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Emmanuel Macron s'est exprimé lors d'une conférence de presse ce mardi 16 janvier 2024. Voici tout ce qu'il fallait retenir.

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Transcription
00:00 Mesdames et messieurs, bienvenue dans cette maison.
00:03 Permettez-moi, avant toute chose,
00:04 de vous souhaiter à nouveau une belle et heureuse année
00:08 et de la souhaiter à nouveau à nos compatriotes
00:10 qui nous suivent ce soir.
00:12 Je ne reviendrai pas, dans mon propos introductif,
00:16 sur ce que j'ai pu évoquer,
00:17 des fiertés des grands événements de l'année qui s'ouvre
00:20 pour donc 2024,
00:22 que j'ai déjà détaillé le 31 décembre dernier,
00:26 ni sur les grands sujets de politique internationale
00:29 ou les sujets les plus institutionnels.
00:31 Nous pourrons y revenir dans le cadre des questions
00:33 qui seront les vôtres.
00:34 Mais après 6 ans et demi d'action au service des Français,
00:39 j'ai tenu à vous retrouver en ce moment décisif
00:45 pour dire au pays d'où nous venons et où nous allons.
00:48 Alors, d'où nous venons, parce que les dernières années,
00:51 nous avons évidemment subi des crises.
00:54 Pandémie, retour de la guerre, j'y reviendrai, etc.
00:59 Mais nous avons collectivement cherché à suivre une ligne claire,
01:02 libérer les énergies, protéger les Français, unir la nation.
01:07 Et nous pouvons compter sur des forces retrouvées,
01:11 forces économiques et sociales.
01:14 Nous avons créé plus de 2 millions d'emplois,
01:16 rouvert plus de 300 usines,
01:19 réussi un chemin à la fois de création d'activités
01:21 et de décarbonation de notre économie,
01:24 force républicaine aussi de l'Etat retrouvé,
01:27 de ceux qui les servent.
01:29 Nous avons massivement réinvesti dans nos armées,
01:32 pour nos policiers et nos gendarmes, pour notre justice,
01:34 mais aussi pour notre école et notre santé,
01:36 pour ne citer que quelques exemples.
01:38 Ce qui fait qu'au moment où je vous parle,
01:39 oui, nous sommes mieux armés qu'il y a 6 ans et demi.
01:43 Mais où allons-nous ?
01:46 Et nous le vivons tous.
01:48 Au fond, le monde d'hier est en train de s'effacer.
01:52 L'ordre international que nous connaissions est bousculé.
01:57 La guerre revient sur le sol européen
02:00 avec l'agression russe en Ukraine,
02:01 il y a près de 2 ans maintenant.
02:03 La guerre revient au Proche-Orient
02:04 avec l'attaque terroriste du Hamas le 7 octobre dernier,
02:09 qui a plongé toute la région dans la guerre.
02:12 Nous vivons, nous le savons aussi,
02:14 la crise du modèle démocratique en France, en Europe
02:17 et dans beaucoup d'autres pays.
02:18 La crise climatique provoque des inquiétudes
02:21 et pousse à des transitions qui divisent parfois nos pays,
02:25 et on le voit partout là aussi en Europe,
02:27 et l'irruption de nouvelles technologies
02:28 bouleverse beaucoup de nos repères.
02:31 Pourtant, au moment où notre pays
02:34 est à la fois menacé par les tensions du monde
02:37 et ces divisions de l'intérieur
02:39 que nous avons encore vécues ces derniers mois
02:41 et sur lesquelles nous reviendrons peut-être,
02:44 je suis convaincu que nous avons tous les atouts pour réussir.
02:48 A l'école, ensuite.
02:50 Depuis 2017, nous avons entamé un choc des savoirs,
02:54 le retour des fondamentaux, l'enseignement,
02:56 le dédoublement des classes,
02:58 et nous allons le poursuivre avec des maîtres mieux formés,
03:01 mieux payés, une rénovation des programmes,
03:03 des évaluations à chaque niveau.
