Eliot Deval et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité dans #HDPros2WE à 20h du vendredi au dimanche
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00:00 L'heure des pro 2 avec Geoffroy Lejeune, Amine Elkazmi, Thomas Bonnet, Martin Garagnon et Elisabeth Lévy en coulisses, en retard comme d'habitude, que j'invite à rentrer sur ce plateau dès qu'elle aura enlevé son manteau.
00:12 On va évidemment parler de ce courrier, ce communiqué, voilà Elisabeth qui fait tout tomber par terre, ce communiqué de la FNSEA qui vient de tomber et qui appelle à un siège de Paris.
00:24 Vous allez bien entendu à un siège de Paris avec les jeunes agriculteurs, on en parle dans un instant avec mes invités mais tout de suite c'est le rappel des titres de Simon Guillain.
00:30 Bonsoir Gauthier et bonsoir à tous. L'émotion aujourd'hui a pâmié dans la Riège. Des milliers de personnes ont participé à une marche blanche pour rendre hommage à Alexandre Hassonak et à sa fille.
00:40 Toutes les deux tuées dans un accident routier en marge d'un blocage, c'était mardi dernier. Le rassemblement s'est tenu cet après-midi à proximité du lieu où s'est produit le drame.
00:49 Une nouvelle personnalité publique victime d'un cambriolage, il s'agit du chef cuisinier parisien Jean-François Piège.
00:56 Des hommes se sont introduits à son domicile vendredi matin à Paris en présence de la nourrice de la famille. Une enquête pour vol à Marmé a été ouverte.
01:04 Et puis au Moyen-Orient, des combats meurtriers font rage entre Tzal et le Hamas dans le sud de la bande de Gaza.
01:10 Des centaines de milliers de civils sont pris au piège et survivent dans des conditions humanitaires désastreuses. La ville de Chagnonès, considérée par Israël comme une place forte du mouvement terroriste, est devenue l'épicentre des combats dans l'enclave palestinienne gauthier.
01:23 Merci Simon. Bonsoir Elisabeth Lévy. Bonsoir Gauthier. Tu vois bien ? Mais oui.
01:28 Thomas Bonnet, qu'est-ce qu'on apprend ? On est peut-être à un tournant du mouvement agricole. Un communiqué vient de tomber de la FNSEA et des jeunes agriculteurs.
01:39 FNSEA et jeunes agriculteurs du Grand Bassin parisien. Et ils appellent à quoi ? Ils appellent à un siège de la capitale à partir de lundi 14h ?
01:49 Oui, ça en est 24h après les annonces de Gabriel Attal. Et la décision a été prise à la fois par la FNSEA et les jeunes agriculteurs. Ce sont deux syndicats qui sont alliés de créer un mouvement, un blocage de Paris à partir de lundi 14h.
02:03 Les axes lourds seront occupés par les agriculteurs pour une durée indéterminée, nous dit ce communiqué. Ce qui est intéressant, c'est qu'il y a un autre syndicat qui est la coordination rurale, qui elle aussi a appelé à des actions.
02:17 On a vu par exemple les agriculteurs du Lot-et-Garonne qui sont en train de monter eux aussi vers Paris. Il y a donc une coalition de syndicats qui n'appellent jamais à manifester ensemble, mais qui là se retrouvent pour un but commun.
02:27 Ils appellent même la coordination rurale du Lot-et-Garonne à veut bloquer Rungis pour empêcher la capitale et les restaurants de la capitale, et évidemment d'être ravitaillés par le marché de Rungis.
02:37 Amine Elkatimi, est-ce que c'est un tournant de la mobilisation et est-ce que c'est un risque pour les agriculteurs qui restent mobilisés ?
02:45 Puisque Gabriel Attal, il l'a fait diviser pour mieux régner, il a divisé le mouvement et il y a une levée des blocages, notamment celui qui a lancé Jérôme Bel le mouvement et qui a levé son blocage sur la 64.
02:55 Est-ce que ces agriculteurs qui restent et qui veulent bloquer la capitale à partir de lundi risquent de perdre l'opinion publique ?
03:01 En fait, dans l'ancien monde qui a été enraillé par le nouveau monde, dans une démocratie sociale normale, on discute avec des partenaires sociaux, c'est-à-dire qu'on met autour de la table des organisations représentatives.
03:15 Là, on est allé chercher ce monsieur Bel. D'ailleurs, je trouve que les insultes et les attaques qu'il subit sont absolument scandaleuses.
03:26 Ce n'est pas lui le problème. Le problème, c'est l'instrumentalisation qui a été faite autour de lui.
03:31 Donc, on est allé sortir ce monsieur et puis on a fait cette mise en scène en posant des fiches sur une botte de foin et on a dit "Vous voyez, comme M. Bel est content, tout le monde peut rentrer chez lui, on a réglé le problème".
03:41 Et le problème, c'est que le problème précisément n'est pas réglé. Et Emmanuel Macron, qui n'a eu de cesse de court-circuiter les corps intermédiaires, va peut-être payer une fois de plus cette fois-ci le fait d'avoir court-circuité des organisations professionnelles représentatives.
03:55 Martin Garagnon de la majorité présidentielle, c'était que de la com', Gabriel Attal, hier. Et c'était tellement que de la com' qu'il n'a pas apporté les réponses suffisantes.
04:03 Et on va peut-être se retrouver avec un blocage de la capitale face à des agriculteurs qui travaillent 70 heures par semaine et qui perdent de l'argent à la fin du mois.
04:10 Mais c'est votre droit de voir de la communication partout. Qu'est-ce qu'on n'aurait pas dit si Gabriel Attal avait attendu dans son ministère, dans son beau bureau, pour recevoir les acteurs de la crise actuelle ?
04:19 Il a eu le courage, il faut le reconnaître, de se déplacer. Maintenant, effectivement, les barrages sont faits avec des bottes de paille. Ce n'est pas lui qui l'a décidé, ce n'est pas une mise en scène.
04:26 Donc il est allé au cœur de l'action. Ce Jérôme Bel, qui effectivement fait l'objet de beaucoup de critiques, je trouve extrêmement injustes et très très virulentes, c'est quand même quelqu'un, il faut le rappeler,
04:33 qui est monté au créneau, qui a fait ce que les autres n'ont pas fait. Quant à dire qu'on ne traite pas avec les partenaires sociaux, c'est absolument faux.
04:40 Puisqu'en début de semaine à Matignon, Gabriel Attal a reçu... - Mais après, on l'a bloqué. - Oui, mais là, votre propos était de dire, de dénoncer le fait de court-circuiter les partenaires sociaux.
04:49 Or, c'est exactement le contraire qui s'est passé, puisque Gabriel Attal, dans un premier temps, a reçu les partenaires sociaux, dont la FNSA et les jeunes agriculteurs.
04:57 Donc il les a reçus. On a fait un certain nombre de partages, de constats, de propositions. Les propositions, il les a annoncées au cœur de l'action, là où il y avait le point de blocage le plus ardent, le plus historique.
05:09 Ces propositions, il n'a jamais été dit, et Gabriel Attal le premier, il n'a jamais été dit qu'elles étaient suffisantes et définitives.
05:16 C'est simplement le marqueur de l'ouverture d'une séquence de dialogue. Il y a eu des mesures d'urgence qui étaient attendues, à part faire la liste, mais notamment sur le GNR, le gasoil non routier, etc.
05:26 Il y a des mesures qui ont été prises et qui sont avec effet immédiat, puisque les premières rentrent en action dès le mois de février, donc dans quelques jours.
05:33 Et des annonces ont été faites aussi pour le salon de l'agriculture, donc il y a quatre semaines, etc. Maintenant, il y a un gros travail qui se fait sur le long terme.
05:40 On le sait tous, dans les propositions de Gabriel Attal, quand vous allez dans le détail, il y a une grande diversité des annonces.
05:45 C'est-à-dire que l'agriculture, elle est plurielle. Donc vous avez notamment un plan loup, par exemple. Donc c'est extrêmement varié. Tout ne va pas se régler en quelques secondes.
05:54 - Attendez, laissez-moi un peu quand même vous répondre, parce que là, vous êtes en train de nous dérouler, vous dites "c'est pas de la com", et puis alors, là, la com, elle est bonne.
06:04 - Là, on est rentré dans le gifle. - Bravo. - Allez, Elizabeth, avec la parole.
06:07 - D'abord, ça peut être du rapport de force, de dire "on va bloquer Paris pour obtenir plus". Mais moi, ce qui me frappe, en fait, j'ai l'impression que tous les agriculteurs n'ont pas les mêmes attentes,
06:17 ce qui explique les différentes... Bah oui, mais si vous voulez, vous ne pouvez pas mépriser les attentes des uns et valoriser celles des autres.
