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Jacques Pessis reçoit Arnold Turboust. Compositeur des grands succès d'Étienne Daho, il est également l'auteur et l'interprète de mademoiselle adelaïde, un duo avec Zabou. Un parcours sans la moindre fausse note qu'il raconte à l'occasion de la sortie de son nouvel album.

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##LES_CLEFS_D_UNE_VIE-2024-11-27##

Category

Personnes
Transcription
00:00Sud Radio, les clés d'une vie, Jacques Pessis.
00:03Sud Radio, les clés d'une vie, celle de mon invité.
00:06Vous avez grandi en Normandie avant de vous lancer dans des aventures musicales
00:10qui vous ont permis de faire votre beurre grâce à un public qui en vous écoutant
00:14ou en écoutant vos chansons, n'a jamais cessé de boire du petit lait.
00:18Bonjour Arnold Turlust.
00:20Bonjour à vous, bonjour Jacques, merci de m'inviter.
00:22C'est une joie, alors on va parler de votre nouvel album bien sûr tout à l'heure
00:25mais vous avez un parcours absolument étonnant et très varié.
00:28Donc le principe des clés d'une vie, c'est de raconter ce parcours à travers des dates clés
00:32et la première que j'ai trouvée, c'est une télévision, le 1er mars 1980
00:37où vous n'êtes pas là, mais comme c'est un playback, vous êtes quand même là avec cette chanson.
00:46Japanese Pie, le marquis de Sade, car vous avez participé à l'enregistrement
00:52et après vous avez disparu.
00:54Oui, c'est-à-dire qu'en fait j'étais parti sur des études si vous voulez,
00:58je faisais des études et j'avais un ami avec qui je jouais au lycée, en terminale,
01:02tous les midis, nous ne faisions pas de sport, nous faisions de la musique,
01:05lui faisait de la batterie, moi des claviers.
01:07Il m'appelle et me dit j'ai un groupe et on va enregistrer et ça doit être toi qui dois venir.
01:12Et donc je suis parti à Rennes, que je ne connaissais pas,
01:16et j'ai fait ça, je me suis tout de suite bien entendu avec les personnes,
01:21j'ai fait une partie de piano, je suis reparti, enfin 2-3 trucs,
01:24enfin même plus que ça, 2-3 parties.
01:26Je suis reparti et 2 mois après je m'entendais à la radio, une longue intro de 2 minutes.
01:30Voilà, c'est le début, c'est incroyable de se retrouver dans une aventure comme ça,
01:34en plus quand on connaît la notoriété de Marquis de Sade maintenant.
01:37Voilà, alors c'était la première télé de Marquis de Sade,
01:40l'émission panorama des spectacles uniquement sur Rennes
01:43parce qu'il ne fallait pas déranger la France entière,
01:46et pourtant c'est un groupe qui a marqué l'histoire du rock à la fin des années 70.
01:50C'est un mélange de New Wave avec des influences style David Bowie,
01:53il y avait quelque chose de David Bowie que vous connaissez aussi.
01:56Oui, je connais bien peut-être aussi une petite influence new-yorkaise
01:59aussi avec Television, Tom Verlaine, des choses comme ça.
02:02Et le château du Marquis de Sade, on le sait peu,
02:05a été au départ presque sauvé par Marcel Julien,
02:08qui était à l'époque président d'Antenne 2,
02:11et ensuite c'est Cardin qui a reconstruit le château
02:14et a fait un village autour, Lacoste.
02:17Moi je pensais que son château c'était le château de Vincennes
02:20parce qu'il a quand même été longtemps le château de Vincennes aussi.
02:22Oui, mais il y a un château à Lacoste en Provence.
02:24Ah oui d'accord, que je ne savais pas.
02:25Alors, c'est vrai qu'il y a ce style,
02:28c'est sombre, c'est dépressif, c'est en anglais,
02:32avec un peu d'allemand, mais vous, vous êtes plutôt chanson française au départ.
02:36Oui, j'aime beaucoup.
02:38Ça a toujours été de...
02:39En fait si vous voulez,
02:40c'est jamais bien facile de chanter français mais
02:44je trouve que c'est le plus grand plaisir quand j'entends d'une chanson
02:47avec une bonne musique, un bon texte, un bon interprète.
02:49Voilà, ça me fait vraiment plaisir.
02:51C'est plus facile pour beaucoup de chanter en anglais
02:53parce qu'au moins on ne les comprend pas.
02:55Alors que le français, on comprend tout de suite.
02:56Oui, on ne comprend pas toujours parfois, mais c'est autre chose.
02:59Ça c'est autre chose, mais ça sonne bien, c'est ça l'important.
03:01Alors, il se trouve que Rennes, effectivement, vous découvrez,
03:03Rennes a été une sorte de capitale du rock de la Nouvelle dans les années 80.
03:08Rennes, c'est le point de départ de beaucoup.
03:10C'est effectivement parce qu'autour de musiciens
03:13qui étaient des guitaristes, des chanteurs, des batteurs, tout ça,
03:17s'est créé aussi autour d'eux une infrastructure pour faire des concerts.
03:22Et s'est aussi créée, à cette époque-là,
03:24via les trances musicales, une passerelle avec Paris.
03:28Oui.
03:28Un accès aux médias nationaux.
03:30Et résultat, je me souviens du groupe Niagara, ils venaient aussi de Rennes.
03:33Aussi, oui.
03:34Oui, je connaissais aussi très bien Muriel.
03:39Ça fait longtemps que je ne l'ai pas vue, mais elle était à Nantes.
03:41En fait, c'est une Nantaise.
03:42Alors, il se trouve que ça, c'est la Bretagne,
03:44mais vous, vous êtes de Normandie.
03:45Je crois que toute votre famille, depuis plusieurs générations,
03:48Arnold Turboust est de Normandie.
03:50Clairement.
03:52Ce sont les marches de la Normandie ou les marches de la Bretagne,
03:55je ne sais pas comment on dit.
03:56Alors, vous êtes né à Saint-Severt, qui est une ville célèbre,
03:59puisque tous les ancêtres de Michel Drucker,
04:02et Jean Drucker et Michel Drucker, sont eux-mêmes de Saint-Severt.
04:05Oui, c'est ça, c'est vrai, oui, c'est vrai.
04:08Je lui ai dit, je l'ai rencontré plusieurs fois, Michel Drucker,
04:11je lui avais dit, il m'avait dit, bon, vous êtes de Saint-Severt.
04:12Je lui ai dit, oui, oui, je suis de Saint-Severt.
04:14Ça, c'est très rare.
04:14Je dis comme vous, c'est très rare.
04:16Oui, je crois que c'est 1500 habitants au départ.
04:17Oui, c'est tout petit.
04:18Et je crois que c'est Abraham Drucker, son ancêtre,
04:21qui est arrivé comme médecin à Saint-Severt au départ.
04:23Oui, c'est ça, il était, il y avait, dans la forêt de Saint-Severt,
04:27il y avait un, je ne sais pas, un hôpital, un sanatorium,
04:29et je crois qu'il était là, son père.
04:31Alors, il se trouve que dans votre famille,
04:33il y a des grands-parents commerçants à Falaise et d'autres d'Argentan.
04:36C'est encore la Normandie ?
04:38C'est toujours la Normandie.
04:39Oui, ma famille est originaire, beaucoup de ma famille,
04:41pas vraiment de Saint-Severt,
04:42mais plutôt de côté de Falaise, Argentan.
04:44C'est pas loin ?
04:45Non, non, c'est pas très loin, c'est le Côte d'Ouenne,
04:47c'est le Calvados aussi.
04:48Voilà, et enfin, vous fréquentiez cet univers, cette campagne, ce Calvados.
04:52Ah mais j'adorais, et j'adorais aussi l'Orne,
04:54c'est-à-dire, en fait, Argentan, c'est l'Orne,
04:56et j'adore aussi, par là, m'enfoncer dans les forêts
04:59et les pâturages de l'Orne, ce que je trouve magnifique.
05:02Et d'ailleurs, dès que vous avez un moment,
05:03dans le tube bus, vous retournez là-bas ?
05:06Souvent, au bord de la mer.
05:07Là, en revanche, dans le Cotentin.
05:09Oui, j'aime beaucoup, oui.
05:10Alors, quelque chose qui vous a marqué aussi,
05:12c'est la rue du Docteur Fontaine,
05:14puisque je crois que votre père avait une boucherie.
05:16Oui, exactement, donc oui, je suis né au-dessus de la boucherie,
05:20c'est rare, tout le monde est né dans des cliniques,
05:22et moi, je suis né au-dessus de la boucherie, comme mon frère.
05:25Comme ça se faisait pas, il n'y avait pas d'hôpital à côté ?
05:27Je sais pas, je sais pas pourquoi, j'ai jamais demandé à ma mère,
05:31je pense qu'il y avait tellement à faire,
05:33il y avait tellement affluence, qu'il a dû dire à ma mère,
05:36il a dû appeler un médecin, des médecins, je sais pas,
05:39et je suis né au-dessus de la boucherie.
05:40Voilà, et d'ailleurs, la boucherie, c'était un peu le centre du village à l'époque.
05:44Ah oui, oui, oui, il y avait du monde.
05:47J'ai vécu, pour vous dire, une jeunesse heureuse dans cette boucherie,
05:51et autour, moi, j'étais pas du tout là-dedans,
05:53mais bon, il y avait les gens qui travaillaient avec mon père,
05:57il y avait des commis, tout ça, c'était tout un truc, c'était à l'ancienne.
