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Mardi 6 février 2024, SMART IMPACT reçoit Nathalie Salvi (Confondatrice, Stomapote) , Emmanuel Petit (Fondateur, Eklo Hôtels) et Audrey Derveloy (Présidente, Sanofi France)

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00:00 [Musique]
00:08 Bonjour à toutes et à tous, bienvenue, c'est Smart Impact, l'émission des entreprises à impact positif.
00:13 Et voici le sommaire. Mon invité aujourd'hui, c'est Emmanuel Petit, le président fondateur d'EcloHotel,
00:19 chaîne hôtelière qui place la responsabilité environnementale au cœur de son modèle.
00:24 On verra ce qui le différencie et puis aussi comment le secteur fait sa mue.
00:27 Le Zoom de ce Smart Impact en partenariat avec la communauté Les Entreprises s'engage.
00:33 Je reçois la présidente de Sanofi France, Audrey Dervelois.
00:37 On verra notamment comment son groupe agit pour la diversité et l'inclusion.
00:41 Et puis dans Smart Ideas, notre rubrique consacrée aux startups, vous découvrirez Stomapote,
00:47 la ceinture créée par Nathalie Salvi pour celles et ceux qui vivent avec une stomie définitive.
00:53 Voilà pour les titres. On a 30 minutes pour les développer.
00:55 [Musique]
01:02 L'invité de Smart Impact, c'est Emmanuel Petit. Bonjour.
01:05 Bonjour.
01:06 Bienvenue. Vous êtes le fondateur d'EcloHotel, créé en 2014. Combien d'hôtels une décennie plus tard ?
01:12 Onze hôtels aujourd'hui en exploitation avec l'ouverture éminente de notre hôtel sur Paris-Porte de Versailles la semaine prochaine.
01:18 Oui, le 8 février. Est-ce que c'est… alors on va détailler votre modèle, la place des actions, des engagements environnementaux dans ce modèle.
01:28 Mais est-ce que quand on crée un nouvel hôtel, on concentre un peu tout ce qu'on voulait faire ou tout ce qu'on veut faire d'une certaine façon ?
01:34 Oui, on essaie à chaque fois de s'améliorer et d'essayer de faire toujours mieux sur principalement les impacts environnementaux de nos hôtels.
01:43 Donc c'est vraiment un objectif aujourd'hui et quand j'ai créé Eclo, mon idée c'était à la base de bousculer un peu les codes de l'hôtellerie économique,
01:53 de la réhumaniser, de la rendre plus conviviale, plus design, toujours à des prix compétitifs, mais tout en respectant leur environnement.
02:01 Alors justement, qu'est-ce qui différencie un hôtel environnemental concrètement par rapport à un hôtel classique ?
02:08 De la construction à l'exploitation, on fait attention à tous les impacts qu'on peut avoir.
02:16 Donc on essaye de construire des hôtels avec des matériaux bas carbone, on essaye d'utiliser du bois, des matériaux biosourcés.
02:28 Et dans l'exploitation, on fait en sorte qu'on ait des consommations d'énergie et des consommations d'eau les plus faibles possibles.
02:36 Et sur toute la partie restauration, on travaille avec des producteurs locaux, on essaye vraiment d'être implantés dans notre territoire.
02:46 Par exemple, sur le choix des fournisseurs d'énergie, j'imagine que vous essayez de trouver de l'énergie verte le plus possible ?
02:53 Oui, on a un partenariat avec Equator qui nous fournit 100% de notre énergie en électricité verte.
02:58 Et on fait aussi de la production de notre propre énergie parce qu'on a sur pas mal de nos hôtels des panneaux photovoltaïques en autoconsommation
03:08 qui nous permettent de produire une partie de notre électricité.
03:11 Est-ce que c'est un axe ou un élément important dans la prise de décision d'un client ?
03:17 Je me demande toujours ça quand on parle d'hôtellerie et d'environnement.
03:21 Moi, comme client, je commence à y faire attention mais je ne suis pas sûr que tout le monde soit dans ce cas.
03:25 On regarde évidemment où on va d'abord, l'emplacement et puis le prix.
03:28 Oui, c'est sûr que quand j'ai créé Eclos, ce n'était vraiment pas une préoccupation de nos clients en 2014.
03:33 Vous étiez un ovni un peu ?
03:34 Oui, j'étais un peu un ovni à l'époque et nos clients venaient principalement pour le produit et pour le prix.
03:41 Depuis l'après-Covid, il y a quand même changé pas mal de choses.