06:24 Et là, visiblement, il y a une grosse colère. Ce qui m'intéresse, c'est que si c'était des gens de la CGT qui ont décidé de bloquer parce que...
06:33 que ce soit d'ailleurs pour n'importe quel motif qu'on a eu récemment... - Il y a eu une intervention tout de suite.
06:38 - Récemment. Je ne suis pas sûre qu'on aurait la même réaction. Et en fait, moi, ce qui me frappe, c'est pourquoi, si vous voulez, nous sommes...
06:45 Finalement, on nous promet un blocage de Paris. Bon, comme vous l'avez dit, si vous voulez, le plus grave qui va vous arriver, c'est que vos restaurants ne seront pas approvisionnés.
06:54 - C'est deux événements différents. La coordination rurale veut bloquer Rungis et la FNSA veut bloquer Paris.
06:59 - Oui, mais bloquer Paris, ça bloque les camions et ils n'entrent pas dans Paris, donc vos restaurants ne seront pas approvisionnés.
07:04 - C'est déjà fait par Anne Hidalgo depuis deux ans, en fait. - Et pas que les restaurants. En surface, aussi.
07:09 - Si vous voulez, on n'est pas en train de nous préparer le grand siège de Paris de 1870. C'est aussi un élément de rapport de force.
07:17 Moi, je veux juste dire... Ce qui me frappe, c'est qu'à mon avis, ils vont conserver quand même assez longtemps, surtout qu'ils essayent...
07:23 Ils bloquent, mais ils ne font pas de dégâts gratuits, je dirais. Ils vont conserver assez longtemps la sympathie de l'opinion.
07:30 Et c'est ça, le nerf de la guerre, en fait. C'est ça, le nerf de la guerre. Et maintenant, si vous voulez, ils veulent en obtenir plus et ils ont raison.
07:36 - Alors, Geoffroy, c'est vrai, oui, si c'était la CGT qui bloquait, Gérald Darmanin sera intervenu beaucoup plus rapidement, ne serait-ce que sur les autoroutes.
07:46 Mais ça n'a strictement rien à voir. C'est-à-dire que la CGT passe sa vie à tout bloquer, sont des professionnels du mouvement.
07:53 Là, on a des gens qui se révoltent, qui ne se révoltent jamais, qui ne disent rien, qui ne gagnent pas leur vie alors qu'ils travaillent 70 heures par semaine.
07:59 Donc, effectivement, il y a le tweet de Pierre Ninet, par exemple. Thomas Leroy va peut-être nous le montrer.
08:03 Pierre Ninet qui critique Gérald Darmanin, effectivement, et qui dénonce un "deux poids, deux mesures, malaise palpable au-delà des revendications justifiées de nos agriculteurs".
08:11 Ce discours après qu'une bombe a explosé devant un bâtiment public à Carcassonne inquiète.
08:15 La répression policière dépendrait donc des opinions du gouvernement et non plus du droit.
08:19 Non, ça dépend aussi, effectivement, de l'opinion publique. Il y a 9 Français sur 10 qui soutiennent ces agriculteurs.
08:24 Et ils n'ont rien à voir avec des professionnels de la mobilisation que peuvent être les militants CGT et encore moins avec des émeutiers, comme on peut le comprendre en filigrane dans le tweet de Pierre Ninet.
08:33 Gérald Darmanin a quand même dit que c'est des gens qui travaillent. Il n'a pas eu des...
08:37 Alors là, je vais m'adresser à Geoffroy Lejeune.
08:38 Non, mais je rajoute une... Voilà.
08:40 Geoffroy.
08:41 Vous avez fait la réponse à ma place, quand même. Vous avez... Parce que vous... Excusez-moi de parler très longtemps, mais vous parlez longtemps, vous aussi.
08:46 C'est bien envoyé.
08:47 Je plaide coupable. Je plaide coupable.
08:50 Eliott Deval, qui d'habitude est à cette place, fait des questions beaucoup plus concises.
08:53 Je sais que vous préférez Eliott Deval. Ne le cachez pas.
08:56 Je ne m'en cache pas, exactement. Non, je plaisante, pardon, Gauthier.
08:58 Blague à part.
08:59 Blague à part, je suis absolument d'accord. Oui, je suis absolument d'accord avec votre développement.
09:02 Et juste, je me disais en regardant le tweet de Pierre Ninet qu'il est vraiment urgent que les acteurs fassent des films ou du théâtre et qu'ils arrêtent de donner leur vie sur la politique.
09:09 Attendre rien de travers.
09:10 Parce que c'est vraiment à chaque fois un peu consternant.
09:12 Et ensuite, moi, j'aurais été extrêmement surpris que le mouvement s'arrête en réalité avec les annonces de Gabriel Attal.
09:18 Pour une raison très simple, c'est que c'est une colère, vous l'avez dit, Gauthier, qui vient de très loin, dont les racines sont très profondes.
09:24 Et finalement, le GNR, c'était l'étincelle, mais c'était la petite étincelle qui a charrié, en fait, beaucoup de malaise sur la question du libre-échange,
09:33 sur la question de l'Europe, sur la question de l'écologie, la manière dont l'écologie aujourd'hui est devenue un boulet accroché à leurs pieds.
09:39 Et toutes ces réponses-là ne sont absolument pas aujourd'hui sur la table.
09:42 Donc, ça m'aurait étonné que ça s'arrête. Je pense que ça va continuer.
09:45 Je ne peux pas vous dire comment va se passer la suite du mouvement.
09:47 En revanche, par contre, le malaise paysan va durer et aujourd'hui est absolument intact par rapport à...
09:52 Et vous pensez que c'est une bonne idée, le siège de Paris ou pas ?
09:54 Alors, c'est intéressant parce que j'ai d'accord avec Elisabeth sur la question de l'opinion publique.
09:57 Je pense que c'est bien qu'il y ait un deux poids, deux mesures sur la question du maintien de l'ordre.
10:01 La CGT, qui ne représente qu'elle-même et qui fait des actions...
10:05 Qui passe son temps à tout bloquer ?
10:06 Exactement.
10:07 Pardon ?
10:08 Je trouve ça normal qu'on la réprime.
10:09 Saint-Sauline, ce sont des militants qui ne représentent qu'eux-mêmes, qui par ailleurs ont des modes d'action scandaleux.
10:13 C'est normal. Là, honnêtement, pardon, mais moi la mobilisation, je la trouve extrêmement sympathique.
10:17 Les Gilets jaunes, au début, le 17 novembre, le premier blocage de Rompont, il y avait eu beaucoup d'embouteillages.
10:21 Les gens étaient parfaitement à l'aise avec l'idée que c'est des gens qui souffrent et que, du coup, on peut subir de temps en temps...
10:26 Oui, mais est-ce qu'il risque d'y avoir justement...
10:28 Parce que, moi, ce que vous avez dit, finalement, vous avez énoncé, si vous voulez, les causes du malaise.
10:33 Mais il est bien entendu qu'aucune mesure annoncée dans la semaine ou dans les 15 jours va résoudre l'ensemble de ces causes.
10:40 Vous le dites vous-même, c'est un malaise très profond. Donc, ce n'est pas juste, si vous voulez.
10:44 Et ce n'est même pas... C'est où le ministère de l'Agriculture ? Un barène de l'agriculture.
10:47 C'est vraiment une question systémique, en quelque sorte.
10:50 Donc, le risque des Gilets jaunes, c'est que ça se passe comme avec les Gilets jaunes.
10:56 C'est-à-dire qu'à un moment, ils défilaient, mais ils ne demandaient plus rien de précis, si vous voulez.
11:02 Et une action, elle ne peut pas devenir filandreuse dans le temps, si vous voulez, s'il n'y a pas des enjeux clairs,
11:07 et pour le gouvernement d'ailleurs, et pour ceux qui se mobilisent. Il faut qu'on dise à tel moment, on retourne bosser.
11:13 Là, par exemple, il y a quelques éléments très précis. Les traités de libre-échange qui sont négociés au même moment.
11:18 Le gouvernement, il y a une annonce là-dessus hier. La question ukrainienne, je sais que c'est très politiquement incorrect,
11:24 que c'est très contradictoire avec ce qu'a annoncé Stephen Sejourny quand il est allé en Ukraine, quand il a pris son poste.
11:29 Gébry Gattel n'a pas du tout parlé des poulets ukrainiens qui arrivent sans droits de douane.
11:33 Non, mais tous les agriculteurs qu'on entend le disent, tous, tous.
