Gaetan Girouard - Onde de choc
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TVTranscription
00:00:00 *Musique triste*
00:00:15 *Musique*
00:00:44 Chez Tanguy, on vend pas juste des électros.
00:00:46 On vend aussi cette friteuse à air chaud,
00:00:48 cette îlote cuisine,
00:00:49 cette clé de cuisson,
00:00:50 ce tapis roulant.
00:00:51 Bon, ça va avoir dans la cuisine,
00:00:53 mais on en vend pareil.
00:00:54 Cette machine à café et plus encore.
00:00:56 Parce qu'on en a tant pour la maison.
00:00:58 Tanguy.
00:00:59 Chez Tanguy, tout ce qu'on vend,
00:01:00 on vous le livre gratuitement.
00:01:02 Comme ces coussins moelleux,
00:01:03 ces jolis cadres,
00:01:04 cette table à café,
00:01:05 ce barbecue au charbon.
00:01:06 Bon, mettez pas ça dans le salon,
00:01:07 mais on le livre gratuitement pareil.
00:01:08 Cet aspirateur robot et plus encore.
00:01:11 Parce qu'on en fait tant pour votre maison.
00:01:13 Tanguy.
00:01:14 *Musique*
00:01:16 Cette émission traite d'un sujet sensible.
00:01:20 Nous préférons vous en avertir.
00:01:21 *Musique*
00:01:22 Bonsoir mesdames et messieurs,
00:01:24 TVA est en deuil,
00:01:25 de fête un peu tout le monde au Québec-Lait.
00:01:27 Ce soir, je me sens bien seul pour vous parler
00:01:29 de la mort tragique de notre collègue et ami Gaétan Giroir.
00:01:32 Annoncer le décès de Gaétan Giroir,
00:01:34 c'était un des très, très durs moments de ma vie,
00:01:38 de ma carrière.
00:01:39 Ça a été un choc immense dans le milieu.
00:01:42 Moi, la terre s'écroule là.
00:01:43 Nos pensées, nos prières vont à sa femme Nathalie,
00:01:46 ses filles Justine et Marie-Claude
00:01:48 et tous les proches de Gaétan.
00:01:49 Quand mon père s'est enlevé de la vie,
00:01:51 j'avais 8 ans.
00:01:52 J'avais 6 ans.
00:01:53 Je me rappelle de chaque instant.
00:01:55 Il voulait juste arrêter de souffrir.
00:01:58 Juste ça.
00:02:00 Cette émission est offerte avec vidéo description.
00:02:03 *Bruit de réveil*
00:02:08 *Bruit de vent*
00:02:11 Gaétan Giroir, c'est certainement
00:02:15 une des plus grandes figures médiatiques des années 90.
00:02:18 Je pense qu'il n'y a pas personne,
00:02:20 qu'il n'y a pas d'image de Gaétan
00:02:22 qui défonce des portes à JE.
00:02:24 Gaétan a remporté un MétroStar
00:02:26 parce que c'était une des personnalités
00:02:27 les plus aimées du public.
00:02:29 Bonjour, monsieur!
00:02:30 Je me souviens, j'étais au secondaire,
00:02:32 je revenais après l'école,
00:02:34 je regardais mes cassettes VHS
00:02:36 où j'avais enregistré des épisodes de JE en direct.
00:02:38 Bienvenue à JE en direct.
00:02:40 J'aimais vraiment ça voir son gars,
00:02:42 sa fougue, sa détermination.
00:02:44 Le gars qui a peur de rien,
00:02:46 qui court après les bandits.
00:02:47 Je pense qu'aujourd'hui, c'est pour ça
00:02:48 que je fais du documentaire.
00:02:49 Gaétan Giroir de 901,
00:02:51 on vient vous rendre visite, ça va?
00:02:53 25 ans plus tard,
00:02:54 j'avais envie de retourner dans cette histoire-là
00:02:57 pour comprendre pourquoi un homme
00:02:59 qui en apparence avait une vie parfaite
00:03:01 a choisi de s'enlever la vie.
00:03:03 ♪ ♪ ♪
00:03:05 Merci Alain d'accepter de participer au documentaire.
00:03:09 - Bien, installe-toi. - Salut.
00:03:10 - Salut. - Ça va?
00:03:11 - Ça va, toi? - Oui.
00:03:12 - Je suis un peu fébrile.
00:03:13 On va voir comment ça va se passer.
00:03:15 La première fois que j'ai rencontré Gaétan Giroir,
00:03:18 c'est à TVA.
00:03:19 Il commençait comme journaliste au reportage.
00:03:22 Et ça a cliqué.
00:03:23 Il s'est passé quelque chose entre lui et moi.
00:03:26 Tu sais, c'est comme un coup de foudre,
00:03:28 mais un coup de foudre dramical.
00:03:29 - Moi, je suis arrivé à TVA au printemps 89.
00:03:33 Donc, je suis arrivé dans un petit groupe de jeunes,
00:03:36 journalistes,
00:03:37 qui avaient un peu d'expérience.
00:03:39 Gaétan est arrivé à peu près au même moment.
00:03:42 - Le service des nouvelles de TVA
00:03:44 commençait véritablement en 1988.
00:03:47 Alors, Gaétan a été, je dirais,
00:03:50 celui qui a marqué aussi
00:03:52 de cette génération de journalistes-là.
00:03:54 Moi, j'étais chef d'antenne, puis je les voyais arriver.
00:03:56 Les jeunes qui arrivaient dans le métier,
00:03:58 bien, ils voulaient être comme Gaétan Giroir.
00:04:00 Ils voulaient prendre un micro, ils voulaient faire du direct.
00:04:02 Parce qu'on commençait aussi le direct à ce moment-là.
00:04:04 - Vous voyez l'image derrière moi
00:04:06 de ce local qui a été endommagé?
00:04:08 - On faisait nos classes, nous autres.
00:04:10 On apprenait vraiment sur le tas.
00:04:11 Puis, dans la salle de nouvelles, c'était un peu la blague tout le temps,
00:04:13 parce que c'était toujours la compétition
00:04:15 entre Gravel puis Gaétan Giroir, t'sais,
00:04:17 à savoir qui allait ouvrir le bulletin de nouvelles, t'sais,
00:04:20 qui allait avoir la meilleure nouvelle.
00:04:22 - Gaétan Giroir voulait toujours
00:04:24 lider le bulletin de nouvelles, être la première nouvelle.
00:04:27 S'il se retrouvait deuxième ou troisième nouvelle,
00:04:29 il y avait l'impression, lui, qu'il avait tout manqué.
00:04:32 ♪ ♪ ♪
00:04:35 - Gaétan est à Château-Gueye, lui, Gaétan.
00:04:37 - C'est le statu quo depuis à peu près 35 minutes.
00:04:40 Pierre, les discussions se poursuivent toujours
00:04:42 au milieu de la route 138.
00:04:43 - Donc, il arrive au cas.
00:04:45 Alors, ici, à TVA, c'était comme un fait d'hiver.
00:04:47 Le fait d'hiver, c'était Gaétan Giroir.
00:04:49 C'était le king des faits d'hiver.
00:04:50 - Les Warriors ont désormais des barricades sur la route 344.
00:04:54 - Gaétan Giroir s'est révélé
00:04:56 comme étant un journaliste extraordinaire.
00:05:00 Il avait une façon de couvrir l'événement
00:05:03 qui était humaine, mais efficace.
00:05:07 Il n'avait peur de rien.
00:05:09 - Et la grande qualité de Gaétan, c'était le direct.
00:05:13 - Et toi, t'as tiré? - Oui.
00:05:15 - Sur des policiers? - Oui.
00:05:17 - Pourquoi?
00:05:18 - Moi, je suis sorti de cette crise-là.
00:05:21 Tu sais, j'étais probablement à burn-out,
00:05:23 sans m'en rendre compte.
00:05:24 J'étais épuisé, tu sais, j'étais épuisé.
00:05:26 J'étais un peu mélangé.
00:05:28 Ça a duré 2 mois et demi.
00:05:31 C'était du 15 heures par jour, c'était tous les jours.
00:05:33 Puis il y avait beaucoup de pression.
00:05:35 J'imagine que lui aussi a trouvé ça dur,
00:05:37 parce que c'était très, très, très intense, très intense.
00:05:39 - Merci beaucoup, Alain Gravel.
00:05:40 Il me reste à peine 3 minutes. Merci beaucoup.
00:05:42 - Je pense qu'on a vu tout de suite
00:05:44 que c'était un excellent journaliste.
00:05:46 Mais c'est vraiment à partir de l'émission J.E.
00:05:49 qu'on a vu le potentiel de Gaétan Giroir.
00:05:53 - Difficile de remercier les gens de First Avenue à Montréal
00:05:59 et surtout de récupérer son argent.
00:06:01 - Tu sais, on dirait que Gaétan,
00:06:03 il a comme développé une nouvelle façon de faire.
00:06:06 C'était comme un précurseur, justement,
00:06:08 dans le style journalistique au Québec,
00:06:10 d'utiliser les caméras cachées, de débarquer chez le monde,
00:06:14 de braquer ta caméra d'en face du bandit,
00:06:18 de n'avoir peur de rien.
00:06:19 - Bonjour, M. Pagé. - Bonjour.
