Les business schools face aux exigences d’inclusivité et de diversité [Delphine Manceau]

  • il y a 8 mois
Xerfi Canal a reçu Delphine Manceau, Directrice Générale, Neoma Business School, pour parler des business schools face aux exigences d’inclusivité et de diversité.
Une interview menée par Jean-Philippe Denis.

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Transcription
00:00 Bonjour Delphine Manso, directrice générale de Neoma Business School.
00:13 Delphine Manso, toutes les institutions d'enseignement supérieur font face aujourd'hui à un sujet,
00:19 la diversité et l'inclusion. Comment on se saisit de ce sujet à Neoma Business School ?
00:24 D'abord, on communique sur le fait que tout est possible. Nous, on a pris un engagement
00:29 fort qui est qu'aucun étudiant ne doit renoncer à Neoma pour des raisons financières,
00:34 sachant qu'on est une institution qui n'a pas de subvention publique. On est à but non lucratif,
00:41 mais sans subvention publique. Je n'aime pas trop dire qu'on est privé, mais on n'est pas public,
00:46 ça c'est clair. C'est nous qui finançons notre politique de diversité. On y croit beaucoup,
00:53 on a doublé cette année notre budget bourse et ça il faut le faire savoir. Parce qu'on le sait,
00:57 les freins sont très en amont de l'entrée en école. On insiste beaucoup sur cette dimension,
01:04 cet engagement. Vous ne renoncerez pas pour des raisons financières à suivre l'école,
01:12 on trouvera toujours des solutions avec vous. Ça passe par les bourses, ça passe par l'alternance,
01:17 ça passe par l'accompagnement des étudiants pour qu'ils négocient des prêts certains. On le sait,
01:23 les jeunes de milieux défavorisés ont peur de s'endetter dans leur famille, il peut y avoir
01:29 eu des cas de sur-endettement. Donc on les accompagne, on les accompagne aussi psychologiquement,
01:34 on les aide à trouver des jobs, on leur donne des mentors. Tout ça pour essayer de lever les freins,
01:41 mais ce n'est pas facile. Moi, une de mes grandes fiertés à Neoma, c'est qu'aujourd'hui on a 30%
01:47 de boursiers, on a 10% d'alternants. Donc on essaie vraiment d'accompagner ces étudiants,
01:55 de les faire venir. Et après, c'est des très belles histoires de transformation,
02:00 qu'en dix ans après, ils nous disent "l'école a changé ma vie et je n'aurais pas fait ce parcours
02:05 sans votre aide". Ça fait vraiment plaisir. On pense à tout le débat politique actuel sur
02:11 le "professionnel", l'enseignement professionnel, etc. Bizarrement, on ne parle jamais
02:17 des "business school". Or, c'est bien un enseignement aussi à vocation professionnelle,
02:21 et qu'à vocation, comme vous le dites, a changé la vie. Complètement. En fait,
02:28 ça va tellement de soi qu'on ne le dit pas. On est un enseignement professionnel, 98% de nos
02:35 étudiants trouvent un job moins de six mois après la diplomation. On a été très en pointe sur
02:40 l'alternance et l'apprentissage. Donc, on est vraiment très présents sur ces sujets-là. Et
02:48 c'est ça qu'on devrait dire. C'est-à-dire qu'il y a une image parfois un peu élitiste qui peut
02:53 faire peur, mais ce n'est pas ça le sujet. Le vrai sujet, c'est qu'on accompagne des jeunes
02:58 qui peuvent venir de différents milieux, et on les accompagne jusqu'à l'emploi, jusqu'au bout. Et ça,
03:05 je pense qu'il faut vraiment le marteler. Il faut aussi marteler qu'il n'y a pas d'opposition
03:10 entre la qualité académique et le professionnalisant. On fait les deux. On a d'excellents
03:15 enseignants-chercheurs qui sont aussi proches des entreprises, et on prépare nos étudiants à
03:21 travailler en entreprise. Et ils y travaillent dès la première année avec des stages et parfois des
03:26 jobs à temps partiel dès la première année. Donc, il faut arrêter ces oppositions, ces cases. Voilà,
03:33 nous, les Business School, on fait les deux. Et on excelle dans les deux, je tiens à le préciser.
03:37 Très bien. D'ailleurs, vous défensez fortement la logique du concours. Vous êtes très attachée à la
03:42 logique du concours. Alors, de toutes les transformations, on va dire qu'il n'y a rien
03:45 de plus professionnalisant qu'une bonne recherche, finalement. Ça, les entreprises ont du mal à le
03:49 comprendre, mais ce serait bien qu'elles le comprennent. Oui, mais il faut vraiment avoir
03:54 en tête que l'enseignement et la recherche, ça va ensemble, que l'enseignement est toujours plus
04:00 passionnant quand il est réalisé par un enseignant-chercheur qui questionne les pratiques
04:05 des entreprises et qu'ensuite, quand l'étudiant rejoint l'entreprise, ces questionnements, ça va
04:10 l'aider à être une source d'innovation dans l'entreprise qui rejoindra. Donc là encore,
04:16 pas d'opposition, c'est pas "où", c'est "et". Et on sait très bien le faire et combiner les deux.
04:21 Bien sûr, la diversité, c'est aussi l'art de reposer les questions et reposer parfois différemment.
04:26 Vous êtes tête de pont en matière d'intelligence artificielle générative. On connaît l'importance
04:30 du prompt. Oui. Donc, des questions qu'on va poser à la machine, que les entreprises,
04:35 s'y intéressent beaucoup. On a besoin d'étudiants qui sauront reposer différemment les questions.
04:41 Absolument. Merci à vous Delphine. Merci.
04:43 Merci à vous.
04:45 [Musique]

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