circonscriptions de France, une des plus atypiques
00:00:56aussi puisque vous avez des petits villages de montagne, des sommets enneigés et puis
00:01:01une zone urbaine en périphérie de Grenoble. Vous êtes élue sur ce territoire depuis
00:01:061998 en tant que maire de la Salle-en-Beaumont, puis députée depuis 2010, conseillère régionale.
00:01:13J'ai consulté votre page Wikipédia, Marie-Noëlle Battistel, il y a un petit oubli. Votre dernier
00:01:17mandat de conseillère régionale ne figure pas sur la page.
00:01:20Bon alors c'était 2020-2023, on est d'accord. Vous aviez démissionné pour respecter aussi
00:01:27le cumul des mandats. Vous avez été réélue surtout pour faire émerger les jeunes.
00:01:32Oui, effectivement, la liste était montée d'un cran suite à cette démission. Vous
00:01:37avez été réélu sur cette quatrième circonscription de l'Isère pour la cinquième fois en juillet
00:01:43dernier avec votre meilleur score des quatre précédentes élections, pratiquement 60%
00:01:48face à une candidate, Anne-Marie Malandrino, qui représentait le camp d'Éric Ciotti.
00:01:53J'imagine que c'est une satisfaction de rester aussi forte sur un territoire après
00:01:58cinq mandats ?
00:01:59Alors je ne dirais pas une satisfaction de mon score qui est peut-être le meilleur,
00:02:05mais qui est quand même face au Rassemblement national. Et 60%, ça veut dire que le Rassemblement
00:02:10national avait fait 40%.
00:02:11C'est la première fois que vous vous retrouviez dans une situation comme ça.
00:02:13Voilà, et donc je trouve que c'est un score extrêmement élevé et du coup, je ne peux
00:02:17pas me satisfaire totalement de mon résultat qui est, vous l'avez dit, le meilleur des
00:02:23cinq élections, même si je n'ai pas fait cinq fois cinq ans, puisque j'ai eu l'occasion
00:02:28de faire des petits bouts de mandat. Mais nous avons maintenant des CDD très courts
00:02:32dans l'activité parlementaire.
00:02:33Et qui visent encore à se réduire peut-être dans les mois qui viennent. Effectivement,
00:02:3814 années en tant que députée, cinq scrutins, ça fait, si on divise 14 par 5, on est en-dessous
00:02:42de trois pour la durée moyenne. C'est une élection en tout cas qui a rebattu les cartes
00:02:48en Isère avec, on le voit sur cette animation, six députés du Nouveau Front populaire sur
00:02:52les dix circonscriptions iséroises. En gros, le Sud est à gauche, le Nord est à droite,
00:02:58voire même à l'extrême droite. Avec cette proportion au niveau national, il n'y aurait
00:03:02pas eu de problème pour former un gouvernement.
00:03:04Tout à fait.
00:03:05Bon, ce n'est pas le cas. Effectivement, l'Isère est, on va dire, un cas un petit
00:03:10peu particulier.
00:03:11Avant vous, sur cette quatrième circonscription de l'Isère, le député s'appelait Didier
00:03:15Migaud. Vous étiez d'ailleurs sa suppléante. Il a été député pendant 21 ans, maire de
00:03:21Sessaing, président de la métropole avant de quitter la politique en 2010 pour devenir
00:03:25président de la Cour des comptes.
00:03:27On voit là des images sur le plateau de Télégramme Lab il y a quelques années. Puisque c'était
00:03:31un homme politique important en Isère, il a rendu sa carte au parti socialiste en rentrant
00:03:36à la Cour des comptes. On a un devoir de neutralité dans ce type d'instance.
00:03:40Est-ce que c'est votre mentor en politique, Didier Migaud ?
00:03:44Alors moi, j'ai beaucoup de respect pour Didier Migaud, évidemment, beaucoup de considération
00:03:50pour son travail. Et j'ai beaucoup appris à ses côtés dans les trois années où je
00:03:55l'ai accompagné en tant que suppléante. Il m'a fait découvrir à la fois le territoire
00:03:59de la quatrième circonscription que je connaissais comme ça, mais enfin pas d'une manière très
00:04:03approfondie, jusqu'au moindre petit village, puisqu'en 2007, nous avons fait une campagne
00:04:08à la Didier Migaud, j'ai envie de dire, et à la Baptistelle, c'est-à-dire de partout.
00:04:12Et ensuite, je l'ai représenté assez souvent pendant ces trois années, puisqu'il avait
00:04:18des fonctions à l'Assemblée nationale qui le retenait à Paris assez souvent dans la
00:04:23semaine, ce qui m'a fait connaître parfaitement bien la circonscription et ce qui m'a d'ailleurs,
00:04:28je pense, beaucoup servi en 2010, quand j'ai eu l'élection partielle pour lui succéder.
00:04:33Quand il avait démissionné de son poste de député, vous êtes toujours en contact
00:04:37aujourd'hui avec lui ? J'étais assise à côté de lui hier dans l'hémicycle.
00:04:42Vous vous parlez ? Oui, on se parle, évidemment.
00:04:45Alors, si je vous en parle, c'est qu'il a été nommé ministre de la Justice, numéro
00:04:492 du gouvernement Barnier, il y a quelques jours, en septembre. On voit là d'ailleurs
00:04:55les images de la passation de pouvoir avec l'ancien garde des Sceaux, Dupond-Moretti.
00:04:59Est-ce que vous l'avez félicité pour ce beau poste numéro 2 d'un gouvernement dans
00:05:03une carrière politique ? Ça compte ? Alors déjà, on a échangé avant qu'il ne soit
00:05:07nommé quand on entendait son nom circuler. Moi, je lui ai fait part un peu de ma surprise
00:05:14et un peu de déception sur cette annonce parce que je ne l'imaginais pas aux côtés
00:05:20d'un gouvernement qui est aujourd'hui extrêmement à droite par rapport au mandat précédent.
00:05:25Il est beaucoup plus à droite. Et quand on voit le couple Retailleau-Migaud, ça peut
00:05:30faire quand même un choc. Et je ne doute pas qu'il saura porter avec force les valeurs
00:05:35de gauche qu'il m'a transmises et avec lesquelles nous avons combattu, que nous avons porté
00:05:41ensemble. Mais franchement, je lui ai demandé qu'est-ce qu'il espérait pouvoir inflégichir
00:05:48dans cette politique extrêmement à droite. Donc, je pense qu'il a voulu servir. C'est
00:05:54quelqu'un qui est un serviteur de l'État, qui peut se rendre utile et qui croit vraiment
00:05:59qu'il peut agir de l'intérieur pour infléchir et en tout cas modérer un peu le ministre
00:06:07de l'Intérieur Bruno Retailleau. Donc, j'espère qu'il réussira. C'est ce que je lui ai souhaité.
00:06:14Pleine réussite pour garder le ministère de la Justice et la Justice avec un budget
00:06:19suffisant pour fonctionner et surtout de manière indépendante. Pour là, je lui fais confiance
00:06:25pour porter cela. Mais la tâche sera arde.
00:06:29Si on analyse les résultats du 7 juillet, ce deuxième tour des législatives, les Français
00:06:34n'ont mis aucun parti clairement en tête. Ce qui laissait supposer qu'ils souhaitaient
00:06:38un gouvernement un peu élargi, d'union, transpartisan. Est-ce que finalement Didier
00:06:43Gimigo n'est pas le seul à gauche à avoir compris ce message des urnes et mis de côté
00:06:47les petits calculs politiciens pour s'investir avec conviction dans un gouvernement aux sensibilités
00:06:52diverses ?
00:06:53Le problème d'un gouvernement, ce n'est pas l'addition de personnes. C'est en fait
00:06:57autour d'un programme. Donc, quel était le programme ? On ne sait déjà pas trop
00:07:01aujourd'hui ce qu'il en est. Et à l'époque, on ne le connaissait pas véritablement.
00:07:06Donc, s'engager autour d'un programme un peu transparent, c'est compliqué. Ce n'est
00:07:12pas qu'une addition de personnes à la fois de gauche et de droite. Et là, on se rend
00:07:15compte quand même que ce gouvernement a des fortes personnalités de droite appuyées.
00:07:20Donc, c'était ma surprise que de le voir accepter dans ces conditions-là. Maintenant,
00:07:26je lui fais toute confiance pour assumer ses missions correctement et pouvoir infléchir
00:07:33le plus possible ce gouvernement.
00:07:37Vous avez une grande expérience politique, Marie-Noëlle Batistel. Est-ce qu'à l'issue
00:07:40du 7 juillet, vous avez vraiment cru qu'Emmanuel Macron allait nommer un ou une première
00:07:45ministre issue du Nouveau Front Populaire ?
00:07:47Alors déjà, moi, je n'ai pas cru le 8 juin qu'il allait dissoudre.
00:07:50Vous n'étiez pas la seule.
00:07:52Non, mais parce que franchement, c'est quand même la plus belle bêtise qu'il aura faite
00:07:56et c'est vraiment de l'irresponsabilité totale que d'avoir fait cette dissolution.
00:08:03On voit où ça nous conduit aujourd'hui. Et sur la question qui nous occupe, moi, stratégiquement,
00:08:10je ne comprends pas qu'il ne l'ait pas fait parce qu'il dit sans cesse qu'un gouvernement
00:08:16de gauche n'aurait pas tenu, n'aurait pas su faire.
00:08:19Eh bien, il fallait le laisser faire, le laisser conduire quelques semaines et voir
00:08:23ce que ça donnait.
00:08:24Et si on ne réussissait pas, il aurait eu tout loisir de dire, vous voyez, la gauche
00:08:30est incapable de gouverner, je vais reprendre les rênes.
00:08:32Donc, il n'a même pas stratégiquement su faire cela et il a laissé attendre des mois
00:08:38et des mois un gouvernement de semaine en semaine en disant qu'il y avait les Jeux olympiques,
00:08:43qu'il fallait de la stabilité.
00:08:44Mais a-t-il pensé à la stabilité du pays quand il a dissous en juin 2008 ?
00:08:49En juin, en juin 2024.
00:08:52Donc franchement, c'est de l'amateurisme du début à la fin et on comprend assez mal
00:09:00la stratégie qu'il a conduite.
00:09:01Donc aujourd'hui, on en est là.
00:09:03Je pense que c'est une erreur que de n'avoir pas mis, alors qu'il soit Lucie Castet ou
00:09:09quelqu'un d'autre.
00:09:10C'était un bon choix, Lucie Castet, pour vous ?
00:09:11Il n'avait qu'à le faire, le choix lui-même.
00:09:13En fait, c'est lui qui désigne le Premier ministre et ensuite, on aurait vu comment
00:09:18tout cela se configurait.
00:09:20Puisque vous parlez de stratégie, est-ce que Jean-Luc Mélenchon n'a pas non plus œuvré
00:09:25dans ce sens-là ?
