• il y a 10 mois
Avec Samuel Kissous, producteur et le supplément média, Edwige Antier, pédiatre

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##SUD_RADIO_MEDIA-2024-02-14##

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News
Transcription
00:00 Le 10h midi Sud Radio Média, Valérie Expert, Gilles Gansman.
00:05 Et nous sommes ensemble pour le 10h midi.
00:08 Bonjour à toutes et à tous.
00:09 Bonjour Gilles Gansman.
00:10 Bonjour Valérie.
00:11 Et on va parler de Ramsès aujourd'hui.
00:14 Ramsès le Grand, comme vous ne l'avez jamais vu,
00:16 comme vous ne l'avez jamais entendu.
00:18 Et oui, on arrive à faire parler Ramsès aujourd'hui
00:22 pour un documentaire assez exceptionnel,
00:24 avec des moyens assez incroyables.
00:26 J'emploie beaucoup d'adjectifs,
00:28 mais c'est vrai que c'est un documentaire hors normes.
00:31 Samuel Kissous, bonjour.
00:32 Vous êtes producteur de ce programme.
00:34 Et Sigrid Clément, bonjour.
00:36 Vous êtes la réalisatrice.
00:38 C'est un document assez incroyable
00:39 parce qu'il mêle à la fois l'enquête, le reportage
00:44 et la fiction avec un Ramsès.
00:47 Est-ce qu'il sort de votre imagination
00:49 telle qu'il a été représenté ?
00:50 Où est-ce que vous êtes parti ?
00:51 Peut-être que vous pouvez me répondre sur des faits réels,
00:54 parce qu'il paraît très grand
00:55 alors qu'on dit que les Égyptiens étaient plutôt petits.
00:57 Alors, physiquement, effectivement,
00:59 il se représentait toujours très grand et très athlétique
01:02 et on est un peu parti là-dessus aussi.
01:04 Mais après, on est parti surtout sur les écrits,
01:07 pour ce qu'il dit, la manière dont il s'exprime.
01:09 Au maximum, on est parti sur les écrits qu'on a de Ramsès
01:13 pour en faire vraiment quelque chose,
01:15 comme vous dites, à la fois documentaire
01:17 et qui soit attrayant pour le public
01:19 en lui donnant de la chair, en ayant un acteur,
01:22 Adèle Bencherrif, qui incarne
01:24 et qui s'est emparé de Ramsès 2
01:26 pour essayer de nous faire partager ce personnage.
01:29 On va en parler dans un instant,
01:30 mais comme tous les jours, le zapping de Gilles.
01:32 Valérie, tous les médias dégoulinent de sucre,
01:39 de chœurs, de roses.
01:41 Pas de doute, Valérie, nous sommes le...
01:44 14 février.
01:44 Eh oui, jour de l'amour.
01:46 C'est un match du Paris Saint-Germain ce soir.
01:47 Vous avez vraiment aucun chœur.
01:50 Vous êtes d'un romantisme.
01:52 Vous allez regarder le foot, vous.
01:53 Bah oui.
01:54 Moi, oh là là, je ne le crois pas.
01:56 Il joue contre qui ?
01:57 Je ne sais pas.
01:59 Vous voyez comment je vous ai piégé.
02:00 Ce dimanche, les journalistes de l'émission
02:03 de Laurent Delahousse,
02:04 j'avais mis le son de côté, bien évidemment,
02:06 se demandaient, à l'occasion de la Saint-Valentin,
02:09 où est passé le slow
02:11 qui permettait un bon rapprochement ?
02:13 On le croyait tomber dans les oubliettes de la danse.
02:17 C'était une erreur.
02:19 Le slow n'est pas mort.
02:21 Il bouge encore.
02:23 Toujours aussi lentement.
02:26 Toujours aussi chaudement.
02:28 Pour vous, le slow, ça représente quoi ?
02:31 Le romantisme.
02:33 Vraiment ?
02:33 L'amour.
02:34 C'est le souvenir aussi de notre jeunesse.
02:36 C'est toutes ces chansons qu'on adore
02:38 et qui nous manquent effectivement de temps en temps.
02:40 Le slow, c'est une danse très intime quand même.
02:42 Ça nous permet d'échanger tous les deux en tant que couple.
02:45 Et puis voilà, c'est sympa.
02:46 Ça existe encore ?
02:49 Ouais, un peu.
02:50 Ça n'existe plus, le slow.
02:51 Est-ce que les Égyptiens dansaient ?
02:52 Est-ce que vous savez ça ?
02:54 Énormément.
02:55 Ils étaient très festifs.
02:56 Ils avaient beaucoup de festivals où on les voit.
02:58 Ils sont représentés sur les murs en train de danser.
03:01 Ils buvaient de la bière aussi.
03:02 C'est vrai ? Il y avait de la bière égyptienne ?
03:04 La bière, c'était la boisson favori des Égyptiens.
03:05 Ah, mais ils ne fêtaient pas la Saint-Valentin.
03:07 Je ne sais pas de quand date la Saint-Valentin.
03:09 C'est américain.
03:10 C'est américain, oui.
03:11 Valentine N'Diaye.
03:13 L'amour de ses racines.
03:15 Patrice Fioré, évidemment, c'est en lien avec le documentaire
03:19 dont on va parler après le zapping.
03:22 Patrick Fioré, d'origine arménienne, est revenu sur l'histoire de son peuple,
03:26 parfois oublié et souvent meurtri.
03:28 C'est un peuple oublié, quoi.
03:30 En fait, à chaque fois qu'on essaie de se manifester,
03:32 à chaque fois qu'on essaie de se dresser,
03:34 on a l'impression qu'on est les vilains petits canards, quoi.
03:39 On vient nous repousser.
03:41 Mais écoutez, pour chaque Arménien qui est tombé,
03:44 il y en a un autre qui se relèvera.
03:46 Voilà, moi, j'ai la foi, je crois en leur puissance, en leur intégrité.
03:52 C'est le berceau du christianisme.
03:54 C'est quand même pas rien.
03:55 Et oui, j'ai ma famille qui vit du côté des Chmiadzine.
03:58 J'ai pas trop de nouvelles au vu des événements,
04:00 des derniers événements qui ont eu lieu,
04:02 mais je compte en prendre et puis de toute façon, je vais y retourner.
04:05 Ce dont on va parler, la puissance des peuples et la puissance d'un peuple,
04:08 c'est un peu l'axe de votre documentaire sur Ramsès et l'Égypte.
04:12 Je voulais savoir si la religion était importante à ce moment-là
04:15 ou c'était plutôt des guerres de territoire ?
04:18 Alors, les deux.
04:20 En fait, la religion justifie aussi parfois des guerres de territoire.
04:25 C'est sûr que le travail principal d'un pharaon,
04:27 c'est de faire la guerre et de rendre hommage aux dieux
04:31 et de s'occuper des dieux.
04:33 Donc les deux sont liés.