00:06:21 - Gaétan Giroir de J.E. - That's fine, that's fine.
00:06:23 - Aussitôt que tu voyais Gaétan Giroir débarquer chez vous,
00:06:26 c'est parce que t'étais dans le trouble.
00:06:28 - Bonjour, monsieur. - Bonjour. Ça va?
00:06:30 - Oui, vous. - Oui.
00:06:31 - Vendez-vous ça, des décodeurs, pour la télévision payante?
00:06:33 - Non, je ne vends pas ça. - Vous ne vendez pas ça?
00:06:35 - Non, je ne vends pas ça. - OK.
00:06:37 Puis vous m'amenez le sac. Je vous présente des gens de Vidéotron.
00:06:40 C'est un décodeur qu'on a acheté ici.
00:06:43 Vous l'avez fabriqué sous nos yeux.
00:06:45 Venez vous vérifier.
00:06:46 - On aidait des victimes de telle ou telle situation
00:06:49 à se sortir de leurs problèmes,
00:06:51 puis parfois, et même souvent, à régler le problème.
00:06:55 Et ça, pour moi, ça a été une grande satisfaction,
00:06:57 puis pour Gaétan aussi.
00:06:59 - Il y avait un côté très classe.
00:07:02 Mais quand il se passait quelque chose,
00:07:05 là, tu sentais le bulldozer.
00:07:08 - Luc Bordelot a été arrêté lui aussi lors du raid de la SQ.
00:07:11 Membre fondateur des Jokers,
00:07:13 on le présente aussi comme l'un des chefs.
00:07:16 - C'est vrai ou pas vrai? - Bien, c'est qu'est-ce que les gens...
00:07:18 Ça se fait à tous les jours d'eau, là.
00:07:20 - Non, mais moi, je vous le demande.
00:07:21 Je ne me fie pas au journal, là, je vous le demande.
00:07:23 - Je vais le dire. - C'est le moins des chefs.
00:07:25 (cris de la foule)
00:07:28 - La police de SQ1 qui a dit qu'elle avait tout prévu,
00:07:31 n'avait pas encore prévu un tel débordement.
00:07:34 - Les émeutes de 1993,
00:07:37 après la victoire du Canadien de Montréal,
00:07:39 sur la rue Sainte-Catherine,
00:07:41 écoute, c'était quelque chose, ça n'avait aucun sens.
00:07:44 Et Gaétan, à travers cette foule,
00:07:47 puis attends, là, c'est incroyable, là,
00:07:49 il avait les écouteurs sur la tête,
00:07:51 puis il se faisait brasser par tout le monde,
00:07:54 puis il ne bafouillait pas.
00:07:55 - Avec une arme à feu pour faire feu sur les manifestants.
00:07:58 - Bon, bien, d'accord, là.
00:07:59 - Voyez ça un peu, l'ambiance qui règne
00:08:01 au coin Sainte-Catherine et à St-Ouen.
00:08:04 - C'est fou, parce que ça, c'est comme une scène d'anthologie, là.
00:08:08 Gaétan, sa signature, c'est ça, là, c'est le complet,
00:08:11 la chemise impeccable, la cravate,
00:08:14 il y a jamais une petite couette de travers.
00:08:16 - Puis si la cravate de Gaétan était un peu croche,
00:08:19 bien, Gaétan voulait qu'on recommence le tournage.
00:08:22 Bien oui, c'était comme ça.
00:08:24 - Gaétan Giroir, c'était l'image impeccable,
00:08:26 mais je pense que foncièrement, lui, il avait peur.
00:08:29 Il avait peur pendant ces événements-là,
00:08:31 comme il a eu peur au funérail des Hals du côté de Sorelle,
00:08:35 qui est la cible, et il se fait intimider royalement, t'sais.
00:08:40 Mais surtout, il est inquiet aussi,
00:08:42 il y a une inquiétude, là-dedans, chez lui, là.
00:08:45 - Moi, je l'ai jamais rencontré, Gaétan Giroir.
00:08:48 J'en aime l'émission, j'en aime, mais je l'ai jamais rencontré.
00:08:51 - En grande franchise, on me raconte que Gaétan
00:08:55 prenait des risques dans la manière
00:08:58 dont il couvrait le crime organisé,
00:09:00 parce qu'il choisissait de couvrir ces gens-là
00:09:04 avec le même sangène, le même aplomb,
00:09:08 la même objectivité, puis d'aller aussi loin
00:09:11 qu'il irait avec n'importe quelle couverture.
00:09:13 Sauf que dans ce cas-là, c'était des criminels.
00:09:16 - Gaétan avait le sens du devoir exacerbé.
00:09:21 Il était tellement perfectionniste
00:09:23 qu'il n'était pas question de faire le job à moitié.
00:09:26 C'est aussi simple que ça.
00:09:28 - L'ex-patron d'Uni-Globe n'entend pas rire avec les journalistes.
00:09:38 Apparemment, il ne veut pas nous parler.
00:09:41 - Get out of the fucking building or I'll call the police!
00:09:44 - Salutations de votre sommet laitier.
00:09:51 J'ai un accord tout en subtilité pour les collations au travail.
00:09:55 - OK, mais juste un petit fond, parce que ça me donne des...
00:09:59 - Faites-vous en pas.
00:10:00 C'est le cépage sans lactose de Lactancia.
00:10:03 Un petit blanc doux, rond en bouche, avec une belle fraîcheur.
00:10:06 - Wow! Le goût!
00:10:08 - Et sans risque pour les ballonnements de bureau à air ouverte.
00:10:11 - OK, moins fort.
00:10:13 - Lactancia sans lactose, le lait des connaisseurs.
00:10:16 - Conservez votre petit prix à l'infini avec Fizz.
00:10:31 - Les mini-omelettes sont de retour chez Tim.
00:10:34 - Le matin, je sors de la douche, je fais mes soins de peau
00:10:37 et je m'en vais m'entraîner.
00:10:39 Bon matin! Je suis prête à commencer ma journée.
00:10:41 Et après, j'aime manger quelque chose de copieux.
00:10:44 - Savourez chaque instant de votre routine matinale
00:10:46 avec de délicieuses bouchées moelleuses, bacon et fromage
00:10:49 ou ébinards et blancs d'oeuf.
00:10:51 - Hum!
00:10:53 Le bacon, le fromage, c'est tellement bon.
00:10:55 Franchement, il faut essayer ça.
00:10:57 - Régalez-vous avec les mini-omelettes de Tim.
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00:11:16 - Bienvenue à Punta, Canada, la Floride père des plumes
00:11:20 auprès des snowbirds québécois qui sont plus nombreux
00:11:22 que jamais à se tourner vers la République dominicaine,
00:11:24 notamment pour sa chaleur tropicale à l'année
00:11:26 et pour le coût de la vie qui y est plus abordable.
00:11:28 On y entend parler français de Punta Cana à Puerto Plata,
00:11:31 en plus de trouver au menu de plusieurs restaurants
00:11:33 des mets québécois comme le fromage en grain
00:11:35 ou le smoked meat.
00:11:36 Le journal s'est rendu sur cette île caribéenne
00:11:38 pour prendre le pouls de ce phénomène en pleine effervescence
00:11:40 et pour y rencontrer des Québécois qui y passent l'hiver.
00:11:42 À ne pas manquer samedi, dans le Journal de Montréal
00:11:44 et le Journal de Québec, aussi offert dans l'application.
00:11:47 - Peut-être que si vous aviez mangé des bouchées d'avoine,
00:11:55 elle aurait su que vous existiez.
00:11:57 Mangez pas juste une bouchée d'avoine,
00:11:59 mangez des bouchées d'avoine.
00:12:01 - Il y a des choses que je veux voir
00:12:04 et des choses que je veux faire.
00:12:06 Puis ça commence en investissant avec RBC.
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00:12:30 À vous de jouer.
00:12:33 - Un peu plus d'entrain.
00:12:35 Un peu plus de panache.
00:12:37 Ils se sentent en santé.
00:12:39 Ils ont du ressort et du pep.
00:12:42 Préparez-leur un repas qui comble leur journée
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00:13:16 - Un escroc québécois en cavale autour du monde.
00:13:20 - Voici du spot de PH.
00:13:21 - Voici de la police.
00:13:23 - Et le plus beau jour de votre vie qui devient le pire.
00:13:26 - Ça a été une soirée merdique.
00:13:27 - Il a tout scrappé.
00:13:29 - En programme double à J.E.
00:13:30 Vendredi, 20h.
00:13:31 - Je vais rencontrer Nathalie, la femme de Gaétan.
00:13:42 C'était vraiment important pour moi de m'assurer
00:13:45 que Nathalie embarquait et acceptait
00:13:48 qu'il y ait un documentaire qui se fasse sur son mari.
00:13:51 Si elle avait dit non, c'est sûr que je n'aurais pas fait ça.
00:13:54 (toc-toc!)
00:13:55 - Salut!
00:13:56 - Oh! Si belle que j'avais hâte de te voir!
00:13:59 - Ah! Moi aussi!
00:14:00 - Ça va?
00:14:01 - Ça va, et toi?
00:14:02 - Bien, comme tu vois, j'ai sorti quelques photos,
00:14:06 quelques articles.