00:09:26Là, c'est sa déclaration du 7 juillet au soir où il exprime le fait que ce sera uniquement
00:09:32le programme du nouveau Front populaire et rien que celui-là qui sera à la manœuvre
00:09:35si un Premier ministre du NFP est nommé.
00:09:39Quand on fait un quart des voix à quatre parties, un peu plus d'un tiers des députés,
00:09:44on ne peut pas être aussi exigeant ?
00:09:45Total erreur politique.
00:09:47Je ne soutiens absolument pas ce qu'il a dit.
00:09:51Je crois que ça nous a beaucoup pénalisé.
00:09:53Effectivement, on peut dire ça si on est 300 députés.
00:09:56On n'était pas 300 députés en 1993.
00:09:59Donc, on sait qu'on a l'ambition de porter notre programme le plus haut possible et en
00:10:05tout cas de pouvoir faire adopter le maximum de mesures.
00:10:09Mais on sait très bien aussi qu'on ne pourra pas le faire seul et qu'il faudra aller chercher
00:10:13des soutiens.
00:10:14Et donc, on ne peut pas dire tout le programme, rien que le programme.
00:10:17Alors, vous dites que Emmanuel Macron n'a pas voulu nommer de Premier ministre de gauche.
00:10:23Il y a quand même eu le nom de Bernard Cazeneuve, ancien socialiste, qui a été évoqué à
00:10:28la fin du mois d'août.
00:10:29On avait d'ailleurs pensé que c'est lui qui allait obtenir ce poste.
00:10:32Je crois que Didier Migaud, d'ailleurs, s'est positionné sur le ministère de la Justice
00:10:36en pensant d'abord que ce serait Bernard Cazeneuve.
00:10:38C'est un choix que vous auriez soutenu, Marine-Noëlle Batistel, le choix de Bernard Cazeneuve, qui
00:10:43est un ministre plutôt de compromis vu la situation politique ?
00:10:45Je pense qu'on n'aurait pas eu à le soutenir parce qu'en fait, Emmanuel Macron ne voulait
00:10:48pas un ministre de gauche, un Premier ministre de gauche.
00:10:51Même celui-là ?
00:10:52Même celui-là.
00:10:53Même celui-là.
00:10:54Alors, vous n'auriez pas eu à vous prononcer.
00:10:57D'autres au PS l'ont fait, Olivier Faure a, on peut dire, désingué, même si le terme
00:11:01est un peu trivial, la potentielle candidature de Bernard Cazeneuve.
00:11:06Je crois qu'au-delà de Bernard Cazeneuve, c'était toujours la même question.
00:11:09Quel programme ? Est-ce que ça allait être un programme de gauche ou un programme piloté
00:11:14par Emmanuel Macron ? C'est quand même ça le sujet aujourd'hui.
00:11:17On n'est pas sur une question d'hommes et de femmes.
00:11:19On est sur une question de programme gouvernemental.
00:11:21Je ne sais pas si vous avez lu Le Monde ce jeudi, mais Bernard Cazeneuve a reproché au
00:11:26patron du PS, Olivier Faure.
00:11:27D'avoir agi avec jubilation, c'est ses mots, pour empêcher sa nomination en tant que Premier
00:11:33ministre.
00:11:34Ça vous inspire quoi ?
00:11:35Oui, ça m'inspire une histoire de courant à l'intérieur du PS.
00:11:39Ils sont toujours là ?
00:11:40Ils sont toujours là.
00:11:41Ils vont l'être encore plus, j'imagine, parce qu'il y a le Congrès l'année prochaine.
00:11:45Vous allez devoir désigner un nouveau patron ou reconduire celui qui est en place.
00:11:49Vous avez déjà fait votre choix.
00:11:51Là, vous serez obligé de vous positionner sur les différentes options ?
00:11:54Oui, on se positionne tous les jours sur toutes les options.
00:11:57Effectivement, la question des courants, ça me rappelle la première fois où je suis
00:12:03intervenue dans une salle de militants en 2010 pour ma première campagne électorale.
00:12:07Je n'étais pas au Parti socialiste et la question qui m'a été posée, si un jour
00:12:12tu prends ta carte au Parti socialiste, de quel courant seras-tu ?
00:12:16Et là, j'aurais répondu assez clairement que pour moi, je prendrais ma carte pour être
00:12:23et que socialiste.
00:12:24Et donc, je crois qu'aujourd'hui, toutes ces querelles internes dépassent complètement
00:12:31les citoyens.
00:12:32Ils n'attendent absolument pas ça de nous.
00:12:33À un moment donné, il faut élire un chef, comme on dit, mais une fois qu'il est élu,
00:12:38il faut qu'on soit capable aussi de faire de l'union à l'intérieur de notre camp.
00:12:43Il y a tellement de désunions, on a aujourd'hui 11 groupes politiques à l'Assemblée nationale.
00:12:47Ça, c'est quand même rarement vu.
00:12:49Donc, en fait, il y a un éclatement de la vie politique.
00:12:52On ne peut pas non plus encore être éclaté autant à l'intérieur d'un parti.
00:12:56Créer des sous-groupes, ça a été le cas au PS à l'époque d'Hollande, notamment
00:13:00avec les frondeurs.
00:13:02Alors, vous parlez d'élire un chef, il faudra bien, effectivement, l'année prochaine.
00:13:06Il y a une figure montante du socialiste qui est le maire de Saint-Ouen, Karim Bouamrane,
00:13:11qui d'ailleurs avait été cité dans les potentiels premiers ministres pendant l'été.
00:13:15Il a lancé ce jeudi son mouvement « La France humaine est forte ». Il souhaite se nourrir
00:13:20de compromis, d'apaisement, d'espoir et d'espérance.
00:13:23On voit la photo, il y avait 4 000 personnes réunies, dont des grandes figures du PS,
00:13:28François Hollande, Jean-Marie Cambadélis, Carole Delga, la présidente de la région Occitanie.
00:13:34Vous étiez invitée à ce lancement ?
00:13:37Je n'y étais pas, non.
00:13:39Qu'est-ce que vous pensez de voir une nouvelle figure émerger à gauche ?
00:13:43On est toujours très heureux de remplir une salle socialiste, 4 000 personnes.
00:13:48Après, tout cela doit concourir quand même à avoir un vrai programme socialiste le moment venu.
00:13:54Et donc, si c'est pour créer une division supplémentaire, ce que je ne crois pas,
00:13:59ce n'est pas utile. Donc il faut être utile dans la diversité de nos idées.
00:14:04Moi, je suis plus proche d'Olivier Faure que de Karim Bouamrane.
00:14:09Ce nouveau, le maire de Saint-Ouen, Karim Bouamrane, on verra effectivement si ce mouvement prend forme.
00:14:14Compromis, apaisement, c'est les termes qu'il a employés.
00:14:18Alors, ce n'est pas la stratégie de la France insoumise au sein du Nouveau Front populaire de mettre en avant ses valeurs.
00:14:25Didier Rambeau, qui est un ancien socialiste et qui fut aussi d'ailleurs le premier collaborateur parlementaire de Didier Migaud,
00:14:31avant de devenir sénateur Renaissance, était à votre place la semaine dernière, Marie-Noëlle Battistel.
00:14:37Je vais demander de vous poser une question, comme c'est la tradition dans cette émission. On l'écoute.
00:14:42Bonjour, Marie-Noëlle Battistel. Je lui confirme que j'ai toujours de respect vis-à-vis de sa personne,
00:14:47que j'ai toujours plaisir à travailler avec elle sur un certain nombre de dossiers.
00:14:50Je pense notamment aux dossiers de l'Alpe du Grand-Serre.
00:14:53Néanmoins, je la ramène à ses fonctions nationales et lui demander très franchement,
00:15:00est-ce qu'elle peut continuer à travailler et à soutenir les élus de la France insoumise qui n'ont que pour seule ambition
00:15:07de créer le chaos dans notre pays, de bordéliser la vie parlementaire ?
00:15:14Je souhaiterais qu'elle me réponde très franchement à cette question.
00:15:18Alors, on va reparler de l'Alpe du Grand-Serre assez longuement au cours de cette émission pour ceux qui s'intéressent à ce dossier.
00:15:23Mais là, on est encore sur la politique nationale. C'est la question de Didier Rambeau.
00:15:27Il vous a demandé franchement votre réponse.
00:15:29Je vais lui répondre franchement. Je ne soutiens pas la France insoumise lorsqu'elle n'est pas soutenable.
00:15:36Je rappelle que dans le Nouveau Front populaire, nous avons quatre groupes à l'Assemblée nationale.
00:15:41Donc la France insoumise, les écologistes sociaux, les communistes et les socialistes.
00:15:47Et nous travaillons en groupe et en intergroupes lorsque cela est nécessaire.
00:15:52Et je ne suis absolument pas alignée sur la France insoumise.
00:15:56Sinon, j'en serais l'adhérente. Et donc, je suis au Parti socialiste.
00:16:01Je défends les convictions et les opinions du Parti socialiste.
00:16:06Et quand il faut s'opposer à la France insoumise, je ne suis absolument pas soumise aux insoumis.
00:16:11Et donc, d'ailleurs, ça se verra dans le vote très prochainement qui va arriver sur la destitution.
00:16:17Est-ce que je pourrais lui demander...
00:16:19Vous pouvez lui poser une question. Il ne reviendra pas forcément la semaine prochaine. Allez-y.
00:16:23Je sais que ça le travaille beaucoup, cela.
00:16:25Mais moi, ce qui me travaille aujourd'hui par rapport à Didier Rambeau, que je connais bien,
00:16:29c'est comment il va pouvoir soutenir la politique de Bruno Rotailleau.
00:16:34Je lui ai un peu posé la question déjà la semaine dernière.
00:16:37Mais s'il nous regarde, je pense qu'il affinera sa réponse.
00:16:41Vous ne serez pas sans le recroiser, je pense, sur le territoire iséraux dans les semaines qui viennent.
00:16:47On parlait de rentrée parlementaire. C'était effectivement cette semaine.
00:16:52Mardi, avant de parler du discours de Michel Barnier,
00:16:56est-ce que vous avez l'impression, pour reprendre le terme de Bordelizet qu'a cité Didier Rambeau,
00:17:02qu'on repart un peu sur le même ton ?
00:17:05Une jeune députée isérause a été huée par une partie du Nouveau Front Populaire,
00:17:10et notamment les élus LFI lors de sa première intervention.
00:17:14On la voit en images. Elle s'appelle Annan Mansoury.
00:17:16Elle est élue du camp siotiste sur la circonscription de Vienne.
00:17:21On a l'impression qu'on repart un peu sur ce que vous dénonciez sur la précédente mandature.
00:17:26On ne s'écoute pas. On ne se respecte pas.
