• il y a 10 mois
Invité sur le plateau de Punchline Week-End, le secrétaire général du syndicat des commissaires de la police nationale Frédéric Lauze s'est exprimé sur le narcotrafic : «Ce qu'on voit arriver au Mexique ou en Equateur nous semble loin, bien sur. Mais ça se rapproche un petit peu.»

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Transcription
00:00 Tout ce qui est positif, on a des indicateurs en termes de délinquance qui ont baissé d'une année sur l'autre.
00:06 Moi j'allais dire c'est bon à prendre et ça témoigne de l'engagement des policiers, des pouvoirs publics, il n'y a rien à dire.
00:12 Après sur le fond c'est très bien que si on prend du temps long, la situation s'est très dégradée sur le front de la sécurité en France et en particulier à Marseille.
00:22 Ce qui veut dire qu'il faut aussi changer de logiciel, changer de curseur parce que ce qui est intéressant c'est le temps long.
00:29 Ça veut dire quoi pour vous en tant que commissaire de police ?
00:32 D'abord il y a un constat qui est à faire, qui est un constat terrible, c'est qu'aujourd'hui le trafic de stupéfiants,
00:38 quand vous allez dans certains points de deal qui rapportent entre 40 à 90 000 euros par jour, l'enjeu est juste énorme.
00:50 C'est très lié au narco-homicide que l'on a qui doit se multiplier parce qu'il y a de tels enjeux.
00:56 Après l'enjeu n'est plus un enjeu de sécurité, il devient un enjeu de souveraineté parce que vous avez des cartels qui deviennent,
01:02 avec cette masse financière extrêmement puissante, organisée, qui profitent d'une mondialisation poreuse en matière de délinquance,
01:12 qui n'est pas une mondialisation heureuse.
01:15 Et évidemment c'est au détriment non seulement de la sécurité à Marseille et ailleurs, parce que par capilarité ces trafiquants se répandent,
01:26 mais en plus ça devient un enjeu de souveraineté.
01:29 Ce qu'on voit arriver au Mexique, ce qu'on voit arriver en Équateur nous semble loin, bien sûr, mais on peut aussi dire…
01:35 Et pourtant c'est ce qui est en train de se passer.
01:36 Ça se rapproche un petit peu parce qu'il ne s'agit pas de faire peur à tout le monde.
01:40 Il s'agit de dire que quand on a une telle dégradation sur le temps long sur le front sécuritaire,
01:46 malgré la grande mobilisation, le professionnalisme des policiers, le volontarisme des pouvoirs publics, de la préfecture de police de Marseille,
01:54 mais néanmoins on n'est pas à la hauteur des enjeux.
01:57 La délinquance de voie publique se développe parce que la dissuasion s'est complètement érodée,
02:02 parce que les peines de prison ne sont pas exécutées, parce que l'application des peines ne fonctionne pas.
02:09 Il ne s'agit pas de mettre des peines beaucoup plus importantes, il s'agit qu'elles soient exécutées avec certitude et célérité.
02:15 Ça ne fonctionne plus.
02:16 De la même façon, la stratégie globale prévention de la délinquance, travail de la police et en aval continuum judiciaire
02:23 est une stratégie qui est trop désordonnée.
02:26 Et j'ajouterai également qu'à partir du moment où vous avez un défi qui est un défi mondialisé,
02:31 il faut une coopération mondialisée sur le trafic de drogue, mondialisée,
02:35 peut-être inscrire à l'ordre d'un G8 ou d'un G20 la question du trafic de stupéfiants,
02:40 qui est le premier marché criminel près de 600 milliards d'euros.
02:44 Une question effectivement internationale avec des collègues diplomatiques en voctail.
02:47 [Musique]
02:51 [Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org]

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