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Mercredi 7 février 2024, SMART IMPACT reçoit Thomas Huriez (Président cofondateur, 1083) et Denis Grit (Président cofondateur, Solarem)

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00:00 [Générique]
00:08 Bonjour, bienvenue dans ce Smart Impact, l'émission de la transformation environnementale et sociétale de notre économie
00:14 avec un grand entretien que je vous propose aujourd'hui, celui de Thomas Uries, cofondateur de la marque française de jeans.
00:21 1083 des jeans en coton bio, fibre recyclée, il nous racontera comment avec son frère Grégoire, il relève ce défi du fabriqué en France.
00:29 C'est vrai que ce n'est pas si simple par exemple pour relocaliser la fabrique de boutons.
00:33 Et puis on parlera aussi de son livre sur la perma-industrie, comment développer des écosystèmes économiques inspirés de la nature,
00:39 comment mettre en œuvre concrètement ces trois grands principes, prendre soin de la terre, prendre soin des humains et partager équitablement les ressources.
00:47 Enfin dans notre rubrique consacrée aux startups éco-responsables, vous découvrirez Solarem qui propose des lampadaires solaires pour l'éclairage public.
00:58 Voilà pour les titres, c'est le grand entretien tout de suite.
01:02 Le grand entretien de ce Smart Impact avec Thomas Uries, bonjour.
01:12 Bonjour.
01:13 Bienvenue, vous êtes le cofondateur de 1083, marque de jeans fabriquée en France, créée en 2013 avec votre frère Grégoire.
01:20 Vous publiez également ce livre "La perma-industrie, comment le développement d'écosystèmes inspirés de la nature est en train de changer le monde".
01:28 Je le mets là pour qu'on le voit bien, co-écrit avec Eric Buell, Audrey Pratt et Jean-Marc Bouillon.
01:33 On y consacrera du temps évidemment dans la deuxième partie de cette interview.
01:38 2013, ça fait un peu plus d'une décennie, c'était quand même un pari un peu dingue de créer une marque de jeans française.
01:45 Oui, c'était assez original à l'époque, c'était même un peu anachronique parce que le Made in France et le financement participatif,
01:51 le mode de lancement commercial qu'on a adopté n'était pas connu.
01:55 Donc en effet, on ne donnait pas cher de notre peau, même nous-mêmes.
01:57 L'ambition du projet c'était de vendre 100 jeans.
01:59 On en a vendu 1000, donc on était tout surpris de connaître ce développement-là.
02:03 Mais en fait, ça faisait sens, on n'avait pas pris un gros risque.
02:06 On a développé l'idée de produire des jeans sur le marché de jeans de marque, donc entre 100 et 150 euros le jean.
02:12 Donc on voit le nombre de jeans de marque dans la rue, des Levis ou d'autres marques, on ne va pas les citer.
02:16 On voit qu'il y a quand même un gros marché.
02:18 Et puis on a adopté le modèle de distribution en circuit court, qui est le même que celui de l'agriculteur qui va sur le marché
02:23 ou de la fast fashion qui vend sa production dans ses propres magasins.
02:27 Et donc ces circuits courts mêlés à ce positionnement moyen-haut de gamme,
02:30 ça laisse de la place pour produire en France avec moins de marge de distribution,
02:35 mais plus d'argent pour produire local et produire écologique.
02:39 Alors on y reviendra effectivement au prix et au nombre d'intermédiaires, etc.
02:45 Mais l'objectif c'est de fabriquer en France, donc ça voulait dire qu'il fallait relocaliser.
02:49 Il y a des filières qui n'existaient plus tout simplement ?
02:51 Oui, ça n'existait plus en fait. Il n'y avait plus de fabricants de jeans en 2013.
02:54 On n'en savait plus du tout.
02:56 On est allé voir un atelier qui faisait encore du prototypage de jeans, qui n'avait pas vendu ses machines.
03:01 Et grâce à eux, le savoir-faire était encore là.
03:03 Et donc aujourd'hui c'est un atelier de deux personnes, maintenant ils sont dix à Marseille.
03:06 Et donc on a grandi ensemble.
03:08 Pareil pour le tissage, où Eric Buell, qui est le co-auteur du livre,
03:12 lui avait un tissage mais il ne faisait plus de denim depuis des années.
03:15 Et en fait c'est grâce à sa maîtrise de son savoir-faire qu'on a pu retisser en France du denim
03:19 et ensuite le développer chez d'autres tisseurs français.
03:21 Donc il y a des filières qui n'existaient plus.
03:24 On parlera des boutons tout à l'heure, parce que je trouve que c'est une histoire en soi qui est assez marrante à raconter.
03:29 Il y a eu des enjeux techniques qui étaient compliqués à relever,
03:32 c'est-à-dire que vous parlez des machines.
03:34 Il a fallu racheter des machines, faire revenir des machines,
03:37 peut-être aussi trouver des salariés ou former des salariés pour travailler sur ces machines.
03:42 Oui, il y a des enjeux techniques, il y a des enjeux humains, des enjeux de formation, des enjeux financiers.
03:46 Mais pas plus, pas moins que n'importe quel startup qui lance un nouveau produit où rien n'existe.
03:50 Ce qui nous manquait profondément, c'est la croyance qu'on était encore capable de le faire.