11:35 Bien sûr. Et en Allemagne aussi.
11:37 Amine, je voulais vous entendre parce que je voulais réagir sur le tweet de Pierre Ninet.
11:40 Oui, oui, non, je suis d'accord avec Geoffroy. On a des artistes qui ont des indignations à géométrie variable.
11:49 Il n'a pas fait de tweet sur les émeutes, si vous voulez.
11:51 Tous ceux qui ont fait des tweets sur Nahel et qui n'ont pas eu un mot pour le petit Thomas de Crépole, c'est toujours les mêmes.
11:56 Le deux poids, deux mesures. Par rapport à ce que vous disiez tout à l'heure, entre la CGT et les agriculteurs,
12:01 moi, je comprends qu'on ait de l'indulgence et une compréhension et une forme de soutien.
12:06 Pour l'instant, je vous redonne la parole parce que vous parlez de la CGT.
12:08 Les agriculteurs, ils n'en veulent pas du soutien de la CGT.
12:10 Il y a un agriculteur qui s'est fait venir sur les réseaux sociaux. On l'avait vu ce matin dans l'Or des pros.
12:13 C'est étonnant.
12:14 Il a dit à Sophie Binet de rester chez elle. Je vous propose de l'écouter.
12:17 Génial.
12:18 Un message destiné à Sophie Binet.
12:23 Hier soir, j'ai bien vu que vous appeliez vos collègues CGT à rejoindre nos mouvements en agriculteurs.
12:32 Alors, chère Sophie, on va décliner votre offre, en fait.
12:37 Clairement, on ne vous veut pas sur nos mouvements parce qu'on ne partage aucune valeur avec vous, quoi.
12:43 Mais vraiment, aucune.
12:45 Donc voilà. Je pense que si vous essayez de venir sur nos mouvements, on pourrait vous faire rebrousser le chemin assez rapidement.
12:54 Voilà. Que le message passe bien.
12:56 Voilà. Ça a bien été clair.
12:58 En fait, ce sont deux mondes qui n'ont rien à voir. D'accord ?
13:01 Vous avez d'un côté des gens qui ne protestent quasiment jamais, qui travaillent dur, qui sont sur leurs exploitations 60, 70, 80 heures par semaine
13:11 et qui n'arrivent pas à vivre dignement des fruits de leur travail.
13:14 Et vous avez en face des anki-kineurs professionnels, des professionnels de la grève et de la barricade qui emmerdent les Français tout le temps.
13:21 Il n'y a pas une période de fin d'année de vacances de Noël où vous n'avez pas un préavis de grève à la SNCF.
13:27 Si, cette année.
13:28 Oui, c'est vrai. Cette année bizarrement.
13:30 Et d'ailleurs, les traditions de Noël n'étaient pas respectées.
13:32 Elisabeth, on l'aura peut-être en juillet.
13:34 Mais ce sont deux mondes qui ne peuvent pas se comprendre.
13:38 Donc, moi, je comprends que les Français, ils aient de la sympathie pour les agriculteurs.
13:41 Mais on peut dire quand même, je pense que la CGT est un monde de gauche, avec des références de gauche, un imaginaire de gauche.
13:47 Le monde rural est quand même plutôt un monde qui a un imaginaire conservateur, enraciné.
13:53 Et c'est normal, c'est un peu la loi du genre.
13:56 Donc, on est dans deux univers politiques très différents.
14:00 Maintenant, si vous voulez, quand on voit, moi, j'ai regardé des images des mobilisations d'il y a 20 ou 30 ans.
14:05 C'est incroyable le changement qu'il y a eu dans le monde agricole.
14:08 À la crise viticole de 1976 de mémoire, et c'est sans doute aussi pour ça qu'on n'intervient pas.
14:12 Il y a eu deux morts, un agriculteur et un gendarme.
14:15 Donc, c'est aussi pour ça qu'on n'intervient pas et qu'on n'envoie pas aussi les policiers.
14:18 Il y a quand même eu deux morts aussi, même si ce n'était pas...
14:21 Vous avez 100% raison.
14:22 Et on va en parler.
14:23 Par des OQTF.
14:24 Par des OQTF.
14:25 Donc, deux, les passagers ont été libérés.
14:27 Ils sont sortis du centre de rétention.
14:29 Il est arrivé qu'il y ait eu des saccages au bâtiment public.
14:31 Ils ont pu quitter le centre de rétention administratif dans lequel ils étaient.
14:35 Thomas Bonnet, vous parliez de la coordination rurale du Lot-et-Garonne.
14:38 C'est eux qui ont pris pour cible quand même une préfecture du Lot-et-Garonne à Agin.
14:43 D'ailleurs, ces actions sont condamnées par une large majorité des agriculteurs
14:46 parce que ça, évidemment, peut desservir le mouvement.
14:48 Je vous propose de regarder le sujet de Célia Gruyère
14:50 qui revient sur cette action de la coordination rurale qui veut bloquer un giste dès lundi.
14:54 Malgré les annonces de Gabriel Attal ce vendredi, la colère ne faiblit pas.
15:01 Prochaine étape pour les agriculteurs du Lot-et-Garonne, la capitale.
15:04 On parle lundi du Lot-et-Garonne, on arrivera mardi sur Paris.
15:08 Oui, effectivement, on va bloquer un giste.
15:11 On n'arrive pas à se faire entendre, il manque des mesures.
15:15 Alors, il y a eu des mesures intéressantes, évidemment,
15:17 mais aujourd'hui, à aucun moment donné, on n'a parlé du revenu.
15:21 À aucun moment donné, on n'a parlé de cette différenciation de l'Europe.
15:27 On veut une Europe équitable.
15:28 Aujourd'hui, entre lundi dernier et lundi prochain,
15:32 il n'y a aucune différence.
15:34 À Carbone, sur la 64, en revanche, les manifestants ont levé le camp.
15:38 La circulation est revenue à la normale.
15:41 Le combat n'est quand même pas fini, c'est ce qu'il faut bien comprendre,
15:44 il faut bien se dire.
15:46 Nous, ici, quand on a commencé, il y a dix jours,
15:50 on avait trois revendications.
15:52 Et au fur et à mesure, on disait, on va mettre la venue de Gabriel Attal,
15:56 on va mettre et accoucher toutes les cases qu'on a demandées, nous, depuis le début.
16:01 Je comprends qu'il y ait des agriculteurs en France qui soient déçus,
16:03 qu'on lève le camp ici, qu'on arrête.
16:05 Dans d'autres départements comme dans le Gard,
16:07 les agriculteurs n'abandonnent pas.
16:09 L'autoroute à hauteur de Nîmes reste bloquée
16:11 dans l'attente d'autres mesures du gouvernement.
16:14 Les restaurateurs parisiens sont inquiets
16:16 par ce blocage possible de Rangis à partir de lundi.
16:19 Le fait de bloquer Rangis, pour nous, ce n'est pas une bonne chose.
16:22 Parce que si vous voulez, quand vous allez bloquer Rangis,
16:24 vous allez mettre en péril les plus de 30 000 restaurants,
16:28 cafés, bars de Paris, îles de France,
16:30 qui ne sont pas des entreprises du CAC 40,
16:33 qui ne sont pas des grands distributeurs,
16:35 mais qui sont des petits patrons comme eux.
16:37 Et nous aussi, nous avons énormément de problèmes dans notre profession.
16:41 Alors peut-être que pour obtenir des choses comme eux,
16:44 je salue déjà ce qu'ils ont obtenu, comme le gazole, par exemple.
16:47 Nous, par exemple, sur les PGE, l'énergie, on n'a rien obtenu.
16:50 Alors peut-être qu'on s'y prend mal.
16:52 Mais bloquer Rangis, ce n'est pas quelque chose qui va nous aider.
16:57 - Martin Garagnon, est-ce que le gouvernement et la majorité à laquelle vous appartenez
17:00 doit annoncer de nouvelles mesures pour empêcher le siège de Paris lundi ?
17:04 - Mais de manière générale, négocier avec un pistolet sur la tempe n'est jamais une bonne solution.
17:09 Qui a pensé un seul instant que les annonces en urgence faites par Gabriel Attal
17:13 allaient suffire et mettre un terme à la crise d'un modèle qui est constaté depuis des décennies ?
17:19 Ce serait faire une insulte à l'intelligence des paysans et du gouvernement.
17:23 Ça n'a jamais été une seconde pensée.
17:25 Il fallait répondre dans l'urgence, ce qui a été fait,
17:27 et d'ailleurs ce qui a entraîné aussi une certaine forme de satisfaction,
17:30 à un certain nombre de points très précis, dont le GNR.
