L'état d'urgence doit-il être mis en place à Mayotte ?

  • il y a 9 mois
Avec Estelle Youssouffa, députée LIOT de Mayotte.

Retrouvez Bercoff dans tous ses états avec André Bercoff du lundi au vendredi de 12h à 14h sur #SudRadio.

---
Abonnez-vous pour plus de contenus : http://ow.ly/7FZy50G1rry

———————————————————————

▶️ Suivez le direct : https://www.dailymotion.com/video/x75...
Retrouvez nos podcasts et articles : https://www.sudradio.fr/

———————————————————————

Nous suivre sur les réseaux sociaux

▪️ Facebook : https://www.facebook.com/profile.php?id=100063607629498
▪️ Instagram : https://www.instagram.com/sudradioofficiel/
▪️ Twitter : https://twitter.com/SudRadio
▪️ TikTok : https://www.tiktok.com/@sudradio?lang=fr
———————————————————————

☀️ Et pour plus de vidéos de Bercoff dans tous ses états : https://www.youtube.com/playlist?list=PLaXVMKmPLMDQe5oKZlhHutOQlGCq7EVU4

##CA_BALANCE-2024-01-24##

Category

🗞
News
Transcription
00:00 Ici Sud Radio, les Français parlent au français, les carottes sont cuites, les carottes sont cuites.
00:13 Sud Radio Bercov dans tous ses états.
00:16 Et bien dans tous mes états, encore une fois, on va parler de maillot avec la députée Estelle Youssoupha,
00:24 mais auparavant, nous allons parler, avant qu'il y ait cette chanson de maillot, cette très belle chanson,
00:33 on va parler effectivement, juste je voulais voir votre réaction à Mme Youssoupha, vous êtes députée Liotte de maillot, c'est ça ?
00:40 Oui, merci de m'accueillir sur Sud Radio.
00:41 Ben écoutez, on est ravis de vous accueillir.
00:43 Qu'est-ce que vous pensez ? Parce que honnêtement, j'étais pas le seul, on était très choqués par le fait qu'il y ait des discussions politiques
00:52 autour du Minute du silence, alors je veux bien, on n'est pas une minute du silence pour chaque drame.
00:56 Non, je vais expliquer, c'est-à-dire que chaque mardi, tous les présidents de groupes parlementaires se réunissent,
01:02 c'est ce qu'on appelle la conférence des présidents, autour de la présidente de l'Assemblée Nationale, c'est tous les mardis matin à 9h.
01:09 Parce que l'ordre du jour à l'Assemblée Nationale fait l'objet de négociations.
01:13 Tout ce qui est discuté fait l'objet de négociations entre tous les groupes parlementaires,
01:21 et donc les minutes de silence ne sont pas du tout automatiques.
01:25 Elles font l'objet de tractations, et compte tenu des faits divers, qui a expliqué...
01:30 Pardon, excusez-moi, qui décide de faire ou pas une minute de silence ? C'est cette conférence ?
01:34 C'est cette conférence des présidents, les députés n'ont pas du tout voix au chapitre, c'est le président de groupe qui nous représente,
01:41 en l'occurrence Bertrand Pencher ou Christophe Nagelaine, qui sont les coprésidents du groupe Lyot,
01:46 participent à cette conférence des présidents autour de la présidente Le Pen, la présidente Pannot pour LFI,
01:56 vous voyez, il y a le président Marlex, etc. Ils sont autour de la présidente de l'Assemblée Nationale,
02:03 et ils discutent de l'ordre du jour. Et donc, ce que vous avez évoqué sur le drame de cette agricultrice qui est décédée en Ariège,
02:11 et en plus les deux députés de l'Ariège sont membres du groupe Lyot, donc autant vous dire qu'on est particulièrement attentifs et inquiets de la situation sur place,
02:19 c'est vrai que, en l'occurrence, quand il y a eu cette demande, comme précédemment, par exemple sur la mort de Thomas,
02:26 il n'y a pas eu de minutes de silence, alors que le R.L. - Thomas, je rappelle, assassiné à Crépole.
02:31 - Qui avait provoqué une intense émotion, mais comme la demande avait été portée par le Rassemblement National,
02:37 il n'y avait pas eu la majorité au sein des présidents du groupe pour dire qu'il fallait une minute de silence,
