• il y a 9 mois
Jacques Pessis reçoit Didier Benureau : son personnage de Morales l’a rendu célèbre. Son parcours : le théâtre de Bouvard, du cinéma, du théâtre, «Scènes de ménage ». Son actualité, un nouveau seul en scène à la Comédie des Champs-Élysées.

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##LES_CLEFS_D_UNE_VIE-2024-02-06##
Transcription
00:00 Sud Radio, les clés d'une vie, Jacques Pessis.
00:03 Sud Radio, les clés d'une vie, celle de mon invité.
00:05 Vous avez créé à la scène des personnages haut en couleur, où l'humour noir est toujours très présent.
00:11 Un militaire vous a permis de gagner la bataille de la notoriété.
00:15 Après de longs arrêts de rigueur, vous remontez enfin sur scène.
00:19 Bonjour Didier Benhurot.
00:20 Bonjour.
00:21 Alors c'est vrai que vous revenez à la Comédie des Champs-Elysées avec un nouveau spectacle, un seul en scène.
00:26 Ce qu'on attendait depuis quelque temps.
00:27 Vous avez un parcours totalement atypique entre le théâtre, le cinéma, le seul en scène.
00:32 Et on va l'évoquer dans les clés d'une vie à travers des dates clés.
00:34 Et la première date que j'ai trouvée, ça vous dira certainement quelque chose, c'est le 8 septembre 1984.
00:40 Écoutez.
00:41 [musique]
00:44 Le théâtre de Bouvard, c'est votre premier sketch, la grande misère des bibliothèques municipales.
00:49 Vous en souvenez ?
00:50 Non.
00:50 C'est avec... Vous cherchez un livre de Jonathan John.
00:54 Vous avez un pull marin, quelques cheveux blonds et vous jouez avec René Hernandez.
00:57 Ah oui, ça y est.
00:59 Voilà.
00:59 Ça me revient.
01:00 C'est votre première apparition dans le théâtre de Bouvard.
01:03 Oui.
01:03 Et Bouvard d'ailleurs dit que c'est votre première télé et fait le voeu d'une grande carrière et vous fait un compliment.
01:09 Ah.
01:10 Je ne sais pas ça.
01:11 Comment vous êtes arrivé dans cette émission ?
01:13 J'ai tout simplement...
01:17 Je voulais faire des sketchs avec René Hernandez.
01:20 Oui.
01:21 Et pour faire du cabaret ou je ne sais pas, se produire quelque part.
01:27 Et donc on avait mis au point...
01:31 On avait je ne sais pas, trois, quatre sketchs dont celui-là.
01:37 Et puis on me parlait du théâtre de Bouvard, des amis, tout ça.
01:43 Me disaient "mais allez là-bas passer une audition".
01:47 Donc on a été passer une audition et voilà comment je suis rentré.
01:50 C'était dur une audition avec Bouvard ?
01:52 Non, ça s'est passé très simplement.
01:54 C'était quelques minutes et vous arrêtez quelques fois les comédiens en disant "ça ne m'intéresse pas".
01:59 Non, nous on était au bout et il y avait tous les autres comédiens autour qui se marraient.
02:04 Donc on s'est dit "c'est bon".
02:06 Et donc ça a été "oui" tout de suite.
02:08 Oui.
02:08 Et dans la même émission il y avait Philippe Chevalier qui lui aussi débutait, qui est passé juste avant vous dans cette émission du théâtre de Bouvard.
02:15 Je ne sais pas si vous en souvenez.
02:16 Parce que lui aussi il débutait, il y avait une école fabuleuse de débutants.
02:20 Ah oui, moi je croyais qu'il était déjà là en fait.
02:22 Il est arrivé en même temps que vous.
02:23 Alors il se trouve que dans cette émission il y a Jean-Marie Rivière qui est votre parrain moral.
02:28 Je ne sais pas si vous vous en souvenez, c'est lui qui vous annonce et qui annonce votre sketch.
02:32 Ah d'accord.
02:32 Voilà.
02:33 Et il a été quand même lui aussi un grand animateur entre l'Alcazar, le Paradis latin,
02:38 qui l'a porté et qui a fait le bonheur de tout Paris.
02:43 Alors j'ai fait mes calculs, vous êtes passé 60 fois dans le théâtre de Bouvard.
02:47 C'est énorme.
02:48 C'est possible.
02:49 Ah oui, c'est certain.
02:50 C'est énorme comme passage.
02:52 Oui, enfin il y en avait, oui, puis dans ces passages il y avait parfois, on me demandait "est-ce que tu ne veux pas faire ci ou ça ?"
03:00 Donc c'était des petits rôles aussi.
03:01 Il y avait, on s'entraidait mutuellement.
03:05 Mais c'était quand même tout à fait nouveau pour vous cet état.
03:08 Ah oui, c'était très nouveau, oui.
03:10 C'était un rythme très particulier de travail.
03:12 Oui, oui.
03:13 Mais je m'entendais beaucoup avec Muriel Robin.
03:18 Oui.
03:18 Et c'est vrai qu'on a fait des sketchs à deux et puis même une pièce de théâtre.
03:21 On va en parler justement.
03:23 Mais surtout, ce théâtre de Bouvard vous rend populaire du jour au lendemain, dit Beniro.
03:28 Dans la rue on vous reconnaît.
03:30 Oui, oui, c'est vrai.
03:32 Ça vous a surpris ?
03:34 Non, parce que je passais à la télé donc voilà, les gens n'étaient pas non plus très bavards.
03:41 Ils me reconnaissaient, ils ne me sautaient pas dessus.
03:44 Je n'étais pas une star.
03:47 Alors, fin de votre première télé, on ne l'a pas retrouvée.
03:49 Il semble que ce soit une émission avec Patrice Laffont.
03:51 Oui.
03:51 Et vous jouez, vous êtes dans un grand musical quasi folklore.
03:56 Quasi folklore, oui.
03:57 Et vous recevez le premier prix.
03:58 Qu'est-ce que c'est cette émission ? On n'en trouve aucune trace.
04:00 C'était le jeudi après-midi.
04:03 Oui.
04:03 Et moi je faisais partie d'un petit groupe acoustique, c'est-à-dire guitare, flûte.
04:10 On est trois garçons et une femme.
04:13 Et il y avait un des camarades qui avait écrit une chanson.
04:25 Et donc, comme il y avait, je crois que toutes les semaines, il y avait des amateurs qui passaient pour chanter.
04:34 Et donc nous on a fait l'audition, on a été retenus.
04:38 Et donc on est passés à la télé et quelques mois plus tard, ils ont dit "Vous êtes le meilleur groupe qu'on ait eu, donc c'est vous qui allez recevoir une médaille d'or".
04:51 Je crois que dans le groupe, il y avait Amaury Blanchard.
04:55 Non.
04:55 Il n'était pas là parce qu'il a joué...
04:57 Non, Amaury Blanchard c'est un batteur.
04:58 Donc il n'était pas dans ce groupe, mais il était dans la même émission.
05:00 Il a été votre rival dans la même émission.
05:03 Non.
05:03 Si, si.
05:04 Dans une autre séquence...
05:05 Il était batteur alors ?
05:06 Oui, batteur dans un autre orchestre.
05:08 Voilà.
05:09 Alors la musique pour vous, ça a commencé, Didier Beniro a 15 ans, avec une guitare et des cheveux longs.
05:15 Ce qu'on ne peut pas imaginer aujourd'hui.
05:17 C'est vrai, c'est vrai, c'est vrai.
05:19 C'est venu comment ?
