La bande de "Julie jusqu'à minuit" réagit à la discrétion du président du comité stratégique des centres E.Leclerc depuis le début de la mobilisation des agriculteurs
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00:00 Une question, où est passé Michel-Edouard Leclerc ? Les agriculteurs, on le sait, qui accusent les distributeurs de privilégier des produits fabriqués ailleurs en Europe plutôt qu'en France pour bénéficier de prix moins chers.
00:12 Les actions se multiplient, on a de nouvelles images. Ce soir, ça s'est passé à Bocaire devant la plateforme logistique de Lidl.
00:19 Une dizaine d'hommes cagoulés venus de Nîmes avec des tracteurs, voilà, vous les voyez ces images. Et il y a une figure, effectivement, qui est généralement plutôt présente dans les médias, Michel-Edouard Leclerc, qu'on voit et qu'on entend un peu moins en ce moment.
00:35 Oui, ce n'est pas son moment, mais il ne s'agit pas de faire aussi du populisme. Je me suis intéressé à la structure des prix. On n'a pas un problème de prix dans notre pays.
00:48 Ou plutôt, on a le problème de prix à la hausse, puisque les produits alimentaires sont plutôt plus chers en France, et en particulier pour la viande, où les prix aux consommateurs sont environ 30 % plus chers.
01:00 Donc les grandes surfaces qui structurent notre pays, on est un pays de grandes surfaces, n'écrasent pas les prix.
01:06 Ensuite, quand on regarde les marges des grandes surfaces, alors il peut y avoir des écarts, c'est toujours des moyennes qu'il convient de regarder, c'est environ 2 %, la marge des grandes surfaces, la marge nette.
01:22 Donc il n'y a rien d'indécent dans ces chiffres. Non, le véritable problème du revenu des agriculteurs, on en a parlé pendant toute cette émission, ce n'est pas qu'il y ait des prix à la vente qui soient médiocres, ils sont plutôt plus élevés.
01:36 C'est un problème de coût. C'est un problème qu'il y a des charges sociales, des charges fiscales, des charges environnementales.
01:44 Quand dans la production aux d'œufs, on a changé deux fois en disant les normes de production d'œufs, on a même des investissements...
01:52 - Mais ce n'est pas aussi les distributeurs qui font parfois des bénéfices sur le dos des agriculteurs ?
01:55 - Dans tous les systèmes, il y a des gens qui... Voilà, on sait très bien que dans les normes d'égalim, on en parlait aussi tout à l'heure, la reconstitution des coûts, des coûts annexes par rapport à la matière première.
02:08 Il y a trois façons de respecter la loi Egalim, soit de faire un détail des coûts, soit de faire un coût global, soit de confier à un expert comptable, à un expert, la reconstitution des coûts annexes par rapport aux matières premières.
02:23 Et que là-dedans, il y a des choses qui se sont glissées, c'est compliqué. Ça fait aussi de la paperasse dont on a parlé.
02:30 Et puis ce recours aux grossistes, aux plateformes de grossistes pour Édouard Leclerc, et pour Auchan, et pour Carrefour, et pour tout l'ensemble.
02:43 Mais le problème, c'est qu'il y a un prix de vente aux consommateurs qui devrait refléter, qui devrait permettre à l'agriculteur français de vivre, et c'est parce qu'on lui tire le tapis sous les pieds avant.
02:59 Les distributeurs ne sont pas responsables, selon vous, Nicolas Dupont-Aignan, de ce qui se passe ?
03:04 Je pense que Roselyne Bachelot a dit à peu près ce qui se passe. Il y a sans doute des abus, mais la vraie réponse aussi, il y a beaucoup d'agriculteurs qui s'en sortent, j'en ai visité beaucoup, en faisant de la vente directe ou avec des circuits courts.
03:18 Mais là aussi, c'est un parcours du combattant. Quand j'étais maire de ma ville, on avait des exploitants maraîchers juste à côté.
03:23 J'ai voulu pour les cantines qu'on ait les carottes, les pommes de terre qui étaient fabriquées, qui étaient produits cultivés à 10 km.
03:30 J'ai immédiatement eu la préfecture qui, à l'appel d'offres, m'a interdit de le faire parce que ce n'était pas concurrentiel, parce que c'était un régime de faveur.
03:39 J'étais accusé comme si j'allais faire un sacrilège. J'ai arrêté. Or, il y a quantité de circuits, notamment la commande publique. On devrait acheter français.
03:48 Vous allez aux États-Unis, vous allez dans quantité, dans trois, ils achètent. Ils font un patriotisme.
03:53 Donc vous appelez les français ?
03:55 Non, j'appelle une commande publique. Quand il y a une commande publique, on a des marges de négociation. On a des marges de négociation.
