Home Cinéma (Be TV): "Quitter la nuit", le premier long-métrage de Delphine Girard

  • il y a 7 mois
Sudinfo vous propose l'émission "Home Cinéma" de VOO / BeTV consacrée à l'actualité du 7ème art. A l'honneur cette semaine: Delphine Girard, à l'occasion de son premier long-métrage « Quitter la nuit ». Le film est une co-production et la continuité de son court-métrage « Une sœur » qui l’avait emmenée jusqu’aux Oscar.
Transcript
00:00 ...
00:06 -Dolcine Gérard, bonjour. -Bonjour.
00:09 -Je suis content de te recevoir pour la sortie
00:11 de ton premier long-métrage, "Quitter la nuit",
00:14 qui fait suite à un court-métrage que tu as réalisé en 2018,
00:17 "Une soeur", qui t'a menée jusqu'aux Oscars.
00:20 Sonnerie.
00:21 -Police, les urgents, je vous écoute.
00:23 -On est sur la grande route qui quitte Maloeil.
00:26 -Quelle est l'urgence, madame ?
00:28 -Je sais pas.
00:29 -Je vais devoir accrocher, désolée.
00:31 -Non, non, non, s'il te plaît.
00:34 -C'est un film qui s'articule en trois mouvements.
00:36 Une femme en danger appelle la police,
00:39 un homme est arrêté dans un deuxième mouvement,
00:41 et le troisième, c'est un travail autour de la justice.
00:44 -Ce film et le cours avant étaient basés sur un vrai appel
00:48 que j'ai entendu, dans lequel une femme en voiture
00:50 faisait semblant d'appeler sa soeur pour joindre les secours.
00:54 Et puis, le film traverse la trajectoire
00:56 des trois personnages, les deux femmes qui se sont eues
00:59 par téléphone et l'homme en voiture,
01:01 dans la manière dont ils vont gérer la sortie de cette nuit-là.
01:05 -Vous êtes libre de parler ? -Non.
01:07 -Vous êtes en danger ?
01:09 -Oui.
01:10 -Vous n'avez aucune idée de l'endroit où vous allez ?
01:13 -Je sais pas.
01:15 -Le monsieur, il a bu ? -Oui.
01:17 -Restez avec moi, on va envoyer quelqu'un.
01:19 -Avais-tu l'idée, lorsque tu as fait le court-métrage
01:22 d'un long-métrage à venir, ou alors est-ce que c'est
01:25 le court-métrage qui a mûri en toi comme une extension ?
01:28 -J'avais pas le projet de faire un long quand j'ai fait le court.
01:32 C'était un objet de 15 minutes en thriller, en temps réel,
01:35 et ça allait s'arrêter là.
01:37 -Je dois appeler ma soeur ?
01:38 -Quand on a présenté le film, j'ai commencé à pressentir
01:41 qu'il y avait quelque chose qui n'était pas terminé
01:44 pour moi avec cette histoire-là, et surtout par rapport
01:47 aux personnages qui restaient dans ma tête.
01:50 -Oui, c'est moi.
01:51 Je suis désolée, j'ai pas pu te rappeler plus tôt.
01:54 On est sur la grande route qui quitte Maloeil.
01:57 -Ouais, je suis en retard, j'ai pas vu le temps passer.
02:00 -Ici, tu reprends le court-métrage,
02:02 que tu retournes. -À moitié.
02:04 -Alors, ça, j'aimerais que tu en parles un peu.
02:06 -Au départ, on voulait tout retourner,
02:08 parce que ça me semblait logique, on recrée une page...
02:12 -C'est pas l'horreur, ça ? Retourner son propre court-métrage.
02:15 -On se disait qu'on voulait faire un autre choix de caméra,
02:18 d'autre choix de décor, donc ça semblait un truc logique
02:22 de retourner. La décision qu'on a prise, c'est de se dire
02:25 que le décor sombre, avec les personnages qui sont 3/4 d'eau,
02:28 ne doit pas être retourné, et la partie call center
02:31 va être retournée, parce qu'on veut changer le décor,
02:34 agir sur les costumes différemment,
02:36 parce qu'on avait d'autres ambitions.
