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Mardi 17 septembre 2024, SMART IMPACT reçoit Jean-François Déchant (cofondateur, Elicit Plant) , Delphine Lau (cofondatrice, Stooly) et Bettina Reveyron (directrice de l’impact social, Doctolib)

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00:00Générique
00:08Bonjour et bienvenue dans Smart Impact, l'émission des entreprises à impact positif.
00:13Voici le sommaire.
00:14Mon invité, c'est Delphine Loh, la cofondatrice de Stoolie, entreprise qui fabrique des meubles pliables en carton recyclable,
00:22qui relocalise son activité en Ile-de-France, ouverture d'usine prévue en Seine-et-Marne l'an prochain.
00:28C'est un zoom sur Doctolib que je vous propose ensuite.
00:31La star des rendez-vous médicaux devenue entreprise à mission en janvier 2023, qui publie son premier rapport d'impact.
00:39On va le détailler tout à l'heure.
00:40Et puis, dans notre rubrique Smartilize, on va découvrir l'innovation Delicit Plants,
00:45qui propose aux agriculteurs des solutions pour lutter notamment contre le stress hydrique des plantes.
00:51Mobilier, santé, agriculture, trois univers et 30 minutes pour les découvrir.
00:57C'est parti.
01:04L'invité de Smart Impact, c'est Delphine Loh.
01:07Bonjour.
01:08Bienvenue.
01:09Vous êtes la cofondatrice dirigeante de Stoolie, créée en 2017 avec votre mari, Ledzé Loh, qu'on avait déjà d'ailleurs reçu sur ce plateau.
01:18Alors, votre métier, c'est de fabriquer des meubles un peu particuliers.
01:22Qu'est-ce qu'ils ont de particulier, vos meubles ?
01:24Notre métier, c'est de fabriquer du mobilier qui est pliable et qui se replie en à peine une seconde.
01:29Là, je vous ai ramené un modèle.
01:32C'est le plus petit tabouret qu'on a.
01:34Ceci est un tabouret ?
01:35C'est ça.
01:36Ceci est un tabouret.
01:37On dirait plutôt un livre.
01:38Et je vais l'ouvrir.
01:39C'est en carton alvéolaire.
01:42Et là, ça s'aimante et ça fait un tabouret qui va supporter jusqu'à 300 kilos.
01:47Ça dure trois secondes.
01:49C'est assez impressionnant.
01:51Ça vous a valu d'ailleurs pas mal de médailles d'or.
01:54Vous pouvez le laisser ouvert, il n'y a pas de problème.
01:56Ça vous a valu pas mal de médailles d'or au concours Lépine.
01:59Il y a eu beaucoup de récompenses comme ça pour différents objets ?
02:02Oui.
02:03En fait, au concours Lépine, en 2022, on a été récompensé par trois médailles d'or.
02:07Une sur le tabouret, une autre sur le banc et sur le lit.
02:10On a eu des trophées pour l'événementiel.
02:13Puis moi-même, j'ai eu des concours pour l'entrepreneuriat au féminin.
02:16Ça fait pas mal de récompenses.
02:18C'est bien de les mettre en avant.
02:20Alors, on va rentrer un peu dans le détail.
02:23On a bien compris le procédé.
02:26En quoi c'est durable ?
02:27De quoi sont faits vos meubles ?
02:29C'est que du carton.
02:30Il n'y a pas de plastique.
02:32C'est que du carton Kraft.
02:34Donc, c'est entièrement recyclable.
02:37D'accord.
02:38Est-ce que le carton, c'est du carton recyclé ou pas ?
02:41C'est du carton recyclable.
02:43Si on utilisait du carton recyclé, on n'aurait pas du tout la même résistance
02:47parce que les fibres sont cassées.
02:49Donc, on est sur du recyclable.
02:51C'est peu de matière par rapport à des meubles classiques.
02:56Si moi, j'achetais un tabouret de base,
03:00un tabouret qui n'est pas aussi innovant que le vôtre.
03:02Le tabouret que j'ai, il fait 1,8 kg.
03:05Et on a aussi le banc que je ne pouvais pas ramener sur plateau.
03:08Mais le banc, lui, il est encore plus impressionnant parce que c'est uniquement 12 kg.
03:11Et avec 12 kg, on peut faire asseoir 6 personnes.
03:14Si on compare ça à tout ce qui peut être du mobilier classique,
03:20évidemment, la quantité de matière est beaucoup moins importante.
