• il y a 10 mois
Éric de Riedmatten reçoit un invité dans #LHebdoDeLEco pour approfondir un sujet économique…

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Transcription
00:00 Ça va peut-être vous surprendre mais on ne trouve plus de chauffeur de bus, de chauffeur de car.
00:04 Difficile de trouver des opérateurs de poissonnerie, on vous dira ce que c'est.
00:08 Eh bien l'intelligence artificielle peut aider à trouver des solutions.
00:11 On en parle avec Camille Confroy, PDG de Seiza, qui est une plateforme
00:16 qui marche avec l'intelligence artificielle pour trouver les bons profils, les perles rares, c'est ça ?
00:21 Tout à fait, c'est ça.
00:22 Alors donc, quand on ne trouve plus de poissonnier, on pourra rêver.
00:26 Pour découper le poisson ?
00:27 Exactement, alors poissonnier ou plus largement des opérateurs de production dans l'agroalimentaire
00:32 qui peuvent effectivement être sur le poisson, la viande ou tout type de marchandises.
00:36 Mais effectivement, aujourd'hui pour les entreprises, c'est compliqué d'avoir accès à de la main d'œuvre.
00:40 On le voit tous les jours quand on va au restaurant, on voit toujours cette petite affichette qui dit
00:44 "on cherche des serveurs, on cherche des cuisiniers".
00:46 Même pour les grandes entreprises, c'est la même chose.
00:49 On manque aujourd'hui cruellement de main d'œuvre.
00:52 Oui, après la question, est-ce qu'ils sont suffisamment payés pour prendre ces jobs ?
00:55 Le salaire fait partie des éléments les plus importants, mais il y a aussi d'autres choses, les valeurs.
00:58 Bien sûr.
00:59 Quand on parle de la semaine de 4 jours par exemple, c'est encore anecdotique.
01:02 Donc c'est ce qu'on appelle les métiers de terrain, c'est ça ?
01:05 Donc il y a vraiment des tensions sur ces métiers rares.
01:08 Mais quand même la question "pourquoi on ne les paye pas plus ?", il est où le problème ?
01:12 Alors, pourquoi on ne les paye pas plus ?
01:14 Généralement, c'est le modèle économique qui est comme ça.
01:16 L'entreprise, a priori, en ayant un niveau de salaire plus élevé,
01:22 ça viendrait probablement diminuer la rentabilité.
01:26 L'idée ici, c'est d'aller proposer des offres d'emploi
01:29 là où passent du temps les candidats.
01:31 Et s'il est intéressé, parce que très souvent,
01:33 on peut discuter avec des candidats qui cherchent activement,
01:36 mais on va surtout parler avec des gens qui sont des candidats passifs,
01:39 c'est-à-dire qu'ils ne cherchent pas activement un job,
01:41 mais pourraient être ouverts à une opportunité parce qu'elle est à côté de chez eux
01:44 ou parce que les conditions sont un peu meilleures.
01:46 Et là, on leur propose de candidater à cette offre d'emploi.
01:49 Et là, on va simplifier l'expérience au maximum.
01:51 C'est qu'on va leur proposer de répondre sans forcément apporter un CV,
01:55 mais en répondant à quelques questions qualifiantes
01:58 qui vont permettre ensuite à l'entreprise
02:00 de distinguer si c'est la perle rare ou ça ne l'est pas.
02:02 - Par exemple, l'exemple des agents de quai, il y en avait zéro disponible.
02:06 Et vous, avec votre intelligence artificielle,
02:08 vous avez réussi à en détecter 33.
02:10 - Oui, alors ça, c'est un exemple bien particulier.
02:13 Effectivement, passer par l'approche des réseaux sociaux
02:15 a permis d'aller s'adresser à des nouveaux types de candidats.
02:18 - Pareil, vous disiez pour les opérateurs de production de poissons,
02:21 c'est ça ? Vous allez dire ce que c'est, TikTok trouve.
02:24 - Alors, ce n'est pas TikTok qui trouve, effectivement, mais...
02:26 - Ah, sur TikTok. - Exactement.
02:27 C'est-à-dire qu'il y a tellement de monde sur les réseaux sociaux.