00:17:28Justement, ça fait typiquement partie des choses que moi, je ne supporte pas.
00:17:32En fait, je respecte les élus lorsqu'ils parlent à l'Assemblée.
00:17:36Moi, j'ai plutôt trouvé, contrairement à ce qui a pu être transmis par les images,
00:17:45que c'était plutôt assez calme par rapport à ce que j'aurais imaginé du discours du Premier ministre.
00:17:51Alors, il y a eu quelques petites interpellations, mais globalement, plutôt calme.
00:17:58Peut-être que aussi Michel Barnier incarne aussi avec sa stature le respect.
00:18:04Et donc, cette première partie, au-delà des propos qui ont été tenus et du portage politique
00:18:12de sa déclaration de politique générale, je trouve que ça s'est plutôt bien passé.
00:18:16On le voit là, justement, pendant ce baptême du feu.
00:18:20Pour l'anecdote, Didier Migaud tenait le même discours au Sénat.
00:18:24Au Sénat, c'est le protocole.
00:18:27Et il nous a rejoints tout de suite après.
00:18:29Pendant ce discours, Michel Barnier a fait quelques annonces quand même.
00:18:34La revalorisation du SMIC dès le 1er novembre, la taxation des super profits,
00:18:41hausse d'impôts pour les ménages les plus riches.
00:18:44Vous parliez du programme tout à l'heure.
00:18:47On a l'impression qu'il a lu le programme du Nouveau Front Populaire, Michel Barnier.
00:18:51Il ne faut pas exagérer.
00:18:52Le Nouveau Front Populaire, ce n'était pas 2% d'augmentation du SMIC.
00:18:55Si vous vous rappelez bien, on était à 1 600.
00:18:57Même si on se disait qu'on pouvait faire ça entre deux étapes,
00:19:012%, ce n'est quand même pas beaucoup.
00:19:04C'est une avancée, un énième, mais ce n'est quand même pas beaucoup.
00:19:08Il va aussi dans le bon sens quand il propose une contribution plus importante
00:19:13aux personnes à plus haut revenu et aux entreprises très importantes.
00:19:18Donc ça, ça va évidemment dans le bon sens.
00:19:20Le tiendra-t-il jusqu'au bout ?
00:19:22On verra dans la loi de finances.
00:19:24C'est bientôt, c'est dans trois semaines,
00:19:27mais ce n'est quand même pas le programme du Nouveau Front Populaire.
00:19:30Mais vous avez salué ses intentions, en tout cas ?
00:19:33Oui, moi, je me réjouis de toutes les avancées qu'il peut avoir maintenant,
00:19:37avant d'arriver jusqu'à leur terme.
00:19:39Et puis ensuite, on aura le temps de contrecarrer ce qui ne nous convient pas.
00:19:45Alors, malgré ces annonces qui vont dans le bon sens,
00:19:47est-ce que vous allez le censurer par principe d'entrée, ce nouveau Premier ministre ?
00:19:52Alors, ce n'est pas d'entrée, parce que la proposition,
00:19:54elle était justement de le censurer avant le discours politique général,
00:19:57ce que nous avons refusé.
00:19:59Et donc, il fallait l'entendre d'abord et ensuite voir si cela pouvait nous convenir.
00:20:05Donc, effectivement, je voterai la censure de ce gouvernement
00:20:09parce que, un, le programme qui nous a été présenté,
00:20:12si on peut appeler ça un programme, parce que c'était quand même très, très léger.
00:20:17Michel Barnier, Barnier n'a froissé personne dans son discours.
00:20:21Il a plutôt été habile dans l'équilibre qu'il a trouvé sur ce discours politique général.
00:20:25Mais les avancées sont extrêmement mineures.
00:20:29Et puis, sur les questions, notamment du dossier de la fin de vie,
00:20:34dossier que j'ai suivi de manière très importante
00:20:38sous l'ancienne législature et qui restait en plan,
00:20:41il a quand même dit, nous allons lancer des consultations.
00:20:44On a fait des conventions citoyennes.
00:20:46Agnès Firmin-Lebaudot, la midriste, a fait presque huit mois de consultation.
00:20:52Des soignants, des opposants, des pros, des visites à l'étranger.
00:20:56Tout cela est fait.
00:20:57Il y a des écrits de partout.
00:21:00Donc, nul n'est besoin de reconsulter.
00:21:02Il faut mettre le texte.
00:21:04Et puis, alors là, puisqu'on recherche des textes un peu consensuels,
00:21:07là, ça peut l'être.
00:21:09Donc, il faut qu'il y en ait.
00:21:11Vous allez voter la censure.
00:21:12Vous avez envie qu'elle aboutisse, cette censure, j'imagine, si vous la votez ?
00:21:15Elle aboutira pas.
00:21:16Vous savez qu'aujourd'hui, tout dépend du Rassemblement national.
00:21:20Et le Rassemblement national n'a aujourd'hui aucun intérêt, il l'a dit,
00:21:24à ce que la censure aboutisse.
00:21:27Si jamais, dans un autre, dans quelques semaines,
00:21:31le Rassemblement national votait une censure proposée par la gauche,
00:21:35vous accepteriez ses voix pour faire tomber le gouvernement ?
00:21:39Non, on n'accepte pas les voix.
00:21:40En fait, une censure, c'est aussi sur un texte.
00:21:44Un texte écrit, nous, nous ne voterons pas une motion portée par le Rassemblement national.
00:21:49Ensuite, on ne peut pas les attacher s'ils votent une autre motion.
00:21:52Mais ça ne sera pas dans ce sens, je pense.
00:21:55Et si jamais, puisque c'est l'ERN qui va être le premier à dégainer,
00:21:58avec sa niche parlementaire, des propositions de loi, le 30 octobre,
00:22:02ils vont proposer l'abrogation de la retraite,
00:22:04enfin, la réforme des retraites à laquelle vous étiez opposé.
00:22:07Vous allez, là, pour le coup, voter avec eux ?
00:22:10Alors, on ne va pas voter avec eux pour la simple et bonne raison
00:22:12que ce texte ne peut pas aboutir.
00:22:14Puisqu'un texte, quand il est proposé par les parlementaires,
00:22:18il faut qu'il fasse les allers-retours avec le Sénat.
00:22:20C'est-à-dire que le Sénat doit l'inscrire, par qui ?
00:22:23Qui va l'inscrire au Sénat et qui revienne et qui fasse les allers-retours.
00:22:27Alors que dans la niche suivante, le 28 octobre, il y aura un texte
00:22:33qui, lui, pourra faire les allers-retours avec le Sénat.
00:22:36Donc, c'est plus sécurisé.
00:22:37Donc, nous voterons celui du 28.
00:22:39Mais sur l'équilibre général de l'Assemblée nationale,
00:22:42la présence du RN qui devient finalement un élément,
00:22:45si bien à gauche qu'à droite, à prendre en considération
00:22:48si on veut arriver à faire des choses concrètes.
00:22:50Soit faire tomber le gouvernement, soit faire passer des lois.
00:22:53Ça, j'imagine, vous questionne, vous pose problème ?
00:22:57C'est dans la pratique parce que, vous voyez, on a un exemple.
00:23:00J'avais commencé une mission d'information sur l'hydroélectricité
00:23:04dans le mandat précédent qui est tombée à l'eau aussi avec la dissolution.
00:23:09Et donc, j'ai redemandé à pouvoir la conduire dès le début de cette législature,
00:23:15ce qui a été accepté.
00:23:16Et une mission, elle se conduit avec deux co-rapporteurs,
00:23:19un de la majorité, un de l'opposition.
00:23:21Donc là, j'ai souhaité qu'en plus de nous deux,
00:23:23je vais la conduire avec Philippe Bollot qui est un député MoDem,
00:23:27on puisse avoir un membre de chaque groupe politique
00:23:30de manière à conduire un travail transpartisan.
00:23:33J'ai fortement insisté pour ça, ce qui n'est pas la pratique habituelle.
00:23:37Donc nous l'avons fait, il y a donc un élu du Rassemblement national
00:23:40qui siège avec nous, qui pour l'instant n'a pas participé aux réunions,
00:23:44je le dis comme ça, mais qui est à l'intérieur de la mission
00:23:47et qui, dès le lendemain de sa nomination, a déposé un texte sur le sujet
00:23:51de manière isolée, indépendante, dans sa niche parlementaire,
00:23:55avant même le travail que nous allons conduire.
00:23:57Donc du coup, sur la pratique, moi, je veux bien qu'on les associe,
00:24:01mais il faut quand même être un minimum limite comèrette avec ses collègues.
00:24:07Et ça, franchement, sur la forme, c'est détestable comme attitude.
00:24:12Donc nous allons devoir discuter de ce texte dans 15 jours.
00:24:15Ça va être assez épique.
00:24:17Particulier, si jamais, alors pas celle-là, puisque vous-même,
00:24:21vous dites qu'elle ne passera pas, mais si jamais dans les semaines qui viennent,
00:24:24une motion de censure passe grâce aux voix du RN, par exemple,
00:24:29qu'est-ce que ça changera, finalement ?
00:24:31Parce que l'équilibre politique qui est à l'Assemblée nationale,
00:24:33il ne va pas bouger d'un iotard.
00:24:35Non, il ne va pas bouger.
00:24:35Le président de la République décidera peut-être d'un autre gouvernement.
00:24:39Et ça changera quoi, finalement ?
00:24:41Vous pensez qu'il serait capable de revenir à ce que vous lui proposiez cet été ?
00:24:46Vous savez, je pense qu'aujourd'hui, il est capable d'un peu tout, on l'a vu.
00:24:51On évoque la possibilité d'une démission d'Emmanuel Macron
00:24:54en cas d'éventuelle censure et de blocage du pays.
00:24:58J'y crois assez peu, mais pourquoi pas.
00:25:00Vous aimeriez qu'il prenne ses responsabilités là-dessus et qu'il démissionne ?
00:25:04En fait, moi, ce n'est pas Emmanuel Macron qui me dérange,
00:25:06c'est la politique qu'il conduit et la façon de la conduire.
00:25:10Donc, il faudrait qu'il comprenne, au regard des résultats des urnes,
00:25:14que les Français ne veulent plus de ça, au lieu de s'acharner et de continuer.
00:25:19Parce que là, c'est un peu dans la même lancée, quand même.
00:25:22Alors, si jamais Emmanuel Macron vous entend ou entend la gauche et décide...
00:25:27On lui a déjà dit.
00:25:29Oui, j'imagine.
00:25:31Mais s'il décide de démissionner avant la fin de son mandat,
00:25:33ce que ne croit pas du tout Didier Rambeau,
00:25:35qui était à votre place la semaine dernière,
00:25:37ça implique une nouvelle élection présidentielle.