06:00Voilà, et la musique, c'est venue par votre mère,
06:02qui, je crois, avait fait 12 ans de violon.
06:05Exactement, vous êtes bien renseigné, ouais,
06:06mais écoutez, ma mère a fait 12 ans de violon,
06:08je ne l'ai jamais entendu jouer de violon.
06:10J'ai son violon, mais je l'ai jamais entendu.
06:12Comment ça se fait ?
06:13Je sais pas, une pudeur, probablement,
06:15et mon père, en revanche, ne jouait pas,
06:17mais avait une oreille et entretenait toujours des pianos,
06:21des orgues, des tas d'instruments à la maison.
06:23Oui, car il y avait, je crois, un piano désaccordé en permanence à la maison.
06:27Que mon grand-père, que mon grand-père venait accorder, oui, c'est vrai.
06:32Et c'est là que vous avez débuté,
06:33et je crois que c'est votre mère qui a voulu,
06:35Arnold Tubus, que vous déboutiez au piano,
06:38alors que ce n'était pas votre passion au départ.
06:40C'est-à-dire que ma passion au départ,
06:42moi, c'était d'être avec mes copains,
06:44d'aller faire les fous dans la forêt de Saint-Hubert.
06:48Et donc oui, effectivement, je crois que c'est à 7 ans ou 8 ans
06:51que j'ai commencé à faire du piano,
06:53et ça a été assez difficile au début,
06:55parce que je ne comprenais pas du tout ce qu'on attendait de moi,
06:57et c'était difficile d'avoir ces méthodes,
07:01je ne sais plus, The Little Keyboard, je crois.
07:03Il y avait la méthode rose que tout le monde connaissait.
07:05J'ai fait ça aussi,
07:06mais c'était surtout cette méthode anglaise qu'on m'avait donnée,
07:08et puis après, j'ai fait un petit peu d'ailleurs, au conservatoire, tout ça,
07:11mais c'était difficile, parce que je n'avais pas vraiment le...
07:13Ça ne me plaisait pas.
07:14Oui, pourtant, la musique vous attirait.
07:17J'aimais beaucoup ça, mais je ne sais pas...
07:20Je ne sais pas, ça ne me plaisait pas,
07:21puis je ne comprenais pas vraiment,
07:22je... probablement un peu de dyslexie faisait que je comprenais tout de travers,
07:26et puis il y avait vraiment les musiques qui m'intéressaient
07:28et celles qui ne m'intéressaient absolument pas, quoi.
07:30Et puis un jour, Arnold Duboust,
07:32vous avez découvert l'harmonie municipale du village.
07:35C'est vrai, mais en fait, j'ai découvert l'harmonie municipale,
07:39justement pour être avec mes amis,
07:41qui tous apprenaient un instrument de musique,
07:43et j'ai dit, alors moi, je vais apprendre aussi un instrument,
07:46donc j'ai fait aussi tout l'apprentissage des cuivres,
07:49d'abord au piston, puis à la coulisse, au trombone.
07:52Oui, je crois que c'est d'ailleurs le chef d'orchestre qui vous a dit,
07:55c'est le trombone et rien d'autre.
07:56En fait, comme mes amis étaient tous débutants, c'est exactement ça,
08:00c'était un type qui n'était pas facile,
08:02et en fait, il nous obligeait à faire deux ans ou un an et demi de solfège
08:06uniquement avant d'avoir un instrument.
08:08Il est arrivé devant moi, il m'a dit, toi, trombone.
08:11Oui, c'est fait.
08:12Mais Raymond Devos, lui aussi, était passionné de musique
08:15et il s'est inscrit, à surprise générale,
08:18à la fanfare de Saint-Rémy-des-Chevreuses,
08:20où tous les mardis, quoi qu'il arrive,
08:22il allait comme les autres élèves et il défilait les jours de manifestation.
08:26Ah non, mais moi, j'en garde un souvenir formidable,
08:28parce qu'au-delà d'avoir été, effectivement, devant les monuments aux morts,
08:31jouer la marseillaise avec ses parties de trombone, tout ça,
08:34il y avait aussi tous ces moments qu'on passait dans des églises,
08:37à jouer des messes, tout ça.
08:39Et j'aimais beaucoup parce qu'en fait, j'ai jamais vécu ça,
08:42c'était dans le cœur d'un orchestre, en fait,
08:44et vous compreniez un peu aussi pourquoi lui était première trompette,
08:49pourquoi vous étiez troisième trombone, enfin voilà, l'écriture aussi.
08:52Il y a une blague, d'ailleurs, et c'est Georges Lécrière,
08:54comédien célèbre, qui se trompait un peu,
08:56et on lui racontait trombone ou piston, c'est au fond du couloir à droite,
09:00et il enchaînait trombone ou clarinette, c'est au fond du couloir à droite,
09:03et ça ne voulait plus rien dire.
09:05Alors, il y a eu ensuite le bal, car vous avez débuté aussi,
09:08très jeune, Arnold Turbousse, dans les orchestres de bal.
09:12Alors, c'est-à-dire que mon père a dit maintenant, il va falloir que tu vois...
09:15Alors ça, c'était plus par rapport au clavier,
09:18puisqu'en fait, il m'avait acheté un orgue.
09:20Il m'a dit, il va falloir rentabiliser, non, les parents, c'était ça,
09:22vous savez, ce sont les commerçants, enfin, j'exagère, mais à peine.
09:25Et donc, il avait un copain, qui avait un orchestre de bal,
09:29et il m'a dit, Arnold, tu vas y aller, ils ont besoin de toi.
09:32Et comme j'étais le seul qui parlait un petit peu anglais,
09:33ils m'ont mis à chanter les erreurs en anglais.
09:36Mais c'était plutôt quelque chose qui était lié à l'accordéon au début.
09:39J'avais 13 ans.
09:40Oui, mais les orchestres de bal, en plus, c'est extraordinaire,
09:42on apprend beaucoup de choses.
09:44Ah ben là, non, mais on apprend sous des estrades,
09:47là, sur une estrade, sous des chapiteaux,
09:50il y avait peut-être, je sais pas, 700, 800 personnes.
09:53Et parfois, c'était assez violent.
09:55Je me souviens du chef d'orchestre, c'était quelque chose.
09:57Mais bon, effectivement, surtout, ce que vous apprenez,
09:58vous commencez, il est 10 heures,
10:00et vous finissez, il est 2, 3 heures du matin,
10:02et pendant ce temps-là, vous avez joué tout le temps.
10:04Voilà, et des morceaux sur lesquels les gens dansent en permanence,
10:07c'était une époque où il y avait des bals du samedi soir.
10:09C'était les bals, je jouais souvent le vendredi,
10:12le samedi, voire en matinée,
10:14au casino de Rivabella, sur la côte normande.
10:19Et ça vous a vraiment appris les bases de la musique et de votre métier ?
10:22Ben oui, c'est-à-dire qu'en fait, ça m'a appris à tout de suite,
10:26je sais pas, à tout de suite appréhender les chansons aussi,
10:29et comprendre comment elles étaient faites,
10:30leur intérêt, pourquoi celles-ci.
10:32Enfin voilà, ça m'intéressait beaucoup, quoi.
10:33Et vous pensiez un jour écrire ou composer des chansons ?
10:36En fait, moi, la musique, j'ai continué,
10:38parce que, après, j'ai rencontré aussi quelqu'un qui m'a fait voir beaucoup de choses.
10:42J'ai continué, mais le seul intérêt que j'avais,
10:44c'était non pas de jouer des pièces, non.
10:46C'était juste de trouver des nouveaux accords.
10:49Enfin voilà, c'est un peu prétentieux, pas des nouveaux accords,
10:51mais des nouveaux accords, de trouver des mélodies.
10:53C'était ça depuis le début.
10:55Ben oui, et ça a marché, et ça a continué.
10:58Et il y a une autre date importante dans votre carrière,
11:00c'est le 14 septembre 1985.
11:03À tout de suite sur Sud Radio, avec Arnold Turboust.
11:06Sud Radio, les clés d'une vie, Jacques Pessis.
11:10Sud Radio, les clés d'une vie, mon invité Arnold Turboust,
11:14compositeur, chanteur, auteur,
11:16et on va parler justement de tous vos succès.
11:19On a évoqué vos débuts en Normandie,
11:21et là, je reviens à la date du 14 septembre 1985.
11:25C'est le chiffre 13 qui va vous porter bonheur,
11:28car ce soir-là, vous êtes pour la première fois
11:30treizième au Hit Parade et au Top 50, avec cette chanson.
11:33Dernier jour, je me doutais, ça ne m'étonnerait pas.
11:37Je ne savais pas que c'était le 13.
11:38Oui, peut-être plus tard.
11:40Oui, ça, c'est vraiment mon premier succès.
11:42J'ai gardé cette heure.
11:44Le grand succès, premier grand succès.
11:45Premier.
11:46J'avais fait, même si je ne l'ai pas signé,
11:51j'avais fait Le Grand Sommeil pour Dao aussi,
11:53vraiment avec lui.
11:54C'était un moindre succès,
11:55mais c'était quand même quelque chose qui restait.
11:57Mais ça, c'est quand même un gros, gros succès.
11:59C'est partout, partout, partout.
12:01Je dirais que Le Grand Sommeil a éveillé
12:03la carrière d'Etienne Dao.
12:17C'était un succès d'estime, quand même.