02:41 parce que c'était trop chargé politiquement. Donc, si vous voulez, ce n'est pas du tout un caractère automatique.
02:48 Je pense que même le fait que vous en parliez, ça traduit bien à quel point ces minutes de silence sont sensibles.
02:54 Le problème, c'est que c'est instrumentalisé politiquement, que ça a moins de solennité.
03:00 Si on écoute les uns et les autres pour faire des coups politiques, il y aurait des minutes de silence à chaque séance,
03:04 ce qui n'est pas possible non plus. Et ça n'a pas empêché hier l'Assemblée Nationale de ne parler quasiment que de la crise agricole
03:11 lors de la séance des questions au gouvernement. Et on s'est levés à chaque moment par respect pour l'agricultrice qui est décédée.
03:22 Et dans la soirée, c'était sa fille aussi. Je pense que tout à l'heure, il y aura encore les questions au gouvernement à 14h.
03:28 Ce sera à nouveau sur cette crise. Et en fait, c'est une crise qu'on a vu venir. On alerte le gouvernement depuis des mois sur le malaise agricole.
03:37 Et ce que ce drame nous bouleverse tous. Parce que c'est une mère de famille avec sa fille.
03:46 Notre collègue Martine Frossier, parce que je veux en parler, elle me disait qu'elle était dimanche avec cette famille sur le barrage.
03:54 - Elle n'a pas mis en arrière la journée. - Voilà. Le collègue Laurent Pagnifou y était aussi hier après-midi.
04:00 Ils se rendront tous les deux aux obsèques demain. C'est extrêmement dur.
04:04 - Oui mais attendez. Estelle Youssoupha... - Ce n'est pas juste la minute de silence.
04:07 - Non mais pardon, la minute de silence... - Il ne faut pas réduire ça...
04:10 Non, non, mais la minute de silence est importante parce que ça touche tout le peuple français.
04:13 Pardon, c'est très bien de se lever, d'être là, d'être... Mais je ne comprends pas pourquoi on fait pour Naël, avec le refus d'obtempérer.
04:21 Très bien. Et encore une fois, personne ne désapprouve...
04:25 Alors je vais vous dire, Bercov, je ne le comprends pas non plus. Je ne le comprends pas non plus.
04:29 Et je ne suis pas certaine que le débat ne soit pas clos.
04:33 Ça ne veut pas dire que si elle n'a pas eu lieu hier, elle ne peut pas avoir lieu dans les jours qui viennent.
04:37 Mais bien sûr, parce que je pense que l'émotion est extrêmement intense et sincère.
04:42 Et qu'effectivement, il y aura nécessairement un hommage de l'Assemblée nationale. Je ne sais pas comment et je ne suis pas décisionnaire.
04:49 Espérons-le. Juste un mot, un commentaire, sur...
04:51 Qu'est-ce que vous pensez sur la demande d'augmentation pour l'avance sur l'effet de mandat ?
04:57 Je dois vous dire que j'ai appris avec vous qu'il y avait une discussion sur l'augmentation des indemnisations des députés.
05:03 Je n'étais pas du tout au courant.
05:05 D'accord. Ce n'est pas fait, ce n'est pas accordé, mais c'est demandé aujourd'hui.
05:08 Non, c'est ce que j'ai dit, qu'il y avait une discussion dessus. Je ne savais même pas qu'elle avait lieu.
05:11 L'institution parlementaire, elle fonctionne aussi sans que... On est 577 députés, on n'est pas dans la granularité de tout le fonctionnement.
05:20 Mais je comprends aussi que ça puisse choquer.
05:22 Parce que je sais que les questions de pouvoir d'achat sont extrêmement prégnantes pour tous.
05:26 Moi, je fais aussi mes courses comme vous au supermarché. Je m'étrangle quand je passe à la caisse.
05:31 Et c'est... Par exemple, à Mayotte, le panier alimentaire coûte 167% plus cher que dans l'Hexagone.
05:40 Sur un territoire extrêmement pauvre.
05:42 167% !
05:43 167%. Donc vous voyez, nous, quand on fait nos courses à Mayotte, la cherté de la vie, on sait de quoi on parle.
05:48 Et ça pèse beaucoup sur les dépenses des ménages.
05:51 Donc je comprends que cette discussion pour dire qu'il faut augmenter les parlementaires, qu'elles passent mal dans l'opinion, je comprends que ça vous choque.