02:38 -C'est quoi, l'urgence ? -Ca a été une horreur à refaire.
02:42 -Expliquez-moi la situation.
02:43 -C'était pas chouette, parce qu'on était hantés
02:46 par le fantôme de ce qu'on avait déjà réussi.
02:49 C'était compliqué. On avait l'impression
02:51 de ne pas refaire les mêmes endroits
02:53 où ça marchait bien, il fallait réinventer.
02:56 -Si vous êtes sur la route à laquelle on pense,
02:59 il devrait commencer à y avoir des éoliennes.
03:01 ...
03:04 Non. Des éoliennes sur votre gauche.
03:07 ...
03:09 Non, mais peut-être c'est moi. -Elle voit pas d'éoliennes.
03:12 -Tous tes personnages sont à l'épreuve d'eux-mêmes,
03:15 comment ils vivent avec ce qu'ils ont traversé,
03:18 les 3 points de vue.
03:19 -Si je regarde "Dari", par exemple, je me dis...
03:22 Quand je l'écris, je comprends l'ampleur du désastre.
03:28 -Le personnage interprété par Guillaume Dues.
03:30 -La question qui m'intéressait le plus,
03:32 c'était de me dire comment il se raconte ce qu'il a fait,
03:36 comment il se raconte la violence dont il a fait preuve.
03:40 Dans des discussions que j'ai eues avec des psy, des avocats,
03:43 ce qui m'expliquait, c'est qu'on peut parler
03:46 de l'amnésie traumatique pour les victimes,
03:48 mais le cerveau trie les informations
03:50 selon ce qui est supportable, toujours, pour tout le monde.
03:53 On peut avoir agi quelque chose de terrible,
03:56 et le cerveau, c'est pas qu'il l'efface,
03:58 mais il le met un peu sur le côté,
04:00 et il fait que le focus va sur les circonstances,
04:03 ce que nous, on se sentait mal à ce moment-là,
04:05 et pas sur l'action.
04:07 Je trouvais que ça avait de l'importance de raconter ça,
04:10 parce qu'il y a beaucoup de discussions autour de ça,
04:13 mais on continue à avoir de la difficulté
04:15 à se dire que le gars peut être très chouette
04:18 et commettre quelque chose de terrible.
04:21 -Qu'est-ce que tu vas faire ?
04:22 -Qu'est-ce que tu veux que je fasse ?
04:24 -Ca a arrivé.
04:25 -Vous voulez nous dire quelque chose
04:28 sur ces charges graves ?
04:29 -J'ai rien fait.
04:30 -C'est quoi, ça ? Putain, qu'est-ce que t'as fait ?
04:33 -Rien. -Qu'est-ce que t'as fait, putain ?
04:35 -Un des points importants de ton film,
04:38 c'est la sororité. Le personnage de Verlbatens,
04:40 il y a un mystère autour de son passé,
04:42 il y a un regard, une attention, une vraie empathie.
04:46 -Petit à petit, j'ai commencé à comprendre
04:48 que c'était de raconter un personnage
04:50 qui fait partie de l'institution, mais qui se sent concerné
04:53 à un autre niveau, qui refuse de s'en tenir à son rôle
04:56 comme il est censé être.
04:58 Elle a senti, elle sait que c'est vrai,
05:00 elle ne demande pas de justifications,
05:02 de preuves, de quoi que ce soit.
05:04 Je sais pas si la sororité, c'est une réparation,
05:07 je sais pas si ça répond à tout,
05:09 mais au moins, ça permet de rester vivant
05:11 et de ne pas être complètement terrassé.
05:15 -Donne-moi le téléphone.
05:17 -C'est ma soeur, elle demande tout.
05:18 -Tais-toi !
05:20 -Donne-moi le téléphone !
05:21 -Arrêtez !
05:23 Applaudissements
05:25 -Il aurait pas dû monter dans cette voiture.
05:27 -Le film a fait beaucoup de festivals,
05:30 il sort bientôt.