03:07 Dès la rentrée 2024,
03:09 l'instruction civique sera refondée.
03:12 Son volume horaire sera doublé,
03:15 une heure par semaine dès la 5e,
03:17 avec en appui les grands textes fondateurs de la nation.
03:23 Mais l'école dans laquelle la confiance aussi se déploie,
03:26 où on forge pleinement et on exprime les talents de chacun,
03:31 doit donner une place à la culture et au sport.
03:34 C'est pourquoi nous avons instauré
03:37 la demi-heure de sport quotidienne en primaire
03:40 et 2 heures supplémentaires par semaine au collège.
03:44 Mais au-delà de cela, l'éducation artistique et culturelle
03:47 que nous avons déployée dans nos écoles
03:49 depuis maintenant un peu plus de 6 ans va se renforcer.
03:52 Comme pour la musique et les arts plastiques,
03:54 je souhaite que le théâtre devienne un passage obligé au collège
03:59 dès la rentrée prochaine.
04:00 Parce que cela donne confiance, cela apprend l'oralité,
04:04 le contact aux grands textes.
04:06 Et parce que la France est aussi une histoire,
04:09 un patrimoine qui se transmet et qui unit,
04:12 l'histoire de l'art retrouvera sa place à la rentrée prochaine
04:14 au collège et au lycée.
04:17 Notre France sera aussi plus forte par la relance de sa natalité.
04:22 Nous étions jusqu'à récemment un pays
04:25 dont c'était la force, sans doute la singularité en Europe
04:27 quand on se comparait aux voisins.
04:29 Et c'est moins vrai depuis quelques années.
04:31 Alors il y a derrière cela des angoisses
04:34 qui vont avec la société,
04:35 peut-être des choix pris jadis sur certains sujets financiers.
04:39 Il appartiendra au gouvernement de poursuivre ce travail,
04:43 mais je voudrais insister sur 2 points
04:46 pour essayer d'améliorer les choses.
04:49 Après l'allongement du congé paternité,
04:51 je crois profondément que la mise en place
04:53 d'un nouveau congé de naissance
04:55 sera un élément utile dans une telle stratégie.
04:58 Congé de naissance qui viendra remplacer
05:00 le congé parental actuel.
05:02 D'abord, il sera mieux rémunéré,
05:03 il permettra aux 2 parents d'être auprès de leur enfant
05:05 pendant 6 mois, s'ils le souhaitent.
05:08 Et surtout, il sera plus court que le congé parental actuel
05:11 qui peut parfois aller jusqu'à 3 ans
05:13 et qui éloigne beaucoup de femmes du marché du travail,
05:16 mais qui aussi crée beaucoup d'angoisse
05:18 parce qu'il est extrêmement peu et mal rémunéré
05:21 et donc crée des situations parfois impossibles.
05:24 La natalité baisse aussi parce que l'infertilité progresse.
05:29 Et je parle là d'une forme de tabou du siècle,
05:32 mais les mœurs se changent,
05:35 on fait des enfants de plus en plus tard,
05:37 l'infertilité masculine comme féminine
05:40 a beaucoup progressé ces dernières années
05:42 et fait souffrir beaucoup de couples.
05:44 Un grand plan de lutte contre ce fléau sera engagé
05:48 pour permettre justement ce réarmement démographique.
05:52 Une France plus juste, c'est aussi une France
05:53 qui sait accompagner les transitions qui sont à l'oeuvre.
05:57 Je le disais, beaucoup des changements qui sont en cours,
06:00 et on le voit partout en Europe, nourrissent de l'inquiétude.
06:03 Parce que si nous n'y prenons pas garde,
06:05 et la France l'a vécu avec la crise
06:07 que nous avons traversée ensemble des Gilets jaunes,
06:10 ces transitions sont injustes.
06:13 Elles frappent encore plus ceux qui sont dans la difficulté,
06:16 ceux qui ont déjà à peine les moyens de vivre de leur travail,
06:20 qui sont souvent dans les logements les moins bien isolés,
06:22 qui, par nécessité, sont obligés de rouler
06:25 dans des véhicules individuels
06:26 qui sont parfois encore les plus polluants.