00:14:07 - Ça fait combien d'années que t'as pas ressorti
00:14:10 ces éléments-là?
00:14:11 - Entre 20 et 25 ans.
00:14:12 - C'est si bon, hein?
00:14:13 - Oui. J'en ai pas réellement ressenti le besoin.
00:14:16 Puis tu veux pas non plus vivre dans la nostalgie, là.
00:14:20 Puis j'attendais, je me disais un jour peut-être
00:14:22 que les filles vont vouloir, tu sais, voir des choses
00:14:25 qui appartenaient à leur père, parce qu'elles étaient
00:14:28 tellement petites quand c'est arrivé.
00:14:30 - Peut-être le bon moment, 25 ans plus tard, de faire ça.
00:14:33 - Oui. Oui. Oui, je te dirais que oui.
00:14:36 - Salut!
00:14:37 - Allô!
00:14:38 - Comment ça va?
00:14:40 - Bien.
00:14:41 - Ça va.
00:14:42 - Oui?
00:14:43 - Je pense que ça brasse des émotions.
00:14:45 Tu sais, tu fais ton deuil, mais tu le fais comme
00:14:48 jamais vraiment, là, au fond.
00:14:49 - Pourquoi tu dis oui?
00:14:50 Puis c'est intéressant qu'on retourne dans l'histoire
00:14:53 de mon père.
00:14:54 - Bien, je pense que c'était même pas une question, là.
00:14:56 Je pense que je l'ai accueillie comme un cadeau
00:14:58 qu'on se fait, puis qu'on lui fait aussi, en parallèle, un peu.
00:15:02 - De rendre hommage à mon père, puis de continuer
00:15:05 à le faire vivre, puis de pouvoir faire en sorte
00:15:08 que mes enfants puissent connaître leur grand-père aussi.
00:15:12 - Mon Dieu!
00:15:13 - Ça, c'est à peu près toutes des photos.
00:15:15 Vous avez jamais vu ça.
00:15:17 - Il y a comme tellement de choses. C'est hallucinant.
00:15:20 - J'ai découvert qu'on a plusieurs archives
00:15:22 de marché, puis plusieurs documents, photos, vidéos
00:15:25 dans la maison que j'ai jamais vues.
00:15:28 - Tu savais pas ça?
00:15:29 - Je savais pas ça.
00:15:30 Ah! Son oreillette!
00:15:32 - Oh my God! Il était tellement cool.
00:15:34 - Ah, c'est drôle. Ça, c'est à Chef, à Gramby.
00:15:36 C'est dans ces années-là que vous vous êtes rencontrés.
00:15:38 - Effectivement. Regarde.
00:15:40 - Ah, c'est drôle, ça. C'est comme la photo...
00:15:43 - Cette photo-là date de 1986.
00:15:46 C'est l'année que je l'ai rencontrée.
00:15:50 - Et il y a aujourd'hui 40 ans, les Grambiens écoutaient
00:15:53 pour la première fois leur station radiophonique CHEF.
00:15:57 - On est à Saint-Alphonse-de-Gramby.
00:15:59 C'est le village où je suis né, où j'ai grandi,
00:16:02 où toute ma famille est.
00:16:03 Puis c'est comme la porte d'entrée pour aller à Gramby.
00:16:06 Tout le monde écoutait la radio de Gramby, Chef 1450,
00:16:09 qui est la radio, en fait, où Gaétan Giroir a commencé
00:16:12 à faire ses armes derrière un micro.
00:16:15 C'est là qu'il a appris son métier.
00:16:17 Puis nous autres, c'est là qu'on a appris à le connaître.
00:16:20 Gilles, merci d'accepter de faire cette entrevue-là.
00:16:23 C'est comme impressionnant pour moi parce que t'es une star
00:16:26 de la radio locale, mais t'es surtout le meilleur ami
00:16:29 de Gaétan Giroir.
00:16:30 - Oui.
00:16:31 - Je veux vraiment que tu me racontes à quel moment
00:16:34 tu l'as rencontré pour la première fois.
00:16:36 - À 16 ans, quand Gaétan a été embauché à CHEF Radio,
00:16:40 alors je lui ai offert de venir demeurer chez moi
00:16:43 les fins de semaine.
00:16:44 Et puis c'est là que notre amitié a grandi,
00:16:47 puis on est devenus des meilleurs copains.
00:16:51 Ça a été instantané, son succès, comme disque de hockey.
00:16:56 Il a 16 ans.
00:16:58 Et ça donne... ceci.
00:17:00 - Avec des vendredis hotline, directement des galeries
00:17:03 de Gramby, ça va nous faire un de ces plaisirs,
00:17:06 un de ces plaisirs de faire tourner votre chanson.
00:17:08 - La radio, pour moi, c'est ma vie.
00:17:10 J'en ai vu tellement arriver, puis je reconnais les talents,
00:17:13 mais lui, c'est une classe à part.
00:17:16 Il emmenait CHEF Radio, à ce moment-là, plus loin.
00:17:20 Je lui avais donné un conseil parce qu'à un moment donné,
00:17:23 ça allait tellement bien.
00:17:24 J'ai dit, ceux qui nous payent, c'est les gens, c'est le peuple.
00:17:29 C'est les gens ordinaires.
00:17:31 Et ça, il a compris ça vite, vite, vite.
00:17:33 - Nous, dans la famille, on était 4 enfants.
00:17:36 Gaétan était l'aîné.
00:17:38 Quand on était jeunes, mon père était épicier.
00:17:41 Puis Gaétan dit toujours que pour lui, c'était important
00:17:43 d'être bien habillé puis d'avoir une cravate,
00:17:45 parce que mon père, à l'épicerie, avait toujours une cravate.
00:17:48 Il était toujours bien habillé, toujours très respectueux
00:17:51 des gens, très généreux.
00:17:53 Notre père, là, était vraiment un modèle pour lui.
00:17:57 - Gaétan, Gramby, c'est un petit village.
00:17:59 Et il avait cette facilité-là de communiquer avec les gens.
00:18:03 C'est sûr qu'un gars qui fait de la radio,
00:18:06 qui est beau comme un coeur,
00:18:07 il avait beaucoup de filles, c'était un charmeur.
00:18:10 - Pourquoi vous étiez fait l'un pour l'autre?
00:18:13 - Je pense qu'on était un complément.
00:18:15 Gaétan, c'est celui qui parlait le plus fort de notre couple.
00:18:18 Par contre, moi, je lui apportais la stabilité,
00:18:22 la confiance.
00:18:23 C'était un garçon qui, malgré les apparences,
00:18:27 c'était pas quelqu'un qui avait une grosse confiance en lui.
00:18:32 - Gaétan avait cette insécurité-là au départ.
00:18:37 Et je m'en suis vite rendu compte, là.
00:18:40 Un gars qui dominait comme ça au début,
00:18:42 il avait peur de perdre sa job.
00:18:44 Alors moi, je le rassurais, je me disais,
00:18:46 "Même, il va tout nous sacrer dehors
00:18:48 avant de te mettre dehors, voyons!"
00:18:50 - Le ministère des Affaires culturelles du Québec...
00:18:52 - Ça fait combien de temps que t'as réécouté ça?
00:18:55 - Pas si longtemps que ça, parce que j'en ai dans mon ordi.
00:18:59 Alors, je me paie la traite de temps en temps.
00:19:02 Pour moi, ça me touche à chaque fois.
00:19:05 - Bien, c'était plus qu'un ami, c'était un frère pour moi.
00:19:11 C'était une amitié...
00:19:14 Mais c'était comme ça,
00:19:21 sa loyauté du début à la fin, jusqu'à la dernière semaine.
00:19:28 - À l'époque du décès de Gaétan,
00:19:33 moi, j'étais un ado de 15 ans
00:19:35 qui partait souvent le matin avec une boule dans le ventre
00:19:37 parce que ma mère allait pas bien,
00:19:39 ma mère avait des problèmes de santé mentale.
00:19:41 Puis je savais pas dans quel état j'étais pour la retrouver
00:19:44 en revenant de la maison.
00:19:45 Si je me suis attaché à cet homme-là sans le connaître,
00:19:49 c'est entre autres parce que c'est un modèle
00:19:51 pour l'animateur que je suis devenu,
00:19:53 mais aussi parce que c'était quelqu'un
00:19:55 qui luttait contre des démons.
00:19:57 Puis bien, ça, ça évoquait pour moi
00:19:59 mon histoire avec ma maman.
00:20:01 - Le Québec est en état de choc.
00:20:03 Plusieurs se demandent pourquoi un homme si fort
00:20:05 au sommet de la gloire s'est enlevé la vie.
00:20:07 As-tu l'impression que le monde a pas compris
00:20:09 pourquoi il s'est enlevé la vie?
00:20:10 Pourquoi ce gars-là, qui avait l'air d'avoir une vie parfaite,
00:20:13 impeccable, une belle famille, une grosse carrière,
00:20:16 pourquoi lui s'était enlevé la vie?
00:20:18 - Oui, c'est sûr. C'est sûr qu'il comprenait pas.
00:20:21 Nous non plus, on comprenait pas, d'ailleurs.
00:20:23 Par contre, par contre, là, plusieurs années,
00:20:28 je pense qu'il avait 15-16 ans,
00:20:30 il avait déjà pensé au suicide.
