• il y a 2 mois
Jacques Pessis reçoit Oldelaf. Sa « tristitude » est devenue culte mais ce n’est pas son seul succès . Dans son nouvel album, « Saint-Valentin » où il fait rimer amour avec humour

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##LES_CLEFS_D_UNE_VIE-2024-10-31##

Category

Personnes
Transcription
00:00Sud Radio, les clés d'une vie, Jacques Pessis.
00:03Sud Radio, les clés d'une vie, celle de mon invité.
00:06Cultiver l'humour a fait de vous ce qu'on appelle une grosse légume.
00:09Vous avez choisi aujourd'hui de faire rimer humour avec amour
00:13dans un album où à votre façon vous embrassez ce thème éternel.
00:17Bonjour Oldelaf.
00:18Bonjour Jacques.
00:19Alors on vous a déjà accueilli plusieurs fois dans les clés d'une vie
00:21mais c'est toujours un plaisir de vous retrouver
00:23parce que vous avez un parcours tellement fourni
00:26qu'il y a toujours des choses à raconter.
00:28Oui, il y a 2-3 trucs à trouver.
00:30Alors on va commencer avec des dates, c'est le principe des clés d'une vie, vous le savez.
00:34Le 19 novembre 2011, un retour en enfance avec cette chanson.
00:51Et vous tournez le clip de cette chanson dans ce port de pêche normand
00:55et c'est presque un souvenir d'enfance.
00:57Oui, toute la côte de Nacre normande, c'est vraiment là où j'ai passé
01:00toutes mes vacances, tous mes week-ends en famille.
01:03Ma famille est encore en partie là-bas.
01:05Alors, je n'ai pas vécu.
01:07Beaucoup pensent que je viens de quand j'ai vécu.
01:10Non, j'y ai passé énormément de temps et j'y passe encore du temps.
01:13J'ai beaucoup de tendresse.
01:14Alors d'ailleurs, soit dit en passant, ce n'est pas à Courseul même.
01:16Non, c'est à Lux-sur-Mer.
01:18Mais vous avez tourné le clip à Courseul.
01:20Et Courseul-sur-Mer, ça a une particularité.
01:24C'est là que pendant le débarquement, pour la première fois,
01:27des soldats allemands ont été arrêtés vivants le 6 juin 1944.
01:31C'est assez particulier.
01:32Oui, mais de toute façon, c'est emprunt de toute cette mémoire
01:35qui est très importante là-bas.
01:36La mémoire du débarquement, c'est un souvenir très riche
01:39et très puissant, mais pas glauque, je trouve.
01:43Alors, il y a une comédienne animatrice qui est avec vous,
01:46Pauline Lefebvre, dans ce clip.
01:48Elle débutait à l'époque.
01:50En tant que comédienne, oui, c'est vrai.
01:53Et elle s'est prête au jeu.
01:55On est très potes.
01:57Et elle s'était prête au jeu.
01:58Avant, on avait tourné une émission, ça s'appelait D8 à l'époque.
02:03Et on lui avait demandé de faire mannequin modèle
02:06pour présenter les t-shirts qu'on vendait du groupe.
02:09Elle avait accepté.
02:10C'était hyper drôle.
02:11Et on est resté très potes.
02:12Et ça fait longtemps que je ne l'ai pas revue,
02:13mais je crois qu'elle va bien.
02:14Oui, il se trouve aussi qu'elle a tourné dans un film de Lelouch.
02:17Et finalement, Courseul-sur-Mer, c'est un clin d'œil aussi
02:20à un homme et une femme.
02:21Oui, il y a tout ça sur la côte de Nacre.
02:24Un homme et une femme, c'est à Deauville.
02:26Mais il y a ces plages, les petites cabines.
02:28Ça, c'est très important là-bas.
02:30Et c'est vrai qu'un homme et une femme, ça a changé la vie de Lelouch.
02:32J'ai vu des images le matin de La Palme d'Or.
02:35Il est interviewé, mais personne ne le connaît.
02:37Et le soir, il devient une star.
02:39Oui, c'est un parcours fantastique.
02:42Et il a pu avoir la carrière qu'on sait derrière.
02:44Et il continue.
02:45Alors donc, Lux-sur-Mer, qui est effectivement le lieu de vos vacances.
02:49Je ne sais pas si vous le savez, mais Xavier Deluc, le comédien,
02:51a pris son pseudo parce qu'il apprécie Lux-sur-Mer.
02:54Ah non, vous me prenez quelque chose.
02:56Alors, il y a chaque année, là-bas, un festival de musique.
02:59Et c'est vrai que je crois que vous avez débuté au Casino comme pianiste.
03:02Complètement.
03:03Complètement. J'avais 14 ans.
03:05Je n'avais pas encore fait de concerts, moi, avec mes chansons.
03:09Mais j'étais assez précoce.
03:11Et j'étais pianiste de bar pendant les vacances au Casino.
03:15Ça s'appelait le Piano Blanc.
03:16Ça n'existe plus.
03:18Et comme condition de travail pour un jeune que j'étais,
03:20je gagnais des sous en jouant du piano face à la mer.
03:23Donc, c'était assez merveilleux.
03:24Et c'est drôle, à 14 ans, on vous engage comme pianiste.
03:27Oui, en fait, moi, je jouais beaucoup de mon côté.
03:31Je savais tout jouer, tout reproduire à ma manière.
03:34Je n'étais pas un très grand pianiste.
03:36Par contre, j'avais une bonne oreille.
03:38Et ils me disent, je ne sais pas, t'es jeune,
03:42je ne sais pas, montre ce que tu sais faire.
03:44Et j'ai dit, je suis resté pendant 4 ans.
03:47Et dans d'autres pianobars, il fallait des conditions.
03:50Louis de Funès, qui a débuté dans les pianobars pour gagner sa vie,
03:53il avait fait croire au patron qu'il avait fait le conservatoire
03:56pour être engagé.
03:58Sinon, il n'était pas engagé.
03:59En fait, tristement, les gens ont besoin d'étiquettes
04:01et d'être assurés au lieu de se concentrer sur ce que les gens savent faire.
04:05Il faut toujours des diplômes, des choses qui les rassurent.
04:08Alors que les gens, parfois, ne sont pas forcément aussi compétents
04:11que des gens qui savent vraiment, qui connaissent le terrain.
04:13On est bien d'accord.
04:14Le piano, ça a commencé très jeune,
04:16et vous avez fait très vite 2-3 heures de piano par jour, Oldelaf.
04:19Oui. En fait, ce qui est curieux, je peux le dire,
04:22j'ai fait 5 ans de conservatoire en piano,
04:24dont je n'ai pas appris grand-chose.
04:26Ça m'a beaucoup délié les doigts.
04:28Mais sauf que j'ai arrêté le piano en 87, à la fin de ma 5e.
04:34Et le jour où j'ai arrêté le conservatoire,
04:36j'ai commencé la musique.
04:37Et je le dis de manière assez claire,
04:39c'est que ce jour-là, je me suis mis à jouer, jouer, jouer.
04:42Et donc, je ne savais pas jouer grand-chose,
04:44quelques morceaux avec une partition.
04:46Et donc, un an et demi plus tard, j'étais pianiste de barre.
04:49C'est pour dire l'intensité que j'ai donnée à ce moment-là.
04:52Oui, mais c'est comme quand on va à l'école,
04:54on n'aime pas les livres de littérature,
04:56et puis en sortant, on découvre...
04:58Que ça raconte des trucs.
04:59Exactement.
05:00Alors, vous avez aussi été professeur de musique à Cachan.
05:03Oui, complètement.
05:04J'ai été professeur pendant 3 ans dans un collège.
05:07J'essayais d'apprendre la musique à des enfants.
05:10Il fallait surtout essayer de leur apprendre.
05:12C'était un collège assez difficile pour certains.
05:15Des enfants qu'on récupérait de la filière classique, on va dire.
05:20Mais j'admire, je tire mon chapeau encore aujourd'hui
05:24à tous les professeurs qui travaillent,
05:26des gens qui se battent, qui sont décriés, moqués.
05:29On remet en doute leur travail.
05:31C'est un travail qui est fantastique, qui est très, très dur.
05:33Parce qu'on travaille avec de l'humain.
05:35Donc, l'humain évolue et on leur fait plus confiance.
05:37Je suis très triste de ça parce que...
05:38En tout cas, moi, j'ai la chance.
05:39Je savais que je voulais faire quelque chose d'autre après.
05:42Mais j'ai la chance de le faire pendant 3 ans
05:44pour savourer chaque jour et ce que font les professeurs.
05:48Et aussi ce que moi, je fais.