05:20 C'est... La guitare, je pense qu'elle est venue de mon cousin qui jouait un petit peu de guitare et qui habitait pas loin de chez moi.
05:29 Et donc je le voyais avec sa guitare et ça m'a donné envie d'en faire.
05:35 Et voilà, j'ai même travaillé, je me souviens, pour m'acheter ma première guitare.
05:39 J'ai travaillé dans une usine pendant les vacances de Pâques, je m'en souviens, et je me suis acheté ma première guitare.
05:48 À l'époque, vos idoles c'était Brassens, Gremol Wright, Les Beatles et Maxime Le Forestier.
05:54 Oui, c'est vrai.
05:55 Et puis d'ailleurs, Maxime Le Forestier, il m'a... Comment dire... Il m'a inspiré.
06:01 J'ai eu envie de jouer mieux de la guitare, de faire du picking, de...
06:10 Voilà, parce qu'il joue très bien de la guitare.
06:13 Il y avait Ludoaret qui était son soliste et ça, ça m'a encouragé à travailler mon jeu de guitare.
06:22 Et Le Forestier, à cette époque, débutait.
06:24 Il avait quitté Catherine Le Forestier et sa soeur avec qui ils avaient eu un succès avec La Petite Fugue.
06:29 Et ils avaient appris le métier, les premiers cours de musique avec le trio Fontanarosa, piano, violon et violoncelle,
06:36 et qui a devenu célèbre ensuite. C'était leur copain d'enfance.
06:40 Alors c'est vrai que Courbevoie, vous avez grandi dans un 2 pièces en face du pont de Courbevoie.
06:45 C'est vrai. Dans un vieil immeuble, quand j'étais tout petit.
06:49 Je suis parti, je crois, j'avais une dizaine d'années.
06:56 Et c'était vraiment... Il y avait 5 enfants, c'était pas simple.
06:59 Il y avait 5 enfants, il n'y avait pas de chauffage, il fallait ramener le bois, il y avait un poêle.
07:06 C'était un très vieil immeuble et j'y suis resté, je vous dis, je pense 8-9 ans, jusqu'à 8-9 ans, peut-être 10 ans.
07:13 Et après, on n'était pas loin, mais on vivait dans un HLM grand.
07:22 Plus confortable.
07:23 Ah oui, très confortable même.
07:25 Et l'école primaire, c'est à Courbevoie et je crois que vous conservez un souvenir pas terrible du directeur M. Argaud.
07:31 Il était un peu vieille France et puis alors il passait dans les rangs et il faisait des tapes sur les cuisses, sur ceux qui ne se tenaient pas droit.
07:41 C'était pas très grave, mais c'était la vieille France.
07:48 Quand vous étiez mal aligné, il criait "alors on fait le badeau".
07:51 "Alors on fait le badeau, hein, Béniro, on fait le badeau".
07:54 Ça vous arrivait souvent ?
07:56 Moi j'étais un peu rêveur, donc des fois j'étais pas dans le mouvement.
08:02 Et vous avez redoublé votre CE2, c'est quand même assez rare.
08:05 Sur votre biographie, vous dites que vous avez redoublé votre CE2.
08:11 Ah bon ?
08:12 Oui.
08:12 C'est bizarre, je ne me souviens pas de ça.
08:15 Vous l'avez écrit en tout cas.
08:16 J'ai écrit, ah bon ?
08:17 Alors est-ce que c'est pour rire ?
08:18 Peut-être.
08:19 Peut-être, parce que finalement vous étiez un élève correct ?
08:21 J'étais un élève moyen.
08:23 C'était pas ce qui vous intéressait le plus au moment ?
08:25 Non.
08:26 Mais vous avez été aussi enfant de cœur.
08:31 Ah oui, j'étais enfant de cœur, parce que mon frère aîné était enfant de cœur.
08:36 Et il était grand clair, même lui.
08:38 Et donc je me suis dit "moi je veux faire comme mon frère, je veux être enfant de cœur".
08:46 Et j'ai fait ça pendant plusieurs années.
08:48 Et ça ne m'a jamais... comment dire...
08:54 J'y suis toujours allé enthousiaste.
08:58 Et avec le recul, je me suis dit que c'était peut-être là que j'avais mon envie d'être comédien.
09:10 Parce que ce qui m'intéressait, c'était de faire l'office.
09:14 C'est-à-dire que je n'aurais pas été à l'église toutes les semaines pour être dans le public.
09:20 Moi ce qui m'intéressait, c'était de servir les burettes, de lire, de participer à ça.
09:28 C'était ça qui m'intéressait. Et je regardais les gens.
09:30 Et je me souviens d'un prêtre qui, avant d'officier, tire le rideau et qui regarde et dit "Hum, bon public aujourd'hui".
09:42 Et c'est vrai que c'est le fait de participer qui m'enthousiasmait.
09:51 Et vos débuts sur scène, ils sont liés à cette chanson ?
09:56 "Ce matin, un lapin a tué un chien"
10:00 Car vous avez débuté comme lapin à la Maison de la Culture, je crois, de Mineuve-la-Garenne.
10:05 C'était quoi ce spectacle ?
10:07 Je m'en souviens à peine. Je me souviens que j'étais déguisé.
10:12 Mais après ce qu'il s'est passé, je ne sais plus.
10:15 Vous avez fait rire en tout cas. Ça vous a marqué ?
10:18 Oui, parce qu'on avait, à la Maison de la Culture de Villeneuve-la-Garenne,
10:24 il y avait un ami avec qui je faisais le groupe, qui organisait des soirées culturelles
10:32 avec des chanteurs, des gens qui venaient réciter des textes, ou parfois des prestidigitateurs, etc.
10:39 Et donc moi j'ai appris un peu la scène, parce que j'étais quand même timide, je le suis toujours d'ailleurs,
10:46 mais passer en public, ça me faisait peur.
10:51 Mais j'ai pris du plaisir, j'ai plus pris du plaisir en faisant les clowns,
10:57 ce copain adorait faire rire, et il disait "Venez, on va faire un sketch, va comme je te pousse",
11:04 mais c'était pas terrible.
11:07 Mais je me suis aperçu que j'avais beaucoup moins de trac en faisant l'imbécile qu'en jouant de la guitare.
11:15 Parce que la guitare, j'avais peur de me tromper, j'étais un amateur,
11:24 et je pouvais pas devenir professionnel.
11:28 Et c'est là que j'ai découvert que je pouvais faire rire.
11:32 Je me sentais libre en fait.
11:35 Et vous avez été libre tout au long de votre carrière, et vous avez continué avec une date importante,
11:39 le 12 mai 1989.
11:41 A tout de suite sur Sud Radio avec Didier Benhureau.
11:44 Sud Radio, les clés d'une vie, Jacques Pessis.
11:47 Sud Radio, les clés d'une vie, mon invité Didier Benhureau.
11:50 Nous parlerons tout à l'heure de Benhureau entier à la Comédie-Champs-Elysées, votre retour sur scène.
11:55 Et on revient à une date, le 12 mai 1989, votre premier grand rôle au cinéma.
12:00 Écoutez.
12:01 "Trop belle pour toi", "Depart Dieu", "Bouquet", "Balasco" et "Vous".
12:10 Et ça, c'est né par hasard d'une station-service ?
12:13 Oui, c'est... Enfin, c'est un petit peu plus...
12:18 Oui, une station-service, mais c'est...
12:21 J'avais... J'avais 25 ans et...
12:27 Je... Voilà, je démarrais dans ce métier et...
