Faites entrer l'accusé : la VAR accusée de n’avoir rien apporté au foot
Alors que le Stade brestois a demandé la fin de la VAR dans le football, Jérôme Rothen, Jean-Michel Larqué et Steve Savidan font le procès de la vidéo.
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00:00 L'ennemi public numéro 1 ce soir c'est la VAR, la vidéo. Alors on en avait parlé déjà en novembre, Brest est remonté contre la technologie.
00:06 Il y a bien eu une demande officielle du club pour demander la suppression de la vidéo en Ligue 1.
00:13 Ce sera même étudié mercredi prochain en conseil d'administration. Alors on verra les conséquences, ça restera peut-être
00:18 lettre morte cette demande de Denis Le Sens, demande officielle du président brestois. Alors
00:25 au sein des instances on fait part d'une certaine incompréhension.
00:29 Face à l'attitude du président brestois qu'il a été
00:33 expliquer plusieurs choses, notamment les décisions qui ont créé la polémique autour de Brest.
00:38 On n'a pas bien compris ce courrier dit-on à la Ligue.
00:42 Alors c'est l'occasion pour nous quand même de relancer le débat sur la vidéo qui est accusée de n'avoir rien apporté au foot.
00:48 L'accusation est portée par le procureur Jean-Michel Larquet. Bonsoir.
00:51 - Bonsoir. - L'avocat de la vidéo c'est maître Steve Savidan. Bonsoir maître. - Bonsoir tout le monde.
00:58 - Et le juge Jérôme Rauten va trancher l'affaire. Bonsoir monsieur le juge. - Bonsoir, soyez bon. - Complètement impartiel.
01:04 - Oui, bien sûr, comme sur tous les sujets.
01:06 Il vend pas des caméras pour filmer les matchs lui par exemple.
01:10 Il est complètement impartial. - Et pas que les matchs. - Et faire de la vare. - Allons-y
01:16 monsieur le procureur Larquet. Donc la vare n'a rien apporté ?
01:18 - Oui je pars de loin. Je pars de très très loin. La vare n'a pas apporté, n'a pas été le
01:25 le remède miracle que tout le monde attendait. On nous avait présenté ça en disant vous verrez il n'y aura plus aucune
01:31 il n'y aura plus aucune discussion sur l'arbitrage. Et je n'ai pas changé d'idée.
01:36 Je suis un homme de conviction et je garde la conviction qui était la mienne au départ et qui est toujours la mienne aujourd'hui.
01:41 Alors je vais vous dire je suis
01:44 totalement pour la JLT, pas la JLT, pas l'agent Wittour, la Gold Line Technology. Je suis à 100%
01:52 pour ce processus ou ce procédé
01:55 qui est un procédé physique. Le ballon est entré ou n'est pas entré dans le but. Pour moi c'est quelque chose d'extrêmement
02:02 précieux pour la tranquillité de l'arbitre. Pour le reste, moi j'ai entendu,
02:07 mais évidemment vous n'êtes pas de la même génération,
02:10 j'ai entendu qu'il fallait que, à l'époque où il n'y avait pas la vare, que
02:16 l'arbitre était le maître du jeu. C'était celui qui devait diriger la...
02:22 Heureusement que ça restait humain. Puis un jour, la vare est arrivée, les arbitres,
02:26 puisqu'ils étaient plus nombreux à passer à la caisse, ont accepté de se faire manger
02:30 toutes leurs prérogatives. Et vous voyez qu'aujourd'hui, l'arbitre du centre est un exécutant de la vare. C'est-à-dire que
02:38 il prend une décision, elle est bonne, on reste là, on considère que dans le camion elle est bonne,
02:44 on continue, on considère qu'elle n'est pas bonne, on l'appelle, il met son petit doigt sur l'oreillette,
02:50 il fait perdre du temps. Pour moi, il y a de toute façon des yeux humains qui regardent des images.
02:58 Pour moi, ça ne change strictement rien. Ça enlève un côté émotionnel, ça enlève beaucoup de prérogatives à l'arbitre,
03:07 qui était auparavant... D'ailleurs, on ne voit plus d'arbitre qui soit devenu une personnalité du football,
03:14 comme les Vautreaux, comme les... Je prends juste les Français, les Vautreaux, les Würtz et les Quignous.
03:21 C'est totalement aseptisé. Et je sais que le juge adore ce terme-là. Donc, moi, je considère que ça n'a rien à porter.
03:31 Quand on me dit "Ah oui, mais vous savez..." Parce qu'on lui a dit quand même, à Brest, après un passage très délicat,
03:40 il y avait Monaco, il y avait le Paris Saint-Germain, puis une troisième équipe, peu importe, je ne me rappelle plus.
03:45 Oui, mais à la fin, ça se compense. Déjà, quand on vous dit ça, c'est que ça ne va pas très bien.
03:50 Et puis, moi, je n'y crois pas du tout, compenser. Parce que si on te siffle un pénalty, pour toi, à 5-0,
03:58 pas très grave, hein, et qui est limite. Mais si on ne te le siffle pas à 0-0, ce n'est plus la même chose.
04:04 Donc, moi, je considère que ça a enlevé beaucoup de choses, que maintenant, pour fêter un but,
04:08 en attendant que l'arbitre soit allé voir l'écran et puis qu'il montre le centre du terrain,
04:16 je trouve ça véritablement déshumanisé. C'est dommage. La Gaulle a une technologie. Oui, la VAR, non.
04:23 - Alors, juste avant de donner la parole à la défense, est-ce que c'est la mi-temps entre la France et la Croatie,
04:29 rapidement, Nicolas Paolorsi ? - Pas encore, il reste 35 secondes. Il y a 18 partout.
