Michel Nogues, président du Comité Novateur d'études sur la fragilité des séniors

  • il y a 6 mois
Quelles sont les bonnes attitudes pour prévenir les risques liés à la fragilité des séniors ? C'est le thème d'une série de conférences et débats demain après-midi (samedi) à Palavas-les-Flots, au cinéma le Nautilus (de 14h30 à 17h30).
Cette journée de sensibilisation est organisée par le Comité Novateur d'Etude sur la Fragilité des Séniors.
Ce comité a été créé et il est présidé par un géographe de la santé et statisticien, Michel Noguès qui a imaginé et développé un outil qui permet d'auto-dentifier ses propres risques en la matière.
Un outil très simple d'utilisation et que chacun peut dont s'approprier.
On en parle ce matin avec son créateur, et président donc de ce comité d'études, Michel Noguès.
Transcript
00:00 lié à la fragilité des seigneurs. Voilà une question qui fait l'objet de plusieurs conférences proposées demain à Palavas.
00:05 Michel Nogues est dans nos studios Guillaume.
00:08 C'est demain après-midi au cinéma le Nautilus. Bonjour Michel Nogues.
00:12 Bonjour et merci pour votre invitation.
00:15 Merci à vous. C'est demain après-midi, c'est ouvert à tout le monde cette série de conférences.
00:20 Ouverture grand public, pas d'inscription préalable, nous sommes là pour vous accueillir.
00:24 La fragilité des seigneurs, voilà un thème très très intéressant.
00:28 Vous avez créé Michel Nogues il y a quatre ans le comité novateur d'études sur la fragilité des seigneurs.
00:34 Alors fragilité physique, fragilité mentale, fragilité environnementale, fragilité sociale, c'est un vaste terme la fragilité.
00:42 Absolument parce que la fragilité ça touche tous nos états
00:46 possibles au niveau de nos équilibres personnels, que ce soit sur le plan physique,
00:52 physiologique, sur le plan sociologique, notre environnement etc.
00:57 Et donc ce que nous souhaitons c'est de faire prendre conscience aux gens des risques qu'ils peuvent avoir
01:02 dès lors qu'il peut y avoir un trouble dans ces équilibres habituels.
01:07 Il s'agit d'anticiper.
01:09 On va y venir bien sûr, je précise quand même à ce stade Michel Nogues que vous êtes
01:13 géographe de la santé, statisticien et vous avez pendant
01:16 quelques temps été directeur délégué de la CARSAT de Montpellier,
01:20 chargé de l'action sociale et qu'aujourd'hui donc vous présidez,
01:23 après l'avoir créé, ce comité novateur d'études sur la fragilité des seniors. A partir de
01:27 quel âge on est considéré comme un senior ?
01:30 - C'est la question toujours très délicate mais
01:34 à partir d'un certain âge, on va dire de la cinquantaine, il est quand même un petit peu temps de se regarder.
01:41 - Dès cinquantain on parle de senior ?
01:42 - Non on n'est pas senior, mais il est temps de se regarder, de s'observer un petit peu.
01:47 - Pourquoi vous me regardez tous les deux là ?
01:49 - Parce que voilà...
01:51 - Si il y en a un qui est plus vite concerné que nous, c'est quand même lui.
01:54 - On est tous d'accord.
01:56 - On est dans l'anticipation en fait.
01:58 - Alors demain après-midi, vous avez réuni un très très beau plateau à Palavas au cinéma Le Nautilus,
02:03 il y a un neurologue Jacques Touchon, il y a un pneumologue Jean Bousquet, il y a une gériatre
02:07 Michel Callone et puis d'autres, je n'ai pas le temps de tous les citer.
02:11 Vous avez tous échangé autour de la fragilité des seniors et vous, en ce qui vous concerne Michel Nogues,
02:16 vous avez surtout présenté un outil que vous avez mis au point qui s'appelle l'étoile de la fragilité.
02:21 - Tout à fait.
02:23 - C'est quoi ce outil ?
02:25 - La fonction ou l'objet principal de notre association, c'est de faire prendre conscience
02:30 que chacun de nous, on peut présenter les risques de fragilité à un moment donné,
02:34 il s'agit de les anticiper pour être tout simplement responsable et actif de sa santé, de son vieillissement,
02:40 pour bien vivre.