04:35 Elle est l'amour vache.
04:38 Vous avez vu, je fais un zapping thématique.
04:40 C'est Rachida Dati.
04:42 Elle est un peu comme Annie Girardot, vous savez, elle cause plus,
04:44 elle flingue maintenant.
04:45 Hier, à l'Assemblée, un député se demandait
04:49 si Macron n'avait pas fait du recyclage avec les milices.
04:52 Je ne sais pas si vous avez vu la séquence.
04:53 Non, il n'a pas fait.
04:55 Il a été remis à sa place à l'Assemblée.
04:58 Monsieur le député Brigand, en tout cas, une chose est sûre.
05:01 Si vous voulez être soutenu et subventionné pour devenir humoriste,
05:05 je suis prête.
05:07 Il y a de quoi faire.
05:10 Même si je ne vous trouve pas très drôle,
05:12 je trouve que dans l'humour, il peut y avoir aussi de l'élégance,
05:15 ce que vous n'avez pas.
05:17 Vous parlez de la réforme de la carte judiciaire.
05:19 J'ai juste mis en oeuvre ce que tout le monde,
05:22 ce que tous les députés qui sont autour de vous ont souhaité
05:26 sur la réforme de la carte judiciaire.
05:28 Moi, je suis une responsable politique qui met en oeuvre
05:31 ce sur quoi je m'engage.
05:33 Ça promet, l'Assemblée avec Rachida, vous l'avez vu aussi.
05:37 Il y a eu une autre séquence.
05:39 Il y a eu des rappeurs, donc ça fait une polémique.
05:41 Ah oui, je pense que ça va être l'année, Rachida,
05:44 de notre ministre de la Culture.
05:46 Adrien, enfin Adrienne et non pas Adrienne,
05:50 celui qui, évidemment, était entre autres
05:54 la voix de Silverstone Stallone, a disparu hier à l'Indorval.
05:58 Évidemment, on l'a connu pour ça.
06:01 Voici un petit extrait de lui en train de doubler Silverstone Stallone.
06:04 Vous pouvez peut-être nous aider ?
06:06 Ça m'étonnerait. Je serai vous, je m'en irai.
06:09 Voilà, j'ai peut-être exagéré un peu.
06:10 Regarde-moi, tu vas m'emmener dans cette boîte
06:14 et tu vas me montrer avec qui elle était.
06:16 Je vais te faire très mal.
06:19 C'est mieux.
06:20 Beaucoup plus calme.
06:21 Plus dans le sentiment, c'est bien.
06:23 Je le trouve passionnant.
06:25 Pourquoi ?
06:25 Le fait qu'il fasse tout dans un film de A à Z.
06:30 Il sait tout faire.
06:31 Hier, c'était la journée mondiale de la radio.
06:33 C'était aussi la voix de Skyrock et des jingles de Skyrock.
06:37 Grande voix.
06:38 On connaît moins ses voix, mais qu'il en fait des choses.
06:40 Ah oui, incroyable.
06:41 Il s'appelait évidemment Alain Berger.
06:43 Le père d'Aurore Berger.
06:45 Absolument.
06:46 Dans le documentaire, ce qui nous a surpris avec Valérie,
06:49 quand on l'a visionné, c'est aussi la voix que vous donnez à Ramsès.
06:52 Une voix puissante.
06:53 Puissante, profonde.
06:55 Alors, est-ce que c'est la voix du comédien ?
06:57 Oui, c'est la voix du comédien.
06:59 Exactement.
07:00 Et pourquoi cette voix ?
07:02 C'est Adèle Benchéry.
07:04 Oui, déjà, c'était un pari très intéressant de faire revivre Ramsès 2.
07:11 C'est vrai que pour la première fois dans une série documentaire,
07:13 on a l'impression de faire face au pharaon.
07:15 Il prend vie devant vos yeux.
07:16 On a l'impression qu'il vous parle à la première personne.
07:19 Et il vous raconte son histoire à la première personne.
07:22 Et c'est cohérent avec la personnalité de Ramsès 2,
07:24 puisqu'on dit que c'est lui qui a créé la com politique.
07:28 Il a créé la propagande.
07:29 Et ensuite, Adèle Benchéry, pour lui, c'était un pari très intéressant aussi.
07:34 Parce qu'il nous a expliqué que c'est la première fois qu'on propose d'être pharaon.
07:38 Donc c'était une vraie aventure pour lui.
07:40 C'est sûr que ça ne doit pas arriver souvent dans une vie d'être un code
07:43 où vous proposez de vous faire un pharaon.
07:45 On l'a vu dans "Valider", on l'a vu dans "La Guerre des Mondes".
07:47 Donc là, c'était un changement de registre.
07:49 Quand on le regarde, j'ai l'impression que c'est le premier Trump de l'histoire.
07:53 Il enlève tous les codes auxquels on était habitués avant.
07:59 Mais comme je vous l'ai dit un peu en coulisses,
08:02 il est quand même costaud, votre doc.
08:03 Il faut s'accrocher.
08:05 Mais on s'en parlera.
08:06 Les médias sont sous le choc, Valérie.
08:08 Un monument que dis-je.
08:10 Un commandeur a décidé de partir à la surprise générale.
08:14 Nicolas de Tavernault quitte la présidence d'AMSIS.
08:17 Alors ça, c'est une vraie info média.
08:19 Imaginez qu'il était là en 1987.
08:23 Il n'était alors que directeur général.
08:25 Jean Drucker était président et devant lui, il a lancé la première musique
08:30 et la première ouverture de ce qu'on appelait encore "Métropole Télévision".
08:34 Bonjour, merci d'être avec nous ce matin.
08:37 Comme vous voyez, nous ne vous cachons rien des derniers préparatifs.
08:40 Nous allons faire tout pour que vous ayez envie de nous rejoindre.
08:44 C'est-à-dire vous proposer le programme le plus complet possible sur AMSIS.
08:48 Et maintenant, si vous en êtes d'accord, que la fête commence.
08:51 Vous vous en souvenez du lancement d'AMSIS ?
09:05 Je pense que j'ai dû regarder, oui.
09:06 C'était incroyable.
09:07 Ce qui est fou dans cette histoire, c'est que Nicolas de Tavernault a tenu
09:10 évidemment jusqu'au bout le secret puisque c'était un groupe coté en bourse.
09:14 Bien sûr.
09:14 Il ne fallait pas qu'il y ait de délit d'initié ou de quoi que ce soit.
09:17 Mais oui, je ne me souviens absolument pas.
09:19 De cette ouverture et de cette petite musique ?
09:21 Non, absolument pas.
09:22 Ah ben voilà, c'était mon petit extra musical.
09:24 Merci. On se retrouve dans un instant avec le pharaon,
09:28 le grand Ramsès, dans un instant avec vous sur Sud Radio.
09:35 Le 10h30, Sud Radio Média.
09:38 Valérie Expert, Gilles Gansman.