03:54 Parce qu'on sortait tellement d'une vague de délocalisation qu'on pensait que c'était foutu.
03:58 Et ça paraissait fou de recréer des jeans made in France,
04:00 alors qu'en fait rien économiquement parlant ne nous bloquait pour le faire.
04:03 Oui, mais il a quand même fallu sauver certaines filières.
04:06 Je crois qu'il y a une date importante, c'est 2018, c'est ça, avec Valrubt Industries.
04:10 Qu'est-ce qui se passe cette année-là ? Qu'est-ce que vous décidez de faire ?
04:13 Dans nos aventures, effectivement, on a connu pas mal de haut et de bas.
04:16 Parmi les bas, il y a des fournisseurs qui se retrouvent en grande difficulté et qui ferment si on n'intervient pas.
04:21 Et donc, on a repris cette usine Valrubt Industries dans les Vosges,
04:23 qui s'appelle l'usine du tissage de France, qui fait le tissage de tous nos jeans quasiment.
04:27 Et donc, ce savoir-faire historique du jean et du coton, du tissage et du coton dans les Vosges,
04:32 nous sert aujourd'hui fort, parce que c'est là qu'on concentre principalement le tissage de nos denims en France.
04:37 Ça vient bien de France ? De "nim" ? Ça vient de "nim" ? Parce que j'ai lu plusieurs versions sur l'histoire du denim.
04:42 Oui, c'est une légende. En fait, ce qui est génial dans le jean, c'est que c'est vraiment universel.
04:45 Vous avez pour les Américains, c'est américain, parce que les vis, parce que la concrète de l'Ouest.
04:49 Pour les Indiens, c'est indien, parce que Indigo, le colorant du denim, doit se rendre au pays de l'Inde, Indigo-Inde.
04:58 C'est italien pour les Italiens, parce que le mot "jean" viendrait de "jeine".
05:01 Et c'est français pour les Français, parce que le mot "denim" viendrait de "nim".
05:05 De la ville de Nîmes.
05:06 C'est ça qui est magique avec le jean, c'est qu'en fait, tout le monde en porte, qu'on soit un homme, une femme, un jeune, un vieux, un catholique, un musulman, un jeune, un vieux, de gauche ou de droite.
05:13 Tout le monde porte du jean, et c'est ce qui fait que ça fait un média super intéressant de la relocalisation et d'un monde qu'on pense plus durable.
05:20 Un média, c'est intéressant, ça. Parce que notre façon de nous habiller, c'est déjà un message qu'on envoie, c'est ça ?
05:27 Ah oui, c'est d'ailleurs le sens premier et primaire de la mode.
05:31 Quand on était tous tout nus, qu'on vivait dans des grottes, et qu'on était poilus, on n'avait pas besoin physiologiquement de se protéger du froid, du chaud, on n'avait pas besoin de chaussures comme les animaux.
05:40 Mais parce qu'on était des êtres humains, on avait déjà le besoin émotionnel d'interagir.
05:46 Et du coup, on se parait de bijoux, de tatouages, de tentures.
05:49 Donc le besoin primaire de la mode est un besoin identitaire.
05:53 Et donc c'est la première image qu'on donne de soi. Donc c'est un média, la mode, oui, bien sûr.
05:56 La mode est un média. Quelques chiffres sur 1083, une décennie après sa création.
06:02 50 000 jeans fabriqués par an, un chiffre d'affaires de 12 millions d'euros, c'est 1083, étissage de France, et puis plus de 100, 105 salariés.
06:10 Tiens d'ailleurs, je repose la question, même si une partie de nos téléspectateurs le savent peut-être, pourquoi 1083 ?
06:16 Alors le chapeau de 1083, c'est la proximité.
06:19 C'est en fait quand on produit près, on engage les gens.
06:22 Vous achetez une bouteille de vin chez le Vigneron, elle est meilleure que la même bouteille de vin au supermarché.
06:28 Et en fait, cette proximité, c'est vraiment ce qu'on a voulu chercher à symboliser.
06:31 Et donc on a calculé la distance qui sépare les deux villes les plus éloignées de l'Hexagone.
06:34 Ces deux villes, c'est Menton au sud-est et Portspoder, c'est un petit village en dehors de Brest.
06:38 Et donc notre démarche, c'est de fabriquer des jeans à moins de 1083 km de chambre.
06:41 OK, donc il faut faire 1083 km pour les relier.
06:45 Donc, j'aimerais qu'on reparle des prix. Comment vous tenez finalement dans un marché qui est quand même ultra concurrentiel ?
06:53 Ils sont à quel prix, vos jeans ? Comment ils se situent sur le marché ?
06:57 Le premier prix chez nous est à 99 euros. Il y a des jeans assez pointus qui peuvent monter à 179 euros.
07:02 Mais le gros de l'offre est à 129 euros.
07:05 Ça vous place où ?
07:07 Ça nous place au prix des jeans de marque.
07:10 Et donc on n'est pas du tout du luxe et on n'est pas du tout de la fast fashion.
07:14 Et alors comment on y arrive ? Vous avez commencé à en parler tout à l'heure, mais je voudrais bien qu'on détaille comment on y arrive en fabriquant en France.
07:19 Simplement en raccourcissant les filières de distribution.