06:28 Il ne s'agit pas de stigmatiser cette France-là,
06:29 au contraire, il faut l'aider à la transition.
06:33 C'est ça, l'écologie à la française,
06:34 c'est une écologie de justice et de souveraineté.
06:37 Et donc, nous allons accroître dans les prochains mois
06:40 d'abord l'accompagnement de nos agriculteurs
06:42 pour les aider justement à améliorer leurs pratiques,
06:46 mais jamais en les laissant sans solution.
06:49 Simplification, accompagnement et investissement.
06:52 Accompagner les Français
06:55 en investissant dans les transports en commun,
06:57 en les aidant par le bonus écologique,
06:59 mais aussi le leasing social pour la voiture
07:01 à 100 euros à changer de véhicule,
07:02 et à les accompagner encore davantage
07:04 et de manière plus simple pour rénover leurs logements.
07:09 Faire de la transition écologique une transition juste.
07:14 On reviendra sans doute dans le moment plus politique
07:16 sur ce sujet, je l'imagine.
07:18 Mais il n'y a pas de polémique dans le gouvernement
07:19 sur le fait qu'il doit y avoir un enseignant devant chaque élève,
07:22 je vous rassure.
07:23 Tout se tient, tout se tient.
07:26 C'est-à-dire qu'on a un énorme travail à faire avec les familles.
07:31 J'ai commencé par là.
07:32 Mais on a en effet à l'école,
07:35 et c'est ce qu'on a commencé depuis 2017,
07:37 à aller au bout de ce choc des savoirs,
07:40 l'école primaire avec laquelle vous avez commencé,
07:41 c'est là où on apprend à compter, à écrire,
07:46 à lire, aussi à se comporter.
07:47 C'est là où on apprend des valeurs.
07:48 Je suis totalement favorable à ce qu'on apprenne
07:49 la marseillaise au primaire.
07:51 Totalement.
07:52 C'est même indispensable.
07:54 Parce que c'est ce qui nous unit, c'est le fruit de notre histoire.
07:56 À ce qu'il y ait donc l'heure sanctuarisée,
07:58 si je puis dire, dès la 5e d'instruction civique,
08:01 avec un programme qui est redéfini
08:02 et qui permet de bien mieux connaître à la fois
08:05 l'histoire de notre nation, de notre République,
08:07 de nos institutions et nos grands textes.
08:10 Parce que c'est ce qui nous unit.
08:13 C'est ce qui nous permet d'être ensemble en société,
08:15 c'est ce qui fait que, et je l'avais dit,
08:17 je me souviens très bien, à la fin du Grand Débat,
08:20 c'est ce qui sépare, c'est ce qui différencie plutôt
08:23 une nation d'une société.
08:25 Une société, ce sont des individus libres
08:27 qui coopèrent, qui s'organisent, etc.
08:29 Nous sommes une société, mais on est plus que ça.
08:31 On a un supplément d'âme, on a une langue, une histoire,
08:35 des choses intemporelles qui nous lient,
08:37 et un mystérieux projet commun qui fait que face à l'adversité,
08:41 on se rassemble pour affronter les événements.
08:43 C'est ça, une nation.
08:45 C'est ça, quelque chose de spirituel qui nous dépasse.
08:48 Et ça, ça prend à travers cette histoire
08:50 et ces choses aussi symboliques.
08:52 Et il faut retrouver aussi le sens du symbolique.
08:54 Et c'est pour ça que la Marseillaise en fait partie,
08:56 j'y suis favorable.
08:57 Là, il y a des tas de choses très concrètes qu'on peut faire.
09:01 C'est très compliqué de simplifier, j'en parle d'expérience.
09:04 Mais ce que je dis, c'est qu'il faut remettre de l'audace
09:06 et de l'énergie dans le système maintenant.
09:09 Et c'est pas impossible de le faire.