03:45 Il y a une prise de conscience des clients sur les aspects environnementaux
03:51 et ça devient de plus en plus un aspect regardé et qui est important de donner un sens à nos clients et à nos salariés aussi sur ces aspects-là.
04:03 Le bilan carbone du secteur du tourisme, c'est l'ADEME qui nous donne ces chiffres.
04:09 C'est 11% des émissions globales de gaz à effet de serre.
04:12 Il y aura l'un des leviers pour améliorer ce bilan, c'est l'affichage environnemental dans l'hôtellerie qui va devenir obligatoire je crois en 2026.
04:23 Exactement.
04:24 Alors déjà, ce n'est pas une colle, mais il y a quel pourcentage des hôtels français qui ont un affichage environnemental aujourd'hui, y compris les devants ?
04:33 Alors le pourcentage, je ne le connais pas, mais il est tout petit.
04:35 Effectivement, nous, on l'a toujours fait.
04:37 Donc, on est un peu précurseur sur le domaine.
04:39 Effectivement, l'étiquette environnementale, c'est soutenu par l'ADEME et ça va devenir obligatoire en 2026.
04:47 Et c'est pour évaluer les hôtels sur quatre critères.
04:51 Sur la nuité d'un client avec petit déjeuner en fait, et c'est sur les émissions de gaz à effet de serre, sur la consommation d'eau,
05:02 sur l'utilisation de produits de ressources non renouvelables, et c'est un quatrième critère qui est la colle.
05:13 Quand on fait une émigration, il y a toujours un critère qui manque.
05:15 Mais l'important, c'est de... Parce que moi, ce que j'essaye d'évaluer là avec vous, c'est à quel point le secteur est en train d'évoluer et à quelle vitesse.
05:23 Est-ce que c'est un secteur, l'hôtellerie, qui malgré tout fait sa mue ?
05:26 Oui, je pense qu'aujourd'hui, il y a une vraie prise de conscience et que de plus en plus d'hôteliers se rendent compte qu'on a un impact fort sur le climat.
05:37 Parce que d'une part, nos clients voyagent pour venir chez nous, donc on a un impact.
05:42 C'est d'ailleurs le premier impact.
05:43 C'est le premier impact aujourd'hui.
05:44 Donc pour un événement sportif ou un spectacle.
05:46 On a fait notre premier bilan carbone et on se rend compte... Donc c'est un bilan carbone de scope 3, donc qui prend en compte tous les aspects.
05:54 Et on se rend compte que sur notre résultat, il y a 70% qui vient des transports de nos clients.
06:02 Donc ça, c'est effectivement très important.
06:05 Mais après, il y a quand même beaucoup de choses.
06:07 On est très consommateur d'énergie, très consommateur d'eau.
06:10 On utilise beaucoup de produits et il y a des matériaux plastiques.
06:15 Aujourd'hui, c'est quelque chose que nous, on bannit chez nous.
06:18 Il y a zéro plastique.
06:19 On essaye de faire hyper attention à nos consommations globales.
06:23 Et c'est là-dessus qu'on a vraiment un impact.
06:27 Et c'est un impact aussi économique.
06:29 Les prix de l'énergie, les prix de l'eau.
06:32 Aujourd'hui, tous les hôtels en prennent conscience aussi que c'est important d'y faire attention.
06:37 Mais vous, vous faites ça.
06:38 Et depuis le début, depuis 10 ans, est-ce que les géants du secteur s'y mettent ?
06:41 C'est toujours plus...
06:43 Parce qu'ils ont un levier de déficacité beaucoup plus important, forcément.
06:47 Ils s'y mettent forcément.
06:50 Et ils ont pris conscience de tout ça.
06:52 Ils font vraiment de plus en plus d'intention à l'ensemble.
06:55 On fait...
06:56 Le secteur fait de moins en moins de greenwashing et fait de plus en plus de vraies mesures.
07:03 Toujours à propos de cet affichage environnemental ou d'un écolabel en quelque sorte,
07:09 est-ce qu'il y a des aides ?
07:10 Est-ce qu'il y a des subventions qui peuvent venir de l'État, de collectivités locales
07:14 pour justement accompagner des hôteliers dans ce virage ?
07:18 Oui.
07:19 L'ADEME nous aide, par exemple, sur les étiquettes environnementales.
07:23 On a des subventions de l'ADEME pour passer nos étiquettes environnementales.
07:28 Et puis après, quand on met en place des processus dans la partie construction,
07:33 on a aussi des aides.
07:35 Par exemple, je vais mettre en place du solaire thermique sur un hôtel prochainement
07:39 qu'on va construire à Marseille.
