«C'était un rencard onanique» : Sébastien Chenu réagit à la conférence de presse d'Emmanuel Macron

  • il y a 7 mois

Pascal Praud revient pendant deux heures, sans concession, sur tous les sujets qui font l'actualité. Aujourd’hui, Pascal Praud revient sur la conférence de presse d'Emmanuel Macron avec Sébastien Chenu, député du Rassemblement national et vice-président de l'Assemblée nationale.

Vous voulez réagir ? Appelez-le 01.80.20.39.21 (numéro non surtaxé) ou rendez-vous sur les réseaux sociaux d’Europe 1 pour livrer votre opinion et débattre sur des grandes thématiques développées dans l'émission du jour.
Retrouvez "Pascal Praud et vous" sur : http://www.europe1.fr/emissions/pascal-praud-et-vous
Transcript
00:00 - Europe 1.
00:02 Europe 1. 11h, 13h. Pascal Praud et vous.
00:08 - Et votre matinée continue sur Europe 1 avec Pascal Praud.
00:11 Vous réagissez aussi au 01.80.20.30.21. Bonjour Pascal.
00:14 - Géraldine Hamon, bonjour. Bonjour également à notre avri Fabrice.
00:20 - Bonjour Pascal, bonjour à tous.
00:22 - Bonjour à Fabrice Lachitte. Bonjour à Élise puisque je crois que monsieur Olivier Guenec n'est pas là, dit monsieur Boubouk.
00:27 - En effet, il est malade.
00:29 - Madame Boubouk qui est là peut-être.
00:32 - C'est ça, malheureusement.
00:33 - Bonjour Madame Boubouk. Comment allez-vous ?
00:35 - Je vais bien et vous ?
00:36 - Il est malade ? Mais alors j'ai vu que l'eurobillion avait été gagné hier soir par un français 87 millions d'euros.
00:44 Est-ce monsieur Boubouk qui a gagné l'eurobillion et qui de ce fait n'est pas venu ?
00:51 - Il nous fait croire qu'il est malade.
00:52 - Oui, moi je pense qu'il est en direction du Nil, paradisiaque.
00:55 - Ah oui, je croyais qu'il était sur le Nil. Mais on va l'appeler quand même monsieur Boubouk d'abord pour prendre de ses nouvelles et pour savoir.
01:01 - Oui, on va l'appeler, on va se faire passer par la française des jeux.
01:04 - Bonjour, t'as gagné. Bon, il est 11h04.
01:08 Qu'avez-vous pensé de la conférence de presse d'Emmanuel Macron hier soir ?
01:11 C'était long peut-être, 2h20 en prime time.
01:13 D'ailleurs ça fait 8 millions de téléspectateurs, c'est un chiffre je dirais moyen.
01:19 C'est pas formidable, on pouvait imaginer qu'il ferait plus.
01:24 Que retenez-vous ? Pas grand chose peut-être ? Le pouvoir d'achat, la sécurité ?
01:28 On pourra en parler. Je vous propose d'écouter Emmanuel Macron.
01:30 Première intervention hier soir sur l'avenir des enfants.
01:35 - Je suis convaincu que nous avons tous les atouts pour réussir.
01:39 Convaincu que nous n'en avons pas fini avec notre histoire de progrès.
01:43 Et que nos enfants vivront mieux demain que nous ne vivons aujourd'hui.
01:47 - Écoutez, je pense qu'il est le seul convaincu en France de cela.
01:51 J'espère que d'abord ce sera une réalité.
01:56 Mais moi j'ai le sentiment, le père de famille que je suis,
01:59 a le sentiment qu'il est extrêmement inquiet pour ses enfants.
02:02 Et que ses enfants ne vivront peut-être pas aussi bien ou ne traverseront pas la vie
02:07 comme nous avons eu la chance de la traverser.
02:09 - C'est vrai, même chose pour ma fille, exactement.
02:11 - J'en ai peur. Bonjour Monsieur Chenu, Sébastien Chenu.
02:14 - Bonjour Monsieur Pro.
02:15 - L'autre jour j'ai confondu votre nom.