12:32 Et j'avais lu à l'avant-scène, j'avais vu le film "Buffet froid"
12:37 et j'avais vu le... J'avais lu le scénario qui était paru à l'avant-scène
12:43 et il me semblait qu'on pouvait faire une...
12:48 D'ailleurs, j'y pense toujours, une pièce de théâtre.
12:53 C'était très théâtral et donc j'ai envoyé un petit mot à Bertrand Blier
13:00 avec un culot, alors que j'avais jamais rien écrit de ma vie
13:05 ou pas grand-chose.
13:08 Et donc il m'a reçu très rapidement, très vite
13:12 et donc je l'ai croisé.
13:15 Et puis il m'a dit "Voilà, si vous voulez essayer, etc."
13:20 et j'ai essayé, il m'a dit "Vous m'avez trop respecté".
13:24 Voilà, c'est vrai que je l'ai très respecté.
13:27 Il dit "C'est le film, il aurait fallu déconner".
13:30 Et donc moi j'ai pas osé déconner, surtout l'écriture de Bertrand Blier,
13:34 on n'a pas envie d'y toucher.
13:37 Et n'empêche que du coup je l'ai connu.
13:40 Et un jour, évidemment, quand j'ai fait mon premier one-man show,
13:46 je l'ai appelé, j'avais son téléphone, j'ai dit "J'aimerais bien que vous veniez".
13:50 Il m'a dit "Oui, oui, je vais essayer de venir, etc."
13:53 Et puis il n'est pas venu. Moi j'ai joué pas très longtemps, 15 jours.
13:57 Bref, je l'ai croisé complètement par hasard dans une station service
14:02 et je l'ai pas engueulé mais je lui ai dit
14:05 "Moi je connais que vous dans le cinéma".
14:08 Et il me dit "Oui, oui, je sais, mais j'ai été pris par un autre film".
14:14 Et puis il me dit "Bon, bah, faut qu'on paye là quand même".
14:18 Oui, alors je paye.
14:20 Et puis je dis "C'est bête, je sais pas quand je vais le reprendre".
14:24 Et puis il monte dans sa Golf GTI Noir, je me souviens.
14:29 Je monte dans ma voiture et je vois la vidéo
14:32 parce que j'allais chez une copine pour lui montrer ma vidéo.
14:35 Et je cours après la Golf GTI et il venait de démarrer,
14:41 je tape et tout ça, il ouvre et je lui dis "Tenez, j'ai une vidéo".
14:45 Il apprend et il dit "Ok, je vous rappelle".
14:47 Et il m'a rappelé, 5 mois plus tard, j'étais avec ma copine de l'époque
14:54 et qui me dit "Tu sais qui vient d'appeler ?
14:58 J'étais sorti faire des courses et il me dit "Tu sais qui vient d'appeler ?"
15:01 Je dis "Bah non, alors ?"
15:03 Et il me dit "Bertramblier".
15:06 Mais il m'a dit "Bonjour, je suis Bertramblier"
15:09 et moi je lui ai répondu "Oui, oui, et moi c'est les Beatles".
15:12 Il me dit "Mais non, non, c'est vrai, c'est vraiment Bertramblier".
15:15 Alors vous dites à Didier qu'il me rappelle.
15:17 Voilà, et donc il m'a rappelé et il m'a dit
15:20 "Moi j'ai adoré votre spectacle et je vous donne le scénario,
15:26 choisissez le rôle que vous voulez".
15:28 Formidable, et vous avez fait deux films avec Bertramblier,
15:31 "Trop belle pour toi" et "Merci la vie".
15:33 Vous savez que Bertramblier a commencé par hasard,
15:35 au départ il devait faire des études très sérieuses
15:37 et un jour Bernard Blier, son père, lui fait rencontrer Henri-Georges Clouseau
15:40 qui l'emmène sur un tournage de Picasso
15:43 et ça a été le déclic et Blier a dit "Je veux faire ce métier".
15:46 C'est le point de départ.
15:48 Je sais que Clouseau venait dans leur maison régulièrement.
15:53 Alors ça s'est très bien passé avec Bertramblier,
15:55 beaucoup moins avec Claude Miller, je crois que vous avez tourné deux fois
15:58 et que deux fois ça a été coupé au montage.
16:00 C'est très étrange.
16:02 Mais la première fois c'était tout au début et je faisais de la figuration.
16:07 Je suis resté une semaine sur le film,
16:11 habillé en flic puisque c'était dans un commissariat.
16:13 C'était garde à vue ?
16:14 Voilà, et je voyais tous les jours Lino Ventura, Michel Serrault, Guy Marchand
16:20 et j'étais très impressionné.
16:23 Et puis il y avait une scène avec un acteur d'ailleurs qui était excellent.
16:29 Il jouait un clochard, il était formidable.
16:32 Et j'avais déjà vu dans des films cet acteur, je ne me souviens plus de son nom.
16:38 Et bref, donc il choisit deux policiers, moi et un autre,
16:43 et j'avais une petite phrase à dire à Lino Ventura,
16:47 "Voilà, on l'a trouvé comme ça, machin".
16:50 Donc on fait ça et je vois le film des mois après,
16:55 je vois qu'il a coupé la scène, ce qui n'était pas très grave non plus pour moi.
16:59 J'avais deux phrases à dire.
17:01 Et il m'a rappelé très longtemps après,
17:06 il faisait un film avec Jean-Pierre Mariel.
17:09 "Le sourire" je crois.
17:10 Voilà, "Le sourire".
17:11 Et je jouais moi, sa femme dans le film,
17:15 la femme du rôle de Jean-Pierre Mariel,
17:23 l'avait quitté et était avec moi dans le film.
17:27 Et donc je lui parlais de sa femme en lui disant "Oui, elle est très bien, machin".
17:32 Et du coup il a coupé la scène parce qu'il m'a dit
17:35 "Mais ça n'a rien à voir avec votre jeu,
17:37 avec votre jeu à tous les deux, ça n'a rien à voir".
17:42 C'est une scène qui n'est pas bien par rapport à l'histoire
17:47 et qui donnait trop d'indications.
17:50 Et donc je l'ai coupé.
17:52 Alors vous avez eu plus de chance avec "Commencini",
17:55 avec Marcel Hinault qui est le dernier film de "Commencini".
17:58 Il y a deux Français qui tournent, Bernard-Pierre Donatieux et vous.
18:01 C'est quand même étonnant ça.
18:03 Oui, ça c'est...
18:04 Il m'a choisi, je crois qu'il y a une directrice de casting
18:10 qui a envoyé des photos
18:13 et il a demandé que je fasse un essai devant la caméra, ce que j'ai fait.
18:18 Et on m'a dit "Tu pars de moi en Italie avec Commencini"
18:21 qui était un homme délicieux, adorable,
18:25 avec une... comment dire...
18:28 une gentillesse avec les comédiens...
18:33 incroyable !
18:35 Incroyable, comme il protégeait les comédiens
18:37 et il n'osait pas dire ce qu'il pensait.
18:40 Dans le travail d'acteur, il donnait un mot,
18:45 il savait pas comment...
18:47 pour pas déranger l'acteur, pour qu'il reste bien concentré.
18:50 Il n'y avait pas de directive, il y avait...
18:54 "Ah, peut-être tout pourrait... tout... tu vois... tout..."
18:58 Il faisait des signes comme ça
19:01 et il était d'une délicatesse et d'une gentillesse...
19:04 incroyable ce monsieur !
19:07 Je l'ai en tête, là !
19:09 C'était quelqu'un de très charmant, très charmant !