12:19Oui, c'était plus, à mon avis, pour Etienne,
12:23c'était plus qu'un succès d'estime.
12:25C'était l'entrée aussi.
12:26On lui permettait d'entrer dans la grande maison de la musique.
12:29Parce que c'était avant l'avènement de toutes ces radios libres
12:33qui a permis à des tas d'artistes comme lui d'émerger.
12:35Et à cette époque-là, c'était vraiment bloqué.
12:37Il n'y avait pas tant de façon de s'exprimer.
12:39C'est-à-dire, en fait, c'était les périphériques uniquement.
12:41Bien sûr.
12:42Voilà.
12:43Alors, Tombé pour la France,
12:44en plus, il y a eu un clip qui a marqué l'histoire.
12:46Il y a un jeune metteur en scène qui faisait des clips publicitaires,
12:48qui est Jean-Pierre Jeunet.
12:49C'est ça.
12:50Qui a réalisé le clip.
12:51C'est lui qui a réalisé le clip.
12:52Oui, c'est vrai que le clip, je le trouvais extraordinaire.
12:54J'aimais beaucoup ce clip.
12:55Et il a aidé vraiment parce qu'il donnait une image colorée,
12:59festive de cette chanson.
13:02Ce qui était le cas, d'ailleurs.
13:03Ce qui était le cas.
13:04Bien sûr.
13:04Alors, il avait fait La fille au banilon pour Julien Clerc.
13:06Oui.
13:07Et je crois que c'est vraiment l'un des clips qui a marqué
13:09les débuts de la carrière de Jean-Pierre Jeunet,
13:10Tombé pour la France.
13:11Oui.
13:12C'est un super clip.
13:14Il a fait ensuite Amélie Poulain.
13:16Je ne sais pas si vous connaissez l'anecdote,
13:17mais quand il trouve le fameux café aujourd'hui célèbre,
13:21le propriétaire cherche à le vendre.
13:23Donc, il accepte de le louer à Jean-Pierre Jeunet.
13:25Résultat, il l'a vendu quatre fois plus cher.
13:27Ah oui, je ne le connaissais pas.
13:28Grâce au film.
13:30Alors, il se trouve qu'Étienne Dao,
13:32ça a été une de vos premières rencontres à Rennes.
13:36Bien, tout à l'heure, on parlait de Marquis de Sade.
13:38Lorsque je suis arrivé à Rennes,
13:40j'ai rencontré Marquis de Sade.
13:41Ça s'est très bien passé.
13:42Et autour d'eux, comme c'était un peu des gloires locales,
13:44même plus que ça, d'ailleurs,
13:46il y avait pas mal de gens qui tournaient,
13:48et dont Étienne.
13:49Étienne est venu me voir.
13:50Elle me dit ouais, j'aime bien ce que tu as fait avec Marquis de Sade.
13:53C'est bien, j'ai écouté, c'est super et tout.
13:56Moi, je vais être chanteur.
13:58Moi, je lui ai dit ben moi, je vais t'écrire des chansons.
14:01Je vais te composer des musiques.
14:02Et il a dit oui tout de suite.
14:04Ouais, ouais.
14:05En fait, il était arrivé dorant, je crois,
14:07quand le mari de sa tante avait été muté à Rennes.
14:10Et il avait commencé à traîner dans l'entourage de Marquis de Sade.
14:13C'est ça, enfin, petit à petit.
14:14Disons que Marquis de Sade, c'était vraiment le point central
14:16parce que Marquis de Sade commençait à être connu, tout ça.
14:18Puis Marquis de Sade avait un contrat discographique.
14:21Et puis Marquis de Sade était absolument extraordinaire
14:24au travers aussi de son chanteur Philippe Pascal.
14:26Le voir une fois,
14:27j'ai jamais vu quelqu'un d'aussi impressionnant sur scène.
14:29Oui, c'était étonnant.
14:30C'était étonnant.
14:31Alors, vous arrivez de Rennes après d'autres passages.
14:34D'abord, il y a eu Saint-Lô, le lycée.
14:35Ça a été important pour vous aussi.
14:37Oui, Saint-Lô.
14:38C'était, il fallait que mes parents, enfin pour ma mère surtout,
14:41il fallait que j'aille à l'école et donc que je passe le bac.
14:44Donc, en fait, oui, j'étais, je me suis retrouvé en seconde.
14:48Non, première terminale D, c'est ça, à Saint-Lô, oui.
14:52Saint-Lô qui a été une ville martyr de la Seconde Guerre mondiale.
14:54Clairement.
14:55Clairement.
14:55Détruite.
14:56Détruite.
14:57Et d'ailleurs, c'est Samuel Beckett qui l'a surnommé la capitale des ruines.
15:00Ah, je ne savais pas.
15:02Ça vient de là, le nom de Saint-Lô.
15:05Donc, il y a le bac.
15:06Et puis après, normalement, vous devez être dans le commerce.
15:08Vous faites une école supérieure de commerce pour un métier très sérieux, Arnold Thyroust.
15:12Non, mais c'est super drôle ce que j'ai raconté.
15:14C'est-à-dire que j'ai mon bac.
15:16Mon père m'a foutu quelque part, qui me dit c'est super bien.
15:20Je suis très heureux que tu aies ton bac.
15:22Mais si tu veux mon avis, ça ne sert à rien.
15:24Dans la famille, nous avons personne n'a le bac et nous réussissons tous très bien.
15:29Donc, en fait, il y a une seule chose que tu peux faire maintenant, c'est du commerce.
15:32Voilà.
15:32Et donc, j'ai été inscrit.
15:33D'ailleurs, une ville où j'ai été jouer ce week-end qui est au Havre.
15:36Je suis parti au Havre en école de commerce, en prépa école de commerce.
15:40Et ça n'a pas duré longtemps.
15:41Ah non, non.
15:41Mais si vous voulez, moi, j'ai dit oui, OK, d'accord.
15:44Mais ce que je ne savais pas, je n'avais pas du tout.
15:45Parce que je n'étais pas plus curieux que ça, ni intéressé, surtout intéressé.
15:4910 heures de maths par semaine, si vous voulez, ça ne m'intéressait pas.
15:51Moi, ce qui m'intéressait, c'était l'histoire, la géo, la musique, la culture, le savoir.
15:56Et c'est comme ça que vous êtes arrivé vers Marquis de Sade.
15:58D'ailleurs, il y a une anecdote aussi très curieuse à propos de Marquis de Sade.
16:02On vous a donné un rendez-vous et il n'y avait personne.
16:05Non, mais ça, franchement, je vous assure, c'est le destin.
16:07C'est-à-dire qu'en fait, on me donne un rendez-vous.
16:08Moi, je suis un garçon poli.
16:09J'arrive à l'heure, d'accord.
16:11Et il y a ce qu'on a appelé, ce que mon père appelle, mes parents appelaient le quart d'heure de politesse.
16:14C'est-à-dire, en fait, tu arrives plus ou moins.
16:17La personne que j'attendais n'était pas là.
16:19Donc, j'attends un quart d'heure.
16:20Je m'en vais.
16:21Je rentre.
16:21Je rentre.
16:22Je rentre en Normandie.
16:22C'est-à-dire, je refais 80 kilomètres.
16:24Je repars à l'est.
16:26Et puis, en fait, chemin faisant dans les faubourgs de Rennes, je me dis, j'ai une voie intérieure qui arrive et qui me dit, à ce jeu-là, tu n'arriveras pas à grand-chose.
16:35Donc, voilà.
16:36Donc, j'ai fait demi-tour.
16:37Je suis arrivé à cet endroit.
16:38Et là, la personne que je connaissais, Eric Morignan, pour le citer, le batteur de Marquis de Sade, sortait.
16:43Et nous rentrons, nous télescopons.
16:45Ah, t'es là.
16:46Et là, c'en était fini de l'école et de ce que je pouvais faire, de ce que j'imaginais, quoi.
16:52Exactement.
16:52Et ça a marché.
16:53Alors, tombé pour la France, je crois aussi que c'est le résultat, Arnold Turboux, de vos sorties nocturnes dans la région, des fêtes dans les discothèques, les environs.
17:04Nous étions assez amateurs de sorties nocturnes et de musique, de boîte de nuit, de night club, de disco mobile.
17:15Night club, c'est vrai, on sortait beaucoup.
17:16Il y avait franchement, à cette époque-là, comme il y a toujours maintenant, une effervescente.
17:20Il y avait plein de nouveaux sons à écouter.
17:22C'est vrai que tant Etienne, là-haut, que moi, en fait, étions passionnés par ce genre de son.
17:28Il y avait, je crois, le Batshi, le Stanley, l'Espace, la Chaumière, des choses qu'on ne peut plus imaginer aujourd'hui.
17:34Il n'y a plus ce genre de discothèque.
17:36Alors, je suis allé à Rennes il y a très peu de temps et j'ai dit, comme ça, pour rigoler, j'irais bien au Batshi.
17:44C'est là, Arnold, c'est toujours ouvert.
17:45Incroyable.
17:46C'était incroyable.
17:47Je n'y ai pas été, bien évidemment, mais je me disais, ah bon, ça existe toujours.
17:49Oui, ça existe toujours.
17:51La fête a changé.
17:52Alors ensuite, vous découvrez Paris et je crois qu'il y a un lieu qui va vous marquer.
17:56C'est le Palace, au départ.
17:58Ah oui, le Palace, oui.