07:41 On aura des subventions de l'ADEME pour pouvoir mettre en place cette énergie solaire
07:47 pour alimenter l'eau chaude de nos bâtiments.
07:52 C'est intéressant ce que vous dites parce qu'on peut toujours continuer de progresser.
07:56 Oui, oui.
07:57 Parce que quand on crée une entreprise en se disant
08:00 « je veux qu'elle ait de la carbone le plus bas, que son impact environnemental soit le plus faible possible »,
08:05 c'est « plus facile » qu'un groupe qui existe depuis des décennies, voire des siècles.
08:10 Mais comment vous réussissez à progresser année après année ?
08:14 On participe à beaucoup de choses qui font qu'on arrive toujours à aller rechercher des nouvelles méthodes.
08:24 Aujourd'hui, on étudie par exemple, sur un de nos futurs hôtels,
08:29 de récupérer les eaux grises, donc les eaux des douches principalement,
08:33 les filtrer pour les renvoyer dans les toilettes.
08:35 Ça, c'est quelque chose qu'on n'en faisait pas.
08:38 Et si on arrivait à faire ça, oui, c'est un investissement,
08:41 mais ça sera aussi une économie d'eau.
08:44 Aujourd'hui, on sait qu'on risque d'avoir un jour ou l'autre des pénuries d'eau.
08:49 Donc c'est important de réfléchir à ces axes de progression.
08:53 Et aujourd'hui, je participe aussi, depuis cette année,
08:56 je participe à la Convention des entreprises pour le climat.
09:00 On a reçu ici plusieurs fois.
09:02 Voilà, et c'est quelque chose qui est très bouleversant,
09:07 parce qu'on prend vraiment encore plus la mesure de l'impact sur le climat.
09:16 Mais par contre, c'est vraiment tout un accompagnement
09:19 pendant toute une année pour construire une feuille de route,
09:22 pour essayer d'arriver vers une entreprise de plus en plus régénérative.
09:26 – Vous avez fait un audit RSE fait par Better Fly Tourism,
09:30 qu'on a d'ailleurs reçu ici également.
09:33 C'était à l'occasion des 10 ans de déclôt hôtel.
09:36 Quel bilan ? Vous avez une bonne note, si j'ose dire ?
09:40 – Oui, on est assez précurseurs, donc effectivement, on a une bonne note.
09:47 Et puis on voit bien, déjà sur l'étiquette environnementale,
09:49 on a une note de 24,36 et la moyenne du secteur est à 50.
09:54 Donc on est vraiment très précurseurs sur les sujets environnementaux.
09:58 Mais sur la partie RSE, on a vraiment fait un audit avec eux,
10:02 avec les parties prenantes, internes et externes.
10:05 Et pour essayer de construire 5 axes stratégiques
10:08 qui vont nous permettre encore de progresser
10:11 et de travailler sur ces axes stratégiques.
10:14 – Un dernier mot, il nous reste un peu moins d'une minute.
10:17 On n'a pas parlé du modèle de propriétaire exploitant.
10:21 De quoi il s'agit ? Expliquez-moi ça.
10:23 – L'objectif des clôts, c'est plutôt d'être propriétaire de ces immeubles
10:28 et d'être l'exploitant, donc de maîtriser toute la chaîne de valeur d'un hôtel.
10:34 Et donc c'est vraiment l'objectif, c'est de maîtriser son bâtiment
10:39 du début jusqu'à la fin et puis pouvoir aussi le faire progresser au fur et à mesure
10:44 et puis de maîtriser l'exploitation de nos hôtels.
10:48 – Merci beaucoup, merci Emmanuel Petit, à bientôt sur Bismarck.
10:52 On passe au Zoom de ce Smart Impact en partenariat avec les entreprises Sengage.
10:56 [Musique]
11:02 Le Zoom de ce Smart Impact en partenariat avec la communauté des entreprises Sengage.
11:07 Bonjour Audrey Dervelois, bienvenue.
11:10 – Merci.
11:11 – Vous êtes la présidente de Sanofi France,
11:13 Sanofi qui est membre et surtout mécène des entreprises Sengage.
11:17 Pourquoi cet engagement, pour commencer ?
11:20 – Parce que ça fait partie de l'ADN du groupe, vraiment Sanofi,
11:24 de voir comment on s'engage au quotidien et étant bien évidemment très présent en France,
11:28 ça nous paraissait naturel d'être aux côtés des entreprises Sengage.
11:32 Toutes les missions finalement des entreprises Sengage sont des territoires
11:35 où nous, nous sommes depuis des années très engagés,
11:39 donc c'était assez légitime et cohérent.