17:32 Maintenant, il y a toute une réflexion qui est amenée...
17:34 - Gabriel Attal, il ne croyait pas que ces mesures allaient mettre fin au mouvement ?
17:36 Il savait en les annonçant que ça n'allait pas suffire ?
17:38 - Je pense que la démarche...
17:40 - Il a réussi avec Jérôme Bel, certains blocages ont été élevés aujourd'hui.
17:44 - Est-ce que c'est le gouvernement qui négocie sans pistolet sur la tempe ?
17:47 - Non, mais il ne faut pas se tromper de combat.
17:49 La démarche de Gabriel Attal, elle a été annoncée, c'est sa méthode,
17:51 elle est très claire, c'est l'écoute, c'est la discussion,
17:54 et c'est de partager des constats et des solutions.
17:56 C'est ce qui est amorcé.
17:58 Donc il n'est pas là pour engager un rapport de force, il est là,
18:00 et je pense que ces premières mesures sont aussi un gage...
18:02 - Il est là pour tenter de diviser le mouvement, ce qu'il a réussi à faire.
18:04 - Non, mais ça c'est votre analyse, je la respecte, mais ce n'est pas la mienne.
18:07 Il n'a pas agi pour diviser un mouvement, il a agi pour apporter des réponses concrètes
18:10 à un certain nombre de points, et d'ailleurs ça a entraîné la satisfaction
18:13 d'un grand nombre de paysans qui disent...
18:15 - Ils sont tellement satisfaits qu'ils vont venir bloquer Paris.
18:17 - Ils ne disent pas que ces mesures ne sont pas bonnes, ils disent que ce n'est pas assez.
18:20 Donc c'est une petite nuance. Les mesures, elles sont bonnes,
18:22 elles sont efficaces et elles sont concrètes, immédiates.
18:24 Maintenant, il n'a jamais été question de se dire "on arrête là".
18:27 D'ailleurs, Gabriel Attal a annoncé qu'un certain nombre de mesures
18:29 seraient aussi annoncées, notamment lors du salon de l'agriculture dans 4 semaines...
18:33 - On va attendre 4 semaines pour annoncer des mesures pour mettre fin à cette crise ?
18:38 - Monsieur le maire, ne faites pas semblant de découvrir le sujet.
18:41 Vous savez pertinemment qu'il y a un certain nombre de sujets...
18:43 - Plutôt Gabriel Attal qui a découvert le sujet d'ailleurs.
18:45 - Il y a un certain nombre de points qui ne vont pas se régler en claquant des doigts en 2 jours.
18:49 Notamment, on parlait tout à l'heure des traités de libre-échange.
18:51 - Mais qui est au pouvoir depuis 7 ans ?
18:53 - Ça, ça se règle avec un partenaire.
18:55 - Mais vous ne pouvez pas y régler.
18:57 - Qui est au pouvoir depuis 7 ans ?
18:59 Parce que pardon, j'aurais un peu d'indulgence pour vous si vous veniez...
19:02 Pardon Elisabeth, excuse-moi.
19:04 J'aurais un peu d'indulgence pour vous si votre majorité était arrivée au pouvoir il y a 3 mois.
19:08 - Mais moi, je ne veux pas de l'indulgence, je veux de l'efficacité pour ces problèmes-là.
19:10 - Mais nous ne sommes pas comptables de ce qui s'est passé par le passé, laissons-leur un peu de temps.
19:14 - Mais à quel moment vous m'avez entendu dire "on se dépose de toute forme de responsabilité" ?
19:18 Gabriel Attal, si vous reprenez son discours et ses interventions qui ont été assez nombreuses sur le sujet cette semaine,
19:22 il a reconnu, il a fait une forme de mea culpa.
19:24 Il a dit, d'ailleurs il y a une loi qui aurait dû passer et qui a été retirée,
19:28 parce qu'il a constaté que ça n'apportait pas les réponses adéquates à la situation actuelle.
19:32 Et lorsque l'on fait la modification sur l'efficacité du GNR, c'est bien qu'on constate.
19:36 C'est un avantage fiscal de 1,5 milliard qui aurait dû être enlevé au fur et à mesure,
19:40 mais finalement il est maintenu.
19:42 Et non seulement il est maintenu, mais en plus il y a une avance qui est faite,
19:45 enfin il y a une avance qui a été faite avant par les paysans qui payaient le truc.
19:48 Oui, mais c'est important pour eux, là on est dans le concret.
19:50 Et maintenant la déduction sera faite, ce qu'on a cru au pied de la monture.
19:53 - Oui, deux choses. Là où Amine a raison, c'est que les panneaux retournaient dans les villes, c'est octobre dernier.
19:57 Marc Fesneau était déjà le ministre de l'Agriculture, donc la crise, elle ne démarre pas il y a huit jours,
20:00 elle démarre il y a plusieurs mois, donc il y avait peut-être le temps de réagir avant d'arriver à ce point.
20:05 Et je voulais parler du soutien de l'opinion.
20:08 Et Geoffroy a tout à fait raison, les gilets jaunes, malgré les blocages sur les ronds-points,
20:11 avaient le soutien de l'opinion et en fait les choses se sont gâtées lorsqu'il y a eu de la casse
20:14 parce que l'extrême gauche est arrivée dans les cortèges.
20:16 Mais là les agriculteurs, les Français ont un attachement viscéral avec les agriculteurs
20:20 et le soutien va continuer.
20:21 Et quand Paris sera bloqué, si Paris est bloqué à partir de lundi,
20:24 c'est vers le gouvernement que les Français vont se tourner pour avoir des réponses très rapides
20:27 et très efficaces pour libérer.
20:29 Ils vont rendre responsables le gouvernement et pas les agriculteurs.
20:31 Les agriculteurs vont échapper complètement aux critiques des Français,
20:33 qui largement les soutiennent.
20:35 D'ailleurs, les soutiennent plus à la campagne qu'à Paris.
20:37 Donc les Parisiens qui vont être impactés par un éventuel blocage
20:40 ne seront pas ceux qui vont lâcher les agriculteurs.
20:43 Parce que ceux qui les soutiennent, c'est surtout dans les régions autres.
20:46 Mais c'est là où je dis qu'il ne faut pas se tromper de combat
20:48 et que le gouvernement entamé sous l'égide de Gabriel Attal,
20:50 qui n'était pas d'ailleurs à Matelon au mois d'octobre...
20:52 Il va falloir qu'Elisabeth Zavier la parole rapidement, sinon elle va me...
20:54 Vous défendez la politique du gouvernement, mais vous ne voulez pas...
20:57 Je suis un peu là pour ça, mais je vous laisse la parole.
21:00 Je finis juste ma phrase et je vous laisse la parole, M. Blévy.
21:02 Simplement pour dire que Gabriel Attal et le gouvernement
21:05 sont dans une démarche de concertation et de discussion.
21:09 Et c'est l'objet de ces premières mesures.
21:11 Donc on n'est pas dans un rapport de force.
21:13 Donc ne pas se tromper de combat.
21:15 L'objectif, c'est d'apporter des solutions concrètes.
21:17 Pas d'engager un rapport de force qui de toute façon sera néfaste.
21:20 Et pour le mouvement.
21:21 Concrète, c'est tellement ce que vous dites depuis 20 minutes.
21:23 Mais vous me donnez envie de donner la parole à Elisabeth.
21:25 - Mais quand je parle de la fiscalité du Génère, c'est très compliqué.
21:28 - Non mais d'accord, mais c'est le seul truc dont vous avez parlé.
21:30 - Vous êtes en boucle là-dessus.
21:32 - Mais parlons de l'égalisme aussi.
21:33 - Mais pardon, mais excusez-moi.
21:34 D'abord, depuis tout à l'heure, vous nous dites, vous nous redites et redites.
21:37 C'est ça la concertation et c'est pas le rapport de force.
21:40 Excusez-moi, toute l'histoire des luttes sociales,
21:42 qu'elles soient ouvrières ou paysannes dans ce pays, prouve le contraire.
21:45 C'est que on ne négocie pas.
21:47 Le gouvernement n'a pas négocié.
21:48 Si vous voulez, il n'a pas négocié avec des panneaux retournés.
21:51 À ma connaissance, comme bien le remarquait Thomas.
21:54 Mais surtout, il y a un problème.
21:55 Geoffroy a énoncé tout à l'heure très bien, très bien résumé,
21:59 la liste des grands griefs.
22:01 Mais là-dessus, vous ne pouvez pas apporter de solution
22:04 sans renier complètement votre vision du monde.