18:00Enfin, le Palace, les bains-douches aussi.
18:02Les bains-douches, oui, parce qu'on fait les bains-douches.
18:04En fait, au début, surtout, je crois que j'allais surtout aux bains-douches et c'était assez difficile de rentrer
18:10puisqu'il y avait un type qui était à l'entrée, un ou deux types qui vous regardaient.
18:13Une fois, ils disaient oui, puis le lendemain, ils disaient non.
18:15Donc, ça veut dire oui, vous rentriez et non.
18:17Et le Palace, oui, j'y allais souvent.
18:19J'allais au Privilège en dessous, en fait.
18:21Oui, qui était un restaurant discothèque.
18:22Oui, c'est ça, qui était très, très agréable.
18:24Feutré, mais en même temps avec des ambiances.
18:26Et après, vous remontiez au Palace.
18:28Mais quand on arrive de Saint-Normandie et qu'on est passé par Rennes et Le Havre,
18:32c'est assez étonnant comme contraste.
18:35En fait, pour vous dire la vérité, lorsque je suis arrivé à Paris, au début, j'aimais pas Paris.
18:40J'avais qu'une envie, c'était de repartir.
18:42J'aimais beaucoup Nantes aussi, parce que je trouvais que s'il y avait plus de soleil, c'était plus lumineux.
18:45Et j'avais envie de repartir, en fait.
18:47Et puis, chemin faisant, je suis resté 15 jours, 3 semaines, un mois.
18:52En fait, c'était un enregistrement de tout un album.
18:54Un mois et demi, deux mois.
18:56Puis, en fait, je m'y suis fait.
18:58Et après, j'ai adoré.
19:00Et en plus, Tomber pour la France a été un grand succès.
19:02Ce que vous n'imaginiez pas, est-ce qui a rassuré vos parents ?
19:04Oui.
19:06J'imaginais pas du tout, mais on imagine.
19:08Moi, j'ai toujours été un mauvais parieur.
19:10Les titres sur lesquels je pariais, évidemment, n'arrivaient jamais à l'arrivée.
19:12Et inversement, ceux sur lesquels je pariais, n'arrivaient jamais.
19:16Et ça a changé votre vie, Arnold Turboust, cette chanson ?
19:20Oui, parce que d'un seul coup,
19:22j'avais vraiment pas du tout d'argent.
19:26C'était ça à aller.
19:28Je me plaignais pas, je me débrouillais.
19:30J'avais des petites jobs, un peu.
19:32Ça durait pas longtemps, j'étais pas du tout intéressé.
19:34Et puis, d'un seul coup,
19:36ça fonctionne.
19:38Il y a plein de choses à faire.
19:40Il y a plein de remixes.
19:42Je pars à New York.
19:44C'est un gros succès.
19:46Il y a la musique et l'écriture.
19:48Car je crois que dans vos jeunes années,
19:50vous étiez déjà un grand lecteur.
19:52Oui, j'ai lu beaucoup.
19:54Je continue à lire.
19:56Je lis tout.
19:58En fait, ce qui m'intéresse,
20:00je suis très curieux de savoir,
20:02de lire, d'apprendre.
20:04Pourquoi telle histoire ?
20:06Je suis curieux de tout.
20:08Un de vos auteurs favoris, c'est Julien Greene.
20:10Oui, c'est vrai.
20:12J'aime beaucoup Julien Greene.
20:14Pourquoi ? Parce que j'ai lu des romans
20:16qui m'ont passionné de Julien Greene.
20:18J'en ai fait une chanson
20:20qui s'appelle Varuna.
20:22J'adore ce livre-là,
20:24parce qu'il y a quelque chose
20:26de science-fictionniste.
20:28En même temps, c'est vraiment bien écrit.
20:30Je trouve que c'est vraiment logique.
20:32Il y a surtout son journal
20:34qui est très célèbre.
20:36Il avait une exigence très particulière.
20:38Il ne voulait pas que ce journal soit publié
20:40moins de 50 ans après
20:42les événements qu'il racontait.
20:44Ça a toujours été respecté par ses éditeurs.
20:46C'est vrai.
20:48Le fait de lire et d'écrire
20:50vous a aidé à faire des chansons ?
20:52C'est-à-dire qu'au début,
20:54je ne me fiais qu'à mon oreille.
20:56Je me fie d'ailleurs qu'à mon oreille.
20:58En ce sens, j'étais beaucoup plus musicien.
21:00C'est jamais facile,
21:02mais en tout cas,
21:04la musique...
21:06Enfin, pas de la facilité,
21:08mais c'était mon truc.
21:10Ça m'ennuyait les paroles,
21:12parce que je me disais
21:14que si un jour tu veux chanter,
21:16il faut absolument que tu racontes tes histoires.
21:18Ce que tu as envie de dire, c'est super important.
21:20La bonne équation, c'est évidemment une mélodie,
21:22mais c'est aussi un chant,
21:24et c'est aussi un texte.
21:26Effectivement, c'est comme ça,
21:28et puis en écoutant aussi
21:30mes grands aînés que je me suis mis
21:32à écrire des textes.
21:34Et à chanter.
21:36On va l'évoquer à travers une autre date,
21:38le 5 mai 1986.
21:40A tout de suite sur Sud Radio,
21:42avec Arnold Turboust.
21:44Sud Radio, les clés d'une vie.
21:46Mon invité Arnold Turboust.
21:48Nous parlerons tout à l'heure
21:50de votre nouvel album, de vos nouvelles chansons.
21:52On a évoqué vos débuts,
21:54votre rencontre avec Étienne Laho,
21:56Tombé pour la France, qui a été un grand succès.
21:58Et puis, le 5 mai 1986,
22:00dans une émission de Christophe Le Chavannes,
22:02C'est encore mieux l'après-midi,
22:04vous faites vos débuts de chanteurs
22:06à la télévision.
22:08Ces jours derniers, j'ai cru remarquer
22:12Vos yeux sur moi, parfois s'opposent
22:16Et d'espérer, je ne puis m'empêcher
22:20Pour parler, enfin je l'ose
22:24Mademoiselle Adélaïde,
22:26à l'époque, quand vous chantez cette émission avec Zabou,
22:30vous n'imaginez pas ce que ça va devenir.
22:32Non, pas du tout.
22:34C'était juste une idée.
22:36Justement, pour le coup, le texte, c'était vraiment la carte du temps.
22:38C'était franchement ça.
22:40Puis surtout, mon idée, c'était
22:42un dialogue avec une personne.
22:44Lui est extrêmement épris, en tout cas,
22:46semble l'être. Et elle, elle répond absolument non,
22:48tout le temps, tout le temps.
22:50Donc c'était ça, en fait.
22:52La carte du temps, je savais que c'était
22:54ce discours des mouches, par exemple.
22:56Puis surtout, dans ce discours,
22:58il y avait le lac d'indifférence.
23:00Ça m'avait amusé.
23:02Et d'ailleurs, vous avez enregistré la chanson
23:04parce que personne ne voulait l'enregistrer.
23:06Personne ne voulait chanter cette chanson.
23:08Pourquoi ?
23:10Je ne sais pas. Personne, non. Tout le monde, non.
23:12Ouais, sympa.
23:14Non, mais voilà.
23:16Et donc, à un moment donné, moi, si vous voulez, j'ai fait une démo.
23:18Oui.
23:20Et puis, mon éditeur de l'époque,
23:22qui m'avait offert aussi un clavier,
23:24me dit, j'aimerais bien entendre des choses, tu sais, Arnaud.
23:26Donc moi, je lui fais entendre.
23:28Tu vois, c'est super bien.
23:30Je voyais, bon.
23:32Je voyais qu'il n'était pas intéressé.
23:34Je lui dis, pas sûr, mais vraiment pas sûr.
23:36Je dis, j'ai cette chanson aussi.
23:38Il me dit,
23:40c'est ça qu'il fallait me faire écouter en premier.
23:42Je dis, ouais, mais le problème de cette chanson,
23:44c'est que personne ne veut la chanter.
23:46Et alors ?
23:48C'est toi. Cette personne s'appelle Fabrice Nataf.
23:50Voilà, exactement.
23:52Et ça a commencé comme ça.
23:54Il fallait trouver quelqu'un pour la chanter avec vous.
23:56Et je crois que c'est Étienne Dao qui vous a suggéré Zabou.
23:58C'est vrai. C'est Étienne qui m'a suggéré Zabou.
24:00C'est-à-dire que c'était une personne que je voyais
24:02assez régulièrement avec Étienne.
24:04On la voyait assez souvent dans des soirées,
24:06justement, et aussi dans des
24:08nightclubs.
24:10Et puis, j'avais dû lui dire
24:12aussi à Zabou, tiens, si tu veux,
24:14tu n'aurais pas envie de chanter.
24:16J'étais un petit peu lancé. J'ai dû lui dire aussi
24:18si tu veux, je pourrais évidemment t'écrire des chansons.
24:20Voilà. Mais elle avait chanté
24:22en fait dans le club Dorothée.
24:24Et il y avait un spectacle au Champ de Mars en présence de Jacques Chirac
24:26pendant les fêtes de Noël où elle était
24:28la complice de Dorothée pour les chansons d'enfants
24:30en 1982-83.
24:32Ça ne m'étonne pas.
24:34Et puis Zabou, elle a démarré très très jeune à la télévision
24:36dans ce feuilleton.
24:42Thierry Laffront, que vous avez peut-être vu
24:44dans vos jeunes années.