00:20:33 - Quand il était à Gramby? - Oui.
00:20:35 Gilles, son meilleur ami Gilles Dion,
00:20:39 je l'avais retrouvé dans son appartement, là,
00:20:42 assez déprimé.
00:20:44 - Parfois, ma conjointe et ma fille, Misa,
00:20:48 devaient aller là faire son ménage
00:20:51 parce que lui, il fixait le mur.
00:20:53 Sans bouger. 3 heures, 4 heures de temps.
00:20:56 - Pourquoi?
00:20:57 - Moi, j'allais là, on m'assoyait à côté.
00:21:00 Je lui donnais un coup de coude.
00:21:02 On s'en va se souper.
00:21:04 Là, il se réveillait, puis là,
00:21:06 il repartait comme si rien n'était.
00:21:08 C'était des séquences comme ça.
00:21:11 À ce moment-là, le mot santé mentale,
00:21:14 on n'en parlait pas, il y avait un problème.
00:21:18 Le mal de vivre.
00:21:20 Lui, Gaétan, il savait que...
00:21:22 juste savait qu'il avait son problème.
00:21:25 Mais quand j'essayais de lui en parler,
00:21:29 il glissait ailleurs.
00:21:31 Il était pas prêt à en parler.
00:21:33 Quand sa fille est venue au Mont,
00:21:36 la plus vieille, Justine, ma filleule,
00:21:40 euh...
00:21:42 en me couchant le soir,
00:21:50 je me suis dit, il fera pas.
00:21:54 C'est 10 ans avant qu'il le fasse.
00:21:58 - Qu'est-ce que tu veux dire, il fera pas?
00:22:01 - Bien, je suis... ça dira pas.
00:22:03 Puis ça a été la même chose, Marie-Claude,
00:22:07 deux ans plus tard.
00:22:09 J'ai du deuxième raison pour pas qu'il le fasse.
00:22:14 - Comment ça va aujourd'hui? - Bien, bien.
00:22:19 - Ça, c'est à Québec?
00:22:21 - Ah! Elle est d'or, la belle, cette photo-là.
00:22:23 - Ça, c'est quand il a appris qu'il était en nomination
00:22:25 pour son métro-star.
00:22:26 - Est-ce que c'était la première fois qu'il était nominé?
00:22:29 - Oui, j'étais tellement contente!
00:22:31 Il sautait partout à la maison.
00:22:33 - C'est cute!
00:22:35 - Gaétan Giroir.
00:22:37 (applaudissements)
00:22:39 ♪ ♪ ♪
00:22:43 - Merci au public qu'on l'a fait pour vous et avec vous.
00:22:46 Et de recevoir ça, j'avoue que c'est la...
00:22:49 c'est la plus belle récompense.
00:22:51 - T'sais, c'est dur pour moi en même temps de dire tout ça
00:22:53 parce que j'ai la perspective d'une enfant de 6 ans, t'sais,
00:22:55 fait que c'est beaucoup avec les témoignages
00:22:57 que je suis capable de prendre du recul par rapport à tout ça.
00:23:00 Mais je pense que mon père voulait performer
00:23:03 parce que c'était quelqu'un qui avait énormément besoin
00:23:06 du regard des autres puis de l'approbation.
00:23:08 Puis en performant, il se faisait dire qu'il était bon,
00:23:11 puis c'est comme ça qu'il était reconnu.
00:23:13 - Puis c'est ça qui est problématique
00:23:15 avec le travail de communicateur,
00:23:18 d'être devant la caméra,
00:23:20 c'est qu'on a toujours besoin du regard des autres.
00:23:23 Et ça, pour moi, c'est un drame.
00:23:25 C'est un drame pour moi et ça a été le drame pour 15 ans.
00:23:28 - Merci à tous, merci à la maison.
00:23:30 À demain, 11h45.
00:23:33 (applaudissements)
00:23:35 (coups de feu)
00:23:37 - Dans le saumon de Rio Mare, vous pouvez voir la qualité.
00:23:40 Mais vous ne voyez ni peau ni arrête parce qu'il n'y en a pas.
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00:24:10 - Personne sort de l'archipel.
00:24:12 - L'équipe de Québec est en route, c'est eux qui vont mener l'enquête.
00:24:15 - Sergent André sur Prenab, le gars que c'est tellement bien caché
00:24:18 qu'il n'y a plus personne qui est sûr qu'il a vraiment existé.
00:24:20 - C'est l'enquête du bec, fait que tu te tiens tranquille.
00:24:23 - Attends! - Lâche-moi!
00:24:24 - C'est un sac béret de qui a tué cette petite fille-là, toi?
00:24:26 - T'es-tu en train de dire que je fais mal ma jambe?
00:24:28 - Non, non, non, non!
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00:26:03 Un message du gouvernement du Canada.
00:26:05 ♪ ♪ ♪
00:26:14 (brouhaha)
00:26:19 (jappements)
00:26:21 - Samedi, prenez du temps pour vous.
00:26:24 Avec le journal papier du week-end débordant de contenus bonifiés.
00:26:28 Le Journal de Québec, en kiosque ou par abonnement.
00:26:32 - Quand je suis arrivée au cégep de Saint-Félicien,
00:26:34 j'ai découvert un milieu de vie hors du commun.
00:26:37 C'est là que j'ai fait mes premières expériences.
00:26:42 Que je me suis retrouvée dans toutes sortes d'aventures.
00:26:46 Que j'ai pris le temps de réfléchir à la vie
00:26:50 et que j'ai appris à me dépasser.
00:26:52 Mais surtout, c'est là que j'ai rencontré des êtres exceptionnels.
00:26:57 Au cégep de Saint-Félicien, révèle ta vraie nature.
00:27:01 - Du baie, du trisac, du mont Martineau,
00:27:03 Abdel Fadel, du rocher, de côté.
00:27:05 - La radio que vous voulez regarder.
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00:27:29 ♪ ♪ ♪
00:27:32 - Attention les bandits et les fraudeurs,
00:27:37 il y a eu Batman et Robin, il y a eu Tintin et Milou,
00:27:40 mais aujourd'hui, il y a J.E., c'est-à-dire Jocelyne Cazin
00:27:43 et Gaëtan Giroir!
00:27:45 (applaudissements)
00:27:47 - C'est quand même beaucoup de pression à se mettre
00:27:49 sur les épaules, t'sais, justement, d'aider les gens,
00:27:51 de dire, nous autres, on aide la société,
00:27:53 il faut qu'on soit là pour débusquer les malfaisants.
00:27:56 - C'est certain que les gens qui sont là,
00:27:58 c'est des gens qui ont été blessés depuis des années.
00:28:00 - C'est certain qu'on avait une pression,
00:28:02 puis je pense que plus les années ont passé,
00:28:04 plus la pression était forte.
00:28:06 D'abord, on était reconnus partout.
00:28:08 Les gens me demandaient de l'aide,
00:28:10 les gens frappaient à ma porte,
00:28:12 tellement qu'en 97, j'ai été obligée de déménager.
00:28:14 - Quand t'es journaliste, t'as beau avoir l'air
00:28:16 à avoir cette image de justicier,
00:28:18 ta job à toi, c'est d'exposer des faits sur la place publique.
00:28:22 Mais quand t'as cette image-là,
00:28:24 c'est une image qui est très forte.
00:28:26 - C'est une question. Ça peut se transformer en piège.
00:28:29 - Pourquoi vous avez fait ça?
00:28:31 - L'argent.
00:28:33 - Vous avez payé? - Bien oui.
00:28:35 - Après quelques années, on a commencé à recevoir
00:28:38 des poursuites judiciaires. C'est comme si les gens
00:28:40 avaient compris que c'est pas vrai qu'on va se laisser faire.
00:28:44 Pas parce qu'ils avaient raison,
00:28:46 mais parce qu'ils pensaient que ça allait nous faire peur.
00:28:49 Gaétan aimait pas ça.
00:28:51 - Ça, les poursuites, c'est la portion
00:28:55 qui, moi, me fait des fois penser à faire autre chose dans la vie.
00:28:59 Mais il y a une deuxième poursuite.
00:29:01 - Oui, il estime que l'émission J.E. qui avait été consacrée
00:29:04 aux difficultés financières de sa chaîne de restaurant La Joyeuse
00:29:07 lui ont porté préjudice et ont terni injustement
00:29:10 sa réputation d'homme d'affaires.
00:29:12 - Ça finit par te jouer dans la tête, là.
00:29:14 Ça peut te faire dérailler.
00:29:16 - En direct de Québec... - Et de Montréal...
00:29:19 - Nous vous présentons... - J.E. en direct.
00:29:24 - J.E. était devenu tellement populaire
00:29:28 qu'en 1997, les patrons de TVA nous ont convoqués,
00:29:32 Gaétan et moi, pour nous offrir une émission quotidienne,
00:29:36 le midi, 5 jours/semaine.
00:29:39 Gaétan animait de Québec alors que moi, j'animais de Montréal.
00:29:44 Bref, on arrêtait pas.
00:29:46 Moi, je me souviens que je faisais des 80 heures par semaine.
00:29:49 Je me demande comment est-ce qu'on a réussi à faire ça.