02:17 - Oui, oui, quel monde professionnel.
02:19 - Je vous ai appelé Sébastien le Cordu.
02:21 - C'était sympa pour le ministre de la Défense, mais pour moi c'était un peu dévalorisant.
02:26 - Attendez, j'ai parlé de vous que vous pouviez être Premier ministre.
02:28 - Mais Emmanuel Macron, c'est ça le problème.
02:31 - Et alors ?
02:33 - Deuxième passage du Président de la République hier soir.
02:37 "Pour que la France reste la France, qu'il y ait un doslogan".
02:40 Non, c'est un slogan pardonnez-moi.
02:42 - C'est un slogan de DLR et peut-être de Zemmour aussi.
02:44 - D'Éric Zemmour, vous auriez pu le dire en même temps.
02:46 "Pour que la France reste la France", c'est un peu passe-partout.
02:48 - Je pense que tout le monde peut le dire.
02:50 - Oui, "Pour que la France reste la France".
02:52 - Tout le monde est attaché à l'image de la France.
02:54 Mais ce grand rendez-vous avec la nation, c'était quand même à la fin devenu un petit rencard au nanic.
02:59 Avec un président content de lui, s'excitant de contentement, s'excitant de ses résultats.
03:05 Rien n'est de sa faute, tout est de la faute des autres.
03:08 Le classement PISA, la pauvreté, tout ça c'est François Hollande, pas très élégant d'ailleurs,
03:12 pour l'ancien Président de la République.
03:14 Et puis tout va bien, je trouvais que ce n'était vraiment pas glorieux.
03:17 - Au nanic.
03:18 - Oui.
03:19 - Écoutons le Président de la République.
03:21 - Dans les mois, dans les années à venir, se décidera le destin des prochaines générations.
03:26 C'est tout l'enjeu, c'est tout notre défi.
03:28 Voilà pourquoi nous sommes là, voilà pourquoi démocrates, écologistes, républicains
03:34 se rassemblent autour d'un même projet pour agir au service des Français.
03:38 Et au fond, avec une ligne simple, "Pour que la France reste la France".
03:44 - Sébastien Chenu est avec nous, vous êtes député du Rassemblement National du Nord
03:48 et vice-président de l'Assemblée Nationale.
03:50 Ce qui a été frappant effectivement hier, c'est la charge assez lourde du Président de la République
03:54 contre le Rassemblement National, qu'il qualifie toujours d'extrême droite.
03:58 Il a oublié manifestement la France insoumise.
04:01 Certains disaient ce matin qu'il a renvoyé dos à dos la France insoumise et le Rassemblement National.
04:06 C'est inexact, il a réservé ses flèches les plus importantes pour le Rassemblement National.
04:12 - Oui, il a une obsession vis-à-vis du Rassemblement National.
04:16 Je peux peut-être le comprendre parce qu'on est probablement ceux qui sommes les plus à même
04:20 de pouvoir demain gouverner le pays si les Français nous font confiance.
04:24 Donc le Président de la République est obsédé par cette idée.
04:28 Il ferait mieux d'être obsédé par l'absence de résultats, par son bilan sur la pauvreté,
04:33 sur l'école, sur la sécurité, bref, parce qu'il fait l'avis des Français,
04:37 ce serait son boulot plutôt que d'insulter le Rassemblement National et ses électeurs,
04:41 qu'il s'occupe de l'avis des Français parce que les résultats ne sont quand même pas à la hauteur.
04:45 - Ils ne sont pas à la hauteur ?
04:47 - Non, ils ne sont pas à la hauteur et pas à la hauteur des attentes des Français.
04:50 - Le mot "extrême droite" par exemple, parce que l'autre jour nous étions avec Luc Ferry
04:54 qui précisément disait "non Marine Le Pen n'est plus d'extrême droite".
04:58 C'est un mot qui est utilisé régulièrement dans l'espace public,
05:02 dans l'espace médiatique pardonnez-moi, par Libération, par Mediapart, par France Inter,
05:06 disons par un plan médiatique qui est plutôt à gauche.
05:13 Est-ce que vous le rejetez ce mot "extrême droite" ?