03:24On vous a réinvité parce que vous tenez une promesse que votre mari, en l'occurrence,
03:30avait fait sur ce plateau de relocalisation de la production en France.
03:36C'est pour quand, déjà ?
03:38C'est pour fin 2025.
03:40Ça se passera où ?
03:41Ça se passe en Seine-et-Marne, à côté de Val d'Europe.
03:45Quel frein vous avez rencontré ? Je veux bien que vous me racontiez ça.
03:48On a mis déjà beaucoup de temps à trouver l'implantation.
03:51Je pense que dans les projets industriels,
03:54peut-être que le plus dur, c'est de trouver où est-ce qu'on s'installe.
03:58Et ensuite, une fois qu'on a eu l'implantation l'année dernière,
04:02le permis de construire a été validé,
04:05ça va être de rechercher les financements, de rechercher les machines.
04:10Là, on est en plein dedans.
04:12Où est-ce que vous produisez pour l'instant ?
04:14Aujourd'hui, c'est fabriqué en Asie, en Chine.
04:17C'était dès le départ, quand vous créez l'entreprise, quand vous créez Stoolie, donc 2017.
04:23À ce moment-là, vous êtes conscients que ce n'est pas possible de produire en France, dès le départ ?
04:29Oui. En fait, nous, c'était une vision qu'on avait dès le départ.
04:32On voulait avoir un impact local.
04:35On voulait faire fabriquer en France, mais au début, il fallait qu'on teste.
04:39Il fallait qu'on voit ce que ça donne.
04:41Puis, on n'avait pas les financements.
04:43Donc, il fallait tester le marché.
04:45On a commencé avec les tabourets, puis on a élargi la gamme.
04:48C'est après le Covid, depuis 2021, qu'on cherchait voir comment on pouvait s'implanter.
04:53On a été soutenus pour ce projet par la région Ligue de France.
04:58C'est comme ça que, bientôt, on espère pouvoir ouvrir.
05:02Vous avez devancé ma question, parce qu'il y a eu, effectivement, après le Covid,
05:07ça aurait pu être avant, mais une prise de conscience sur un certain nombre de produits,
05:12de l'importance de réindustrialiser, de relocaliser.
05:16Vous avez senti le coup d'accélérateur, très clairement.
05:20Dans la volonté publique, des autorités publiques, État ou collectivité locale, en l'occurrence.
05:27C'est important de pouvoir produire, de pouvoir maîtriser sa production.
05:31Parce qu'on a vu que, pendant le Covid, on ne produisait pas.
05:35Donc, on était tributaires des autres pays, des fabricants.
05:38Et on s'est dit, si on veut grandir et devenir encore plus fort et maîtriser les produits, la marque,
05:45il faut qu'on produise en interne.
05:47C'est pour ça que, dès le début, on voulait et on s'est lancé sur cette période.
05:51Vous allez produire une petite partie, une grande partie de vos produits en France ?
05:56Non, on a prévu de produire l'ensemble de la gamme.
06:01Vous relocalisez tout ?
06:03Oui, c'est ce qui est prévu.
06:06Et on a prévu aussi de trouver un nouveau matériau qui permettra d'utiliser le mobilier en extérieur.
06:14Encore une possibilité d'innovation.
06:17Vous avez fourni des tabourets pour les Jeux olympiques.
06:21J'imagine que ça doit être une source de fierté.
06:24A qui ont-ils servi ces tabourets ? Où ont-ils été déployés ?
06:28On les a retrouvés dans les chambres des athlètes.
06:32Il y a peut-être plusieurs champions et championnes olympiques qui sont assis sur vos tabourets.
06:38Vous avez porté la flamme des Jeux paralympiques.
06:41J'imagine que c'est une fierté. Qu'est-ce que ça représente pour vous ?
06:44J'ai porté la flamme pour les Jeux olympiques.
06:48C'était au nom de la région Île-de-France.
06:51J'ai été nommée par Valérie Pécresse pour les entrepreneurs.
06:55C'est une très grande chance, une belle opportunité.
06:58C'est beaucoup de fierté.
07:01C'est un moment magique, hors du temps.
07:04Et vraiment, j'en suis hyper fière.
07:07On peut le raconter, vous avez été gravement brûlée quand vous étiez enfant.
07:12À l'âge de 5 ans, c'est ça ?
07:15Vous venez d'un quartier plutôt difficile.