09:41 Sud Radio, votre attention est notre plus belle récompense.
09:44 Merci pour la qualité des émissions que vous proposez,
09:47 la qualité de vos intervenants et des témoignages.
09:50 Sud Radio, parlons vrai.
09:53 Sud Radio Média, les invités du jour.
09:56 Les invités du jour, Samuel Kissous.
09:59 On dit Kissous ?
10:00 Kissous, vous êtes producteur et Sigrid Clément, vous êtes réalisatrice.
10:04 Ramsès est à découvrir, Ramsès Le Grand, sur Planète Plus.
10:09 Deux épisodes chaque lundi soir, il y en a six en tout.
10:12 Les deux premiers ont été diffusés hier soir.
10:14 Et c'est évidemment possible de les voir sur My Canal.
10:17 Ramsès Le Grand, avec Adèle Bencherrif,
10:21 qu'on a vu, vous l'avez rappelé, dans Validé.
10:22 Et puis La Guerre des Mondes, c'est lui qui incarne Ramsès II.
10:27 Et c'est un documentaire ou un document,
10:29 parce que c'est assez baroque, le mot peut paraître péjoratif,
10:33 mais à la fois, il y a de l'incarner avec ce comédien,
10:37 et puis aussi des spécialistes du reportage,
10:41 où vous êtes allés sur place pour expliquer comment les choses se sont passées.
10:45 Racontez-nous un petit peu le tournage pour vous,
10:48 comment ça s'est passé, Sigrid ?
10:50 Vous avez commencé par quoi ?
10:52 Comment on construit un doc comme celui-là ?
10:54 On a commencé par le tournage de la partie documentaire,
10:57 pour aller voir réellement les traces, ce qui était filmable.
11:02 Et ensuite, uniquement, on a retravaillé nos scripts,
11:05 on avait des scripts déjà dès le départ,
11:07 mais on les a retravaillés en fonction de tout ce qui était très bien visuellement,
11:10 et toutes les bonnes surprises qu'on a eues sur place.
11:13 Et on a ensuite travaillé la partie fictionnée.
11:16 Moi j'allais vous poser une question idiote,
11:19 je me suis demandé, alors j'ai vu que les deux premiers,
11:22 est-ce qu'il y a des descendants de Ramsès encore en vie ?
11:25 Certainement, il paraît qu'on descend tous un peu de Gengis Khan,
11:29 donc j'imagine que dans cette région, il a eu tellement d'enfants.
11:33 Il a eu des enfants, ça m'a frappée.
11:38 Penser qu'il est essémé jusqu'à nous, c'est certainement possible,
11:41 parce que quand vous avez minimum 60 garçons, 60 filles,
11:49 certainement jusqu'à 300 enfants.
11:51 Il y a forcément des Égyptiens qui ont dans leur généalogie Ramsès.
11:57 Très certainement.
11:58 Alors qui était Ramsès ?
12:00 Parce que c'est un petit peu la question qu'on se pose dans ce documentaire.
12:03 C'est qui était-il réellement ?
12:05 Parce qu'il y a beaucoup d'histoires, beaucoup de légendes,
12:08 c'est en général assez superficiel la connaissance qu'on a de lui,
12:12 et en fait vous rentrez vraiment au cœur de ce personnage.
12:16 Alors on essaie, effectivement, on n'a pas beaucoup d'écrits personnels.
12:21 On ne sait pas vraiment qui était,
12:23 on peut deviner en fonction de la manière dont il s'exprime
12:26 dans les traces qu'ils nous ont laissées.
12:27 Après ce qu'on sait sur Ramsès quand même,
12:29 c'est déjà qu'à la base, il n'était pas de sang royal,
12:33 qu'il est ici d'une famille de militaires,
12:36 et qu'en fait son grand-père réussit à monter sur le trône
12:41 à la faveur d'une vacance d'héritier masculin dans la dynastie précédente.
12:46 Donc il n'était pas forcément programmé à l'origine,
12:49 il est né, il était simple fils de militaire,
12:51 et d'un coup quand il a, on pense, à peu près 8 ans,
12:54 il se retrouve petit-fils du pharaon en place,
12:57 et donc sur la ligne de succession.
13:00 Donc il y a eu un gros changement déjà dans sa vie,
13:04 et dans sa mentalité certainement il y a beaucoup qui vient de là,
13:07 parce que cette famille qui n'a pas de sang royal à l'origine
13:11 doit justifier sa place.
13:13 Il y a certainement d'autres familles puissantes,
13:15 d'autres clans en Égypte,
13:16 il y avait 21 régions au nord, 21 régions au sud,
13:19 où à chaque fois il y avait des familles dominantes,
13:21 et bien certainement qu'il faut que cette famille-là,
13:25 elle s'inscrive sur la durée pour le faire,
13:27 qu'elle justifie qu'elle a été choisie, qu'elle a été élue.
13:31 Et beaucoup des actions de Ramsès,
13:34 qui veut prouver qu'il est le plus grand, le plus fort,
13:36 le plus génial, le plus prolifique des papas,
13:38 enfin des pères des pharaons d'Égypte,
13:41 vient de cette espèce de faille de départ.
13:43 - Oui, ça a duré très longtemps son règne,
13:45 c'est lui qui a régné le plus longtemps.
13:47 - Alors 67 ans de règne, a priori effectivement,
13:49 c'est le plus long, je me souviens que dans la première saison,
13:52 on parlait d'un autre pharaon qui avait régné à peu près 60 ans,
13:54 qui était Pépi, mais effectivement, il bat tous les records.
13:58 - Où est-ce que ça a été tourné ?
14:00 - Alors la partie documentaire, bien évidemment, a été tournée en Égypte,
14:04 et la partie fiction a été tournée dans des studios de cinéma à Ouarzazate,
14:07 dans le sud du Maroc, qui sont des studios vraiment formidables,
14:10 parce que... - L'astérix qui a été tournée là-bas...
14:13 - Il reste des décors ? - Oui, c'est aussi pour ça qu'on est allés,
14:17 c'est qu'on avait la chance de pouvoir profiter de décors préexistants,
14:19 qui restent encore depuis Astérix,
14:21 et aux exhibitions Cléopâtre, Dalarin Chabard.
14:24 Et alors ce qui est assez drôle, c'est pendant que nous on tournait...
14:26 - C'est les décors de Chabard, du coup, dans les autores...
14:28 - Alors pas que, il y a aussi les décors de King Tooth,
14:31 la grosse production américaine qui a été là-dedans...
14:33 - Il y a aussi des films très épiques... - Ah, ce qui détruise rien, c'est fou...
14:35 - En fait, pendant que nous on tournait Ramsès-le-Grand,
14:39 il y avait Ridley Scott qui tournait Gladiator 2,
14:41 juste à côté, avec des espaces sur des kilomètres,
14:44 il avait une tente de production qui faisait des kilomètres de long,
14:48 donc nous on n'avait pas du tout les mêmes moyens, mais...