02:42 Il s'agit au travers de questions simples qui concernent bien sûr notre état physique,
02:48 mais la façon dont on se nourrit, la façon dont on vit chacun de nos événements,
02:54 la façon dont on va se comporter, notre environnement,
02:58 des questions simples qui vont se traduire par une étoile, tout simplement,
03:02 un petit schéma en forme d'étoile et qui vont être le reflet de notre situation.
03:07 Et puis là, c'est une prise de conscience. On est sur une prise de conscience.
03:11 - Alors ce diagnostic-là, chacun peut le faire individuellement,
03:16 de manière totalement autonome, sans faire appel à un professionnel.
03:19 En fait, c'est un outil d'auto-évaluation, c'est ça ?
03:22 - Absolument, c'est de l'auto-évaluation qui ensuite, bien sûr, renvoie.
03:26 D'ailleurs, on a des conseils sur cette étoile figure sur notre site.
03:30 On renvoie sur des professionnels si le besoin, bien sûr, en était.
03:33 Mais ça permet tout simplement de prendre conscience pour anticiper,
03:36 puis tout simplement pour mieux vivre.
03:38 - Et alors cette étoile, elle fonctionne comment ?
03:40 Donc il y a un certain nombre de thèmes, le cognitif, la nutrition,
03:42 on en parlait il y a quelques minutes, l'environnement économique,
03:46 le psycho-environnemental, dites-vous, le psychosocial, le somatique aussi.
03:51 Et pour chacun de ces thèmes-là, il y a une série de questions
03:54 qui permettent de déterminer un indice qui va de 0 à 5.
03:58 - Effectivement, vous avez tout bien perçu, c'est effectivement ça.
04:02 Sont des questions simples, exemple, il y a quelqu'un qui frappe à la porte,
04:06 est-ce que vous sursautez ou pas ?
04:08 - Oui, c'est souvent des éléments bêtes.
04:10 Ça veut dire je suis sensible ou pas sensible.
04:13 Est-ce qu'il y a un environnement sonore ?
04:15 - C'est bon signe, c'est sûr.
04:16 - Vous croyez qu'on tape et on sursaute ou est-ce que c'est pas bon signe ?
04:18 - Non, c'est tout simple.
04:20 - Parce que moi quand on sonne, j'ai peur.
04:22 Enfin, quand on sonne, j'ai peur. J'exagère.
04:24 - C'est un signe. Vous êtes seigneur, donc prends ça.
04:27 - C'est ce que je suis en train de comprendre, tout va bien.
04:30 - Et vous dites, il faut se poser les bonnes questions.
04:33 Alors il y a l'exemple du "on claque à la porte", et puis voilà.
04:35 Il y en a d'autres, vous dites par exemple, vous posez aussi la question,
04:38 il faut que les gens apprennent à se poser ces questions-là.
04:40 Est-ce que vous avez des périodes de solitude ?
04:42 Est-ce que vous avez perdu involontairement du poids durant les trois derniers mois ?
04:46 Est-ce que vous vous sentez fatigué ?
04:47 Voilà, il y a tout un tas de questions très précises qui permettent cette auto-évaluation en fait.
04:50 - Tout à fait, ça ce sont ce que je peux appeler les préalables.
04:53 Les préalables, c'est-à-dire qu'effectivement ce sont des alertes.
04:56 Des alertes que chacun de nous, à partir d'un certain âge, là je vais un petit peu plus loin.
05:01 On est d'accord.
05:02 Mais une perte de poids c'est toujours significatif de quelque chose.
05:06 Donc effectivement, alors qu'on a des périodes où on se sent très isolé,
05:10 où on a tout simplement des syndromes dépressifs,
05:13 là ce sont pour nous des clignotants, des alertes.
05:17 Il faut réagir.
05:18 Donc effectivement, bien sûr, il y a le contexte médical ou paramédical.
05:24 Il faut utiliser, il ne faut pas hésiter.
05:27 Mais il faut être sensible à ces petites alertes et se dire "attention, là mon poids pourquoi il varie ?"
05:34 - Et surtout ne pas rester isolé, c'est un peu ce que vous dites.
05:37 - Absolument.
05:38 - C'est prendre conscience et après derrière s'entourer.
05:41 - Tout à fait.
05:43 Le but c'est de dire "je dois vivre".
05:47 J'ai le coutume de dire aussi "c'est votre optimisme ou votre pessimisme qui vous protège".
