• il y a 10 mois

Category

🗞
News
Transcription
00:00 C'est avec nous, vous pouvez discuter dès maintenant, 0476 46 45 45.
00:05 Les agriculteurs doivent-ils poursuivre leur mouvement ou est-ce que maintenant pour vous ça suffit ?
00:09 Voilà la question que l'on vous pose.
00:11 Vous pouvez passer sur la page Facebook, mais le mieux c'est de nous appeler pour intervenir en direct
00:14 et pourquoi pas pour en discuter avec notre invité Julien Balidas.
00:17 Oui, notre invité c'est Jérôme Crozat, le président de la FDSEA en Isère.
00:20 Bonjour Jérôme Crozat.
00:22 Bonjour.
00:24 Jérôme Crozat, est-ce que vous êtes avec nous ou pas ?
00:27 Vous êtes avec nous ou pas ?
00:30 Je pense qu'il doit nous entendre s'il flotte.
00:32 Bon en attendant de voir Jérôme, on va récupérer Isabelle qui nous appelle de Courtenay
00:38 justement pour recueillir son point de vue, son avis.
00:40 Bonjour Isabelle.
00:41 Bonjour monsieur, bonjour à tous.
00:43 Isabelle justement, alors vous allez me donner la tendance,
00:46 mais la question qu'on me posait c'est est-ce que après les annonces de Gabriel Attal,
00:51 globalement vous soutenez toujours les agriculteurs ou c'est nuisance pour utiliser un terme un peu fort,
00:57 elles doivent s'arrêter.
00:58 Vous êtes comment vous Isabelle ? Comment vous vous positionnez ?
01:00 Moi je suis à 200% avec eux.
01:03 Déjà j'ai quelques hectares mais je suis vraiment à une échelle basse.
01:08 Et je suis avec eux et il ne faut rien lâcher.
01:10 Il ne faut rien lâcher, il faut arrêter de nous prendre pour des imbéciles pour dire un autre mot.
01:14 Parce que quand vous voyez qu'on fait 70 heures par semaine et qu'on gagne moins qu'un chômeur,
01:20 il y a quand même quelque chose qui ne tombe pas rond en France.
01:23 Et je pense que nos grands dirigeants qui sont à la tête de tout ça là, du gouvernement,
01:29 je pense qu'ils doivent pas avoir lu beaucoup de choses sur l'agriculture,
01:33 parce que franchement si on mange c'est quand même grâce aux agriculteurs.
01:36 Donc au bout d'un moment leur blabla il y aura marre.
01:39 Du coup Isabelle, ça veut dire que pour vous aussi les annonces de Gabriel Attal ce n'est pas suffisant ?
01:45 Mais c'est toute la poudre aux yeux.
01:47 Pour moi c'est toute la poudre aux yeux.
01:50 De toute façon ils vont donner d'un côté pour reprendre encore plus de l'autre.
01:54 Au bout d'un moment il faut que ça s'arrête.
01:56 Quand vous pensez que nous on nous paye nos céréales de francs six sous,
02:00 et quand vous achetez des slants et les prix ont triplé, il y a quelque chose qui ne tombe pas rond.
02:04 Isabelle, merci beaucoup de ce passage.
02:06 On va en discuter avec notre invité Jérôme Crozat.
02:08 Merci en tout cas de nous avoir appelés.
02:09 A bientôt Isabelle.
02:10 A bientôt et puis bon courage à tous.
02:12 Et surtout ne lâchez rien.
02:13 Si tout le monde a votre énergie, je pense que ça va pouvoir tenir un bon moment.
02:16 Merci beaucoup Isabelle.
02:17 Merci, au revoir.
02:18 4h46, pourquoi Isabelle venir nous donner votre avis ?
02:23 Est-ce que stop ou encore pour le mouvement des agriculteurs ?
02:25 Lâchez rien.
02:26 Justement on va demander à Jérôme Crozat.
02:28 On l'a retrouvé, le président de la FDSEA en Isère.
02:30 Bonjour M. Crozat.
02:31 Oui bonjour.
02:33 Septième jour de blocage sur l'autoroute A480.
02:36 Des blocages aussi ailleurs en Isère.
02:39 Est-ce que cette fois vous songez à partir au lendemain du discours de Gabriel Attal ?