22:07 C'est-à-dire, vous ne pouvez pas dire demain, on est protectionniste
22:09 parce que ça fait 1000 ans.
22:11 Ah bon ?
22:12 - Bah si, c'est la préférence nationale dans les cantines.
22:14 - On peut être pour la liberté de commerce
22:15 et en même temps avoir une souveraineté alimentaire et agricole européenne.
22:19 Et ça fait partie des annonces aussi de Gabriel Attal.
22:22 Sur la réciprocité des normes et les clauses miroirs,
22:25 Gabriel Attal l'a annoncé, a inséré dans le cadre des traités de libre-échange.
22:28 Geoffroy, la solution, ce ne serait pas de sortir l'agriculture
22:31 des traités de libre-échange ?
22:32 Il y a une exception culturelle française.
22:34 On parlait de Pierre Ninet tout à l'heure.
22:35 Il est bien content, Pierre Ninet, je l'imagine,
22:37 de la préférence nationale en ce qui concerne le cinéma.
22:40 Est-ce qu'il ne faudrait pas faire la même chose
22:41 pour protéger nos agriculteurs ?
22:43 Évidemment, c'est ce qu'ils demandent tous.
22:44 On appelle ça maintenant l'exception agriculturelle.
22:47 Et à juste titre, si on veut sauver un fleuron,
22:50 en l'occurrence notre agriculture,
22:52 il faut faire comme on a fait avec le cinéma.
22:53 C'est drôle, d'ailleurs, ces artistes qui sont les seuls en France
22:56 à bénéficier d'une préférence nationale,
22:58 sur laquelle ils crachent en permanence.
22:59 Ils ne la veulent pas pour les autres.
23:00 Exactement, je trouve ça absolument fascinant.
23:02 Et je suis d'accord avec ce que vient de dire Elisabeth.
23:04 Allez plus loin.
23:05 Déjà, j'aimerais qu'on arrête d'applaudir le coup d'audace exceptionnel
23:09 d'annuler une taxe, d'annuler l'augmentation d'une taxe
23:11 qui était prévue jusqu'en 2008.
23:13 C'est juste que la situation va rester la même qu'avant.
23:15 Vous n'allez pas empirer la situation,
23:17 mais ce n'est pas non plus la même.
23:18 On a amélioré.
23:19 Pardon ?
23:20 On a amélioré, puisque justement maintenant,
23:21 il n'y a plus d'avance à faire par les paysans.
23:23 J'entends.
23:24 Sur le plan purement financier, à la fin, le bilan, si vous voulez,
23:27 ce n'est pas une critique.
23:28 Je trouve que ça vaut bien.
23:29 Le demander, c'est super.
23:30 Mais par contre, il va falloir changer de logiciel.
23:32 Et vous dites que ce n'est pas incompatible
23:33 le protectionnisme et la vision de l'Europe.
23:35 Non, ça s'appelle l'eau en même temps.
23:37 Et Emmanuel Macron a récemment fait une nouvelle déclaration d'amour
23:40 en même temps, qui selon lui, n'est pas une contradiction,
23:42 mais une double radicalité.
23:43 Moi, je suis désolé.
23:44 En fait, les choses sont blanches ou noires.
23:46 En l'occurrence, elles ne sont pas ça entre les deux.
23:48 On ne peut pas être protectionniste et pro-européen.
23:50 La pub.
23:51 Je remercie Thomas Bonnet.
23:52 Thomas, on vous retrouve à 22h.
23:53 C'est ça pour Soir Info ?
23:54 Absolument.
23:55 On sera avec un agriculteur qui monte à Paris d'ailleurs.
23:56 Exactement.
23:57 Vous reviendrez évidemment sur l'information de ce soir.
23:59 Le siège annoncé par la FNSEA de la capitale à partir de lundi 14h.
24:03 On se retrouve dans un instant.
24:04 On va parler de ces deux OQTF,
24:06 ces deux Arméniens sous OQTF qui ont été libérés
24:09 et qui se sont mis en cause évidemment dans cette voiture
24:12 qui a fauché et tué cette agricultrice de 36 ans
24:15 ainsi que sa petite fille de 12 ans.
24:16 A tout de suite.
24:17 Allez, de retour pour l'heure des pro-2.
24:24 Simon Guillain arrive juste à temps pour le rappel des titres.
24:26 Sinon, j'allais le faire sauter, comme on dit le rappel des titres.
24:28 A tout de suite.
24:29 A vous, Simon.
24:30 Mais je l'ai acheté à l'heure.
24:31 C'est donc l'information de cette soirée.
24:33 La FNSEA et les jeunes agriculteurs entameront lundi un siège de la capitale.
24:37 Un blocage de Paris qui commencera à 14h pour une durée indéterminée.
24:41 Tous les axes lourds menant à la capitale seront coupés par les agriculteurs.
24:45 Les images de cette agression avaient fait le tour des réseaux sociaux.
24:49 Le 19 juin dernier, à Bordeaux, un homme de 30 ans
24:51 avait agressé une grand-mère et sa petite-fille sur le pas de leur porte.
24:54 On apprend aujourd'hui que l'agresseur a été reconnu coupable
24:57 et condamné à deux ans de prison, dont un an avec sursis.
25:00 Peu après l'agression, il avait été interpellé
25:02 et interné dans un hôpital psychiatrique.
25:05 Et enfin, le Conseil de sécurité de l'ONU se réunira mercredi
25:08 pour se pencher sur la décision de la Cour internationale de justice
25:11 qui a appelé Israël à empêcher tout acte éventuel de génocide.
25:15 Saisie par l'Afrique du Sud, la plus haute juridiction de l'ONU
25:17 réclamait Israël des mesures immédiates.
25:20 Je suis arrivé au bout.
25:21 Heureusement que vous êtes sportif, parce que je vous sens un peu essoufflé.
25:24 C'était un petit peu compliqué, mais je suis content d'être arrivé au bout de ce journal.
25:27 Soyez à l'heure pour votre prochain JT qui est à 22h, c'est ça ?
25:29 Je serai là, absolument.
25:30 Très bien, allez, à tout à l'heure.
25:32 On va évidemment évoquer cette marche blanche.
25:36 Mardi, la France était endeuillée par la mort d'Alexandra, 36 ans,
25:41 et de sa petite fille Camille, de 12 ans, fauchée par une voiture,
25:46 tuée par cette voiture.
25:47 À leur bord, trois Arméniens sous obligation de quitter le territoire.
25:50 Deux de ces ressortissants, qui étaient les passagers,
25:53 ont été libérés du centre de rétention administrative dans lequel ils étaient placés.
25:57 On va y revenir dans un instant, mais d'abord,
25:59 on va revenir sur cette marche blanche avec Chloé Tarka.
26:03 Un hommage dans la dignité et le respect.
26:08 Le cortège s'était lancé du lycée agricole de Pamier,
26:11 où Camille aurait dû faire sa rentrée au mois de septembre.
26:14 Beaucoup de personnes présentes sur place, en solidarité,
26:17 après l'accident mortel ayant coûté la vie de l'éleveuse Alexandra et de sa fille.
26:22 On a beau le tourner dans tous les sens,
26:24 mais comment on peut perdre la vie dans ces circonstances pour des motifs pareils ?
26:30 Je suis profondément touché.
26:32 Par solidarité, je trouve que c'est quand même un moment important.
26:35 Donc voilà, on n'a pas fait toute la marche,
26:38 mais on tenait quand même à être présent, au moins pour les voir passer,
26:41 pour penser à ces personnes malheureusement décédées.
26:45 Alexandra avait fait le choix de rester la nuit sur place.
26:49 Discours d'hommage et recueillement.
26:52 Un programme qui a secoué les habitants de la commune,
26:54 mais aussi tout le milieu agricole.
26:56 Une énorme solidarité.
26:58 Le monde agricole, que ce soit dans le département ou dans d'autres départements,
27:02 c'est quand même une grande famille.
27:04 Nous avons tout mis en œuvre sur son exploitation, pour que son exploitation tourne.
27:08 Vous savez, Alexandra, c'était une combattante, une dynamique.
27:11 Elle ne vivait que pour le monde agricole.
27:13 Croyez-moi, elle ne vivait que pour ça.
27:16 De nationalité arménienne, les trois occupants de la voiture ayant percuté Alexandra et sa fille
27:20 étaient sous le coup d'une obligation de quitter le territoire français.
27:23 Le conducteur a été mis en examen.
27:25 Des mesures sont en cours pour organiser l'éloignement des deux passagers dans les meilleurs délais.
27:30 Alors le conducteur reste évidemment en détention provisoire.