05:16 - Oui et c'est l'arme des feignants si vous voulez,
05:18 c'est ceux qui n'ont pas envie de livrer le combat des idées,
05:21 qui disqualifient immédiatement l'adversaire par confort intellectuel
05:26 en disant "vous êtes d'extrême droite", comme ça il n'y a plus de débat.
05:29 "Vous êtes méchant, vous êtes d'extrême droite".
05:31 Derrière ils ne disent pas ce qu'est l'extrême droite,
05:33 moi je sais ce qu'est l'extrême droite puisqu'elle nous combat.
05:35 Moi je ne suis pas quelqu'un d'extrême droite,
05:37 et je sais encore une fois ce que c'est historiquement,
05:41 que sont les racines de l'extrême droite,
05:43 mais vraiment c'est l'arme de ceux qui par confort intellectuel, politique,
05:48 par manque de courage, essayent de disqualifier leurs adversaires
05:52 avec de tels propos.
05:54 Ça ne correspond pas à une réalité factuelle.
05:57 - Autre chose qu'a dit le Président de la République,
05:59 la retraite à 60 ans, vous souhaitez toujours la retraite à 60 ans,
06:02 on ne sait pas comment on la finance, et ça c'est un vrai thème,
06:05 qui est assez étrange, effectivement,
06:09 la retraite à 60 ans aurait sans doute du mal à être financée aujourd'hui dans notre pays.
06:13 - Non, alors il y a plusieurs choses, d'abord je ne sais pas
06:15 quel lien on peut faire entre la retraite à 60 ans et le fait d'être d'extrême droite.
06:18 - Non il n'y en a pas.
06:19 - Il y a une forme de catalogue.
06:21 - C'est tout et n'importe quoi.
06:22 - Non, il a dit précisément sur le plan économique que vous piquiez
06:25 toutes les idées à gauche,
06:27 ce qui est vrai ou ce qui l'est moins,
06:30 puisqu'il y a peut-être un ajustement du programme de Marine Le Pen,
06:34 mais il n'était pas particulièrement libéral,
06:36 par rapport à Jean-Marie Le Pen qui était infiniment plus libéral,
06:38 ça c'est la première chose,
06:39 et puis concrètement, la retraite à 60 ans, est-ce que c'est finançable aujourd'hui ?
06:43 - Non mais d'abord, si le fait d'avoir une conscience sociale dans ce pays
06:47 doit nous classer à gauche,
06:49 alors il y a beaucoup de gens qui auraient pu être de gauche.
06:51 - Ce n'est pas ma question, est-ce que c'est finançable ?
06:53 - Non mais bien sûr, on l'a expliqué, d'abord c'est pas la retraite à 60 ans,
06:56 c'est avec 40 annuités,
06:58 ça change un peu le cours des choses,
07:00 quand vous avez vos 40 annuités, vous devez pouvoir partir à partir de 60 ans,
07:05 et pour les gens qui ont commencé avant 18 ans, avant 20 ans,
07:09 vous devez pouvoir partir plutôt Marine Le Pen, bien sûr,
07:12 et Marine Le Pen a expliqué que tout ça pouvait être progressif jusqu'à 62 ans,
07:16 donc arrêtons les caricatures,
07:18 prenons les choses de façon rationnelle,
07:20 regardons ce que nous pouvons faire,
07:22 et puis dotons notre pays de politiques qui permettent ces progrès sociaux,
07:26 les politiques de la natalité, c'est un enjeu,
07:28 aujourd'hui on a l'impression que tout le monde ouvre les yeux
07:30 sur le fait qu'on ne fait plus d'enfants dans notre pays,
07:33 mais il faut bien se poser des questions,
07:35 pourquoi et comment on peut réparer ce dysfonctionnement aujourd'hui ?
07:39 Je vois quand Marine Le Pen ouvrait ce dossier,
07:42 elle était accusée de tous les maux, c'est honteux, etc.
07:44 et aujourd'hui on se dit, il faudrait faire des gamins dans le pays.