00:29:52 - Le vrai signe que la campagne électorale est commencée,
00:29:55 c'est quand on installe des pancartes sur le bord des autoroutes.
00:29:58 En avez-vous installé beaucoup comme ça depuis hier?
00:30:01 - Avant la campagne électorale de 1998,
00:30:04 les patrons de TVA ont demandé à Gaétan Giroir
00:30:07 de faire des reportages partout à travers le Québec.
00:30:10 Alors Gaétan Giroir veut se taper en plus de J.E. en direct,
00:30:14 en plus du J.E. du vendredi soir.
00:30:16 Il veut se taper en plus des reportages
00:30:19 pour les nouvelles de TVA aux 18 h et aussi aux 23 h.
00:30:23 Est-ce que vous vous rendez compte que ça n'avait aucun sens?
00:30:26 - Le pire moment où Gaétan se sent une insécurité,
00:30:30 ça a été la soirée électorale.
00:30:32 ♪ ♪ ♪
00:30:37 La politique, ça a jamais été son créneau.
00:30:40 C'était quelque chose qu'il ne maîtrisait pas à 100 %.
00:30:44 - Il voulait apprendre les noms de tous les candidats.
00:30:46 Il dit "challenge-moi", "demande-moi".
00:30:48 Qui sont les candidats?
00:30:49 Je dis "Gaétan, on va fermer ça tout de suite,
00:30:51 parce que c'est pas la façon dont tu vas pouvoir livrer
00:30:54 quoi que ce soit ce soir-là."
00:30:55 - Gaétan, vous avez parcouru le Québec
00:30:57 dans le cadre de votre émission J.E. en direct le midi.
00:30:59 - Et vous savez ce que les gens m'ont dit?
00:31:01 Une soirée d'élections maintenant avec les sondages,
00:31:03 où est-ce que tu te penses?
00:31:04 - Il a répondu à la commande qu'on avait passée.
00:31:06 Comme un reporter peut répondre à la commande,
00:31:09 c'est plus lui qui était déçu.
00:31:11 - Et cette soirée-là, si ça allait bien,
00:31:14 il fallait que je le page.
00:31:16 - Il se sentait vibré, il se sentait à confiance.
00:31:19 Ça a été comme ça une partie de la soirée
00:31:21 jusqu'à temps que j'allais me coucher.
00:31:23 La première chose qu'il m'a demandé
00:31:25 quand il est revenu dans la nuit,
00:31:27 il dit "Qu'est-ce qu'il y avait qui fonctionnait pas?"
00:31:30 Euh, bien, j'ai dit "Rien du tout, mon amour."
00:31:33 J'ai dit "Je tiens à me coucher."
00:31:35 Et lui, parce que je l'avais pas pagé,
00:31:39 pour lui, là, ça allait pas bien.
00:31:42 - Et de savoir au lendemain de la soirée électorale
00:31:45 que c'est encore Bernard de Rome de Radio-Canada
00:31:48 qui est numéro un,
00:31:50 Gaétan pense que d'être deuxième, c'est de sa faute.
00:31:55 - Il y a des gens qui lui disaient qu'il l'aimait.
00:31:57 Tout le monde lui disait qu'il faisait une belle job.
00:31:59 Mais, t'sais, à un moment,
00:32:01 quand t'as perdu la confiance en toi,
00:32:03 t'as l'impression que tous les autres l'ont perdu aussi.
00:32:06 - Il avait peur de perdre son emploi.
00:32:08 Il avait peur de perdre sa maison.
00:32:10 Il avait peur de tout.
00:32:12 C'est le début de la fin pour Gaétan Gérard.
00:32:14 - On est allés mi-décembre 98.
00:32:17 Il y avait G.E. du midi.
00:32:19 Il a perdu connaissance durant le tournage.
00:32:21 Il a fait en sorte que je ne le sache pas.
00:32:23 - Quand j'ai lu, il était "meg, meg, meg, meg, meg", là.
00:32:26 "Meg, meg, meg, malade", là.
00:32:28 On en parlait pas parce qu'à cette époque-là,
00:32:30 on parlait pas de ça.
00:32:31 - Est-ce qu'il y avait beaucoup d'hommes comme vous,
00:32:33 il y a 25-30 ans, qui parlaient, qui parlaient de ses émotions?
00:32:36 - Non! Ça parlait pas beaucoup d'émotions dans une salle de nouvelles.
00:32:40 - C'est un milieu tough, là.
00:32:41 Une salle de nouvelles, c'est une choppe.
00:32:43 Ça va vite. La compétition est forte.
00:32:46 Donc, le stress est là.
00:32:47 Quand ça va mal, on n'en parle pas parce qu'on veut continuer,
00:32:50 parce qu'on aime ça.
00:32:52 - C'est clair que Gaétan a enchaîné les mandats, les contrats
00:32:55 parce qu'il avait peur de perdre sa place.
00:32:57 Je pense qu'on a tous peur d'envie de dire non
00:33:00 parce qu'on a peur que tout ça s'arrête.
00:33:03 Gaétan, il aimait sa job.
00:33:05 Il était heureux.
00:33:06 Il était bien, lui, à défoncer des portes,
00:33:08 à avoir des nouveaux défis professionnels,
00:33:10 à travailler avec son équipe de caméraman, avec Jocelyne,
00:33:13 avec tout le monde au service de nouvelles,
00:33:15 jusqu'à ce qu'à un moment donné, il se soit trop
00:33:18 et qu'il ne soit pas capable d'écouter les signaux d'alarme
00:33:21 puis de ralentir.
00:33:23 - Ça, c'est une conférence que Gaétan a donnée
00:33:26 le 8 janvier 1999,
00:33:29 donc six jours avant son suicide.
00:33:32 Si vous regardez un peu la conférence,
00:33:35 si vous regardez la dynamique de Gaétan,
00:33:39 on n'a pas du tout, du tout, mais pas du tout l'impression
00:33:43 que ce gars-là va se suicider quelques jours plus tard.
00:33:46 - Merci beaucoup.
00:33:47 Car j'ai dit ça à mon épouse...
00:33:49 Je vais aller jaser avec l'association
00:33:52 des rendez-vous féminins du camp.
00:33:54 Les rendez-vous féminins.
00:33:56 Elle a dit qu'est-ce que c'est que ça?
00:33:58 Ah, j'ai dit c'est un groupe de 150 femmes,
00:34:01 toutes célibataires,
00:34:04 et à la recherche d'un mari
00:34:07 de préférence journaliste.
00:34:09 - Ah, tu vois, c'est ça, Gaétan.
00:34:11 - Mais ne t'inquiète pas, chérie,
00:34:14 je vais rentrer avant minuit.
00:34:16 - C'est fascinant, puis c'est ça qui fait peur.
00:34:18 C'est qu'on peut pas soupçonner que cet homme-là,
00:34:21 en ce moment, il va pas bien.
00:34:22 Puis qu'en embarquant dans son char ce soir-là,
00:34:25 peut-être qu'il s'effondre, peut-être qu'il pleure.
00:34:27 - Peut-être. On le saura jamais.
00:34:29 Mais tu peux pas imaginer que quelques jours plus tard,
00:34:32 il va se suicider. C'est impossible.
00:34:35 - Il a l'air tellement heureux.
00:34:37 Et c'est ça qu'il faut passer comme message.
00:34:39 C'est pas parce que quelqu'un a l'air heureux
00:34:42 qu'il est pas malheureux intérieurement.
00:34:44 - Vous avez devant vous une personne heureuse dans la vie.
00:34:47 Parce que j'ai la chance de faire un métier que j'adore,
00:34:51 être heureux dans la vie.
00:34:53 - Écoutez-vous, l'émission va commencer.
00:34:56 - C'est pas de notre faute.
00:34:57 Tu vois bien qu'il y a du trafic devant le frigo.
00:34:59 - As-tu essayé par la salle à manger?
00:35:01 - J'en ai bien redouci.
00:35:02 - L'année prochaine, on va avoir un troisième lien.
00:35:04 - Un quoi?
00:35:05 - Une glissade immense qui va rallier ma chambre au frigo.
00:35:09 - Mais ça se peut, ça?
00:35:10 - J'ai même fait une étude pour le prouver.
00:35:13 - Wow!
00:35:14 - Wow! Plus de trafic?
00:35:15 - Proud.
00:35:16 - Hé! Plus besoin du troisième lien.
00:35:18 J'en ai prêvé le coup.
00:35:19 - Yes!
00:35:20 - Est-ce ma première barraque 2024?
00:35:23 - Comment freiner la perte de cheveux?
00:35:25 - Pour des cheveux qui tombent de façon excessive
00:35:28 et qui perdent en densité et brillance,
00:35:30 il existe un traitement quotidien
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00:36:02 - Denis, t'as-tu entendu? On peut tout arrêter ça!
00:36:05 - Quoi?
00:36:06 - Maybelline New York.
00:36:11 Bienvenue à Sky High Air.
00:36:13 - Prêt à décoller.
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00:36:17 Destination? Des cils qui paraissent plus longs.
00:36:20 Mascara numéro 1 au Canada.
00:36:22 - Merci de voyager Sky High.