11:42 – Avec une logique, si je me souviens bien,
11:44 quand ça a été initié par le président de la République en 2018,
11:48 qui était de faire communiquer des univers qui parfois étaient un peu chacun dans son couloir,
11:54 notamment le monde de l'entreprise et l'État ou on va dire les collectivités en général.
12:00 Est-ce que vous voyez la différence, voyez ce que je veux dire avec cette communauté ?
12:04 En quoi ça permet de créer des ponts ?
12:06 – Alors déjà on voit au sein du collectif en fait qu'il y a une détermination
12:10 à faire bouger les lignes partout où on peut et je pense que ça commence déjà par ça.
12:14 Et ce qui est très intéressant je pense c'est l'aspect territorial en région
12:18 et c'est vrai que là on voit la différence, c'est-à-dire que chaque entreprise
12:21 regarde vraiment partout où on peut agir et ça je pense que ça va vraiment se voir
12:27 et on a déjà des chiffres qui montrent que ça bouge.
12:29 – Alors il y a beaucoup de thèmes à aborder,
12:31 on va commencer par parler de diversité et d'inclusion notamment auprès des jeunes.
12:36 Sanofi est signataire du programme Pacte qui vient en aide aux jeunes
12:41 des quartiers prioritaires de la ville.
12:43 Pour y faire quoi ? Pour y présenter déjà vos métiers ?
12:46 – Oui, la science ce n'est pas si connu que ça.
12:49 Les grandes entreprises ça peut faire peur aussi,
12:51 donc en fait c'est de le rendre accessible à tout le monde.
12:53 Il n'y a pas un profil de jeunes qui est plus attendu qu'un autre.
12:58 On veut vraiment que notamment au niveau des quartiers prioritaires de la ville,
13:01 on puisse ouvrir, donc faire connaître le milieu de la science
13:04 et faire connaître ce qu'est une grande entreprise
13:06 et on est très fiers de pouvoir ouvrir les portes de Sanofi.
13:08 – Qu'est-ce qui ressort de ces interventions ?
13:10 Il y a quoi ? Il y a une méconnaissance ?
13:12 Il y a parfois une autocensure genre "c'est pas pour moi" ?
13:15 – Il y a complètement une autocensure, ça on le voit dans les recherches
13:18 et ce qu'il en ressort, j'ai envie de dire par les chiffres,
13:21 on a plus de 3000 jeunes qui ont été finalement touchés par ces programmes,
13:25 dont 40% viennent des quartiers prioritaires de la ville.
13:29 Donc déjà on peut voir, parler de nos métiers auprès de 3000 jeunes c'est important
13:34 et puis c'est aussi un accueil parce qu'on accueille à peu près 1600-1700
13:38 alternants tous les ans chez Sanofi,
13:40 donc c'est des jeunes qui sont aussi issus de ces quartiers prioritaires
13:43 et qui ont un avenir pour des groupes tels que Sanofi.
13:46 – Il y a un fond de scepticisme, parfois de complotisme d'ailleurs,
13:51 qui accueille toutes les thématiques de santé
13:53 et particulièrement les géants de l'industrie pharmaceutique.
13:58 Est-ce que vous ressentez ça parfois aussi dans ces discussions ?
14:01 Est-ce qu'il faut aller au-delà des clichés ? Vous voyez ce que je veux dire ?
14:04 – Je le ressens, je ne m'arrête pas là.
14:06 En fait, je partage vu, j'ai fait un déjeuner avec 7 jeunes
14:09 issus de ces quartiers via l'association Télémac
14:12 et je pense qu'il y a beaucoup de clichés
14:14 parce que moi j'ai vu notamment 7 jeunes ultra motivés, ambitieux
14:18 et qui n'avaient aucune réticence à venir travailler pour des grands groupes
14:22 comme Sanofi ou dans d'autres grandes institutions publiques, privées.
14:25 Donc je pense qu'il faut sortir des clichés
14:28 et puis en tout cas il y a de vraies discussions de fond.
14:31 – Alors est-ce que ça va jusqu'à une action en matière de recrutement ?
14:34 C'est-à-dire qu'on parle de diversité, d'inclusion,
14:36 souvent on le sait, on en a parlé plusieurs fois ici,
14:38 il y a des biais de recrutement contre lesquels on peut tous lutter d'ailleurs.
14:43 Comment vous lutter contre ces biais ?
14:45 – Alors déjà il faut former les managers,
14:47 on a un programme de formation interne pour effectivement lutter contre ces biais
14:51 qui sont souvent inconscients, il n'y a pas une volonté,
14:53 mais il y a vraiment beaucoup de biais.