07:19Est-ce que vous avez conscience de l'exemple ?
07:23Vous dites que vous avez porté la flamme olympique.
07:27Je suis sûr que vous faites partie de celles et ceux qui avaient de bonnes raisons de la porter.
07:31Est-ce que vous avez conscience de ça, de pouvoir inspirer beaucoup de jeunes ?
07:35C'est ce qu'on me dit régulièrement, ça me touche beaucoup.
07:38Après, j'ai toujours eu envie de faire des tas de choses.
07:42Et je sais que j'ai toujours eu envie de pouvoir faire des projets, montrer que c'est possible.
07:48Montrer que quels que soient ses rêves, on peut le faire.
07:51Peu importe d'où on vient, peu importe qui on est, c'est possible.
07:54Et j'ai toujours insisté, je me suis accrochée.
07:58Et si ça peut donner de l'inspiration aux autres, ça sera encore mieux.
08:02A quel point ça vous a servi pour le business, pour créer cette entreprise ?
08:06Peut-être la résilience, le fait qu'on vous dise non une fois, deux fois, trois fois, ça ne suffit pas.
08:12Et ce n'est pas grave, on recommence et on recommence.
08:15Et peu importe, quand on a une idée, quand on y croit, il ne faut pas lâcher et ça va marcher.
08:21Et ça finit par marcher, la preuve.
08:24Quelle est la part d'innovation ?
08:26Je l'ai dit, vous avez reçu plusieurs médailles d'or au concours Les Pénissons en Nid d'Abeille, ce mobilier.
08:31Alors, qu'est-ce que ça veut dire ? Peut-être que l'innovation n'est pas là, d'ailleurs.
08:35L'innovation, c'est l'alliage entre le papier et tout ce qui est collage, assemblage, qui fait que ce soit ultra résistant.
08:45Et ensuite, on va aller encore plus loin dans notre innovation en faisant cette ligne de production qu'on va breveter.
08:51Est-ce qu'il y a des freins ? Est-ce qu'il y a des gens qui disent, ce n'est pas solide ?
08:55Vous voyez ce que je veux dire quand vous devez convaincre un client ?
08:58Quelles inquiétudes ? Qu'est-ce qu'ils expriment ?
09:01Ça va être le mot carton.
09:03On a toujours peur du carton, on pense que ce n'est pas solide, que c'est bas de gamme, que ça va s'écrouler.
09:09Ça fait 7 ans qu'on fait ça, donc on a toujours été pédagogue en expliquant que le carton c'est ultra solide, c'est résistant, ça tient dans le temps.
09:18On a des clients qui ont acheté les produits depuis le début et ils s'en servent toujours.
09:23Il faut expliquer que c'est un produit du futur qui est complètement écologique.
09:30Vous travaillez aussi dans l'événementiel, c'est ça ?
09:32Oui. Aujourd'hui, plus de la moitié de notre chiffre d'affaires, c'est l'événementiel.
09:35Parce qu'on a besoin d'installer très rapidement des sièges pour les salons, les séminaires.
09:42Et après, il faut surtout ranger aussi rapidement et stocker.
09:46Il résiste bien aussi ? Parce que l'événementiel, la résistance du mobilier, ça peut être plus compliqué.
09:51Les gens sont un peu moins soucieux, font un peu moins attention. Ça résiste quand même ?
09:57Ça résiste aussi. Après, une demande de l'événementiel, c'est de pouvoir mettre le mobilier en extérieur.
10:02C'est pour ça qu'on est vraiment dans cette recherche-là. Mais ça tient, ça résiste.
10:05Dernière question. Il vient d'où le carton ? Ce n'est pas du carton de récupération, c'est ça ?
10:12C'est une bonne question. Le carton vient d'Europe. On l'envoie en Chine, on le transforme, on le fabrique et on le ramène en France.
10:23Donc le fait de relocaliser l'usine, on va gagner des émissions de CO2 ?
10:30Oui, c'est ça.
10:31Pour le bilan carbone de l'entreprise, ce sera super. Merci beaucoup Delphine Loh.
10:34Merci.
10:36On passe au Zoom de ce Smart Impact d'Octolib qui fait son bilan d'entreprise à mission.
10:48Le Zoom de ce Smart Impact avec Béthina Reveron. Bonjour.
10:52Bonjour.
10:53Bienvenue. Vous êtes directrice de l'impact social chez d'Octolib, devenue entreprise à mission en janvier 2023.