19:12 - Alors, il y a eu le cinéma et le théâtre,
19:14 et le théâtre, vous avez débuté, je crois que vous avez écrit une première pièce
19:17 qui s'appelait "La troisième jambe du carrosse"
19:19 et ensuite il y a eu cette pièce avec Muriel Robin,
19:22 qui débutait aussi, qui est "Maman, donne-moi ton linge, je fais une machine".
19:25 - Oui, on a écrit ça tous les deux.
19:27 - C'est venu comment ? Du théâtre de Bouvard ?
19:29 - Oui, c'est venu de notre complicité au théâtre de Bouvard.
19:32 Parce que moi je faisais le faible
19:35 et elle, une femme forte et avec du caractère.
19:39 Et ça marchait très bien, cette ambivalence tous les deux,
19:43 le personnage directif et puis l'autre.
19:50 Et puis on a pensé à ça,
19:53 et on a écrit la pièce tous les deux.
19:56 Les gens riaient beaucoup.
19:57 - Parce que c'est un fils de 30 ans,
19:59 et elle vous parle comme si vous aviez 12 ans, en gros, c'est ça ?
20:01 - Exactement.
20:02 Et elle faisait aussi la fiancée.
20:04 Elle faisait les deux rôles, c'est-à-dire qu'elle partait en blouse de la maman
20:08 et puis elle revenait maquillée pour faire la fiancée.
20:11 - À l'époque où elle débutait, elle n'avait pas encore commencé ses sketches,
20:14 ses soles en scène avec Pierre Palmade.
20:16 - Oui, mais elle avait un grand talent.
20:18 - Et je crois que la première a eu lieu à Montclair,
20:20 dans la troupe de Roger Louray, où elle avait débuté.
20:24 - Absolument. C'est là qu'on a fait la première de "Maman, donne-moi ton linge, je fais une machine".
20:28 On a fait la première là-bas.
20:30 - Et ensuite vous avez fait une tournée, vous avez fait Avignon-Lyon.
20:33 Je crois que 130 représentations, on va vous le dire, à Paris.
20:35 C'était assez étonnant, dans des petites salles.
20:37 À l'époque, personne ne vous connaissait.
20:39 Vous vous connaissez à cause du théâtre de Bouvard, mais c'était assez particulier.
20:42 - Oui.
20:43 - Et il y a des photos qui sont encore sur Internet,
20:46 où vous êtes avec un petit chien dans les bras.
20:48 - Ah, c'est le chien de Muriel.
20:50 C'est un petit Milou.
20:51 - Un petit Milou, oui.
20:52 - Oui, c'est ça.
20:53 - Alors, ça veut dire aussi que cette pièce, ça a été vraiment votre apprentissage de la scène.
20:59 - Oui, oui, oui.
21:01 Mais c'était facile.
21:03 Il y avait quelque chose de très simple, et dans notre jeu, ça venait tout seul.
21:11 Parce qu'on était complémentaires, elle en personnage fort,
21:16 et moi dans un pauvre garçon, vieux garçon, timide et bébête.
21:27 Ça allait tout seul.
21:30 - Donc après, chacun est devenu célèbre de son côté,
21:32 et on va en parler avec une autre date importante pour vous aussi, le 28 août 2001.
21:36 A tout de suite sur Sud Radio avec Didier Bénureau.
21:39 - Sud Radio, les clés d'une vie. Jacques Pessis.
21:42 - Sud Radio, les clés d'une vie. Mon invité Didier Bénureau.
21:45 Nous parlerons tout à l'heure de Bénureau entier, votre nouveau spectacle à la Comédie-Champs-Elysées,
21:49 votre retour sur scène.
21:51 Mais avant, il y a eu, vous au début sur scène, le 28 août 2001.
21:55 C'est la première au théâtre de la Gaieté-Montparnasse,
21:57 d'un spectacle qui va vous faire grimper d'un cran dans la notoriété.
22:01 - Moralesse, Moralesse, disparue de ton champ d'honneur pour sauver les trois couleurs.
22:09 - Moralesse, ça a été un personnage qui a marqué votre vie,
22:12 et qui a débuté avec ce spectacle à la Gaiété-Montparnasse.
22:15 C'est venu comment ce personnage ?
22:18 - C'est venu tout simplement de mon service militaire,
22:22 puisque moi j'ai fait mon service militaire.
22:26 D'ailleurs j'ai eu de la chance parce que j'étais pas très loin de Paris, j'étais à Montlhéry.
22:30 - Vous étiez caporal-chef, je crois.
22:32 - Ouais, parce qu'ils ont pas voulu me mettre sergent, mais enfin ça m'était complètement égal.
22:37 Et puis j'étais dans des bureaux, donc j'étais un peu planqué quand même.
22:40 Je décomptais les permissions de tout le régiment.
22:43 - Ouais.
22:44 - À appeler comme engagé.
22:46 - Voilà. C'était un gros travail.
22:48 Et ça m'est venu des chansons pas très fines,
22:57 des chansons militaires pas très très très fines.
23:01 Et je me suis dit "Tiens, je vais faire une fausse chanson militaire
23:05 d'un débile léger, d'un caporal-chef pas très fin".
23:14 Et on m'a dit, je me souviens très bien, il y en a qui m'ont dit
23:18 "Mais ça va faire rire ceux qui ont fait l'armée, mais ceux qui l'ont pas fait,
23:22 chanson sur l'armée, franchement, ils vont pas se marrer, ils vont rien comprendre".
23:27 Je me suis dit "Écoute, moi ça me fait rire, je me fais confiance,
23:30 je me dis "Bah ça me fait rire, je fais".
23:33 Et il se trouve que ça a eu énormément de succès,
23:37 peut-être parce que les paroles sont naïves, enfantine.
23:41 J'ai même vu des petits garçons chanter ça, je me suis dit
23:44 "Mais ils ont aucune référence".
23:46 "Bah non, apparemment il n'y a pas besoin d'avoir de référence pour rire".
23:49 - C'est-à-dire que c'était le personnage avec ses liaisons mal à propos, justement ?
23:53 - Oui, ses liaisons, ça ressemble à une chanson militaire aussi.
23:58 Parce qu'il y a des militaires qui sont venus me voir après les spectacles,
24:03 je me souviens des militaires en tenue, c'est-à-dire qu'ils sont venus en civil
24:06 et puis dans un sac, ils se sont habillés,
24:08 ils avaient ramené leurs vêtements militaires,
24:11 ils se sont habillés, ils ont ramené des bouteilles de champagne
24:14 et il m'attendait, il m'a dit "Bah non, vous ne vous moquez pas de nous,
24:18 vous vous moquez de nos codes et nos chansons sont débiles, je vous le confirme".
24:23 - Alors ça, c'était le clou de votre premier spectacle,
24:26 c'était la seule enceinte le plus importante au théâtre de la Gaieté.
24:30 Bon pardon, ça a fonctionné tout de suite.
24:33 Le public a commencé à monter en puissance,
24:35 vous avez vu de plus en plus de monde dans la salle.
24:38 - Oui, c'est vrai que ça s'est passé énormément sur rire et chansons d'ailleurs,
24:41 et ça a popularisé le sketch.
24:44 - Il y a eu plusieurs Morales, il y a eu des chansons,
24:47 il y a eu toutes sortes de dérivés de Morales.
24:49 - Oui, il y avait un producteur qui voulait absolument mettre de la musique derrière,
24:55 ce qui en fait ne servait à rien.
24:58 Mais bon, donc j'ai fait le fameux CD,
25:01 mais je ne suis pas sûr qu'il ait beaucoup été vendu.