05:57 Alors, Estelle Youssoupha, on va parler de Mayotte, justement, avec tout ce qui se passe en ce moment.
06:03 Peut-être qu'on pourrait écouter...
06:05 Sud Radio André Bercoff
06:07 Bercoff, dans tous ses états, ça balance pas mal sur Sud Radio.
06:13 Je peux pas vous dire la banane que j'ai, parce que c'est de la radio, mais d'entendre Zili sur Sud Radio, qui est la fierté de Mayotte, qui est une très grande chanteuse.
06:22 On est très heureux de son succès. Et de l'entendre là, sur votre antenne, ça me donne des frissons, un grand, grand, grand sourire.
06:30 C'est très, très beau, c'est une très belle chanson.
06:33 Oui, Zili a beaucoup de talent et sa carrière explose, on est tous très, très fiers à Mayotte.
06:38 On l'entend tout le temps partout, chez nous, sur notre île, donc d'amener un peu de Mayotte sur Sud Radio, c'est très chouette.
06:43 On le reverra, on l'enjouera.
06:45 Alors, dites-moi, Mayotte, hélas, très régulièrement on en parle, mais on a l'impression que...
06:51 Alors, on a parlé de ce qui se passe avec les Comores, l'immigration, tous ces problèmes de sécurité, tous ces problèmes qui sont pâtants,
07:01 et on a l'impression que, parce que c'est loin, on s'en occupe pas, mais enfin, c'est la France,
07:05 et si on s'occupe pas de tous les territoires de la France, où qu'ils soient, et même à quelques distances qu'ils soient, à quoi ça sert ?
07:12 Alors, aujourd'hui, on en est où ? Qu'est-ce qui se passe ? Quels sont les problèmes les plus très importants ?
07:16 Alors, en fait, moi je veux vous dire que je suis très reconnaissante à votre antenne, à Sud Radio, parce que vous vous accordez, en fait, beaucoup d'attention à Mayotte.
07:23 Et pour nous, Mahorais et Mahorais, ça nous fait chaud au cœur, parce que la situation est dure sur le terrain.
07:29 Et il y a beaucoup de compassion et de solidarité de la part de tous nos compatriotes dans l'Hexagone, et pour nous, c'est important.
07:35 Et puis aussi parce que cette pression médiatique, elle pousse le gouvernement à agir.
07:40 Jamais assez, c'est toujours en retard.
07:42 Moi, je suis consternée de voir que les problèmes sur lesquels j'alerte le gouvernement des mois en amont, ça ne bouge pas.
07:48 Mais malheureusement, c'est pas l'exclusivité pour Mayotte.
07:53 On voit que les soucis sur lesquels les élus ont alerte et que l'exécutif met du temps à réagir, c'est visiblement la norme.
08:01 Par contre, ce qui est, comment dire, frappant, c'est pour Mayotte, on est dans une multi-crise.
08:09 Donc, effectivement, il y a une crise migratoire qui prend de plus en plus d'ampleur, alors qu'on a l'impression que ça empire.
08:18 Et c'est pas qu'une impression, c'est une réalité.
08:20 On a la crise de l'eau, donc une crise structurelle, qui maintenant, avec la saison des pluies, va en diminuant, mais en fait, elle va être chronique.
08:29 Et donc, on attend que l'exécutif déploie toutes les réponses nécessaires pour la production d'eau potable pour le territoire,
08:35 qu'on cesse de dépendre de l'importation de bouteilles d'eau, par exemple.
08:39 Là, vous voyez que l'eau qui était distribuée en bouteille à Mayotte, à cause de la catastrophe à La Réunion,
08:49 cette eau est restée à La Réunion, ce qui est normal par celui d'Arité.
08:53 - Par brouiller le cyclone, etc. - Ils ont eu le cyclone, ils ont des coupures d'eau dans une vingtaine de communes,
08:58 donc l'eau qui devait être acheminée à Mayotte est restée à La Réunion.
09:02 C'est compréhensible, mais ça souligne à quel point les solutions sont fragiles, et que, pour nous, cette eau, elle va manquer.
09:10 Et c'est la fatalité, personne ne va le contester, de dire qu'il faut que les Réunionnais soient aussi distribués,
09:17 mais voilà, cette question, elle se pose.
