Gaza : "Rafah est un cul-de -sac pour les réfugiés palestiniens"
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00:00 Il y a eu une réunion avec le président de la République, Ministre de l'Intérieur,
00:05 pour justifier ce rejet de la proposition de trêve faite par le Hamas.
00:08 Plan qui comprenait notamment le retrait complet des forces israéliennes de la bande de Gaza.
00:11 Impensable donc pour le Premier ministre de l'état hébreu,
00:14 qui a donc ordonné dans le même temps à son armée de préparer une offensive sur Rafah,
00:18 touchée par plusieurs frappes aériennes.
00:20 On retrouve notre correspondante Claire Duhamel.
00:22 Bonjour Claire. La pression s'accentue donc sur Rafah, au sud du territoire de l'enclave palestinienne.
00:30 Bonjour. Oui, cette ville de Rafah, c'est un cul-de-sac pour les civils palestiniens évacués.
00:36 On estime le nombre de personnes déplacées à entre 1,3 et 1,5 million dans cette ville de l'extrême sud de Gaza.
00:44 C'est cinq fois la population normale de la ville selon les Nations Unies.
00:49 Cette population est épuisée, elle a évacué à de multiples reprises.
00:53 Hier, le secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, a alerté.
00:58 Il y aurait des conséquences régionales incalculables en cas d'un assaut terrestre israélien dans cette ville où sont les déplacés palestiniens.
01:07 D'autant que ces menaces d'invasion de Rafah, elles ont été exprimées de façon extrêmement claire par le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou.
01:14 Notamment hier, dans une conférence de presse, il dit qu'Israël ira jusqu'à la victoire totale.
01:19 Je cite, il dit que son armée s'apprête à envahir Rafah, qu'elle mettra à disposition des civils des couloirs d'évacuation,
01:27 tel que ça a été le cas lors des grandes étapes de cette invasion terrestre.
01:31 Seulement voilà, dans la pratique, cela paraît totalement impossible.
01:34 Rafah, c'est l'extrême sud de Gaza, le seul endroit que l'armée israélienne ne contrôle pas à l'heure actuelle.
01:41 Et puis l'Égypte, on le sait, a totalement fermé ses frontières aux déplacés palestiniens.
01:46 Claire, malgré les efforts diplomatiques déployés ces derniers jours, ces dernières semaines,
01:51 même cette seconde trêve entre Israël et le Hamas, elle s'éloigne.
01:54 Comment expliquer la fin de non-recevoir opposée hier par Benyamin Netanyahou ?
01:58 Oui, le Premier ministre hier a refusé cette contre-proposition du Hamas.
02:06 Il dit qu'il réfute toute concession dans les négociations.
02:10 Le début de ces négociations avait commencé quand Israël avait proposé son projet de trêve au Hamas.
02:16 Le Hamas avait pris une dizaine de jours pour finalement proposer une contre-proposition
02:21 qui va beaucoup plus loin que ce que proposait Israël, bien sûr.
02:24 On parlerait d'une trêve de 135 jours en trois phases, avec la libération de tous les otages israéliens,
02:30 et puis la libération dans un premier temps de près de 1500 prisonniers palestiniens,
02:35 dont 500 ont été condamnés à la prison à vie.
02:38 Et puis à terme, une exigence du Hamas, c'est le retrait total des troupes israéliennes de Gaza.
02:43 Et ça, pour le Premier ministre israélien, pour l'appareil politique, c'est hors de question.
02:48 La question des libérations de prisonniers est aussi extrêmement difficile en Israël.
02:53 Elle fracture profondément la société.
02:56 Une partie des Israéliens veut à tout prix un accord pour libérer les otages.
03:01 Ils manifestent notamment très régulièrement à Tel Aviv et mettent une forme de pression sur le gouvernement.
03:06 Mais une autre partie de la population, elle, refuse à tout prix la libération de prisonniers palestiniens
03:12 qui prépareraient le terrain à de nouvelles guerres, solo eux.
03:16 Et c'est dans ce contexte que Anthony Blinken opère sa sixième visite dans la région.
03:21 Il a estimé hier qu'il reste de la place pour un accord.
03:25 Je cite "On sait que des négociations devraient se poursuivre au Caire,
03:29 d'autant que les médiateurs qataris et égyptiens avaient qualifié la contre-proposition du Hamas de raisonnable et réaliste".
03:36 Merci beaucoup Claire pour toutes ces précisions.