27:34 Par contre, en ce qui concerne les passagers, qui étaient des passagères,
27:37 qui sont elles deux aussi sous obligation de quitter le territoire français,
27:40 je vous le disais, elles ont pu quitter librement le centre de rétention administratif par leurs propres moyens.
27:45 Par contre, elles ont aussitôt été placées à résidence.
27:49 Il y a des mesures d'assignation à résidence.
27:51 Je vous propose d'écouter les précisions de Célia Barotte, journaliste de Police Justice, AC News.
27:55 Ces trois individus de nationalité arménienne ont dans un premier temps été placés en garde à vue.
28:01 Le conducteur de 44 ans a été soumis à des tests de dépistage en matière d'alcoolémie et de stupéfiants.
28:07 Des tests qui se sont révélés négatifs.
28:09 Le conducteur a reconnu avoir contourné le dispositif spécial de sécurité qui condamnait l'accès à la route.
28:15 Et il a précisé ne pas s'être rendu compte à temps de la présence de la bâche noire qui recouvrait le mur de paille.
28:21 Les deux personnes non conductrices du véhicule ont ensuite été placées dans un centre de rétention administrative
28:28 en vue de leur éloignement du territoire national.
28:31 Mais selon la préfecture de La Riège, qui nous a indiqué cet après-midi,
28:35 elles sont sorties du CRA et des mesures sont en cours pour organiser leur éloignement dans les meilleurs délais.
28:41 Elles sont pour l'instant assignées à résidence.
28:45 Le conducteur, quant à lui, a été mis en examen des chefs d'homicides involontaires aggravés,
28:50 de blessures aggravées et de conduite d'un véhicule automobile sans assurance.
28:54 Il est actuellement placé en détention provisoire.
28:57 Ce matin, on a ouvert l'ordre des preuves avec cette information.
29:00 On était avec une agricultrice qui est aussi vice-présidente du deuxième syndicat d'agriculteurs.
29:06 Et elle n'a pas pu retenir ses larmes.
29:08 « Je suis terriblement émue d'avoir une pensée pour Alexandra et sa fille,
29:14 et pour tous mes collègues qui, depuis des années, n'arrivent pas à gérer ça.
29:19 C'est scandaleux ce qu'on vit au quotidien.
29:23 La douleur de mes collègues et ceux qui sont sur le terrain,
29:26 je suis désolée de commencer comme ça, mais ça me touche terriblement.
29:29 Et d'entendre que ces deux personnes sont relâchées, c'est pas juste. »
29:35 C'est pas juste, Amine El Khatmi.
29:38 « Non, mais on est dans un pays de fous. Enfin, pardon Gauthier Elbrecht d'être un peu trivial,
29:42 mais on est chez les fous. On parlait des panneaux à l'envers,
29:47 mais en fait, c'est un pays tout entier qui marche à l'envers,
29:50 qui en dépit du moindre commencement de bon sens,
29:54 et c'est comme ça partout, sur tous les sujets, dans tous les domaines.
29:58 Tout se délite, rien ne marche.
30:01 Cette question des OQTF, au-delà de ce sujet qui est dramatique,
30:06 évidemment, et que les Français ne peuvent pas comprendre,
30:10 ce sujet, il est la démonstration, la démonstration même,
30:15 d'un État impuissant à faire respecter ses règles,
30:18 qui se mêle du plus futile et du superflu, et qui enquiquine les gens,
30:23 et qui n'arrive pas à régler les problèmes réels et les problèmes structurels.
30:29 Lorsqu'Emmanuel Macron, pardon je ne veux pas polémiquer,
30:32 mais lorsqu'Emmanuel Macron arrive au pouvoir,
30:34 le taux d'exécution des OQTF est de 14%.
30:36 Il promet en 2019 de le porter à 100%.
30:39 Il est descendu à 7%.
30:42 Mais comment les gens peuvent comprendre,
30:44 quand ils dépassent la limitation de vitesse de 10 km/h,
30:48 ils ont des courriers de huissiers, on leur réclame de l'argent tout de suite,
30:51 et s'ils ne donnent pas l'argent, on saisit leur compte en banque,
30:54 et des gens à qui on demande de quitter le territoire,
30:57 ne quittent pas le territoire, et en plus se comportent
30:59 comme se comportent ces Arméniens dans la région.
31:02 Mais c'est insupportable.
31:05 Et vous avez des gens, des politiques, depuis hier,
31:07 qui vous expliquent, ne soyez pas populistes, ne faites pas de démagogie,
31:11 il faut respecter l'État de droit, mais si c'est ça l'État de droit,
31:14 en fait il faut changer l'État de droit,
31:16 parce que sinon les Français vont finir par changer de gouvernant.
31:19 Martin Garagnon, pourquoi en 2019,
31:21 Emmanuel Macron a fait cette fausse promesse d'atteindre 100% des OQTF,
31:24 on est à 7% ?
31:26 Il n'y a pas de fausse promesse.
31:28 Ah si, il y a une fausse promesse.
31:29 Quand vous promettez 100% en 2019, et qu'en 2024 vous êtes à 7%,
31:32 si, ça s'appelle une fausse promesse, pour ne pas dire un mensonge.
31:35 Mais je voulais rester poli.
31:36 Il avait promis que ce serait le cas en 2022.
31:38 Votre propos, si c'est de dire qu'il a fait une promesse à une époque
31:42 en pensant qu'il ne la tiendrait pas, ce n'est pas le cas.
31:45 Elle a été renouvelée cette promesse, par Olivier Véran
31:47 quand il était porte-parole du gouvernement, et par Gérald Darmanin.
31:49 Ils ne le disent plus aujourd'hui, mais elle a été renouvelée
31:50 il n'y a pas si longtemps que ça.
31:52 Il y a un nouveau loi qui a été voté il y a peu, dont un des objectifs...
31:55 Qui ne va rien changer.
31:56 Ça c'est votre analyse.
31:57 Sur les OQTF, ça ne va rien changer.
31:58 Il y a quand même quelques mesures qui n'ont pas été revues
32:00 par le Conseil constitutionnel, et qui règlent en partie la question des OQTF.
32:04 Oui, les mineurs ne peuvent plus être en centre de rétention administrative,
32:07 ce qui est encore pire, donc ça veut dire que les famines
32:09 ne pourront plus être expulsées.
32:10 Alors, on va pas entrer dans la technique, mais il y a aussi d'autres points...
32:13 Donc ça veut dire que le taux d'exécution des OQTF va baisser ?
32:17 Excusez-moi, je vous coupe la parole, excusez-moi,
32:21 ça commence à devenir... C'est un peu pénible.
32:23 Vous nous dites "là on va pas rentrer dans les détails"
32:26 Si c'est pour que dès que je rentre dans un détail, vous me coupez la parole,
32:29 parce que je suis trop long, c'est compliqué.
32:31 Vous pouvez vous exprimer, mais il faut quand même souffrer quand même
32:34 qu'on vous réponde.
32:35 Bien entendu, vous n'allez faire croire à personne d'aucune façon
32:39 que quand Emmanuel Macron dit "je vais passer de 5% ou de 7% à 100%",
32:44 il y croit !
32:45 Je veux dire, personne ne peut envisager ça, sinon...
32:47 Vous savez combien même ? On sera à 60% !
32:49 Oui, on est à 7 !
32:51 Ou alors il aurait fallu que des moyens visibles et militaires
32:56 soient mis en œuvre le lendemain, et qu'ils disent "voilà,
32:59 on construit des centres de rétention administrative, etc."
33:03 Non mais, ça vous ne pouvez pas nous convaincre du contraire !
33:07 Il a raison, maintenant, sur cet accident, là, il faut quand même rappeler
33:11 que c'est un accident, c'est pour ça que c'est pas le même cas que Lola...
33:15 Non, mais si ces OQTF...
33:17 S'ils n'avaient pas été là...
33:19 C'est ce que dit Claire, il y a eu des violés...
33:21 Je voudrais dire un mot sur le monde paysan qu'on a vu là,
33:24 parce que ça m'a fait penser à l'expression de George Orwell
33:26 qui parle de "common decency", c'est-à-dire, vous voyez un monde
33:29 qui n'est pas non plus en train de tout casser, de tout brûler,
33:32 on voit aussi ça d'ailleurs dans le monde ouvrier, si vous voulez,
33:35 et je trouve que c'est quand même quelque chose qui se perd
33:38 dans les rapports sociaux, cette solidarité, cette dame ce matin,
33:42 voilà, je voulais saluer cela, là-dessus, on peut certainement
33:45 au moins se retrouver.
