"On a peur de mal travailler par rapport aux directives" explique ce producteur de lait qui participe aux blocages

  • il y a 9 mois
Les agriculteurs continuent de multiplier les actions et les blocages d'autoroutes ce mardi. Ils demandent, entre autres, une simplification des normes administratives, l'arrêt de l'augmentation des prix du gazole, ou encore de meilleures rémunérations face aux industriels et grandes surfaces. 

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Transcription
00:00 Gilles, au quotidien, qu'est-ce qui pèse sur vous et qui vous provoque des difficultés ?
00:05 Tout d'abord, les contraintes administratives, c'est la peur du contrôle, de ne pas être en règle,
00:12 malgré qu'on essaie de bien travailler. Ce n'est pas parce qu'on est des gens qui travaillent mal,
00:18 mais c'est parce qu'on a peur de mal travailler par rapport aux directives.
00:22 Par exemple, s'il fait beau le 14, on n'a pas le droit d'épandre,
00:28 parce que c'est à partir du 15 qu'on a le droit d'épandre.
00:30 On épand quand même le 14, ce que vous voulez faire.
00:34 Et même au niveau des bêtes, on essaie de faire du mieux qu'on peut, on les soigne du mieux qu'on peut,
00:41 mais après, au niveau du bien-être animal, on a un dénigrement de notre façon de faire,
00:49 alors qu'on essaie de faire du mieux qu'on peut.
00:51 Combien vous passez de temps par semaine au niveau de vos tâches administratives ?
00:54 Et peut-être, est-ce que vous êtes obligés de vous faire aider, ce qui est parfois trop complexe ?
00:57 Oui, il faut compter à peu près 6 heures par semaine.
01:04 C'est énorme par rapport à tout ce que vous faites.
01:06 Mais c'est tout ce qui est notification au niveau de l'élevage.
01:10 Le veau, quand il naît, dans les 48 heures, il faut déclarer sa naissance pour avoir son passeport.
01:15 On n'a pas le droit de le vendre avant 15 jours.
01:17 Demain, il paraît qu'on n'aura pas le droit de le vendre avant 5 semaines,
01:21 mais avant 5 semaines, on ne peut pas le laisser dans les cabanes.
01:24 Qu'est-ce qu'il faut pour vous, Gilles ? Il faut simplifier tout ça ?
01:26 Il faut simplifier.
01:29 Là, ce qui n'est pas normal, nous, on n'est que victime.
01:32 Là, on parle de bien-être animal.
01:34 Nos animaux ne sont pas tués forcément dans les abattoirs à côté,
01:37 alors qu'ils devraient être tués dans les abattoirs à côté.
01:39 Tout ça, on n'y peut rien.
01:41 Nous, on vend, mais on ne peut pas gérer.
01:46 Après, la sortie de l'exploitation, ce n'est plus à nous.
01:49 Comprenez ? Il y a plein de choses comme ça.
01:52 Merci beaucoup, Gilles, pour toutes ces explications.
01:54 Vous voyez les agriculteurs qui appellent à de la simplification, à les aider,
01:59 parce que Gilles, lui, il passe 6 heures par semaine.
02:02 C'est énorme. C'est une journée de travail qui est consacrée à ses tâches administratives.
02:07 Et vraiment, au niveau de la durée du mouvement, ce mouvement, il a plein à durer.
02:10 On va vous montrer à la caméra de Julie Rozard.
02:13 Regardez ce qu'ont installé les agriculteurs.
02:16 C'est un barnum. Ce sont des baleaux de paille.
02:18 Il y a aussi un feu un petit peu plus loin.
02:20 Le but, simplement, c'est de faire durer ce mouvement, de rester.
02:23 Car les agriculteurs, ils nous disaient qu'ils étaient prêts à tenir jusqu'à la fin de semaine,
02:26 jusqu'à ce week-end et même à monter sur Paris si c'était nécessaire.
02:30 Anne-Sophie Varmont avec Julie Rozard.

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