02:44 Écoutez, suivant, on va écouter de sa deuxième intervention peut-être vendredi.
02:52 Je ne sais pas, on n'a pas eu trop de nouvelles.
02:54 Si vous en avez plus, je vous avais pas écouté.
02:56 Et puis après, je pense qu'on consultera l'ensemble des personnes qui sont sur les trois barrages en Isère.
03:06 C'est quoi la suite du coup ?
03:08 Qu'est-ce qu'il vous faut de plus pour qu'on ait plus ces barrages sur les autoroutes ?
03:12 On vous a expliqué qu'on allait pouvoir aller discuter avec nos préfets et les services d'État pour aménager des mesures de surtransposition environnementale.
03:29 Par contre, on allait un peu peine à y croire, sachant que souvent il faut quand même un article de loi pour bouger les choses.
03:35 Ce n'est pas le seul préfet qui peut faire changer pour nous la loi.
03:40 Donc, on voulait quand même avoir un peu plus que ça.
03:43 Et pas juste une annonce, mais un peu plus que ça de la part de l'État.
03:48 On continue de recueillir vos réactions.
03:50 Et justement, pour ce qui est des réactions, ce matin, nous sommes aussi en direct de l'A480.
03:54 Théo H, qui est allé à la rencontre des agriculteurs.
03:58 La mobilisation continue.
03:59 Théo, vous revenez avec eux sur les annonces de Gabriel Attal.
04:01 Avec aussi des soutiens qui sont venus.
04:06 Je suis avec Joseph Epi.
04:08 Bonjour Joseph, vous êtes retraité.
04:09 Vous venez du Grésivaudan.
04:11 Vous venez régulièrement sur ce barrage, sur l'A480.
04:14 Deux, trois fois déjà jeudi avec les tracteurs.
04:16 Aujourd'hui, en voiture.
04:18 Parce que ce mouvement vous parle, votre fils est lui-même exploitant.
04:23 Oui, il est exploitant, mais double actif.
04:26 Donc, il n'est pas là parce qu'il faut qu'il travaille.
04:29 Mais c'est vrai que c'est un mouvement qui nous parle.
04:32 Surtout, vu les rentabilités des exploitations.
04:36 Je pense que c'est là où le bas blesse.
04:39 Votre fils, il s'en sort comment ?
04:41 Il s'en sort en travaillant à côté.
04:43 D'accord.
04:44 Pour payer la maison, les enfants, la nourriture.
04:48 Il faut travailler à côté parce que, malheureusement, sa femme travaille.
04:53 Voilà, je pense que c'est le lot de tout le monde de la société.
05:00 Le lot de beaucoup d'éleveurs.
05:03 Et donc, vous les soutenez sur ces barrages ?
05:08 Ces blocages aussi, ça gêne la population ?
05:12 Les blocages, ça n'arrange personne.
05:14 Nous-mêmes, on est impactés.
05:16 On est allés à l'abattoir vendredi, on a mis deux heures.
05:19 On sait que ça impacte beaucoup de monde.
05:22 On ne se fait pas que des amis, malheureusement.
05:26 Même si, là, à côté de nous, on a beaucoup d'automobilistes qui passent et qui klaxonnent.
05:29 Ils soutiennent encore le mouvement.
05:33 Mais c'est vrai que c'est impactant pour tout le monde.
05:37 Là, on a mis une heure à venir.
05:39 Bon, voilà, ce n'est pas facile.
05:42 Mais la vie d'agriculteur n'est pas toute facile non plus, malheureusement.
05:47 Vous comprenez ?
05:49 Jour, nuit, éleveur, c'est le travail constant.
05:55 Votre fils, vous le sentez comment ?
05:57 Et vous-même, comment vous vous sentez dans cette période-là ?
05:59 C'est possible que ce mouvement dure plusieurs semaines ?
06:02 Je le sens trop motivé.
06:04 Il faut vraiment être motivé pour faire ce métier, pour faire ce boulot.
06:09 Vous avez peur pour lui ?
06:11 Oui, je crains.
06:13 Je crains pour sa vie familiale.
06:15 Je crains.
06:17 Ce n'est pas très facile.
06:19 Et donc, ce mouvement, il va durer ?
06:21 Vous pourriez venir régulièrement ici ?