07:21 Il y a moins d'intermédiaires.
07:22 Il y a moins d'intermédiaires.
07:23 Quand vous prenez un jean de marque, vous regardez l'étiquette de prix, le jean est à 130 euros, 150 euros.
07:28 Le jean de fast fashion, vous regardez le prix, pareil, le jean est à 30 euros.
07:32 Si vous regardez non plus l'étiquette de prix mais l'étiquette de composition, vous allez voir que ces deux jeans qui paraissent si différents,
07:37 parce qu'on a un à 130 euros et l'autre à 30 euros, en fait sont fabriqués dans les mêmes pays.
07:40 Bangladesh, Pakistan, Turquie, Vietnam.
07:43 Pourquoi ? Parce qu'en fait c'est là où on les produit le moins cher et c'est là où l'industrie est la plus structurée, la plus massive.
07:48 Ce qui fait la différence du coup, ce n'est pas le prix de revient, ce n'est pas le coût du travail, c'est rien de tout ça.
07:53 C'est le modèle de distribution.
07:54 Et donc si on adopte des modèles de distribution plus courts, comme la fast fashion, bien sûr ce n'est pas court en kilomètres,
08:00 mais c'est court parce que H&M, Zara et tous les autres, ils vendent dans leurs propres magasins.
08:04 Il n'y a pas de grossistes, il n'y a pas de multi-marques qui vendent du Zara.
08:08 Et donc grâce à ça, ils sont plus performants que les grandes marques de mode qui ont plein d'intermédiaires.
08:13 Ils ont moins besoin de faire de pubs ou d'images parce que du coup ils vendent du prix.
08:18 Et donc ils arrivent à avoir une distribution meilleur marché.
08:21 Et nous, cette distribution meilleur marché, on la met au profit du Made in France,
08:25 puisque du coup en se positionnant sur le jean à 130 euros, si on fait la même marge que la fast fashion, c'est-à-dire x3,
08:32 alors que les enseignes de marque font x10, ça veut dire qu'on a 3 fois plus de pouvoir d'achat pour produire en France.
08:39 Et ça marche.
08:40 La preuve puisque vous êtes encore là une dizaine d'années plus tard.
08:44 Et donc comme promis, je voudrais qu'on parle des boutons de jeans, parce que ça, ça n'a pas été si simple de les relocaliser. Pourquoi ?
08:49 Non, le but c'est vraiment de tout relocaliser.
08:51 Et les boutons, ça nous paraissait basique, d'autant que l'un des inventeurs du bouton pression en France, c'est la société Arémont à Grenoble.
08:58 Donc on pensait être bien lotis. Et en fait, on n'a pas trouvé de technologie similaire, celle qui existe partout dans le monde,
09:04 qui s'appelle de l'emboutissage, où on vient frapper une feuille de métal, l'emboutir, la tordre et former ce petit champignon et un bouton de jeans.
09:12 Et on n'a pas trouvé, mais grâce à la CCI de la Drôme, ils nous ont mis en lien avec une boîte qui s'appelle UJ Grip, qui fait des clous de pneus cloutés.
09:19 Et donc ça n'a rien à voir avec notre univers de la mode, sauf que le clou de pneu clouté, c'est une autre forme de petit champignon,
09:25 qu'on met sur un pneu au lieu de mettre sur son pantalon. Et en fait, eux, ils utilisent un frappe-à-froid, c'est-à-dire qu'ils partent d'un fil de fer,
09:30 qu'ils viennent tronçonner en petits cylindres d'un centimètre. Et après, ils viennent le déformer pour faire ces clous de pneu clouté ou des boutons de jeans.
09:39 Donc on a essayé avec eux et ça a marché.
09:40 – Il y a encore une partie de... Alors, il y a la question du coton, évidemment, parce que même s'il y a du coton français,
09:47 pour l'instant, c'est une petite partie de votre production ?
09:50 – Oui, c'est une expérimentation qu'on a faite l'an dernier, qui a généré la commercialisation de jeans 100% coton français,
09:56 moitié issu de l'agriculture, moitié issu du recyclage. Et donc c'est 3% de notre offre aujourd'hui, mais c'est la première année.
10:02 On espère bien la faire grandir.
10:03 – Il vient d'où, votre coton ?
10:04 – Du Gers, de la Drôme, pour la partie française. Le lin, c'est plutôt au Normandie.
10:08 Et la partie coton importée, c'est du coton bio de Tanzanie.
10:11 – Coton bio de Tanzanie. Alors ça, je veux bien qu'on prenne un peu de temps.
10:14 Quels sont les critères ? C'est-à-dire, comment vous avez choisi vos partenaires, en fait ?
10:18 – On se base sur les labels. Nous-mêmes, on est certifiés "origine France garantie",
10:22 pour permettre à nos clients d'avoir une certification en contrôle extérieur de la véracité de notre filière locale.
10:29 Et nous, on utilise la même chose dans nos achats.
10:31 C'est-à-dire que le label de référence pour le bio, c'est "Gots".
10:34 Et donc, on n'achète que du coton "Gots", qui est tracé, qui est vérifié.
10:38 Et on choisit en plus la Tanzanie, parce que la Tanzanie, c'est un pays où il pleut beaucoup.
