Alain Castang, Maire de Rouffignac de Sigoulès et Président des Maires Ruraux de la Dordogne affiche publiquement son soutien aux mouvements de colère des agriculteurs. "Ils sont dans la même galère que nous" explique l'édile, "le gouvernement écoute mais n'agit jamais !"
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00:00 Mais pour l'instant, Julien Pelé, vous souhaitiez revenir sur un soutien important à apporter
00:03 aux agriculteurs périgourdins, celui de l'Association des maires ruraux de la Dordogne.
00:08 C'est ça, l'association présidée par Alain Castan, le maire de Raufignac de Sigoulesse,
00:12 qui est en ligne.
00:13 Bonjour monsieur le maire.
00:14 Bonjour.
00:15 L'agriculture et les agriculteurs font partie intégrante de la ruralité, c'est ce que
00:19 vous avez déclaré hier à nos collègues de la presse écrite.
00:22 Pourquoi est-ce que c'était important pour l'Association des maires ruraux d'afficher
00:26 publiquement un soutien à ce mouvement de colère ?
00:28 Parce que les agriculteurs, c'est le premier pan de la ruralité.
00:34 C'est vrai qu'ils sont dans la même galère que nous.
00:36 C'est-à-dire que je rencontre plusieurs ministres, j'ai rencontré le président de la République,
00:41 on l'a alerté sur ce qui allait arriver parce qu'on se doutait, il n'y avait pas que les
00:45 agriculteurs.
00:46 Et c'est vrai que nous, on est dans la même galère puisque le gouvernement nous écoute
00:50 mais il n'agit jamais.
00:51 Et ça, ça suffit.
00:52 Ça suffit.
00:53 Est-ce que le soutien est unanime quand vous en discutez avec d'autres SGLU ou même les
00:58 administrés de Roufignac ?
00:59 Écoutez, depuis que j'ai pris cette position avec le bureau, je reçois sans arrêt des
01:05 appels, particulièrement d'agriculteurs qui sont élus, en me disant "Bravo, on est vraiment
01:11 satisfaits".
01:12 Je suis allé sur les ronds-points les rencontrer très discrètement parce que ce n'est pas
01:17 la peine d'afficher.
01:21 Mais honnêtement, ils ont les mêmes problèmes que nous et nous, nous avons les mêmes problèmes
01:27 qu'eux.
01:28 Donc nous les soutenons fortement et je pense que tous les départements, je suis en direct
01:33 avec tous les autres départements, ça commence avec la RIEJ, mais tous les départements
01:37 les soutiennent à fond au niveau de l'association des maires ruraux.
01:41 Alors les revendications sont claires, vous le savez, un meilleur salaire, moins de concurrence
01:44 étrangère, moins de réglementation européenne.
01:47 Comment vous le voyez évoluer ce mouvement si les agriculteurs ne sont pas entendus ?
01:51 Parce que je sais que ce midi, le Premier ministre devrait faire des annonces.
01:54 Si les agriculteurs ne sont pas entendus, comment ça pourrait évoluer selon vous ?
01:57 Ça risque d'évoluer assez mal.
02:01 Alors bien sûr, moi je ne cautionne pas le fait de dégrader, mais je le comprends parce
02:08 que je vous dis, nous les maires ruraux, nous sommes en train de réfléchir à une action
02:14 qui pourrait être nationale parce que je vous répète, depuis des années, je constate
02:21 ma dotation du gouvernement, enfin de l'État, elle est passée de 55 000 euros à 28 000
02:27 euros.
02:28 Comment voulez-vous que nos communes rurales fonctionnent ? On ne nous écoute pas, donc
02:31 on va agir nous aussi.
02:32 Donc il pourrait y avoir selon vous une convergence des luttes, c'est-à-dire que d'autres corporations
02:36 se rajoutent à ce mouvement initial venu du monde agricole ?
02:40 C'est déjà commencé.
02:42 En étant sur le rond-point, j'ai constaté qu'il y avait des routiers qui étaient bloqués,
02:46 qui s'arrêtaient et qui venaient les soutenir en disant on va alerter nos syndicats pour
02:51 se mettre aussi dans le mouvement.
02:52 J'ai vu qu'il y avait les taxis, il y a les pêcheurs.
02:54 Il faut que M.
02:55 Macron nous écoute.
02:56 S'il ne nous écoute pas, la ruralité va se mettre vraiment en colère.
03:01 Alors il y a des points de convergence entre les agriculteurs et même avec d'autres corporations,
03:06 on vient de le comprendre, il y a des similitudes aussi avec vos conditions de maire de communes
03:09 rurales.
03:10 Les agriculteurs s'entendent sur les salaires et sur l'application de la loi EGalim.
03:15 En revanche, ils ne défendent pas tous la même vision de l'agriculture en fonction
03:19 des syndicats et il y a des points de divergence notamment en ce qui concerne le libre-échange
03:23 ou l'utilisation des insecticides.
03:25 Est-ce que selon vous, ces différences, ça peut être un frein à ce mouvement de colère ?
03:28 Absolument pas.
03:29 Ce que les agriculteurs demandent en priorité, c'est qu'ils soient écoutés par le gouvernement
03:37 et de se mettre autour de la table.
03:38 Alors le premier pas est fait par le Premier ministre en venant à leur rencontre, mais
03:43 il ne suffit pas de parler, il va falloir agir.
03:45 S'ils n'agissent pas, moi je connais les agriculteurs, ils vont accélérer le mouvement
03:51 et c'est vrai que ça risque de déborder et je ne le souhaite pas.
03:55 Merci beaucoup Alain Castan d'être passé par France Bleue.
03:57 Je rappelle que vous êtes le maire de Roufignac de Sigoulais, c'est président des maires
04:01 ruraux de la Dordogne.
04:02 Bonne journée.
04:03 Merci, au revoir.