09:11 Et j'ai un très bon exemple pour ça,
09:14 c'est les Jeux olympiques et paralympiques.
09:16 On nous dit ce qui est vrai,
09:18 on y reviendra peut-être dans vos questions,
09:19 le logement est en crise, c'est vrai.
09:21 Et une des parties des crises du logement,
09:23 c'est un aspect conjoncturel, la montée des taux
09:26 qui fait que le logement reposait en trop dans son économie
09:28 sur des taux bas pendant très longtemps,
09:29 ça monte, ça fait qu'il y a une contrainte de crédit,
09:31 beaucoup de gens n'accèdent plus au logement,
09:33 les promoteurs sous son pression.
09:35 Mais on a un système qui est un maquis, c'est très compliqué.
09:37 Le fonds, c'est trop cher, les délais sont trop longs,
09:39 tout ça crée du coût.
09:42 Pour nous tous, quand on veut acquérir un logement
09:43 ou quand on loue, dans un des endroits
09:46 où c'est le plus compliqué et le plus long de construire
09:48 en France, la région parisienne,
09:50 parce qu'à les Jeux olympiques et paralympiques,
09:51 on a pris une loi d'urgence il y a 5 ans et demi.
09:55 Les logements vont sortir de terre pour les Jeux olympiques.
09:58 La loi, on l'a prise fin 2017, début 2018.
10:01 On a construit avec plusieurs communes de Seine-Saint-Denis
10:03 un énorme programme de bureaux et de logements.
10:06 Il verra le jour à l'heure
10:07 pour les Jeux olympiques et paralympiques.
10:10 C'est possible.
10:11 Je ne l'ai pas formulé comme ça, mais je peux vous dire
10:12 que je ne me substituerai pas au gouvernement
10:15 pour faire les annonces précises.
10:17 Mais ce que je disais, c'est que l'électricité,
10:19 le prix va revenir dans la norme,
10:21 mais surtout, il restera,
10:22 quel que soit ce que le gouvernement annonce
10:23 dans les prochains jours,
10:25 substantiellement inférieur à ce qui est payé
10:28 en Allemagne, en Espagne, en Italie.
10:30 Ca, il faut le regarder aussi.
10:32 Et donc là où ça aurait dû augmenter de plus de 100 %,
10:34 l'année dernière, ça a dû augmenter de 25 %
10:36 l'électricité, et on va continuer d'avoir un prix
10:38 d'électricité nettement inférieur à nos voisins.
10:42 Merci beaucoup d'évoquer cette question.
10:44 Vous avez raison d'y revenir.
10:46 J'essaie de qualifier les émeutes qu'on a eues l'été dernier.
10:49 D'abord, je veux redire que ces émeutes,
10:51 elles ont eu en face d'elles une réponse implacable de l'Etat,
10:55 des forces de sécurité intérieure
10:57 pendant les 3 nuits et de la justice.
11:00 C'est un record d'interpellation et de condamnation.
11:04 Donc la réponse a été implacable
11:06 et sans qu'on ait besoin de déclarer
11:08 qu'état d'urgence ou autre.
11:09 Il n'y a pas eu de molesse.
11:10 Maintenant, j'essaie de voir ce qu'il y a,
11:11 parce qu'on a voulu tout de suite dire
11:12 que c'est un problème d'immigration,
11:14 c'est un problème de ceci, de cela.
11:15 500 villes ont connu ces émeutes.
11:19 La moitié étaient des villes avec des quartiers politiques
11:21 de la ville, la moitié, non.
11:25 Donc quelque chose s'est passé qui n'était quand même pas
11:26 totalement dans notre cartographie habituelle.
11:29 Est-ce que c'est un problème d'immigration, comme j'ai dit ?
11:32 Je ne fais pas partie de ceux qui disent
11:33 qu'il n'y a pas de problème d'immigration,
11:34 c'est pour ça que j'ai assumé qu'on porte une loi.
11:36 C'est un sujet, il faut mieux maîtriser nos frontières,
11:38 lutter contre l'immigration clandestine.