00:25:39Je me suis renseigné, il faut l'organiser dans les 20 à 35 jours
00:25:43qui suit la démission du président de la République.
00:25:47Donc, ça laisse très peu de temps.
00:25:49Ça fait le législatif éclair, comme nous l'avons vu.
00:25:51Voilà, on a l'impression d'être dans le cas de figure de ce qu'on a vécu au mois de juin.
00:25:55Je rappelle qu'il a fallu plus de 15 jours pour que le Nouveau Front Populaire se mette d'accord,
00:25:59à l'époque, en juin, sur un nom de Premier ministre.
00:26:01Ce qui a peut-être d'ailleurs coûté le poste à ce moment-là.
00:26:05J'imagine que vous ne vous ferez pas avoir deux fois
00:26:07et qu'au sein du Nouveau Front Populaire,
00:26:09vous avez déjà fléché votre candidat-idoine
00:26:11dans l'éventualité d'une démission d'Emmanuel Macron.
00:26:13Alors, pas du tout.
00:26:15Nous mettons toute notre énergie sur la loi de finances
00:26:17qui va nous être proposée
00:26:19pour essayer de pénaliser le moins possible les Français
00:26:24et de leur permettre d'avoir une ouverture
00:26:26à la fois sur le pouvoir d'achat
00:26:28et donc de combattre toutes les baisses
00:26:30qui nous paraissent extrêmement importantes
00:26:32et notamment qui touchent
00:26:34les postes sur les services publics ou autres.
00:26:36Donc, notre énergie, elle est aujourd'hui ici.
00:26:38On ne se projette pas...
00:26:40Vous ne pouvez pas faire deux choses en même temps au PS
00:26:42et à la voir aussi une stratégie...
00:26:44Vous savez qu'on fait déjà beaucoup de choses, là, en ce moment.
00:26:46Vu le flottement, il faut être un peu...
00:26:48Il faut attraper la bonne fenêtre de tir
00:26:50pour aller entre deux changements de gouvernement
00:26:52ou deux dissolutions ou une élection.
00:26:54Enfin, on s'adapte.
00:26:56Si je vous taquine là-dessus, c'est qu'Emmanuel Bompard,
00:26:58lui, a la réponse à cette question.
00:27:00C'est Jean-Luc Mélenchon qui...
00:27:02Eh bien, ce ne sera pas ma réponse.
00:27:04Il est le mieux placé.
00:27:06L'idée d'organiser une primaire
00:27:08au sein du Nouveau Front Populaire,
00:27:10ça vous paraît une bonne idée pour désigner...
00:27:12Oui, sauf que le Nouveau Front Populaire n'est pas un parti.
00:27:14C'est un groupement de partis.
00:27:16Mais aujourd'hui, quand on est en interview l'un ou l'autre,
00:27:18tout le monde dit qu'il faut un seul candidat de gauche
00:27:21pour avoir une chance de remporter la présidentielle.
00:27:23Vous êtes d'accord avec ça ?
00:27:25Et surtout un candidat qui soit capable de remporter le deuxième tour.
00:27:27Et donc d'arriver au deuxième tour.
00:27:29Face à Marine Le Pen.
00:27:31La primaire, non ?
00:27:33Ça ne vous paraît pas une bonne solution ?
00:27:35Il faudra peut-être d'ailleurs une OPS.
00:27:37Ça ne nous a pas toujours bien réussi, les primaires.
00:27:39Avant de venir à l'actualité de la semaine,
00:27:41j'ai une dernière petite question
00:27:43parce que c'est aussi un cas un peu particulier.
00:27:45Je crois qu'il y avait eu Giscard d'Estaing à l'époque.
00:27:47Mais on a un président de la République
00:27:49qui est revenu à l'Assemblée nationale.
00:27:51Siéger en tant que député, à vos côtés,
00:27:53Marine Le Pen, c'est François Hollande.
00:27:55Comment ça s'est passé ?
00:27:57Est-ce qu'il a un statut particulier,
00:27:59vu son parcours politique ?
00:28:01Il n'a pas de statut particulier.
00:28:03Il s'assoit dans la salle du groupe autour de nous
00:28:05de la même façon que nous.
00:28:07Il a pris son rôle de parlementaire à cœur.
00:28:09Il intervient toujours avec...
00:28:11A propos...
00:28:13Toujours très intéressant
00:28:15dans la relation humaine que l'on peut avoir.
00:28:17C'est un parlementaire
00:28:19qui a été président de la République.
00:28:21Évidemment qu'il y a
00:28:23une forme de respect plus important
00:28:25dans le groupe.
00:28:27Mais en tout cas,
00:28:29il n'y a pas de grade de supériorité.
00:28:31Il a toujours été d'ailleurs
00:28:33très proche des gens,
00:28:35très humble.
00:28:37Et il le fait très bien au sein du groupe.
00:28:39Il pourrait le redevenir ?
00:28:41C'est précieux.
00:28:43Président de la République ?
00:28:45Je ne pense pas.
00:28:47On va passer à l'actualité de la semaine.
00:28:49Même si on reste dans la politique nationale,
00:28:51puisque une manifestation
00:28:53a été organisée ce mardi
00:28:55dans les rues de Grenoble.
00:28:57C'était les opposants au gouvernement
00:28:59à l'appel des syndicats.
00:29:01Entre 2000 et 4000 personnes,
00:29:03selon les sources,
00:29:05ont participé à ce rassemblement.
00:29:07Ça fait un peu de monde, mais on ne sent pas
00:29:09un élan populaire capable
00:29:11de bousculer les choses.
00:29:13La ruche n'est pas prête
00:29:15à se mobiliser ?
00:29:17Moi, je n'y étais pas
00:29:19parce que j'étais à Paris.
00:29:21J'ai fait un petit bout du cortège de Paris
00:29:23et ensuite rejoint l'hémicycle
00:29:25pour le discours de politique générale
00:29:27de Michel Barnier.
00:29:29Il y avait quand même du monde.
00:29:31On n'était pas dans le rejet
00:29:33de ce qu'on pouvait appeler un soulèvement populaire.
00:29:35Après, c'est une première.
00:29:37Il y a aussi beaucoup de déceptions
00:29:39qui se traduisent par
00:29:41les gens sont un peu désabusés.
00:29:43Beaucoup de gens me disent
00:29:45est-ce qu'il faut qu'on retourne voter ?
00:29:47Parce qu'on n'a pas du tout
00:29:49écouté ce que l'on a dit.
00:29:51Les gens qui ont voté Nouveau Front Populaire
00:29:53ou Rassemblement National
00:29:55ont dit une chose,
00:29:57on ne veut plus de la politique d'Emmanuel Macron.
00:29:59Aujourd'hui, qu'est-ce qu'on se retrouve
00:30:01avec la politique d'Emmanuel Macron
00:30:03un peu encore plus à droite ?
00:30:05Ils ont dit qu'on ne veut plus de celle-là,
00:30:07mais ils avaient quand même deux positions très différentes.
00:30:09Oui, mais en tout cas, plus de celle-là.
00:30:11Et qu'est-ce qu'on se retrouve ? C'est celle-là.
00:30:13Est-ce qu'il y avait une autre solution pour Emmanuel Macron ?
00:30:15C'est le débat qu'on vient d'avoir tout à l'heure.
00:30:19Ils sont un peu fatalistes pour vous les Français ?
00:30:21Une partie des Français sont un peu fatalistes.
00:30:23Inquiets.
00:30:25Inquiets parce que l'instabilité, c'est inquiétant
00:30:27pour tout le monde.
00:30:29J'étais avec des chefs d'entreprise tout à l'heure.
00:30:31Cette incertitude
00:30:33gouvernementale,
00:30:35ce flottement où il y a eu une énergie
00:30:37pendant trois mois,
00:30:39ça pénalise tout le monde.
00:30:41Vous pensez qu'à la rentrée prochaine,
00:30:43on refera une nouvelle élection législative ?
00:30:45Non.
00:30:47Je ne pense pas qu'il va faire deux fois la même bêtise.
00:30:49En tout cas, je l'espère.
00:30:51Le gouvernement Barnier va tenir ?
00:30:53Une dissolution, ça ne veut pas dire que le gouvernement aura tenu.
00:30:55Peut-être qu'il aura été changé
00:30:57entre-temps.
00:30:59L'avenir est incertain
00:31:01et ça rend assez intéressant
00:31:03la phase politique actuelle.
00:31:05Il y avait aussi une autre manifestation
00:31:07non pas à Grenoble mais au Pont-de-Clé.
00:31:09Une manifestation qui a réuni
00:31:11environ 500 personnes
00:31:13pour soutenir les salariés de Vancorex,
00:31:15qui est une usine installée sur la plateforme chimique
00:31:17du Pont-de-Clé, qui a été placée en redressement
00:31:19judiciaire le 10 septembre.
00:31:21On le voit sur ces images.
00:31:23Il y avait une mobilisation générale des salariés
00:31:25mais aussi des élus du territoire
00:31:27de façon assez large sur le spectre politique.
00:31:29Guillaume Nécy, mon suppléant,
00:31:31me représentez à ce rassemblement.
00:31:33C'est extrêmement important
00:31:35d'être aux côtés des salariés
00:31:37dans ce moment difficile.
00:31:39D'ailleurs, l'intersyndical est vraiment
00:31:41en phase. Tous les élus
00:31:43sont en phase. Je crois qu'il y a eu un vœu
00:31:45qui a été voté de soutien
00:31:47au département, à l'unanimité
00:31:49et à la métropole.
00:31:51Je crois que c'est aussi parce que cette entreprise
00:31:53c'est cent ans d'histoire
00:31:55sur la plateforme de Pont-de-Clé.
00:31:57C'est aussi une entreprise
00:31:59qui est au cœur de tout un dispositif
00:32:01et quand il y a une brique
00:32:03qui risque de s'écrouler, les retombées
00:32:05seront extrêmement importantes
00:32:07pour toute l'organisation et la structuration
00:32:09de cette plateforme chimique.
00:32:11Là, l'enjeu,
00:32:13c'est vraiment
00:32:15de mobiliser l'État français
00:32:17qui va devoir contrer
00:32:19l'État thaïlandais. Là, on est sur
00:32:21une bataille un peu
00:32:23d'État. J'ai relayé déjà
00:32:25au ministre
00:32:27de l'Économie, fraîchement nommé,
00:32:29le sujet de Vancorex tout de suite
00:32:31et
00:32:33le préfet de l'ISER a aussi
00:32:35organisé un comité de suivi
00:32:37avec les parlementaires
00:32:39et il fait de même avec les syndicats
00:32:41de manière à ce qu'on
00:32:43suive la situation de près
00:32:45et que nous puissions la relayer
00:32:47au niveau national. Je crois que c'est
00:32:49un dossier à prendre vraiment très au sérieux
00:32:51parce que la situation
00:32:53est vraiment complexe
00:32:55et particulièrement
00:32:57pas très rassurante.