14:55 Donc déjà formons les managers, après aussi ayons des panels de candidats divers
15:01 qui viennent de différentes horizons, donc bien évidemment hommes, femmes,
15:04 mais pas que, la diversité c'est très large.
15:07 Donc des formations, des process quand même très clairs
15:11 au niveau de la sélection des profils, et puis on le moniteure,
15:14 on le moniteure vraiment tous les ans pour voir où est-ce qu'on est.
15:17 – Il y a un objectif et vous voyez où vous en êtes ?
15:19 – Bien sûr, bien sûr, et typiquement il n'y a pas encore une fois
15:22 que les quartiers prioritaires de la ville ou hommes, femmes,
15:26 il y a aussi le handicap, typiquement on sait qu'on a à peu près 6% de recrutements
15:31 qui se font dans les populations d'handicapés ou de personnes en situation de handicap.
15:36 Donc on le moniteure de façon très très précise.
15:38 – Alors il y a un autre thème important, c'est l'accompagnement d'athlètes olympiques,
15:43 paralympiques jusqu'aux Jeux de Paris 2024, vous êtes je crois partenaire premium des Jeux,
15:50 partenaire des relais de la Flamme, alors c'est de l'argent évidemment,
15:54 c'est un investissement pour Sanofi, un retour d'image aussi évidemment,
15:59 mais en quoi ça consiste cet accompagnement ?
16:01 – Alors nous c'est très important parce qu'on a pris un axe qui est assez différent
16:04 et unique par rapport aux autres entreprises, on n'est pas là pour faire la promotion de nos marques,
16:09 on est vraiment sur un engagement interne et de faire avancer des débats de société.
16:14 Donc interne c'est-à-dire de créer bien évidemment des discussions auprès de nos collaborateurs
16:19 sur typiquement le handicap visible ou invisible, la diversité,
16:23 puisqu'en fait on a une équipe d'athlètes et de coachs qui ont eux aussi des missions
16:29 qui sont très engagées sur certaines causes,
16:31 donc ça nous permet d'inviter ces athlètes, ces coachs et d'avoir ces discussions en interne
16:36 et de faire avancer le débat de société au sein de l'entreprise.
16:39 – Et combien d'athlètes vous accompagnez ?
16:42 C'est des athlètes paralympiques uniquement, olympiques et paralympiques un peu des deux ?
16:47 – Alors 50/50, on a vraiment voulu avoir une diversité.
16:50 – La parité là aussi.
16:51 – Donc olympiques, paralympiques, on a beaucoup de volontaires,
16:55 on a 2024 volontaires là également qui seront sur les Jeux olympiques, paralympiques.
17:00 – Qui sont des salariés de Sanofi ?
17:01 – Qui sont des salariés de Sanofi qui viennent du monde entier
17:04 et qui seront là pour aider, pour faire régner la France.
17:06 – J'imagine que vous avez eu pas mal de candidats ?
17:08 – 11 000, on a été vraiment dépassés par le succès et la motivation du monde.
17:13 – Est-ce que c'est plus important pour un athlète paralympique d'être accompagné ?
17:17 Parce que peut-être, peut-être c'est un cliché là aussi de ma part,
17:20 mais il va avoir, ou elle va avoir un peu plus de mal à trouver des sponsors.
17:23 – Alors moi je ne peux pas parler en leur nom, mais en tout cas,
17:27 je vois la même motivation, le même engagement de pousser des causes.
17:31 Alors c'est vrai qu'on a certains athlètes qui ont été touchés notamment par la méningite,
17:34 donc ils vont avoir envie de pousser certaines causes.
17:36 Donc ça va au-delà de leur parcours individuel,
17:39 c'est vraiment encore une fois un engagement autour de grandes causes en fait qui les anime.
17:43 – Est-ce que vous faites le lien aussi avec votre cœur de métier,
17:47 c'est-à-dire avec les solutions que vous pouvez apporter à certains de ces athlètes ?
17:51 – Bien sûr, parce qu'en fait nous notre mission c'est d'améliorer la vie des gens,
17:55 c'est d'être dans la santé, de promouvoir un certain nombre de grandes causes.
17:59 Donc en fait ces athlètes quand ils viennent et qu'ils parlent à nos collaborateurs,
18:03 c'est de se dire comment à titre individuel, avec les valeurs du sport,
18:07 mais aussi la résilience, quand on voit développer un médicament ou un vaccin,
18:11 c'est beaucoup d'années, des échecs, donc il y a beaucoup de similitudes en fait
18:15 entre les thématiques des sports et de se dire comment nous aussi ils peuvent nous apprendre.