11:40 Est-ce que c'est la réalité de ce qu'on a vu sur le terrain ?
11:41 Non.
11:43 C'était des jeunes de nationalité française
11:45 pour une quasi-totalité nées en France.
11:47 Qu'il y ait un problème d'intégration derrière, oui.
11:50 Pas besoin des émeutes pour le savoir.
11:52 Oui.
11:54 Et qui va des deux côtés,
11:55 parce qu'on a encore trop d'assignations à résidence
11:58 et parce qu'on n'a pas été assez rigoureux sur certains points.
12:00 Et ce qu'on mène en matière de rénovation urbaine,
12:03 en matière d'éducation, en matière d'accès à la culture,
12:05 au sport et en matière, justement, aussi d'opportunité économique,
12:08 pour moi, doit y continuer.
12:10 Mais c'est plus compliqué, ce qui s'est passé.
12:13 Quand je fais parler aux maires dans les 500 communes
12:15 où il y a eu ces émeutes,
12:17 d'abord, elles sont intervenues fin juin.
12:20 C'était beaucoup de très jeunes qui étaient dans les rues.
12:24 Et c'était des jeunes, c'est une erreur qu'on a commise,
12:27 qui étaient souvent sans école depuis le mois d'avril.
12:32 Réforme du brevet, réforme du baccalauréat,
12:34 l'organisation commune, le système tel qu'il marche.
12:38 Plus de classe.
12:40 Loisiveté.
12:41 Vous savez, les vieux préceptes, parfois, disent beaucoup.
12:44 C'était des jeunes qui n'ont pas la chance d'avoir des familles
12:46 qui les emmènent à la mer, à la montagne,
12:48 qui, justement, n'ont pas assez accès à la culture, au sport.
12:53 Ils s'ennuyaient.
12:55 Il y a eu un événement déclencheur, la mort d'un jeune.
12:58 Je ne parlerai pas de ce qui est en cours.
13:00 Et c'était dans le cadre d'une opération policière,
13:03 on s'en souvient tous, du Jeu de Noël,
13:05 et l'enquête est en cours, donc je ne veux pas en dire plus là-dessus,
13:08 mais ça a été l'élément déclencheur.
13:10 On a, depuis 2017, commencé à rebâtir l'école.
13:15 On s'est attaqués, là, au collège.
13:17 Il y a toute la réforme aussi de l'orientation.
13:18 Et on s'attaque aussi au lycée professionnel,
13:20 dont on parle peu,
13:22 mais qui touche un tiers de nos lycéens,
13:24 qui est indispensable, et sur lequel, aussi,
13:26 on est en train de conduire une vraie petite révolution des savoirs.
13:30 Moi, je suis un enfant des deux écoles,
13:32 comme disent les grands auteurs.
13:35 J'ai été à la laïque et à l'école privée sous contrat.
13:38 J'y ai vu des professeurs engagés, à qui je dois beaucoup.
13:43 Donc je pense qu'il n'y a pas de conflit
13:44 entre les deux écoles à avoir.
13:46 Que la France, la République, est forte de tous ces systèmes,
13:50 ce qu'il faut, c'est engager tout le monde
13:51 dans les mêmes exigences.
13:53 Et donc, il faut que partout, on puisse avoir...
13:56 D'abord, on ne juge pas les gens sur leur choix individuel.
13:58 Moi, je pense que le choix de l'école où on met ses enfants,
14:00 c'est un choix privé.
14:02 On n'a pas à juger les gens, à leur faire des procès là-dessus.
14:05 Et ensuite, on doit tout faire pour qu'on ait une école publique
14:09 qui soit au meilleur standard et qui soit forte,
14:10 une école privée sous contrat qui soit la plus forte possible
14:13 et qui respecte parfaitement les règles de la République.
14:15 Et c'est aussi pour ça qu'on a besoin
14:17 d'une école privée sous contrat
14:18 qui s'engage aux côtés de l'école publique
14:20 pour ouvrir des classes Ulysse,
14:21 pour accompagner les enfants en difficulté,
14:23 pour avoir des secpas, etc.