25:04 Je pense que c'était mieux en direct avec le public.
25:07 - Et effectivement, les gens attendaient ce sketch quoi qu'il arrive tous les soirs.
25:11 - Ah c'est possible ?
25:13 - Alors il y avait eu avant, le seul exemple que je connaisse de sketch militaire,
25:17 c'est Fernand Reynaud qui faisait le défilé militaire,
25:22 qui concluait ses spectacles, c'était une fausse sortie, c'était les rappels,
25:26 et ça durait 8-10 minutes, et il défilait, il marchait.
25:30 - Oui, je me souviens d'avoir vu ça à la télé.
25:33 - Vous savez qu'il y avait une rigueur militaire, Fernand Reynaud,
25:36 il ne supportait pas un bruit dans la salle.
25:38 Un soir à l'Olympia, au 3ème rang, il y a des enfants ou des adolescents
25:41 qui commencent à manger des bonbons, il a arrêté le spectacle,
25:44 il est descendu dans la salle, il a pris les bonbons en disant
25:47 "je vous les rendrai à la fin du spectacle".
25:49 - C'est assez extraordinaire. - Oui, ça casse l'ambiance quand même.
25:52 - Alors c'est vrai qu'il y a eu ce Morales qui a bien marché,
25:56 mais parallèlement, vous avez eu une carrière de théâtre aussi étonnante,
25:59 avec des thèmes très différents.
26:01 Il y a un spectacle qui a très bien marché, c'est les "Brèves de comptoir"
26:05 avec Jean-Michel Ribes.
26:07 - Oui, c'était en 1994.
26:09 - Comment vous êtes arrivé là-dedans ?
26:11 - Parce que Jean-Michel Ribes est venu voir mon spectacle
26:16 dans un petit théâtre, je cherche son nom...
26:21 - C'est pas le Becfins, non ? - Non, c'est pas le Becfins.
26:24 Je sais pas si ça existe encore, les "Déchargeurs" ?
26:27 - Les "Déchargeurs", oui, ça existe encore.
26:29 - Donc vous êtes passé là-bas, et il vous a vu, il a dit...
26:33 - Oui, j'avais... Je crois que c'est Gamelon, le comédien,
26:40 Laurent Gamelon, qui est venu voir mon spectacle,
26:45 qui lui travaillait avec Jean-Michel Ribes,
26:47 qui a dit "il faut que t'ailles voir Bénureau".
26:50 Et donc, à la sortie du théâtre, il m'a dit "je monte une pièce,
26:54 vous venez dans la pièce".
26:55 - Vous connaissiez les "Brèves de comptoir",
26:57 les livres de Jean-Marie Gouriau ?
27:00 - Non.
27:01 - De façon très particulière, il allait dans les cafés
27:03 toute la journée.
27:04 - Je le connais bien, maintenant.
27:05 - Il écoutait en permanence et il notait.
27:08 Seulement, il buvait des coups à chaque fois.
27:10 Donc à la fin de la journée, il n'arrivait pas à relire
27:12 les notes qu'il avait prises.
27:14 Il y a eu des manques dans le livre, assez étonnant.
27:17 - C'est possible, oui.
27:18 - Alors, c'est là où on voit la variété de votre parcours.
27:21 Il y a aussi bien "Morales" que les "Brèves de comptoir".
27:23 Et puis vous avez joué "Oncle Vania", quand même,
27:25 avec Philippe Torton.
27:27 A priori, ce n'est pas votre univers,
27:29 il est béniheureux.
27:31 - C'est peut-être pour ça que j'ai accepté.
27:33 Je me suis dit "Ah, ça va me changer".
27:35 - On a pensé à vous, alors que ce n'est pas du rôle de personnage,
27:38 pour "Oncle Vania".
27:40 C'est assez étonnant.
27:41 On n'aurait pas imaginé au départ
27:43 que vous auriez pu jouer ce genre de rôle.
27:45 - Oui, peut-être.
27:47 - Et ça vous a plu ? Ça vous a touché ?
27:49 - Ah oui, c'était une expérience intéressante.
27:52 Et puis avec Philippe Torton, c'est vrai que c'était...
27:56 C'est un super comédien, ça c'est certain.
28:00 - Surtout que vous n'avez pas fait le parcours classique du comédien,
28:03 vous n'avez pas fait le conservatoire.
28:05 Vos cours de théâtre, c'était la MJC de Villeneuve-Lagarenne ?
28:08 - Un peu, oui.
28:10 Non, mais le one-man show m'a beaucoup aidé,
28:15 sur le plan de la comédie et du jeu.
28:19 Parce que ça demande beaucoup de rigueur.
28:21 Beaucoup de rigueur quand on est seul sur scène.
28:23 Moi, je n'improvise jamais.
28:25 - Tout est préparé ?
28:27 - Ah oui, bah oui.
28:29 Il faut garder le rythme, il y a tout un...
28:33 Oui.
28:35 - Alors, il y a eu Chekhov.
28:37 D'ailleurs, il faut savoir que la pièce a été créée à Moscou en 1897.
28:40 Elle n'a pas eu de succès.
28:42 Elle a fait une tournée de deux ans en province,
28:44 dans toute la Russie, et elle est devenue un classique.
28:47 Mais Persico à l'époque disait "mais ça ne marchera jamais cette pièce".
28:50 C'est assez étonnant.
28:52 Alors, vous avez aussi joué le malade imaginaire à la télévision,
28:54 avec Christian Clavier.
28:56 - Oui, c'est vrai, j'ai fait le médecin.
28:58 - Le médecin, c'est Monsieur Diafoirus.
29:00 Là aussi, c'est autre chose.
29:02 Vous ne vous attendiez pas au malade imaginaire.
29:04 - Ah non, non.
29:06 Ah, Diafoirus, moi je faisais de Diafoirus.
29:08 - Oui, c'est ça. Vous ne vous attendiez pas dans cette pièce.
29:10 - Bah écoutez, moi j'étais ravi de la faire.
29:12 - Oui. - En tout cas.
29:14 - Mais là aussi, c'est des choses que vous n'imaginiez pas au départ, Didier Benioff.
29:17 - Non, non.
29:19 Non, je...
29:21 Non, non, je n'ai pas de...
29:23 Je me...
29:25 Comment dirais-je ?
29:27 Je n'ai pas de rêve...
29:29 Non, je prends...
29:31 Je...
29:33 Je suis guidé par mes envies.
29:35 Voilà, c'est...
29:37 - Et il faut savoir que le malade imaginaire, c'est la dernière pièce de Molière.
29:39 Il était malade.
29:41 La tuberculose, il n'en parlait pas.
29:43 On dit qu'il est mort sur scène. C'est faux.
29:45 Il a eu un malaise. Après, il est rentré chez lui.
29:47 Et il est mort chez lui. - Il est mort chez lui, oui.
29:49 - Quelques heures plus tard. C'est une légende aussi.
29:51 Et puis, si vous avez joué avec Christian Clavier,
29:53 c'est qu'il y a quand même eu les visiteurs.
29:55 Et là aussi, c'est une aventure nouvelle.
29:57 - Ah oui, oui, ça c'est énorme, oui.
29:59 - Comment c'est venu ça ?
30:01 Parce que là aussi, vous jouez un médecin un peu psychiatre.
30:03 - Par une directrice de casting.
30:05 J'ai dû passer une audition.
30:07 Et... Mais moi, je suis resté quelques jours.
30:11 J'ai fait très peu de jours.