18:21 Donc en fait il y a des conversations qui sont absolument incroyables
18:25 et des discussions qui viennent parfois qu'on n'aurait peut-être pas attendues.
18:29 Donc c'est vraiment nous on apprend d'eux et je pense qu'ils sont ravis aussi
18:32 de discuter avec nos collaborateurs.
18:33 – Il y a un dernier thème dont on va parler ensemble,
18:35 c'est le programme "Cancer et travail" de Sanofi.
18:39 À qui il est destiné ?
18:41 – À nos collaborateurs.
18:43 – D'accord.
18:44 – En fait c'est assez unique dans le sens où on ne s'est pas appuyé sur une expertise externe.
18:47 On a bien évidemment, comme malheureusement de nombreuses françaises et français,
18:52 des collaborateurs qui sont touchés par la maladie.
18:55 Et donc c'est important de voir qu'est-ce qu'on peut faire au niveau d'une entreprise
18:58 pour aider nos collaborateurs, les managers qui sont face à ces situations.
19:02 Et donc on a créé un réseau d'antennistes,
19:05 donc ça veut dire que dans les territoires, sur nos sites,
19:08 on a des antennistes qui sont nos propres collaborateurs,
19:11 qui ont été formés, qui ont aussi leur parcours personnel
19:14 et qui vont être là pour écouter.
19:16 Donc on crée en fait des cellules d'accueil, de conseils,
19:19 où on peut accompagner parce qu'on est convaincu qu'il y a maladie et travail
19:24 et qu'en fait ce n'est pas en opposition et que tout ça peut se faire au sein de l'entreprise.
19:29 – Ça, ce n'est pas si facile, j'imagine, de faire partie de ces antennes d'accompagnement
19:34 parce qu'on peut aussi être un buvard à émotions, à difficultés, etc.
19:39 Il y a une formation spécifique ?
19:41 – Exactement.
19:42 – Il y a des compétences spécifiques pour y participer ?
19:44 – Non, on ne veut pas être dans un processus trop sélectif,
19:47 mais il faut être formé parce qu'encore une fois,
19:49 ce sont des situations qui sont délicates.
19:51 Et puis c'est un programme qui évolue parce qu'on écoute, nous aussi en tant qu'employeur,
19:55 il y a beaucoup de remontées du terrain qui viennent de situations spécifiques,
19:58 sur les droits, sur le retour au travail, notamment,
20:01 on a beaucoup évolué sur le retour au travail,
20:03 comment accompagner les managers pour aider leurs collaborateurs.
20:06 Donc c'est un programme qu'on ne veut pas trop sélectif,
20:08 il est de qualité et il est surtout évolutif.
20:11 Et puis il est copié, on peut le dire, il est parti de la France
20:14 et maintenant on le développe à partir de cette année dans les autres filiales du groupe.
20:17 Donc on est aussi fiers que ça soit parti de la France.
20:19 – Est-ce que c'est aussi un programme qui concerne les proches aidants ?
20:25 En préparant l'émission, j'ai trouvé ce chiffre qui nous projette en 2030,
20:28 un actif sur quatre sera proche aidant en 2030.
20:33 Est-ce que ce programme "Cancer et travail" intègre cette dimension ?
20:38 – Alors il essaie d'être, encore une fois, le plus exhaustif possible.
20:41 Maintenant, on est aussi très humble, là on ne couvre pas toutes les situations.
20:45 Comme par exemple, aujourd'hui, ils traitent principalement des cancers,
20:48 mais on sait qu'on a des collaborateurs qui sont aussi touchés par des maladies chroniques.
20:51 Donc en fait, on va essayer de l'étendre au maximum.
20:54 Mais le sujet du proche aidant, bien évidemment, il est là,
20:56 parce qu'on sait qu'on a des collaborateurs qui sont en situation
20:59 de proches aidants par rapport à leur entourage.
21:02 – Et qui, souvent, n'osent pas en parler.
21:04 Il y a un tabou dans l'entreprise qui est en train d'être levé, petit à petit, je crois,
21:07 mais qui existe encore. C'est-à-dire que ce n'est pas si facile d'arriver et de dire
21:11 "C'est plus difficile pour moi en ce moment de travailler,
21:13 parce que mon père, ma mère, tel proche, va mal".
21:16 – Alors on respecte, je pense, au même type que le handicap est visible et invisible,
21:20 on doit respecter les sensibilités individuelles.