05:51Je me lève en me disant
05:53que je dois mériter ma place aussi de l'autre côté
05:55parce que j'ai pu me sortir de ça.
05:56Voilà. Cachan, c'est Arkeuil aussi.
05:58Et il y a un très grand musicien qui a débuté à Cachan.
06:02Arkeuil, il n'avait pas d'argent.
06:03Il vit dans un appartement repris à un clochard
06:05où il n'y avait pas d'électricité et pas d'eau.
06:07C'est Eric Satie.
06:08Oui.
06:09Et qui a débuté là-bas.
06:10Et qui a fait la carrière que l'on connaît.
06:12Maurice Baquet aussi, qui a été Arkeuil.
06:15Qui a été beaucoup photographié par Doïano,
06:17le violoncelliste.
06:18Exactement.
06:19Champion de ski.
06:20Oui.
06:21Et qui a fait le professeur d'orchestre, je trouve,
06:23ce qui a été célèbre dans les années 60.
06:25Alors, il se trouve aussi, Oldenaf,
06:27qu'il y a eu le piano, mais surtout la guitare
06:29qui a changé votre vie.
06:31Oui.
06:32Surtout, ma chance, c'est d'avoir fait les deux.
06:34Mais moi, enfant, je rêvais de faire de la guitare.
06:37Mes parents m'ont proposé de faire un instrument
06:39et je rêvais de faire de la guitare.
06:40Je trouvais ça fantastique.
06:41Et je suis allé m'inscrire au conservatoire.
06:44Et le mec a regardé.
06:45Mais j'avais 7 ans.
06:47Il regarde mes ongles.
06:48Il me dit, vous vous rongez les ongles ?
06:49Oui.
06:50Vous ne ferez jamais de guitare.
06:51Il a décrété ça.
06:52Vous ne ferez jamais de guitare.
06:53Donc, je continue à me ronger les ongles.
06:56Jacques, vous pouvez être témoin.
06:57Et aujourd'hui, j'ai fait la guitare.
06:58Donc, il faut arrêter de catégoriser les choses
07:03et de faire des vérités qui n'en sont pas.
07:05Donc, je rêvais de faire de la guitare.
07:07Et comme je n'ai pas pu faire de la guitare au conservatoire,
07:09on m'a inscrit au piano.
07:10Là, j'ai découvert le piano.
07:11Et c'est un amour qui reste entier aujourd'hui pour le piano.
07:14Et j'en ai besoin pour écrire et pour me faire du bien.
07:17Et puis, la guitare, en revanche, m'a permis d'ouvrir l'art
07:20vraiment sur la scène et de m'ouvrir plus aux autres.
07:23Le piano, peut-être, c'est plus mon monde à moi.
07:25Et la guitare, tourner vers les autres.
07:27Et les autres avec des chansons,
07:28car vous aimiez aussi Souchon, je crois.
07:30Totalement.
07:31Et Joe Dassin.
07:32Oui.
07:33En fait, je crois que j'aime la chanson dans un sens populaire.
07:38Et vraiment, je trouve que c'est un terme qui peut devenir noble
07:42quand on dit faire des chansons pour les gens, pour le peuple.
07:45Des chansons qu'on chante, qu'on reprend ensemble,
07:47qui fédèrent, qui nous font grandir ensemble.
07:50Et on a évidemment tous des refrains de Souchon ou de Joe Dassin.
07:53Et puis, je trouve ça fort, c'est qu'il chante,
07:56notamment pour Souchon, la vraie vie, la vie tous les jours.
07:59Les doutes qu'on peut avoir.
08:00Je ne suis pas un chanteur Johnny, je suis évidemment français,
08:05donc évidemment, je chante Johnny.
08:07Mais il y a un côté grandiloquent que je n'aime pas.
08:09J'aime la simplicité, j'aime le regard sur les choses de Souchon
08:12et l'humour de Joe Dassin aussi.
08:14Oui, et c'était un roi du canular, Joe Dassin.
08:17Un jour, il a produit un disque qui était
08:20« Les hallucinations d'Edouard contre les élucubrations d'Antoine ».
08:23C'était Jean-Michel Rivail qui était avec un bermuda et des cheveux très longs.
08:29Le disque a été censuré, ce qui fait qu'il s'est bien vendu.
08:33Mais c'est vrai que Dassin était quelqu'un de très précis dans ses chansons.
08:37Chaque mot comptait, c'est peut-être pour ça aussi qu'il était encore d'actualité.
08:40Et surtout, ça vaut le coup d'aller écouter les chansons de Dassin,
08:44de ne pas se contenter de celles qu'on connaît, les plus grands succès.
08:49Il y a toujours des trouvailles mélodiques, des paroles, de l'humour.
08:53Il avait vraiment de l'humour sur lui-même,
08:56ce qui n'est pas le cas de tous les chanteurs de l'époque.
08:58Nous sommes bien d'accord.
08:59Il se trouve aussi que pour vous, la musique, la chanson, ça a démarré dans les groupes.
09:03Oui, j'ai toujours envisagé la musique avec des gens.
09:09Ça a toujours été un moteur de partage.
09:12Parce que peut-être que je savais déjà que je voudrais faire de la route et de la scène.
09:17Je ne veux pas me servir de chansons pour une gloire personnelle.
09:24Mes chansons, j'ai la chance de les écrire, de pouvoir les chanter.
09:26Ça me va très bien tant que les chansons sont chantées.
09:29J'ai fait ce que je voulais faire.
09:31En revanche, quand on doit vivre sur la route, aller les présenter,
09:34j'ai la chance de travailler avec les gens que j'aime.
09:38On grandit ensemble, on voyage ensemble.
09:40L'équipe actuelle, ça fait 15 ans pour certains, 20 pour d'autres.
09:45On a vu grandir, on a vu arriver les enfants, les femmes, les compagnes.
09:49C'est un monde.
09:51C'est une des plus grandes richesses de toute ma vie.
09:54D'ailleurs, votre premier groupe s'appelait Les Caméléons.
09:56Ensuite, il y a eu Les Petits Humains.
09:58Les Petits Humains, les chansons sont tellement dans votre cœur
10:00que vous les reprenez encore aujourd'hui, je sais.
10:16Je salue la découverte de l'archive.
10:19C'est une chanson qui compte beaucoup moins,
10:21mais elle est beaucoup plus rare à trouver, cette chanson-là, que d'autres.
10:24C'est vrai qu'on entend les gens qui chantent dans la salle,
10:27alors que théoriquement, cette chanson est connue d'un petit monde.
10:30Oui, j'ai fait vie mes chansons moi-même,
10:36avec les groupes, les différentes formations sur scène.
10:40Les gens se les ont appropriées, les ont transmises, les jouent.
10:44J'ai la chance qu'aujourd'hui, les chansons vivent par elles-mêmes.
10:47Des groupes jouent ces chansons-là,
10:49et elles sont plus connues sur le terrain.
10:51Dans la vraie vie, on va dire qu'elles ne passent à l'antenne.
10:55C'est une vraie fériarté que ce soit une récite de terrain.
10:58Le terrain, justement, vous y êtes allé sous différentes formes.
11:02On va évoquer une autre date importante dans votre vie, le 5 janvier 2013.
11:06A tout de suite sur Sud Radio avec Holdelaf.
11:09Sud Radio, les clés d'une vie, Jacques Pessis.
11:12Sud Radio, les clés d'une vie, mon invité Holdelaf,
11:15avec un nouvel album, Saint-Valentin.
11:18Ce n'est pas la bonne période, mais on n'en est pas loin.
11:20Toujours la Saint-Valentin, c'est tous les jours, si on aime vraiment la personne.
11:24Exactement, et puis on aime cet album, on va en reparler tout à l'heure.
11:27On en revient à ce parcours qui a débuté discrètement.
11:31Il y a une date étonnante que j'ai trouvée, c'est le 5 janvier 2013.
11:34C'est un journal de 13 heures où vous n'êtes pas là pour chanter,
11:37mais vous évoquez un phénomène en pleine expansion,
11:40le financement participatif sur Internet.
11:42Oui.
11:43Vous en souvenez de ce reportage ?
11:44Oui, je ne savais pas que c'était cette date-là,
11:46mais je me souviens d'avoir été interviewé à ce sujet.
11:49Un journal de 13 heures, ce n'était pas n'importe quoi ?
11:51Non, en effet.
11:53Ce qui est particulier, c'est qu'on m'a toujours dit
11:56« Ah tiens, vous êtes un artiste indépendant, c'est bien, vous construisez... »
12:00Mais je n'ai jamais fait ce vœu-là.
12:02Je rêvais d'une carrière tout simple,
12:04qu'une boîte de prod paye mon disque et qu'on me dise d'aller chanter là ou là.
