"Si aujourd'hui j'arrive à convaincre un contrôleur de ne pas faire grève, c'est 500 Français de plus qui peuvent partir en vacances. J'appelle les contrôleurs à bien réfléchir" a expliqué Jean-Pierre Farandou, le PDG de la SNCF, sur RTL. Deux syndicats maintiennent pourtant leur appel à la grève : Sud Rail et la CGT cheminots. Pour en parler dans RTL Midi, Thierry Nier, secrétaire général de la CGT Cheminots.
Regardez L'invité de RTL Midi du 13 février 2024 avec Agnès Bonfillon et Eric Brunet.
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00:00 Vous êtes sur RTL.
00:02 RTL midi. Agnès Bonfillon, Éric Brunet.
00:07 On augmente l'emploi, on augmente les salaires, on propose une plateforme de pauvreté sociale.
00:12 Je ne vois pas bien pourquoi en réponse on aurait une perturbation pour les Français qui veulent partir en vacances.
00:17 Et nous aussi, nous avons un peu de mal à comprendre quand on entend le PDG de la SNCF, Jean-Pierre Farandou, sur RTL ce matin.
00:24 Pourquoi deux syndicats maintiennent-ils leur appel à la grève dès vendredi ?
00:28 Ces deux syndicats sont Sudrail, mais aussi la CGT Cheminot, dont vous êtes le secrétaire général.
00:33 Bonjour Thierry Nierre.
00:35 Bonjour.
00:36 Merci d'être avec nous. Vous comprenez que l'on puisse être surpris lorsque l'on entend votre PDG ?
00:41 Écoutez, alors, il est évident que c'est toujours, comment dire, il faut équilibrer les propos.
00:49 C'est-à-dire que le président de la SNCF s'étonne qu'on puisse encore, que les agents se disent qu'ils puissent se mettre en grève ce week-end.
00:57 Nous ce qu'on dit c'est que des négociations auraient dû se tenir bien avant.
01:01 On peut, comment dire, accueillir favorablement cette accélération des négociations, de discussions, quand il y eut ces derniers jours.
01:08 Mais nous concernant, par exemple, sur un certain nombre de points, nous avions émis un certain nombre d'alertes depuis très longtemps.
01:15 Et émis des propositions qui auraient pu nous faire sortir de cette situation depuis bien longtemps.
01:20 Ça n'a pas été entendu.
01:21 Les salaires notamment, pour en revenir là, parce que, pareil, là Jean-Pierre Ferrandou, nous ce matin, nous explique que vous avez quand même été augmenté de 20% sur les trois dernières années,
01:31 ce qui est beaucoup plus que l'inflation.
01:32 Et là, beaucoup d'autres salariés se disent "je ne comprends pas pourquoi les cheminots continuent à demander des augmentations de salaires et font grève".
01:42 Oui, alors après, évidemment que sur un certain nombre d'années, il y a eu des redistributions, soit des primes, soit des revalorisations d'indemnités, etc.
01:52 Donc quand on fait des additions, on peut faire des pourcentages complètement exorbitants.
01:56 C'est faux ?
01:57 C'est faux. Il y a des choses qui ont été redistribuées, mais sur, par exemple, l'année 2023, c'est 1,8% d'augmentation générale des salaires pour tous les cheminots.
02:07 Ensuite, il y a des éléments particuliers liés à l'exercice des métiers, dont notamment celui de contrôleurs, pour lesquels des indemnités ou autres ont été revalorisées,
02:16 dans le cadre notamment des engagements de 2022.
02:19 Mais des additions de chiffres autour des primes aléatoires ne font pas un salaire stable sur la durée. Ce n'est pas vrai non plus.
02:26 Oui, mais enfin quand même, Jean-Pierre Ferrandou, puisque là on parle des contrôleurs et uniquement des contrôleurs,
02:31 Jean-Pierre Ferrandou parle quand même d'augmentation conséquente de plusieurs centaines d'euros sur l'année 2023.
02:39 C'est pour ça qu'on ne comprend pas tellement.
02:42 Écoutez, il y a des éléments qui ont été additionnés par le Président, qui font ces annonces.
02:47 Cela dit, ce sont des engagements qui ont été pris liés à l'évolution du métier, à la technicité du métier, je le redis, en 2022.
02:53 Mais il y a des choses que nous, nous avions portées il y a plus de trois ans.