10:59On va démarrer là-dessus. Pourquoi ce choix ?
11:02Effectivement, on fait le choix de devenir entreprise à mission en 2023.
11:05Il faut rappeler qu'on n'a pas attendu 2023 pour avoir une mission d'intérêt général, étant donné qu'on est un acteur de la santé.
11:12Pourquoi devenir entreprise à mission ?
11:14Pour ceux qui connaissent peut-être mal le statut, la première chose qu'on fait en devenant entreprise à mission, c'est de se fixer une raison d'être.
11:22Comme ça, ça paraît un petit peu abstrait.
11:24L'exercice qu'on fait en fixant cette raison d'être, c'est avant tout un exercice d'introspection.
11:30C'est-à-dire que nous, on l'a fait, on avait 9 ans d'existence.
11:33C'était vraiment le temps de faire une pause et se demander qui est d'Octolib, à quoi on sert, à quel problème on répond,
11:42de le formaliser dans une phrase et de l'inscrire un peu dans le long terme, de l'ancrer dans le long terme.
11:48Donc, formaliser cette raison d'être.
11:50L'inscrire dans ses statuts aussi.
11:51L'inscrire dans ses statuts.
11:52Et ensuite, deuxième étape, c'est un peu aligner les paroles et les actes et expliciter cette raison d'être dans une série d'objectifs sociaux
12:02qui soient chiffrés, quantifiables et donc opposables.
12:05Et dernière chose, et c'est important, c'est vraiment faire vivre cette raison d'être en interne pour mobiliser nos collaborateurs,
12:12mais aussi nos partenaires, nos clients.
12:14Et donc, si c'est bien fait, c'est quand même une plateforme assez puissante pour faire vivre cette raison d'être.
12:20On a souvent, l'émission existe depuis presque 4 ans, reçu le mouvement des entreprises à mission, on l'a pas mal accompagné.
12:29Et il y a eu souvent ce témoignage de cadres ou de chefs d'entreprise qui expliquait ce moment où tout le monde réfléchit ensemble.
12:39C'est-à-dire que vous avez interrogé vos collaborateurs, vos salariés, il y a eu ce moment-là ?
12:44Partie prenante, client. En fait, c'est un peu un exercice de maïotique collective.
12:49On prend le temps vraiment, encore une fois, de s'interroger sur quelle est la finalité, quel est le but, pourquoi on se réveille tous les matins.
12:55Et surtout aussi, c'est une projection dans l'avenir.
12:57C'est de se dire quelle est la vision de la santé qu'on a envie de défendre, nous, Doctolib, et à quel horizon et selon quels critères.
13:06Et alors, ça suppose quels engagements, si on en cite quelques-uns, pour une entreprise comme la vôtre ?
13:10Nous, on existe depuis maintenant 11 ans. On a deux objectifs un peu invariables depuis le début.
13:17Le premier, c'est auprès des soignants. C'est vraiment améliorer le quotidien des soignants.
13:22Ce qui veut dire deux choses, c'est en gros les aider à mieux faire leur métier, à mieux soigner.
13:27Donc avoir un mode de soins qui est plus à l'écoute du patient, plus préventif, plus continu, plus grande qualité.
13:36Avoir une meilleure qualité de vie, moins de charges mentales, moins de charges administratives, moins de stress.
13:41Évidemment, on connaît tous les enjeux aujourd'hui liés à l'exercice des fonctions de professionnelle de santé.
13:46Donc ça, c'est un peu notre première partie prenante clé.
13:49Et la deuxième typologie à laquelle on s'adresse, c'est les patients.
13:54Et là, la mission est assez simple, c'est aider les patients à être en meilleure santé.
13:59Oui, mais ça, c'est la mission de Doctolib, par définition.
14:03Il n'y a pas besoin de se définir en entreprise à mission pour le faire.
14:07Non. Encore une fois, c'est pour ça que le fait de devenir en entreprise à mission, ce n'est pas ce qu'on a attendu pour se fixer ces objectifs.
14:12C'est juste une façon de le formaliser, de le mettre dans les statuts, de le déclarer.
14:16Et encore une fois, de faire un plan d'action autour de ces deux missions-là qu'on suit au fil des ans.
14:21Alors, on va détailler un peu ces engagements côté soignants et côté patients.
14:27Quelques infos, quelques chiffres clés concernant Doctolib, 15 millions de rendez-vous en ligne pris chaque mois de 1900 salariés.