12:08J'étais dans une prod indépendante à l'époque qui s'appelle Roy Music,
12:13qui existe toujours, qui m'ont beaucoup aidé.
12:16Ils avaient des solutions à trouver,
12:18parce que c'était un label indépendant, c'est-à-dire pauvre.
12:20Et les solutions, ils les ont trouvées avec le crowdfunding,
12:24puisque j'avais une très grosse communauté.
12:26J'avais déjà fait, à la même époque, en 2013, mon deuxième Olympia solo.
12:31Il y a quand même une vraie...
12:32Il y a un zénith aussi.
12:33Ça, c'est un peu l'année d'après, 2014.
12:35En tout cas, oui, il y avait une réussite de terrain,
12:37une communauté qui se fédérait,
12:39des disques qui n'étaient pas des premiers des ventes et tout ça.
12:44En revanche, cette communauté s'est bougée et a pu financer,
12:48me permettre de grandir, de faire des choses merveilleuses dans ce métier,
12:52parce qu'ils ont financé l'album.
12:54Plusieurs fois, j'ai eu 80 000 euros pour faire des albums,
12:56ce qui est considérable.
12:57Aujourd'hui, on peut faire des albums très, très, très confortablement.
13:01Avec des producteurs qui sont des fans, donc tout est réglé.
13:04Mais moi, ce qui m'étonne toujours, c'est les maisons de disques
13:06avec des soi-disant chefs de produits traînés,
13:08qui disaient comment peut-on être directeur et artistique,
13:11et qui ne pensent qu'à leur budget de fin d'année,
13:13et qui ne voient pas qu'Old Laff, ça peut leur rapporter de l'argent.
13:16Non, là-dessus, comme je n'ai pas été un gros vendeur de disques,
13:22je ne peux pas arriver décemment à avoir une maison de prod en disant
13:27que la route va être simple, vous n'avez qu'à claquer des doigts,
13:29autant pour remplir les salles.
13:30Oui, j'avoue que j'ai eu une chance extraordinaire
13:32et je touche du bois de ce studio pour que ça continue.
13:35Pour les disques, il y a besoin de rassurer les producteurs,
13:39et j'ai besoin de plus d'appui médiatique.
13:42On le voit, quand on sort un album, je fais partie d'un circuit un peu à part,
13:46la chance humoristique fait peur, et là, pour vous Jacques,
13:49qui est un historien de l'humour et donc aussi des chances humoristiques,
13:53ce n'est pas un style qui est comme les autres et qui est compliqué à vendre.
13:57Beaucoup ont eu peur, donc j'ai eu la chance de tomber,
13:59heureusement, sur des gens, et notamment aussi sur ce financement participatif.
14:03Vous dites dans ce journal de 13 heures, Oldenaf,
14:05que vous avez découvert que vos chansons étaient téléchargées sur internet
14:08et que ça a été le déclic.
14:10Oui, pour d'autres journaux, pour certains disent que j'ai inventé les buzz internet,
14:17mais c'est vrai que j'ai été à l'époque pour Le Café, ça c'est bien avant en 2006,
14:21mais j'étais passé sur TF1, sur M6, il n'y avait pas Facebook,
14:26YouTube comme on sait, mais il n'y avait pas de YouTuber en tant que tel,
14:29et j'étais déjà, je ne sais plus, à 5 ou 10 millions de vues,
14:32et ils ne comprenaient pas ce phénomène, une chanson qui ne passait pas la radio,
14:35qui était cliqué, cliqué, cliqué comme ça, et dans tous les pays en plus,
14:40parce qu'il y a eu, je ne sais plus, une vingtaine de traductions de la chanson,
14:44donc ça c'était vraiment nouveau.
14:46Donc oui, moi je dois ma notoriété en grande partie internet.
14:50Oui, et au public qui vous a financé ce deuxième album avec cet extrait.
14:59J'ai un jour de livre pour me reposer, je mange, je mange.
15:06Avec un clip aussi qui est resté célèbre, réalisé par Jonathan Lambert,
15:10qui est venu vous voir je crois.
15:11Tout à fait, voilà, Jonathan c'était un vrai plaisir de travailler avec lui,
15:15et puis pour le clip il a fait revivre un de ses personnages,
15:18et donc ça c'était un grand honneur qu'il nous a fait.
15:20C'est quelqu'un de très rigoureux, on ne rigole pas sur un tournage forcément.
15:24Oh non, il est très sérieux, mais beaucoup.
15:27De toute façon dans l'humour c'est une mécanique qui est très exigeante,
15:31donc beaucoup des humoristes sont beaucoup moins marrants dans la vie que sur scène,
15:37parce que ça demande beaucoup de concentration et d'effets réussis.
15:41Oui, mais c'est une tradition.
15:43Moi je me souviens d'André Frédéric, humoriste totalement oublié aujourd'hui,
15:47qui a fait des livres merveilleux qu'on ne trouve difficilement.
15:50C'était un roi du canular, et avec Jean Carmé, son meilleur copain,
15:53il écumait les maisons closes déguisées en évêques pour proposer des poudres et des ongans.
15:57Et ça marchait très bien.
15:59Et il s'est suicidé parce qu'il était désespéré alors que c'était un génie.
16:03Il se trouve qu'à l'époque de ce clip,
16:09Jonathan Lambert a perdu son père, qui était beaucoup plus grand que lui,
16:12donc il n'a hérité que de ses chaussettes.
16:14Et vous-même vous aviez eu un drame, je crois que c'est la mort de votre tante,
16:17qui vous a fait rire finalement.
16:20Oui, alors ce n'était pas à ce moment-là, c'était bien avant.
16:24Mais en revanche, c'est une scène qu'on retrouve partiellement,
16:30c'est un hasard, mais dans The Big Lebowski,
16:33à l'enterrement de ma tante, elle est incinérée,
16:37et on va disperser ses cendres dans le bocage normand.
16:40Donc à un moment où nous, elle était très jeune,
16:43on était brisés, on était très malheureux.
16:46Et sa meilleure amie disperse les cendres, un coup de vent,
16:49elle va se prendre toute ma tante sur le visage, sur les habits.
16:54Et donc on ne sait pas ce qu'on doit faire.
16:56On doit rire, on doit pleurer, qu'est-ce qu'on doit faire dans ce cas-là ?
16:58La vie ne nous les apprend pas, chacun réagit,
17:00mais il fallait nettoyer les cendres de ma tante.
17:03Donc c'est peut-être un pied-de-nez comme dernier adieu de ma tante.
17:10En tout cas, c'était un moment dont on se souvient évidemment toute sa vie.
17:13Exactement. Et nous, on se souvient aussi,
17:16quand on est fan d'Old Olaf, c'est de cette chanson.
17:19C'est Raoul, mon pitbull, qui l'a trouvée appétissante.
17:22C'est Raoul, mon pitbull, il est gentil mais qu'elle descente.
17:26Il aime jouer, il est cool, mais s'il a un petit creux dans le ventre,
17:30il te croque dès que tu rentres. C'est Raoul, mon pitbull.
17:34Olaf et Monsieur D, là aussi c'était un événement.
17:37Ça c'est vraiment, pour le coup, une des rares chansons
17:40qui a été prise sur une playlist radio, c'était sur Radio Néo.
17:44Et c'était en 2003, la chanson sort.
17:47Je tiens à saluer déjà Frédéric Draps, dont on entend la voix, c'était Monsieur D.
17:50Et puis les joyeux urbains qui sont venus gentiment jouer sur cette chanson.
17:55Et la chanson, il y a eu un vrai engouement, un petit peu,
18:00pour nous médiatiques à notre petit niveau,
18:03c'était pas une radio nationale, ça l'est toujours pas, Radio Néo.
18:06En revanche, c'était un nouveau public qui venait pour une autre raison
18:10et qui n'était pas des copains de copains,
18:12c'était vraiment des gens qui venaient nous voir comme ça.
18:15Et ça a été la chanson qui a marqué, je dirais, le vrai début de l'aventure
18:19parce que ça s'est emballé après très fort.
18:22Ah oui, ça a duré dix ans, et je crois que le dernier Olympia
18:25était plein deux mois avant la date.
18:27Avant, c'est fou et on a du mal à le concevoir,
18:30mais en fait, on n'a pas eu le temps d'affaire d'affiche de l'Olympia
18:33et je dirais, on a fait même une erreur stratégique
18:35puisque j'ai envoyé trois mails, ça s'est rempli en trois mails,
18:38l'Olympia est donc version debout.
18:40C'était 2005 ou 2006, je crois, à l'époque, c'est un peu plus grand encore maintenant.
18:44Mais en tout cas, c'était complet.