10:42 Donc c'est du coton plus vial, c'est-à-dire qu'il n'y a pas besoin d'irrigation.
10:45 Parce que le coton est une plante qui demande de l'eau, moins que le maïs et le blé,
10:49 mais quand même, qui demandent de l'eau.
10:50 Et en fait, quand on fait pousser du coton dans un endroit où il n'y a pas d'eau,
10:53 ça cause des désagréments écologiques.
10:55 Alors que si on le fait pousser dans un endroit où il y a de l'eau, il n'y a pas de problème.
10:58 – Évidemment, c'est moins problématique.
10:59 Ce qui pose la question de la consommation d'eau,
11:01 alors là, les chiffres, ils varient entre 7 000 et 11 000 litres d'eau pour fabriquer un jeans.
11:08 Comment on arrive à ce chiffre-là ? Il y a le coton à produire dans ce bilan ?
11:13 – Il y a le coton, il y a la teinture, il y a l'ennoblissement, il y a le délavage.
11:17 Tout ça, ça consomme beaucoup d'eau.
11:19 Dans les processus traditionnels, quand on le fait avec du coton pluvial
11:24 ou avec du délavage laser ou à l'ozone, on consomme beaucoup moins d'eau.
11:28 Donc là, on est de l'ordre de 500 litres, donc on fait 6 fois moins.
11:31 – Ça, ce sont les choix que vous avez fait ?
11:32 – C'est les choix qu'on a fait.
11:33 Et sur le jeans 100% français, celui qu'on a sorti l'an dernier,
11:37 comme il est en partie issu du recyclage des vieux jeans
11:40 et que ce recyclage des vieux jeans produit de la fibre déjà bleue,
11:43 c'est un jean qu'on n'a pas besoin de teindre.
11:45 Donc là, c'est un jean qui consomme que 157 litres d'eau,
11:49 c'est 99 fois moins que les 10 000 litres qu'on retrouve dans le…
11:53 – C'est impressionnant.
11:54 Vous utilisez, vous l'avez dit aussi, des fibres recyclées.
11:57 Alors là, j'ai une question vraiment ultra-béotien.
12:00 Est-ce que ça tient aussi longtemps qu'une fibre neuve ?
12:03 Vous voyez ce que je veux dire ?
12:04 C'est-à-dire, est-ce qu'on peut faire des jeans ou des vêtements
12:06 aussi solides et durables finalement, parce que c'est l'objectif,
12:09 qu'avec la fibre neuve ?
12:11 – Alors ça dépend des fibres.
12:12 Et en effet, si on s'en tient au coton, comme le coton,
12:15 c'est une fibre qui fait à peu près 30 mm,
12:17 si on vient les filocher, ça va l'abîmer et la raccourcir.
12:21 Donc on ne peut pas faire de fil 100% recyclé qui soit vraiment résistant.
12:24 On le fait en labo, on a du fil 100% recyclé,
12:27 mais faire un jean avec, il va plutôt vite boulocher,
12:29 parce que du coup, les fibres sont courtes,
12:31 elles vont sortir du fil et du coup, ça va boulocher.
12:33 – Donc vous allez chercher des solutions pour…
12:35 – On mélange du coton neuf et du coton recyclé
12:37 pour avoir une part de longue fibre et une part de fibre un peu plus courte,
12:43 chacune ayant des avantages.
12:45 Par exemple, le coton français, il fait de très bonne qualité,
12:49 mais en peu de quantité.
12:51 Et le coton recyclé, lui, nous apporte d'être déjà bleu
12:54 et d'être disponible en grande quantité.
12:56 Donc en fait, c'est l'association des deux qui fait notre recette locale
12:58 pour faire du coton français.
12:59 – Allez, il nous reste une dizaine de minutes dans cet entretien,
13:01 on va aller consacrer à ce livre.
13:03 "La perma-industrie, comment le développement d'écosystèmes
13:07 inspirés de la nature est en train de changer le monde",
13:09 vous l'avez sorti au mois de janvier dernier aux éditions Erol.
13:13 "S'inspirer de la nature", ça veut dire quoi ?
13:15 On a souvent sur notre chaîne parlé de biomimétisme.
13:20 Est-ce qu'il y a cette logique-là ou est-ce que ça va beaucoup plus loin ?
13:23 – C'est exactement cette logique-là.
13:25 En fait, on est plein de boîtes à vouloir le changement,
13:29 à en être l'incarnation à nos échelles.
13:31 Et en fait, on était tous là à se dire,
13:33 "Mais tiens, notre société parle très bien du passé,
13:37 on avait le communisme qui parlait du commun,
13:39 le socialisme du social, le capitalisme du capital,
13:42 mais toutes les trajectoires d'avenir,
13:44 elles ne sont pas définies par un mot propre.
13:46 Soit c'est relatif aux mots du passé,
13:48 "altermondalisme", "anticapitalisme",
13:50 soit c'est des mots qui ne disent pas vraiment où on va.
13:52 "Transition", on ne sait pas si c'est en haut, en bas, gauche, à droite qu'on va.
13:55 "Impact", on ne sait pas si c'est un impact qui fait du bien ou un impact qui fait du mal.
13:58 – C'est vrai qu'il peut y avoir les deux sens.
