• il y a 9 mois
Rugby EcoXpert, la chronique de Philippe Spanghero.

Le thème de la chronique ce soir : Top 14 : recruter des stars pour changer de dimension ?

Plusieurs questions posés ensuite :
- Quelle est la part entre attrait sportif et financier ?
- Est-ce du cas par cas ?
- Est-ce qu'aujourd'hui une star permet de vendre des billets, des maillots, produits et des hospitalités ?
- Quels sont les joueurs stars réellement "bankable" dans le monde ?
- Est-ce plus intéressant pour un club de recruter une star ou de la fabriquer / former ?

Partie débat : Le Top 14 est-il le meilleur championnat du monde grâce aux stars qui le compose ou par l'homogénéité de ses équipes ?
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##RUGBY_ECOXPERT-2024-01-26##

Category

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Sport
Transcription
00:00 Vous êtes millions, vous êtes charmantes.
00:02 Vous voyez ce que ça fait déjà ? Un million, Larmina.
00:04 Où est l'argent ?
00:06 C'est mon pote noir, c'est pas mon moyen de le suivre.
00:08 En fait, je viens de retirer de l'argent.
00:10 Amis, ouvrez votre cœur.
00:12 N'en ayez pas peur.
00:14 L'argent ne fait pas de bonheur.
00:18 Shut up and take my money !
00:20 La chronique de Philippe Anguirou que vous retrouvez évidemment sur la chaîne YouTube de Sud Radio.
00:24 Et ce soir, on va parler de la starification du Top 14.
00:28 On vous pose d'ailleurs une question sur le compte Twitter Sud Radio Rugby.
00:34 Avec un sondage.
00:36 Qu'est-ce qui fait selon vous que le Top 14 est le meilleur club du monde ?
00:40 En 1, ses stars. En 2, son homogénéité. En 3, son histoire.
00:46 Et en 4, selon vous, ce n'est pas le meilleur. Ce n'est pas le meilleur.
00:49 Il y a les 4 propositions. On dévoilera ça à la fin de la chronique de Philippe Anguirou.
00:54 Philippe, recruter des stars permet-il au club de réellement changer de dimension sportive ?
01:01 Exemple, Owen Farrell et C.I.L. Colissi au Racing 92.
01:04 On en parle évidemment puisque c'est tout frais.
01:08 On remémore à tout long Johnny Wilkinson, George Gregan, Victor Matfield, Sonny Bill Williams,
01:14 Manu Noo, Dan Carter qui a fait le Racing et Lou Sapp, les frères Whitelock du côté de Pau, Conrad Smith.
01:24 Quelle est la part entre attrait sportif et financier pour la signature de ces stars-là ?
01:31 Quel est l'intérêt réel et qu'est-ce que ça peut apporter ?
01:35 Philippe Anguirou.
01:37 C'est difficile de répondre à cette question de façon globale.
01:41 Je pense qu'il faut un peu individualiser.
01:44 C'est toujours des paris forcément, puisque souvent, qu'est-ce qui s'est passé dans le championnat français ?
01:50 On est allé chercher des joueurs qui étaient en fin de carrière internationale.
01:55 Donc on se posait la question de savoir si c'était des coûts marketing, des coûts de com' qui venaient en pré-retraite.
02:01 Donc au départ, déjà, avant de répondre à la question sportive, c'est en effet des coûts de com'
02:07 et ça permet, puisque je le répète souvent, l'économie du rugby, elle repose sur les jours de match et sur ses partenaires privés
02:13 et ce qu'on appelle la relation publique.
02:16 Et forcément, quand vous avez des stars dans votre équipe, ça plaît aux entreprises,
02:20 parce que les partenaires ont envie de les voir, de s'associer à l'image au-delà du club de ces joueurs-là.
02:26 Donc forcément, il y a avant tout un enjeu économique.
02:31 On n'est pas dans l'échelle du foot sur de l'impact de droits télé, de vente de maillot.
02:37 On est sur une économie plus pragmatique que ça et sur vraiment le renforcement de la relation à ses partenaires
02:43 et à ses supporters qui viennent aux matchs les week-ends.
02:46 Et puis ensuite, quand on regarde un peu ce qui s'est passé,
02:49 on voit que ça a fait changer de dimension sportive aux clubs qui ont fait ces paris-là quand même,
02:56 puisqu'on a vu qu'à Toulon, ces premiers recrutements d'envergure,
03:01 ils avaient d'abord permis à Toulon de remonter en première division,
03:04 puisque Matfield et Gregane sont arrivés en pro D2 quand même à Toulon.
03:08 Et donc, ils sont montés en première division.
03:10 Et puis après, ils ont enchaîné avec Van Dijkerk, avec Wilkinson, etc.
03:16 Et ils ont changé de dimension.
03:18 Quand on regarde ce qui s'est passé avec Carter,
03:20 c'est exceptionnel parce que lui, il a fait gagner deux clubs qui n'ont pas gagné de titres depuis.