18:47Mais on aurait dû assommer tous les affiches, les colonnes Maurice
18:51pour dire Olympia complet !
18:53Et donc, comme c'était le dernier concert, moi je partais sur la suite
18:57et plein de gens étaient persuadés que j'arrêtais ma carrière,
18:59que j'arrêtais là-dessus, et pas du tout, c'est que ça reprenait,
19:02mais c'était un succès colossal.
19:04Mais il n'y a pas eu d'affiche de l'Af, M. Debray.
19:06Enfin, à l'Olympia.
19:07La chanson qu'on a entendue, elle vient d'un album qui s'appelle
19:10« Les chansons cons ».
19:11Complètement.
19:12Et moi, je me souviens d'avoir travaillé avec Philippe Bouvard,
19:14où on avait une séquence où on avait des chansons cons,
19:17et il y a celle-ci qui est un classique.
19:19C'était un gaga, c'était un garçon,
19:22il était moumou, il était moussaillon,
19:24il avait l'air con con, constamment ébêté,
19:27car il était cucu, curieusement concentré.
19:29Vous connaissez André Valtier, le moumous à moumou ?
19:31Alors, je ne m'entendais pas, je ne connaissais pas,
19:33j'aurais été incapable de citer le nom de chantard.
19:35Il faut écouter ça, parce que dans le genre,
19:37il est passé dans une émission de télévision,
19:39il devait avoir 70 ans,
19:40il a fait un tabac, il s'est retrouvé numéro 1,
19:428 de parade avec cette chanson.
19:43Ah ouais ?
19:44Ah, ça a été un immense succès,
19:45par le bouche à oreille, un peu comme vous.
19:47Oui, c'est ça.
19:48Parce que finalement, tout s'est passé par le bouche à oreille,
19:51notamment avec Monsieur D,
19:53ça a commencé dans un café qui était ailleurs,
19:55et ensuite ça a été le bouche à oreille pendant 3 ans.
19:57Ne serait-ce qu'on l'a vu,
19:59on a commencé,
20:01le premier jour où on joue, c'était en janvier 2000,
20:03il y avait 6 ou 7 personnes dans la salle,
20:05le lendemain, il y en a 30,
20:06et le surlendemain, il y en a 80.
20:08Et en fait, ça a été comme ça,
20:10c'est un groupe,
20:11on a été aidé par des prods à la fin,
20:14on va dire de 2008,
20:15il y a eu vraiment des gens qui se sont intéressés à nous,
20:17Furax pour la tournée,
20:19et puis Roy pour le disque,
20:22mais on s'est vraiment construit comme ça,
20:24de manière bouche à oreille,
20:25c'est exactement comme vous l'écrivez,
20:27et il y a eu quand même 3 albums,
20:30et puis on a fini à l'Olympia complet
20:32sur ce projet qui était...
20:34et puis des succès,
20:35Le Café, Nathalie, Mon Amour GMJ,
20:36qui ont été vraiment des...
20:38un engouement,
20:39des gens qui s'abandonnaient au concert,
20:41c'était un peu une expérience,
20:42parfois on faisait des concerts déguisés,
20:44des concerts un peu participatifs,
20:46c'était une époque assez merveilleuse.
20:48Et puis, je dois avouer quelque chose,
20:50c'est qu'on a bénéficié,
20:52c'était le début d'internet,
20:53une période qui est aujourd'hui un peu révolue,
20:57où il y a énormément de gens
21:00qui découvraient de nouveaux styles
21:01qui se créaient tous les jours,
21:02des mélanges,
21:03du reggae classique,
21:05du hard acoustique,
21:07plein de...
21:08et des gens se disaient
21:09mais ça c'est mon style,
21:10et les gens sortaient,
21:11vraiment,
21:12pour aller voir plein de concerts,
21:13il n'y avait pas eu encore
21:14la crise ou la supposée crise de 2008,
21:16et les gens vraiment,
21:17mais les salles se remplissaient,
21:18les gens se disaient
21:19mais c'est génial,
21:20il se passe des trucs
21:21à 200 mètres de chez moi,
21:22et c'était une époque fantastique
21:23pour le groupe de la...
21:25je dirais de la chanson française,
21:26un petit peu nouvelle scène,
21:28mais dont on avait bénéficié
21:29les Ogg de Barbac,
21:30la rue Kétanou,
21:31nous on a commencé vraiment ensemble,
21:33et des salles qui étaient plein de gens
21:36qui disaient
21:37mais c'est ça,
21:38c'est la musique qui me parle,
21:39et quel que soit le style,
21:40et c'était fantastique,
21:41et aujourd'hui,
21:42après Covid,
21:43après les crises,
21:44les gens sortent beaucoup moins facilement
21:46de chez eux,
21:47pas que pour nous,
21:48je parle de tout le monde.
21:49Absolument,
21:50et puis il se trouve
21:51qu'il y a une autre salle
21:52que vous avez remplie,
21:53dans des circonstances particulières,
21:54on va l'évoquer à travers la date
21:56du 8 décembre 2023.
21:58A tout de suite sur Sud Radio,
21:59avec Holdelaf.
22:01Sud Radio,
22:02les clés d'une vie,
22:03Jacques Pessis.
22:04Sud Radio, les clés d'une vie,
22:05mon invité Holdelaf,
22:06nous parlerons tout à l'heure
22:07de Saint Valentin,
22:08votre cinquième album,
22:09qui vous tient à cœur,
22:10si j'ose dire,
22:11et qui nous tient à cœur également.
22:13On a évoqué vos débuts,
22:14on a évoqué Monsieur D,
22:15et puis j'ai trouvé
22:16une date étonnante,
22:17le 8 décembre 2023,
22:19vous êtes à la scène musicale,
22:21mais pas pour un concert public,
22:22pour une soirée privée,
22:24pour une rencontre du réseau,
22:25un club de jeunes dirigeants.
22:26Ah oui,
22:27c'est assez étonnant,
22:28c'est pas ?
22:29Oui, en fait,
22:30il ne faut jamais oublier
22:31qu'on a toute une partie
22:34de choses que les gens savent,
22:37et là, une vie publique,
22:38on va dire,
22:39et puis une vie un peu plus privée.
22:40Alors ça, je suis allé animer,
22:44faire mes chansons,
22:46mais il y a des choses
22:48qui nous permettent aussi,
22:49non seulement de gagner un peu de sous,
22:51il faut être très honnête là-dessus,
22:52et puis de rencontrer des gens
22:54qu'on n'a pas l'habitude de rencontrer.
22:56Donc ça, c'est quand même assez rigolo
23:00de se mettre dans une situation
23:01où les gens,
23:02il n'y en a aucun qui vous connaît,
23:04ou presque,
23:05il y en a quelques-uns qui connaissent.
23:06En vrai, j'ai la chance d'avoir un peu de notoriété,
23:08mais on se retrouve dans des situations comme ça.
23:10Mais il y a plein de choses
23:11qu'on ne dit pas forcément.
23:12Moi, j'ai joué,
23:13pendant de nombreuses années,
23:14dans les hôpitaux,
23:15d'aller voir les enfants malades,
23:18par exemple,
23:19d'aller chanter de la musique en hôpital.
23:20Ce ne sont pas des choses
23:21que j'ai envie de médiatiser,
23:24spécifiquement,
23:25parce que je crois que ça appartient
23:26au parcours de chaque ami.
23:27C'est vrai qu'il ne faut jamais penser
23:28qu'un artiste n'a qu'une seule corde à son arc.
23:31Par exemple, pendant le Covid,
23:32je tiens à le dire,
23:34mais moi, je me retrouvais au chômage.
23:37En plus, je venais sortir un album,
23:38j'avais le cœur gros
23:39parce que l'album était un petit peu
23:41complètement massacré, sacrifié.
23:43Et moi, j'ai fait des chantiers.
23:44J'allais travailler chez des gens
23:46parce que je bricole pas mal
23:47et j'ai gagné un peu de sous
23:49en allant bricoler chez des gens.
23:51C'est des parcours,
23:52des situations dans lesquelles on se retrouve
23:54et qui ne font pas partie
23:55du parcours classique.
23:57Là, vous vous animez vraiment à la soirée
23:59parce qu'il y avait un débat
24:00sur une table ronde
24:01sur le management par le cœur.
24:03Mais vous arrivez derrière
24:04et c'est vraiment la folie,
24:05le bonheur,
24:06notamment quand vous chantez ceci.
24:08L'amour à l'hôtel Ibis
24:10De 13h à 13h10
24:13Une passion incontrôlable
24:15Mais il manque une prise
24:17Pour ton portable
24:19L'amour à l'hôtel Ibis
24:21Je suis très fier de cette chanson.
24:22Elle me fait vraiment rire encore aujourd'hui.