21:24 Mais en tout cas, on se doit, nous, employeurs, d'avoir une culture
21:27 qui laisse à ceux et celles qui le souhaitent, la possibilité de parler, de s'exprimer.
21:31 – Et je reviens dans cette perspective de 2030, c'est demain un actif sur quatre.
21:36 C'est beaucoup, ça veut dire que les entreprises, et là ça va au-delà de Sanofi,
21:39 les entreprises, elles doivent forcément prendre leur part dans un contexte comme celui-là ?
21:43 – C'est comme si tous les grands sujets de société,
21:45 on voit bien qu'il y en a beaucoup qui arrivent dans les entreprises,
21:47 donc on ne pourra pas, je pense, résoudre tous les problèmes de la société.
21:50 En revanche, on a une responsabilité d'en parler et de voir comment, nous, on peut anticiper,
21:55 et surtout comment on peut contribuer à soulager, notamment,
21:58 ces grands problèmes de la société de demain.
22:01 – Un dernier mot, toujours à propos de cette question du cancer.
22:05 Sanofi est signataire de la charte de l'Institut national du cancer.
22:09 Alors là, on est dans l'amélioration des conditions de travail, c'est ça ?
22:14 – Oui, en fait, de façon générale, et ça ne vaut pas encore une fois que pour le cancer,
22:18 parce que malheureusement, beaucoup de Français et de Français sont touchés,
22:21 c'est de se dire, à chaque fois que nous, on peut regarder comment la maladie,
22:25 en fait, est un sujet qui touche nos collaborateurs, qu'est-ce qu'on peut faire ?
22:29 Alors, bien évidemment, dans le contexte du droit du travail en France,
22:32 mais d'être toujours ouvert, et encore une fois, ça se doit d'être évolutif,
22:36 tout ce qu'on peut faire sur la qualité de vie au travail des collaborateurs.
22:39 Donc, ça rentre complètement dans cette stratégie.
22:42 – Merci beaucoup, merci Audrey Derveloye, et à bientôt sur Bsmart.
22:46 On passe à notre rubrique "Start-up" tout de suite.
22:49 [Musique]
22:55 – Smartile is en partenariat avec HushUp, l'association qui promeut les entrepreneurs
23:00 en situation de handicap avec nous en duplex.
23:03 Nathalie Salvi, qui est la co-fondatrice de Stomapod.
23:07 Bonjour, bienvenue.
23:09 Vous l'avez créée en novembre 2020 avec votre compagne Catherine Herde,
23:15 et bravo puisque vous êtes toutes les deux lauréates du trophée HushUp
23:18 dans la catégorie "entrepreneurs innovateurs".
23:21 Ce que vous avez créé Stomapod, c'est une ceinture de maintien
23:24 pour les personnes qui vivent avec une stomie.
23:26 Alors, je vais être obligé de vous demander de faire de la pédagogie,
23:28 parce qu'il y a certainement une partie de nos téléspectateurs et téléspectatrices
23:31 qui ne savent pas, c'est quoi une stomie ?
23:33 – Bien sûr, alors une stomie, c'est un abouchement d'un morceau de l'intestin
23:37 qui est au niveau de la peau, qui vous permet les évacuations des selles
23:41 qui se font dans une poche de recueil.
23:44 Dans le temps, on appelait ça un anus artificiel, pour être plus simple.
23:49 – Vous vivez avec une stomie depuis combien de temps ?
23:53 – C'est ça, je vis avec cette stomie depuis 2018,
23:56 et elle est définitive, ce sera à vie.
23:58 – D'accord, et donc vous avez créé cette ceinture Stomapod,
24:02 évidemment en tenant compte de vos difficultés,
24:06 qu'est-ce qui n'allait pas, qu'est-ce qui vous manquait
24:08 et en quoi cette ceinture est innovante ?
24:11 – Alors ce qui m'a manqué, c'est quand j'ai été opérée
24:15 et qu'on m'a dit comme quoi j'aurais cette ceinture,
24:18 cette poche définitivement, c'était très compliqué pour moi
24:21 parce que, sachant que je n'ai plus de colons,
24:24 donc forcément mes selles sont liquides,
24:26 et donc du coup c'est comme si vous vous promenez
24:28 avec un sac rempli d'eau toute la journée,
24:31 et moi je suis une grande active, j'adore courir, c'est un peu ma passion,
24:35 et donc du coup j'avais besoin d'un maintien
24:38 pour sentir que cette poche ne se balote pas contre moi
24:43 et que j'ai un meilleur confort,
24:45 et donc du coup on a réfléchi, on a réfléchi,
24:47 et comme il n'y avait rien sur le marché,
24:49 on a essayé de trouver des solutions et on a créé Stomapod.