06:23 Je pense qu'il va durer.
06:25 Le mouvement, comme tout mouvement,
06:27 c'est appelé "à s'essouffler"
06:29 parce que les gens ont leur boulot à la maison.
06:31 On est comme nous, on a soigné ce matin,
06:33 on retourne à 4h30, 5h pour soigner les bêtes.
06:35 C'est le lot de tout éleveur.
06:37 Après, ce n'est pas tout facile.
06:39 Les céréaliers, pour le moment,
06:41 ils ont un peu plus le temps
06:43 parce que le temps le permet.
06:45 Mais après, ils auront le boulot aussi.
06:47 Malheureusement.
06:49 Est-ce que ce mouvement va s'essouffler ?
06:51 Vous l'entendez, en tout cas, derrière moi.
06:53 Le mouvement est toujours là.
06:55 Et les agriculteurs qui sont derrière moi
06:57 sur la 480 sont en tout cas partis
06:59 pour rester pour l'instant
07:01 car les mesures annoncées hier par Gabriel Attal
07:03 ne leur conviennent pas pour le moment.
07:05 Et on va continuer d'en discuter avec vous.
07:07 04-76-46-45-45.
07:09 Continuez de nous appeler.
07:11 Et aussi avec notre invité, Julien,
07:13 le patron de la FDSEAR.
07:15 Oui, la FDSEAR en Isère, bien sûr.
07:17 Jérôme Crozat, je voulais vous faire écouter quelque chose.
07:19 Christian Rostin, le président
07:21 du Centre des métiers et de l'artisanat
07:23 qu'on avait aussi ce matin
07:25 sur France Bleu Isère.
07:27 Il aurait fallu peut-être qu'on puisse
07:29 se mettre deux ou trois coups de fil
07:31 de façon à évoquer les choses entre nous.
07:33 On ne peut pas mettre en difficulté
07:35 des branches ou des filières.
07:37 C'est pour ça que c'est bien qu'on puisse se parler,
07:39 qu'on puisse prévenir.
07:41 Ça permet que les gens puissent faire des chantiers
07:43 qui soient adaptés, qui soient hors secteur,
07:45 qui soient compatibles
07:47 à la grogne qu'ils peuvent avoir.
07:49 Jérôme Crozat, je voulais évoquer avec vous
07:51 la forme que prend depuis le début
07:53 ce mouvement. On entend, il y a bien sûr
07:55 énormément de soutien, des professions
07:57 un peu plus impactées forcément dans leur quotidien
07:59 et dans leur travail.
08:01 Est-ce que vous envisagez des actions
08:03 différentes, des formes
08:05 de combat un peu différentes ?
08:07 Après une semaine quasiment
08:09 de manifestation,
08:11 comme je vous disais, éventuellement,
08:13 on va aussi travailler quelques mesures avec
08:15 les services de l'État, donc on ne pourra pas forcément être
08:17 à droite et à gauche.
08:19 C'est aussi au gouvernement de se prendre en main,
08:21 d'être responsable. On peut entendre
08:23 la grogne de notre collègue
08:25 de la chambre
08:27 de l'Artisanat, on peut
08:29 la comprendre. Par contre, voilà, c'est aussi
08:31 aller au service de l'État,
08:33 au plus haut niveau, au président de la République,
08:35 de se prendre aussi en main. Enfin, je veux dire,
08:37 peut-être que demain la grogne
08:39 va monter aussi dans l'opinion
08:41 publique, mais nous ce qu'on souhaite
08:43 c'est surtout qu'on ait
08:45 un État responsable et que le président
08:47 va prendre toute sa responsabilité sur
08:49 aujourd'hui,
08:51 on va dire, l'attente des agriculteurs.
08:53 Sur les services de l'État dont vous parlez,
08:55 Jérôme Crozat, pour l'instant vous n'avez aucun signe,
08:57 le téléphone ne sonne pas du tout ?
08:59 Non, mais on a déjà
09:01 été contacté, mais
09:03 je veux dire, nous on attend un peu plus que ça,
09:05 parce qu'aujourd'hui,
09:07 il y a peut-être quelques mesures qui peuvent s'aménager,
09:09 mais par rapport à toute
09:11 la demande que l'on avait faite,
09:13 on n'y retrouvera que 10 ou 15 ou 20%
09:15 des mesures
09:17 qui peuvent se réaménager.