14:51 Mais voilà... - Mais c'est des moyens quand même,
14:54 justement sur le documentaire en tant que tel,
14:56 on voit qu'il y a un renouvellement aujourd'hui du genre,
14:59 on l'a vu avec Canal+, avec l'affaire Chevaline,
15:02 où il y a eu une écriture différente,
15:04 et là aussi c'est une écriture différente...
15:06 - C'est vrai qu'on nous demande aujourd'hui de renouveler complètement
15:08 les écritures dans le même documentaire...
15:10 - Qu'elles soient un peu proches de la fiction,
15:12 que ça soit fictionné, qu'on consomme le doc comme une fiction...
15:16 - Voilà, c'est une demande aussi des antennes de Canal+, en effet,
15:19 de pouvoir s'attacher à des personnages dont on raconte l'histoire,
15:22 d'être tiré par une narration,
15:25 et l'avantage d'avoir six épisodes,
15:27 en effet, ça se regarde comme un feuilleton,
15:29 on a envie de voir la suite, et donc ça correspond très bien
15:32 à la manière dont les gens regardent aujourd'hui les programmes sur les plateformes.
15:35 - Sur ce, il y a une vérité historique, il faut bien le dire aussi,
15:39 c'est pas parce qu'il y a de la fiction que c'est inventé,
15:44 vous appuyez cette fiction justement,
15:46 et là pour illustrer les propos de ceux que vous avez interrogés.
15:50 - Oui, la fiction vient en appui du documentaire,
15:53 elle vient prouver, en fait, que ce qu'on montre dans la...
15:55 enfin, on vient montrer dans le documentaire que ce qu'on raconte dans la fiction
15:59 n'est pas une fantaisie imaginée par nous, en fait.
16:02 - Et même nos reproductions 3D, on y accorde un grand soin,
16:07 et Sigrid disait tout à l'heure, on a déjà produit deux séries,
16:11 en fait, sur le thème de l'Egypte ancienne,
16:13 la première était sur les bâtisseurs de pyramides,
16:15 la deuxième série était sur la 18e dynastie,
16:17 tout est disponible sur ma canal, si on veut rattraper.
16:23 Mais c'est vrai que sur les CGI,
16:25 ce qu'on appelle en fait les CGI, c'est ces reconstitutions
16:27 en images de synthèse de villes qui n'existent plus,
16:31 donc là par exemple, la ville de Pierre Ramsès,
16:33 la capitale créée par Ramsès,
16:34 ce qui est incroyable, c'est qu'on s'est vraiment attaché,
16:37 quand on a fait ces effets spéciaux,
16:39 à reproduire des choses qui existaient réellement à l'époque.
16:42 Et donc, quand on regarde ces images,
16:44 on regarde quelque chose qui ressemble réellement
16:47 à l'image réelle de l'Egypte ancienne à l'époque.
16:52 - Est-ce que ça se vend à l'étranger, ces docs-là ?
16:54 Est-ce que vous arrivez à les distribuer à l'étranger ?
16:56 - Absolument, en fait, on ne peut pas produire ce genre de séries
16:59 si on n'a pas un financement international important,
17:01 donc on travaille beaucoup avec des partenaires américains,
17:04 anglais, allemands...
17:06 - Un épisode de 50 minutes, ça coûte combien ?
17:09 - Ça peut coûter plusieurs centaines de milliers d'euros,
17:11 et généralement, on ne peut pas le financer entièrement par la France,
17:15 donc c'est sûr que sans des partenaires internationaux majeurs,
17:19 c'est impossible de produire ce genre de projet.
17:20 - Ça veut dire qu'un documentaire normal,
17:22 on est entre 80 000 euros et 150 000 euros,
17:27 et là, on multiplie par deux, par trois ce genre de prod,
17:29 ça doit y avoir 300 000, 400 000 euros...
17:31 - Exactement.
17:32 - Donc, multiplié par six,
17:33 ça veut dire que c'est un projet à plus d'un million.
17:34 - Ah oui, c'est un projet à plus de deux millions, même.
17:37 - Et il y a combien de personnes qui travaillent sur...
17:40 - Alors, l'équipe de production...
17:41 - Elle a pris les deux millions pour elle, tout de suite.
17:44 - L'équipe de production, c'est une centaine de personnes,
17:47 et ensuite, l'équipe de...
17:48 - À 100 personnes ?
17:49 - Oui, absolument.
17:50 - Et l'équipe de tournage, après, elle s'en place ?
17:52 - Et ensuite, quand on rajoute les comédiens et les figurants,
17:54 ça monte à 400 personnes.
17:55 - Que pour Planète, en fait.
17:57 C'est incroyable que Canal+ ne le diffuse pas sur son antenne principale.
18:00 - Après, c'est vrai que c'est sur ma canal,
18:02 donc aujourd'hui, je pense que la plupart des personnes...
18:04 - La façon de regarder est différente,
18:05 mais Stéphane, un auditeur, nous dit
18:07 pourquoi une grande chaîne n'a pas acheté le programme,
18:09 c'est une commande de Planète, mais...
18:10 - Je pense que c'est la même chose que Stéphane, vu les prix...
18:12 - On pourrait imaginer que ce soit diffusé aussi sur le service public.
18:16 Moi, j'ai pensé que dans les écoles,
18:17 ce serait formidable aussi, quand on apprend l'Égypte.
18:19 - Alors, nous, on produit une série qui s'appelle
18:21 "La gare des trônes" qui passe sur France 5.
18:23 C'est vrai que c'est aussi une narration d'occu-fiction.
18:25 Et d'ailleurs, on l'a projetée aussi dans les écoles.
18:29 Et ma fille de 5 ans, je disais à Gilles tout à l'heure,
18:32 il nous disait "ouais, c'est un peu difficile quand même".
18:33 Je dis "ouais, mais ma fille de 5 ans, elle regarde Ramsès-le-Grand,
18:36 elle adore, elle comprend peut-être pas tout, tout, tout,
18:38 mais elle voit les images, les costumes, ça lui parle".
18:41 Donc oui, j'encourage les parents à regarder ça avec leurs enfants.
18:43 - Oui, oui, je comprends.
18:44 - Il y a énormément d'informations.
18:46 - Les textes sont très écrits, très...
18:49 Mais on s'en parlait, et vous me disiez que c'était aussi une demande de la chaîne,
18:53 par rapport à Planète.
18:54 - Alors, exactement. L'avantage de travailler pour une chaîne comme Planète,
18:56 qui est une chaîne très exigeante,
18:58 avec des spectateurs qui sont des connaisseurs souvent,
19:02 des spécialistes dans leur sujet.
19:04 Et donc l'Égypte est un des sujets qu'ils adorent programmer.
19:08 Et ils ont des gens qui connaissent beaucoup de choses sur l'Égypte.