24:46Évidemment que j'ai vu, oui.
24:48Elle est dans un épisode, mais quelques images,
24:50parce que la fille de Céline Léger et Jean-Claude Deray
24:52qui étaient Isabelle
24:54et le réalisateur de cette série.
24:56Et ça l'a marqué à vie.
24:58Moi je sais. Je sais bien.
25:00Je ne sais pas si elle en parle encore.
25:02Ah oui, oui, elle en parle. C'est son papa
25:04qui a fait,
25:06qui a réalisé ça, qui a écrit tous les scénarios
25:08et tout ça. Et sa maman était Isabelle.
25:10Isabelle, qui venait du Québec
25:12et qui était une comédienne extraordinaire.
25:14Et Jean-Claude Deray a été marqué par ce feuilleton
25:16parce qu'il a fait des tas de choses depuis.
25:18Mais on ne lui parle que de Thierry Laffront.
25:20Moi je me souviens, j'étais petit,
25:22mais je me souviens que c'était vraiment marquant.
25:24Je voyais ça et il était incroyable.
25:26Jean-Claude Deray, il incarnait vraiment parfaitement
25:28ce personnage de Thierry Laffront.
25:30Exactement. Alors, il se trouve, j'en reviens
25:32à Mademoiselle Adelaïde, que tout de suite, c'est un immense succès.
25:34C'est incroyable.
25:36En fait, tout de suite, non.
25:38Parce que lorsque ça sort, en fait,
25:40les gens d'ici en France, ici en France, ne veulent le diffuser.
25:42Il se trouve qu'il y a quelqu'un que je connais
25:44qui travaille dans une radio belge
25:46qui s'appelle la RTBF,
25:48que je croise Oual,
25:50qui me hale.
25:52Il me dit, Arnaud,
25:54j'arrive et toi, tu vas bien ?
25:56Rudy Léonet, il s'appelle.
25:58Et il me dit, que fais-tu ?
26:00Je lui dis, bien, je viens juste de sortir un single
26:02et je sortais juste du label
26:04et j'en avais
26:06deux exemplaires.
26:08Et il voit ça,
26:10il dit, voilà,
26:12tu peux m'en donner un ?
26:14J'en ai que deux.
26:16Bon, allez, ok, d'accord, j'y enfile un.
26:18Et en fait, c'est lui, en diffusant
26:20beaucoup, beaucoup, cette chanson qui a fait
26:22que ça a démarré, et notamment
26:24en Belgique, évidemment, mais aussi
26:26dans tout le nord de la France.
26:28Et après, certaines radios nationales françaises,
26:30telle RTL, et je crois
26:32La Voix du Lézard,
26:34Via aussi, je ne sais plus qui jouait ça,
26:36sur le coup, ça a démarré, mais ça a quand même mis 3-4 mois,
26:38peut-être que personne ne voulait de ça, en fait.
26:40Mais comment expliquer ce succès
26:42qui existe toujours ? Car, quand on parle de
26:44vous, tout de suite, Mademoiselle Hédaline
26:46vient directement.
26:48Je sais pas. Sincèrement, je sais pas,
26:50je pense que c'est peut-être parce que c'est un peu différent,
26:52c'est pas, c'est, enfin, je veux dire, c'était pas
26:54si évident que ça, en fait, quand vous écoutez le texte,
26:56c'est presque du vieux français, quoi.
26:58C'est un peu manieré,
27:00il y a un peu de clavecin, bon,
27:02voilà, je sais pas, puis c'est un duo.
27:04Je pense qu'aussi, le succès, en tout cas,
27:06le premier succès a été dû aussi
27:08beaucoup au duo que je formais avec Zabou
27:10et notamment à Elle, qui était extrêmement
27:12remarquable, notamment dans tous les médias.
27:14Enfin, je veux dire, elle harnait aussi parfaitement
27:16ce rôle, comme...
27:18Voilà, je pense que c'est ça.
27:20Oui, mais ça a été quand même étonnant,
27:22et encore une fois, ça a une fois de plus changé votre vie.
27:24Bah oui, c'est-à-dire
27:26qu'en fait, donc, j'étais devenu musicien,
27:28j'étais devenu compositeur. On a l'impression
27:30que c'est malgré moi, mais je crois pas, c'était vraiment
27:32ce que je voulais, en fait.
27:34Et là, d'un seul coup, je deviens chanteur.
27:36Mais certains croyaient même, à Arnold Turboust,
27:38que c'était Étienne Dao qui chantait.
27:40Oui, mais je sais bien.
27:42Au début, alors, il y avait tous ceux-là
27:44qui disaient, non, mais c'est pas mal,
27:46mais c'est Étienne Dao, ça. Puis après,
27:48les mêmes qui disaient, mais non,
27:50mais c'est pas du tout la même chose, c'est pas du tout
27:52Étienne Dao, c'est Arnold Turboust, c'est pas du tout la même voix.
27:54Et ce qui est étonnant, c'est que vous avez
27:56appris, il y a pas longtemps, je crois, à Arnold Turboust,
27:58qu'aux Etats-Unis, dans des discothèques,
28:02ça passe, c'est dans les remixes,
28:04c'est super in, quoi.
28:06C'est même classé en disco italienne.
28:08C'est fou, hein.
28:10Alors, ça, c'était la première chanson.
28:12On va en reparler tout à l'heure, d'ailleurs, parce qu'il y a un remix.
28:14Mais il y a eu aussi, derrière,
28:16Privet Joe,
28:18qui est autre chose, qui est un autre orchestre.
28:20Parce que vous n'avez pas fait que ça.
28:22Vous avez fait avant et après d'autres choses.
28:24Et Privet Joe a connu un succès aussi
28:26avec les transphysicales.
28:28C'est vrai. En fait, à un moment donné,
28:30ça, c'était en même temps que Marquis de Sade,
28:32à peu près.
28:34Et donc, je suis parti à Nantes.
28:36J'ai habité à Nantes.
28:38Je vous expliquerai plus tard.
28:40Je me suis retrouvé à Nantes, et là, j'ai fait un groupe
28:42qui s'appelait Privet Joe. Nous avons fait un groupe,
28:44et nous étions un peu connus à Nantes.
28:46Ça se passait plutôt pas mal. Il y avait quelque chose
28:48d'assez positif.
28:50Effectivement, aux transphysicales,
28:52d'un seul coup, on a eu beaucoup de succès.
28:54C'était la première fois, on ne savait pas du tout.
28:56Et il y avait aussi beaucoup de médias parisiens qui étaient là.
28:58Et d'un seul coup, on a été relayé par ce qui s'appelait...
29:00Enfin, c'était Actuel, en fait,
29:02qui nous a mis en première partie d'un gros
29:04festival à Paris, avec des groupes
29:06comme Tuxedo Wood, ou Indoor Life, ou
29:08Snakefinger. Donc, oui,
29:10c'était incroyable.
29:12Donc, ça, c'est avant Dao et avant Zabou.
29:14Il y a ce groupe, et il y en a un autre qui s'appelle Octobre aussi.
29:16Oui.
29:18C'est-à-dire qu'Octobre, c'est la
29:20reformation de Marquis de Sade
29:22d'une certaine façon. Il y avait d'un côté
29:24Marc Seberg, mais il y avait Octobre aussi, avec
29:26Franck Darcel, qui était un ami, en fait.
29:28Et lorsque Marquis de Sade
29:30s'est séparé, Franck m'a appelé
29:32et m'a dit, il faut absolument que tu viennes avec moi, on va faire un album,
29:34tout ça. Et donc, je suis parti à Rennes avec Franck,
29:36qui était vraiment un ami, Franck.
29:38Et je parle au passé, parce qu'il
29:40est décédé il y a peu, malheureusement.
29:42Et, en fait, nous avons fait ce premier album,
29:44Next Year in Asia,
29:46avec Franck Darcel.
29:48Moi, c'était super pour moi,
29:50parce que là, franchement, pendant pas mal
29:52de temps, je suis resté en studio, j'ai pu essayer
29:54plein de styles de claviers,
29:56plein de trucs différents, de productions.
29:58Le groupe Octobre, au départ,
30:00c'est un groupe fondé par
30:02Jacques Prévert, Marcel Duhamel
30:04dans les années 20,
30:0654 rue du Château Hanoï,
30:08et c'était un endroit où on recevait
30:10les jeunes auteurs, qui s'appelaient
30:12Queneau, qui s'appelaient Aragon, André Breton,
30:14et ça a démarré l'époque
30:16Prévert.
30:18Oui, je savais un petit peu, oui. Mais ce que je savais pas, c'était
30:20rue du Château Hanoï, que je connais bien.
30:22En 54, d'accord, ok.
30:24Alors, pourquoi je raconte tout ça ?
30:26Parce qu'à l'époque, vous avez chanté en anglais,
30:28avec quand même derrière des influences françaises
30:30comme Trenet, Gainsbourg,
30:32qui vous ont aidé à devenir ce que vous êtes
30:34aujourd'hui.
30:36En fait, par exemple, pour parler
30:38de Gainsbourg, j'ai toujours aimé sa forme
30:40je dirais rétrécie, mais surtout synthétique
30:42d'écrire des chansons
30:44de l'ordre du slogan, donc extrêmement
30:46efficace. Chaque syllabe peut
30:48compter double, c'est-à-dire, en fait, on peut s'en servir
30:50à la fin d'une phrase et au début de l'autre
30:52vous voyez, de cette façon, presque sans
30:54ponctuation, à des moments qui peuvent générer
30:56plusieurs sens, voilà. Quant à Trenet,
30:58c'est la grande fluidité, c'est la
31:00facilité, ça sonne tellement bien,
31:02c'est...