14:34Question toute belle, le modèle économique, c'est quoi ?
14:37Ce sont les praticiens qui s'abonnent ? Ça marche comment ?
14:40C'est une bonne question parce que, en fait, beaucoup de gens nous connaissent surtout par l'application patient de prise de rendez-vous.
14:45En réalité, notre modèle économique, c'est de la vente d'abonnements à des services informatiques, des logiciels, auprès des professionnels de santé,
14:53qui les aident à faire deux choses.
14:55Un, gérer leur agenda, gérer leur relation avec les clients, avec les patients, pardon.
15:01Donc, gestion des rendez-vous, gestion de la communication.
15:04Et ensuite, gérer leur cabinet sur tous les aspects cliniques et administratifs.
15:08Donc, télétransmission, facturation, tout ce qui concerne la gestion quotidienne de leur cabinet.
15:14L'effet Covid ? Je veux bien que vous nous racontiez en quelques mots ou quelques chiffres, peut-être, ce que ça a ressorti pour Doctolib.
15:20L'effet Covid, peut-être que je peux vous raconter comment ça s'est passé.
15:23Parce qu'effectivement, ça a été un des moments hyper fondateurs pour l'entreprise.
15:26Et peut-être, une des fois, on a le plus tangiblement, de façon très matérielle, ressenti ou vécu la raison d'être de cette entreprise.
15:36Il y a eu un peu deux phases.
15:38Déjà, il y a eu un peu l'effet de sidération dans lequel tout le monde s'est retrouvé.
15:41Et puis, un moment de prise de conscience.
15:43On a l'annonce du confinement, qui est un choc pour tout le monde.
15:46Et la prise de conscience de l'impact que ça va avoir sur l'accès aux soins pour les Français.
15:51Parce qu'il y avait non seulement la gestion de l'épidémie, qui n'était pas une mince affaire,
15:54mais aussi un peu la gestion des affaires courantes pour toutes les pathologies, les personnes âgées, les personnes éloignées du soin, etc.
16:00Donc, un peu cette prise de conscience-là.
16:02Et ensuite, très rapidement, un peu une mise en action avec deux priorités.
16:05Un, assurer la continuité des soins.
16:08Donc, avec un rôle important, évidemment, de la téléconsultation.
16:12Parce qu'à l'époque, aujourd'hui, c'est tellement ancré dans les usages qu'on ne s'en rend pas compte.
16:15Mais à l'époque, ce n'était pas encore très répandu.
16:18Donc, nous, on a dû former, je crois, 200 ou 300 personnes chez nous
16:22pour aider les professionnels de santé à utiliser cet outil qu'on a déployé gratuitement.
16:27Et je crois que les chiffres, c'était...
16:29On est passé, en 15 jours, à... Je ne me rappelle plus le début.
16:33Mais en tout cas, on a fini à 30 000 soignants qui étaient équipés de téléconsultation.
16:37Et donc, de 6 000 à 30 000 téléconsultations par semaine.
16:41Donc, c'est énorme, en 15 jours.
16:43Donc, première phase, assurer la continuité des soins.
16:46Et deuxième phase, assurer la vaccination, la campagne de vaccination.
16:49Donc, équiper les médecins, enfin les médecins généralistes, les pharmaciens et les centres de vaccination.
16:54Et notamment pour la campagne de vaccination, ça a été une démonstration d'efficacité.
16:57Donc, évidemment, un coup d'accélérateur aussi pour l'entreprise.
17:00Mais, alors, il y a dû avoir beaucoup d'investissements à ce moment-là.
17:03Parce que moi, j'ai eu la surprise, en préparant l'émission, de voir que vous n'étiez pas encore rentable.
17:07Comment ça s'explique, ça ?
17:08Non, l'objectif, c'est de l'aide bientôt.
17:09Alors, c'est assez... Enfin, le Covid n'a pas grand-chose à voir là-dedans.
17:13Si ce n'est qu'en réalité, pendant un an ou un an et demi, donc au plus fort de la crise du Covid,
17:19on a tout investi sur la gestion de cette pandémie.
17:21Et donc, on a un peu mis en arrêt l'investissement qu'on pouvait faire sur d'autres services.
17:26Par exemple, on se pense à la prévention sur lequel on accélère aujourd'hui,
17:29l'utilisation de l'intelligence artificielle.
17:31Tout ça a été mis de côté.
17:32Et donc, quelque part, a mis en pause les leviers de croissance sur lesquels on aurait pu appuyer sinon.