19:11 Et quand ils regardent nos documentaires,
19:12 il faut qu'effectivement ils puissent trouver
19:15 quelque chose pour nourrir leur curiosité qu'ils ne connaissent pas déjà,
19:18 en ayant lu beaucoup, vu beaucoup de sujets auparavant.
19:21 - Oui, ils disent pas "je l'ai lu 20 fois ce truc-là".
19:22 - Exactement. Donc il faut trouver quelque chose qui va les accrocher, eux.
19:25 Donc la rigueur historique est absolument obligatoire.
19:28 C'est-à-dire qu'on ne veut pas s'exposer au fait qu'ils reçoivent des courriers chez Planète
19:32 qui leur disent "oui, quand vous dites que Ramsès, Stig ou Racine..."
19:36 On ne peut pas se retrouver coincé comme ça.
19:39 Donc il faut que ce soit rigoureusement historique,
19:41 mais en même temps, on se met à la place du spectateur
19:44 qui n'y connaît pas forcément grand-chose et qui a envie de découvrir.
19:47 Et lui aussi, il faut qu'on lui donne.
19:50 Et avec cette narration fictionnée à la première personne,
19:52 je pense qu'on arrive assez bien à réussir à tenir par la main
19:55 quelqu'un qui a envie de découvrir et qui derrière ça aura envie d'en voir d'autres,
20:00 et peut-être même de revoir. Et je pense que même moi, quand je revois,
20:03 je me dis "oh, j'ai fait dire ça à mon spécialiste".
20:06 En fait, oui, mais c'est quand même...
20:08 Oui, il y en a pour les hyper spécialistes et il y en a pour les...
20:12 - Et il y a une obsession du détail qui va très loin,
20:14 parce qu'il faut parler aussi des costumes.
20:16 - Absolument.
20:17 - C'est vrai qu'il nous est arrivé malheureusement par le passé
20:19 de devoir mettre à la trappe une scène
20:21 parce qu'on s'est rendu compte qu'on avait fait une faute de coiffe.
20:23 - Ah ouais ?
20:24 - Ça semble être un petit détail, mais pour les pharaons,
20:26 la coiffe, c'est extrêmement important, c'est un symbole majeur.
20:29 Et donc, c'est toujours...
20:31 Moi, en tant que producteur, c'est quelque chose qui m'emboît.
20:33 Je me dis "non, alors assurez-vous qu'on ne fasse pas d'erreur de coiffe,
20:36 parce que si on pouvait éviter de jeter une scène à la poubelle,
20:38 ce serait quand même mieux".
20:39 - Ah ouais, c'est incroyable.
20:40 - C'est un dictateur, Ramsès ?
20:42 - Évidemment.
20:43 Enfin, on ne peut pas parler...
20:44 - Autoritaire ?
20:45 - On ne peut pas utiliser un autre mot,
20:47 mais en même temps, c'est ce qu'attendaient les Égyptiens de l'Antiquité à l'époque.
20:51 En fait, c'est ce qui les rassurait.
20:53 - D'être créomins, c'est ça ?
20:55 - Totalement.
20:56 Et puis surtout, ils ont choisi un pharaon qui est un dieu sur terre.
21:00 Donc un dieu sur terre, il a raison tout le temps,
21:03 et effectivement, il a cette autorité naturelle.
21:06 Et on aurait eu un pharaon qui doute, qui se pose des questions,
21:08 je pense que les Égyptiens auraient été très inquiets,
21:11 et ça n'aurait pas cadré avec la fonction.
21:14 - Qu'est-ce qui reste de lui dans l'Égypte moderne ?
21:16 - Plein de choses.
21:17 Alors, je ne vous parle pas simplement des monuments qui restent...
21:21 - Je parle de la politique, moi.
21:22 Je suis sur la pensée, en fait.
21:25 - Il y aurait quelque chose...
21:26 Déjà, Ramsès, il est sur les billets de banque égyptiens.
21:28 Donc, je pense qu'effectivement, ça a marqué pas mal.
21:31 - J'ai jamais vu un billet, là.
21:32 - Oui, il a garde une certaine fierté, je pense qu'ils sont tous très très fiers
21:36 de leur histoire, de la période pharaonique.
21:39 Mais Ramsès, c'est certainement celui qui ressort le plus.
21:42 - Comment les Égyptiens ont accueilli votre projet ?
21:46 Parce que j'imagine que c'est compliqué, c'est pas simple,
21:48 on va pas dire peut-être pas compliqué, mais pas simple de tourner là-bas.
21:51 - C'est un des pays les plus complexes pour obtenir des autorisations de tournage.
21:54 Ils ont fait ça pendant plusieurs mois à l'avance.
21:56 Cigritte, je pense qu'ils étaient très entourés sur le tournage.
21:59 - Mais quand vous leur présentez le projet, ils sont enthousiastes, ils sont fiers ?
22:04 - Oui, fiers et enthousiastes, évidemment, parce que c'est leur histoire.
22:08 Et en plus, je crois qu'ils sont dans une sorte d'étape
22:10 de se réapproprier à fond cette histoire.
22:12 Donc oui, ils sont contents.
22:15 Quand on part en tournage et que ça tombe pendant les vacances scolaires égyptiennes,
22:19 on voit qu'il y a de plus en plus d'écoles, de lycéens qui viennent voir eux-mêmes,
22:23 qui viennent rencontrer un peu leur histoire.
22:25 Ils sont dans une phase où eux-mêmes se réapproprient tout ça.
22:29 - Il y en a toujours. Stéphane, il nous dit qu'il a établi la loi des castes
22:32 et il a aussi mis en place la possibilité aux esclaves de s'élever.
22:35 C'est lui qui a fait ça ?
22:37 - Non, ce n'était pas le premier, mais effectivement, les pharaons globalement
22:40 avaient cette habitude d'aller capturer dans les pays dans lesquels ils partaient faire des conquêtes,
22:46 ils capturaient des femmes, des enfants, des soldats.
22:50 Mais très vite, une génération plus tard, peut-être, ils les assimilaient.
22:55 Ceux qui souhaitaient rester devenaient totalement égyptiens à part entière.
22:59 - Et puis sa femme, Nefertari, qui est très importante,
23:03 et qui est... on peut dire qu'il était presque féministe avant l'heure.
23:07 Il y a cette représentation. C'est un peu faux, peut-être que tu es un peu loin.
23:11 Mais Nefertari, elle a compté aussi dans l'histoire de l'Égypte.
23:14 - Elle a compté énormément. D'ailleurs, il y a peu de reines dont on se souvient du nom.
23:19 En gros, deux, c'est elle et Nefertiti, pour des raisons différentes.
23:23 Nefertari, effectivement, Ramsès l'a beaucoup mise en avant.
23:27 Et il l'a exposée près de lui dans ses temples, à des tailles qui sont quasiment la sienne.
23:34 Ça, c'est assez rare. Il lui a dédié totalement à Abou Simbel un temple où elle est reine, là-dedans.