09:21 Et maintenant, on est avec deux problèmes extrêmement graves.
09:26 L'île est à moitié paralysée, il y a des blocages actuellement depuis plusieurs jours, avec des barrages, des grévistes,
09:33 l'occupation des mairies, du conseil départemental, de la préfecture de Mayotte,
09:40 parce que la population a atteint son point total de saturation.
09:44 On est avec, depuis six mois, un camp de réfugiés qui est installé dans la capitale administrative à Mamoudzou,
09:52 dans un stade public, en pleine capitale administrative de Mayotte, dans la capitale départementale.
09:58 Un camp de réfugiés comoriens d'Afrique, parce qu'une nouvelle route migratoire s'est ouverte,
10:05 comme si on n'avait pas assez de problèmes à Mayotte.
10:08 On découvre que les migrants africains arrivent maintenant directement du continent pour demander l'asile à Mayotte.
10:15 - Parce que c'est la France ? - Parce que c'est la France, et parce qu'effectivement, ils fuient des tragédies,
10:22 mais en fait Mayotte, elle n'est pas en capacité d'accueillir davantage.
10:26 Vous voyez déjà qu'on est complètement en saturation.
10:28 - Et ce camp ? - Et ce camp a prospéré 700 à 1000 personnes,
10:35 qui vivent dans des tentes, qui font régner la terreur dans tout le voisinage.
10:40 Donc les riverains n'en peuvent plus, ils viennent, ils saccagent, ils traumatisent la population,
10:45 ils occupent un espace public, une installation. - De quelle partie d'Afrique arrivent-ils ?
10:48 - Ils arrivent des Grands Lacs, ils arrivent de Somalie.
10:50 Mais je vais quand même décrire la situation, parce que je pense que personne ici peut le comprendre.
10:54 On est dans ce que vous avez pu observer à Calais, en plein centre-ville.
10:59 En plein centre-ville, dans un stade, sur une île où il n'y a pas beaucoup d'infrastructures sportives,
11:04 donc maintenant plus personne ne peut utiliser ce stade,
11:07 avec des personnes qui ont installé des tentes,
11:10 maintenant qui sont en train de construire des bâtiments en dur,
11:13 en récupérant des parpaings, des tôles, qu'ils masquent avec des bâches,
11:19 et qui vont se servir, c'est-à-dire voler les riverains, pour la nourriture,
11:25 tout ce qu'ils peuvent trouver pour construire leurs abris,
11:28 et puis qu'ils prennent des sachets plastiques dans lesquels ils font leurs besoins,
11:32 et ils vont déposer ça partout.
11:34 Donc en fait, on est en train de vivre dans un camp humain,
11:37 abject, dans des conditions indignes,
11:40 dans des conditions que la population ne peut plus légitimement supporter,
11:44 parce que la zone fait l'objet de violences quotidiennes.
11:48 Il y a des affrontements entre migrants et la population.
11:53 Et les agressions se multiplient.
11:57 À Noël, ça a été un membre du conseil départemental et son frère qui ont été agressés.
12:04 Le frère de l'élu a carrément été balafré, il sera handicapé à vie.
12:10 Et, conclusion de la justice, un petit peu de sursis,
12:13 et pas d'expulsion, parce que c'était deux Congolais qui ont commis les actes.
12:18 Cette impunité, en fait, elle est insupportable.
12:21 Et on a à Mayotte, quotidiennement, plus de 80 migrants
12:25 qui arrivent tranquillement par bateau.
12:27 Et maintenant, environ 80 à 100 Somaliens par semaine qui arrivent.
12:33 Avec une nouvelle route migratoire, c'est-à-dire que...
12:36 - Depuis quand cette route migratoire africaine ?
12:39 - L'immigration africaine, ça fait depuis un an, un an et demi.
12:44 - Et ce camp, ça fait un mois ?
12:47 - Non, ça fait six mois.
12:49 Et il ne fait que grossir.
12:52 Donc le gouvernement a décidé, annoncé,
12:56 parce que j'ai réussi à enfin alerter le ministre de l'Intérieur,
12:59 qui a annoncé le démantèlement de ce camp.
13:01 Sauf que l'inertie de la préfecture à Mayotte,