30:13 J'ai fait peut-être deux, trois jours.
30:15 - On en voit.
30:17 - Mais après, c'est vrai que les gens passaient...
30:19 Moi, j'habite une maison dans Paris.
30:21 Donc, raies de chaussée, etc.
30:23 Je me souviens d'avoir vu des gamins
30:25 devant chez moi.
30:27 Parce que je les voyais de la fenêtre.
30:29 Et j'entendais qu'ils disaient
30:31 "Oui, ici, c'est là que vit le docteur des visiteurs.
30:35 Il habite là."
30:37 - C'est étonnant, ça.
30:39 - C'est là que je me suis dit "Ah bon, ça doit marcher très fort
30:41 pour le film."
30:43 Pour que les gens viennent,
30:45 des gamins viennent
30:47 essayer de me voir, enfin...
30:49 C'était surprenant.
30:51 - Quand on pense que Jean-Marie Poiré et Christian Clavier
30:53 ont écrit le scénario,
30:55 l'ont proposé à l'intervention, qu'il a refusé au départ
30:57 en disant "Un film en vieux français, ça n'intéressera personne."
31:01 - Ah oui, c'est une grosse erreur.
31:03 - Et c'est vrai qu'on ne sait jamais
31:05 si un spectacle, un film, une pièce, doit marcher.
31:07 - Non.
31:09 - Vous n'y pensez pas avant de créer quelque chose.
31:11 - Non.
31:13 - Il y a aussi une autre pièce que vous avez jouée
31:15 et qui vous a vraiment beaucoup plu,
31:17 c'est "Le CV de Dieu" avec Jean-François Balmer.
31:19 - Oui, c'est vrai que c'est une très belle expérience.
31:23 Et j'ai pris beaucoup de plaisir parce que
31:25 Jean-François Balmer,
31:27 je le connaissais
31:29 au cinéma, au théâtre,
31:31 et j'ai eu beaucoup de plaisir
31:35 à travailler avec lui.
31:37 - C'est un personnage très particulier.
31:39 - Il a de l'humour, il a de l'humour à froid,
31:41 il est Jean-François Balmer,
31:43 c'est quelqu'un d'un peu...
31:45 comment dire...
31:47 il peut paraître taciturne,
31:49 en même temps il aime bien se marrer.
31:51 En tout cas, c'était très agréable de faire ça.
31:57 On était très différents,
31:59 et donc je pense que c'est ça
32:01 qui faisait le jeu.
32:03 Parce que qui faisait la comédie,
32:05 on est très différents,
32:07 on ne fonctionne pas pareil.
32:09 Je pense que le duo,
32:15 c'était vraiment un duo de comédie.
32:17 - Il a une particularité,
32:19 c'est le seul Suisse que je connais
32:21 qui paye ses impôts en France.
32:23 C'est assez rare.
32:25 Il y a eu aussi scène de ménage.
32:27 Vous êtes depuis un an avec Fanny Cotanson.
32:29 Comment c'est arrivé ça ?
32:31 - Eh bien, on m'a appelé
32:33 pour passer une audition,
32:35 et j'y suis allé,
32:37 et j'ai été pris.
32:39 - Là aussi, c'est un travail très différent.
32:41 - Ah, c'est très différent, oui.
32:43 Oui, oui.
32:45 C'est de la comédie,
32:49 il faut faire...
32:51 on enregistre pas mal
32:55 d'épisodes
32:57 dans la journée.
32:59 C'est toute une gymnastique.
33:01 - Parce qu'il faut apprendre les textes
33:03 très vite en plus.
33:05 - Il faut apprendre les textes,
33:07 très vite, mais ça dure un certain temps aussi.
33:09 - Voilà.
33:11 - Oui, il faut
33:13 deux jours à peu près,
33:15 voire plus,
33:17 pour apprendre les textes.
33:19 - Vous êtes un retraité d'une entreprise
33:21 Les Transports Gilbert, c'est ça ?
33:23 - C'est exact. Gilbert, c'est un gros beauf.
33:25 - Ces rôles-là vous ont toujours amusé ?
33:29 - Oui.
33:31 Oui, oui, oui, bien sûr.
33:33 - Parce que ça fait partie...
33:35 Vos personnages sont toujours...
33:37 - Ils sont populaires.
33:39 - Mais c'est calqué sur la réalité,
33:41 c'est-à-dire que ce n'est pas inventé,
33:43 vous avez observé avant de créer votre personnage.
33:45 - Oui, je dois observer
33:47 les gens, mais je me le dis pas.
33:49 Si dans l'écriture
33:53 je vois à peu près
33:55 le personnage,
33:57 ça vient comme ça.
33:59 Je pense que les acteurs
34:01 ils composent
34:03 comme ça avec leur imagination,
34:05 mais on calque
34:07 pas un modèle, on essaye de...
34:09 On est tous multiples.
34:11 On est tous des beaufs à un moment,
34:13 on est tous des amoureux à un moment,
34:15 on est tous des fragiles à un moment,
34:17 ou au contraire, beaucoup de culots,
34:19 on est multiples. Donc après,
34:21 c'est comme un peintre,
34:23 on se dit "Tiens, c'est un gros con,
34:25 ça m'est arrivé d'être con, donc..."
34:27 - Ecoutez,
34:29 c'est la base justement de ce
34:31 spectacle qu'on va évoquer à travers la date
34:33 du 26 janvier 2024.
34:35 A tout de suite sur Sud Radio avec Didier Benhurot.
34:37 - Sud Radio,
34:39 les clés d'une vie, Jacques Pessis.
34:41 - Sud Radio, les clés d'une vie, mon invité
34:43 Didier Benhurot. Alors, on a évoqué
34:45 votre parcours multiple avec tout ce que vous faites
34:47 jusqu'à aujourd'hui,
34:49 et retour à la scène le 26 janvier
34:51 2024 à la Comédie des Champs-Elysées
34:53 avec Benhurot entier.
34:55 Et là aussi, c'est un retour qu'on attendait
34:57 parce que le seul en scène où vous avez eu
34:59 beaucoup de succès, vous avez arrêté pendant
35:01 quelques années.
35:03 - Quelques petites années parce que
35:05 j'ai tourné en province aussi. - Bien sûr, mais
35:07 il n'y avait pas de nouveau seul en scène depuis
35:09 quelques années, et les gens se disaient
35:11 "Est-ce qu'il va reprendre ?"
35:13 Certains s'interrogeaient. - Là c'est un mélange,
35:15 il y a des sketchs anciens et des sketchs nouveaux.
35:17 - Oui, c'est-à-dire que ça est aussi une de vos spécialités,
35:19 c'est-à-dire que vous avez monté petit à petit des sketchs.
35:21 Moi je me souviens que "Bobo" a été un sketch,
35:23 a été un spectacle étonnant
35:25 qui a tourné dans plusieurs
35:27 théâtres parisiens avant d'aller en tournée
35:29 en France. - Oui, oui.
35:31 - C'est aussi quelque chose, vous avez toujours monté en puissance
35:33 vos seuls en scène.
35:35 - Oui, puisque j'ai terminé même à l'Olympia.
35:37 - Oui, c'est fou, il y a eu "La cigale",
35:39 l'Olympia, et c'est...
35:41 et là le nouveau spectacle, donc
35:43 il y a des classiques, parce que des classiques,
35:45 vous ne vous en séparez pas.
35:47 - Non. - Mais j'ai vu
35:49 une émission il y a quelques années
35:51 présentée par Daniel Picouli
35:53 où en faisant "Bobo" vous disiez que
35:55 vous ne joueriez plus "Morales".