31:04ça sonne tellement bien, c'est
31:06je dirais de la haute poésie, c'est comme
31:08il y a de la... Enfin voilà, moi
31:10je suis vraiment fan. Et d'ailleurs, c'est pour
31:12cette raison que j'ai repris une chanson de Trenet,
31:14Le soleil a rendez-vous avec la lune, que je trouve formidable.
31:16Le texte est incroyable, quoi. J'adore.
31:18Il l'a écrit en 1940, en quelques heures.
31:20Alors, donc, il y a eu Mademoiselle
31:22Adélaïde, vous avez continué aussi
31:24avec une chanson qui n'a rien à voir.
31:26Et pourtant
31:28Dieu sait c'est vous
31:30que moi j'espère
31:34Je t'attendrai
31:36un million d'heures
31:38Alors, on a parlé de Pierre et la Fonte, mais ce qui vous a marqué surtout
31:40c'est Les Envahisseurs, vous avez
31:42donc fait cette chanson, Les Envahisseurs,
31:44et vous avez même fait un clip où vous êtes
31:46David Vincent.
31:48Oui, oui, c'est un peu ça.
31:50Non, mais j'aimais bien ces trucs.
31:52J'aime bien un peu la science-fiction, avec
31:54les extraterrestres, ça m'a toujours un petit peu amusé.
31:56Et là,
31:58en fait, il s'est trouvé que je ne savais absolument
32:00pas quoi dire sur cette chanson.
32:02C'est ça aussi. Et d'un seul
32:04coup, j'ai un ami qui s'appelle Jacques Duval,
32:06qui est une personne
32:08que j'aime beaucoup, un très grand parolier,
32:10qui m'a dit, écoute Arnaud, j'ai une idée,
32:12on pourrait appeler ça Les Envahisseurs, si
32:14tu es d'accord. J'ai regardé, j'ai dit, tu es certain,
32:16je ne suis pas sûr que j'ai envie de parler beaucoup des Envahisseurs.
32:18Et puis en fait, je me suis
32:20dit que ça allait plutôt pas mal avec l'air
32:22que j'avais. Et ça a marché aussi ?
32:24Oui, ça a marché un peu, oui.
32:26Il y a eu ça, c'est des chansons que vous interprétez,
32:28mais vous avez quand même continué en parallèle
32:30Arnaud Le Turboust à faire des chansons pour les autres,
32:32et à travailler sur des arrangements
32:34pour les autres, comme cette chanson.
32:44Alors,
32:51Etienne Dao, votre complice,
32:53c'est une chanson des années 60,
32:55des débuts, et un duo encore
32:57tout à fait inattendu.
32:59Oui, mais on a fait aussi
33:01une autre chanson avec Etienne,
33:03pour Sylvie, que j'aime beaucoup, qui s'appelle Le Premier
33:05de nous deux. Et franchement,
33:07oui, mais j'aime bien
33:09Sylvie, là j'ai été la voir il y a très peu de temps,
33:11je l'ai vue au Palais des Sports,
33:14c'était génial, enfin, voilà,
33:16d'écouter toutes ces chansons, toute cette mémoire,
33:18tous mes souvenirs d'enfance sont revenus,
33:20quoi, puis je me suis dit, mais il y a quand même des chansons
33:22qui sont incroyables de Sylvie.
33:24Elle a chanté ça, d'ailleurs.
33:26Oui, bien sûr, elle a débuté par un duo, en fait,
33:28car elle est à l'école,
33:30son frère Eddy a un duo à faire
33:32avec un jeune chanteur
33:34de rock, et
33:36Francky Jordan, il n'y a personne,
33:38on l'appelle Sylvie, qui va enregistrer
33:40Panne d'Essence, et qui va vendre
33:42le disque, car à l'époque elle travaille chez Lido Musique,
33:44et le disque n'a pas de pochette,
33:46donc personne ne sait que
33:48c'est elle qui l'a enregistré.
33:50Je savais que c'était son frère qui avait été la chercher,
33:52je savais aussi qu'elle voulait
33:54être chanteuse, ça je le savais,
33:56mais je ne savais pas ça, en fait.
33:58Panne d'Essence, je le connaissais aussi.
34:00Voilà, ça c'est une reprise aussi,
34:02et il y a une chanson encore plus célèbre
34:04qu'Étienne Dao a reprise
34:06sous votre direction.
34:08Tu me fais tourner
34:10La tête
34:12Mon ménage à moi
34:14C'est toi
34:16Je suis toujours
34:18Là aussi c'est étonnant,
34:20une chanson de Piaf,
34:22par Étienne Dao, et revue par vous,
34:24dans le Durkboost.
34:26En fait, si vous voulez,
34:28il y a un label qui nous avait
34:30appelés, et qui faisait
34:32le concept, c'était
34:34les rockers aiment bien leur grand-mère.
34:36Et donc fallait choisir, c'était les Garçons Bouchers.
34:38Et fallait choisir dans ce répertoire
34:40un titre
34:42que vous repreniez à votre façon.
34:44Donc avec Étienne, c'était le titre
34:46qu'on avait choisi.
34:48Et on a fait une première version, puis on s'est dit,
34:50surtout Étienne d'ailleurs,
34:52c'est vraiment pas mal, il m'a dit, tu voudrais pas qu'on continue,
34:54qu'on essaie, que moi je puisse peut-être le sortir,
34:56que ça serait peut-être bien. Et donc voilà, on s'est pris au jeu,
34:58et c'est sorti, et d'un seul coup,
35:00ça a vraiment beaucoup fonctionné.
35:02C'était numéro un, ça.
35:04Alors cette chanson au départ, c'est une erreur de bande.
35:06Jean-Constantin avait écrit une musique
35:08pour un film de Jacques Tati, il s'est trompé de bande,
35:10et il a envoyé cette musique à
35:12Edith Piaf, qui était destinée à un autre...
35:14Ah bon ? Ah ça, je savais pas.
35:16C'était destinée à un autre film, voilà.
35:18Ah je savais pas. Mais elle est formidable,
35:20cette chanson. Alors maintenant,
35:22on va parler de votre manège à vous, à travers la date
35:24du 5 juillet 2024.
35:26A tout de suite sur Sud Radio, avec Arnold Turboust.
35:36On a évoqué votre passé, vos succès
35:38avec Zabou, avec Étienne Dao.
35:40Et puis justement,
35:42Zabou Adelaïde, c'est le retour
35:44le 5 juillet 2024,
35:46avec une histoire incroyable, un retour aux sources,
35:48avec Plaisir de France.
35:50Adelaïde,
35:52vous êtes belle.
35:54Mes yeux sont fixés
35:56sur la mouche.
35:58Adelaïde,
36:00qui m'en sorcelle.
36:02Mouche, c'est près de
36:04la couche.
36:06On parlait de la reprise de Mon Manège à Moi,
36:08qui est un succès mondial.
36:10Là, vous avez appliqué presque le même principe.
36:12Vous vous êtes modernisé encore
36:14avec cette version,
36:16il y a plusieurs versions, ça c'est la version Pop X Radio.
36:18Comment c'est né cette aventure ?
36:20C'est né avec,
36:22ça faisait longtemps que je voulais faire des remixes,
36:24mais on m'expliquait que les bandes étaient perdues.
36:26Et puis en fait,
36:28j'ai rencontré probablement la personne qui pouvait
36:30me simplifier chez Universal,
36:32qui savait où elles étaient,
36:34qui m'a dit que non, elles ne sont absolument pas perdues.
36:36Et dès le lendemain, j'ai récupéré les bandes.
36:38Et à partir de ce moment-là,
36:40j'ai trouvé des amis, dont Plaisir de France,
36:42avec qui j'avais déjà fait une chanson,
36:44je crois.
36:46Et nous avons fait 3-4 remixes.
36:48Nous avons modernisé.
36:50En revanche, ce sont les mêmes voix,
36:52il y a des arrangements qui restent,
36:54mais tout l'aspect rythmique a changé.
36:56Et puis il y a des effets qui sont plus de maintenant.
36:58Plaisir de France, c'est un groupe aussi ?
37:00Oui, c'est ça.
37:02C'est un DJ, je dirais.
37:04Et un DJ qui, grâce à ce DJ,
37:06la chanson repasse partout
37:08pour la nouvelle génération.
37:10Oui, c'est ça.
37:12C'est un véritable sésame, d'un seul coup, cette mélodie.
37:14Alors il y a ceux,
37:16et attendez, parce que c'est plus compliqué que ça,
37:18il y a ceux qui adorent ces remixes,
37:20et puis il y a ceux qui disent,
37:22moi je préfère l'original, mais ils rejouent l'original.
37:24Alors justement,
37:26ça a été un travail de complémentarité entre vous deux,
37:28entre Julien, je crois.
37:30Oui, Julien.
37:32C'est jamais évident,
37:34moi je suis quelqu'un d'un peu,
37:36c'est plus que maniaque, c'est presque méticuleux.
37:38C'est tout à fait méticuleux, c'est-à-dire qu'en fait,
37:40j'ai du mal à laisser partir
37:42des choses dont je suis absolument pas
37:44satisfait.
37:46Mais là justement, reprendre
37:48quelques années après quelque chose qui a été un succès,
37:50c'est un risque en même temps.