04:01 Et il faut quand même que la restauration collective ait un réflexe un peu plus civique et un peu plus patriote. Parce que ça, on peut le faire.
04:08 Ce n'est pas vrai qu'on ne peut pas le faire. Et on peut jouer sur le prix.
04:10 Est-ce que vous lancez un appel aux français aussi ? Il faut peut-être que vous mettiez un euro ou deux pour rester français.
04:18 Oui, mais les prix ont augmenté 20%. Donc le porte-monnaie des français, il est complètement vide.
04:21 En revanche, la restauration collective, il y en a beaucoup qui se sucrent au passage.
04:26 Des grandes sociétés de restauration collective. Et je suis convaincu que les communes, on le voit bien, moi j'essaie de le faire, on peut le faire.
04:32 Mais ça veut dire que les règles de la concurrence sont un peu tordues. Et là, on vous fait référence.
04:37 Marché européen, marché ceci, marché cela. Et là aussi, on revient toujours au mal français.
04:42 La bureaucratie, la bureaucratie des gens qui n'ont plus de pouvoir et qui contrôlent tous les détails. Ça leur donne un rôle.
04:48 Mais Roselyne vient de pointer un point fondamental que tous les économistes agricoles reconnaissent.
04:56 On a un problème de coût de production. Notre agriculture s'effondre parce qu'elle n'est pas compétitive.
05:02 Je vous disais tout à l'heure qu'on n'a plus d'entreprises de transformation, plus d'usines.
05:05 On a des patates mais pas les usines pour faire les chips. Elles partent.
05:08 Et on a effectivement des prix très élevés à l'achat. Il ne s'agit pas de dire on va réguler et encadrer, forcer les gens à acheter un prix.
05:17 Mais parce qu'il y a une concurrence déloyale, madame. Quand vous avez du poulet carré du Crane...
05:19 Mais pas simplement. Mais c'est pas la concurrence qui fait monter les prix français.
05:23 Non, c'est la concurrence déloyale qui fait baisser les prix des inventions.
05:27 Mais imaginons qu'il n'y ait plus de concurrence. Ça ne fera pas baisser les prix français. Les gens ne peuvent pas le payer.
05:34 Il faut jouer sur les deux. Il faut baisser les charges mais il faut aussi arrêter la concurrence déloyale.
05:38 Mais ne mélangez pas les deux sujets parce qu'on ne comprend plus rien. Ça fait écran de fumée.
05:44 Ils sont pris en tenaille. Enfin, c'est pas compliqué à comprendre. Ils sont pris en tenaille. Il faut jouer sur les deux.
05:49 Il n'y a pas que la grande distribution. Il y a aussi les agro-industriels. Et là, pour le coup, quand vous prenez par exemple Lactalis...
05:55 Alors les marques ne sont pas beaucoup...
05:57 Vous pouvez prendre un exemple. Il y a toujours un exemple qui fait mentir la moyenne.
06:01 Non, non. Le groupe Avril et Lactalis, c'est des gros groupes. Et ils structurent aussi les prix français.
06:07 Le tissu industriel français, ce n'est pas juste Lactalis.
06:11 Et ils souffrent d'entreprises trop petites qui n'arrivent pas justement à supporter la concurrence.
06:17 Mais si ! C'est la réalité économique.
06:21 Nicolas Dupont est chambre d'agriculture. Après, on peut dire que c'est la faute à Lactalis. On n'ira pas bien loin.
06:25 C'est vrai. Lactalis a des comportements anormaux. Mais ce n'est pas avec ça qu'on avancera.
06:30 Si on avancera les abus de Lactalis à l'égard des producteurs de lait, je peux vous dire, ils sont inimaginables.
06:37 Et d'ailleurs, ceux qui sont organisés en organisation de marché, comme le Comté,
06:42 qui vendent leur lait à 50 centimes ou un peu plus et ont une organisation de marché en coopérative,
06:47 qui sont restés les pieds sur terre, marchent beaucoup mieux.
06:50 En revanche, vous avez certaines coopératives qui sont devenues des marchands de soupes et qui exploitent des agriculteurs.
06:56 Donc, il y a un moment où la valeur ajoutée ne va pas à la base. Elle est captée par des actionnaires.
07:02 Et il y a un moment où il faut aussi redire stop. Vous avez un ensemble de facteurs. Il n'y a pas tout blanc, tout noir.
07:07 Mais c'est l'ensemble qui fait qu'aujourd'hui, c'est l'explosion. Il faut traiter chaque élément du problème.
07:13 Le chiffre d'affaires brut des agriculteurs est convenable. C'est les charges qui sont insupportables.
07:17 Pas seulement, Roselyne. Il y a les deux.