En Hongrie, on trouve des énarques responsables et coupables

  • il y a 8 mois
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Chaque matin, Vincent Hervouet nous livre son regard sur l'actualité internationale. Ce mardi, il revient sur la démission de la présidente de Hongrie, Katalin Novak.

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Transcription
00:00 - Mais d'abord l'éditor international sur Europa, bonjour Vincent Herweth. - Bonjour Dimitri, on va y arriver.
00:05 - Vincent, en Hongrie il n'y a plus de présidente,
00:07 Cathaline Nowak vient de démissionner trois ans avant la fin de son mandat.
00:11 Elle est emportée, Cathaline Nowak, par un scandale
00:14 qui prouve que la Hongrie ne rentre pas dans le rang en Europe.
00:17 - Oui, alors Cathaline Nowak porte une veste à Brandebourg, blanche, cintrée.
00:21 Elle est filmée en plan serré dans une enfilade de salon.
00:24 Elle annonce sa démission.
00:26 C'est un hussar qui vient dire au revoir.
00:28 On a l'impression qu'elle a sa valise à ses pieds et sa tête sous le bras.
00:32 La présidence hongroise est un rôle de représentation, il faut être irréprochable.
00:36 On ne pardonne pas une tâche de ketchup sur la robe d'un mannequin.
00:40 Cathaline Nowak est rentrée précipitamment d'un championnat de water polo au Qatar.
00:45 La colère montait depuis qu'un site d'investigation a révélé
00:49 que parmi les détenus graciés à l'occasion d'une visite pontificale,
00:53 on trouve le complice d'un pédophile, son adjoint,
00:57 à la tête d'un foyer pour enfants,
00:59 qui a tenté de le couvrir en faisant signer à l'une des victimes une lettre de rétractation.
01:04 Pour ça, il a pris trois ans et demi.
01:07 Ferme. Verdict sévère.
01:09 La Hongrie ne fait aucun cadeau à ceux qui abusent des mineurs, ni à ceux qui les couvrent.
01:14 - Et aucun cadeau même s'ils sont au placé et même tout en haut ?
01:16 - Oui, Cathaline Nowak n'a pas eu droit au sursis.
01:18 Depuis vendredi, des manifestants se rassemblaient sous ses fenêtres.
01:21 Trois conseillers présidentiels avaient été sacrifiés en vain.
01:25 Elle dit "Excusez-moi, j'ai fait une erreur, lui ne représentait aucun danger,
01:29 mais la grâce pouvait faire douter de notre tolérance zéro.
01:33 J'ai été fier de servir la Hongrie."
01:34 Cathaline Nowak parle bien en français aussi.
01:38 Elle a fait Sciences Po à Paris.
01:39 Héléna, c'est rare une énarque qui plaide coupable et responsable.
01:44 Il a fallu trois semaines pour remplacer la ministre de l'Éducation nationale à Paris.
01:48 Il a fallu moins d'une semaine aux Hongrois pour se débarrasser de leur présidente,
01:53 qui était pourtant la femme la plus connue, la plus populaire et la plus influente du pays.
01:57 - Alors cette décision, c'est Viktor Orban qui l'a prise.
02:00 Et il a fait de la lutte, Viktor Orban, contre la pédocriminalité, un de ses chevaux de bataille.
02:04 - Il vire aussi l'ancienne ministre de la Justice,
02:07 dont les services avaient préparé la liste des personnes agraciées.
02:10 Ce n'est pas un second couteau.
02:11 Judith Varga était tête de liste du parti pour les élections européennes du mois de juin.
02:16 Ce week-end, elle a annoncé son retrait de l'avis politique.
02:19 Ça fait deux de chutes.
02:20 La semaine dernière, Viktor Orban avait aussi tenté d'allumer un contre-feu
02:24 en annonçant une révision de la Constitution
02:27 afin d'exclure toute possibilité de grâce pour les pédocriminels.
02:30 Ça n'a pas suffi à sauver deux des rares femmes de son équipe.
02:34 La protection des enfants est au cœur de sa politique familiale.
02:37 C'est en son nom qu'il y a deux ans, il a fait adopter une loi
02:42 interdisant toute évocation en public de l'homosexualité devant les mineurs.
02:47 Les associations LGBT ont dénoncé l'amalgame avec la pornographie et la pédophilie.
02:52 Il a ainsi aggravé son cas, sa réputation, à Bruxelles où il est détesté.
02:57 - Et il y a un nouveau casus belli avec la Commission européenne.
03:00 C'est la loi sur la défense de la souveraineté nationale.
03:03 - Oui, il s'agit d'imposer la transparence à ceux qui militent sur les questions de société
03:07 en dévoilant s'ils touchent de l'argent de l'étranger.
03:09 Viktor Orban prétend qu'il est normal, sain et pour tout dire démocratique
03:13 que les citoyens hongrois sachent si des gouvernements, des institutions,
03:17 des groupes de pression étrangers payent pour influencer leur choix.
03:20 L'Europe refuse. Elle défend une seule conception de la démocratie,
03:24 libérale, libertaire, avec des groupes de pression pour faire évoluer les mentalités.
03:29 En face, la Hongrie défend son modèle conservateur, social, d'inspiration chrétienne
03:34 avec sa conception très classique de la famille, soutenue par un peuple éthiquement homogène.
03:40 Les Hongrois ont été si souvent envahis qu'ils se méfient des influences extérieures.
03:44 À voir la façon dont ils viennent de se mobiliser.
03:48 À regarder Kathleen Kovacs sangler dans son uniforme sans tâche,
03:52 en train de se faire harakiri devant la caméra,
03:54 on se dit qu'ils n'ont pas forcément besoin d'être rééduqués.
03:58 – Signature européen Vincent Herouët, merci beaucoup Vincent.

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