37:52C'est vrai que c'est toujours un risque,
37:54mais bon, en fait, ce que je me dis aussi,
37:56puisque l'original existe,
37:58puisqu'il était proposé en même temps,
38:00il est reproposé en même temps
38:02que les remixes,
38:04il n'y a pas de risque, à la limite.
38:06Il y en a qui me disent, mais pourquoi faire ça ?
38:08C'est rare, justement, ce que vous faites.
38:10Peu de gens l'ont fait.
38:12Je sais pas.
38:14Alors, vous disiez effectivement que vous aviez travaillé
38:16avec Plaisir de France,
38:18et je crois que c'est une chanson qui s'appelle
38:20« Trois questions, pas plus ».
38:26...
38:36Là aussi, ça a été un succès.
38:38Oui, c'est assez drôle.
38:40Oui, c'est un succès,
38:42mais c'est vraiment un autre public.
38:44C'est plus des soirées de jeunes,
38:46et d'un seul coup, ça passe.
38:48Il y a aussi une autre version,
38:50et les gens sont comme des dingues.
38:52Vous devez chanter.
38:54Et il y a genre 300-400 personnes
38:56qui dansent comme des...
38:58Et c'est vraiment, ouais, ça fait beaucoup de bien.
39:00J'entends ça, je me dis que je suis pas si off que ça.
39:02Oui, et puis en plus,
39:04c'est de la joie.
39:06Et c'est vrai qu'au début, avec Markitsa,
39:08c'était assez sombre.
39:10Là, vous êtes passé à un univers de joie, Arnald Turloust.
39:12C'est...
39:14Si vous le dites, je le crois.
39:16Je me bats toujours, parce que ma tendance,
39:18c'est toujours...
39:20Enfin, c'est pas que j'aime beaucoup,
39:22j'aime bien aussi une forme de nostalgie,
39:24j'aime bien ça, mais pas trop...
39:26Pas trop importante, enfin voilà, toujours tempéré.
39:28Et lorsque je réussis à faire des chansons
39:30plutôt, effectivement, enthousiastes,
39:32je suis vraiment content, parce que c'est pas tant dans ma nature que ça.
39:34Non, mais en même temps,
39:36le public a besoin de ça aujourd'hui.
39:38Ah, mais je suis tout d'accord avec vous,
39:40mais si moi je me laisse aller, je vais faire un truc à vous dire.
39:42Ouais, c'est pas mal, mais c'est peut-être un petit peu...
39:44Oui, c'est vrai.
39:46Mais en revanche, trouver quelque chose d'un petit peu,
39:48vous voyez, enlevé, enthousiaste,
39:50secoue.
39:52Voilà, alors, vous vous êtes secoué aussi
39:54pour Adélaïde,
39:56Plaisir de France. On a écouté une première version,
39:58et il y en a une autre.
40:00J'ai remis pour vous mes promesses,
40:02vous allez
40:04m'indisposer.
40:06Vous allez,
40:08vous allez
40:10m'agacer.
40:12Alors ça, c'est à écouter le soir,
40:14tard, dans une discothèque.
40:16Ça, ça peut le faire, ouais.
40:18Avec les bons réglages. Enfin, je crois que ça le fait bien, d'ailleurs.
40:20Avec les bons réglages, c'est-à-dire les bonnes
40:22équalisations, que franchement, ça envoie.
40:24Mais il y a quelque chose...
40:26J'aime bien, parce que si vous voulez, pour moi,
40:28c'est presque une reprise,
40:30sans altérer, sans changer la version originale,
40:32mais une reprise de notre époque.
40:34Ça amène vraiment quelque chose qui ressemble à notre époque.
40:36Et vous gardez la même mélodie,
40:38avec les mêmes intentions.
40:40J'aime beaucoup cette version, celle-ci, je l'aime beaucoup.
40:42En plus, ce qui est fort
40:44avec vous, Adélaïde Turboux, c'est que vous êtes toujours
40:46adaptée à l'ère du temps.
40:48De Dao à cette version mix,
40:50il y a quelque chose de différent.
40:52Oui, c'est sûr. Non, mais je pense
40:54que c'est super important de savoir écouter
40:56son époque. Ça sert à rien d'aller
40:58contre, de se cogner, tout ça.
41:00Je pense que ce qui est le plus important, c'est de rester vous,
41:02mais d'aller aussi à la rencontre de
41:04votre époque, et de savoir
41:06prendre ce qui vraiment peut être vous,
41:08et puis de savoir se dire, ça, peut-être pas trop.
41:10Rester dans ses goûts, en fait.
41:12Dans ses goûts, en s'adaptant à l'ère du temps.
41:14Et il y a une chose étonnante, je sais pas si vous le savez,
41:16mais Antoine, avec son fils, a repris
41:18« Touchez pas à la mer », l'a mis
41:20dans l'intelligence artificielle,
41:22et a sorti douze versions sur douze rythmes différents.
41:24C'est vrai ? En quelques secondes, avec l'intelligence
41:26artificielle. C'est dangereux. Ah, l'intelligence artificielle,
41:28ça c'est autre chose. C'est dangereux.
41:30C'est que le début. Hélas, oui.
41:32C'est que le début, en fait, pour l'instant,
41:34le seul miracle qui pourrait
41:36être, mais ça ne va pas forcément complètement
41:38dans ce sens, c'est légiférer
41:40dans le sens des auteurs-compositeurs-interprètes.
41:42Mais pour l'instant, je sais pas trop.
41:44En tout cas, aux Etats-Unis, on en est loin, et on va aller
41:46de plus en plus loin, je peux vous le dire. Oui, et ça, c'est aussi
41:48un de vos problèmes, un de vos soucis, parce que
41:50vous défendez aussi, Arnold Turboust,
41:52les auteurs et les compositeurs.
41:54Je dois, et beaucoup,
41:56en fait, à la musique, et notamment au droit d'auteur.
41:58Je le dois par le biais
42:00de la SACEM, et c'est aussi
42:02la raison de, puisque vous parlez de ça, c'est la raison
42:04de mon engagement pour défendre le droit d'auteur
42:06qu'il reste forever,
42:08perrin. Exactement. Et voilà,
42:10c'est pour ça que je me suis engagé
42:12comme administrateur,
42:14enfin, je me suis engagé dans un
42:16chemin, à la SACEM,
42:18pour défendre le droit d'auteur pour les autres, plus tard.
42:20C'est tellement important. C'est essentiel.
42:22Alors, il y a la chanson,
42:24la musique, mais il y a aussi une chose étonnante,
42:26vous avez composé la bande originale du film
42:28d'animation, Bécassine et le Trésor Viking.
42:30Vous savez, la musique, c'était une aventure.
42:32Moi, j'ai fait ça,
42:34parce qu'un jour, il y a un type qui m'appelle,
42:36qui me dit, ça m'intéresse pas, je regarde un peu
42:38les images, j'ai dit, elles sont super belles,
42:40ces images, j'avais jamais fait de dessin animé.
42:42Et en fait, j'ai fait toute la musique,
42:44c'était incroyable, quoi.
42:46J'ai beaucoup aimé, en fait. Et Bécassine n'est pas
42:48un hasard, parce que dans la semaine de Suzette qui sortait,
42:50il manquait une page,
42:52l'auteur n'était pas là, et donc,
42:54la rédactrice en chef, Jacqueline Rivière,
42:56a inventé ce personnage avec un dessinateur,
42:58Pinchon, et ils ont dit,
43:00c'est une Bécasse,
43:02faites des bêtises,
43:04Bécassine. Et c'est né pour une planche.
43:06Ah, je savais pas. Et après, on sait ce que ça a donné.
43:08Non, non, je savais pas. Non, mais j'ai trouvé,
43:10je trouvais ça assez drôle. Non, mais c'est parce que j'aimais bien
43:12l'image, et j'aimais bien le réalisateur,
43:14je trouvais que c'était vraiment intéressant.
43:16Bon, Bécassine, ça avait déjà été tellement fait,
43:18c'était pas si évident, notamment par
43:20comment, Jean-Jacques...
43:22Jean-Jacques Debout chantait le Goya.
43:24Voilà, c'est ça. C'est ma cousine. Alors, il se trouve aussi
43:26qu'on a parlé des duos, et vous en avez
43:28fait un autre que celui que vous avez
43:30chanté avec Zabou, avec Barbara Carlotti.
43:32Comme un
43:34vol d'oiseau,
43:36ça fait
43:38une fête,
43:40que je n'ai plus
43:42de nouvelles,
43:44du truc en
43:46plume,
43:48qui me servait plus. Là aussi,
43:50Barbara Carlotti, quand vous avez fait cet enregistrement,
43:52n'était pas aussi connue qu'aujourd'hui,
43:54Arnold Turbust. Non, mais je l'avais
43:56entendu, en fait, dans une émission
43:58de radio, et j'avais trouvé que sa voix
44:00était vraiment... J'aime beaucoup sa voix,
44:02en fait. D'ailleurs, je sais pas, il y a quelque chose
44:04de tellement léger qui va bien avec la
44:06musique. J'adore sa voix,
44:08en fait, je suis très sensible aux voix.