14:00 – Et donc en fait, il nous manque un mot, il nous manque un cap.
14:02 On a mis 40 ans à être polarisé par le constat,
14:05 ça y est, tout le monde est d'accord pour dire que le réchauffement climatique est d'origine humaine,
14:09 maintenant on n'est pas encore polarisé par la solution.
14:12 Et donc on s'est questionné avec plusieurs collègues,
14:16 sur c'est quoi notre monde, vers où on veut aller,
14:19 qu'est-ce qu'on fait tous les jours, qu'il y a du sens pour nous,
14:21 mais qu'il n'est pas encore nommé.
14:22 – Et donc "perma-industrie" pour vous, c'est ce qui peut symboliser justement ce nouveau modèle.
14:26 – Oui, c'est ce qu'on a mis dans ce mot-là, nous.
14:28 En fait, on s'est d'abord dit, on parle souvent de notre monde comme une économie,
14:32 mais si on se met dans un nuage et qu'on regarde la planète,
14:34 on ne voit pas des zéros et des 1 qui se promènent sur Terre,
14:37 on voit des flux d'animaux, de marchandises, de bateaux, d'avions, d'êtres humains.
14:41 Et en fait, on voit exactement la même chose que si on se met au plafond de notre usine
14:44 et qu'on regarde ce qui se passe en dessous, des flux, de chariots, de personnes, etc.
14:48 Et donc on s'est dit, tiens, c'est vachement intéressant de se dire
14:51 que notre monde est une industrie au sens filiaire,
14:54 c'est-à-dire industrie manufacturière, pour des jeans, des voitures, etc.
14:58 Mais industrie aussi du service, comme l'industrie de la finance,
15:00 ou industrie de la culture, comme l'industrie de la musique.
15:02 C'est vraiment industrie au sens large.
15:04 Et on s'est dit, si notre monde est industriel, au beau sens du terme,
15:07 alors quel est l'exemple le plus fameux qu'on ait autour de nous ?
15:10 Et donc on a cherché parmi plein d'industries humaines,
15:13 et en fait on n'a rien trouvé de plus remarquable que la nature,
15:16 dont le produit c'est la vie, et qu'il y a une capacité à le produire
15:20 qui est intarissable, qu'on soit sous l'eau, sur terre, sous terre ou dans les airs.
15:24 La nature, elle crée la vie, dans des conditions complètement différentes.
15:27 Ce n'est pas la même chose au Sahara qu'en Europe, qu'aux Etats-Unis, qu'au Groenland.
15:31 Et donc on s'est dit, tiens, c'est quoi ces grands principes
15:34 dont on pourrait s'inspirer pour que nos industries aillent vers cet écosystème systémique
15:39 que la nature sait produire ?
15:41 - Avec 4,5 milliards de recherches et développement derrière elle,
15:44 accessoirement. - Exactement.
15:46 - La preuve que ça marche. Donc il y a ces grands principes, je vais les citer,
15:49 créer, produire, s'interconnecter, s'adapter au terrain, être circulaire,
15:55 cultiver la diversité de la chaîne de valeur, se limiter, être sobre.
16:00 Tiens, je vais prendre un exemple pour que ce soit très concret.
16:04 Vous organisez vos productions dans différents ateliers en France
16:08 pour former une filière en code de maille.
16:10 Alors moi je ne connaissais pas ce principe, plutôt qu'en chaîne.
16:14 C'est quoi la différence ? C'est quoi une filière en code de maille ?
16:16 - En fait quand vous prenez une chaîne, la résistance d'une chaîne,
16:19 elle est faible du plus faible de ses maillons.
16:22 Et donc en fait si ça casse, tous les maillons en aval et en amont de ce maillon
16:27 sont pénalisés, la chaîne n'existe plus.
16:29 Si vous faites une filière en code de maille, où chaque maillon est doublé ou triplé verticalement,
16:34 s'il y a un maillon qui casse, il y a les maillons autour qui peuvent reprendre la charge.
16:38 Et donc très concrètement, ça veut dire qu'au lieu d'avoir une filière avec un tisseur,
16:42 un confectionneur qui fabrique notre jean, on organise notre filière en régionalisant notre production
16:47 pour avoir plusieurs tisseurs en France et plusieurs ateliers de confection en France
16:51 qui produisent notre jean de telle sorte que s'il y a un aléa quelque part,
16:55 on peut ne pas mettre ses yeux dans le panier et trouver notre solution.
16:58 Et l'autre intérêt c'est que ça permet de rapprocher la production de notre client.
17:02 Parce qu'en fait encore une fois, la proximité qui est le sens de 1083,
17:05 il n'y a rien de plus engageant.
17:07 Vous allez pas être informé des conséquences des choix que vous faites, vous allez faire des choix vertueux.
17:13 L'écologie pèse très peu dans le monde politique, pour autant dans son jardin,
17:19 si vous faites dans votre jardin pousser des tomates, vous allez pas mettre des pesticides dessus.
17:22 Donc vous allez avoir un geste écolo juste parce qu'en fait, vous savez que ces tomates,
17:26 vous allez les manger vous, vous allez pas vous amuser à mettre des pesticides dessus.
17:28 Et donc la proximité, ça engage vraiment la responsabilité et c'est pour ça qu'on cherche à régionaliser la production.
