• il y a 9 mois
A l’occasion du cinquième anniversaire du collectif #StOpE, Version Femina est allée à la rencontre d’Anne-Laure Thomas, directrice diversité et inclusion de L’Oréal, et d’Aurore Bergé, Ministre chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les Discriminations. Elles nous dressent un état du lieu du sexisme en entreprise.
Transcription
00:00 Le sexisme dit ordinaire en entreprise, ce sont tous ces gestes, tous ces propos, tous
00:08 ces comportements qui sont liés à des stéréotypes de genre.
00:10 Ils sont conscients ou inconscients.
00:12 Et 8 femmes sur 10 en 2023 sont victimes de sexisme ordinaire en entreprise.
00:18 Et pourquoi je souligne ce chiffre ? Parce que c'est un effet délétère sur les carrières
00:21 professionnelles des femmes.
00:22 93% des femmes le disent, d'où l'importance de travailler et d'éradiquer ce sexisme.
00:28 Le sexisme n'appartient pas au passé.
00:30 C'est ça la principale caractéristique.
00:31 Je suis d'une génération qui considérait que le sexisme c'était plutôt nos parents,
00:36 nos grands-parents.
00:37 Et que dans notre génération, le sexisme n'avait plus sa place.
00:40 Malheureusement, et c'est le rapport du HCE qui le démontre, là où il y a aujourd'hui
00:43 le plus de sexisme, là où les stéréotypes ont la vie la plus dure, c'est dans la tranche
00:48 d'âge des 25-34 ans.
00:49 Donc ça veut dire qu'on a sans doute loupé une marche.
00:51 Il va falloir continuer ce combat et cette mobilisation parce que si on n'arrive pas
00:55 à réduire le sexisme, ça veut dire des inégalités qui persistent, des discriminations, et ça
00:59 veut dire une forme d'acceptation de la violence dans la société.
01:01 Alors le Collectif TOP, c'est un collectif d'entreprises, d'organisations, mais également
01:07 d'écoles, post-bac, universités, qui s'associent pour travailler ensemble et partager les bonnes
01:12 pratiques sur le sexisme ordinaire pour le faire disparaître.
01:16 Il y a 5 ans, nous étions 4 à l'initiative, 30 entreprises qui ont signé, qui se sont
01:21 engagées.
01:22 Aujourd'hui, ce sont 270 entreprises qui sont à nos côtés pour travailler, pour
01:28 partager les pratiques, pour former, informer, sensibiliser et afficher le principe de tolérance
01:32 zéro dans toutes nos organisations.
01:34 Ce collectif, c'est à peu près 5 millions de personnes.
01:36 On a formé plus de 35 000 personnes.
01:39 Alors sur le sexisme dit ordinaire en entreprise, encore une fois, c'est difficile à identifier,
01:44 ça peut être difficile et c'est pour ça qu'on travaille beaucoup à l'information
01:47 et à la sensibilisation parce que ça peut être des propos, des phrases, comme "elle
01:51 est encore enceinte, elle les enchaîne" ou "ah bon, c'est toi qui vas chercher des
01:54 enfants à l'école, c'est pas ta femme" ou alors "elle est pas mal pour son âge".
01:59 Tout ça, ce sont des propos sexistes.
02:01 Les blagues aussi, que ce soit les blagues sur les blondes, les blagues sur les soldes,
02:05 tout ça, c'est sexiste.
02:06 Tous ces comportements en réunion, le fait de couper systématiquement la parole à une
02:10 femme, le fait de reprendre ce qu'une femme a dit, ce sont des comportements sexistes.
02:15 Alors, il y a énormément de choses à faire pour essayer de faire reculer le sexisme.
02:19 D'abord, je pense qu'il faut le nommer, il faut l'identifier et on a tous un rôle
02:23 à jouer.
02:24 Les personnes qui sont victimes de sexisme, mais également les témoins.
02:27 Il faut faire remarquer que la phrase ou que le comportement est sexiste.
02:30 Il faut faire de la pédagogie, c'est essentiel.
02:33 Et ce qu'on attend des entreprises, toutes et tous signataires du collectif STOP, c'est
02:37 de pratiquer une tolérance zéro, de l'afficher cette tolérance zéro, de la pratiquer pour
02:42 pouvoir avancer.
02:43 [Musique]

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