33:46 Je crois. Cette loi sur les OQTF ne va rien changer,
33:48 elle a été promulguée hier depuis l'Inde, où Emmanuel Macron
33:52 est en déplacement, on aura toujours, demain, à la fin de son quinquennat,
33:55 aussi peu d'OQTF réalisés alors qu'il avait promis tout le contraire
33:58 il y a quelques années.
33:59 Je me souviens très bien du contexte de cette promesse,
34:01 c'est en 2019, en effet, il a dit ça à Louis de Ragnel,
34:04 dans Valores Actuelles, qu'il interjouvait sur le sujet,
34:06 je pense qu'au moment où moi j'avais écouté l'échange,
34:09 donc je me souviens très bien de l'ambiance,
34:11 je pense qu'il découvre le problème en discutant avec Louis de Ragnel,
34:13 et qui finit par lui expliquer que, comment dire, il ne le découvre pas,
34:17 mais il rentre dans le détail, la discussion est très technique,
34:20 et à un moment donné, il est un peu poussé dans ses retranchements,
34:22 et Louis lui dit "Vous vous rendez compte qu'on a un taux d'exécution familique,
34:26 c'est quoi votre objectif ?" et il répond un peu bravache,
34:28 c'est une réaction de fierté, il dit "C'est 100% parce que ça devrait être 100%".
34:31 Voilà exactement le contexte dans lequel, mais s'il avait voulu tenir cette promesse,
34:34 et je pense qu'il n'a pas voulu la tenir, il fallait changer,
34:36 c'est exactement pareil qu'avec les agriculteurs, il fallait changer le cadre.
34:39 Il fallait rompre avec des dogmes qui sont pour Emmanuel Macron,
34:42 des dogmes indépassables, donc il n'a pas voulu le faire,
34:46 et j'ajoute au sujet de cette loi, ce qui est très amusant,
34:49 c'est qu'on nous a vendu cette loi qui est décrite comme une loi d'extrême droite
34:52 par l'extrême gauche, on nous a vendu Gérald Darmanin...
34:54 Il n'y a plus rien dedans, ça y est, ils peuvent arrêter avec cet anathème,
34:56 il n'y a plus rien dedans.
34:57 Et je vais même donner précisément un exemple sur les OQTF,
35:01 Gérald Darmanin dit "C'est génial parce qu'avant on avait 12 recours possibles
35:04 pour exécuter nos OQTF, maintenant il n'y en a plus que 4".
35:06 Et en l'interviewant pour le JDD très récemment, je lui dis "En fait,
35:09 on est d'accord pour dire que vous n'avez pas supprimé de recours,
35:11 vous avez regroupé dans 4 catégories les 12 recours qui existaient avant".
35:14 Il me dit "Oui, c'est exactement ça, ça va nous faire gagner du temps".
35:17 Alors Amine, je vous donne la parole dans un instant,
35:19 ce que vous dites est hallucinant.
35:21 C'est incroyable.
35:23 Je vous donne la parole dans un instant,
35:25 mais alors la préfecture promet d'expulser très rapidement ces deux personnes
35:30 sous OQTF puisque le conducteur est en détention provisoire, on verra.
35:35 Je rappelle qu'à chaque fois on nous sort les laissés-passer consulaires
35:38 pour nous expliquer qu'on est à 7%, il n'y a pas de problème de laissés-passer consulaires.
35:41 Avec l'Arménie ? Il y en a peut-être avec les pays du Maghreb, il n'y en a pas avec l'Arménie.
35:44 Et surtout, la décision de ce juge des libertés et de la détention,
35:48 visiblement plus portée sur les libertés que sur la détention,
35:50 a été de dire qu'il fallait prendre en compte la situation familiale
35:54 et l'intérêt des enfants, probablement de ces femmes sous OQTF.
35:58 Est-ce que, on en parlait ce matin dans l'ordre des prouves,
36:01 on s'en est compte, l'intérêt de la famille qui a été décimée,
36:05 décimée par, il reste le papa et une autre petite fille, par ce véhicule mardi ?
36:12 C'est ce que je vous dis Gauthier Elbrecht, c'est qu'on marche sur la tête.
36:15 La phrase d'Elisabeth m'a marqué quand elle a dit,
36:19 vous avez dit "oui c'est un accident de la route,
36:22 mais s'il n'avait pas été là, il ne se serait pas produit".
36:24 Ça m'a fait penser, Elisabeth, à la phrase de Claire.
36:27 Vous savez la jeune fille violée par un OQTF,
36:30 qui a dit "évidemment j'ai été violée, c'est horrible,
36:33 mais s'il n'avait pas été là, ça ne serait pas arrivé".
36:37 Et en fait c'est ça le drame.
36:39 Il a commis deux agressions dans la même journée.
36:41 Mais bien sûr, et le drame c'est que ça se reproduit,
36:45 c'est des profils qui reviennent dans l'actualité.
36:49 Et pardon, sur la loi, encore une fois, on nous explique que cette loi,
36:53 Geoffroy l'a dit, c'est une loi d'extrême droite, etc.
36:56 Précisément sur le sujet des OQTF, c'est un recul,
36:59 puisque je répète que les mineurs ne seront plus placés
37:03 en centre de rétention administrative.
37:06 Et donc c'est déjà le cas pour ce qu'on appelle les mineurs non-accompagnés.
37:09 Les mineurs isolés ne peuvent pas être placés en centre de rétention administrative.
37:13 Et donc dans la réalité, c'est qu'ils ne sont pas expulsables.
37:16 Maintenant, les mineurs qui ont une famille,
37:18 on ne les placera pas en centre de rétention administrative.
37:20 Et donc la famille ne sera pas en centre de rétention administrative.
37:23 Donc je suis prêt à parier que le taux d'exécution des OQTF,
37:27 qui est de 7% aujourd'hui, va encore baisser.
37:29 On en reparlera dans quelques années.
37:31 - Surtout qu'il n'y aura pas d'OQTF en réalité.
37:33 Et ça veut dire que si vous avez un enfant mineur,
37:36 c'est un droit d'entrée, en quelque sorte.
37:38 - Vous restez.
37:39 - C'est un droit d'entrée pour toute la famille.
37:42 Mais en fait, c'est toujours la même chose.
37:44 On a un droit, si vous voulez, qui a décidé une fois pour toutes
37:47 que la chose merveilleuse dans le monde,
37:49 c'était de protéger des droits individuels
37:51 contre les droits d'une collectivité.
37:53 Parce que les collectivités aussi ont des droits en tant que tels.
37:56 Nous avons le droit de contrôler normalement nos frontières.
37:59 Eh bien non, ce droit nous est dénié
38:01 parce qu'il ne faut absolument jamais n'attenter
38:05 en quoi que ce soit au droit des individus.
38:07 Fussent-ils eux-mêmes dans l'illégalité ?
38:09 - J'allais dire, à chaque fois qu'il y a un fait divers
38:12 qui implique quelqu'un sous OQTF,
38:14 je trouve qu'on connaît le cadre, on connaît la situation générale,
38:17 mais on apprend des choses à chaque fois.
38:19 En l'espèce, dans le cas de ces deux Arméniens
38:21 qui ont tué cette maman et sa fille,
38:23 hier, Éric Coquerel disait à l'occasion d'une manifestation
38:26 contre la loi immigration, il disait
38:28 "En France, les migrants sont pourchassés".
38:30 Et vous réalisez que la réalité, c'est qu'ils ne sont pas pourchassés,
38:33 mais en plus de ça, ils organisent en toute impunité,
38:36 avec manifestement la peur du gendarme qui n'est pas hyper présente,
38:39 des trafics qui leur permettent de faire l'aller-retour,
38:42 de traverser le pays, d'aller dans un autre pays, d'en revenir.
38:45 - La visibilité, c'est un trajet vers Andorre.
38:47 - On est d'accord, oui. C'est pour ça que je me suis dit
38:49 "Mais c'est incroyable, ils sont sous l'OQTF,
38:51 en théorie, vous vous faites un peu discret,
38:53 vous essayez pas de croiser trop la police".
38:55 Non, non, pas du tout, ils font des trafics.
38:57 - Juste un point pour répondre là-dessus,
38:59 parce que vous m'obligez à avoir le mauvais rôle,
39:01 ce que je vais endosser avec plaisir,
39:03 mais je ne vous le souhaite pas, demain,
39:05 vous avez un accident en tant que passager,
39:07 le responsable, c'est celui qui tient le volant.
39:09 - Mais on parle des OQTF.
39:11 - Oui, mais là, vous faites de la polémique sur un drame.
39:13 C'est-à-dire qu'il y a eu d'autres accidents,
39:15 il y a eu des morts ailleurs ?