04:33 - 2 minutes contre les Croates. Là, on va terminer la mi-temps en supériorité numérique. Il est très tendu, ce match.
04:39 - Ok, très tendu. On revient tout à l'heure. Merci, Nico. Parole à la défense, Maître Savidan.
04:44 - Eh bien, c'est tout simplement le choc, en fait, des cultures, de la vision du football et du sport moderne.
04:52 Je dis bien, et j'insiste bien sur le moderne, entre l'évolution et la stagnation des idées.
04:57 - Pas d'attaque personnelle, Jean-Michel. - Ce n'est pas forcément Jean-Michel, ce n'est pas forcément Ranchinelle.
05:01 - Pas du tout. - La modernité du sport, ça doit aller plus vite, ça doit être beaucoup plus juste, impartial et beaucoup plus vivant.
05:08 Alors, oui, la Goldeneye Technology, oui, la ligne de hors-jeu, oui, les zones, j'allais dire, tendues, les deux surfaces.
05:16 Il faut que ça soit très, j'allais dire, très sûr. Il faut que ça soit très regardé et par plusieurs perdues.
05:23 Et ça, on ne peut que s'en satisfaire. Les autres fautes sur l'air du jeu, j'ai envie de dire,
05:29 bon, c'est un peu anecdotique, mais ça existe.
05:33 - Ah voilà, c'est anecdotique. - Surtout quand derrière, il y a une conséquence qui est assez néfaste pour un club ou l'autre.
05:40 C'est-à-dire que si derrière, il y a vraiment une action de jeu, voire même un but, voire même une agression
05:45 que l'arbitre n'aurait pas vue ou les trois arbitres n'auraient pas vu.
05:48 Donc moi, je trouve qu'honnêtement, c'est une évolution.
05:52 Que ça soit parfait, pas encore. Que ça ne demande qu'à s'améliorer, oui.
05:59 Mais par contre, on ne peut qu'aller dans ce sens-là.
06:01 - La question c'est que ça a apporté quelque chose au foot.
06:03 - Eh bien oui, ça a apporté justement les débats et la révision un petit peu de cette vision qu'on avait du foot.
06:09 C'était de se dire, ben voilà, on était sur un arbitre.
06:12 Et j'allais même dire souvent l'homme en noir qu'on disait, qui avait cette décision suprême avec ses collègues
06:19 qui étaient sur le bord de la touche. Mais je trouve que justement, c'est un sport où on a demandé énormément d'évolution
06:26 dans le jeu et les sportifs. Et je trouve que c'est totalement logique que l'arbitre se mette au même niveau que cette évolution,
06:34 aille beaucoup plus vite et qu'il y en ait plus à regarder.
06:37 Là où je donnerais même encore une évolution, c'est que ça aille beaucoup plus vite dans le vivant,
06:43 c'est-à-dire dans le vivant, dans l'expérience supporter, et je suis d'accord avec Jean-Michel là-dessus,
06:47 il faut que ça aille beaucoup plus vite. Mais par contre, et dans l'expérientiel, peut-être même aussi des supporters et des téléspectateurs,
06:55 peut-être en mettant vraiment la vare à la télé, voire même les micros.
07:02 Et je pense que les joueurs aujourd'hui en sont satisfaits, les présidents dans leur grande majorité en sont satisfaits.
07:08 Forcément, c'est ce que j'allais dire, forcément, Abreust et Eric Roy que je connais bien aussi.
07:14 Mais ce n'est pas une question de dire que ça se nivelle sur une saison, mais c'était déjà le cas avant.
07:21 Et je trouve que par contre, ça donne beaucoup plus d'équité, parce qu'on savait très bien que quand on jouait le début du championnat ou le haut du championnat,
07:29 on n'était pas arbitrés comme les derniers. Donc aujourd'hui, la vare a mis beaucoup plus d'équité, donc ça c'est une énorme évolution.
07:34 - Je suis ravi de demander à Abreust ce qu'ils en pensent. - Ils sont dans les premiers, ça va.
07:37 - Oui mais bon, il ne faut pas ne pas être content. - Donc ça appelle de l'équité, justement.
07:42 - C'est justement parce qu'ils sont dans les premiers que leur démarche a un peu plus de poids.
07:48 - Ils paraissent, M. le procureur. Et leur démarche, d'ailleurs, c'est pour une prise de conscience.
07:51 J'ajoute ça, Xavier Grimaud a eu du monde, Abreust. C'est ça l'idée, qu'on se pose la question,
07:55 qui décide vraiment, parce qu'ils savent bien que la vare ne sera pas supprimée, mais ils veulent publiciter le débat.
08:00 M. le juge, vous tranchez pour qui ?
08:02 - Steve Savidan, même si je l'ai trouvé un petit peu perdu. - Un peu faiblard.
08:09 - Un regret, j'ai l'impression. - Un regret, oui, parce que...
08:12 - Vous n'aimez pas la personne, mais vous aimez les arguments.
08:15 - Même les arguments laissent un peu à désirer. Mais n'empêche que Jean-Michel Larké a aussi raison sur certaines choses,
08:22 mais il est trop catégorique aujourd'hui, on ne fera pas machine arrière, de toute façon, la vare...
08:26 - Ah mais j'ai des convictions, moi, je ne suis pas comme certains.
08:29 - La vare est là. J'ai l'impression surtout, sur ce débat-là, que j'ai eu le train à vapeur Larké,
08:36 et face au TGV, Savidan. Donc je fais gagner Steve Savidan, parce qu'il faut de la modernité,
08:43 il faut que la vare s'améliore, certes, mais elle est utile aujourd'hui.
08:47 - Très bien.