23:41 - C'est pas mal, pour l'époque. - Pour l'époque, c'est très très significatif.
23:45 - Il n'était pas trop fidèle pour un féministe. - Combien son enfant ?
23:49 - 120, 130 ans. - Entre 100 et 300 selon les égyptologues.
23:53 En tout cas, il y en a 100 dont on a retrouvé les noms. Donc, on sait que ceux-là ont existé.
23:58 - Et l'autre héritage de Ramsès, c'est un peu la fake news aussi.
24:01 Parce que justement, pourquoi est-ce qu'on a choisi de le faire parler à la première personne ?
24:04 C'est parce que c'est le pharaon qui aimait bien raconter sa propre histoire, un peu à sa manière.
24:08 Donc, nous, on s'est amusé à faire parler Ramsès pour nous dire "j'ai fait ci, j'ai fait ça".
24:12 - Et puis derrière, vous avez le spécialiste qui explique la réalité des choses.
24:16 - Il dit "j'ai gagné cette bataille" et puis l'expert va dire "bon, il n'a pas tout à fait gagné, il n'a pas complètement perdu non plus, mais voilà".
24:22 - C'est passionnant, c'est à voir sur Planète Plus.
24:25 Ça a commencé déjà les deux premiers épisodes.
24:28 C'est chaque lundi soir et puis sur MyCanal, évidemment.
24:31 - Ramsès Le Grand. - Il faut poser le portable, parce que si vous n'êtes pas attentifs, c'est mort.
24:34 - Ramsès Le Grand. Donc, merci Sigrid Clément.
24:37 - On a commencé à parler. C'est vrai qu'on vous a prévu un petit peu au dernier moment,
24:42 que vous travaillez énormément et qu'on manque de pédiatres en France.
24:45 - C'est ça. Vraiment, le pédiatre est un médecin très précieux pour les enfants.
24:51 Les enfants ont beaucoup, beaucoup de problèmes. Les parents sont très anxieux.
24:55 - Très démunis. - Et puis, il y a les naissances, c'est toujours un métier d'urgence.
24:59 - Absolument. - Donc, voilà, on doit être très solidaires les uns des autres pour tenir le coup.
25:03 - J'aide mon enfant à se concentrer. Ça vient de paraître chez Robert Laffont ou de reparaître.
25:08 - Le 15 février. - C'est le 15 février. C'est demain.
25:11 Aujourd'hui, c'est le 14 février. Édition Revue et Augmenté.
25:14 J'aide mon enfant à se concentrer. Vous allez me dire, qu'est-ce que ça vient faire dans une émission média ?
25:18 Eh bien, si, c'est justement le cœur du problème et les difficultés de concentration.
25:24 C'est ce que vous dites en préambule lors de la première édition de ce livre, il y a 23 ans.
25:29 Je prédisais que les difficultés de concentration seraient le mal du siècle et vous aviez raison.
25:34 C'est ce que vous constatez aujourd'hui ?
25:36 - Absolument, parce que maintenant, ce sont les professeurs, les parents qui envoient les enfants aux pédiatres
25:43 et souvent même jusqu'aux pédopsychiatres, parce qu'on a du mal à concentrer un enfant sur ses devoirs,
25:52 sur sa tâche, sur apprendre, alors que les enfants aiment tellement apprendre.
25:57 - Mais ça n'a pas toujours été le cas. Qu'est-ce qui a changé ? C'est ça qui m'a intéressée dans ce livre.
26:01 C'est ce qui a changé, parce que vous avez ce recul, ça fait un certain nombre d'années que vous êtes pédiatre,
26:07 donc vous voyez l'évolution des enfants et en particulier les écrans. Est-ce que ça a pu changer ?
26:12 - Deux choses essentiellement. Le rythme de vie des familles qui est très éclaté, très surmené
26:19 et puis l'apparition des écrans et du digital.
26:22 Ce sont les deux grands facteurs qui impactent la concentration des enfants.
26:28 - Et donc on vient vous consulter pour ça. "Mon enfant n'arrive pas à se concentrer ou agiter"
26:33 alors maintenant il y a tout un tas de trucs, il est TDA, hyper HPI, chacun fait son petit diagnostic,
26:41 j'imagine que ça arrive de plus en plus souvent.
26:43 - Oui, c'est ça. Et quel bilan faire de quel praticien complémentaire c'est D.
26:49 Et en même temps les parents ont peur aussi.
26:52 Et puis ces étiquettes sur les enfants, je dis toujours "les enfants ont le droit au secret médical" comme les adultes.
26:59 - Vous savez j'étais dans le train en revenant de Suisse et il y avait un enfant qui se comportait très mal et qui arrachait,
27:06 puis il y a le contrôleur qui est venu parce qu'il allait même manger dans les gâteaux des autres personnes
27:13 et là la mère a fait au contrôleur "mais monsieur mon fils est HPI, qu'est-ce que vous voulez que je fasse ?"
27:19 comme si c'était maintenant la panacée.
27:22 - Une fatalité.
27:23 - Mais c'est aussi des enfants mal élevés, pardon de le dire aussi trivialement.
27:26 - Ah oui, ça parait un peu facile quand même Valérie.
27:30 Parce qu'il faut bien voir que les parents ont un rythme de vie mais vraiment très difficile.
27:36 J'ai calculé que si un enfant comme beaucoup va à l'école, et nous on dit à l'école,
27:42 mais en fait il va à l'école à peu près 50 heures par semaine.
27:47 C'est-à-dire qu'il reste à l'école 10 heures par jour.
27:51 Aucun adulte ne ferait la journée d'un enfant aujourd'hui.
27:56 Quand on enchaîne la classe, les récréations très peu surveillées où on n'a rien à faire qu'à s'embêter,
28:03 la cantine extrêmement bruyante, la pré-cantine qui est une méridienne prolongée
28:08 où ils n'ont rien pour se distraire que de s'agiter.
28:12 Un bruit d'enfer à la cantine et puis on reprend la classe, on se repose un peu,
28:16 on a une maîtresse enfin, mais après encore les récréations.
28:20 Et après le péri-scolaire et le mercredi péri-scolaire et les vacances.
28:23 - Oui mais c'est pas simplement ça.
28:25 C'est-à-dire aussi ce qui a changé c'est pourquoi je ferais des maths puisque j'ai la calculatrice,
28:30 pourquoi j'apprendrais l'anglais parce que je parle à mon téléphone en français et il me traduit en anglais.
28:36 Pourquoi je ferais ces efforts-là ?
28:38 J'ai l'impression aussi que l'école n'apporte plus une plus-value à l'enfant.
28:43 Est-ce que vous êtes d'accord avec ça ?
28:45 Puisque la technologie et les écrans apportent cette plus-value.
28:48 Demain pourquoi j'irais voir un prof d'histoire qui me raconte la Mésopotamie ?
28:52 - Ou Ramsès. - Ou Ramsès.
