Green Deal : une bombe sociale à fragmentation

Europe 1

ABONNEZ-VOUS pour plus de vidéos : http://www.dailymotion.com/Europe1fr Chaque matin dans son édito, Vincent Trémolet de Villers revient sur l'actualité politique du jour. Ce jeudi, il s'intéresse au Green Deal européen qui provoque la colère des agriculteurs.   Retrouvez "L'édito politique" sur : http://www.europe1.fr/emissions/l-edito-eco LE DIRECT : http://www.europe1.fr/direct-video                                                                  Retrouvez-nous sur :                                 | Notre site : http://www.europe1.fr                                 | Facebook : https://www.facebook.com/Europe1                                 | Twitter : https://twitter.com/europe1                                 | Google + : https://plus.google.com/+Europe1/posts                                 | Pinterest : http://www.pinterest.com/europe1/

Transcript

00:00 - Europe 1 atteint.

00:02 - L'édito politique sur Europe 1 avec Le Figaro. Bonjour Vincent Trémolet de Villers.

00:06 - Bonjour Dimitri, bonjour Anissa, bonjour à tous.

00:08 - Bonjour Vincent.

00:09 - Vincent, aujourd'hui Emmanuel Macron est à Bruxelles pour demander des assouplissements pour nos agriculteurs.

00:14 Alors, assouplissement dans la PAC, la politique agricole commune, mais aussi dans le volet agricole du Green Deal

00:20 qui est devenu un petit peu l'épouvantail de nos agriculteurs. Qu'y a-t-il de si terrible ce Green Deal ?

00:25 - Mais le Green Deal Dimitri, ce n'est pas seulement l'épouvantail de nos agriculteurs, le Green Deal c'est un engrais magique

00:31 pour faire pousser les populistes partout sur le continent.

00:34 Le pacte vert non français du Green Deal, c'est un plan initié par Ursula von der Leyen en 2019

00:39 qui doit permettre à l'Union Européenne d'atteindre la neutralité carbone d'ici à 2050.

00:44 Ce plan concerne toutes les filières de l'économie, l'industrie, les transports, l'énergie et donc l'agriculture.

00:50 Le volet agricole du Green Deal, c'est ce que l'on appelle "farm to fork", c'est-à-dire de la ferme à la fourchette.

00:55 On devrait plutôt dire de la ferme à la disette, parce qu'il s'agit d'une politique décroissante à marge forcée

01:01 qui, si elle était appliquée, obligerait le gouvernement à réduire de façon autoritaire les cheptels, les cultures

01:06 et même à revenir sur des permis d'exploitation déjà délivrés.

01:10 Dominique Régnier, qui est l'un des premiers à avoir prévenu des effets explosifs de ce pacte,

01:14 il voit une perte du patrimoine matériel après la perte du patrimoine immatériel.

01:20 Le patrimoine immatériel, c'est le style de vie menacé par la globalisation uniformisatrice

01:25 et les effets culturels de l'immigration de masse.

01:28 Le patrimoine matériel, c'est la ferme que l'on habite, les champs que l'on cultive,

01:31 les bêtes dont on s'occupe que la politique publique, avec ce plan, menace directement.

01:36 - Bon, il faut le dire aussi, Vincent, ce pacte vert, pour le moment, il n'est appliqué nulle part.

01:41 - Non, pour le moment, il n'y a pas de logique législative ou réglementaire contraignante.

01:45 Mais si le processus se poursuit et arrive à son terme, ce sont les moindres détails

01:49 de la vie quotidienne qui seront soumis aux injonctions de ce pacte.

01:52 C'est pour cela que les tracteurs que nous voyons à Paris ou à Bruxelles

01:55 ne sont que l'avant-garde d'une révolte sociale qui se prolongera nécessairement

02:00 sur deux éléments de la vie quotidienne, la maison et la voiture.

02:04 La maison, avec le diagnostic de performance énergétique, le fameux DPE,

02:08 qui Alatale a dit vouloir simplifier, et qui pour le moment est un cauchemar

02:11 kafkaïen pour les maires, les propriétaires et les locataires,

02:14 un mauvais DPE peut réduire fortement la valeur d'un mien immobilier payé à la sueur de son front.

02:19 Puis après, la maison, c'est votre voiture, c'est à votre voiture que l'on s'attaquera,

02:23 avec en 2035 la fin pour les voitures neuves du moteur thermique.

02:26 Et déjà, les centres-villes ferment leurs portes à ces moteurs polluants.

02:30 Les dépossédés de Christophe Guillouil le sont chaque jour un peu plus.

02:34 Cet agenda tyrannique et intonable donne à l'Union européenne un visage autoritaire,

02:38 et c'est la même Europe qui est plus faible que jamais dans la défense de ses frontières.

02:42 En d'autres termes, l'Europe est intraitable sur l'écologie,

02:45 elle est introuvable sur l'immigration.

02:48 - Mais Emmanuel Macron a affiché sa volonté ces derniers jours d'obtenir des dérogations.

02:53 - Oui, mais c'est repousser le problème de quelques mois,

02:56 alors qu'on l'avait devancé en intégrant déjà dans les lois françaises des éléments de ce pacte.

03:01 On a l'impression, à dire vrai, que la politique consiste aujourd'hui, sur tous les sujets,

03:06 à repousser le problème de quelques mois.

03:09 Le slogan du pouvoir pourrait être "après les JO, le déluge".

03:13 Mais ce n'est pas un problème de dérogation, c'est systémique et c'est démocratique.

03:17 Systémique parce que ce pacte vert est la matrice de toute la politique européenne,

03:22 démocratique parce que les peuples n'ont pas été consultés

03:25 ni sur le rythme fou de cette transition écologique,

03:28 ni sur le bouleversement démographique provoqué par l'immigration.

03:31 Il est donc fort probable que les électeurs se vengent le 9 juin lors des élections européennes.

03:36 Ce sera le dernier volet du Green Deal de Madame van der Leyen,

03:39 de la colère au bulletin de vote.

03:41 - Signature Europe, l'édito politique.

03:43 Merci beaucoup Vincent Tremolet de Villers qui m'est à la une du Figaro ce matin.

03:47 Ce que les agriculteurs veulent obtenir de l'Europe,

03:50 et on l'entend très clairement dans leur bouche,

03:53 c'est un peu plus que des dérogations, comme vous nous l'avez fort bien dit.

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