13:03 qui a minimisé le problème,
13:05 qui envoie des rapports complètement parcellaires à Paris,
13:08 fait que les Africains ont très bien compris
13:11 que ce camp allait devenir leur sésame pour avoir des papiers.
13:16 Et maintenant, ils sont chaque jour plus nombreux à s'agglutiner dans ce camp.
13:20 Et en fait, le problème ne fait que s'aggraver.
13:24 La population a atteint la saturation totale.
13:27 Moi, je redoute chaque matin de me réveiller
13:29 en apprenant que l'insurrection a pris à Mayotte.
13:32 Les gens parlent de s'armer, de descendre sur le camp,
13:35 de faire des raids et de tout détruire.
13:38 Parce que c'est insupportable.
13:39 L'illégalité à Mayotte, elle crée des droits.
13:42 Sur un territoire le plus pauvre de France,
13:44 où il n'y a à peu près rien...
13:46 - Rappelez la population de Mayotte.
13:48 - La population officielle, c'est plus de 300 000 habitants.
13:51 La population réelle, c'est un demi-million.
13:54 On a la moitié de la population qui est en situation irrégulière, des étrangers.
13:58 C'est pas une population xénophobe à Mayotte.
14:00 Moi, je vous mets au défi dans l'Hexagone
14:02 d'accueillir la moitié de la population qui est étrangère.
14:04 Je pense que là, personne ne viendra nous expliquer ce qu'est l'hospitalité.
14:08 Par contre, on est un désert médical.
14:10 On n'a pas de place dans nos écoles.
14:12 On n'a pas assez de production d'eau potable.
14:14 On est une île, c'est-à-dire que l'espace est clos.
14:17 C'est inextensible.
14:18 On ne peut pas construire comme ça une école par jour
14:21 pour accueillir toute la misère du monde.
14:24 Que le pays découvre que Mayotte est à 500 km du continent africain,
14:28 excusez-moi, mais en fait, il y a des cartes depuis quelques siècles.
14:31 - Vous n'avez pas regardé les cartes.
14:33 - Il va falloir arrêter de nous dire que Mayotte est prisonnière de sa géographie.
14:37 Nous, ce qu'on demande, c'est la solidarité nationale
14:40 pour la prise en charge de ces migrants.
14:42 Mais surtout, que l'armée se déploie...
14:44 - Arrêtez aussi le flot.
14:46 - ...que l'armée se déploie, la marine nationale,
14:48 et empêche l'arrivée de ces bateaux.
14:50 Parce que si cette frontière est grande ouverte,
14:53 on va avoir réellement un effet d'appel d'air,
14:56 mais un tsunami migratoire à Mayotte, et je pèse mes mots.
14:59 Parce qu'en fait, là, la population est en saturation absolue.
15:02 Et moi, je ne peux pas dire que la population a tort.
15:05 Quand vous n'avez pas de place à l'école,
15:08 parce que vous accueillez des enfants qui arrivent par bateau le matin même,
15:13 qui n'ont jamais mis les pieds en classe,
15:15 qui ne savent pas parler français,
15:17 qu'à l'école, on vous dit qu'il faut leur laisser la place,
15:20 et puis qu'on met des enfants, soi-disant, qui sont au CP,
15:23 qui sont en pleine adolescence,
15:25 qui sont violents, qui sont musclés,
15:27 qui sont en pleine explosion hormoniale.
15:30 Vos enfants, ils sont tout petits,
15:32 ils se font tabasser, il y a des violences hallucinantes
15:35 sur les chemins de l'école.
15:37 Et effectivement, la vidéo dont vous vouliez parler,
15:42 qui décrit... Moi, j'ai partagé sur les réseaux sociaux,
15:46 cette vidéo qui filme ce que je dénonce régulièrement depuis mon élection,
15:51 qui sont les barrages qu'ont subi à Mayotte.
15:53 Parce que c'est tellement impensable ici,
15:55 où en fait, vous voyez quelqu'un qui est sur la route,
15:58 et puis il se fait aborder innocemment par des jeunes,
16:01 qui en fait, sont assis sur une bonbonne de gaz,
16:04 ils se lèvent, ils prennent la bonbonne de gaz,
16:06 et ils la balancent sur la voiture.
16:08 Le chauffeur recule à toute vitesse,
16:10 et se prend le véhicule derrière, qui est en train de filmer.