05:53 On a pris des habitudes et avec l'âge il ne faut pas que ces habitudes on les bouscule comme ça.
05:59 Parce qu'elles nous protègent, on s'est créé un environnement protecteur.
06:02 Mais il faut effectivement prendre conscience qu'à un moment donné,
06:06 il peut y avoir un déséquilibre.
06:08 Et que ce déséquilibre, c'est ce qu'on appelle la résilience.
06:11 Et on a une capacité à rebondir pour mieux vivre.
06:15 - Cette étoile de la fragilité, vous allez la présenter demain dans le cadre de cette série de conférences.
06:19 J'invite encore une fois tous ceux qui nous écoutent ou qui nous regardent à s'y rendre.
06:23 Elle est aussi accessible en ligne ?
06:25 - Tout à fait, sur le site de notre association, le CNEF.
06:30 - Comité Novateur, je le répète.
06:32 - D'études.
06:33 - D'études, pardon, sur la fragilité des seniors.
06:36 Vous avez aussi mené une expérience sur 600 cas, qui révèle des chiffres très intéressants.
06:41 C'était quoi cette expérience en deux mots ?
06:43 - C'était une expérience qu'on avait menée avec la CARSAT en son temps.
06:47 Et puis différents acteurs.
06:49 Et qu'on a prolongée ensuite avec le professeur Jacques Touchon.
06:53 Pour essayer d'appréhender quels étaient les besoins essentiels des personnes à partir d'un certain âge.
07:01 Et non pas aux surprises, bien sûr.
07:04 Mais un des besoins essentiels des personnes, c'est effectivement l'environnement, je dirais, médical et soignant.
07:12 - Sauf que cette étude révèle que dans 22% des cas, on est arrivé à une situation de renoncement aux soins.
07:19 C'est l'indice le plus haut.
07:20 - Absolument.
07:21 - C'est quand même un problème.
07:22 - C'est un sujet qui est peu mal évoqué aujourd'hui.
07:26 On parle bien sûr des aires médicaux, etc.
07:29 Je ne vais pas du tout sur ce sujet-là.
07:31 Mais il y a nombre de personnes qui renoncent aux soins.
07:34 - Et pour quelles raisons ?
07:35 - Elles sont multiples.
07:37 Il y avait bien sûr des raisons, quelquefois financières.
07:40 Pas d'assurance complémentaire, mais ça, de toute façon, les services sociaux, etc. accompagnent.
07:47 Mais tout simplement parce qu'on peut avoir un certain laissé-aller en disant "bon, tout simplement, non, je suis vieux, c'est normal, j'ai des douleurs".
07:58 Mais ce que j'évoque souvent, c'est l'enchaînement.
08:04 Et c'est souvent à partir d'un problème de dents, ça va entraîner un problème de nutrition, une perte de poids, une perte de poids sur la pénate armpopénie.
08:12 C'est surtout ça qu'il faut éviter, c'est cet enchaînement.
08:17 Et le renoncement aux soins, c'est quelque chose où chacun doit rendre sensible tout simplement notre environnement.
08:23 Surtout, allez-y.
08:25 - J'avais encore une question, j'ai le temps ou pas ?
08:28 - 30 secondes.
08:29 - Juste pour dire qu'à travers cette étoile de la fragilité, l'idée que vous voulez faire passer, Michel Nauguet, c'est qu'on ne peut pas tout attendre des soignants,
08:36 même s'ils sont importants, attention, je ne suis pas en train de dire qu'il faut s'en passer,
08:39 mais que ça commence par une prise de conscience individuelle et collective de sa propre fragilité et des bons gestes à mettre en place, c'est ça ?
08:45 - Tout à fait, et c'est ce qu'on appelle le concept de santé globale.
08:48 Prenons-nous en charge, un peu Herman, prenons-nous en charge, on a une santé qui est globale, qui n'est pas uniquement médicale ou sociale, etc.
08:58 - Rendez-vous demain après-midi au cinéma Le Nautilus à Palavas-les-Flots de 14h30 à 17h30, grâce à vous et à ce comité novateur sur la fragilité des seigneurs.
09:06 Merci d'être venu nous en parler ce matin, Michel Nauguet.
09:08 - Merci à vous.
09:09 Merci à vous, il est 8h20 sur France Bleu Héro et sur France 3 Occitanie, on jette un coup d'oeil à vos comptes.

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