17:38Je voudrais revenir sur cette mission et cette raison d'être pour les soignants,
17:46renforcer les soignants, leur permettre d'avoir une vie professionnelle plus sereine et épanouissante,
17:50avec ces mots que vous avez employés, charge mentale.
17:52Oui.
17:54Qu'est-ce que ça représente pour les médecins et en quoi vous les aidez ?
17:57J'ai bien ma petite idée, mais je veux l'entendre avec vos mots à vous.
18:00Alors, en gros, c'est vraiment...
18:04Nous, on travaille vraiment quotidiennement avec les médecins pour comprendre,
18:09pendant leur journée, tous les obstacles qu'ils ont à l'exercice de leurs fonctions,
18:14pour exercer en tant que médecin, être le projet soignant, vraiment faire du soin comme on l'attend.
18:19Donc, tous les produits qu'on développe visent une seule chose.
18:24Un, réduire leur stress, donc plus de fluidité dans la gestion quotidienne de leur cabinet.
18:30Et deux, mieux soigner, donc mieux accompagner le patient, mieux lui expliquer,
18:34être plus présent pendant la consultation, être plus présent en amont, être plus présent ensuite,
18:39et pouvoir suivre davantage les parcours de leur patient pour, in fine, mieux les soigner.
18:44Est-ce qu'on peut aller encore plus loin dans la simplification des tâches administratives, par exemple, pour les médecins ?
18:49Alors, oui, notamment grâce à l'intelligence artificielle que j'évoquais à l'instant.
18:54Là, on est justement en train de lancer deux innovations.
18:57La première, c'est un assistant de consultation.
19:01Très concrètement, ça veut dire que, j'imagine peut-être que vous êtes allé chez le médecin récemment.
19:06Ça m'est arrivé.
19:07Ça arrive.
19:08C'est vrai qu'on partage souvent l'attention du médecin entre le patient et l'ordinateur,
19:13puisqu'il est tenté et obligé de se tourner souvent vers cet ordinateur pour prendre des notes, pour regarder le dossier, etc.
19:20L'assistant de consultation, le but, c'est vraiment de se concentrer à 100% sur le patient,
19:26et la prise de note est automatique dans le logiciel pour que les comptes rendus soient non seulement plus fournis, plus clairs,
19:32et puis surtout qu'il ne nécessite pas l'attention du soignant.
19:35Donc ça, c'est l'assistant de consultation.
19:36Et la deuxième chose qu'on va lancer très prochainement, c'est un assistant téléphonique.
19:39Ça, c'est côté patient pour qu'on puisse prendre rendez-vous sans passer par un ordinateur via l'unité téléphonique.
19:45Vous devancez ma question, parce que j'allais vous dire,
19:47et pour ceux qui n'ont pas accès à Internet, à la fracture numérique qu'on sous-estime encore dans ce pays.
19:57C'est ce que vous avez imaginé ?
19:59Les personnes éloignées du numérique, il y en a effectivement beaucoup, avec différents degrés.
20:05On travaille beaucoup sur la simplicité d'utilisation de l'outil.
20:09L'idée, c'est vraiment qu'un maximum d'utilisateurs puissent en servir.
20:12D'ailleurs, on a énormément d'usagers qui ont plus de 65 ans.
20:18La deuxième chose, c'est qu'il y a aussi le rôle des aidants.
20:21Je pense que tous, on gère la santé de nos parents.
20:24Moi, en l'occurrence, je gère la santé des deux.
20:27Et la troisième chose, c'est qu'on travaille sur l'accessibilité digitale dans son ensemble,
20:32pour les personnes éloignées du numérique ou ceux qui ont un usage difficile,
20:36par exemple avec des difficultés auditives ou visuelles.
20:40Je reviens à cette raison d'être, à cette entreprise à mission.
20:44Pour les patients, c'est aider tout le monde à être en meilleure santé
20:46et vivre un parcours de soins le plus paisible.
20:48Encore une fois, c'est normal.
20:52Quand on définit sa raison d'être, on peut se dire que c'est ce que fait Doctolib.
20:56Il n'y a rien d'extraordinaire, mais c'est important de mettre les mots.
21:00Et vous nous l'avez dit avec des objectifs opposables.
21:03Là, on rentre dans le concret et dans ce qui peut éventuellement être à la fois une source d'ennui,
21:11mais un levier de progression pour les entreprises.