16:13 Et vous avez une nuée de jeunes qui viennent pour agresser cet automobiliste.
16:18 Moi, je ne sais pas ce qui est advenu de ce bonhomme,
16:20 mais là, hier, j'étais à l'Assemblée,
16:22 un collègue me dit "Estelle, j'ai cru que c'était une image qui arrivait du Venezuela,
16:26 ou d'Amérique latine, c'est une violence inouïe,
16:30 c'est notre quotidien à Mayotte."
16:32 Et je ne plaisante pas.
16:33 - Mais Estelle, je ne trouve pas...
16:35 Vous savez, en vous écoutant, je suis sûr qu'il y a beaucoup de personnes...
16:38 Là, c'est un comprimé chauffé à blanc,
16:40 mais il y a des personnes, à tort ou à raison,
16:42 qui disent "Mais attendez, vous ne décrivez la France, là ?"
16:44 - Oui, Mayotte, c'est la France.
16:46 - Sans toute proportion gardée, je veux dire, ce qui se passe en France aujourd'hui...
16:50 - Mayotte, c'est la France.
16:51 Donc, ce qu'il se passe à Mayotte, se passe en France.
16:53 - En France métropolitaine, je parlais.
16:54 - Et ce qu'il se passe à Mayotte, se passe dans certains quartiers de l'Hexagone.
16:57 Et effectivement, nous à Mayotte,
16:59 on demande à ce que le pays prenne conscience de la gravité de la situation,
17:03 et surtout, prenne les mesures nécessaires.
17:06 Il faut arrêter de tourner au pot,
17:08 il faut arrêter de ne pas nommer les choses.
17:11 On est dans une situation extrêmement grave,
17:13 et dire que les droits de l'homme supplantent le droit à la vie de nos compatriotes,
17:19 non, ce n'est plus possible.
17:20 Et que là, quand vous voyez la réaction des gens,
17:23 de nos concitoyens,
17:25 qui disent à un moment "Légitime défense",
17:27 à un moment, il faut que l'État utilise le monopole de la violence
17:32 pour ramener l'ordre.
17:34 Et qu'on ne peut pas laisser les populations désarmées, impuissantes,
17:37 et dire "Vous tendez l'autre jour".
17:39 Personne ne tend l'autre jour.
17:41 - Oui, sauf que ce que vous dites, effectivement,
17:44 vous avez juste, pour le moment,
17:46 pas oublié, je sais que vous y pensez,
17:48 mais pour cela, il faut quoi ?
17:49 Il faut du courage.
17:51 Il faut de la volonté.
17:52 Où est le courage ? Où est la volonté ?
17:54 - Moi, je savais, je suis députée.
17:56 - Tout le reste, pardon, ce que vous dites, c'est très important,
17:59 et c'est très important que vous décrivez à la réalité.
18:01 Mais s'il n'y a pas le courage, la volonté
18:04 d'affronter même une certaine popularité, etc.,
18:07 personne ne le fera.
18:08 - Moi, je pense que le courage et la volonté,
18:11 les Françaises et les Français l'ont.
18:12 - Mais ce n'est pas eux qui dirigent,
18:14 c'est pas eux qui dirigent, chère Estelle Youssoupha.
18:16 - Je sais bien, mais ce sont des Français aussi qui dirigent.
18:18 - Oui, mais enfin...
18:19 - Et je pense, et je pense que c'est pour ça que j'ai commencé
18:22 en vous parlant du fait que Sud Radio parlait de Mayotte
18:25 et que c'était capital pour nous.
18:26 Ce n'est pas capital parce que ça nous flatte,
18:28 c'est vital.
18:29 Et je pèse mes mots.
18:30 Parce que Mayotte, s'il n'y avait pas la mobilisation
18:32 des médias dans l'Hexagone,
18:33 on n'aurait pas eu de distribution de bouteilles d'eau.
18:36 Et vous tous ici avez sauvé des vies
18:38 par la compassion et la solidarité du reste du pays.
18:41 Et quand vous dénoncez cette situation de violence à Mayotte,
18:44 vous nous venez en aide et c'est très important.
18:47 - Et ça nous paraît pour nous la moindre des choses,
18:49 c'est notre métier.
18:50 - Oui, mais je pense que c'est ce qui permet aussi
18:51 à la décision politique de s'enclencher.
18:53 C'est très important parce que quand vous avez
18:56 tous les messages des auditeurs,
18:58 les messages en ligne qui disent
19:00 "ça permet au gouvernement de demander et d'aller plus loin",