17:33 Donc la Côte de Maille, ça rapproche et ça diversifie.
17:36 Et ça, vous l'avez dit, ça protège des chocs, des crises.
17:41 Parce que l'entreprise, on discute de l'entreprise de demain,
17:44 est-ce que la crise, la crise extérieure souvent, ça devient le quotidien des entreprises ?
17:50 C'est un peu l'impression qu'on a là depuis une demi-douzaine d'années.
17:54 Est-ce que c'est ça ?
17:55 Est-ce que forcément, parce qu'avec le réchauffement climatique,
17:58 de toute façon on voit bien que les épisodes sont plus violents, parfois plus nombreux,
18:03 donc il faut aussi que les entreprises s'y préparent, que les régions s'y préparent.
18:06 Est-ce que pour vous, ça va devenir le quotidien des entreprises, la crise ?
18:10 Oui, oui. Enfin, je ne sais pas, j'espère pas, parce que c'est quand même fatigant.
18:13 Mais je pense qu'effectivement, on est dans une bascule du monde
18:17 où ce modèle macro, où on s'est spécialisé mais à l'échelle de continents,
18:22 ça rend très fragile des transports.
18:24 Et ces transports sont très fragiles de l'énergie.
18:26 Donc oui, je pense qu'il y a vraiment une remise en cause des modèles d'entrepreneuriat.
18:31 Et la proximité, le fait d'avoir des écosystèmes comme le fait la nature,
18:36 interconnectés, proches du terrain, ça change tout, ça rend libre en fait.
18:40 Je ne vais pas faire tous les principes, mais sur la circularité,
18:44 et peut-être en prenant l'exemple de votre entreprise ou d'une autre entreprise que vous citez dans le livre,
18:48 mais qu'est-ce qui vous semble important de mettre en avant quand on parle de circularité aujourd'hui ?
18:54 Alors aujourd'hui, l'économie circulaire s'est quand même beaucoup développée.
18:57 Oui, elle s'est démocratisée, on sait ce que c'est.
18:59 Nous, on la fait avec nos jeans en coton recyclé,
19:02 on le fait aussi avec des jeans en polyester recyclé qui sont consignés.
19:06 Donc on va jusqu'à la récupération des vieux jeans pour en refaire des jeans neufs avec.
19:09 Mais il y a plein d'autres exemples. Dans le textile, on en parle dans le livre,
19:13 il y a Auchan qui remplace les sacs en polypropylène par des sacs en tissu qui sont faits en fibres recyclées.
19:19 Les gens les achètent, les rendent à la fin, et avec les sacs en fin de vie, on refait des sacs.
19:23 Et tout ça, c'est de la valeur à tuer locale.
19:25 C'est des économies d'énergie, c'est des fibres naturelles ou recyclées.
19:29 Donc c'est infiniment plus vertueux et prospère pour notre économie locale et pour notre planète.
19:34 Cultiver la diversité de la chaîne de valeur, c'est un peu ce qu'on disait tout à l'heure.
19:37 Exactement, ne pas mettre ça dans le même panier.
19:38 Sur la cote de maille.
19:39 La sobriété, parce que la sobriété c'est le mot qui est devenu un mot politique depuis un an et demi,
19:46 on va dire ça comme ça.
19:47 Qu'est-ce que ça signifie pour une entreprise comme la vôtre ?
19:50 Est-ce que c'est aussi un moyen d'être plus résistant aux crises, d'une certaine façon ?
19:53 Moi j'aime bien le dire de manière un peu plus provoque, se limiter.
19:57 Parce qu'en fait, on l'apprend tous à nos enfants.
20:00 "Mange pas trop de bonbons, tu vas avoir mal au ventre."
20:03 Donc on dit à nos enfants de l'apprendre à se limiter.
20:05 Et nous, professionnellement, économiquement, on veut toujours plus.
20:08 Plus de parts de marché, plus de chiffres d'affaires, plus de tout.
20:10 Et en fait, cette culture du plus dans un monde où les ressources sont finies,
20:14 elle n'est juste pas possible.
20:15 Donc au lieu de vouloir ce développement à l'infini,
20:20 où on ferait mieux d'apprendre la satiété comme on l'apprend à nos enfants,
20:25 "Prends un bonbon, c'est bon, tu verras, c'est cool."
20:27 Mais ça suffit, pas besoin d'empruntes dices.
20:29 Et en fait, économiquement, ça veut dire pour nous, marque française de jeans,
20:33 plutôt que de faire comme toutes les marques de mode qui prospèrent
20:36 en vendant un maximum de jeans à un maximum de clients,
20:38 nous, on ne peut pas faire ça.
20:40 Parce qu'en fait nos jeans sont trop chers pour dire,
20:41 "Tiens, ce client, j'espère que je vais lui vendre trois jeans."
20:43 Donc en fait, notre modèle de croissance, ça ne peut pas être basé sur la quantité.
20:46 Ça ne peut être basé que sur la qualité.
20:48 Donc nous, on cherche à vendre à un maximum de clients le minimum de jeans.
20:52 C'est-à-dire qu'on vendra les trois jeans, pas à un seul client.
20:55 On vendra les trois jeans si on arrive à ce que notre client qui vient soit content
20:58 et qu'il en parle à deux amis.