21:13C'est ça qui m'intéresse.
21:15Quels sont ces objectifs opposables ?
21:17Juste pour expliciter un petit peu dans l'ensemble, sur la partie patients.
21:21Les difficultés que connaissent les patients dans l'accès aux soins,
21:24ça peut être résumé par une phrase qu'on entend souvent.
21:27En gros, la santé, c'est trop cher, trop compliqué, trop loin.
21:32Notre première mission auprès d'eux, c'est de lever un peu ces freins,
21:36de leur donner plus de visibilité sur l'offre de soins qu'il y a sur leur territoire,
21:41et ensuite de leur permettre de prendre rendez-vous,
21:44de trouver le bon soin au bon moment, au bon tarif,
21:47et à partir de là, de répondre à toutes leurs questions,
21:51que ce soit sur de la prévention, de la coordination de soins,
21:55parce qu'on a parfois des pathologies un petit peu complexes
21:57qui nécessitent de faire communiquer entre eux certains spécialistes qui nous parlent,
22:02ou de répondre à des demandes urgentes.
22:04On absorbe énormément de demandes urgentes dans le système de soins.
22:08Et puis dans l'ensemble, de la même façon qu'on le fait pour les soignants,
22:13réduire le stress dans la gestion de sa santé
22:16et nous rendre plus autonomes dans les parcours de soins.
22:19Et alors, les objectifs opposables, il y en a un ?
22:21C'est chiffré ?
22:23C'est quantifiable et qualifiable en même temps.
22:26Sur les questions d'inclusion, qui est vraiment une des perspectives,
22:29un des sujets sur lesquels on a besoin de faire beaucoup d'efforts,
22:32on a monté par exemple un programme avec Emmaus Connect,
22:35qui est une association de lutte contre l'électronisme.
22:37On les a reçues ici.
22:39Que vous avez dû recevoir ici.
22:41Et donc on s'est mis un nombre de bénéficiaires de ces programmes,
22:45d'ici la fin de l'année, et de progression dans les années à venir.
22:49C'est pour vous donner un exemple.
22:50C'est un bon exemple.
22:51Merci beaucoup Bettina Reveron et à bientôt sur BeSmart4Change.
22:55On passe à notre rubrique Smart Ideas, l'agriculture au programme.
23:06Smart Ideas, la chronique de l'innovation écoresponsable
23:09avec Jean-François Deschamps.
23:10Bonjour.
23:11Bonjour.
23:12Bienvenue.
23:13Vous êtes le cofondateur d'Élicite Plante,
23:14entreprise charentaise créée en 2017.
23:16Avec quelle idée de départ ?
23:18L'idée de départ, c'est d'utiliser des phytostérols,
23:21qui sont des molécules spécifiques aux plantes,
23:24un peu l'équivalent des cholestérols,
23:26qui sont dans les parois cellulaires des plantes
23:28et qui sont utilisées par les plantes pour réagir à des stress.
23:32Ok.
23:33Naturellement.
23:34Naturellement.
23:35Elles utilisent ça pour réagir.
23:36En fait, la plante, elle ne peut pas bouger.
23:37Donc elle a des mécanismes de protection,
23:40de réaction au stress,
23:41et les phytostérols sont des molécules clés de réaction.
23:45Et donc vous avez mis au point un procédé, pourquoi ?
23:47Pour stimuler cette réaction ?
23:48Alors, ce qui est très intéressant,
23:50c'est que ces molécules étaient parfaitement connues
23:53des scientifiques depuis pratiquement plus de 30 ans,
23:55mais jamais personne n'avait réussi à les exporter en plein champ.
24:00Parce que c'est des molécules, des lipides, donc grasses,
24:03donc vous voyez un petit peu,
24:04quand vous mettez une goutte d'huile dans de l'eau,
24:06ce que ça fait,
24:07donc c'est difficile à disperser sur les plantes.
24:09Et nous, le secret,
24:10le verrou que l'on a fait sauter, technologique,
24:12c'est de pouvoir pulvériser en plein champ,
24:15à grande échelle, ces molécules
24:17pour faire réagir les plantes en anticipation.
24:20Qu'est-ce qui se passe quand vous avez pulvérisé votre produit ?
24:24Comment réagit la plante ? Qu'est-ce qu'elle fait, en fait ?
