• il y a 10 mois
Pointé du doigt pour son silence dans les médias durant la mobilisation des agriculteurs, Michel-Édouard Leclerc a repris la parole ce lundi. Accusé de contourner la loi Egalim - censée protéger les revenus des agriculteurs - le président du comité stratégique des centres E.Leclerc assure n'acheter des produits étrangers via ses centrales européennes que lorsqu'ils sont produits par des entreprises qui font plus de 350 millions d'euros de chiffres d'affaires. Le distributeur estime aussi avoir été visé "personnellement" par un "groupe de députés" de la majorité et du MoDem

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Transcription
00:00 Là, ce qui serait risible, si on ne parlait pas de précarité alimentaire, ce qui est beaucoup moins risible, c'est de revoir Michel-Édouard Leclerc,
00:06 comme on a vu pendant des mois sur ses plateaux, se renvoyer la balle l'un et l'autre, c'est pas moi, c'est l'industriel, c'est pas moi, c'est le distributeur, c'est pas moi, c'est l'État.
00:14 Donc, ils sont tous les trois responsables. Et en fait, le système, c'est quoi ? C'est un système alimentaire aujourd'hui qui n'a aucun sens, qui crée de la précarité au deux bouts de la chaîne.
00:23 On a, au premier bout de la chaîne, on a un agriculteur, une agricultrice sur cinq qui vit en dessous du seuil de pauvreté. On en a beaucoup parlé, mais les soi-disant solutions qui ont été apportées par le gouvernement ne répondent absolument pas à ça.
00:34 Elles répondent à des faux problèmes avec des fausses solutions, mais pas à ça. Et à l'autre bout de la chaîne, on a des millions de personnes. Aujourd'hui, on a du mal à les chiffrer.
00:41 Certains parlent de 30 millions de personnes dans l'insécurité alimentaire. En France, en 2024, c'est totalement intolérable. Et entre les deux, en effet, il y a des industriels.
00:50 Je ne parle pas des PME, mais il y a 70-75 grosses multinationales. Il y a six distributeurs qui contrôlent 90% du marché. Et eux, ils font la pluie le long du temps. Ils décident, eux, de quels produits ils mettent, à quel prix.
01:02 Or, ils ne font pas du tout ce qu'il faudrait faire. - Donc là, ils se victimisent ? - Bien sûr. Et puis surtout, la responsabilité qu'ils ont dans la précarité alimentaire, dans le manque d'accès aux gens à une alimentation saine et durable.
01:13 Le choix le plus sain devrait être le choix le plus simple. Or, il y a une telle opacité sur les marges. Quand on creuse, on voit bien que, par exemple, la marge de la distribution sur les fruits et légumes en 2023, c'était plus de 16%.
01:26 Trois fois et demi l'inflation moyenne. Donc, en fait, c'est vraiment eux qui décident de ce qu'ils mettent sur le marché. Ils mettent en avant trop souvent de la malbouffe pas chère et des produits plus sains et plus durables trop chers.
01:38 Il faut parler du juste prix, du vrai prix qui rémunère les agriculteurs, qui est accessible pour les consommateurs, même s'il est un peu plus haut que la mienne.
01:45 - Et c'est pour ça, d'ailleurs, que ce soir, et on va l'entendre dans un instant, Bruno Le Maire a parlé du renforcement des contrôles pour que cette loi EGalim, qui a pourtant été votée, soit respectée, cette loi censée protéger les revenus des agriculteurs.

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