09:19 On continue de discuter avec vous,
09:21 Jérôme Crozat, on a pas mal de monde
09:23 qui nous appelle, bien sûr,
09:25 beaucoup de réactions. Evelyne est avec nous,
09:27 à Échirol, au 04 76 46 45 45.
09:29 Bonjour Evelyne.
09:31 Oui, bonjour. Vous voulez revenir sur
09:33 la situation des agriculteurs, vous pensez qu'ils
09:35 se réveillent un peu tard ?
09:37 Ah oui, ils se réveillent un peu tard quand même, ça fait 60 ans
09:39 que ça dure leur histoire.
09:41 On a des agriculteurs qui ont 20 ans, là, en 2024,
09:43 qui commencent à nous faire des blocages,
09:45 avec leur joli tracteur qui coûte
09:47 150 000 euros.
09:49 Quel est le chouicard qui peut se payer une bagnole
09:51 à ce prix-là ? Il faut arrêter, hein.
09:53 Oui, peut-être qu'ils gagnent 400 euros
09:55 par mois, oui, peut-être qu'ils gagnent moins,
09:57 oui, mais eux, c'est net dans leur poche,
09:59 leur garde-manger, il est plein quand même.
10:01 Ça reste un salaire plutôt bas, Evelyne, quand même.
10:03 Jérôme, vous êtes le seul,
10:05 c'est vrai, qui a réussi
10:07 à accepter ce que
10:09 la table vous a donné, vous êtes le seul
10:11 à avoir compris, je suis pas
10:13 contre,
10:15 c'est pas que je suis contre les agriculteurs, mais moi,
10:17 quand je vais chez le producteur, je paye
10:19 4,50 euros
10:21 le kilo de poireau,
10:23 et tout ça parce qu'on me dit "ah ben c'est local".
10:25 Non mais arrêtez, tous les producteurs
10:27 n'ont pas 15 ouvriers,
10:29 et moi, je suis obligée, enfin, je parle
10:31 pas de moi, mais je dis la petite personne
10:33 est obligée d'aller acheter son kilo de poireau
10:35 chez Leclerc parce que c'est moins cher.
10:37 - On va laisser,
10:39 on voit le point que vous soulevez du prix
10:41 qui est finalement peut-être un peu trop cher,
10:43 on va laisser Jérôme Crozat répondre. - Oui, répondre aussi
10:45 notamment sur les investissements, parce que Jérôme Crozat,
10:47 on imagine qu'un tracteur ou
10:49 investir dans une tabulation ou dans
10:51 une installation, c'est aussi
10:53 évidemment de l'endettement sur parfois des générations.
10:55 - Ecoutez,
10:57 moi ce que je veux dire, un tracteur
10:59 à 150 000, oui, effectivement, ça peut exister.
11:01 Alors, bien souvent, il peut être aussi
11:03 acheté à deux, il peut être,
11:05 on va dire, sur une exploitation de dimension,
11:07 l'extracteur en a
11:09 besoin, puis aussi il y a des tracteurs
11:11 qui sont aussi en cuivrant, des tracteurs
11:13 qui sont aussi achetés par des entrepreneurs,
11:15 où le tracteur,
11:17 on va dire, tourne presque jour et nuit.
11:19 Je pense pas que les agriculteurs fassent de l'abus
11:21 sur l'investissement,
11:23 parce qu'on sait que ça coûte
11:25 bien assez cher ou trop cher. Après, cela dit,
11:27 sur la problématique du poireau
11:29 à 4,50 €,
11:31 personnellement, j'en achète pas parce que
11:33 c'est une passion,
11:35 je veux dire, on peut habiter
11:37 aussi en ville et puis prendre un
11:39 jardin ouvrier et puis être
11:41 passionné aussi par l'agriculture.
11:43 C'est un passe-temps, ça permet aussi
11:45 de faire du sport.
11:47 J'encourage à arriver à les jardins ouvriers
11:49 si on trouve que ça c'est trop cher.
11:51 - Merci beaucoup, Jérôme Crozat,
11:53 président de la FDSEA, ce matin
11:55 sur France Bleu Isère.

Recommandations