20:59 Alors justement, j'allais vous poser la question,
21:01 est-ce qu'il y a un effet communauté ?
21:02 À fond.
21:03 À fond.
21:04 C'est la seule raison pour laquelle on explique notre croissance.
21:06 On fait très peu de pubs.
21:08 On est distribué dans cinq magasins en propre,
21:10 130 revendeurs, mais c'est plus marginal.
21:13 Le seul moyen qu'on a de grandir, c'est nos clients en fait.
21:16 Ceux qui parlent de nous, c'est eux qui nous font grandir.
21:17 C'est l'engagement qu'on a les uns vers les autres
21:19 et l'énergie qu'on se donne en développant des filières locales.
21:22 On voit, qu'on visite, en se rencontrant,
21:24 qui fait que du coup, ça donne du sens.
21:26 Je reprends les piliers de la permaindustrie.
21:28 Je les ai cités dans les titres « Prendre soin de la terre », « Prendre soin des humains ».
21:31 Partager équitablement les ressources jurées, qu'on parle de ça.
21:34 Ça veut dire quoi au sein d'une entreprise ?
21:37 Est-ce qu'il faut par exemple limiter l'écart salarial ?
21:39 Moi, j'entends beaucoup ça dans les discours de politique
21:41 entre le plus bas et le plus haut salaire dans une entreprise.
21:44 Évidemment. Quand le but d'une entreprise, c'est juste d'avoir un maximum d'argent,
21:48 du coup, on se doute bien que par effet de base communicant,
21:51 il en reste moins pour les gens et moins pour l'environnement.
21:54 Donc, il faut limiter, c'est un des 6 principes, la financiarisation de ces entreprises.
21:59 Nous, très concrètement, on ne verse pas de dividende
22:01 et on a des écarts limités de 1 à 5 maximum, entre le plus bas et le plus haut salaire.
22:05 On n'est même pas de 1 à 3 aujourd'hui.
22:06 Mais le but, c'est d'aller de 1 à 5 pour récompenser les talents,
22:09 quand on en aura les moyens.
22:10 Par contre, 1 à 10, 1 à 20, 1 à 30, ce n'est pas pour nous en fait.
22:13 Ça veut dire que c'est de l'argent qu'on vient concentrer
22:15 alors qu'on a besoin de nourrir la filière avec.
22:17 Donc, c'est vraiment super important de répartir les richesses
22:21 pour avoir les moyens d'investir dans les gens et dans l'environnement.
22:24 Merci beaucoup Thomas Hurriès. C'était passionnant.
22:27 Merci d'être venu nous parler de 2083 et donc de ce livre sur la perma-industrie.
22:33 Je le mets là, qui est publié aux éditions Erol.
22:37 Je vais reciter vos co-auteurs, Hegboel, Audrey Pratt et Jean-Marc Bouillon.
22:42 À bientôt sur notre antenne.
22:46 C'est l'heure de notre rubrique consacrée aux startups.
22:49 Smart Ideas avec Denis Gris. Bonjour.
22:58 Bonjour.
22:59 Bienvenue. Vous êtes le co-fondateur, président de SolarM.
23:01 Vous l'avez créé en 2023 avec Jean-Jacques Laurent, l'ancien patron de PRB,
23:05 une histoire d'entrepreneur.
23:07 C'est quoi l'idée de départ ?
23:09 L'idée de départ, c'est tout simplement un constat.
23:13 J'habite dans un village, zone rurale, et force est de constater que le matin,
23:20 quand l'hiver, vous prenez votre voiture pour aller au travail,
23:23 vous constatez que les abris d'enmassage scolaire dans les zones rurales
23:26 sont à 98% non éclairés.
23:28 C'est dangereux.
23:29 Carrément, c'est dangereux.
23:31 Donc là, à un moment donné, on va doucement.
23:35 Les jeunes, ils ont un habit réfléchissant ou pas.
23:40 Et puis, quelques semaines après, par la voie de presse,
23:45 il y a eu une jeune fille qui a été quatribuchée.
23:49 Heureusement, le pire a été évité, bousculée.
23:53 Et là, je suis allé voir les élus de ma commune.
23:55 Je me suis dit, pourquoi il n'y a pas ça ?
23:57 C'est tout juste pas possible.
23:59 On ne peut pas faire du réseau électrifié sur tous les villages de France.
24:03 - Donc vous avez eu l'idée.
24:07 Ce sont des lampadaires ?
24:09 - Ce sont des lampadaires à la base.
24:11 Mais je n'ai rien inventé.
24:13 Ça existe, sauf que je trouve que les lampadaires,
24:16 je voulais quelque chose de design.
24:18 C'est-à-dire qu'on rentre dans une démarche toute nouvelle.
24:22 Le monde est en train de changer.
24:24 Et je voulais un design.
24:26 Je voulais des panneaux solaires qui soient incorporés à l'éclairage
24:30 et non pas déportés.
24:32 Là aussi, il faut faire attention à la pollution visuelle.
24:37 Et puis, c'est parti.
24:40 Il y a des élus qui ont commencé à être très intéressés.
24:43 La démarche est partie.
24:46 Et là, M. Jean-Jacques Laurent, que je connaissais,
24:51 et sa famille ont trouvé l'idée intéressante.