24:27En fait, c'est un peu le même principe qu'un vaccin,
24:29puisqu'on introduit des quantités très faibles de ces phytostérols,
24:32mais comme pour un vaccin pour l'homme,
24:34cela déclenche une réponse métabolique dans la plante
24:38qui permet de mieux résister à des plantes.
24:40Et ce qu'il y a d'extraordinaire, c'est que c'est préventif,
24:42mais que ça dure tout le cycle de vie de la plante.
24:46Et même pour des feuilles, par exemple, qui n'existent pas encore.
24:49Et c'est démontré à la fois parfaitement par la science
24:54et en plein champ par les différents essais que nous avons menés.
24:58Ça permet aux plantes de se prémunir contre quoi ?
25:01Je parlais de stress hydrique dans les titres.
25:04Il n'y a que ça ou il y a d'autres possibilités, maladies éventuelles ?
25:08Tout à fait. Alors, très bonne question.
25:10En fait, ce qu'il y a de particulier avec les phytostérols,
25:12c'est qu'ils sont propres à chaque espèce de plante
25:15et qu'ils sont propres à chaque stress.
25:17Donc, nous, notre première génération de produits,
25:19elle était plutôt focalisée sur les grandes cultures,
25:22donc maïs, soja, tournesol,
25:25et plutôt pour des stress hydriques,
25:28donc un peu le manque d'eau.
25:30Mais là, on est en train de développer des nouvelles générations
25:32pour plus de cultures et tout stress climatique.
25:35D'accord. Donc, ça pourra concerner de plus en plus de plantes
25:38et pour plusieurs types de défenses.
25:42Merci de recevoir le trophée des futurs licornes
25:44remis par nos confrères de challenge.
25:46Bravo, félicitations.
25:48Au-delà du coup de projecteur médiatique,
25:52vous êtes dans un moment où tout le travail qui a été fait
25:56est en train d'éclore, puisqu'on parle de plantes ?
25:59Oui, c'est fantastique ce qui nous arrive
26:02parce que ce type de business, c'est quand même compliqué
26:06parce qu'on est sur de la science du vivant,
26:08on est sur des temps longs
26:10parce qu'il n'y a qu'une ou deux saisons en agriculture.
26:12Au Brésil, il y a deux voire trois saisons,
26:14mais en Europe, il n'y a plutôt qu'une saison.
26:16Donc, tout ça prend énormément de temps.
26:18Il y a une réglementation qui est très stricte,
26:20qui est différente d'un continent à un autre,
26:23qui évolue.
26:25Donc, pour mettre au point un produit comme le nôtre,
26:28il faut en général une dizaine d'années
26:30et pouvoir le commercialiser.
26:32Ce qui s'est passé depuis un an,
26:34c'est qu'on a obtenu des autorisations de mise sur le marché,
26:37dans un premier temps au Brésil,
26:39et dans toute l'Europe.
26:40Initialement, on avait France et puis Ukraine.
26:42Et donc là, on est en phase de commercialisation à grande échelle,
26:46sur tous ces pays.
26:47Avec une levée de fonds dans les tuyaux, c'est ça ?
26:49Voilà, on est en train de finaliser une levée de fonds
26:51pour accélérer notre développement à l'international,
26:53avec l'objectif de faire une centaine de millions d'euros
26:56de chiffre d'affaires assez rapidement.
26:58Votre entreprise, elle est labellisée Lucie 26000,
27:01qui est un label de quoi ?
27:03Des co-responsabilités, on peut dire ça comme ça ?
27:05Parfait, c'est le pendant d'une certification ISO 26000,
27:08qui est une responsabilité sociétale et environnementale
27:11pour la société.
27:14Nous, notre fierté, c'est dans notre business model,
27:17c'est qu'on reverse trois fois plus de valeurs créées
27:21aux agriculteurs.
27:23C'est-à-dire que quand on gagne 100,
27:25l'agriculteur nous gagne 300.
27:27Et ça, c'est très important,
27:29parce que les agriculteurs sont les premiers exposés
27:32aux impacts du changement climatique sur la planète,
27:34et ça, c'est vrai partout sur la planète,
27:36en France, dans les pays de l'Est,
27:38mais aussi au Brésil, en Chine, aux États-Unis.
27:40Merci beaucoup, Jean-François Deschamps,
27:42et à bientôt sur The Smart for Change.
27:44Voilà, c'est la fin de ce numéro de Smart Impact.
27:46Merci à toutes et à tous de votre fidélité.
27:50Je vous dis à demain pour une nouvelle émission.

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