05:32 J'imagine que c'est un soulagement pour toi,
05:34 c'est la fin, c'est autre chose, un nouvel horizon.
05:37 -Oui, je suis contente.
05:39 -Tu quittes la nuit aussi. -Oui.
05:40 J'ai un peu la frousse, mais je suis contente.
05:43 Je l'ai fait, voilà. Je peux passer à autre chose.
05:46 -Je te remercie beaucoup, Delphine.
05:48 C'était un plaisir. Bonne merde.
05:51 -Je comprends. -Bonne merde au film.
05:53 Que tout se passe bien. -Merci.
05:55 -Salut. -Salut.
05:56 Musique douce
05:58 -Vaillant chevalier, princesse des coeurs,
06:00 prince de la mode ou princesse de la jungle,
06:03 cette semaine, dans les salles,
06:05 les stars s'ennoblissent pour mieux sauver le monde.
06:08 -Etant son proche...
06:10 -Cyr, voici enfin parmi nous.
06:13 -Ne tardons pas.
06:14 -Nous livrons bataille pour la cause
06:16 quand vous êtes la souveraine, ici, sur la Terre.
06:19 Musique de suspense
06:21 -Vous avez pas vu un ovni ? -Un quoi ?
06:23 -Un ovni.
06:24 -Les humains sont attachants.
06:26 C'est pour ça que nous allons envahir la Terre.
06:29 Musique de suspense
06:30 -Le prince d'Éténef doit être enlevé de la surface.
06:33 -Celui qui touche un mot au Freddy, il a deux pieds dans sa gueule.
06:37 -Entre comédie et fiction, le réalisateur Bruno Dumont
06:40 signe un "Star Wars Made in France",
06:42 guerre des étoiles déjantées, illuminée par deux stars du cinéma,
06:46 Maurice Luquini et Camille Cotin.
06:48 ...
06:51 -Elias Barnes, le nouveau prince de la mode.
06:54 -Police, c'est là.
06:56 ...
07:00 -Ton père a été quelqu'un de marquant.
07:03 ...
07:05 -Je vais tout de suite me faire ressembler.
07:07 -Je suis sensible au fait que vous deviez rentrer à Paris.
07:10 Je suis une grande fan.
07:12 ...
07:13 -Réalisateur de "Jusqu'à la garde",
07:15 pour lequel il avait remporté quatre Césars en 2017,
07:18 Xavier Legrand plonge le nouveau directeur artistique
07:21 d'une célèbre maison de haute couture
07:23 dans les affres d'un épineux dossier de succession,
07:26 un drame à la mode hitchcockienne.
07:28 ...
07:30 -C'est un bébé chagrin ?
07:32 Je vais t'appeler Hope.
07:33 Je vais toujours te protéger.
07:35 -Hope ?
07:36 -Qu'est-ce que c'est ?
07:38 -C'est rien.
07:40 ...
07:43 ...
07:50 ...
07:56 -Quand une jeune New-Yorkaise
07:58 tente de sauver le dernier jaguar d'Amazonie,
08:00 après "Le loup et le lion", le documentariste Gilles Demestre
08:03 signe un conte écologique optimiste et touchant
08:06 qui plongera tous les fans de faune et de flore sauvage
08:09 dans un état de contemplation inégalé.
08:12 ...
08:20 ...
08:47 -86 ans, 107 films, 2 Oscars.
08:50 L'immense Anthony Hopkins revient dans un drame poignant
08:54 tiré d'une histoire vraie,
08:55 celle de Sir Nicholas Winton,
08:57 qui a sauvé des centaines d'enfants juifs de la Shoah.
09:00 Un Schindler méconnu dont la bravoure fut révélée en 1988
09:04 grâce à une émission de la BBC.
09:06 ...
09:10 Pour la 43e fois, le festival Anima met la place Flagey en orbite
09:14 du 23 février au 3 mars,
09:16 au menu de cette nouvelle édition,
09:18 plus d'une centaine de cours et de longs-métrages,
09:21 tous plus enjoués les uns que les autres.
09:23 Vous allez en voir de toutes les couleurs.
09:26 ♪ ♪ ♪

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