24:25L'amour en entreprise,
24:27où justement,
24:28je crois que c'est à l'inverse de...
24:30Alors oui, ça place parfaitement Saint-Valentin
24:32le côté
24:33qu'est-ce qu'il y a de moins romantique
24:35dire tiens,
24:37je ne vais pas aller tirer un coup
24:39entre le dessert et le café
24:41avant de reprendre la convention.
24:47Nous allant, comment dire,
24:49allant dormir beaucoup
24:50dans les hôtels Ibis
24:51avec les groupes,
24:52en voyageant,
24:53tous les musiciens, les artistes en tournée,
24:54on connaît parfaitement
24:56en effet l'emplacement de chaque truc,
24:58du petit âge par cœur.
24:59Et on croise beaucoup de ces conventions,
25:01ces groupes d'entreprise
25:04et ça manque incroyablement de poésie je trouve.
25:08Oui, alors en revanche,
25:09il y a un manque de poésie
25:10dans cette journée que vous avez passée,
25:12c'est quand la dirigeante est entrée sur scène
25:14avant vous
25:15pour chanter votre grand succès.
25:28Il se trouve que c'est une chanson
25:29que tout le monde la connaît.
25:30Elle est entrée sur scène,
25:31elle a été sortie en disant
25:32on va te donner quelques bonbons.
25:34Ça prouve l'humour de ces gens-là.
25:36Ah oui, en fait,
25:40je crois qu'il y a des moments,
25:42d'ailleurs nous on en profite,
25:43mais rire dans un moment inattendu,
25:45on en parlait un peu tout à l'heure
25:46avec ma tante,
25:49mais rire dans un moment
25:51auquel on ne s'attend pas à rire,
25:52c'est merveilleux.
25:54C'est quand quelqu'un,
25:55les plus artistes,
25:57les comédiens les plus drôles
25:58sont ceux justement
25:59qu'on ne s'attend pas
26:00à voir nous faire rire
26:02et ils te saisissent
26:04parce que
26:06qu'est-ce qui se passe ?
26:07Il y a un événement
26:08qui se passe.
26:09Donc en effet,
26:10des gens comme ça
26:11qui sont issus du milieu de l'entreprise
26:12voir leur patronne chanter
26:14se mettre aussi en danger,
26:16c'est jouissif pour eux.
26:18Cette tristitude,
26:19moi je m'entends encore
26:20des enfants la chanter aujourd'hui,
26:22ce que vous n'auriez jamais imaginé.
26:24Je ne sais pas combien de versions il existe
26:25puisque vous avez fait des parodies.
26:27Et surtout,
26:28c'est quand même une chanson
26:29pour l'apéro.
26:30Ouais,
26:31enfin un midi.
26:32Donc c'était trop tôt
26:33pour prendre l'apéro
26:34et on l'a fait pourtant
26:35avec mon ami Olivier Duboc.
26:36Et c'est une chanson
26:39qu'on écrivait pour d'autres choses.
26:41On essayait d'écrire
26:42des petites séries télévisées.
26:43Il y a plein de choses
26:44qui sont nées à ce moment-là.
26:45Et je lui ai dit
26:46j'ai une idée de chanson
26:47sur la tristitude
26:48des moments où
26:49la vie ne se met pas bien.
26:51Et on a rigolé,
26:52on a écrit pas mal de phrases
26:53mais la chanson est restée
26:54dans un tiroir
26:55vraiment pendant trois ans.
26:57Et d'ailleurs,
26:58entre temps,
26:59c'est Ségolène Royal
27:00qui avait sorti
27:01La Bravitude
27:02qui n'avait rien à voir
27:03ni dans un sens
27:04ni dans l'autre.
27:05Et c'est juste
27:06hasard de suffixe,
27:07on va dire,
27:08de néologisme.
27:09Mais en tout cas,
27:10ce qui est sûr,
27:11c'est qu'on avait
27:12un petit peu
27:13fait la fête
27:14en écrivant.
27:15Et quand je l'ai relue
27:16au calme
27:17et sans avoir bu,
27:18je me suis dit
27:19elle est quand même marrante
27:20et je l'ai ressortie
27:21au moment du Monde est beau
27:22et ça a eu le succès
27:23qu'on sait.
27:24Mais que vous n'imaginiez pas.
27:25Non, pas du tout.
27:26Moi je disais
27:27que le producteur
27:28donc Rogue Music me dit
27:29il faudrait un album
27:30plutôt sérieux
27:31et je dis très bien
27:32je vais faire des chansons
27:33plutôt sérieuses
27:34et c'est eux qui
27:35entendent la chanson
27:36et disent
27:37celle-là,
27:38il faut la mettre.
27:39Celle-là,
27:40elle est vraiment super,
27:41hyper marrante.
27:42Et donc c'est pour ça
27:43que j'ai compris
27:44qu'il fallait que j'arrête
27:45de vouloir mettre
27:46des frontières
27:47entre les choses.
27:48Il y a des chansons
27:49marrantes ou pas marrantes,
27:50on s'en fiche,
27:51il y a des chansons
27:52tout simplement
27:53et celle-là,
27:54c'est une chanson
27:55et je suis très fier
27:56qu'il y ait une chose humaine
27:57qui a écrit une thèse
27:58sur la tristitude.
27:59J'ai trouvé ça sur internet.
28:00En lien avec la chanson ?
28:01Il y a la chanson ici en tout cas.
28:02Alors là,
28:03oui ça m'intéresse.
28:04Une thèse ?
28:05Une thèse.
28:06C'est-à-dire ?
28:07Une thèse c'est long,
28:08c'est trois ans de...
28:09Il est parti de là.
28:10Comment vous expliquez ?
28:11Alors là,
28:12ça m'intéresse vraiment
28:13parce que bravo
28:14et je vais aller vraiment chercher
28:15parce que je veux lire cette thèse.
28:16Mais comment expliquer ce succès ?
28:17Je crois qu'il m'a
28:18totalement dépassé.
28:19Moi je me suis rendu compte
28:20qu'il y avait en 2011
28:21ou en 2012,
28:22et qu'il y avait vraiment
28:23de manière très forte
28:24et on voit que ça continue
28:25sous diverses formes,
28:26mais il y avait un début
28:27de prise de conscience
28:28des petits tracas quotidiens.
28:29Il y avait eu déjà des gens
28:30qui avaient chanté
28:31sur la vie,
28:32qui ne veulent pas bien.
28:33Il y avait déjà
28:34des gens qui en avaient parlé
28:35mais la cristallisation
28:36de ces petits coups
28:37qu'on se prend,
28:38le fait qu'il y ait
28:39des chansons
28:40qui ne sont pas
28:41des chansons
28:42qui ne sont pas
28:43des chansons
28:44qui ne sont pas
28:45des chansons
28:46qui ne sont pas
28:47des chansons
28:48qui ne sont pas
28:49des chansons
28:50qui ne sont pas
28:51qui ne sont pas
28:52des chansons
28:53qui ne sont pas
28:54des chansons
28:55qui ne sont pas
28:56des chansons
28:57qui ne sont pas
28:58des chansons
28:59qui ne sont pas
29:00des chansons
29:01qui se font mal,
29:02qui ne fontCLAC
29:03telle que les autres,
29:04qui sont des chansons
29:05qui ne sont pas
29:06de chansons
29:07qui ne font grave.
29:08qui ne sont pas,
29:09pas très graves,
29:10mais on a l'impression
29:11que le monde
29:12s'effonde sur nous
29:13je crois que la chanson
29:14a réussi à cristalliser
29:15un truc sociétal
29:16que j'avais pas du tout
29:17perçu, encore une fois.
29:18checked Béat Waltz
29:19des corps de métier, j'ai vu la tristesse des médecins, des avocats,
29:22il y a l'alsacitude où il y a plein d'ailleurs d'illustres collègues
29:26mais qui chantent dedans, des Cookie Dingler, Antonia Drandinger,
29:30les gens de Pierre Schott et de Raft et tout ça.
29:36Mais ça tu ne le calcules pas du tout.
29:40Moi c'est une chanson vraiment faite avec un copain
29:43mais le néologisme et ce que ça racontait
29:46a été à la base de quelque chose.
29:48Maintenant de là à penser que quelqu'un en a fait une thèse
29:51autant qu'elle soit chantée dans les fêtes, les anniversaires,
29:54ça je suis content parce que les gens se l'approprient
29:57et c'est le plus grand cadeau qu'on puisse me faire.
29:59Mais là une thèse c'est beaucoup parce que ça raconte
30:01beaucoup de choses apparemment.
30:03Sur la tristitude oui.
30:04Ah oui là je suis intrigué.