03:28 Il est arrivé à Perpignan, même s'il a très peu joué.
03:31 Ceux qui l'ont côtoyé disent que son impact dans le vestiaire,
03:34 ce qu'il a insufflé, fait qu'en partie, il les a faits champions de France.
03:39 Et puis ensuite, au Racing, où il a beaucoup plus participé à l'aventure, champion de France.
03:45 Donc, le pari quand même est réussi.
03:48 Il y a eu des réussites sportives indéniables.
03:53 Ensuite, il y a eu en effet des coûts marketing.
03:56 C'est forcément des coûts marketing parce qu'il faut rentabiliser,
04:01 parce que forcément, ces stars internationales, elles coûtent forcément cher.
04:05 Et donc, il faut les rentabiliser.
04:07 De mon expérience, de ce que j'en ai vu,
04:10 il y en a eu un au-dessus de tous les autres, c'est Carter.
04:14 Parce que Carter, il a coché toutes les cases.
04:16 Il y a des partenaires qui sont arrivés au Racing
04:20 simplement pour être associés à l'image de Carter de près ou de loin.
04:23 C'est extraordinaire. Dans l'UQI, c'est extraordinaire.
04:27 Non, mais c'est hallucinant.
04:29 Moi, je me souviens quand j'ai organisé le match à Hong Kong
04:33 contre les Highlanders, qui étaient champions de l'hémisphère sud,
04:36 avec le Racing.
04:39 Le seul objet du contrat, c'était que Carter soit sur la fiche de match
04:45 et qu'il soit sur la feuille de match, même blessé,
04:48 sans rentrer, qu'il soit dans l'Event 3.
04:50 Parce que s'il y avait Carter, on vendait des billets.
04:53 S'il n'y avait pas Carter, on n'en vendait pas.
04:55 Et c'était le Racing et c'était les Highlanders.
04:57 J'ai refait dans la foulée un match amical du Racing de présaison
05:03 contre le Stade Toulousain dans les Pyrénées à l'Anmzan.
05:07 On a été obligés de fermer les 22 billets avant le jour du match.
05:12 Ça n'arrive jamais.
05:14 Il y a eu 6500 personnes au match.
05:17 Sans Carter, on faisait 4000.
05:19 Et c'était le Stade Toulousain en face.
05:21 C'est le seul que j'ai vu capable de générer une économie à lui tout seul autour de lui.
05:26 Et en plus de faire gagner son équipe.
05:28 Après, tous les autres, ils ont apporté bien sûr à leur échelle.
05:31 Mais pour moi, il y a eu Carter et le reste du monde.
05:35 C'est un cas quand même assez exceptionnel.
05:38 Donc tu parlais qu'il vaut mieux faire du cas par cas, effectivement.
05:42 Tu le disais, on n'est pas non plus dans le football.
05:45 Aujourd'hui, par exemple, le Racing 92 qui signe Owen Farrell,
05:48 ça ne veut pas dire qu'ils vont vendre plus de billets.
05:50 Peut-être un peu plus de billets, mais pas plus de maillots.
05:52 Pas beaucoup plus de produits dérivés.
05:54 Pas beaucoup plus d'hospitalité.
05:56 Donc quel est l'intérêt de prendre un joueur qui a 32 ans ?
05:59 Est-ce que c'est seulement sportif ? Exclusivement sportif ?
06:03 Là, pour moi, l'intérêt est clairement sportif.
06:08 Je crois savoir, puisque j'en ai parlé ces derniers jours avec des gens proches du Racing,
06:14 qu'ils ont de vraies attentes sportives sur la capacité de Farrell à couvrir aussi le poste de centre.
06:24 Ils attendent vraiment des solutions potentielles sur cette complémentarité J-Bert-Farrell en les faisant jouer ensemble.
06:33 Il y a de vraies attentes sportives.
06:35 Ils sont assez convaincus que cette proximité avec Stuart Lancaster va faire que Farrell sera à l'aise dans le système
06:45 et qu'il va apporter une vraie plus-value dans le vestiaire en termes d'expérience.
06:49 Donc là, des discours que j'en ai entendus, il n'y a pas de pari marketing.
06:54 C'est une opportunité de marché, une opportunité de relation avec le nouveau coach en chef Lancaster.
07:02 Et donc là, il y a une vraie attente sportive.
07:05 Du coup, je me posais la question, aujourd'hui, si tu devais nommer 2-3 joueurs réellement bankables dans le monde,
07:11 ceux qui permettent vraiment de changer la dynamique d'un club financièrement en termes d'image,
07:18 est-ce qu'il y a des joueurs vraiment bankables dans le monde ?
07:21 Oui, il y a Dupont, bien sûr.
07:23 Comme l'était Dan Carter.
07:24 Aujourd'hui, Dupont l'est vraiment.
07:27 Il amène une attraction autour de lui qui est quand même assez dingue.
07:33 Je vois les attentes de la Fédération Française de Rugby autour du coup de projecteur sur le 7.
07:39 Et les attentes qu'il y a autour du fait qu'Antoine Dupont rejoigne cette sélection.