14:26 C'est ça, le bon système. Voilà.
14:29 Donc les polémiques du moment
14:31 ne doivent pas nous faire quitter l'axe qui est le nôtre,
14:34 la réussite de nos enfants et une école forte.
14:36 C'est un des fondements de la République.
14:39 D'abord, les ambitions que vous prêtez
14:42 aux responsables politiques évoquées
14:44 ne sont pas une nouveauté.
14:47 Il m'a semblé que lors des 2 dernières campagnes présidentielles,
14:49 les intéressés se voyaient au même endroit.
14:51 Je félicite d'avoir pu empêcher cette opération
14:54 et je ferai tout pour le continuer,
14:55 parce que je pense que c'est bon pour le pays.
14:57 Ensuite, je regarde autour de nous
15:00 dans toutes les démocraties européennes,
15:02 y compris chez nos voisins allemands
15:03 où on pensait impossible le retour de l'extrême droite.
15:06 Elle est là.
15:07 Donc je pense qu'il ne faut pas le voir simplement
15:10 avec nos yeux franco-français.
15:12 Quelque chose se passe.
15:15 Moi, je pense qu'il faut, pour éviter le retour des extrêmes,
15:18 et en particulier de l'extrême droite,
15:19 s'attaquer à ce qui fait voter pour eux.
15:22 La 1re chose, c'était le chômage de masse.
15:25 C'était une spécificité française.
15:27 Nous étions à coup sûr la grande économie
15:30 qui n'avait pas réussi à endiguer celui-ci.
15:33 On est en train de le faire.
15:35 Et on va continuer.
15:37 La désindustrialisation, on le voyait
15:38 dans nos territoires de l'Est comme du Nord,
15:39 avait beaucoup nourri le Rassemblement national,
15:41 le Front national, d'ailleurs.
15:43 On est en train d'y répondre. On améliore d'ailleurs
15:45 les choses dans ces territoires.
15:46 Est-ce que c'est suffisant ? Non.
15:49 2e élément, l'immigration.
15:54 Lutter contre l'immigration clandestine,
15:57 c'est, je pense, une des réponses
15:59 au Rassemblement national. C'est pourquoi j'assume
16:01 totalement la politique au niveau européen et français
16:03 qu'on a menée. Pas de naïveté,
16:04 mais le faire dans le cadre de notre République,
16:06 nos principes, ce que je défends.
16:10 Mais il faut s'attaquer à ça qui, dans certaines régions,
16:12 nourrit. Pour le reste,
16:16 j'ai proposé, avec le Premier ministre,
16:20 à Mme Rachida Dati de devenir ministre de la Culture,
16:22 parce que son énergie, son talent,
16:26 sa liberté,
16:28 puisqu'elle ne se réduit pas à une appartenance politique,
16:33 je crois, seront utiles à la culture.
16:36 A ouvrir des portes et à permettre, au fond,
16:39 de mettre fin, je le disais,
16:41 c'est pour moi un de mes grands objectifs,
16:43 à cette France du "c'est pas fait pour moi".
16:48 Il faut lutter contre celle-ci.
16:52 Nous n'avons pas parlé de Paris. Vous aurez du mal à me croire
16:53 quand je vous dis ça, mais c'est vrai.
16:58 La seule chose que je veux pour Paris,
17:00 c'est qu'un électeur puisse avoir les mêmes droits
17:02 et compter autant à Paris qu'à Amiens, à Besançon ou ailleurs,
17:06 et donc que le gouvernement et le Parlement
17:08 puissent décider d'une réforme en profondeur
17:11 de la loi Paris-Lyon-Marseille pour revenir aux droits communs.
17:14 Ca, je pense que c'est la bonne chose.
17:15 C'est la seule chose qui me concerne pour Paris.