07:47 - On va marquer une pause et on va échanger évidemment avec les auditeurs,
07:50 parce que c'est le principe de cette émission,
07:52 il est 11h11, et puis je le dis pour les auditeurs,
07:55 c'est vrai que M. Boubouk n'est pas là,
07:57 il a gagné 87 millions d'euros au loto hier, c'est bien lui, je crois,
08:01 vous avez la confirmation, cher Digifab ?
08:04 - Ah oui, oui, et puis là il ne répond pas à son nom,
08:06 il doit être dans l'avion !
08:07 - Non, je pense qu'il est en train d'aller chercher son chèque,
08:09 j'espère qu'il partagera avec nous,
08:12 parce que quand même on a été influents et importants dans sa trajectoire !
08:16 87 millions d'euros, qu'est-ce que vous feriez ?
08:20 - Je plaisante, je ne sais pas, on ne peut pas savoir ce qu'on va faire !
08:24 - Déjà, moi je dirais à personne !
08:26 Qu'est-ce que vous feriez, vous continueriez à faire de la politique, Sébastien Chenu ?
08:29 - Bah oui, parce qu'on ne fait pas de la politique par rapport à un revenu,
08:32 donc ça ne changera rien à votre vie !
08:34 - Ça ne changera rien à la passion que j'ai pour l'action politique !
08:36 - Vous donneriez les 87 millions immédiatement au Rassemblement National, je pense ?
08:40 - Non, non, non, il ne faut pas exagérer quand même !
08:42 - Ah oui, donc vous aimez plus votre vie que le Rassemblement National !
08:45 Je pensais qu'il y avait quelque chose de l'ordre de la vocation dans votre engagement !
08:48 - J'aime plus le combat des idées, je ne donnerais pas mon gain du loto à un parti politique !
08:51 - 86, alors 86 !
08:53 - Je ferais un don conséquent pour aider, je ne donnerais pas 87 millions d'euros !
08:58 - Il est 11h12, à tout de suite, Madame Boubouk de ce fait est là !
09:02 - Élise !
09:03 - Voilà, nous l'avons qualifiée aujourd'hui, nous l'avons baptisée plus exactement.
09:07 Madame Boubouk est là, ça va Madame Boubouk ?
09:09 - Très bien, et vous ?
09:10 - Ah bah oui, on va pouvoir les marier !
09:12 - Ah bon ?
09:13 - À tout de suite !
09:14 - De 11h à 13h, vous écoutez Pascal Praud et vous sur Europe 1 !
09:17 - Europe 1 !
09:18 - Pascal Praud et vous !
09:19 - De 11h à 13h sur Europe 1, vous réagissez avec Pascal Praud au 0180 20 39 21, comme Yann qui est avec nous en ligne, Pascal !
09:25 - Exactement, et Sébastien Chenu qui est également présent, qui est le vice-président du Rassemblement National.
09:31 - Bonjour Yann !
09:33 - Bonjour Pascal !
09:34 - Yann, vous habitez Saint-Malo, cette belle ville de Saint-Malo !
09:37 - Magnifique ! Malheureusement un peu sous la brume et l'humidité, mais ça va très bien !
09:41 - Ah Saint-Malo, par définition, c'est parfois un peu sous la brume, Saint-Malo !
09:45 - Rarement, rarement, Pascal !
09:47 - Mais c'est surtout merveilleux !
09:49 - Bon, vous avez écouté le président de la République ?
09:51 - Alors je l'ai écouté 10 fois, parce que, en fait, comme c'est repris dans tous les journaux, toutes les radios, etc.,
09:59 j'ai l'impression vraiment de l'avoir entendu 10 fois.
10:02 Je ne l'ai pas directement entendu, parce qu'en fait j'ai une vie à vivre,
10:06 et que, accessoirement, la parole du président de la République, après 12 ans de pouvoir, est complètement dévalorisée.
10:14 Il n'est plus du tout crédible sur aucun aspect.
10:18 - Est-ce que vous avez voté pour lui ? Parce que c'est aussi... Est-ce que vous avez cru en lui ?
10:22 Parce que ce n'est pas la même chose si vous n'avez jamais cru en lui.
10:25 Ce qui est toujours intéressant, c'est ceux qui ont cru en lui et qui n'y croient plus aujourd'hui.