07:45 Les attentes des sponsors.
07:48 Moi, je suis en lien sur un partenariat avec Antoine Dupont, avec un sponsor.
07:54 Et je vois ce que ça génère en termes d'impact de relations publiques, d'impact en images.
08:01 Honnêtement, c'est assez colossal.
08:03 Après, c'est dur à comparer puisque l'impact des réseaux sociaux aujourd'hui est tellement fort
08:08 que c'est dur de remettre en perspective, par exemple, avec même un Mako.
08:13 C'était il n'y a pas si longtemps que ça, Mako.
08:15 Mais il y avait encore peu les réseaux sociaux.
08:19 Donc, il y a tout ça à prendre en considération.
08:22 Donc, il faut comparer en mettant les époques en perspective.
08:25 Mais pour moi, aujourd'hui, Antoine Dupont, si on reste à l'échelle de la France.
08:30 Alors, cool ici, si.
08:32 Mais dans une moindre mesure.
08:34 C'est-à-dire que, alors bien sûr, c'est le symbole d'une forme de réussite africaine, etc.
08:43 C'est lui qui est le plus suivi sur les réseaux sociaux.
08:45 C'est lui qui a le plus de followers.
08:47 Oui, mais parce qu'il capte en Afrique une audience de malades.
08:52 Et donc, ce n'est pas très homogène.
08:55 Attention, cool ici, il y a une image qui est exceptionnelle.
08:59 Mais on reste sur le cœur du rugby.
09:03 Carter et Antoine Dupont, aujourd'hui, ont dépassé ça.
09:09 Quand on regarde qui sont leurs sponsors, on comprend.
09:14 On est sur des marques qui n'ont pas d'intérêt dans le rugby.
09:18 Philippe, juste un tout petit mot.
09:20 Mathias Merlot voulait participer à cette question-là autour de Johnny Wikinson.
09:25 Ça avait aussi marqué quand même pas mal le RCT, selon toi, Mathias.
09:29 Clairement, moi, Philippe, pour avoir vécu cette épopée quand j'étais gamin,
09:34 Johnny Wikinson était le seul joueur à Toulon avec des produits dérivés avec son visage.
09:38 Mourad Vial avait joué à plein sur l'image de Johnny Wikinson.
09:43 Les produits dérivés de Johnny Wikinson à Toulon, on en voit encore.
09:46 Avec sa tête, avec des t-shirts marqués Wikinson.
09:49 Et à Toulon, je sais qu'il y a eu des stars,
09:51 mais Johnny Wikinson est le seul à avoir eu autant d'attrait, en tout cas,
09:55 et au fait que le club ait autant joué sur l'image du joueur.
09:59 Alors qu'il y avait Matt Guiteau et d'autres énormes stars à côté de lui.
10:02 Mais Mourad Vial, à l'époque, avait expliqué que Johnny Wikinson avait beaucoup joué sur les ventes marketing également.
10:08 Et du coup, juste en quelques mots, très rapidement, Philippe,
10:11 est-ce que c'est plus intéressant pour un club de recruter une star ou de la fabriquer,
10:15 de former un joueur qui devient star ?
10:18 Alors c'est toujours moins cher, plus intéressant, je ne sais pas.
10:23 Mais c'est beaucoup moins cher de la fabriquer.
10:25 Toulouse a clairement fabriqué Dupont,
10:28 même s'il arrivait de Castres, qui avait déjà préparé le terrain.
10:31 Mais s'ils avaient dû recruter Dupont, avec son statut actuel,
10:36 ça leur aurait coûté quatre fois plus cher que ce qu'ils l'ont signé quand il arrivait de Castres.
10:41 Donc forcément, d'un point de vue économique, c'est beaucoup plus intéressant de la fabriquer.
10:45 J'invite donc sur la petite question débat qui est en lien avec notre sondage Top 14
10:51 que vous retrouvez sur Ceux de Radio-Rugby.
10:52 Qu'est-ce qui fait que le Top 14 est le meilleur championnat du monde ?
10:54 En 1, c'est Star, en 2, son homogénéité, en 3, son histoire,
10:57 en 4, ce n'est pas le meilleur championnat du monde.
11:02 Quel est votre avis ? Pourquoi avez-vous voté Félix Panguirau ?
11:07 Son homogénéité.
11:09 Moi aussi.
11:11 Quentin Kébeniss ?
11:13 Pareil.
11:14 Clément Combes ?
11:16 On est tous d'accord, je crois.
11:17 Antoine Mazère ?
11:19 Son histoire.
11:20 Vous savez quoi ? Je vais vous donner les résultats provisoires,
11:24 puisqu'il reste encore 9 heures pour ce vote.
11:26 Les Stars, 8%.
11:29 Ce n'est pas le meilleur, 12%.
11:33 Son histoire, 20,8%.
11:35 Et son homogénéité, 59,3%.
11:38 Donc en fait, la réponse la moins cliquée, ce sont ces Stars.
11:42 Et on en parlera demain, tiens, de ce sujet-là avec notre invité Laurent Travert,
11:49 évidemment que vous pourrez retrouver aussi sur la chaîne YouTube.
11:52 On repasserait quelques extraits dimanche de l'intervention de Laurent Travert.
11:56 Merci beaucoup Philippe !

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