28:54 Je tape Wikipédia Mésopotamie ou je prends un chat de GPT, raconte-moi la Mésopotamie et voilà.
29:00 Et donc on oublie dans notre société l'effort, non ?
29:04 Vous avez tellement raison mais qui met les écrans dans les mains des enfants ?
29:08 Vous savez moi j'ai des enfants de deux ans qui pendant la consultation tirent le bras de leur mère pour avoir le portable.
29:16 Donc qui met les écrans ?
29:18 Les parents ils trouvent au fond, au début, que c'est sympa parce que c'est des petits génies, croient-ils.
29:23 Et puis ensuite ils se débarrassent.
29:25 Moi je dis souvent c'est d'abord la tétine, voilà tais-toi, après c'est la tablette.
29:31 Et de faire un puzzle ça les développe pas sur leur portable ?
29:34 Non parce que c'est pas du tout la même chose en digital sur un écran pour le cerveau.
29:38 Le cerveau de l'enfant, c'est ce que j'explique.
29:40 C'est ce que vous expliquez dans le livre, c'est très très pratique et très concret, il y a beaucoup d'exercices à faire il faut le dire.
29:46 Beaucoup d'exercices, beaucoup d'explications, vous parlez aussi du fœtus qui a une capacité.
29:51 Parce que se concentrer, le gouvernement a fait un très beau rapport qui s'appelle "Les 1000 premiers jours" et les parents ont bien aimé le titre.
29:59 Mais ils n'ont pas réfléchi à ce que c'est "Les 1000 premiers jours".
30:02 C'est du milieu de la grossesse aux deux ans de l'enfant.
30:04 Et c'est là que les neurones s'organisent, se connectent.
30:08 Plus que sur Google, des connexions, c'est pour ça que le périmètre crânien augmente.
30:13 Et donc l'enfant a besoin de découvrir, quand est-ce qu'il va faire ses nuits ?
30:18 Quand est-ce qu'il va jouer tout seul ?
30:20 Et on lui met très vite ses écrans dans les pattes.
30:22 Eh bien là, vous détruisez beaucoup de connexions neuronales.
30:27 Et les enfants ont des mouvements anormaux, et les enfants font des crises de nerfs.
30:32 J'en ai deux hier, dans la semaine dernière, qui ont tapé leur père.
30:36 Parce que le père voulait arrêter la tablette pour une magnifique promenade de vacances.
30:40 Mais là, ils ne savent plus.
30:42 Donc on abîme leur cerveau avec tous ces écrans.
30:45 Ce que je dis, c'est que, attention aussi, le mot "les écrans", ça ne passe pas.
30:51 Parce qu'il y a différentes sortes d'écrans.
30:53 Donc j'essaie d'expliquer.
30:54 Il y a tout un chapitre, "Les écrans", le bouc émissaire de la déconcentration.
30:58 Donc vous ne dites pas "il faut tout jeter à la poubelle, supprimer tous les écrans".
31:03 Parce qu'en plus, ce n'est pas possible.
31:05 Mais vous donnez des modes d'emploi, et vous expliquez aussi à quel point,
31:08 effectivement, ça capte une attention qui n'est pas celle qu'ont devrait avoir les enfants.
31:15 Les neurones sont en migration et en connexion.
31:18 C'est tout un travail qui se fait de travers.
31:21 Et puis les enfants deviennent addicts.
31:23 Il y a les écrans solitaires, le téléphone et la tablette.
31:28 Là, l'enfant est tout seul sur son écran, même si au début vous partagez un peu.
31:32 Après, bien sûr, il est très content d'interagir.
31:35 Et son cerveau, c'est comme si les neurones étaient fondés dans l'écran.
31:38 Parce qu'il interagit, il interagit, avec quelque chose de virtuel,
31:42 qui fait venir, qui fait repartir. Il est dans un autre monde.
31:45 Et quand vous voulez enlever la tablette, vous croyez au début que vous maîtrisez.
31:48 Mais très vite, c'est les colères épouvantables.
31:51 - Une maman me dit "on interdit l'ennui, c'est vital les plages d'ennui pour les enfants".
31:56 - Alors ça, je mettrais une réserve.
31:58 Parce que moi, les enfants, quand je discute avec eux,
32:00 ils me disent "l'ennui c'est une petite mort".
32:02 Parce que l'enfant, il a un appétit de découverte extraordinaire.
32:05 Alors, c'est pas l'ennui qu'elle veut dire cette maman.
32:08 C'est s'intéresser à autre chose, avoir des livres et tout.
32:12 Mais pour qu'un enfant s'intéresse, il faut que vous lui ayez beaucoup parlé, raconté,
32:16 nourri son cerveau de voix humaine, d'échanges humains.
32:20 Et les parents, ils sont très occupés.
32:22 Ils sont, pour une famille sur deux, divorcés, valise à roulettes, etc.
32:27 Et donc, on ne parle pas assez à nos enfants.
32:30 - Comment on peut, quand on a un enfant,
32:34 l'emmener vers les livres, ou même les BD,
32:37 ou même des livres de dessin,
32:40 alors que quand même, un portable est plus attractif ?
32:44 - Alors déjà, en ne l'étant pas, je donne un calendrier des écrans.
32:48 À quel âge on va commencer à donner un portable ?
32:50 - On commence à quel âge ?
32:51 - En rentrant au collège, il y a encore un oeuf touche sans internet.
32:54 - On dirait le pauvre.
32:55 - Oui, pas le pauvre.
32:57 Vous savez, ça me rappelle une jeune fille qui était harcelée,
33:00 et le directeur a dit de l'école, il faut lui enlever le portable,
33:03 et la maman a dit, c'est pas juste celle qui est punie.
33:05 Mais c'était pas un WhatsApp qu'elle était harcelée.
33:07 C'est pas un cadeau, ça, un portable.
33:10 Non, c'est un outil pour penser, travailler, organiser.
33:14 - Premier portable, dix-douze ans.
33:15 - Voilà, premier portable en entrant au collège.
33:18 Mais avec un oeuf touche.
33:19 Donc pas internet, pas smartphone, juste portable.
33:23 Pour les SMS avec papa, maman, mes copains.
33:25 - Vous pouvez pas dire que je joue, évidemment,
33:28 vous avez compris, l'avocat du diable pour nos auditeurs.
33:30 - Oui, je vous en reviens.
33:32 - Non mais, est-ce qu'à un moment,
33:34 parce qu'évidemment, c'est une discussion,
33:37 et c'est le débat qui vaut,
33:38 est-ce que vous les empêchez pas d'être modernes, ces enfants ?
33:42 - Ah oui, je comprends, parce que parfois les parents disent,
33:44 oui, mais la vie va être digitale demain.
33:46 - Bien sûr.
33:47 - Alors, il faut qu'ils deviennent des petits génies du clavier.