00:36:24 ♪ Hit that pose, take that flick ♪
00:36:26 ♪ Check your angle, pose that... ♪
00:36:28 ♪ Hit that pose, take that flick ♪
00:36:30 ♪ Check your angle, pose that... ♪
00:36:32 ♪ Hit that pose, take that flick ♪
00:36:34 ♪ Check your angle, pose that... ♪
00:36:36 - Bon, bien, c'est ici, chez nous.
00:36:42 - Est-ce que c'était une belle soirée?
00:36:44 - Sauf la fin, là. - Ouais, sauf la fin.
00:36:46 - Mais ça peut s'arranger.
00:36:48 - Léa? Êtes-vous correcte?
00:36:52 - Oui, oui, m'man, on est correcte.
00:36:54 - T'as eu de la misère avec ton parking, ma chouette.
00:36:56 Tu présentes pas ton p'tit ami?
00:36:58 - Désolé pour votre auto. - Non, c'est correct.
00:37:00 L'entrée est pas facile. - M'man!
00:37:02 C'est pour les assurances.
00:37:04 - Une première date, c'est pas toujours simple.
00:37:06 Faire essuivre une réclamation en ligne avec Bel Air Direct,
00:37:08 ça, c'est simple.
00:37:10 (sonnerie de téléphone)
00:37:12 ♪ ♪ ♪
00:37:14 (enregistrement de la chanson)
00:37:16 ♪ ♪ ♪
00:37:18 (enregistrement de la chanson)
00:37:20 ♪ ♪ ♪
00:37:22 (enregistrement de la chanson)
00:37:24 ♪ ♪ ♪
00:37:26 (enregistrement de la chanson)
00:37:28 ♪ ♪ ♪
00:37:30 (enregistrement de la chanson)
00:37:32 ♪ ♪ ♪
00:37:34 (enregistrement de la chanson)
00:37:36 ♪ ♪ ♪
00:37:38 - L'ancienne vadrouille vous épuise?
00:37:40 Voici la nouvelle Power Mop de Swiffer.
00:37:42 Un outil tout-en-un pivotant sur 360 degrés
00:37:44 qui peut atteindre les surfaces inaccessibles
00:37:46 à une vadrouille ordinaire.
00:37:48 Ménagez-vous avec la nouvelle Power Mop de Swiffer.
00:37:50 ♪ ♪ ♪
00:37:52 - T'es un bébé un peu existentialiste.
00:37:54 - Quand je quitte Matal pour revenir ici,
00:37:56 je dis tout le temps, j'ai grandi au Sénégal,
00:37:58 j'ai grossi à Matal.
00:38:00 - On se mentira pas, à ce moment-là,
00:38:02 je suis assis sur un secret, t'sais, puis...
00:38:04 - C'est fini bien la semaine, vendredi 19 h.
00:38:06 ♪ ♪ ♪
00:38:08 - Avant le début de la 10e saison,
00:38:10 revivez les moments forts de l'histoire de Naveur.
00:38:12 - Karen le basinère!
00:38:14 - Je te veux!
00:38:16 - Un épisode spécial, le dimanche 14 janvier,
00:38:18 19 h, à TVA.
00:38:20 - Présenté par Toyota et vos courtiers REMAX.
00:38:22 - Ça va être le fun!
00:38:24 - Dès le 28 janvier.
00:38:26 - Wouh! Je pensais jamais me balancer comme ça
00:38:28 avec Joe Bocan dans ma vie.
00:38:30 - Étais-tu proche de ton papa?
00:38:32 - Pas du tout.
00:38:34 - Quand tout le monde dormait à la nuit,
00:38:36 je me levais pis je croyais.
00:38:38 - Moi, je savais que je chignais potentiellement
00:38:40 mon arrêt de la NFL en me disant de pas jouer.
00:38:42 - Soit peut-être que je m'aurais fait tuer
00:38:44 ou j'aurais tué quelqu'un.
00:38:46 - Ta barouette!
00:38:48 - Nouvelle saison, dès le dimanche 28 janvier à TVA.
00:38:50 - Bye!
00:38:52 - Bye!
00:38:54 (coups de feu)
00:38:56 (musique)
00:38:58 - Jean-Pierre Jodoin, c'est quelqu'un qui connaît
00:39:00 vraiment beaucoup Gaétan Giroir
00:39:02 parce qu'il a travaillé dans la salle de nouvelles
00:39:04 de TVA avec Gaétan.
00:39:06 Puis on m'a dit qu'il avait conservé
00:39:08 plein d'éléments très, très importants
00:39:10 autour du décès de Gaétan.
00:39:12 Salut, Jean-Pierre.
00:39:14 - Bonjour.
00:39:16 - Ça fait longtemps, hein?
00:39:18 - Oui.
00:39:20 - Ça, c'est le rapport du coroner, là.
00:39:22 - Ça, c'est le rapport du coroner, oui.
00:39:24 Ça décrit exactement comment Gaétan a agi
00:39:26 le matin quand il est mort.
00:39:28 - Qu'est-ce que t'as appris là-dedans, toi?
00:39:30 - J'ai appris qu'il était en état de détresse.
00:39:32 Grande détresse.
00:39:34 Alors, ça dit...
00:39:36 - Grande détresse.
00:39:38 - Alors, ça dit...
00:39:40 - Ça allait pas bien, hein?
00:40:00 - Non, ça allait pas l'être malade.
00:40:02 - Une pression majeure fut posée.
00:40:04 Il devait cesser de travailler.
00:40:06 Il devrait être médicamenteé.
00:40:08 Un rendez-vous de contrôle était prévu deux semaines plus tard.
00:40:11 - Ce qui est jamais arrivé.
00:40:13 - Ce qui est jamais arrivé, malheureusement.
00:40:15 - Aïe, aïe, aïe, aïe, aïe, aïe, aïe.
00:40:17 - J'ai su que Gaétan avait consulté un médecin
00:40:21 lorsque j'ai vu un sac de Farnacy dans la poubelle.
00:40:28 Et je me suis dit, ah! Tu es allé voir un médecin?
00:40:32 Tu as été chercher des médicaments?
00:40:34 Il m'a dit, oui, je suis allée voir le médecin,
00:40:37 parce qu'il dit que je suis fatiguée un petit peu,
00:40:41 puis il m'a prescrit des vitamines.
00:40:45 Imagine s'il m'a dit ça à moi, la honte qu'il avait.
00:40:51 Tu sais, il m'a jamais dit qu'il faisait une dépression majeure.
00:40:54 - Pour n'importe qui, de vivre avec une problématique
00:40:56 de santé mentale, c'est quelque chose.
00:40:58 Mais si en plus, t'es connu, puis que là,
00:41:00 il faut que tu révèles à tout le monde,
00:41:02 là, c'est que tu mets le "photo spot"
00:41:04 dans ton visage en tabarouette.
00:41:06 - Imagine une personnalité connue comme Gaétan, aimée,
00:41:09 admirée, qui avait gagné un trophée,
00:41:11 puis qui était adulée par la population à l'époque.
00:41:14 Il pouvait pas mettre un genou par terre, comme on dit.
00:41:18 Il était pas capable. Il pouvait pas faire ça.
00:41:21 Il était trop... Le personnage était trop grand.
00:41:24 - Gaétan, c'était quelqu'un qui devait sauver tout le monde,
00:41:27 qui voulait être présent pour tout le monde,
00:41:30 aider tout le monde.
00:41:31 Je pense pas qu'il s'est donné le droit de sombrer
00:41:33 puis de se dire, moi aussi, je suis malade,
00:41:36 puis je dois l'accepter, puis je dois faire face à ça.
00:41:40 - Je voyais Gaétan dépérir. Et là, je suis inquiète.
00:41:46 J'ai dit, Gaétan, t'as besoin d'aide,
00:41:48 puis t'as besoin de prendre un congé.
00:41:50 Prends un congé de maladie.
00:41:52 Puis même que Gaétan m'avait dit, t'sais, Jocyne,
00:41:55 je peux pas me permettre rien du tout.
00:41:57 Je peux pas me permettre d'être malade.
00:41:59 Je peux pas me permettre de bafouiller.
00:42:01 Je peux pas me permettre d'être imparfait.
00:42:03 Puis j'en parle, j'en ai encore des frissons,
00:42:05 parce que ça m'avait tellement bouleversée à ce moment-là
00:42:08 quand il m'avait raconté ça,
00:42:09 mais ça, c'est 2 jours avant son suicide, là.
00:42:11 - La veille du décès, le 13 janvier, je quitte mon travail.
00:42:16 Je travaillais à Saint-Hubert.
00:42:17 Je quitte pour aller le retrouver à Québec.
00:42:21 Il y avait tellement froid, là.
00:42:23 Il grelottait.
00:42:24 Il dormait pas depuis tellement de jours
00:42:27 que son corps réussissait pas à reprendre le dessus.
00:42:31 Je l'avais abordé, j'avais fait un massage.
00:42:33 Moi, je me suis endormie, mais pas lui.
00:42:36 C'est lui qui m'a réveillée à 5 h.
00:42:38 Avant de quitter, il me dit quelque chose
00:42:41 que j'arrive pas à saisir.
00:42:43 Je dis, qu'est-ce que tu m'as dit?
00:42:45 Ah, il dit...
00:42:48 "Bonne journée."
00:42:49 Je dis, "Moi, je pars."