30:06Alors il se trouve aussi que vous avez dit un jour Aldelaf
30:09que si vous n'écriviez que des chansons humoristiques
30:11vous risquiez de vous ennuyer.
30:13Ah oui et l'inverse aussi.
30:15J'ai fait le...
30:17A un moment, moi dans Les Petits Humains
30:20qui était le même groupe que Camélé où on a changé de nom,
30:23il y avait un mélange où on faisait des chansons
30:26entre guillemets normales, traditionnelles
30:27et puis des chansons complètement cons
30:29et à un moment le groupe m'a dit
30:30on voudrait vraiment faire que des chansons normales,
30:33un peu plus pop, ok.
30:34Mais moi j'ai créé un groupe poubelle on va dire,
30:37Aldelaf et Monsieur D.
30:38On a fait que les chansons cons, voilà.
30:40D'où l'album Chansons cons.
30:42Et le problème c'est que les gens ont vu un truc
30:45qu'est-ce qu'il se passe sur scène, c'est complètement con,
30:47viens voir ça, c'est con.
30:49Et le public s'est engouffré là-dedans,
30:51Les Petits Humains n'ont pas supporté ça,
30:53ça a décru le public dedans
30:55et par contre ça a été l'explosion d'Aldelaf et Monsieur D.
30:58J'étais triste mais en tout cas moi j'étais content d'une chose
31:00puisque j'avais quand même ce groupe qui marchait
31:02mais il me manquait profondément quelque chose
31:04et au bout de dix ans je me suis dit je ne peux pas,
31:06c'est pas la vie de rigoler tout le temps,
31:08c'est pas la vie de faire des chansons tristes non plus tout le temps,
31:10c'est pas ça la vie.
31:11Il y a un peu besoin des deux
31:13et moi j'étais très heureux à partir de 2010
31:15de pouvoir dire et au début d'une chanson
31:17les gens ne savaient pas ce qu'ils allaient entendre.
31:19Est-ce que ça va être une chute marrante, une chute triste ?
31:21Je me régale toujours aujourd'hui de ça,
31:23de surprendre les gens.
31:25Et moi je suis toujours étonné de tout ce que vous faites,
31:27par exemple des chansons pour enfants très particulières.
31:30Des chacalatikas, on est super violents,
31:34on est les moussopards, des animaux méchants.
31:38Un album pour enfants qui s'appelle Bêtes et Méchants.
31:41Tout à fait.
31:42Ça aussi ce n'est pas généralement ce qu'on offre aux enfants.
31:45Très grande fierté, un album primé par l'Académie Charles-Croix
31:48et sur ce morceau, et je tiens à le signaler,
31:50il a été co-écrit et interprété par mon ami Olivier Duboc
31:54dont je parlais, avec qui on a fait La Tristitude aussi, La peine de mort.
31:57Ça a été quelqu'un d'important dans ma création
31:59et quelqu'un de très important dans ma vie à côté,
32:01il l'est toujours.
32:03L'album de chansons pour enfants c'est une demande,
32:05en fait une collection qui venait de Bayard Press,
32:07qui s'appelle Tintamarre.
32:08On a demandé à des gens de la chanson française,
32:12mais on va dire pas de premier plan,
32:15mais des gens qui en vivaient vraiment,
32:18de faire des albums pour les enfants.
32:20Et moi ça s'est arrivé pile au bon moment.
32:23J'avais eu un petit garçon deux ans avant,
32:28c'est arrivé à la fin, un des messieurs aidés m'a dit qu'il arrêtait.
32:34J'avais une petite envie de faire ça,
32:36et je l'ai fait très rapidement, je crois.
32:38Composition et enregistrement en deux mois.
32:40Ce qui est très rapide.
32:42Et l'album a répondu énormément,
32:44ça a été une vraie chance de faire ce truc.
32:46Et ça a marché auprès des enfants ?
32:48Totalement, les chansons sont totalement encore chantées,
32:51alors que ça remonte à 2008.
32:53Mais je suis très fier de ça.
32:55Il y en a un deuxième qui a été moins médiatisé
32:57qui s'appelle Happy Birthday,
32:59un album un peu concept pour les enfants encore une fois,
33:03autour du thème de l'anniversaire évidemment.
33:06Il y a de très belles chansons dessus,
33:08dont je suis très fier.
33:10Mais c'est vrai que j'ai adoré faire ça,
33:13et surtout ne jamais prendre les enfants pour des cons.
33:16Celui qui le fait le mieux, c'est Aldebert.
33:19Ces albums sont merveilleux parce qu'on peut.
33:21Il n'y a pas besoin d'avoir d'enfants autour de soi
33:23pour écouter ces albums-là.
33:25Ça c'est le côté enfant,
33:26et l'année dernière il y a eu aussi un spectacle étonnant.
33:28On a lancé l'opération Bretzel,
33:31qui est devenu traqueur de nazis !
33:33Allez, c'est parti !
33:37Avec mise en scène par Simon Astier,
33:39avec Arnaud Jouaillet,
33:41l'opération Bretzel, c'est Indiana Jones.
33:43Exactement.
33:45C'est comme ça qu'il faut le prendre.
33:47Je voulais cristalliser deux idiots,
33:51vraiment deux idiots finis,
33:53balancés dans une aventure qui les dépasse,
33:55à savoir la traque des nazis,
33:57et le nazi dans le sens romanesque du terme,
34:00le méchant absolu, le mâle,
34:02mais qu'on retrouve soit dans Indiana Jones,
34:04soit dans l'As des As,
34:06où Bebel se retrouve confronté à Hitler lui-même.
34:12Sauf que ce spectacle,
34:14c'est un régal.
34:16On s'éclate avec Arnaud Jouaillet,
34:18qui est un comparse de toujours,
34:20qui lui aussi, comme moi, vient de la chanson,
34:22et qui est comédien,
34:24côté improvisateur beaucoup.
34:26On a créé ce spectacle il y a deux ans.
34:28On le joue,
34:30je ne profite pas de la promo,
34:32mais on est tous les mardis
34:34au Grand Point Virgule à Paris.
34:36On s'éclate, c'est un bonheur.
34:38On est en tournée aussi.
34:40On adore cette surprise.
34:42On a été emmerdés avec le titre,
34:44qu'on a dû changer.
34:46Il s'appelait Traqueur de nazis.
34:48Et on a eu tout ce qu'on peut imaginer,
34:50avant même l'affaire Guillaume Meurice,
34:52et avant même l'horrible attentat du Hamas,
34:54et maintenant les conséquences désastreuses aussi.
34:56En fait, les affiches arrachées,
34:58les menaces sur Internet,
35:00et l'idiotie de certains journalistes.
35:02On nous a quand même dit,
35:04ça je tiens à le signaler,
35:06c'est quand même intéressant,
35:08quelqu'un qui reste sous sa culture
35:10de 20 minutes,
35:12qui nous dit, ah non,
35:14je ne vais pas venir voir le spectacle.
35:16Pourquoi ? Je suis homosexuel.
35:18Et alors ? Les nazis faisaient du mal aux homosexuels.
35:20Mais ça veut dire que nous,
35:22on n'est pas nazis, on les traque.
35:24Bêtement, parce que le spectacle est juste humoristique,
35:26il n'y a rien d'anxiogène,
35:28mais ça déploie des passions qui nous dépassent totalement,
35:30et je ne m'attendais pas à ça, j'avoue.
35:32Mon expérience n'a pas suffi,
35:34je me suis fait avoir,
35:36je ne pensais pas que ça cristalliserait
35:38ce genre de propos.
35:42Mais on a eu les affiches arrachées,
35:44on a eu les affiches transformées,
35:46par les salles ou les villes qui nous recevaient.
35:48En tout cas,
35:50vous êtes au Grand Point Virgule,
35:52et puis maintenant, on va évoquer cet album
35:54qui est sorti le 25 octobre 2024.
35:56A tout de suite sur Sud Radio,
35:58avec Ol De Laff.
36:00Sud Radio, les clés d'une vie,
36:02Jacques Pessis.
36:04Sud Radio, les clés d'une vie, celle de mon invité Ol De Laff.
36:06On a parlé de votre parcours
36:08ô combien varié,
36:10entre la tristitude, la chasse aux nazis
36:12et les chansons pour enfants et autres.
36:14Eh bien, vu comme ça,
36:16ça me fait plaisir,
36:18parce que je crois que ça résume un peu.
36:2025 octobre 2024, sorti de votre cinquième album
36:22sur un thème fédérateur, l'amour.
36:24Ça s'appelle Saint-Valentin,
36:26et on écoute tout de suite l'extrait,
36:28intitulé justement Saint-Valentin.