02:56 Vous imaginez, il y a plus de trois ans, nous avions porté une proposition concrète chiffrée.
03:00 Cela a été évacué d'un revers de main par la SSA, la société voyageur.
03:04 Vous savez, nous sommes explosés en plusieurs sociétés.
03:07 Trois ans, on met cela sur la table, une proposition qui est soutenue par plus de 60% des contrôleurs, pas d'ouverture de négociation.
03:13 Moi, j'ai envie de dire, c'est malheureux de devoir attendre des moments comme les vacances, etc.
03:19 Où oui, la menace a été émise il y a quelques jours.
03:23 Par contre, la direction a fait le choix d'attendre, de reculer le plus possible pour ouvrir des discussions.
03:29 Nous le déplorons aussi.
03:31 Pardon d'en revenir à ce que disait Jean-Pierre Farandou sur notre antenne ce matin.
03:35 Il disait qu'il y a quelque chose d'assez important, c'est qu'on ne peut pas augmenter que les contrôleurs.
03:44 Il faudrait le faire pour toutes les autres catégories de cheminots.
03:48 Et là, ce n'est plus possible.
03:50 Vous assumez de dire si les contrôleurs, c'est vraiment la priorité ?
03:54 Les contrôleurs ont des revendications.
03:57 D'ailleurs, ils les ont fait connaître.
03:59 Nous, la CGT, on porte un certain nombre de revendications aussi en leur direction,
04:04 notamment sur les primes de travail et l'emploi.
04:06 D'ailleurs, on a su le dire, le président de la SNCF annonce un volume supplémentaire de 1 000 emplois pour l'ensemble du groupe.
04:13 C'est quelque chose que nous avons accueilli très favorablement.
04:17 Depuis 2010, on n'a pas eu un volume supplémentaire de cette nature-là.
04:20 Donc ça, on sait l'accueillir.
04:22 Et là, c'est pour l'ensemble des cheminots.
04:24 Pour les contrôleurs, il y a quand même des réalités qu'il faut pouvoir tenir,
04:28 sur lesquelles il faut qu'on arrive à s'arrêter.
04:31 C'est la réalité du travail.
04:33 Un contrôleur, si on prend une carrière de 30 à 35 ans,
04:37 il passe 5 ans hors de sa maison du fait des déplacements, etc.
04:41 Il encadre 500 à 600 voyageurs par trimestre.
04:45 C'est quand même un niveau de responsabilité qui doit aussi se mesurer.
04:49 Mais ils ont été augmentés. J'entends ce que vous dites.
04:51 Mais justement, il y a eu une augmentation très conséquente,
04:54 bien au-delà de l'inflation l'année dernière de plusieurs centaines d'euros.
04:58 C'est pour ça qu'on est tous un peu grogui de découvrir
05:01 qu'il va y avoir une grève pour les départs en vacances.
05:04 Parce qu'on pensait quand même que, certes, tout n'avait pas été octroyé,
05:08 mais qu'il y avait eu, de la part de la SNCF et de la direction,
05:11 un geste très fort vis-à-vis des contrôleurs.
05:14 C'est pour ça qu'on ne comprend pas.
05:16 Après, c'est toujours pareil. Dans ces situations conflictuelles,
05:20 ou du moins en place de lettres, on remet l'ensemble des propositions
05:24 dans les mains des salariés qui décident aussi par eux-mêmes.
05:27 Moi, je ne vais pas appuyer sur un bouton pour décider de quoi que ce soit dans mon coin.
05:31 Il y a des débats, il y a des discussions.
05:33 - Quel pourcentage de grévistes, à peu près, ce 17-18 février ?
05:39 - Pour l'heure, on a des intentions de faire grève
05:43 à hauteur de 80-90% sur les TGV.
05:46 On voit bien que le mécontentement est réel.
05:49 Et là, pour le coup, aucun cheminot, aucun contrôleur
05:52 ne fait grève pour le plaisir. C'est une réalité.
05:54 - Merci infiniment d'avoir été avec nous, Thierry Inier.
05:57 Je rappelle que vous êtes le secrétaire général de la CGT Cheminot.
06:01 Merci d'avoir été notre invité.
06:02 - Dans un instant, la santé mentale des jeunes
06:05 qui semble se dégrader fortement à tout de suite.
06:08 - Votre avis compte.
06:09 - Venez l'exprimer sur RTL au 3210.
06:12 *Bruit de pet*
06:12 Merci à tous !