44:10Et d'ailleurs, dans le nouveau film de Claude Lelouch, finalement,
44:12elle a un rôle, parce que, justement, Claude
44:14Lelouch a repéré sa voix. Bah oui, ça m'étonne
44:16pas, ouais. Alors, dans vos
44:18particularités, c'est que vous avez
44:20eu un prix, un prix rare de la
44:22SACEM, l'autoproduction, car vous êtes
44:24fait partie de ceux qui ont décidé
44:26de ne pas passer par le chemin des maisons de disques,
44:28mais de faire de l'autoproduction
44:30à Arnold Turboust. Bah, c'est-à-dire qu'en fait,
44:32je pense que ça me donne beaucoup plus
44:34de liberté, je fais exactement ce que je veux,
44:36et je n'ai jamais supporté qu'on me
44:38dise, qu'on me dise
44:40« Ah non, mais ça, je veux pas ça, je veux que tu me fasses ça,
44:42ça, ça, je peux pas. » Donc, en fait,
44:44au moins, ça me permet d'être,
44:46et je fais exactement
44:48ce que je veux, et je ne rends de compte à personne,
44:50si ce n'est à moi. Oui, mais c'est aussi... On met des accords.
44:52C'est aussi beaucoup de travail, beaucoup de risques.
44:54Ah non, mais c'est énormément de travail.
44:56Mais de toute façon, vous savez, pour trouver
44:58des mélodies, je crois évidemment
45:00qu'il y a certaines personnes qui sont des génies, tout ça,
45:02mais la seule chose qui soit importante,
45:04c'est la récurrence. La récurrence et le rendez-vous
45:06avec son piano
45:08ou avec sa plume.
45:10Enfin, les deux en même temps, quoi. Si vous faites pas
45:12ça, je crois que, de toute façon, vous allez vite
45:14être dépassé. Oui, mais
45:16l'autoproduction, ça veut dire tout un travail
45:18derrière, une fois que la musique est composée
45:20et que le texte est écrit. Je sais
45:22m'entourer. Voilà. En même temps,
45:24je crois que ça a commencé en Belgique au départ.
45:26Aussi. Oui, c'est vrai.
45:28La Belgique est pour moi un
45:30territoire qui me suit
45:32et notamment la RTBF me suit toujours.
45:34C'est incroyable. Ils aiment beaucoup...
45:36Quoi que je fasse, ils me suivent.
45:38Enfin, si franchement c'est mauvais, mais j'essaie de faire en sorte
45:40que ce soit pas si mauvais, en tout cas. Alors, il y a eu le confinement
45:42et là, ça a été un peu plus dur.
45:46Oui et non. C'est-à-dire qu'en fait, pendant le confinement,
45:48j'ai beaucoup aimé cette période
45:50où j'avais plus de compte à rendre à personne,
45:52plus de contenu en visio de temps en temps
45:54et ce qui m'a permis de faire justement du piano tous les jours.
45:56Voilà. Et de composer un album
45:58qui est sorti il y a quelques mois
46:00qui s'appelle Turboust.
46:02Sur la photo.
46:04Oui, effectivement. Oui, c'est l'album d'avant.
46:06Vous avez raison. Sur la photo, c'est le titre
46:08de l'album et là, il y a une vision
46:10d'océan. Là, c'est la Normandie natale ?
46:12À votre avis.
46:14Évidemment. Oui, c'est ça.
46:16Et derrière, on voit à peine, c'est Jersey
46:18en fait. Parce que c'est toute mon enfance.
46:20J'allais à Jersey aussi ?
46:22J'y allais tout le temps.
46:24D'ailleurs, il y a une chanson qui s'appelle
46:26Oni, soit qui mal y pense.
46:28Et en fait, c'est un peu mon idée des rapports
46:30entre la Normandie et l'Angleterre.
46:32Et moi, ma famille est originaire
46:34de Falaise et c'est pas rien.
46:36Vous savez, toutes ces festivités autour de
46:38Guillaume le Conquérant.
46:40J'ai vécu tout ça et je me souviens
46:42qu'avec mes parents, nous allions
46:44très souvent à Jersey. Mon père disait
46:46on va aller à Jersey, on va aller passer le week-end.
46:48On avait le bateau et on était à Jersey, en Angleterre.
46:50On était en Angleterre, c'est l'Angleterre Jersey.
46:52Alors dans cet album sur les photos,
46:54il y a une chanson hommage.
46:56Un homme pressé en quelque sorte
46:58Cherche à pioncer
47:00Une belle eau forte
47:02Enlevé aux antipodes
47:04Nom de code
47:06Belmondo
47:08Belmondo
47:10Un hommage à Belmondo.
47:12Un duo d'ailleurs, je crois encore.
47:14Non, non, non, c'est tout seul.
47:16C'est parce que je fais une voix très très haute.
47:18C'est pour ça, c'est ce qui vous fait dire ça.
47:20Oui, ben oui, c'est-à-dire qu'en fait,
47:22surtout au film L'homme de Rio.
47:24J'aime bien ce film parce que
47:26ça me rappelle mon enfance en fait.
47:28Si vous voulez, sur la photo,
47:30j'ai appelé cet album parce que je considère
47:32que j'aime pas les photos.
47:34Ça c'est le premier truc, mais c'est pas pour ça.
47:36Vous n'aimez pas les clichés non plus ?
47:38Non, j'aime pas ça. Si vous voulez une photo,
47:40vous la prenez, c'est déjà le passé.
47:42C'est le point, c'est le
47:44chapeau de cet album.
47:46Il y a beaucoup de souvenirs dans cet album.
47:48En fait, c'est un album à peu de souvenirs.
47:50Et Belmondo, ce film,
47:52L'homme de Rio, fait partie
47:54de souvenirs que j'ai eus, de films
47:56que j'ai adorés, notamment aussi
47:58par Jean-Paul Belmondo,
48:00elle s'appelait Dorléac,
48:02Françoise Dorléac, La ville de Rio
48:04où j'ai eu la chance d'aller à plusieurs reprises,
48:06notamment enregistrée, où j'ai retrouvé
48:08des paysages que j'avais vus dans le film.
48:10Vous n'êtes pas le seul, je crois que
48:12Berk s'est beaucoup inspiré de L'homme de Rio
48:14quand il a commencé à faire ses films.
48:16Ah oui, je ne savais pas.
48:18Alors, il se trouve que cet album est sorti.
48:20Et l'avenir maintenant, Arnold Turbust ?
48:22L'avenir ?
48:24Je ne sais pas. L'avenir, en fait, si vous voulez,
48:26c'est ce que je vous ai expliqué, c'est-à-dire que je cherche
48:28toujours et encore de nouvelles
48:30mélodies, et donc j'espère
48:32pouvoir sortir quelque chose assez rapidement.
48:34Et donc, l'avenir, c'est aussi un peu de scènes.
48:36Oui.
48:38Voilà, c'est ce que je fais.
48:40Vous voyez, ce week-end, j'ai fait
48:42un concert, donc je vous l'ai dit,
48:44au Havre, et puis à Luc-sur-Mer,
48:46à côté de Caen, et puis j'en ai d'autres qui arrivent.
48:48Et puis toujours avec des
48:50nouveaux artistes en duo, parce que vous avez toujours
48:52l'œil et l'oreille pour trouver de nouveaux talents.
48:54Par exemple, sur cet album,
48:56il y a un duo avec Patricia Petitbon.
48:58Oui.
49:00Oui, toujours.
49:02Oui, il y aura forcément des duos.
49:04Parce que là aussi, c'est un travail important.
49:06Les maisons de disques, pensant à leur chiffre d'affaires,
49:08ne voient pas tellement toujours
49:10les jeunes talents qui ont du mal à émerger.
49:12Non, mais vous savez, je pense
49:14que ce qui est important quand on fait...
49:16Ce qui est important, c'est être et faire ce que vous avez
49:18à faire, sans vous occuper des avis
49:20de Pierre ou Paul. Je sais que c'est difficile,
49:22mais pour moi,
49:24c'est ça, en fait. Je vais continuer,
49:26même s'il y en a qui vont dire
49:28« Mais tu as complètement tort de faire ci, ça, ça. »
49:30Pour moi, c'est super important.
49:32C'est mon éthique, c'est ma façon de penser.
49:34Je vais vous dire quelque chose.
49:36Il y a un album, par exemple, que j'ai fait avec Étienne,
49:38qui est devenu très, très célèbre,
49:40qui s'appelle « Pop Satori ».
49:42Lorsque nous avons rendu les bandes de cet album,
49:44la maison de disques,
49:46le label, nous a dit
49:48« Non, mais c'est pas possible que ce soit ça. »
49:50Presque à recommencer. Lorsque je leur ai livré
49:52une chanson que vous avez passée tout à l'heure,
49:54qui s'appelle « Tomber pour la France »,
49:56on m'a dit « C'est un fatras de synthé,
49:58Arnold. »
50:00Continuez comme ça. Il y a cet album
50:02sur la photo, que je recommande à celles et ceux
50:04qui vous aiment. Il y a cette nouvelle version
50:06de Mademoiselle Hédahid, et puis il y a l'avenir.
50:08Mais ça, on en reparlera une autre fois dans les Clés d'une Vie.
50:10En tout cas, merci beaucoup Jacques.
50:12Merci beaucoup. J'étais vraiment
50:14heureux et tellement surpris que vous connaissiez
50:16toutes ces dates de ma vie.
50:18Je vous suis
50:20et je ne suis pas le seul à vous suivre. Merci à Random Turboust.
50:22Merci beaucoup. L'éclat d'une vie s'est terminé
50:24pour aujourd'hui. On se retrouve bientôt.
50:26Restez fidèles à l'écoute de Sud Radio.

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