00:42:51 Gaëtan, c'était un aide ponctuelle.
00:42:53 OK? Jamais en retard.
00:42:55 Tous les matins, on se réunissait
00:42:57 pour la réunion de production de l'émission J.E. en direct.
00:43:01 Et ce matin, Gaëtan n'est pas encore arrivé.
00:43:05 Bien, moi, là, le sang m'a glacée.
00:43:08 Alors, tout de suite, ce que je fais, je me retire
00:43:11 et j'appelle Gaëtan.
00:43:13 Il me répond.
00:43:14 Il dit, "La voiture part pas."
00:43:15 Bien, je dis, "Oui, mais viens-t'en en taxi."
00:43:17 Il me dit, "Non, non, non."
00:43:19 Il dit, "Je vais attendre, je vais attendre."
00:43:21 Et là, je vous dis que quand j'ai fermé le téléphone...
00:43:25 Là, pour moi, ça sentait pas bon.
00:43:28 Je l'ai appelé, je l'ai appelé, il répondait plus.
00:43:31 -Quand je suis arrivée au bureau, je lui ai dit,
00:43:34 "Non, Gaëtan, il va pas en tout, pas en tout, pas en tout."
00:43:38 Fait que les filles m'ont dit, demandent au patron,
00:43:42 "Regarde, on la remonte à Québec, elle va le voir, tout ça."
00:43:46 J'ai comme pas eu le temps d'y demander,
00:43:49 de dire que je vais quitter pour 2 jours.
00:43:52 J'ai reçu le téléphone de Jocelyne.
00:43:56 -J'ai appelé Nathalie, puis elle dit, "Ça sent pas bon."
00:44:00 -Fait que tout de suite, j'ai dit, "Allez-vous à la maison."
00:44:03 -Et là, branle bas de combat, tout de suite,
00:44:05 je suis allée voir les patrons.
00:44:07 Je dis, "Là, vous allez aller chez Gaëtan."
00:44:09 -Je me suis toute recroquevillée dans le coin de mon bureau.
00:44:13 Et là, j'attendais. Et là, le téléphone a sonné.
00:44:16 C'était Jocelyne.
00:44:18 C'est Jocelyne qui m'a annoncé.
00:44:21 -Moi, j'ai crié, j'ai éclaté en sanglots.
00:44:24 C'est la terre qui s'écroule sous mes pieds, là.
00:44:27 Ça a même pas de bon sens.
00:44:29 -Tu sais, on a appris quelques minutes, 10, 15 minutes,
00:44:39 avant le bulletin de nouvelles de midi,
00:44:41 que Gaëtan s'était enlevé de vie.
00:44:43 À ce moment-là, j'étais en réunion de production.
00:44:46 J'ai éclaté en sanglots.
00:44:48 J'étais aux larmes, là, mais incapable d'arrêter de pleurer.
00:44:52 Je sais bien qu'on s'est revirés de bord,
00:44:54 puis il a fallu qu'on fasse quelque chose sur cet événement-là.
00:44:57 Il y a peut-être que Pierre Bruno en parle.
00:44:59 Il a fallu qu'on aille avertir les parents, ici,
00:45:01 parce qu'on voulait pas en parler avant que ses parents le sachent.
00:45:04 Après ça, pour moi, la journée, là,
00:45:06 je me demande pas ce qui s'est passé, je ne m'en souviens plus.
00:45:09 Pour en arriver à ça, j'ai l'impression qu'il devait souffrir.
00:45:14 C'était un très grand temps.
00:45:20 - Est-ce que Gaëtan t'a laissé des explications?
00:45:23 - Sa lettre, bien, d'abord, le premier paragraphe,
00:45:27 ça dit «Netou, prends bien soin de Juju et Marie.
00:45:33 Ils te tiennent éloignes du tumulte.»
00:45:38 Alors, il était conscient que c'était pour faire des feux d'artifice.
00:45:43 Et à la fin, il dit «J'ai ma femme, mes enfants, ma famille. Adieu.»
00:45:48 Et quand j'ai lu «Adieu», c'est ça qu'il m'a dit sur les escaliers.
00:45:53 - Vous savez, moi, j'ai vécu de la culpabilité.
00:46:03 Ça m'a pris quelques années à m'en remettre.
00:46:06 Puis aussi, le message que je veux passer, c'est que,
00:46:09 malheureusement, il y a personne qui s'est parlé.
00:46:12 Tout le monde, mais ça, c'est facile à dire,
00:46:15 on a tous dit ça après le décès de Gaëtan.
00:46:18 Mais si j'avais parlé à Nathalie, si j'avais parlé à Gilles Dion,
00:46:23 si j'avais parlé à mes collègues de travail,
00:46:25 ça ne se serait peut-être pas passé.
00:46:28 Il y a autre chose que j'ai envie de dire, puis là...
00:46:33 Je vais peut-être responsabiliser quelqu'un,
00:46:35 mais je vais le faire pareil, parce que, de toute façon,
00:46:37 je ne sais même pas son nom.
00:46:39 C'est le docteur qui a rencontré Gaëtan Giroir
00:46:43 quelques temps avant et qui savait que Gaëtan était en dépression.
00:46:48 Il était en dépression, là.
00:46:50 Il lui a prescrit des médicaments.
00:46:53 Puis il n'a pas parlé à son épouse.
00:46:56 Je comprends qu'il a un devoir de...
00:46:59 C'est le secret professionnel, mais ça, ça devrait changer.
00:47:03 Ça n'a aucun sens.
00:47:05 Le perfectionnisme, la marque des grands.
00:47:19 Le perfectionnisme, la douleur des grands.
00:47:23 Parce que la perfection, personne ne peut l'atteindre.
00:47:27 Ça nous a déjoués jusqu'à la fin.
00:47:29 On ne peut pas comprendre, parce que ça ne s'explique pas.
00:47:32 Mais on doit constater que celui qui a contribué
00:47:35 à régler tant de problèmes est parti avec les siens.
00:47:39 La détresse Gaëtan,
00:47:41 rejoint la détresse de tant de personnes.
00:47:44 Je ne me rappelais pas d'avoir écrit.
00:47:47 C'est très touchant.
00:47:49 Ce n'est pas un héros que l'on pleure cet après-midi.
00:47:52 Les héros, ça n'existe pas.
00:47:55 C'est un ami, un collègue, un homme.
00:47:58 Avec ses forces et ses faiblesses,
00:48:01 qui est allé au bout de ses rêves.
00:48:03 D'ailleurs, je ne crois pas que tu voudrais
00:48:06 qu'on s'apitoie sur ton sort.
00:48:08 Ton départ laisse pendant déjà un grand vide
00:48:11 chez l'Étienne, ta femme Nathalie,
00:48:13 les amours de filles Justine et Marie-Claude.
00:48:16 Salut Gaëtan, veille sur l'Étienne et veille sur nous.
00:48:20 Je me souviens, on sort des funérailles de Gaëtan.
00:48:23 Et qu'est-ce qui arrive?
00:48:25 Tous nos pages de son, le toit du stade olympique
00:48:28 qui vient de s'effondrer.
00:48:30 Comme, oubliez-moi maintenant, retournez au travail.
00:48:34 C'est Gaëtan.
00:48:39 Bon jeudi soir tout le monde.
00:48:50 À 22h, 25 ans après le suicide du journaliste Gaëtan Giroir,
00:48:54 on se pose la question, faut-il revoir les règles
00:48:57 du secret professionnel en santé?
00:48:59 Le médecin de Gaëtan Giroir savait qu'il souffrait
00:49:02 d'une dépression sévère, mais il n'a rien dit à sa famille.
00:49:05 Et Donald Trump dénonce à nouveau une ingérence électorale
00:49:08 lors de son procès pour fraude.
00:49:10 Il se dépeint encore en victime et s'assemble jouer
00:49:13 en sa faveur à quelques jours de l'ouverture
00:49:15 des primaires républicaines.
00:49:17 On se retrouve dans un instant.
00:49:20 (musique)
00:49:22 - T'as l'air d'une fille qui est allée chez une éprime, Julie.
00:49:27 - Ah oui, tu trouves? - Bien oui, t'as l'air bien.
00:49:30 - Avant, j'arrivais toujours en vacances épuisées,
00:49:33 mais là, c'est super facile de se préparer, y ont toutes.
00:49:36 J'ai eu mes vaccins, des pilules pour la nauser
00:49:38 et des conseils voyage à volonté.
00:49:40 - Simple de même. - Ouais, simple de même.
00:49:42 - J'aime bien ça, moi, les tout-inclus.
00:49:45 (musique)
00:49:48 - On ne choisit jamais de vivre
00:49:52 On voudrait rêver un peu plus
00:49:57 La vie n'est pas faite pour mourir
00:50:02 On meurt souvent, bien entendu
00:50:06 Car la vie est si fragile
00:50:10 Est si fragile
00:50:17 (musique)
00:50:20 - À la ménopause, ma peau a besoin de beaucoup plus.
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00:51:18 - La théorie du psychopathe qui passait par là, tu crois vraiment ça?
00:51:22 - Il y a des histoires. Il y a quelque chose dans l'air qui n'est pas ailleurs.
00:51:27 - Je t'ai demandé de m'aider à l'interroger.