33:50 Mais en fait, le bon calendrier, vraiment,
33:53 c'est quand ils sont tout petits,
33:55 pendant tout le primaire,
33:57 quand je dis pas supprimer tous les écrans,
33:59 la télévision, c'est un écran qui ne rend pas addict.
34:04 Le portable et tablette, ça rend addict.
34:08 Et après, c'est une drogue.
34:09 Ils font des colères, ils perdent.
34:11 La télévision, ce n'est pas interactif.
34:14 Il ne peut pas agir dessus.
34:16 Vous mettez votre programme,
34:17 il s'arrêtera d'office,
34:19 et vous enlevez vos télécommandes.
34:21 Donc là, c'est une histoire qu'on lui raconte.
34:23 - Il est passif, en fait.
34:24 - Et puis il est partagé.
34:25 C'est-à-dire que tout le monde sait ce qu'il regarde.
34:28 Ce n'est pas solitaire.
34:29 Donc ça, pendant l'enfance, le primaire,
34:32 en mettant un cadre horaire, un timing que je donne,
34:35 selon l'âge,
34:36 eh bien, ça ne va pas le détruire, la télévision.
34:39 Mais les petits écrans solitaires, c'est une catastrophe.
34:43 - Quel impact sur le cerveau, justement ?
34:45 - Mais sur le cerveau, ça empêche...
34:47 - Est-ce que vous, vous constatez du changement de comportement des enfants ?
34:50 - Au pire, mais régulièrement, on a des mouvements anormaux.
34:55 C'est-à-dire des enfants qui ont les yeux qui roulent,
34:59 ont la tête qui oscille, ont des tics.
35:03 Bon, ça, c'est dans les cas,
35:05 je n'ose pas dire extrêmes,
35:07 parce qu'on en voit plusieurs fois par semaine.
35:09 - Oui, mais on est à une période où l'enfant est roi.
35:12 - Le parent s'en débarrasse, il n'est pas roi.
35:15 Parce que les parents n'ont pas de temps pour leurs enfants.
35:17 Alors, je ne les critique pas.
35:19 Je vous explique qu'ils ont des vies compliquées.
35:21 Mais il faut essayer quand même d'être réaliste, d'être lucide.
35:25 En fait, ils ne sont pas rois du tout.
35:28 On leur colle ça pour avoir la paix.
35:30 - Mais c'est passionnant,
35:32 parce qu'en plus, vous racontez dans l'introduction
35:34 que la Chine, de nombreux pays reviennent.
35:37 Ceux qui ont lancé tout ça.
35:39 Il y a des enfants qui sont malades,
35:40 il y a des centres de désintoxication.
35:42 J'étais sidérée de voir ça.
35:44 - Sur les jeux vidéo en Chine.
35:45 - Non, non, mais même sur les portables.
35:47 Et je vous assure par expérience,
35:49 moi qui vous parle aujourd'hui,
35:51 j'ai deux générations de patients.
35:53 J'ai moi-même sept petits-enfants.
35:55 Quand vous apportez les écrans au rythme que je dis,
35:58 c'est-à-dire vraiment le collège sans smartphone
36:02 et l'internet au lycée,
36:05 et toujours en accompagnant l'enfant,
36:07 en parlant tous les jours,
36:08 en ayant des grands moments avec lui,
36:10 eh bien, ils sont vraiment les rois de l'internet après.
36:14 Aucun problème.
36:15 Parce que leur cerveau est bien construit.
36:17 C'est pas du frénétique comme le petit.
36:20 - Je suis un auditeur, je vous écoute,
36:21 mon enfant a sept ans,
36:23 j'enlève le portable,
36:24 c'est trop tard qu'il est habitué.
36:26 Et ça va être une vraie punition.
36:28 Et si je l'enlève, deuxième question,
36:30 combien de temps il va retrouver une vie normale et les choses ?
36:34 - Alors, évidemment, ça va être...
36:36 - Vous y répondez dans le lit.
36:37 - Voilà.
36:38 - Allez-y.
36:39 - Ça va être difficile,
36:40 parce que vous l'avez introduit.
36:41 C'est comme une drogue.
36:42 Une drogue, quand on la commence,
36:44 on a l'habitude de l'arrêter.
36:45 Donc, pour arriver à ne pas le rendre malheureux,
36:48 eh bien, là, vous allez l'emmener dans des jeux,
36:52 et vous allez vraiment vous en occuper beaucoup plus encore
36:55 que vous l'auriez fait dans la routine.
36:57 Voilà, vous allez vous en occuper.
36:59 Et vous allez le voir se réveiller,
37:01 mais en quelques jours.
37:03 Mais au lieu de le punir,
37:05 vous lui dites,
37:06 "Non, le portable, c'est pour le travail,
37:08 mais regarde ce qu'on va faire,
37:09 regarde ce qu'on va faire."
37:10 Emmenez-le voir des choses fabuleuses.
37:12 Faites des choses.
37:13 Mais voilà, vous n'avez pas le temps.
37:15 Alors, grand-mère, grand-père,
37:17 tout le monde doit s'y mettre
37:18 au lieu de critiquer les parents.
37:19 On doit les aider.
37:20 - C'est un livre extrêmement pratique,
37:21 puisqu'il y a des tests.
37:22 "Tester sa concentration".
37:23 Il y a une question, d'ailleurs.
37:24 Un petit test de concentration visuelle
37:26 vous permettra de savoir,
37:27 dès l'âge de 7 ans,
37:28 si votre enfant est plutôt visuel ou auditif.
37:30 Il y a des conseils,
37:31 il y a l'explication de la concentration.
37:34 Beaucoup de schémas.
37:35 C'est un livre que vous aviez écrit
37:37 il y a 20 ans.
37:38 - Il y a 20 ans.
37:39 - Et remis à jour avec des ajouts,
37:41 justement, sur les portables.
37:42 Indispensable pour tout.
37:44 - Moi, je viendrais vous voir, Edwige,
37:45 parce que j'ai une animatrice
37:47 de plus de 40 ans
37:48 qui est tout le temps sur son portable
37:50 et qui a du mal à se concentrer.
37:52 - Voilà, mais c'est foutu.
37:53 C'est foutu pour moi.
37:54 C'est tout super.
37:55 - Si vous voulez la prendre en charge,
37:56 vous pouvez le donner.
37:57 - Ils me disent,
37:58 "Papa, il est tout le temps sur son téléphone."
38:00 - Pensons aux générations
38:01 qui arrivent à nos enfants,
38:02 nos petits-enfants.
38:03 "J'aide mon enfant à se concentrer",
38:05 c'est chez Robert Laffont.
38:07 Une méthode pour favoriser sa réussite.
38:09 Edwige Antiet, merci d'être avec nous.
38:11 Et merci d'avoir été là.
38:13 - Merci, Valérie.
38:14 - On se retrouve, nous, dans un instant.
38:15 - À suivre sur Sud Radio,
38:17 mettez-vous d'accord, Valérie Experts.