10:29 Vous, vous avez voté pour qui la dernière fois ?
10:32 - J'avais voté pour François Fillon, et j'ai regardé attentivement au premier quinquennat de Macron,
10:39 mais j'avais regardé attentivement sa candidature, parce que la démarche semblait intéressante,
10:44 l'homme intelligent et rapide d'esprit, et avant même l'élection, je me suis rendu compte, en fait,
10:51 que ce n'était pas sérieux, que ce n'était simplement pas sérieux.
10:55 - Et qu'est-ce que vous lui reprochez ?
10:58 - Qu'est-ce que je lui reproche ? Son inconsistance. Je vous donne juste, mais très vite, quelques exemples.
11:04 Il parle, par exemple, de pouvoir d'achat. Bon, super, ok, c'est vraiment une préoccupation pour tout le monde, moi aussi.
11:08 Et en même temps, c'est le cas de le dire, il va augmenter l'électricité par les taxes de 10%.
11:14 Bon, c'est quand même un peu étonnant. Il nous parle de l'industrie.
11:17 Dieu sait que l'industrie est l'élément central de toutes les économies,
11:22 puisque c'est de l'industrie que découlent tous les sous-traitants, tous les emplois, tout le travail, etc.
11:26 Ce n'est pas pour rien que la Chine est en train d'exploser positivement.
11:30 Et dans le même temps, c'est lui qui a vendu aux Américains nos turbines nucléaires d'Alstom,
11:36 qui a fermé la centrale du Pierre la plus moderne que nous avions, qui était Fessenheim,
11:42 parce que c'était la plus ancienne, mais elle a été tellement mise à jour et refaite...
11:46 - Je ne dirais pas qu'elle était forcément la plus moderne, mais c'était sans doute une erreur.
11:49 Est-ce que vous êtes pour la tenue unique dans 100 établissements ? Est-ce que vous trouvez que c'est une bonne chose ?
11:53 - Bah évidemment ! Le premier intérêt du contenu unique, c'est-à-dire...
11:58 - Donc ça, vous lui reconnaissez, ça ? Est-ce que vous êtes pour l'apprentissage de la marseillaise en primaire ?
12:02 - Ecoutez, non, parce que quand on est petit et qu'on est enfant, c'est pas forcément nécessaire.
12:08 Au collège, probablement, mais en primaire...
12:10 - Un nouveau congé de naissance, est-ce que vous trouvez que c'est intéressant ?
12:12 - Bah écoutez, il faut voir comment ça va être appliqué et dans quelle proportion ça va être tenu.
12:18 - Et les baisses de 2 milliards d'impôts pour les classes moyennes, je ne sais pas si vous êtes concerné ou pas.
12:23 - Oh bah moi je suis une classe très moyenne, Pascal. Je suis concerné, mais...
12:27 - Vous payez des impôts sur le revenu ?
12:29 - Oui.
12:30 - Vous payez quoi ? Vous payez un mois de salaire, à peu près ?
12:33 - Un peu plus, oui.
12:35 - Ah oui, donc déjà vous êtes dans une tranche intéressante, un mois et demi.
12:40 Si vous payez un mois et demi de salaire, vous êtes sur une part, deux parts, trois parts ?
12:45 - Écoutez, deux parts, en fait.
12:47 - Deux parts. Bon. La prochaine fois, vous savez pour qui vous voterez, Yann ?
12:53 - Aux présidentielles ou aux européennes ?
12:56 - Ah bah tiens, aux européennes, vous avez raison, c'est une bonne question. Pour qui vous allez voter aux européennes ?
13:00 - Alors je vous en fais la confidence, au seul parti qui soit à droite, c'est-à-dire qui soit, on va dire sociétalement conservateur,
13:08 - On sent que ça va être reconquête, ça.
13:10 - Et politiquement souverainiste. Quand vous regardez bien, si vous voulez, il n'y a plus de parti à droite.
13:16 - Donc c'est reconquête ?
13:17 - Bah bien sûr, évidemment.