00:32:59Oui, parce qu'il y a 500 emplois directs
00:33:01et la plateforme chimique
00:33:03pour le clé Jarry, c'est beaucoup d'entreprises
00:33:05imbriquées les unes et les autres.
00:33:07Il y a Arkema notamment à Jarry
00:33:09qui pourrait aussi subir... Et puis c'est toute l'image
00:33:11de l'industrialisation au niveau national
00:33:13aussi. Ça fait partie des grandes entreprises
00:33:15industrielles.
00:33:17Il y a une date butoir pour
00:33:19proposer des offres de reprise
00:33:21qui est fixée au
00:33:2317 octobre.
00:33:25Les pouvoirs publics ne peuvent pas investir
00:33:27sur ce type d'entreprise aujourd'hui ?
00:33:29Non, mais par contre, on a aussi une capacité
00:33:31à relayer,
00:33:33à essayer de...
00:33:35Le gouvernement a aussi un carnet
00:33:37d'adresses assez important
00:33:39à l'échelle des entreprises.
00:33:41Tout cela doit se mailler pour essayer de trouver
00:33:43la meilleure offre, si on peut
00:33:45en avoir une.
00:33:47C'est vrai que le sujet est quand même délicat.
00:33:49En tout cas, il y a une vraie force
00:33:51à la fois politique
00:33:53et syndicale pour soutenir
00:33:55à la fois ses salariés, mais
00:33:57l'activité pleine et entière de la plateforme.
00:33:59Je ne vous sens pas très optimiste quand même sur ce dossier.
00:34:01Les annonces qu'on a eues,
00:34:03elles ont été un peu
00:34:05brutales. Le délai est
00:34:07très court.
00:34:09J'espère que si on n'a pas
00:34:11pour le 17 octobre une réponse
00:34:13satisfaisante, on pourra avoir une prolongation
00:34:15de ce délai parce que
00:34:17c'est quand même lent de trouver aussi
00:34:19des entreprises qui vont prendre en charge
00:34:21la restructuration de la plateforme.
00:34:23Il y a un autre dossier
00:34:25sensible qui se joue en ce moment.
00:34:27C'est l'avenir de la station
00:34:29de l'Alpe-du-Grand-Serre qui est située
00:34:31en Matheysine, qui est une des plus anciennes stations de l'Isère
00:34:33qui a fêté ses 85 ans
00:34:35d'existence. On voit d'ailleurs quelques images
00:34:37d'époque.
00:34:39Ça se rappelle bien l'époque.
00:34:4140 pistes, une quinzaine de remontées mécaniques,
00:34:43un domaine skiable qui s'étale entre
00:34:451400 et 2200 mètres d'altitude
00:34:47avec, on le voit, un panorama exceptionnel
00:34:49sur les massifs
00:34:51environnants, sur le bassin grenoblois.
00:34:53Ça, c'est pour la carte postale,
00:34:55mais la station est en déficit chronique
00:34:57depuis plusieurs années. C'est une station
00:34:59que vous connaissez bien puisque je crois que vous avez été
00:35:01monitrice de ski
00:35:03quelques années à l'Alpe-du-Grand-Serre.
00:35:05Il vient d'où le problème ? Quand on voit ces images,
00:35:07on se dit qu'il y a un atout
00:35:09important pour un site comme celui-là.
00:35:11Oui, ça fait partie des stations
00:35:13de moyenne altitude.
00:35:15J'ai envie de dire des moyennes
00:35:17stations, pas des petites stations.
00:35:19C'est à la fois par son altitude
00:35:21qui est quand même de 2400
00:35:23à 2002 et puis par son exposition
00:35:25qui est plutôt favorable au maintien
00:35:27de la neige puisque cet hiver où la neige
00:35:29était assez... Les chutes de neige
00:35:31ont été assez faibles. On a pu skier
00:35:33en altitude alors qu'il n'y a pas d'enneigeur
00:35:35artificiel sur le domaine
00:35:37des bergeries. C'est plutôt
00:35:39prometteur pour l'avenir.
00:35:41Effectivement, il y a un déficit chronique
00:35:43comme dans beaucoup de petites stations.
00:35:45Pourquoi ? C'est parce qu'on arrive
00:35:47à des années
00:35:49où les appareils sont
00:35:51très vieillissants et donc le coût d'entretien
00:35:53et des grandes visites sont très
00:35:55rapprochés et impactent fortement
00:35:57le budget de fonctionnement de ces petites
00:35:59stations et on passe quasiment
00:36:01un tiers voire la moitié pour certaines
00:36:03années du budget
00:36:05des recettes
00:36:07dans le contrôle de l'appareil.
00:36:09Évidemment que la solution
00:36:11c'est de modifier,
00:36:13de changer, de renouveler les appareils
00:36:15ce qui n'a pas été fait pendant 40 ans
00:36:17et ce qui aujourd'hui se paye.
00:36:19C'est comme si vous n'entretenez
00:36:21pas une maison pendant 40 ans et que
00:36:23tout d'un coup il faut tout faire. Là, il faut tout faire.
00:36:25C'était l'objet du projet
00:36:27de l'Alpe du Grand Cerf
00:36:292050 qui avait été
00:36:31labellisé par la ministre
00:36:33Dominique Faure et où nous étions
00:36:35en plein tour de table financier lorsqu'il y a eu
00:36:37la dissolution.
00:36:39Tout cela, évidemment, a été
00:36:41mis à l'arrêt et
00:36:43ces 3-4 mois d'inertie
00:36:45font aujourd'hui peser
00:36:47sur l'avenir de cette station.
00:36:49La décision se prend ce soir
00:36:51au Conseil communautaire. Il y a
00:36:53effectivement de l'investissement
00:36:55à faire mais ça c'est dans un
00:36:57deuxième temps. L'idée de ce projet c'était de remplacer
00:36:59ces deux télésièges qui permettent... Tous les appareils
00:37:01qu'il y a sur la station pour avoir un
00:37:03porteur qui monte directement
00:37:05en altitude et qui puisse fonctionner
00:37:07été comme hiver. Il y a beaucoup de monde
00:37:09l'été qui commence à venir à l'Alpe du Grand Cerf.
00:37:11La chaleur
00:37:13dans l'agglomération grenobloise fait que
00:37:15les habitants aussi, les urbains
00:37:17ont besoin d'espaces de rafraîchissement
00:37:19et le domaine d'altitude
00:37:21de cette station est tout à fait approprié
00:37:23à des balades en
00:37:25famille et en altitude.
00:37:27On le voit bien sur ces images, c'était le même jour
00:37:29en bas il n'y avait pratiquement plus de neige
00:37:31un peu de neige artificielle et en arrivant en haut
00:37:33de ce deuxième télésiège...
00:37:35D'où la pertinence de ce projet qui
00:37:37finalement libérerait ça et enlèverait
00:37:39tous les autres appareils.
00:37:41Donc j'espère que
00:37:43le vote sera positif ce soir
00:37:45puisque c'est quand même près de 200
00:37:47emplois directs et indirects
00:37:49qui dépendent de la station. On est à deux mois
00:37:51de l'ouverture. Il y a un effort financier
00:37:53à faire mais
00:37:55je compte sur
00:37:57la responsabilité des élus qui ont toujours
00:37:59soutenu jusqu'à maintenant
00:38:01cette station
00:38:03et ce serait trop dommage
00:38:05alors que
00:38:07l'Etat, la région, le département
00:38:09sont tous engagés dans le nouveau
00:38:11projet et fermer
00:38:13une station de cette importance là
00:38:15c'est un signal désastreux
00:38:17donné à l'échelle nationale.
00:38:19J'étais hier, j'intervenais
00:38:21sur une table ronde au congrès
00:38:23de Domaine Skiable de France à Reims
00:38:25sur le thème de
00:38:27comment les grosses stations peuvent aider
00:38:29les petites stations à assurer
00:38:31leur transition
00:38:33ou leur évolution
00:38:35et un nouveau dispositif mis en place
00:38:37par Domaine Skiable de France va
00:38:39organiser et structurer cette solidarité
00:38:41entre petites et moyennes
00:38:43stations et grandes stations
00:38:45et donc là on a
00:38:47toutes les planètes qui s'alignent
00:38:49il faut passer la saison
00:38:51et donc ce serait désastreux
00:38:53pour le territoire que l'on ne puisse pas le faire.
00:38:55Les opposants
00:38:57à ce type d'investissement
00:38:59vont-vous
00:39:01s'engager du réchauffement climatique
00:39:03du fait qu'il y a des saisons
00:39:05là on est au mois de janvier 2023, il n'y a pas du tout
00:39:07de neige sur ce station et qu'il faut se résoudre
00:39:09à cette évolution climatique ?
00:39:11On n'est pas sur un développement tout-ski
00:39:13on est sur un développement saison-été-hiver
00:39:15et cet été
00:39:17moi j'y suis allée très régulièrement pour me rendre
00:39:19compte justement de
00:39:21la fréquentation qui devient de plus en plus
00:39:23nombreuse et où les gens prennent cet appareil
00:39:25vieillissant pour monter en altitude
00:39:27pique-niquer et il y a un vrai
00:39:29espace de rafraîchissement
00:39:31et quand on a fait la
00:39:33table ronde avec la
00:39:35ministre à
00:39:37Mountain Planet l'année dernière
00:39:39on avait une table ronde où il y avait
00:39:41également
00:39:43mes collègues Cyriel Chatelain
00:39:45Eric Piolle qui était aussi sur la table ronde
00:39:47et ils étaient unanimes pour
00:39:49porter le projet de l'Alpe du Grand
00:39:51Cerf parce que c'est aussi
00:39:53des espaces dont
00:39:55ils vont avoir besoin
00:39:57de plus en plus
00:39:59pour les urbains ou pour les grenoblois
00:40:01et si on ne peut pas
00:40:03assurer
00:40:05cet investissement-là
00:40:07on ne pourra pas le porter plus tard
00:40:09donc c'est à la fois faire du ski
00:40:11s'il y a de la neige, s'il n'y a pas de neige
00:40:13on met les vélos dans la cabine
00:40:15on fait du vélo et on fait autre chose
00:40:17donc ça offre une flexibilité
00:40:19extrêmement importante
00:40:21pour ce domaine et il y a un vrai
00:40:23domaine de ski.