17:17 Le reste, je sais qu'elle mettra son talent, son énergie,
17:20 et tout le reste au service de la culture,
17:23 de ceux qui la servent et de ceux qui veulent aussi y avoir droit.
17:28 -Merci pour votre question.
17:30 Vous avez d'abord raison de rappeler
17:32 que la France a perdu 41 de ses enfants
17:35 dans les attaques terroristes du 7 octobre dernier,
17:39 ce qui fait de ces attaques
17:42 l'acte terroriste le plus meurtrier depuis Nice.
17:47 Le 7 février prochain,
17:51 au monument pour les victimes du terrorisme,
17:54 le jardin des Invalides, je rendrai hommage à ces victimes
17:58 aux côtés de leurs proches, de leurs familles
18:00 et de tous ceux qui voudront nous y rejoindre.
18:03 Ce sera 4 mois jour pour jour après l'attaque terroriste.
18:07 Nous avons libéré 4 otages.
18:10 Nous avons encore 3 otages qui sont détenus.
18:14 Et nous nous battons pied à pied
18:17 avec les autorités israéliennes, avec le Qatar,
18:20 qui a un rôle décisif en la matière,
18:22 avec aussi plusieurs autres collègues pour les libérer.
18:26 Je ne veux ici faire aucune annonce
18:28 parce que ces matières sont toujours délicates.
18:31 Et je pense aussi aux familles.
18:33 Mais nous nous battons, nous ne lâcherons rien.
18:37 Et j'espère que les prochains jours, prochaines semaines,
18:39 nous permettront d'obtenir leur libération.
18:42 En tout cas, nous voulons tous les ramener chez nous.
18:46 D'abord, je ne crois pas du tout qu'il y ait un risque
18:47 d'effacement pour notre pays.
18:49 Je ne vais pas utiliser ce terme pour les ministres.
18:52 Et je ne corresponds pas à la réalité.
18:54 Je ne suis pas dans le pessimisme.
18:56 La réalité, c'est que nous avons un monde qui est déréglé.
19:00 Et ça, il faut le constater.
19:01 Il se dérègle, pourquoi ?
19:02 D'abord, parce qu'il y a une tension sino-américaine
19:04 qui est structurante.
19:06 Et donc, nous avons un risque d'être bousculés, nous, Européens.
19:10 C'est pourquoi je veux une Europe plus forte.
19:12 Parce que ce n'est pas la France seule
19:13 qui pourra résister à cette tension.
19:15 Il faut une Europe plus souveraine, c'est-à-dire
19:18 qui assume d'avoir un allié, les Etats-Unis d'Amérique,
19:21 mais qui ne veut pas en dépendre.
19:23 Et donc, nous, nous devons être, en quelque sorte,
19:26 le 3e pôle de stabilité qui aura à vivre
19:28 avec peut-être des tensions qui vont monter,
19:31 mais ne pas être déstabilisés par elles.
19:33 Et rester dans des équilibres du monde,
19:34 c'est toujours la voie sur laquelle j'ai inscrit la France,
19:36 qui correspond d'ailleurs à son histoire diplomatique.
19:39 Parler à tout le monde, avoir des alliés,
19:41 chercher des alliances, être une puissance
19:43 qui construit des équilibres et des solutions nouvelles,
19:46 et qui, en particulier, évite cette grande division
19:48 du Nord face au Sud, qui serait terrible.
19:52 Mais cette tension est structurante.
19:53 La 2e chose, c'est que vous avez des membres
19:54 du Conseil de sécurité qui ont décidé
19:56 de ne plus respecter la Charte des Nations unies, la Russie.
19:59 Et ça, c'est un fait nouveau des 10 dernières années.
20:02 Il a commencé en février 2014. Ca change tout.
20:05 Et ça fait dysfonctionner l'ordre international
20:07 que nous connaissions.
20:08 Et donc, nous devons rebâtir des règles ad hoc.
20:11 C'est ce que la France, d'ailleurs, cherche à faire
20:13 avec le partenariat, justement, et le pacte de Paris
20:16 pour les peuples et la planète, c'est-à-dire trouver
20:18 des réponses sur ces grands biens communs
20:20 avec les pays du Sud, bousculer les lignes
20:23 pour éviter, justement, cette grande division.