13:18 - Bon, alors ça c'est intéressant parce que monsieur Chenu est avec nous,
13:22 - Manifestement, il y a concurrence entre reconquête et le Rassemblement National.
13:27 - Yann dit que c'est le seul parti qui soit vraiment de droite, donc il considère que le Rassemblement National n'est pas de droite.
13:34 - Et il parle effectivement de souverainisme, et ça c'est parfois un reproche que vous font certains électeurs de droite, pas de gauche bien sûr,
13:42 - Mais de ne pas être assez à droite.
13:44 - Bon, il y a plusieurs choses, et je salue Yann. D'abord, je ne suis pas sûr que reconquête soit souverainiste.
13:50 - Je n'ai pas le sentiment d'un parti particulièrement souverainiste, en tout cas pas plus que le Rassemblement National.
13:56 - Moi je ne m'occupe pas de savoir si mon curseur il est à droite ou à gauche. Je sais d'où je viens.
14:01 - Moi je me suis structuré sur des valeurs qui sont dites de droite. L'effort, le travail, le mérite,
14:08 - Et c'est cette valeur-là qu'on porte au Rassemblement National,
14:11 - Sans chercher à savoir si ça plaît à la France de droite ou à la France de gauche, parce que moi je pense qu'il y a plein de gens à gauche,
14:16 - Qui sont sensibles à l'effort, au mérite, au travail et au pays.
14:20 - Ce qui m'intéresse c'est la concurrence. Reconquête, Rassemblement National, et on va en parler après la pause,
14:25 - Parce que c'est vrai qu'on peut considérer que François-Xavier Bellamy, que Marion Maréchal, que Jordan Bardella,
14:32 - Soient au fond sur le même électorat, et comment les uns et les autres vont se déterminer à choisir l'un des trois,
14:39 - Voilà une question qui peut être intéressante. A tout de suite.
14:42 - Et nous sommes avec Sébastien Chenu, député Rassemblement National du Nord et vice-président de l'Assemblée Nationale.
14:57 - J'ai dit tout à l'heure que vous étiez vice-président du Rassemblement National également.
15:01 - Je cumule les vices.
15:02 - Bon, je disais François-Xavier Bellamy, Marion Maréchal, Jordan Bardella, il y a des passerelles,
15:08 - Vous pourriez sans doute travailler ensemble, et qu'est-ce qui fait par exemple que Yann préfère voter pour Éric Zemmour
15:17 - Que pour vous, lorsqu'il dit "c'est le seul parti qui est de droite", "reconquête", "souverainiste",
15:23 - Est-ce que ça ce sont des arguments que vous entendez ?
15:26 - Non mais il y a des différences, il y a des choses qui nous rassemblent et puis des choses sur lesquelles on a des divergences.
15:31 - Et c'est normal, c'est la démocratie, sinon on serait tous effectivement dans le même bateau,
15:35 - Ça ne veut pas dire qu'on ne peut pas parler ensemble, ça ne veut pas dire qu'on ne peut pas imaginer, échanger, et avoir des perspectives,
15:43 - Mais en tous les cas, il y a des choses qui font divergence.
15:45 - Nous on a une conception du rôle de l'État qui probablement est différente de celle d'Éric Zemmour.
15:49 - Nous on n'est pas des ultra-libéraux, nous on considère que l'État comme régulateur, il est important,
15:54 - Pas l'État qui se mêle de tout et qui parfois n'a plus rien à faire dans certains domaines,
15:59 - On pouvait parler de l'audiovisuel public, moi je pense qu'à part l'audiovisuel extérieur de la France,
16:03 - Et peut-être la voix des régions, l'État n'a plus grand chose à faire dans l'audiovisuel public à l'heure d'internet.
16:09 - Donc effectivement, l'État, il y a des endroits dans lesquels il n'a plus grand chose à faire,
16:13 - D'autres où il est nécessaire que l'État régule, ce n'est pas exactement la position d'Éric Zemmour.
16:19 - Pourquoi vous dites ça ? Yann, pourquoi vous dites que c'est le seul parti qui est vraiment à droite ?
16:24 - Qu'est-ce qui fait par exemple que vous ne votez pas pour le Front National ?