02:30 Aujourd'hui, les Français, c'est deux heures et demie par jour
02:31 sur les réseaux sociaux quand même.
02:33 Donc, en allant s'adresser à différents individus
02:36 et en leur mettant en avant une offre d'emploi,
02:39 pour en l'occurrence ici, des agents de production dans le poisson,
02:42 on a réussi à les intéresser.
02:44 Et là où les réseaux sociaux apportent vraiment quelque chose,
02:46 c'est qu'on peut aller mettre en avant une image, une vidéo
02:49 et donc donner envie d'aller voir ce qui peut se passer dans ces entreprises.
02:53 - Et puis en plus, vous recoupez des données,
02:55 c'est-à-dire qu'il y a peut-être certains candidats
02:56 qui ne veulent travailler que quatre jours par semaine,
02:58 d'autres moins, d'autres qui veulent l'après-midi.
03:00 Et c'est grâce à ça, c'est ça l'intelligence artificielle,
03:03 pour bien cibler le profil.
03:04 - Effectivement, on va être capable d'aller poser des questions
03:07 aux candidats pour bien comprendre l'ordre du moment,
03:10 lorsqu'ils candidatent, quelles sont leurs attentes.
03:12 Est-ce que vous êtes OK pour travailler le soir et le week-end ?
03:14 Est-ce que vous êtes OK pour travailler dans le froid ?
03:16 - Donc, on gagne du temps avec l'intelligence.
03:17 - Exactement, et en fait, ça va nous permettre d'affiner les critères.
03:21 Et ensuite, en fonction de ces critères,
03:22 on va pouvoir aussi prioriser ces candidats par rapport à d'autres.
03:25 - D'accord. Donc ça, c'est la plateforme que vous avez créée, qui s'appelle SEDA.
03:28 Mais finalement, importer de la main-d'œuvre de l'étranger,
03:31 c'est peut-être ça la solution, puisque même le Medef dit
03:33 il faut importer des travailleurs étrangers et leur donner les papiers.
03:38 - Alors, effectivement, plus il y aura de main-d'œuvre disponible,
03:41 plus ce sera facile pour les entreprises.
03:43 Nous, notre constat, c'est aussi de bien prendre conscience
03:46 de cette évolution du rapport de force entre les travailleurs et les recruteurs
03:50 pour bien adresser les candidats avec réactivité
03:54 et donc répondre à leurs attentes le plus rapidement possible.
03:57 Aujourd'hui, il y a une étude qu'on a publiée il y a quelques mois
03:59 qui montrait qu'un candidat sur deux n'acceptait pas d'attendre plus d'une semaine
04:04 dans un processus de recrutement.
04:06 Donc, si les entreprises sont plus aptes à aller rapidement en candidat,
04:10 les candidats seront beaucoup plus aptes à aller rapidement.
04:12 - Mais vous ne répondez pas à la question de la main-d'œuvre étrangère.
04:14 Elle vous aide ou pas ? Elle vous aiderait ?
04:16 - Elle nous aiderait. Je prends un exemple.
04:18 On a une entreprise franco-américaine, donc on connaît bien l'exemple américain.
04:21 On s'est rendu compte, pendant l'époque Trump,
04:23 là où les frontières ont été complètement fermées,
04:25 qu'il y a eu une inflation assez phénoménale sur les salaires,
04:28 qu'il y a eu des entreprises dans des situations de pénurie vraiment intenses.
04:32 Et on s'est rendu compte plus récemment, avec l'arrivée de l'administration Biden,
04:35 qu'en assouplissant un petit peu les règles vis-à-vis de l'immigration,
04:39 les salaires sont redescendus légèrement
04:42 et les entreprises ont visiblement moins de mal à en goûter.
04:44 Donc en s'inspirant du modèle américain,
04:46 j'imagine que plus il y a de main-d'œuvre disponible,
04:48 plus c'est facile pour les entreprises.
04:49 - Voilà, au risque de garder 7% de chômeurs en France.
04:52 C'est ça le problème.
04:53 Merci beaucoup Camille Confroy d'être venue sur CNews
04:56 pour parler de CEISA, cette plateforme d'intelligence artificielle
04:59 qui facilite le recrutement des métiers en tension.
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