24:53 – Est-ce que ça a été si facile ?
24:55 Est-ce que, je ne sais pas combien de temps ça vous a pris,
24:57 combien d'itérations, je ne sais pas, de versions différentes
25:01 de cette ceinture avant d'arriver à une version satisfaisante ?
25:05 – Alors on a commencé à prototyper en 2019,
25:09 et vraiment la bonne, bonne version est vraiment sortie en 2020,
25:14 mais on a fait pas mal d'essais quand même, moi j'étais un petit peu le cobeuil,
25:17 donc du coup on a fait pas mal d'essais sur moi,
25:19 et oui en 2020 on a pu enfin la lancer,
25:23 et la première était pour un enfant de 8 ans.
25:29 – On vous voit en photo sur une plage en train de profiter de la vie,
25:35 on imagine bien les avantages physiques,
25:39 mais il y a aussi des avantages psychologiques qui sont liés à tout ça, racontez-nous.
25:43 – Tout à fait, déjà quand vous êtes à la plage comme ça,
25:47 vous avez le regard des gens,
25:49 et puis c'est quand même quelque chose que vous vivez H24 avec vous,
25:55 donc du coup l'aspect physique a énormément changé,
25:59 et puis il y a des choses que vous ne pouvez plus faire, entre guillemets,
26:02 comme avant si justement vous n'avez pas ce maintien-là,
26:05 parce qu'il y a forcément des accidents,
26:07 et qui dit accident, vous avez des selles qui lâchent,
26:10 donc c'est pas toujours facile, il faut savoir bien gérer,
26:16 et il faut surtout accepter que c'est un handicap caché et invisible,
26:21 parce que les gens sont souvent très maladroits avec vous.
26:24 – Oui, peut-être parce qu'ils sont gênés, ils n'osent pas en parler, bref je peux…
26:29 – Je peux écrire sur mon front, et heureusement que ça ne se voit pas sur mon front,
26:32 mais c'est vrai que quand on ne le voit pas, c'est très compliqué,
26:36 mais moi aujourd'hui je la vis très très bien,
26:39 d'ailleurs merci, merci Mastomy,
26:41 parce que si je ne l'avais pas, je ne serais pas là aujourd'hui avec vous.
26:45 – Mais oui c'est vrai, on ne serait pas en train de faire cette interview,
26:47 et vous n'auriez pas reçu ce trophée H-Hub de l'innovation,
26:50 selon la haute autorité de santé, il y a plus de 100 000 personnes
26:54 qui vivent avec une stomie en France,
26:57 ce sont les chiffres qu'on a trouvés en préparant cette émission,
27:00 vous me disiez juste avant que l'interview ne démarre,
27:03 que c'était sans doute un peu plus,
27:06 il y a chaque année des milliers de personnes
27:09 qui sont confrontées à la même situation que vous ?
27:12 Des milliers de personnes supplémentaires évidemment.
27:14 – Oui, tout à fait, il y en a de plus en plus,
27:16 il y a énormément de cancers colorectales,
27:19 il y a énormément de maladies, on appelle ça des "Mickey",
27:23 donc c'est des maladies intestinales chroniques,
27:25 et malheureusement il y a de plus en plus d'enfants
27:27 qui sont touchés par ces maladies-là,
27:30 et donc oui, ça monte vraiment en crescendo.
27:33 – C'est un business malgré tout,
27:35 ou c'est vraiment quelque chose que vous avez créé d'abord pour vous ?
27:38 – Non, c'est d'abord quelque chose que j'ai créé pour moi,
27:41 et quand j'ai senti le bien-être que ça m'a apporté,
27:44 j'ai dit "ça c'est ce que je vais apporter aux autres",
27:46 alors moi cette ceinture c'est nullement un business,
27:49 elle n'a pas de prix, c'est une ceinture pour moi,
27:51 c'est juste du bonheur de pouvoir apporter le sourire
27:54 à toutes ces personnes stomizées, c'est ça la richesse,
27:57 c'est ça le business de ma ceinture, c'est que les gens soient heureux avec.
28:01 – Merci beaucoup Nathalie Salvier,
28:03 encore bravo pour ce trophée remporté,
28:05 avec Catherine Herbe et avec votre ceinture.
28:09 Stomapod, voilà c'est la fin de ce numéro de Smart Impact,
28:12 merci à toutes et à tous de votre fidélité.
28:15 Abismarck, la chaîne des audacieuses et des audacieux, salut.
28:18 [Musique]