16:28 - Qui s'appelle le Rassemblement National aujourd'hui.
16:30 - Le Rassemblement National, vous avez raison.
16:34 - Parce que ça c'est une question qui m'intéresse, vous dites que c'est le seul parti vraiment à droite,
16:38 - Et en plus vous le dites comme si vous reprochiez quelque chose à Marine Le Pen.
16:42 - Alors moi je n'ai pas de reproche du tout à faire à Madame Le Pen, qui est dans son rôle et tout ce que vous voulez.
16:49 - La différence fondamentale, c'est même dans la réflexion que vient de vous livrer Sébastien Chenu,
16:56 - qui est intéressante et très démonstrative de l'approche du Rassemblement National,
17:00 - dans le rôle de l'État régulateur. Mais on est à 3 000 milliards de dettes.
17:05 - Moi j'ai un de mes amis qui est viticulteur, pour planter deux pieds de vigne, il est obligé de faire trois déclarations.
17:10 - Ça veut dire que, économiquement, nous sommes aujourd'hui dans un État qui est virtuellement socialiste,
17:16 - puisque plus de la moitié de l'activité est complètement dépendante de l'État, de l'impôt, etc.
17:23 - Et d'autre part, dans un système qui est tellement régulé, ce que réclame ou semble encore réclamer M. Chenu,
17:29 - qu'on est en train d'en mourir. Quand je dis qu'on est en train d'en mourir, ça veut dire les délocalisations, le chômage, etc.
17:36 - C'est pas du tout ce que je dis. Je vais vous résumer ma pensée, si vous le permettez, à quelque chose de très simple.
17:43 - L'État prélève beaucoup, redistribue mal et ouvre des guichets. Eh bien il est là le problème.
17:48 - C'est pas l'idée d'emmerder les Français par des normes supplémentaires, les agriculteurs vous venez d'en parler,
17:52 - mais on soutient pas du tout cela. Mais il y a un moment où l'État doit protéger, protéger notre économie,
17:57 - protéger notre industrie. Il le fait à travers un certain nombre de positionnements.
18:02 - Là, on a besoin de l'État. Pour protéger notre industrie, on a besoin de l'État.
18:05 - L'État prélève beaucoup, redistribue mal et ouvre des guichets en échange. C'est le problème fondamental, je pense, de notre société.
18:11 - La pause est à tout de suite. M. Chenu, reste encore quelques secondes avec nous.
18:16 - Moi j'aurais une question à vous poser, une proposition à faire. Vous allez me dire si c'est possible.
18:20 - Vous connaissez bien les finances publiques, vous êtes un homme de l'appareil d'État, vous avez été par exemple directeur de cabinet de Christine Lagarde.
18:26 - Chef de cabinet, c'était le plus grand test.
18:28 - Non mais, moi j'ai une question précise, vous allez me dire si c'est possible. Vous connaissez tous ces chiffres-là.
18:32 - Nous on est parfois un peu loin de cela. Donc j'ai une proposition à faire. À tout de suite.
18:36 - Dans un instant, le rappel des titres. Vous écoutez Pascal Proévou devant Zura 13h sur Europe 1.
18:40 - Europe 1. - Pascal Proévou.
18:42 - Devant Zura 13h sur Europe 1 et Pascal, nous revenons sur la conférence de presse justement d'Emmanuel Macron hier soir.
18:46 - Mais avant ça, j'avais une question pour M. Chenu. Je suis frappé qu'il y a une France qui dans le temps vivait bien,
18:52 qui était une France de classe moyenne supérieure, comme on dit, dans les années 70, 80, 90, et qui aujourd'hui a le sentiment de moins bien vivre.
19:00 Alors je vais prendre un exemple concret. C'est un couple, chacun gagne 3500 euros. Ce qui fait 7000 euros brut par mois.
19:10 Ce qui fait 90 000 euros à peu près par an. Donc on doit arriver, une fois qu'on a enlevé tout ça, à 60 000 euros net.
19:18 Bon, cette famille qui vivait bien dans le temps, si elle a deux enfants qui ont 18 ou 20 ans, il faut les envoyer quelque part.