20:27 Pour ça, il faut une diplomatie forte
20:30 qui parle à tout le monde,
20:32 qui refuse l'alignement systématique.
20:35 Il faut une économie forte française et européenne
20:39 qui ne dépend pas financièrement, technologiquement,
20:42 académiquement sur telle ou telle solution,
20:45 ni de la Chine, ni des Etats-Unis.
20:48 Il faut une armée forte et un modèle complet d'armée
20:51 qu'on renforce sur le plan des capacités,
20:53 qui innove et qui est robuste.
20:54 C'est notre cas.
20:56 Et avec les deux lois de programmation militaire
20:57 qui auront doublé le budget de nos armées,
21:00 ce sera conforté.
21:01 Et il faut une Europe forte qui refuse la logique de bloc
21:07 et qui peut nous permettre, en quelque sorte,
21:09 de faire face à des déséquilibres nouveaux.
21:12 Le plus grand risque, à mes yeux,
21:15 est la guerre d'agression russe en Ukraine.
21:18 Nous ne pouvons pas laisser la Russie gagner.
21:20 Et nous ne devons pas le faire,
21:22 car alors la sécurité même de l'Europe
21:26 et de tout le voisinage russe serait remise en cause.
21:30 Laisser la Russie gagner, c'est, au fond, accepter
21:33 que les règles de l'ordre international,
21:37 telles que nous les avons définies,
21:40 peuvent ne plus être respectées.
21:42 Pour nos amis baltes, polonais, roumains,
21:46 c'est une vie impossible.
21:48 Je n'oublie pas la Moldavie et aussi les pays du Caucase.
21:51 Donc nous allons poursuivre les initiatives diplomatiques,
21:54 résolutions, discussions pour appeler à un cessez-le-feu.
21:58 Et je vais poursuivre le contact bilatéral
22:01 pour essayer de l'obtenir de manière très concrète.
22:04 C'est ça, maintenant, la priorité.
22:05 Car on le sait, c'est ce qui permettra d'aller
22:07 au contact des populations, de les protéger.
22:10 Et tout ça est lié à quoi ?
22:11 A une stratégie odieuse, qui est la stratégie du pire,
22:14 celle utilisée par le Hamas,
22:16 qui met ses réserves d'armes et ses centres de décision
22:19 sous les écoles, cachées dans les hôpitaux,
22:22 qui utilise comme bouclier une partie de la population civile.
22:24 Mais au point, au moment où nous en sommes,
22:26 et la France dit cela depuis plusieurs semaines,
22:29 nous devons cesser ces attaques qui sont par trop indifférenciées
22:33 et nous devons protéger les populations civiles.
22:35 C'est un devoir humanitaire,
22:36 parce qu'il ne peut pas y avoir deux standards
22:39 et que toutes les vies se valent.
22:40 Donc on va poursuivre le travail,
22:42 et je ne peux pas vous dire qu'on l'ait réussi aujourd'hui
22:43 et que je m'en considère comme satisfait.
22:45 Je vois avec la même douleur que vous
22:48 les scènes que nous voyons,
22:49 et je sais aussi ce que cela produit
22:52 chez beaucoup de nos compatriotes
22:54 et dans beaucoup de pays de la région.
22:57 Et je le disais, nous nous battons pour lutter
22:58 contre les terroristes, nous nous battons
23:01 pour le cessez-le-feu et pour la réponse humanitaire,
23:03 et nous nous battons pour qu'il y ait une vraie réponse
23:05 dans la durée, à l'aspiration légitime
23:08 du peuple palestinien pour avoir un État,
23:12 parce que c'est ça qui apportera la sécurité
23:13 et la stabilité dans la durée.
23:16 Et je ne voudrais pas que ce qui est en train de se passer
23:18 compromette la possibilité d'une solution politique.
23:21 (Générique)
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