19:03 quand vous en avez deux, trois qui sont à l'Assemblée
19:05 en train de vocifer en disant "plus de droits pour les migrants"
19:08 ou "touchez pas à nos pauvres petits, les délinquants
19:10 qui sont en train de semer la mort",
19:11 ben là le gouvernement dit "ben non,
19:13 il y a toute la France qui dit stop,
19:15 et vous êtes minoritaire et vous avez tort".
19:17 - Oui, mais Estelle Youssoupha,
19:18 le problème c'est que Mayotte c'est la France,
19:20 ça on le savait, mais beaucoup l'ignoraient.
19:22 Le problème c'est que beaucoup ne veulent pas aussi,
19:25 ou à peu près au moins à raison, se dire que
19:27 la France c'est peut-être Mayotte.
19:29 - Bien sûr, mais je pense que
19:31 beaucoup de nos compatriotes en ont conscience,
19:34 et je pense que le vent tourne.
19:36 Parce qu'en fait, cette violence,
19:39 elle est inacceptable,
19:41 et que oui, il faut mettre sur la table
19:43 la question de la responsabilité des mineurs criminels.
19:47 Moi j'ai des enfants qui ont 11, 12, 13 ans,
19:50 qui utilisent des arbalètes artisanales,
19:54 en utilisant des tiges en fer,
19:56 qui transpercent les portes et les fenêtres
20:00 des voitures, des véhicules,
20:02 qui tuent, qui peuvent tuer.
20:04 Voyez, c'est 10, 12 ans,
20:06 c'est ça ce qu'affrontent la gendarmerie nationale
20:08 à Mayotte et la police nationale.
20:10 Donc à un moment, on ne va pas pouvoir
20:12 continuer à se gargariser à l'Assemblée nationale,
20:14 ou au Sénat, il va falloir donner
20:16 les moyens à nos forces de l'ordre
20:18 de se défendre et de ramener la sécurité
20:20 à hauteur des risques qu'ils prennent.
20:22 - Voilà, il faut faire des minutes de silence,
20:24 mais il faut donner les moyens d'empêcher
20:28 tout ce que vous décrivez.
20:30 - Absolument, il faut donner les moyens à la justice
20:32 et qu'elle condamne. Il faut sortir de cet aveuglement.
20:34 Moi, quand j'ai le syndicat de la magistrature
20:36 ou la présidente du tribunal à Mayotte qui dit
20:38 qu'il n'y a pas de problème avec la délinquance
20:40 des mineurs à Mayotte, c'est marginal,
20:42 alors qu'on est tous, nous,
20:44 otages de barbares en culottes courtes,
20:46 et je veux pas dire que c'est des barbares,
20:48 les policiers et les gendarmes à Mayotte,
20:50 ils sont face à des gosses qui les tuent
20:52 chaque semaine, il y a des blessés
20:54 extrêmement graves dans les forces de l'ordre.
20:56 Le ministère de l'Intérieur ne communique pas,
20:58 mais les forces de l'ordre, elles payent un lourd tribut
21:00 à Mayotte, comme la population,
21:02 et nous, on ne peut plus l'accepter.
21:04 Et oui, ça se pose pour l'ensemble du territoire national.
21:06 Quand vous avez les narcotrafiquants
21:08 qui prennent des mineurs
21:10 pour commettre des actes
21:12 extrêmement graves ou des meurtres,
21:14 c'est bien parce qu'ils savent que ces jeunes
21:16 sont dans une impunité totale,
21:18 donc il va falloir à un moment que nous, l'autorité,
21:20 on réagisse.
21:22 - Estelle Youssoupha, il faudrait que vous
21:24 continuiez à être à Mayotte, mais vous êtes
21:26 à l'Assemblée Nationale, et heureusement,
21:28 et votre voix, elle porte. Merci.
21:30 - Merci infiniment. - Merci beaucoup Estelle Youssoupha d'avoir été avec nous.
21:32 Vous êtes députée de Mayotte,
21:34 et si vous nous écoutez à Mayotte,
21:36 peut-être sur sudradio.fr ou sur l'appli Sud Radio,
21:38 envoyez-nous vos messages
21:40 sur le Facebook ou sur Youtube, on essaiera
21:42 de vous faire réagir.
21:44 On va marquer une courte pause dans Bercov, dans tous les états,
21:46 on va revenir dans quelques instants
21:48 pour les Pères Léhuets, les bravos d'André Bercov,
21:50 à tout de suite sur Sud Radio.
21:52 - Mayotte. - Sud Radio Bercov,
21:54 dans tous ses états. Appelez
21:56 maintenant pour réagir, 0 826
21:58 300 300.

Recommandations