36:46Alors Saint-Valentin, il faut savoir que c'est une fête
36:48en Bretagne, le 14 février,
36:50parce que, d'après la légende, c'était le jour
36:52où les oiseaux choisissaient de s'accoupler.
36:54C'est originaire de ça.
36:56Nous devons ça aux piafs, donc.
36:58Pas à Edith,
37:00mais aux autres piafs.
37:02L'hymne à l'amour aussi.
37:04Pourquoi cet album et comment est-il né, Ol De Laff ?
37:06C'est un album
37:08qui est né au début,
37:10on va dire post-Covid.
37:12J'ai voulu faire un album
37:14lancé dans un album assez acoustique,
37:16avec Victor Payet, mon
37:18guitariste et ami.
37:20Mais je m'attendais à faire un album, presque,
37:22deux guitares, deux voix,
37:24quelques instruments, mais des trucs très dépouillés.
37:26Et puis, je crois que j'ai confondu dans ma tête
37:28acoustique et triste,
37:30et j'ai produit des chansons.
37:32Alors, est-ce que c'était le côté post-Covid
37:34et traumatisme mondial ?
37:36Moi, professionnellement, ça a été dur,
37:38parce qu'il y avait un album qui était sorti
37:40le 28 février 2020, donc je vous laisse imaginer
37:42la conséquence.
37:44Ça a été trop de chansons.
37:46Quand je les ai réécoutées, beaucoup trop tristes.
37:48On a commencé à enregistrer, et je ne me reconnaissais pas.
37:50Il n'y a pas de petite ficelle à tirer.
37:52Je n'ai rien contre les chansons
37:54qui ne font pas rire,
37:56bien au contraire, mais il faut qu'il y ait
37:58des cordes à tirer, des chemins.
38:00Je ne me suis pas reconnu quand j'ai re-écouté
38:02au bout d'un an, donc on est reparti en studio.
38:04J'ai amené des choses plus
38:06électroniques,
38:08et c'est le cas de ce qu'on vient d'entendre avec
38:10Saint-Valentin, et d'autres chansons sont restées
38:12dépouillées, mais ça me ressemble
38:14beaucoup plus.
38:16Moi, évidemment, je me suis vu que l'amour était
38:18au centre de plusieurs chansons qui
38:20arrivaient, et je trouvais ça assez rigolo
38:22d'avoir ce
38:24fil rouge de Saint-Valentin. On sait que la Saint-Valentin,
38:26c'est une fête qui a un côté hyper kitsch, parce que
38:28c'est les petits cœurs, les petites fleurs,
38:30les petites roses, etc.
38:32Il faut faire un cadeau, mais il y a un côté
38:34amour... On n'a pas le choix.
38:36Quand on est amoureux, il faut faire quelque chose à la Saint-Valentin.
38:38Sinon, tu m'aimes pas ?
38:40Il y a quand même 364 autres jours
38:42où on peut célébrer l'amour qu'on se porte,
38:44et je crois que c'est ceux-là qui sont plus intéressants.
38:46Et puis, surtout, ça cristallise
38:48de manière affreuse, tous les gens qui sont
38:50salibataires, ce genre de... Oh, encore tout
38:52seul ! Et je voulais
38:54mettre tous ces gens-là dans le même album.
38:56L'amour, il a tellement
38:58de formes différentes, et puis surtout,
39:00c'est qu'il y a l'amour
39:02épanoui où tout se passe bien, il y a l'amour
39:04où des choses se passent moins bien, il y a l'amour
39:06qui n'arrive jamais, il y a l'amour qu'on
39:08est presque en train de rencontrer,
39:10ça ne vient pas, voilà. Donc,
39:12je voulais parler autant des salibataires que des amoureux,
39:14mais autour du thème de l'amour.
39:16Daniel Prévost disait toujours
39:18« L'amour, il faut être deux, j'ai essayé tout seul, c'est crevant. »
39:20C'est une belle forme.
39:22C'est très bien. Alors, vous évoquez
39:24dans cet album, justement, Oldenaf,
39:26les thèmes de l'amour à travers votre expérience
39:28personnelle, dites-vous.
39:30Oui, parce qu'il y a toujours
39:32de moi. Non, non, je
39:34tempérerais cela quand même
39:36en disant que la chance, c'est de pouvoir
39:38écrire comme on en a envie.
39:40J'invite tous les gens qui
39:42trouvent que leur vie est
39:44trop triste, qui ne sont pas satisfaits, écrivez !
39:46Vous avez la chance d'avoir
39:48un papier sous la main ou un ordinateur,
39:50et inventez-vous une vie d'aventurier,
39:52de chanteur,
39:54de pilote d'avion.
39:56On a la chance
39:58de pouvoir s'inventer toutes les vies qu'on veut.
40:00J'écris beaucoup de choses
40:02qui ne sont pas ma vie.
40:04J'utilise une inspiration, forcément,
40:06il y a des choses en filigrane qui doivent
40:08être là, mais
40:10ça reste des...
40:12Je crois faire vraiment comme un travail d'auteur
40:14et d'inventer des histoires.
40:16Bien sûr, le thème de la rupture est évoqué,
40:18mais d'une façon assez particulière dans cette chanson
40:20qui s'appelle Luxembourg.
40:34T'es dans chacune
40:36de mes dérives.
40:38Ce qui est étonnant dans cette chanson,
40:40c'est que la rupture a eu lieu il y a bien longtemps,
40:42et vous en parlez encore, ça c'est original.
40:44C'est surtout
40:46qu'il y a des gens
40:48qui restent là.
40:50C'est comme un...
40:52C'est comme des gens qui ne sont plus là
40:54pour des raisons de deuil.
40:56Mais en fait,
40:58chaque endroit les ramène,
41:00chaque petit objet du quotidien
41:02va ramener ces gens-là.
41:04Et c'est vrai, dans des situations amoureuses,
41:06il y a des gens avec qui on a partagé des choses,
41:08et puis à chaque fois qu'on va passer quelque part,
41:10un souvenir
41:12d'un baiser, d'un rire
41:14va venir émailler
41:16et donc faire douter
41:18sur les choses du présent.
41:20Maintenant, ce qui est intéressant,
41:22et c'est ce que dit la chanson,
41:24c'est que est-ce que c'est cette personne
41:26à l'époque que j'aimais, ou le souvenir
41:28que je m'en fais en fait,
41:30qui transforme complètement, qui idéalise
41:32une personne qu'on a pu, au quotidien,
41:34on idéalise des choses merveilleuses,
41:36mais la personne, elle a changé,
41:38et on continue d'aimer un truc qui n'existe plus.
41:40C'est un sujet universel, finalement,
41:42que personne n'avait traité de cette façon.
41:44J'espère.
41:46Je n'ai pas la prétention de réinventer tout,
41:48mais en tout cas, je trouvais ça intéressant.
41:50C'est qu'on s'accroche
41:52à des gens du passé,
41:54mais c'est le souvenir qui se transforme,
41:56qui évolue, qui se bonifie,
41:58ce n'est pas forcément la réalité.
42:00Et on dit d'ailleurs qu'au Jardin du Luxembourg,
42:02la fontaine Médicis est le lieu le plus romantique de Paris.
42:04Vous avez fréquenté le Jardin du Luxembourg
42:06pour le chanter comme ça ?
42:08Je suis allé,
42:10je suis retourné, on va dire,
42:12pour...
42:14pour pouvoir chanter
42:16en m'imprégnant, mais c'est vrai qu'il y a des choses
42:18que j'adore au Jardin du Luxembourg, des choses que j'aime moins,
42:20mais c'est un endroit qui est très particulier.
42:22C'est assez étonnant.
42:24Mais en même temps, ce qui est étonnant,
42:26c'est qu'il y a des couples qui disaient
42:28on s'est perdu de vue à 17 ans,
42:30on s'est retrouvé grâce à Facebook 20 ou 30 ans plus tard.
42:32Oui, aujourd'hui,
42:34il y a des amours qui sont éternels
42:36et les gens, il faut toujours espérer,
42:38il y a même, j'ai vu ça,
42:40un soldat américain
42:42qui a retrouvé
42:44son amoureuse française
42:46de l'époque,
42:48donc à 95,
42:50ou je ne sais pas quoi, ils se sont retrouvés,
42:52et bon, c'est des histoires,
42:54le monde permet des choses merveilleuses,
42:56mais oui, il y a parfois
42:58des amours qui passent les époques, et heureusement.
43:00Et ce couple, d'ailleurs, a fêté ses retrouvailles
43:02au Boulin Rouge, invité par le Boulin Rouge.
43:04Ils sont à bord sous
43:06l'hélice qui s'est détachée.
43:08Non, je crois qu'ils vont très bien.