00:51:29 - Peut-être son avocat de la dépense.
00:51:30 - T'es juste faite gagner du temps.
00:51:32 - Ici, tu peux pas te fier à ton instinct.
00:51:35 - Hé! J'ai le terrain de l'abbaye.
00:51:38 - L'enfer est vide. Où c'est des mots qu'on décrit?
00:51:41 - Je sais pas ce qui peut arriver.
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00:52:18 - Je te dis de quoi? C'est à propos de moi.
00:52:24 - C'est tellement étrange l'impression d'avoir déjoué la mort.
00:52:27 Autant on réalise sa chance, autant c'est lourd à porter.
00:52:30 - C'est une foi de faute, on a perdu notre vie.
00:52:32 - Quoi? - Je ne veux plus jamais vous voir à la face.
00:52:34 - Ta soeur est malade. - Qu'est-ce qu'elle a?
00:52:36 - Hé! Réveille.
00:52:39 - Amen.
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00:52:47 ♪ ♪ ♪
00:52:51 - Ça vous a fait beaucoup de peine?
00:52:53 - Ah oui, beaucoup. Parce qu'on l'aimait.
00:52:55 On était habitués, c'était comme un frère pour nous autres.
00:52:58 - C'est pas un homme qui donnait du temps, c'est un homme qui se donnait lui-même.
00:53:01 - Des témoignages d'amour comme celui-ci, Gaétan en a reçu des centaines depuis son départ jeudi dernier.
00:53:07 - Je regardais les lettres, ici, Jocelyne, tantôt,
00:53:12 puis je me suis dit à quel point, oui, c'est des lettres de gens qui veulent aussi prendre soin de toi,
00:53:17 mais il y a aussi beaucoup de témoignages de gens qui ne vont pas bien.
00:53:21 - Oui, mais ça, c'est un message. Ces lettres-là, c'est un message de détresse.
00:53:25 Vous savez, avec le nombre de lettres que j'ai reçues de personnes qui disaient que si Gaétan Giroir s'était suicidé,
00:53:33 eux, ils allaient se suicider, on peut comprendre le nombre effarant du taux de suicides
00:53:40 qui s'est déroulé dans l'année qui a suivi le décès de Gaétan Giroir.
00:53:46 - Le fait qu'une personne aussi connue que lui décide de s'enlever la vie a augmenté la détresse de bien des personnes déjà vulnérables.
00:53:51 Alors, on peut imaginer qu'aujourd'hui, les organismes de prévention du suicide, partout dans la province, ont travaillé très fort.
00:53:57 - Tu sais, toi, Marc-André, je trouve ça intéressant parce que tu travaillais au Centre de prévention du suicide à Québec, à l'époque du décès,
00:54:06 donc janvier 99, tu étais là-bas. C'est quoi le souvenir que tu as de cet événement-là?
00:54:12 - Bien, c'est un nombre de chocs. On connaissait ces phénomènes-là, la possibilité d'un effet d'entraînement en lien avec la médiatisation et tout ça,
00:54:20 et ça a été effectivement le cas. Le nombre d'appels ont vraiment augmenté considérablement.
00:54:27 - Je ne sais pas si tu as vu les chiffres de décès, mais il y a eu une hausse fulgurante. Il y a eu à peu près 15 % d'augmentation.
00:54:34 - Oui, c'est 233 suicides de plus, je pense, cette année-là.
00:54:38 - Exact.
00:54:39 - C'est le rapport de Michel Tousignan. Dans le quartier où le décès de M. Giroir est arrivé, dans la municipalité de Sainte-Foy,
00:54:48 ça a été l'augmentation la plus significative dans toutes les municipalités, avec, dans plusieurs situations, le même moyen.
00:54:54 Puis, ils en ont trouvé vraiment une dizaine, une photo de Gaétan Giroir qui était là sur la scène de suicide, ou des articles de journaux,
00:55:03 vraiment des liens directement qui ont été documentés.
00:55:07 - On voit l'étendue du temps, parce que des articles, il y en a sur une période incroyable,
00:55:15 tellement que le coroner en chef du Québec a dû intervenir pour dire « Là, c'est trop »,
00:55:20 de dire exactement la façon dont il a été retrouvé, d'avoir une photo de la façade de la maison, de la voiture de Gaétan,
00:55:28 la porte d'entrée, la serrure, tous ces détails-là n'ont pas de bon sens.
00:55:32 - Quoi ne pas faire dans le traitement médiatique? On a comme un contre-exemple, malheureusement.
00:55:37 Je pense qu'il y a un avant et il y a un après le suicide de Gaétan Giroir pour les médias.
00:55:43 Heureusement, on a pu apprendre de tout ça.
00:55:46 Chaque semaine, c'était à deux, trois magazines où ils faisaient le front.
00:55:51 Oui, j'ai participé au début pour le garder en vie.
00:55:56 Parce que tant qu'on parlait de Gaétan, il était en vie.
00:56:01 Oui, c'est surtout ça.
00:56:04 - Je la trouve tellement, ma mère, incroyablement forte.
00:56:09 Je n'ai jamais rencontré une femme aussi forte que ça.
00:56:13 Comment elle a réussi à faire en sorte que malgré tout ce qui arrivait,
00:56:18 pas qu'on ne s'en rende pas compte, on était quand même conscientes qu'il y avait beaucoup de changements,
00:56:23 mais qu'elle a été capable de gérer ces changements-là pour que ça ait le moins d'impact possible sur nos vies.
00:56:29 C'est... je ne connais pas beaucoup de monde qui aurait pu faire ça.
00:56:38 Ce que je trouve assez fou, c'est que quand tout ça s'est passé, c'est que ma mère avait mon âge.
00:56:43 Elle avait 32 ans. Je ne peux pas concevoir vivre ça à 32 ans avec deux enfants aussi jeunes.
00:56:50 - Toi, tu te retrouves ce jour-là avec deux filles qui perdent leur papa, toi qui perds ton mari.
00:56:56 - Oui.
00:56:57 - As-tu été en colère contre lui? Tu cherchais à comprendre plus?
00:57:00 - Non.
00:57:01 - Non?
00:57:02 - Non, je n'ai jamais été en colère après. Jamais.
00:57:05 C'était la langue de mes vies.
00:57:08 (soupir)
00:57:10 (soupir)
00:57:15 Non, je n'ai jamais voulu. Jamais.
00:57:19 Je trouve que le suicide est quand même un acte égoïste.
00:57:25 Parce que tu penses que tu vas libérer les gens autour de toi du poids que tu peux leur mettre sur les épaules,
00:57:33 mais au fond, ça va juste être pire après, tu sais.
00:57:35 J'aurais aimé ça qu'il soit là dans tous les grands moments de ta vie, tu sais.
00:57:40 Est-ce que ton père, normalement, serait supposé être là?
00:57:43 - Pourquoi on ne doit pas l'oublier?
00:57:47 - Il y a quelqu'un, en fait, je pense que c'est le prêtre,
00:57:49 lors des funérailles de Gaétan, qui a dit « le géant aux pieds d'argile ».
00:57:54 Je pense que c'est pour ça qu'on doit se souvenir de Gaétan.
00:57:58 Parce que oui, en apparence, il était un géant.
00:58:01 Mais dans la vraie vie de Gaétan, intérieurement, il était fragile.
00:58:06 C'est ça, socialement, qu'il faut qu'on essaie de transformer.
00:58:09 Qu'on soit capable d'associer des valeurs qu'on associe traditionnellement à la masculinité,
00:58:14 comme la force et le courage, et qu'on les associe à la demande d'aide.
00:58:19 Ça prend du courage pour regarder ses problèmes en face, puis prendre le taureau par les cornes.
00:58:23 Ça prend du courage pour se montrer vulnérable devant quelqu'un d'autre.
00:58:27 Je pense que la bataille de ma vie va être de parler de santé mentale,
00:58:31 de faire tomber les tabous, que les gens lèvent la main quand ils ne se sentent pas bien.
00:58:35 Puis je pense que ça, c'est un devoir de société,
00:58:38 parce que des problèmes de santé mentale, ça se traite tous ensemble,
00:58:42 en se rassemblant autour du monde qu'on aime.
00:58:45 Moi, je n'ai jamais hésité à consulter des psychologues,
00:58:49 à cause de ce qui est arrivé à Gaétan Giroir.
00:58:51 Est-ce que vous pensez qu'il reste quelque chose de Gaétan Giroir, 25 ans plus tard?
00:58:55 Dans le professionnalisme, oui, mais il y avait un Gaétan Giroir.
00:58:58 Si ce soir, tu allais prendre une bière avec ton chum Gaétan, tu lui dirais quoi?
00:59:03 De pomme loche.
00:59:07 J'aimerais qu'on n'oublie pas non plus qu'un geste comme ça,
00:59:12 ça nous marque à vie.
00:59:16 On apprend avec les années à vivre avec,
00:59:20 mais ça a été difficile.
00:59:22 On y pense, je te le dirais presque tous les jours.
00:59:25 Oh mon Dieu!
00:59:28 Mes filles, quand je les regarde, c'est souvent lui que je vois.
00:59:34 Et Gaétan, il vit en nous.
00:59:37 C'est ça qui va nous rester.
00:59:40 [Musique]
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