00:40:25Je pense que ceux qui connaissent
00:40:27l'Alpe du Grand Cerf
00:40:29ne vous contrediront pas
00:40:31ça c'est le gros porteur
00:40:33des cabines qui permettrait de monter
00:40:35les skieurs sur ce domaine d'altitude où il y a
00:40:37de la neige, le projet était bien engagé
00:40:39mais le financement n'était pas bouclé
00:40:41le vote que vous évoquez ce soir
00:40:43parce qu'on enregistre cette émission et elle sera diffusée
00:40:45vendredi soir et en parallèle
00:40:47pratiquement il y a un vote capital
00:40:49on peut le dire qui va se dérouler
00:40:51au sein des élus de l'Amathésie
00:40:53il y a 43 communes sur l'Amathésie
00:40:55et 62 élus communautaires
00:40:57vous en faites partie d'ailleurs
00:40:59donc vous allez être réunis
00:41:01non pas pour vous positionner sur ce projet
00:41:03mais pour assurer la transition
00:41:05de ces deux années
00:41:07qui précèdent éventuellement la mise en route
00:41:09de ce projet
00:41:11sur une délégation de services publics transitoires
00:41:13pour finir de construire
00:41:15le futur projet
00:41:17et pourquoi cette période de transition
00:41:19où il va falloir j'imagine
00:41:21mobiliser un peu de financement
00:41:23aujourd'hui pourquoi elle est si incertaine
00:41:25dans le choix que vont faire
00:41:27les élus de l'Amathésie ?
00:41:29On a vu l'article de presse de ce matin
00:41:31vous m'en parliez tout à l'heure
00:41:33donc il y a effectivement
00:41:35des sommes importantes
00:41:37qui sont engagées
00:41:39il y a aussi des recettes
00:41:41parce qu'on vend quand même des forfaits
00:41:43il y a aussi le département qui propose
00:41:45une aide, la région qui propose
00:41:47également une aide, on a travaillé
00:41:49avec la préfecture et la DGFI pour aussi alléger
00:41:51la section de fonctionnement
00:41:53pour ces deux années
00:41:55donc il y a quand même pas mal
00:41:57de choses qui ont
00:41:59été favorisantes pour l'issue
00:42:01du vote de ce soir
00:42:03mais il demeure une somme
00:42:05importante, les élus devront choisir
00:42:07à soutenir
00:42:09encore une année
00:42:11de manière à y voir plus clair
00:42:13je n'ose même pas penser
00:42:15qu'on puisse voter ce soir
00:42:17contre la prolongation
00:42:19de la station parce que ça impacte
00:42:21tellement humainement
00:42:23c'est au delà des tableaux de chiffres
00:42:25c'est vraiment des femmes et des hommes qui vivent
00:42:27de cette station
00:42:29on a beaucoup de plus réactifs
00:42:31on a entendu assez récemment
00:42:33les agriculteurs qui sont plus réactifs
00:42:35et qui nous disent, nous ces 60%
00:42:37de nos revenus, ils sont l'hiver
00:42:39donc si on n'a pas l'hiver
00:42:41pour boucler notre budget
00:42:43de la ferme, on ferme
00:42:45on ferme l'exploitation
00:42:47donc on va se retrouver avec des exploitations qui vont fermer
00:42:49des commerces qui fermeront
00:42:51dans ce village et le village un peu
00:42:53quand même abandonné
00:42:55donc tout ça, c'est pas que on ne pourra plus
00:42:57aller faire du ski à l'Alpe du Grand Cerf
00:42:59c'est aussi, il y a toute une économie
00:43:01autour du ski
00:43:03qui touche vraiment
00:43:05le territoire et le commerce
00:43:07et la vie locale
00:43:09je l'ai dit en début d'émission, vous êtes une élue
00:43:11du territoire depuis très longtemps
00:43:13vous avez 62 élus
00:43:15qui ont dans leurs mains
00:43:17le sort de cette station
00:43:19et tout l'environnement économique
00:43:21j'imagine que vous les connaissez bien
00:43:23presque tous, quelle est la tendance
00:43:25à l'heure où on enregistre
00:43:27cette émission
00:43:29écoutez, moi je ne sais pas la tendance
00:43:31à l'heure où on enregistre l'émission
00:43:33j'ai pas non plus appelé tout le monde
00:43:35pour savoir quel était
00:43:37leur avis, bon, je pense que
00:43:39c'est très incertain et qu'il va falloir
00:43:41expliquer et qu'il va falloir
00:43:43convaincre évidemment
00:43:45mais en tout cas c'est un enjeu extrêmement fort
00:43:47moi je considère qu'on ne peut pas
00:43:49avec le travail que je conduis
00:43:51au niveau national sur la montagne
00:43:53et la transition des stations
00:43:55de ski, avec le plan
00:43:57montagne avenir 1 qui avait été fait
00:43:59et où nous avons eu de l'ingénierie
00:44:01pour construire notre projet
00:44:03on ne peut pas lâcher au dernier moment
00:44:05avant d'avoir eu
00:44:07l'issue de ce projet, donc il faut absolument
00:44:09faire l'effort nécessaire
00:44:11encore une fois pour pouvoir
00:44:13maintenir cette station, sinon
00:44:15ça va être assez dévastateur.
00:44:17Il y a peut-être un petit indicateur, j'ai vu que
00:44:19les élus demandaient un vote à bulletin secret
00:44:21qu'on ne connaisse pas
00:44:23leur choix, les séances
00:44:25en conseil communautaire, quels qu'ils soient, sont publiques
00:44:27donc tout le monde peut y assister
00:44:29ça c'est quand même assez particulier
00:44:31de demander un vote secret
00:44:33Oui, en même temps moi
00:44:35je ne suis pas du tout habituée à ça parce que nous
00:44:37on vote tout le temps de manière très transparent
00:44:39tout le monde sait ce qu'on a voté
00:44:41et donc moi je pense que
00:44:43dans des moments comme ça, on doit pouvoir assumer aussi
00:44:45son choix, bon si on demande
00:44:47un vote à bulletin secret, je ne sais pas
00:44:49probablement parce que
00:44:51on veut voter contre
00:44:53donc je ne sais pas
00:44:55en tout cas
00:44:57moi je respecte le choix des élus, il faut qu'ils
00:44:59le fassent en connaissance de cause
00:45:01et puis en bonne conscience
00:45:03et j'ai confiance
00:45:05Vous évoquiez cet article
00:45:07qui est paru ce vendredi
00:45:09dans le Dauphiné Libéré, une interview
00:45:11de Coraline Saurat qui est votre ancienne attachée parlementaire
00:45:13qui est aujourd'hui la présidente
00:45:15de la Mathésine
00:45:17qui pilote ces 43
00:45:19communes, dans
00:45:21cette interview elle affirme que l'investissement
00:45:23nécessaire pour l'Alpe du Grand
00:45:25Cerf signifie que l'on repousse, voire que l'on
00:45:27renonce à d'autres projets, c'est ces termes
00:45:29et elle prend comme exemple une crèche
00:45:31en gros c'est soit la station
00:45:33soit la crèche, il n'y a pas un meilleur
00:45:35symbole si on a envie de plomber un dossier
00:45:37Marie-Noëlle Battistel
00:45:39Moi je n'ai pas du tout envie de plomber
00:45:41la crèche, il faut une crèche
00:45:43Non je ne parle pas de vous, je parle de Coraline Saurat
00:45:45qui a l'impression qu'elle ne suit plus
00:45:47elle ne porte plus ce dossier
00:45:49sur lequel elle s'est investie
00:45:51Il n'est pas question de ne pas faire la crèche
00:45:53il faut absolument la faire, il y a un besoin
00:45:55sur le territoire, le département
00:45:57a juste proposé me semble-t-il
00:45:59de différer sa subvention
00:46:01qui devait être attribuée en 2024
00:46:03pour la crèche
00:46:05en 2025 de manière à pouvoir
00:46:07faire passer la subvention
00:46:09pour les grandes visites
00:46:11et en soutien à la station en 2024
00:46:13ce qui fait qu'on aura la subvention de la crèche
00:46:15en 2025, elle ne sera pas
00:46:17perdue, donc il faut simplement
00:46:19la décaler et ne pas forcément
00:46:21décaler les travaux puisque le département
00:46:23a autorisé l'engagement des travaux
00:46:25donc voilà c'est un différé
00:46:27de quelques mois
00:46:29et je pense que le jeu envoie la chandelle
00:46:31Ma question n'était pas trop sur la crèche
00:46:33mais plutôt sur le positionnement de Coraline Saurat
00:46:35qui est important puisque c'est la présidente
00:46:37c'est elle aussi qui donne le ton
00:46:39pour une partie des élus
00:46:41on a l'impression quand on lit
00:46:43cette interview qu'elle ne croit plus
00:46:45dans le projet, qu'elle ne le porte plus
00:46:47et qu'elle serait prête à voter contre
00:46:49ce vendredi soir
00:46:51Après la présidente, elle porte sa délibération
00:46:53donc elle va présenter
00:46:55sa délibération
00:46:57C'est assez rare quand même que les élus
00:46:59qui portent eux-mêmes la délibération votent contre
00:47:01C'est un bulletin secret, tout est possible
00:47:03donc j'espère qu'elle
00:47:05votera pour
00:47:07Un vote en tout cas décisif
00:47:09est-ce qu'en cas de vote
00:47:11négatif de la part des élus, c'est vraiment
00:47:13fini pour l'ALPE du Grand Serre, il n'y a pas
00:47:15de plan B ou de solution pour sauver
00:47:17la saison à venir ?
00:47:19A ce stade, je ne connais pas
00:47:21le plan B
00:47:23parce que moi j'ai toujours cru qu'on allait
00:47:25pouvoir porter jusqu'au bout
00:47:27à cette station et j'y crois
00:47:29encore parce que je pense que
00:47:31les élus, après avoir
00:47:33échangé, c'est aussi le lieu de débat
00:47:35la communauté de communes sur à la fois
00:47:37les chiffres qui sont évidemment
00:47:39importants dans une petite collectivité
00:47:41mais aussi sur les enjeux humains
00:47:43je fais confiance
00:47:45aux élus pour statuer du mieux
00:47:47possible pour le maintien de l'activité
00:47:49économique sur notre territoire
00:47:51qui serait quand même un gros
00:47:53élément de l'activité qui disparaîtrait
00:47:55sur la Mathésine.
00:47:57Ce ne serait pas la première station de Mathésine
00:47:59à fermer il y a 20 ans, de l'autre côté la station
00:48:01de Saint-Honoré qui était reliée d'ailleurs par les pistes
00:48:03à l'ALPE du Grand Serre
00:48:05avait fermé, elle est aujourd'hui en partie
00:48:07laissée à l'abandon
00:48:09les télésièges ont été démontés
00:48:11On voit ce que ça donne une station fermée
00:48:13Oui, ça ne donne pas envie, c'est clair
00:48:15à part pour les amarteurs d'art urbain
00:48:17Vous avez vu les images précédentes d'une station verte
00:48:19c'est quand même plus...