43:10Autre chanson
43:12de cet album Saint-Valentin, Pas Adapté.
43:14Et là j'ai découvert
43:16l'amour et ses seins si joliment lourds
43:18et un soutien gorgeant
43:20velours, visiblement pas adapté
43:22pendant treize ou quatorze tours
43:24le stade me parut trop court
43:26mais depuis ce si joli jour
43:28tout au moins vous presque affolé
43:30Encore une façon particulière d'évoquer
43:32les amours d'enfance, quand on est un peu pâteau.
43:34Exactement, toute la lourdeur
43:36d'un homme de treize ans
43:38qui découvre sa copine de classe
43:40qui court,
43:42et donc avec des dessins naissants
43:44qui lui font, voilà, ça me fait
43:46beaucoup rire, voilà.
43:48A toi encore le droit de dire ça
43:50aujourd'hui, j'espère que vous retrouverez, je l'ai fait
43:52et je trouve ça
43:54on a tous été ce môme
43:56qui découvre sensation et le truc interdit
43:58mais de regarder pâter
44:00la copine ou le copain
44:02de classe de manière complètement
44:04subjuguée dans une situation
44:06qui n'est pas forcément très romantique
44:08mais ça, ça me fait rire, ouais.
44:10Et en même temps, on a toujours remarqué dans ces cas-là, on tombe amoureux
44:12mais vous faites rire la personne
44:14et elle part avec le bel âtre.
44:16Vous avez connu ça ?
44:18Bien évidemment, bien évidemment.
44:20Autre chanson, et ça on ne peut pas imaginer
44:22le meilleur symbole de l'amour, c'est Cœur.
44:24Si tu m'aimes
44:26comme tu me vois
44:28Fais un cœur
44:30avec les doigts
44:32S'ils se croisent
44:34nos chemins
44:36Fais un cœur avec les mains
44:38Ça pourrait presque
44:40être une pub, un slogan en fait
44:42Fais un cœur avec les doigts, avec les mains
44:44La chanson est prise dans un extrait
44:46et tant mieux si elle est prise aussi
44:48au premier degré. C'est vrai que la chanson
44:50se moque plutôt des gens
44:52qui résolvent
44:54pensent tout résoudre avec ce cœur
44:56Comme ça, je te fais ça
44:58C'est-à-dire que là, c'est le signe le plus mignon
45:00qui soit
45:02Et donc la chanson dit, ça serait bien que
45:04les américains, les russes
45:06les palestiniens et les israéliens
45:08se fassent des cœurs pour tout résoudre
45:10Et voilà, il y a un côté un petit peu
45:12une moquerie, même si la chanson à ce côté
45:14au premier degré, si on mélange les deux, tant mieux
45:16Mais oui, c'est un signe
45:18qui se veut universel
45:20Le cœur, c'est de l'antiquité
45:22mais en fait, c'était une feuille de lierre
45:24avec une circonvolution d'arabesque
45:26C'était le symbole de l'amour à cette époque-là
45:28Alors, il se trouve aussi
45:30que vous, vous avez une vie tranquille
45:32Vous êtes aussi l'anti-star, parce que vous avez une famille
45:34Vous restez chez vous
45:36Il faudrait presque le silence autour de vous
45:38alors que vous faites de la musique
45:40Oui, oui
45:42La musique à la maison, ça a toujours été
45:44un combat
45:46alors que c'est la musique qui nous permet
45:48d'avoir la maison justement
45:50mais en tout cas
45:52oui, je crois que je pourrais pas
45:54faire ce métier si j'avais pas une base solide
45:56ouais, certainement
45:58Et vous avez un point en commun avec Brel
46:00quand il rentrait trois jours par an dans sa famille
46:02dans sa vraie famille à Bruxelles
46:04c'était le silence absolu, un peu de musique classique
46:06mais si les enfants avaient le malheur de dire un mot trop
46:08ils rentraient dans une colère monstrueuse
46:10Non, non, là-dessus, non, non
46:12Le silence en tout cas
46:14Non, non, au contraire, j'aime bien le bazar
46:16et les enfants l'ont bien compris
46:18Et ils en profitent
46:20Ouais, non, non, moi j'aime bien qu'il y ait du monde
46:22j'ai besoin de ça
46:24de me retrouver dans la famille, mais aussi
46:26entre amis
46:28Alors, en effet, ça fait très peu de temps
46:30que je réécoute de la musique
46:32Pendant très longtemps, j'ai tellement de la musique tout le temps dans ma tête
46:34tout le temps, tout le temps, tout le temps
46:36Je pouvais passer des 800 kilomètres de voiture
46:38penser à allumer l'autoradio
46:40et il y a même un anniversaire, on fait une grosse fête chez moi
46:42vraiment, il y avait beaucoup
46:44on était 100 personnes, c'était une très grosse fête
46:46et on me dit à un moment
46:48vas-y on écoute de la musique
46:50et je cherche, et je me suis rendu compte que je n'avais pas
46:52d'appareil pour écouter de la musique
46:54tout simplement, j'avais des disques
46:56mais ça a été rangé, on ne l'a pas ressorti
46:58au déménagement, je n'avais pas de quoi
47:00écouter de la musique chez moi, parce que j'en faisais
47:02je l'entends tout le temps la musique
47:04et là j'avais l'air con, donc heureusement
47:06il y avait des instruments, on a joué
47:08et ça a été une très belle soirée
47:10et ce jour-là je me suis dit il faut que je fasse quelque chose
47:12et depuis j'ai réappris à écouter de la musique
47:14et j'ai redécouvert de nouvelles choses
47:16donc c'est super
47:18Alors vous on va vous redécouvrir parce qu'il y a une tournée qui est prévue
47:20une longue tournée qui est prévue
47:22et qui passera également à Paris par la marocainerie
47:24et par l'Olympia, et on reprend les grandes traditions
47:26Oh bah oui, quel bonheur
47:28d'aller jouer ces nouvelles chansons et puis les anciennes
47:30en tournée avec ma bande
47:32mes copains, ma famille
47:34ma famille de coeur j'entends
47:36et c'est, oui
47:38évidemment, et puis là l'Olympia ce sera une date particulière
47:40puisque je fêterai
47:42le jour de mes 50 ans
47:44à l'Olympia
47:46donc c'est une date tout à fait particulière
47:48Et quand vous avez ce recul sur votre carrière
47:50et que vous avez 50 ans, est-ce que vous vous dites
47:52mais j'ai fait tout ça ?
47:54Mais il faut réussir à le prendre
47:56et c'est ça que de temps en temps
47:58on a besoin en tant qu'artiste de toujours être triste
48:00d'avoir des névroses, inventer des névroses
48:02mais quand tu fais le bilan objectif
48:04je me dis, oh purée quand même
48:06quelle belle, quelle jolie vie
48:08quelle jolie carrière
48:10et même si elle s'arrêtait là, mais waouh
48:12c'est déjà, j'ai vécu des choses fantastiques
48:14et mes chansons je sais que
48:16j'ai l'impression qu'elles me
48:18elles me survivront, donc ça
48:20c'est un grand honneur, bien sûr
48:22c'est une carrière exceptionnelle, j'adore
48:24Et en même temps ça va continuer, et à votre façon
48:26pas question de changer quoi que ce soit
48:28Bah changer, évoluer en tout cas, continuer
48:30d'évoluer, mais
48:32j'ai envie de continuer à faire des chansons
48:34à ma manière, dans un style
48:36qui évidemment vieillit
48:38gentiment avec moi, puisque moi j'ai pas envie
48:40de mettre des vocodeurs ou de
48:42rapper sur mes chansons, c'est pas mon style
48:44j'ai pas de nostalgie
48:46pour ça ou d'intérêt
48:48pour l'instant, peut-être que ça changera
48:50mais donc voilà, je continue à faire des chansons
48:52comme j'ai envie de le faire
48:54et j'ai la chance qu'on me laisse le faire
48:56Et vous vous débrouillez très bien pour le faire
48:58Saint-Valentin, c'est un album de plus
49:00le cinquième, il y en aura d'autres j'en suis sûr
49:02Alors cinquième en solo, parce qu'il y a tous les groupes d'avant
49:04mais ça doit être le douzième officiel
49:06Quand on aime, on ne compte pas
49:08Et donc rendez-vous en tournée à la Maroquinerie
49:10à l'Olympia, avec cet album aussi
49:12Saint-Valentin, et puis continuez parce que vous êtes
49:14toujours le bienvenu dans les Clés d'une Vie
49:16Merci pour votre fidélité Jacques
49:18Merci, les Clés d'une Vie c'est terminé pour aujourd'hui
49:20on se retrouve bientôt, restez fidèles, à l'écoute de Sud Radio

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