35:57 - Ah, c'est possible ? - Oui.
35:59 - Bah je vais le jouer quand même. - Voilà.
36:01 Parce que ça aussi, c'est quelque chose que vous avez abandonné
36:03 et que vous êtes forcé de reprendre.
36:05 - Ah je ne suis pas forcé, non, non, non, non, j'ai même
36:07 hésité, je me suis dit "je le fais, je le fais pas"
36:09 et puis mon metteur en scène
36:11 il dit "bah fais-le, ça fera plaisir aux gens"
36:13 et puis
36:15 ça fait longtemps que je ne l'ai pas fait
36:17 donc je peux retrouver quand même...
36:19 j'arrive à m'amuser.
36:21 Voilà, c'est ce qui m'importe.
36:23 - Alors justement, chacun de vos spectacles
36:25 quand je dis "monté en puissance"
36:27 c'est-à-dire que vous avez eu des salles de plus en plus grandes
36:29 avec un public et plusieurs générations qui sont venues.
36:31 - Ah oui, oui, c'est possible, oui.
36:33 - Les anciens, les enfants.
36:35 Et ça vous surprend de monter
36:37 comme ça en puissance parce que vous démarrez toujours timidement ?
36:39 - Oui.
36:41 Oui, je préfère
36:43 une salle pleine
36:45 moyenne qu'une grande salle
36:47 avec...
36:49 je me dis, ça fait longtemps que je ne suis pas monté sur scène
36:51 et d'ailleurs
36:53 le studio
36:55 des Champs-Elysées
36:57 c'était ma première production.
36:59 J'avais plus de producteur
37:01 et je me suis dit "tiens, je vais monter une société
37:03 de production
37:05 pour me produire tout seul" et j'ai pris ce lieu
37:07 ça a très bien marché
37:09 puis après j'ai été au Splendido, je me suis baladé un peu
37:11 dans les théâtres parisiens
37:13 et là je me suis dit "je vais retourner au...
37:15 - Aux sources. - Aux sources, oui.
37:17 - Alors, il y a des classiques,
37:19 des nouveaux personnages avec un point commun
37:21 c'est l'humour noir. L'humour noir c'est une
37:23 de vos marques de fabrique. - Oui c'est ça
37:25 mais quand j'entends ça je me dis "mais
37:27 qu'est-ce qui est noir ?"
37:29 Oui, les personnages.
37:31 Enfin moi je fais ce qui m'amuse
37:33 et... alors on peut dire
37:35 que c'est noir mais...
37:37 en fait je... ce qui me
37:39 ce qui me fait rire c'est la bêtise
37:41 la mauvaise foi, enfin bref
37:43 les gens...
37:45 très...
37:47 pas très recommandables et
37:49 c'est ce qui m'amuse. Alors
37:51 on appelle ça noir mais moi je trouve ça
37:53 drôle.
37:55 - Oui, mais vous avez eu un grand prix de l'humour noir
37:57 quand même. - C'est vrai, j'ai eu un grand prix
37:59 de l'humour noir il y a quelques années.
38:01 - Et d'ailleurs le symbole de l'humour noir c'était
38:03 Harakiri. Harakiri qui a
38:05 dans le slogan "le journal bête et méchant"
38:07 n'est arrivé qu'au 7ème numéro, ce qu'on ne sait pas
38:09 et quand la société
38:11 marchait bien ils avaient racheté un journal
38:13 de bande dessinée, Charlie, et quand
38:15 Harakiri a été interdit
38:17 avec Bale tragique à Colombais
38:19 Charlie est sorti derrière parce qu'il fallait
38:21 bien avoir un titre de journal. - Ah ouais.
38:23 - C'est comme ça que c'est né. Alors
38:25 j'en reviens à ce spectacle Bénureau entier
38:27 c'est-à-dire qu'il y a quand même des nouveautés
38:29 et des gens dans l'actualité, il y a un gauchiste
38:31 complotiste d'abord. C'est le genre de personnage
38:33 qui vous fascine. - Ah oui
38:35 oui oui, c'est des gens qui me font rire ça.
38:37 - Et... qu'est-ce que...
38:39 il y a aussi un SDF du Cap Ferret.
38:41 - Ah, SDF
38:43 du Cap Ferret, il y est pas.
38:45 - Il y est pas parce que... - Non parce qu'il est pas fini.
38:47 - Faut...
38:49 Aujourd'hui, vous risquez pas
38:51 avec les réseaux sociaux d'avoir quelques personnages
38:53 un peu... de vous faire traiter
38:55 par tous les noms ? Ça vous gêne pas ? - Non ça me gêne
38:57 pas ça. - Et il y a aussi un enfant
38:59 anti-écolo.
39:01 - Oui c'est ça, exactement.
39:03 Piloté par son père.
39:05 On voit bien que c'est un petit garçon qui
39:07 est...
39:09 que...
39:11 il aime son papa et il répète
39:13 son papa qui était
39:15 un productiviste, enfin
39:17 qui a rien à foutre des écolos.
39:19 Et donc il répète
39:21 mais en même temps il critique
39:23 son père,
39:25 sa mère...
39:27 Ouais, ça parle d'écologie.
39:29 - C'est un sujet qui vous fascine ?
39:31 L'écologie ?
39:33 - Oui mais je...
39:35 je... en fait
39:37 je démarre jamais un sketch sur un thème,
39:39 je démarre mes sketchs sur un...
39:41 un personnage.
39:43 Alors je lui fais dire des trucs et je me dis "Ah bah tiens,
39:45 ça lui correspond bien, tiens."
39:47 Voilà. Mais c'est pas...
39:49 c'est pas pour dire "Je vais parler de l'écologie"
39:51 c'est... je me dis "Tiens, si il parle
39:53 comme ça, tiens, il va parler de ça,
39:55 des animaux qui savent faire des choses
39:57 que nous on sait pas faire..."
39:59 Voilà. Mais...
40:01 je prends pas des thèmes, quoi,
40:03 je prends des gens.
40:05 - Vous travaillez vos personnages comme un peintre, c'est-à-dire que vous commencez à
40:07 définir sa posture, vous...
40:09 - Voilà, exactement.
40:11 Comme il parle... Mais j'ai une idée,
40:13 en général j'ai une idée
40:15 qui...
40:17 une idée...
40:19 une sensation,
40:21 voilà. Et puis je le fais parler
40:23 et je me dis "Ah bah tiens, ça, ça lui va bien."
40:25 - Alors il y a aussi une intervention
40:27 du président de la République dans votre spectacle.
40:29 - Oui c'est vrai. - C'est assez original,
40:31 c'est né comment, ça ? - Je sais pas si ça va
40:33 marcher parce que je me dis mais...
40:35 je sais pas...
40:37 parce que c'est pas facile,
40:39 parce que je m'inspire
40:41 un peu de notre président,
40:43 mais en même temps,
40:45 c'est pas...
40:47 comment dirais-je...
40:49 j'essaye pas de...
40:51 d'imiter le...
40:53 c'est un... on peut y voir
40:55 des... mais...
40:57 c'est venu...
40:59 c'est venu...
41:01 c'est venu en le voyant,
41:03 et...
41:05 mais en...
41:07 en le... comment dirais-je...
41:09 en le changeant...
41:11 voilà, c'est pas une caricature,
41:13 c'est...
41:15 c'est un autre... d'ailleurs je suis blond,
41:17 enfin voilà, c'est...
41:19 c'est...
41:21 c'est une espèce de...