39:17 - Non, non, mais il y a eu des blessés,
39:19 il y a eu d'autres accidents de la circulation
39:21 suite au blocage, etc.
39:23 Là, ce que vous dites...
39:25 - Mais là, on parle du centre de rétention administrative.
39:27 - Oui, mais moi, je partage l'émotion.
39:29 - Les deux personnes sous obligation de quitter le territoire
39:31 sortent d'un centre de rétention administrative.
39:33 - Je fais juste un point de droit extrêmement court.
39:35 Les deux femmes qui ont été les passagères de la voiture,
39:37 le conducteur est en détention.
39:39 Les deux femmes, elles ne sont pas coupables d'accident.
39:41 - Mais elles sont toujours sous l'OQTF !
39:43 - Elles n'étaient pas en détention provisoire,
39:45 elles étaient en centre de rétention administrative.
39:47 On ne dit pas qu'elles sont de prison, on dit qu'elles sont de CRA.
39:49 Elles étaient en situation illégale.
39:51 Elles vont être expulsées. On attend de voir.
39:53 - Mais demain, vous avez un accident en tant que passager,
39:55 ce n'est pas vous le responsable de l'accident.
39:57 - Mais on n'a jamais été au Canada !
39:59 - On parle des OQTF et du CRA.
40:01 - Elles sont toujours sous OQTF, bien qu'elles ne soient pas responsables de cet accident.
40:03 - Il reste...
40:05 - Je préfère que vous laissiez passer.
40:07 - Vous ne laissez rien passer du tout,
40:09 puisque ce n'est pas du tout ce qu'on a dit.
40:11 - Je vous laisse un peu plus de 10 minutes.
40:13 Je sais que c'est un sujet que vous suivez depuis longtemps.
40:15 Geoffroy, il y a deux actualités sur Complément d'Enquête.
40:17 Ils ont fait un portrait sur Jordan Bardella.
40:19 Très objectivement, il n'y avait rien dedans.
40:21 Moi, j'ai trouvé qu'il était en plus plutôt flatteur pour Jordan Bardella,
40:23 parce qu'il est toute une partie sur son ascension.
40:25 - Il n'y avait pas rien, il y avait une fake news incroyable.
40:27 - Un compte Twitter, oui,
40:29 avec le monsieur qui est revenu le lendemain.
40:31 - Le seul...
40:33 - Je donne juste l'information.
40:35 Maintenant, les portraits politiques, c'est terminé pour les européennes.
40:37 C'était juste pour Jordan Bardella.
40:39 Alors, évidemment, Jordan Bardella, il dit,
40:41 après avoir diffusé un portrait à charge contre moi,
40:43 Complément d'Enquête est appelé à une pause à l'approche des européennes.
40:45 C'est justement pour ça qu'il s'étonnait
40:47 que ce Complément d'Enquête soit diffusé à cette période-là,
40:49 parce qu'il devait être diffusé l'année dernière.
40:51 Une pause juste avant la diffusion des émissions sur Gabriel Attal,
40:53 Rachid Adati et Alexis Colère.
40:55 Quelle coïncidence. Et puis, je vous donne la parole tout de suite,
40:57 mais juste pour vous dire, on ne va peut-être pas l'entendre
40:59 parce qu'on n'a pas le temps, mais l'avocat de Yann Moix
41:01 a redit hier chez Cyril Hanouna
41:05 que les propos obscènes de Gérard Depardieu
41:07 ne concernaient pas la petite fille sur le cheval.
41:09 Affaire à suivre, mais vous suivez le dossier depuis un moment.
41:11 Vous avez la parole.
41:13 Il faut que je réponde à ça.
41:15 Écoutez, depuis le début, certains s'en souviennent peut-être,
41:17 il y a un doute sur le montage de ces images.
41:19 Les images sont montées et on est très nombreux,
41:21 c'est mon cas, le président de la République également,
41:23 et beaucoup de journalistes qui ont suivi cette affaire,
41:25 à dire qu'on aimerait bien voir les images,
41:27 les images originelles, c'est-à-dire la version non trafiquée,
41:29 pour vérifier s'ils parlent bien d'une fillette,
41:31 parce que toute la polémique a reposé là-dessus.
41:33 Et non d'une autre femme qui serait dans le manège avec les chevaux.
41:35 Et il se trouve que France Télévisions a endormi son monde
41:37 en faisant constater par un huissier,
41:39 en disant que l'huissier a constaté qu'il y a bien une fillette
41:41 sur les images, sans dire si elle était seule ou pas.
41:43 Donc la justification était "on ne peut plus", bizarre.
41:45 Et grâce au travail, parce que c'est la justice
41:47 qui va récupérer maintenant ces rushs dans le cadre d'une plante,
41:49 on va savoir si France Télévisions a menti.
41:51 Je vous annonce, s'ils ont menti pour se protéger
41:53 dans le cadre de cette histoire, c'est un scandale.
41:55 Et je vous annonce, si vous avez été à l'hôpital,
41:57 vous avez été à l'hôpital, vous avez eu une plainte,
41:59 on va savoir si France Télévisions a menti.
42:01 Je vous annonce, s'ils ont menti pour se protéger
42:03 dans le cadre de cette histoire, c'est un scandale énorme
42:05 pour l'audiovisuel public, et je pense que beaucoup,
42:07 beaucoup de têtes vont tomber.
42:09 - Elisabeth ?
42:11 - Elle devrait déjà tomber, parce que ce qu'on voit
42:13 à l'occasion de ces deux affaires, qui sont très différentes,
42:15 c'est qu'on utilise l'argent des Français
42:17 pour se payer des gens qu'on n'aime pas.
42:19 Et vous l'avez dit pour Jordan Bardella,
42:21 c'est absolument extraordinaire.
42:23 On a eu d'ailleurs des citations des responsables
42:25 de France Télévisions qui disaient
42:27 "Ah non, il faut absolument que ça sorte maintenant !"
42:29 Alors il ne fallait pas que ce soit trop tôt,
42:31 parce qu'il fallait que ça lui nuise pour les Européennes.
42:33 Et là, si vous voulez, je ne peux pas m'empêcher
42:37 en plus de les entendre brailler contre CNews
42:41 du matin au soir, si vous voulez,
42:43 mais je suis horrifiée par ces méthodes
42:45 et par le fait qu'on accepte tous,
42:47 parce qu'en réalité, on le sait.
42:49 Et j'en veux beaucoup aux politiques,
42:51 y compris de droite, de ne jamais se battre là-dessus.
42:53 Amine, en 20 secondes ?
42:55 Oui, mais encore une fois, votre étonnement m'étonne.
42:59 Vous semblez s'y jouer.
43:01 Je l'ai tapé !
43:03 Je sais jouer l'étonnement !
43:05 On découvre, c'est comme l'histoire de la journaliste
43:07 qui dit "Moi, les témoignages qui ne vont pas
43:09 dans le sens de Mediapart, je ne les prends pas."
43:11 Bon, il penche sévèrement d'un côté
43:15 plutôt que de l'autre, on le sait.
43:17 Ce témoignage, il était dans le JDD,
43:19 le JDD retour en kiosque demain.
43:21 Pourquoi vous allez le titrer ?
43:23 On va titrer sur les agriculteurs, mais on a aussi le palmarès annuel
43:25 des villes et villages où il fait bon vivre.
43:27 Si vous voulez savoir si votre ville ou votre village
43:29 est bien classée, je vous donne un nom.
43:31 La ville, c'est Angers, première.
43:33 Et le village, c'est Guétari, dans le Pays Basque.
43:35 C'est pas Paris !
43:37 On termine en montrant le dernier livre d'Aminel Katsmi.
43:41 Merci Gauthier Lebret.
43:43 "Cynisme, dérive et trahison."
43:45 Si un jour, complément d'enquête m'appelle sur vous,
43:47 je ne témoignerai pas.
43:49 Je vous le promets.
43:51 On ne sait jamais.
43:53 Moi oui !
43:55 Moi et ma mamie !
43:57 Si je ne vous donne pas suffisamment la parole.
43:59 Merci à tous les 4.
44:01 Merci à Thomas Leroy qui m'a accompagné toute cette journée.
44:03 On se retrouve demain matin pour l'heure des pros.
44:05 Geoffroy Lejeune, vous allez être content.
44:07 Et Yotte Deval, dans un instant, puisque vous serez tous les deux
44:09 face à Philippe Devilliers.
44:11 Excellente soirée sur CNews et à 22h.
44:13 Vous avez rendez-vous avec mon camarade du service politique,
44:15 Thomas Bonnet. Très belle soirée.
44:17 ♪ ♪ ♪