19:25 Elle est en très grande difficulté. Pourquoi on n'imagine pas, pour les gens qui gagnent moins de 70 000 euros, 80 000 euros par an en couple, bien sûr,
19:37 pourquoi on n'imagine pas supprimer l'impôt sur le revenu ? Parce que la somme qu'ils payent, dans le cas que je montre là,
19:44 je pense qu'ils doivent payer à peu près 6, 7, 8 ou 9 000 euros d'impôt par an. Cette somme-là, c'est ce qui leur ferait passer d'une vie qu'ils trouvent rude
19:54 à une vie formidable, parce qu'il y aurait le luxe, un peu plus de luxe, possibilité plus exactement de luxe, pour les vacances, pour les cadeaux, etc.
20:01 Est-ce que financièrement, les gens qui gagnent moins de 70 000 euros par an, peuvent ne plus payer d'impôt en France ?
20:12 - Alors, ça suscite beaucoup de choses, ce que vous dites, c'est pas inintéressant. D'abord, aujourd'hui, derrière ça, il y a le consentement à l'impôt.
20:18 Il y a beaucoup de gens qui disent "moi je commence à en avoir à le bol de payer beaucoup d'impôts ou de payer un certain nombre d'impôts,
20:23 et je ne sais pas à quoi ça sert, puisqu'on nous dit que tout est écroulé, la santé, l'éducation, la sécurité, etc."
20:27 - C'est pas ma question, est-ce que techniquement c'est possible ?
20:29 - Techniquement, je pense que c'est compliqué aujourd'hui de faire disparaître l'impôt sur le revenu pour ces Français qui travaillent.
20:35 Nous, on a travaillé sur une disposition pour les moins de 30 ans, notamment ceux qui créent des entreprises, pour pouvoir les garder en France.
20:41 - Oui, mais vous ne répondez pas au déclassement des gens dont je parle, qui étaient plus, qui vivaient mieux, dans les années 90-90.
20:50 - Oui, mais je pense que c'est que le travail, parce que ces gens-là travaillent, évidemment, ils n'ont pas envie d'arrêter de travailler,
20:54 ils n'ont pas envie de devenir des rentiers, ils ne le pourraient pas de toute façon, c'est de mieux payer le travail.
20:58 Donc, une proposition, augmenter tous les salaires jusqu'à 3 fois le SMIC de 10% en échange d'un gel de cotisation patronale,
21:04 ça marche pour les chefs d'entreprise, les petites PME arrivent à faire ça s'ils ont un gel de cotisation patronale.
21:09 - Ça serait plus clair pour tout le monde, en dessous de 70 000 euros, vous ne payez pas d'impôt, croyez-moi, les gens vont être sensibles à ça.
21:16 - Moi, je crois que c'est le travail qui doit davantage payer plutôt que de faire baisser l'impôt sur le revenu.
21:20 Je note d'ailleurs que les 2 milliards d'euros de baisse d'impôt sur le revenu, ça représente à peu près 30 euros par foyer fiscal.
21:26 Donc, vous voyez, les Français ne vont pas pouvoir s'en sortir quand on voit l'inflation, notamment dans l'alimentaire.
21:31 - Je vous remercie en tout cas d'être passé par le studio d'Europe 1.
21:36 Vous avez écouté la question de Laurence Ferrari hier soir, M. Chenu ?
21:39 - Oui, je la trouve courageuse, Mme Ferrari, parce qu'au milieu de tous ses collègues un peu moutonniers et soumis,
21:45 c'est bien d'entendre une voix de la vie réelle.
21:47 - C'est vrai.
21:48 - On va l'écouter, on va écouter Laurence.
21:50 - Il n'a pas apprécié le président, mais il n'apprécie pas quand on lui parle de la vie réelle.
21:53 - Vous allez nous raconter comment ça s'est passé, si vous avez échangé ou pas d'ailleurs avec lui après, dans cette salle des fêtes de l'Elysée.
21:59 Mais écoutons pour ceux qui n'étaient pas à l'antenne hier soir, la question que Laurence Ferrari a posée au président de la République.
22:05 Merci M. Chenu.

Recommandée