41:23 c'est un donneur de leçons
41:25 pour mon personnage. - D'accord.
41:27 Alors, y a aussi des chansons, parce que les chansons,
41:29 on n'y échappe pas, y a quand même un rap
41:31 assez particulier, je crois, dans votre spectre. - Oui, qui s'appelle
41:33 "Best of Form". - Oui.
41:35 Là aussi, ça va...
41:37 c'est l'observation de notre société ?
41:39 - Bah oui, je crois,
41:41 moi quand j'étais jeune...
41:43 adolescent...
41:45 on...
41:47 on n'avait pas le droit de...
41:49 d'aller voir des films
41:51 pornographiques. - Oui.
41:53 - Et c'était interdit.
41:55 C'était interdit, alors y en avait
41:57 qui disaient "oui mais si t'as le cinéma,
41:59 tu peux aller en voir un", etc.
42:01 Et tout était réglementé.
42:03 Alors que là, c'est quand même
42:05 étrange. Un garçon
42:07 de 7 ans peut aller sur Internet
42:09 et il a une idée de la sexualité,
42:11 c'est une horreur.
42:13 Enfin, c'est... c'est dingue
42:15 qu'on soit passé d'une libération
42:17 totale...
42:19 - Et je pense
42:21 que vous le traitez à votre façon. Et puis y a une lettre
42:23 de candidature à Daesh par un pauvre type.
42:25 - Alors ça a été... oui, mais alors ça,
42:27 ça a pas... bon, j'ai essayé
42:29 en province, j'ai vu que ça riait
42:31 pas trop Daesh sur Internet.
42:33 - Donc vous avez arrêté.
42:35 - Donc j'ai arrêté. Peut-être que le sketch
42:37 était pas assez drôle, tout simplement.
42:39 - Mais vous avez le coup fini parce que quelques fois
42:41 vous faites un sketch, vous le reprenez
42:43 quelques temps après. - Oui, ça peut arriver, ça.
42:45 - Alors, y a aussi une chose
42:47 qui est très importante dans votre parcours et dans vos spectacles,
42:49 et je ne sais pas si dans celui-là, ce sont les cochons.
42:51 Parce que vous avez tourné
42:53 un jour une dramatique sur les cochons
42:55 et ça a continué à la scène.
42:57 Vous avez fait
42:59 "Les cochons dans l'espace".
43:01 - Ah, c'est un groupe de musique, ça.
43:03 - Voilà, exactement. - Ah oui, oui, oui, oui, oui, c'est un...
43:05 c'est "Les cochons dans l'espace".
43:07 Ça s'appelle "Les cochons dans l'espace", c'est un
43:09 groupe de rock. - Oui.
43:11 - Et donc j'ai
43:13 un de mes meilleurs amis
43:15 qui est... enfin que je connais depuis l'enfance,
43:17 qui est un Moribond Blanchard,
43:19 qui est batteur et qui joue avec les cochons,
43:21 donc j'ai été voir les cochons,
43:23 et je me suis dit "mais puisqu'il y a des chansons
43:25 dans mes spectacles, pourquoi
43:27 pas se faire accompagner par un groupe de rock ?"
43:29 - Oui. - Et ils ont dit "oui",
43:31 et donc on a joué...
43:33 on a joué
43:35 au rond-point, on a joué
43:37 au théâtre de la Bastille...
43:39 - Dans plein de salles parisiennes, quoi.
43:41 - Ouais. - Mais c'était aussi original.
43:43 Et je sais pas si vous le savez, "Les cochons dans l'espace",
43:45 c'est aussi le surnom d'un groupe
43:47 d'astronautes,
43:49 qui était le 14e groupe d'astronautes de la NASA,
43:51 et c'était dérivé du Muppet Show,
43:53 qui avait un sketch "Les cochons dans l'espace".
43:55 - Ah d'accord. - Avec Kermit la grenouille
43:57 et un
43:59 cochon vietnamien du zoo de Houston,
44:01 qui était le
44:03 symbole de ce groupe. - D'accord, d'accord.
44:05 Je savais pas. - Alors,
44:07 vous travaillez en famille, c'est-à-dire que
44:09 Dominique Chambetier est votre metteur en scène depuis longtemps,
44:11 et les musiques, vous les avez
44:13 faites avec Julie Darnal, là aussi c'est vraiment
44:15 une... - Souvent je ramène
44:17 un squelette de musique, un squelette,
44:19 c'est-à-dire que j'ai des...
44:21 J'ai une mélodie, et puis
44:23 Julie, elle me fait
44:25 l'arrangement, et parfois
44:27 elle dit "tu vois, au lieu de faire ça, tu pourrais faire
44:29 ça", etc. Donc la mélodie,
44:31 elle se fait à deux, notamment
44:33 sur une chanson
44:35 qui s'appelle "Premier baiser",
44:37 qui n'est pas une chanson
44:39 drôle d'ailleurs, j'ai fait une chanson
44:41 charmante,
44:43 mais...
44:45 c'est peut-être la première fois que j'ai une chanson
44:47 qui n'est pas drôle. - Mais c'est
44:49 une chanson qui correspond aussi à
44:51 notre société.
44:53 - Peut-être.
44:55 - Parce qu'on connaît "Premier baiser",
44:57 la série de sitcom
44:59 de TF1, de
45:01 Jean-Luc Azoulay, mais là ça n'a rien à voir.
45:03 - Non, ça n'a rien à voir. - C'est autre chose.
45:05 Alors, ce qui est étonnant, c'est votre parcours,
45:07 encore une fois, vous avez fait plein de choses, vous avez fait des...
45:09 vous avez réalisé des courts-métrages,
45:11 "Zanzibar" notamment,
45:13 vous continuez
45:15 à avoir envie de tout faire.
45:17 - Bah en fait, ça fait longtemps
45:19 que...
45:21 Oui, oui, oui, c'est vrai,
45:23 mais j'ai laissé un peu tomber
45:25 les scénarios, j'ai essayé
45:27 d'un...
45:29 j'ai peut-être tort d'ailleurs,
45:31 mais...
45:33 j'ai travaillé sur un long-métrage
45:35 justement sur les couilles de mon chat,
45:39 c'est un homme qui ne veut pas couper les testicules
45:41 de son chat, enfin je ne sais pas d'ailleurs
45:43 si on les coupe, mais enfin bref.
45:45 Et...
45:47 j'ai essayé, puis je me suis aperçu
45:49 que j'avais beaucoup de mal,
45:51 que j'arrivais pas à...
45:53 j'ai laissé tomber,
45:55 je...
45:57 mais peut-être que je recommencerais
45:59 sur une autre...
46:01 sur une autre histoire. - En tout cas, pour l'instant,
46:03 il faut aller vous voir à la Comédie de
46:05 Champs-Elysées, Bénuron entier,
46:07 mélange d'anciens et de nouveaux sketchs,
46:09 alors je précise que c'est du mercredi
46:11 au samedi à 20h30, et le dimanche
46:13 à 16h, et le plus longtemps possible
46:15 avant d'autres salles, parce que le parcours
46:17 que vous avez va continuer
46:19 un peu dans toute la France. - J'espère.
46:21 Oui, oui, c'est ce qui est prévu.
46:23 - Je vous le souhaite en tout cas, puis merci
46:25 de nous faire rire avec cet humour
46:27 très particulier, qui est le vôtre et qui ne changera
46:29 pas à mon avis.
46:31 L'Écoute d'une vie, c'est terminé pour aujourd'hui, on se retrouve bientôt,
46:33 restez fidèles à l'écoute de Sud Radio.

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