24:54 Et puis, on est parti sur une nouvelle aventure, qui s'appelle SolarM.
24:57 - Voilà, donc des lampadaires solaires.
25:00 Petite info sur ADEME et ministère de l'écologie.
25:03 L'éclairage public, ça correspond à 41% de la consommation d'électricité
25:07 des communes, émissions annuelles 670 000 tonnes de CO2.
25:11 Donc là, on a une solution qui est autonome.
25:14 On a bien compris.
25:16 Qui s'adresse à qui ? D'abord aux collectivités ?
25:18 Ce sont vos premiers clients, les communes ?
25:20 - Alors, collectivités, entreprises, dans une démarche RSE.
25:23 Après tout, éclairer les éclairages extérieurs,
25:26 ça aussi, c'est un vrai sujet d'actualité, d'ailleurs.
25:29 Donc, mon idée, toute simple,
25:32 enfin, pour moi, quand je parle d'éclairage,
25:35 je parle plutôt de veiller.
25:37 C'est-à-dire que maintenant, par exemple,
25:39 il y a de nouvelles réglementations qui avancent,
25:42 où les communes rurales et toutes les communes
25:45 sont de moins en moins éclairées la nuit.
25:48 On coupe, pour une raison économique,
25:51 deux, environnementale, la faune, la flore.
25:54 Et puis, dans le respect de la nature.
25:58 Et donc, nous, on a plein de produits
26:01 qui n'éclairent plus, qui donnent plutôt une veilleuse.
26:04 C'est-à-dire que quand vous sortez, ou des jeunes sortent
26:07 d'une salle de sport à 22h le soir, et que tout est noir,
26:10 c'est bien dans l'idée, mais des fois,
26:12 ça peut poser un problème d'insécurité.
26:14 Un, on trébuche, on tombe.
26:16 Deux, on peut être agressé ou pas.
26:18 Donc, l'histoire, nous, c'est qu'on propose des produits
26:21 qui ne donnent pas du tout le même impact
26:24 en termes de puissance, parce qu'il ne faut pas.
26:26 C'est simplement de veiller.
26:28 - C'est une veilleuse, comme on peut avoir une veilleuse
26:30 à côté de son lit. - Absolument.
26:32 - En gros, ce n'est pas un slogan politique,
26:34 mais quand la France s'éteint, nous, Solarem, veille sur elle.
26:37 C'est un joli slogan, ça pourrait être un slogan politique.
26:40 - Question de fabrication, pour l'instant,
26:42 ils ne sont pas fabriqués en France.
26:44 Ils sont fabriqués en Asie, c'est ça ?
26:46 - Absolument, ils sont fabriqués en Asie.
26:48 On a un designer dans la région d'Angers
26:50 avec qui on travaille, pour lequel on va développer
26:52 encore des produits.
26:54 En gros, l'Asie, ils ont une longueur d'avance en technologie.
26:58 Les batteries, comme les voitures,
27:00 sans encore les mettre sur le sujet,
27:03 les LED, ils ont une longueur d'avance
27:05 parce que le solaire, ce n'est pas quelque chose
27:07 qui leur est étranger. Bien au contraire.
27:09 Mais moi, on construit un bâtiment,
27:12 depuis quelques jours d'ailleurs, avec M. Laurent,
27:15 et on va faire venir les pièces,
27:17 on va faire les agencements,
27:21 on va faire tout ce qu'il faut pour faire le plus possible local.
27:25 - Tout l'assemblage pour le faire en France ?
27:27 - L'assemblage, absolument, mais avec l'idée,
27:29 dans une deuxième phase, étape par étape,
27:31 d'intégrer un jour, faire des moules,
27:33 designer, faire produire à terme
27:37 quelques pièces, c'est le maximum.
27:39 On commence déjà à faire travailler
27:41 les entreprises locales, en l'occurrence,
27:43 sur la métallurgie, sur les rallonges,
27:45 on a un produit qui s'adapte sur les mains existantes,
27:47 il est hors de question de faire ça à l'étranger.
27:49 Au contraire, local, local.
27:51 Et notre démarche, elle est aussi d'aller auprès des collectivités,
27:54 d'aller dans une démarche le plus décarbonée possible.
27:57 En gros, un maire d'une commune rurale dit,
28:00 "Écoutez, moi, ça m'intéresse, comment on fait ?
28:02 "Ecoutez, monsieur le maire, est-ce que vous avez une entreprise locale,
28:05 "la plus proche possible de chez vous,
28:07 "et on va prendre contact avec elle, et c'est elle qui va installer."
28:10 C'est-à-dire que ça ne sert à rien de faire 100 ou 200 km,
28:13 voyez l'esprit, c'est le seul esprit, et c'est toujours.
28:15 - Et c'est l'esprit de Solaram.
28:17 Merci beaucoup, Denis Gris, et à bientôt sur Bismarck.
28:19 - Merci à vous. - Voilà, c'est la fin de ce numéro de Smart Impact.
28:21 Un merci rapide à Cyriel Chazal, à la programmation, à la production,
28:24 à Angèle Jean Girard, le réalisateur, Alexis Oustabacidis, au son.
28:27 Salut.
28:29 (indicatif musical)
28:32 ♪ ♪ ♪

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