00:48:21C'est un territoire quand même la Mathésine qui a déjà
00:48:23connu des fermetures économiques importantes
00:48:25Je ne parle pas de la station de Saint-Honoré
00:48:27mais de la mine de Lamur, c'était quelques années avant
00:48:29en 1997
00:48:31Je crois que d'ailleurs le projet de station
00:48:33à Saint-Honoré c'était pour pallier
00:48:35à la fermeture de la mine, bon ça n'a pas forcément
00:48:37très bien fonctionné
00:48:39Vous le voyez quand même capable de rebondir
00:48:41ce territoire
00:48:43dans l'éventualité où ce soit
00:48:45la fin de l'ALPE du Grand Serre
00:48:47Ce sera un coup dur à importer au territoire
00:48:49parce que
00:48:51le territoire de la Mathésine après avoir été
00:48:53un pôle très industriel avec
00:48:55la mine est devenu encore
00:48:57il reste très industriel puisqu'on a
00:48:59quand même un immobilier
00:49:01économique extrêmement
00:49:03important sur la Mathésine
00:49:05mais touristiquement parlant
00:49:07on a le petit train
00:49:09les lacs
00:49:11et la station, le petit train et les lacs
00:49:13fonctionnant plutôt
00:49:15l'été, on n'aura quasiment
00:49:17rien entre le mois de septembre
00:49:19et le mois de mai comme activité touristique
00:49:21sur le territoire
00:49:23alors que c'est quand même très générateur
00:49:25et ça fait vivre à la fois
00:49:27les gens autour de la station mais aussi
00:49:29les commerces de la Mûre qui sont
00:49:31pas si loin que ça, les entreprises
00:49:33puisque ça génère aussi
00:49:35des résidences secondaires qui font des travaux
00:49:37etc, des locations
00:49:39donc l'impact est énorme
00:49:41on dit, et on l'a redit à Domestikable de France
00:49:43un euro de forfait c'est
00:49:456 euros sur le territoire
00:49:47donc vous avez à peu près 1 million
00:49:49dans les bonnes années, 1,3 millions
00:49:51de recettes, ça vous fait quand même
00:49:537 millions déployés sur le territoire
00:49:55ce qui est énorme sur la Mathésine
00:49:57Vous l'avez dit, les
00:49:59collectivités locales, départements, régions
00:50:01sont prêtes à soutenir un projet
00:50:03de réaménagement et de poursuite
00:50:05de l'activité neige sur l'Alpe du Grand Cerf
00:50:07si jamais
00:50:09ce soir le projet est
00:50:11abandonné, ce seront les élus de la Mathésine
00:50:13qui porteront seuls la responsabilité
00:50:15de la fermeture de la station ?
00:50:17Alors je ne sais pas si ce soir le projet sera abandonné
00:50:19la question de ce soir c'est
00:50:21est-ce qu'on finance les deux ans
00:50:23qui nous séparent de la mise en oeuvre
00:50:25du projet, mais moi personnellement
00:50:27je sais que si on ferme
00:50:29une année, c'est extrêmement difficile
00:50:31de revenir et surtout
00:50:33de remobiliser, parce qu'un projet
00:50:35comme celui-ci se construit avec les acteurs
00:50:37donc il faut remobiliser
00:50:39les acteurs, à qui on a dit
00:50:41à deux mois de la saison vous n'avez plus
00:50:43d'emploi, parce que je rappelle quand même que
00:50:45une partie des
00:50:47personnes qui travaillent là-haut
00:50:49sont des salariés
00:50:51qui vont être indemnisées au chômage, une grande partie
00:50:53sont travailleurs indépendants
00:50:55ou commerçants, et donc pour eux il n'y a pas de chômage
00:50:57donc en fait c'est des gens qui vont passer
00:50:59l'hiver sans rien
00:51:01et la situation
00:51:03économique elle n'est pas si florissante que ça
00:51:05pour pouvoir les accompagner
00:51:07donc voilà
00:51:09c'est violent
00:51:11c'est une décision extrêmement violente
00:51:13Et là il y aura uniquement les élus du territoire
00:51:15qui pourront s'en prendre qu'à eux-mêmes j'ai envie de dire
00:51:17si je vous suis bien ?
00:51:19Après il y a un moment, il faut prendre sa responsabilité
00:51:21le moment venu
00:51:23moi je voterai pour le maintien
00:51:25de la station bien évidemment ce soir
00:51:27Bon c'est pas la seule station
00:51:29sur votre circonscription
00:51:31qui connaît des difficultés
00:51:33de l'autre côté il y a la station Grèce-Envercors
00:51:35là-haut aussi où
00:51:37il y a des stratégies différentes au sein du conseil
00:51:39municipal sur la pérennité
00:51:41de Grèce
00:51:43à Outre-Ames et Audres dans le Vercors aussi
00:51:45on se pose beaucoup de questions sur l'avenir
00:51:47des remontées mécaniques
00:51:49est-ce que
00:51:51l'Alpe du Grand-Serre ne va pas lancer
00:51:53une vague de fermeture ?
00:51:55C'est le risque et aujourd'hui les grandes stations
00:51:57nous disent aussi qu'elles ont
00:51:59un afflux qui commence à être trop
00:52:01important et donc ils vont
00:52:03être obligés bientôt de mettre
00:52:05des quotas sur la route de la montée
00:52:07de l'Alpe d'Huez pour ne pas avoir trop de fréquentations
00:52:09sur l'Alpe d'Huez
00:52:11c'est d'ailleurs pour ça que la solidarité
00:52:13Alpe du Grand-Serre
00:52:15joue parce que ça leur permet aussi
00:52:17de pouvoir
00:52:19décharger sur certaines périodes
00:52:21leur activité
00:52:23donc effectivement c'est un très mauvais
00:52:25signal qui sera donné à la
00:52:27moyenne montagne
00:52:29vous parliez de Grèce et de
00:52:31Outre-Ames et Audres
00:52:33j'ai discuté, j'ai échangé avec le maire
00:52:35il n'y a pas très longtemps, même s'ils ne sont pas
00:52:37tous d'accord sur le projet station
00:52:39du futur, le maire
00:52:41m'a dit je ne serai pas le maire qui fermera
00:52:43la station, donc on mettra les moyens
00:52:45qu'il faut, l'intercommunalité
00:52:47est venue un peu en soutien
00:52:49et sur Outre-Ames et Audres ils ont
00:52:51trouvé une solution un peu alternative en faisant
00:52:53fonctionner une fois Outre-Ames, une fois
00:52:55Audres et puis pendant les
00:52:57vacances les deux, qui leur
00:52:59permet de faire des économies de fonctionnement
00:53:01tout en maintenant leur outil
00:53:03donc en fait je crois qu'il y a un vrai quand même
00:53:05une vraie volonté des élus
00:53:07de maintenir leur outil économique
00:53:09pour lui assurer son évolution
00:53:11parce que dès lors qu'on ferme, une évolution
00:53:13est quand même extrêmement compliquée
00:53:15Si les socioprofessionnels
00:53:17de la montagne s'attachent autant
00:53:19à maintenir l'activité ski
00:53:21est-ce que ce n'est pas aussi parce qu'on n'a pas
00:53:23d'alternative crédible pour
00:53:25l'hiver, vous évoquiez
00:53:27le congrès des domaines skiables de France
00:53:29qui regroupe tous les professionnels
00:53:31et notamment les sociétés de remontée
00:53:33mécanique
00:53:35est-ce qu'on a trouvé la solution
00:53:37qui permettrait de maintenir une activité
00:53:39à la suite
00:53:41d'une fermeture d'un domaine skiable
00:53:43aujourd'hui elle existe
00:53:45Non, les seuls exemples qu'on a ne sont pas des exemples
00:53:47où il y a eu une revitalisation économique
00:53:49mais plutôt un déclin d'activité
00:53:51et surtout démographique
00:53:53donc on a ensuite
00:53:55des villages un peu fantômes
00:53:57on se plaint des friches
00:53:59industrielles mais là on aura
00:54:01des friches immobilières parce qu'il y a
00:54:03trois centres de vacances aussi
00:54:05à l'Alpe du Grand Cerf qui fonctionnent
00:54:07plutôt bien l'été et bien l'hiver
00:54:09demain s'ils fonctionnent
00:54:11que l'été ils ne peuvent pas assurer
00:54:13leur fonctionnement sur l'année
00:54:15leur mise à niveau, leur mise
00:54:17à norme et donc ils fermeront aussi
00:54:19donc c'est aussi tout des espaces
00:54:21pour les jeunes
00:54:23qui seront fermés
00:54:25à l'accès à la montagne
00:54:27On voit quelques images de chiens de traîneau
00:54:29sans neige à l'Alpe du Grand Cerf
00:54:31Il y a une adaptation cette année
00:54:33où ils ont fait de la roulette
00:54:35Il y a des solutions quand même, alors ça reste des activités marginales
00:54:37on ne va pas attirer
00:54:39autant de monde et générer autant de chiffre d'affaires
00:54:41avec des cartes
00:54:43à roues tirées par des chiens
00:54:45C'est pour ça que le projet
00:54:47il va vraiment permettre une adaptation
00:54:49quasi spontanée
00:54:51il y a de la neige, on fait ça, il n'y a pas de neige
00:54:53on fait autre chose mais on a toujours le porteur
00:54:55qui permet d'emmener les gens faire de la raquette au sommet
00:54:57ou d'autres activités
00:54:59J'espère que cette interview
00:55:01ne sera pas obsolète lundi
00:55:03à l'issue
00:55:05Je l'espère aussi
00:55:07en tout cas je reste optimiste
00:55:09jusqu'au bout
00:55:11Pourtant il y a de l'argent pour investir en montagne
00:55:13Marie-Noëlle Battistel, cette semaine Michel Barnier
00:55:15qui a piloté les Jeux Olympiques d'hiver d'Alberville
00:55:17en 1992
00:55:19a confirmé en tant que Premier Ministre
00:55:21un budget financier de la France
00:55:23pour organiser les JO dans les Alpes
00:55:25en 2030, là aussi ça va venir vite
00:55:27un budget estimé à 2 milliards d'euros
00:55:29Vous êtes favorable à ce projet
00:55:31qui n'est plus un projet maintenant
00:55:33d'accueillir les Jeux Olympiques d'hiver
00:55:35C'est un vrai exemple de solidarité
00:55:37montagne
00:55:39C'est qu'on met de l'argent sur les Jeux
00:55:41il faut en mettre aussi sur les petites stations
00:55:43pour assurer leur conversion
00:55:45Au-delà de ça, moi je suis membre
00:55:47du Conseil National de la Montagne
00:55:49du Comité de Massif des Alpes
00:55:51et à ce titre nous avons créé une commission
00:55:53à l'intérieur du Comité de Massif des Alpes
00:55:55pour travailler à ce que
00:55:57les Jeux soient
00:55:59les plus sobres possibles
00:56:01les plus vertueux
00:56:03Il y a autour de la table des élus
00:56:05mais aussi les associations environnementales
00:56:07les syndicats de la montagne
00:56:09donc nous allons
00:56:11nous attacher à ce que
00:56:13ces Jeux soient vertueux
00:56:15Vous souhaitiez un Premier Ministre de gauche
00:56:17Si Lucie Castet avait été
00:56:19Premier Ministre aujourd'hui
00:56:21à votre avis est-ce qu'elle aurait fait comme Michel Barnier
00:56:23elle aurait signé l'engagement de la France
00:56:25pour financer ces Jeux d'hiver 2030 ?
00:56:27Après je pense que les choses étaient déjà
00:56:29très engagées avant l'arrivée de Michel Barnier
00:56:31Oui mais...
00:56:33Du côté du nouveau Front Populaire
00:56:35on avait été quand même assez clair sur le fait
00:56:37qu'on n'était pas favorable à cette
00:56:39initiative et qu'on...
00:56:41Il y aurait eu une discussion interne
00:56:43ça aurait fait l'objet de
00:56:45des accords probablement comme sur d'autres sujets
00:56:47d'ailleurs sur lesquels nous ne sommes pas
00:56:49tous alignés. Si on parlait de l'énergie
00:56:51c'est un beau sujet aussi qui montre
00:56:53que les quatre parties de ce bloc
00:56:55ne sont pas totalement en phase
00:56:57sur le futur
00:56:59mix énergétique de la France
00:57:01Pas du tout en phase sur notamment cette question
00:57:03de Jeux Olympiques. Votre collègue à la région
00:57:05Pierre Jeannot, collègue élu
00:57:07régional écologiste
00:57:09a organisé le week-end dernier à Grenoble
00:57:11une manifestation contre
00:57:13cette initiative
00:57:15Il a des arguments qui s'entendent
00:57:17Je parlais de 2 milliards d'euros. Il estime que
00:57:19ces investissements et ces retombées économiques vont bénéficier
00:57:21essentiellement à des stations déjà
00:57:23très privilégiées. Vous évoquiez la surcharge
00:57:25des grandes stations. Là il y a Courchevel, il y a Meribel
00:57:27il y a Val d'Isère. En quoi l'Alpe du Grand
00:57:29Cerf ou Grécent-Vercors vont
00:57:31bénéficier de cet investissement ?
00:57:33C'est pour ça que je vous disais en préambule
00:57:35il faudrait exercer
00:57:37une solidarité. C'est-à-dire que l'argent
00:57:39investi là-bas
00:57:41une partie devrait arriver
00:57:43aussi. Quelle serait l'image d'avoir
00:57:45des Jeux Olympiques et d'avoir fermé
00:57:47plein de petites stations
00:57:49à 2030 ?
00:57:51Est-ce que vous avez l'impression que
00:57:53l'orientation de ces Jeux prend en compte
00:57:55cette donnée-là ?
00:57:57En tout cas c'est ce que je porte.
00:57:59On verra si vous êtes
00:58:01entendu. Avant de finir
00:58:03sur l'énergie, un autre sujet qui concerne la montagne
00:58:05la version agricole cette fois
00:58:07c'est la présence du loup. Si j'en reparle
00:58:09ces derniers jours l'Europe a décidé
00:58:11d'abaisser le statut de protection
00:58:13du loup, ce qui permet de faciliter
00:58:15l'abattage dans
00:58:17certains cas. Qu'est-ce que vous pensez de cette
00:58:19orientation que prend
00:58:21l'Europe par rapport aux espèces protégées ?
00:58:23Au-delà de la question du
00:58:25statut, pour moi la question
00:58:27est de trouver le bon équilibre entre
00:58:29le prélèvement, la régulation
00:58:31du loup et le maintien
00:58:33des activités agricoles
00:58:35et pastorales. Aujourd'hui on voit
00:58:37que même lorsqu'il y a des autorisations
00:58:39qui sont signées, il est extrêmement difficile
00:58:41de prélever des loups. Ce n'est pas si facile
00:58:43que ça quand même.
00:58:45Je ne suis pas sûre que le changement
00:58:47statut va rendre
00:58:49plus facile le prélèvement.
00:58:51Mais en tout cas...
00:58:53Ce qui est important
00:58:55c'est d'avoir un nombre suffisant
00:58:57d'autorisations de prélèvement
00:58:59par rapport
00:59:01à la progression de l'espèce
00:59:03et par rapport au pastoralisme
00:59:05et au secteur concerné.
00:59:07C'est vrai que lorsqu'il y avait
00:59:09un quota qui était épuisé
00:59:11par exemple en Savoie et que nous on avait
00:59:13un problème en Isère, on ne pouvait plus
00:59:15forcément utiliser de prélèvement
00:59:17puisqu'il y avait déjà le quota.
00:59:19Donc il faudrait que ce soit
00:59:21beaucoup plus souple.
00:59:23On a amélioré les choses
00:59:25quand même depuis ces dernières années
00:59:27mais il y a des secteurs
00:59:29où c'est encore très compliqué.
00:59:31Donc il faut agir sur ces secteurs-là en particulier.
00:59:33Bon, mardi et mercredi
00:59:35prochain se tient à Grenoble
00:59:37le salon hydro business qui réunit
00:59:39les professionnels de la filière hydroélectrique.
00:59:41Je sais que vous allez y être. C'est une filière importante
00:59:43dans notre département puisque les premiers
00:59:45barrages pour produire de l'électricité
00:59:47ont vu le jour en Isère et notamment
00:59:49sur votre territoire. Là on voit des images
00:59:51des installations d'EDF sur le drac.
00:59:53Et là aussi l'Europe veut jouer un peu
00:59:55les régulateurs.
00:59:57Oui, alors justement ça fait depuis
00:59:592009
01:00:01que nous subissons le
01:00:03contentieux européen sur
01:00:05l'hydroélectricité avec des mises en demeure
01:00:07de la Commission européenne assez régulière
01:00:09sur l'État français
01:00:11pour contraindre la France à mettre
01:00:13en concurrence ses ouvrages hydroélectriques.
01:00:15Moi je m'y suis toujours opposée depuis
01:00:1712 ans et ça ne change pas.
01:00:19Donc c'est aussi l'objet de cette mission
01:00:21que de trouver, d'évaluer
01:00:23les 4 solutions qui s'offrent à nous
01:00:25et d'évaluer la robustesse
01:00:27juridique de ces solutions de manière à
01:00:29apporter un texte de loi transpartisan
01:00:31qui puisse être adopté et
01:00:33ensuite s'imposer à Bruxelles.
01:00:35Les 4 solutions étant
01:00:37un, l'aménagement
01:00:39de la directive concession de 2014
01:00:41qui a permis
01:00:43d'écarter les réseaux
01:00:45et l'eau pour les Allemands
01:00:47des contraintes
01:00:49du régime concessif. Donc essayer
01:00:51de mettre la dérogation hydroélectricité.
01:00:53La deuxième étant la quasi-régie
01:00:55qui était portée par le gouvernement
01:00:57précédent. Le changement de régime
01:00:59qui est porté aujourd'hui par EDF.
01:01:01C'est-à-dire passer du régime concessif au régime
01:01:03d'autorisation. Ce qui entraîne un transfert
01:01:05d'actifs. Ce n'est pas neutre. C'est-à-dire que
01:01:07les barrages ne partiendraient plus à l'État
01:01:09mais aux exploitants.
01:01:11Et la dernière solution c'est
01:01:13taper un peu du poing et
01:01:15prolonger d'une trentaine d'années
01:01:17toutes nos concessions sous condition de
01:01:19travaux comme à Gavé par exemple.
01:01:21Ça a été un exemple
01:01:23assez significatif.
01:01:25Je pense que l'Europe
01:01:27fermisse un peu ses positions.
01:01:29Voilà, 2010, premier compte en suite et un peu avant.
01:01:31A suivre,
01:01:33c'est un dossier dont on reparlera évidemment.
01:01:35On l'évoquera aussi dans l'émission
01:01:37Alpes-Décideurs sur Télé-Golope.
01:01:39Samedi 12 octobre
01:01:41à 21h. On recevra d'ailleurs
01:01:43les professionnels du secteur qui ont participé
01:01:45à ce salon Hydro-Business.
01:01:47Le même jour, il y aura le congrès des maires à Crôles.
01:01:49Je ne sais pas si vous avez prévu d'aller y faire un tour.
01:01:51Moi, je serai
01:01:53le mardi-mercredi sur le salon Business
01:01:55et je serai le samedi au salon des maires aussi.
01:01:57Bon, vous y croiserez donc votre attaché parlementaire
01:01:59puisque j'ai vu qu'Adrien Raffin était devenu
01:02:01cet été le maire du Touvet.
01:02:03Oui, donc il sera effectivement, enfin je ne sais pas,
01:02:05il ne m'a pas dit s'il y serait, mais probablement
01:02:07ce n'est pas si loin de chez lui quand même.
01:02:09C'est facile à gérer d'avoir un élu qui
01:02:11a également des responsabilités
01:02:13dans un cabinet de députés ?
01:02:15C'est juste qu'on n'a plus vraiment
01:02:17d'attaché parlementaire à plein temps du coup.
01:02:19Donc il faudrait organiser les équipes.
01:02:21Bon, merci Marine Noël-Bastissel.
01:02:23Une dernière mission, c'est de poser une question à notre prochain invité.
01:02:25C'est également un député.
01:02:27Il s'appelle Jérémy Jordanoff.
01:02:29Il est d'ailleurs député de la circonscription de Crôles,
01:02:31un cinquième de l'ISER pour les écologistes.
01:02:33Je vous laisse regarder la caméra
01:02:35en face de vous et lui poser une question.
01:02:37Oui, ben bonjour Jérémy.
01:02:39On a eu un sujet
01:02:41assez important qui a tourné
01:02:43autour
01:02:45de l'évolution du modèle des petites stations
01:02:47de ski. Je sais que sur ton territoire
01:02:49tu es également concerné
01:02:51et je voulais
01:02:53simplement savoir quelle était
01:02:55ta vision des choses et comment on pouvait
01:02:57avancer ensemble sur ce dossier
01:02:59qui me semble majeur
01:03:01puisque aujourd'hui autour de nos petites stations
01:03:03vit une économie
01:03:05locale qui est extrêmement importante
01:03:07pour nos territoires. Donc au plaisir
01:03:09de travailler avec toi.
01:03:11Merci Marine Noël-Bastissel,
01:03:13Jérémy Jordanoff. On vous répondra dans 15 jours
01:03:15le week-end
01:03:17du 18 et 19 octobre. On aura d'ailleurs
01:03:19à ce moment-là évidemment le verdict concernant
01:03:21l'Alpe du Grand Cerf.
01:03:23On croise les doigts pour tous les amoureux
01:03:25de ski. Merci à vous d'avoir suivi.

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