• il y a 8 mois
Sudinfo vous propose l'émission "Home Cinéma" de VOO / Be TV consacrée à l'actualité du 7ème art. A l'honneur cette semaine: Paloma Sermon-Daï, pour son premier long-métrage de fiction « Il pleut dans la maison ». Une belle histoire de fratrie, livrée à elle-même pendant un été caniculaire en Wallonie.
Transcription
00:00 ...
00:06 -Salut, Paloma. Paloma Sermandahi.
00:09 Tu es là parce que ton premier long-métrage de fiction
00:12 sort bientôt. Il pleut dans la maison.
00:15 Ce film a été présenté la semaine de la critique à Cannes
00:18 l'année passée, en 2023.
00:19 Il fait suite à un autre film que tu as réalisé,
00:22 qui est plus un film documentaire, "Petit samedi".
00:24 Il est très proche de ton histoire, à toi.
00:27 -Avance, avance !
00:29 J'ai mal !
00:30 -T'as 3 sacs avec des Kellogg, c'est un mal au bras.
00:33 ...
00:35 -C'est lourd.
00:36 ...
00:38 -Je dois avoir 18 ans, je dors avec mon frère.
00:40 Il ronfle et il pue des pieds. -Elle dort en bain.
00:43 -Pordé et Mackenzie, ce sont le frère et la sœur
00:46 dans "Il pleut dans la maison".
00:48 Elle a bientôt 18 ans, lui, il y a 15 ans.
00:50 Ils sont un peu laissés à l'abandon,
00:52 avec une mère dysfonctionnelle, difficile.
00:54 -Qu'est-ce qu'il fait avec un caddie de magasin ?
00:57 -Oubliez pas que c'est pas Nagy. -Attends, alors...
01:00 -Non !
01:01 Musique rythmée
01:02 -Ca va, les filles ?
01:04 -J'aimerais savoir si pour toi,
01:06 c'était la continuité logique de "Petit samedi"
01:08 ou alors c'était vraiment une volonté
01:10 de faire un film de fiction.
01:12 -C'était un film assez délicat,
01:14 parce que c'était un sujet très personnel.
01:16 -Pour traiter ton frère, toxicomane.
01:19 -Il y avait un respect de la parole, de ma famille.
01:21 J'avais un gros poids sur les épaules
01:23 de leur rendre justice et de les respecter.
01:26 Il y a quelqu'un qui m'a dit... -C'était toi ?
01:29 -Si.
01:30 Il me parlait de sa famille,
01:31 j'ai dit que j'avais un enfant qui avait un problème,
01:34 et j'expliquais ce que c'était.
01:36 J'avais encore plein de choses à raconter sur ma vie,
01:39 sur mon adolescence, donc c'est tout naturellement
01:42 que j'ai eu envie de fiction.
01:43 Dans cette fiction, il y a les personnages de Purdé et Mackenzie
01:47 qui sont très ancrés dans le réel.
01:49 -C'est tes neveux ? -Purdé et ma nièce,
01:51 la fille de mon demi-frère.
01:53 -C'est possible d'avoir un contrat à l'année ?
01:55 -C'est sûr de vouloir faire ça, Purdé.
01:58 Tu voulais être infirmière ?
01:59 -C'est compliqué avec ma maman,
02:01 j'aimerais vivre ailleurs avec mon petit frère.
02:04 -J'aimerais savoir comment ton histoire personnelle
02:07 nourrit ta volonté de fiction.
02:09 Dans "Petit samedi", c'était un documentaire
02:11 qui était déjà très teinté de fiction,
02:13 ici, c'est l'inverse.
02:15 C'est une fiction teintée en creux de documentaires.
02:18 -Je crois que c'est surtout dans l'atmosphère.
02:20 J'ai été très marquée par mes étés Wallon,
02:23 les étés de ma jeunesse,
02:24 où on avait de l'ennui,
02:26 ces étés où on s'emmerde tellement
02:28 qu'on a profondément envie d'être ailleurs,
02:30 de vivre autre chose,
02:31 de faire des bêtises pour ressentir quelque chose.
02:34 Le point commun avec McKenzie et Purdé,
02:37 c'est qu'à certains moments de nos vies,
02:39 on a connu des absences, la débrouille,
02:41 et c'est ça qui a beaucoup nourri le film.
02:43 -T'es encore une gamine.
02:45 Tu veux gérer ton petit frère.
02:47 -Tu casses les couilles.
02:48 -C'est toi qui casses les couilles.
02:50 -J'aimerais savoir comment l'écriture
02:53 est apparue sur ce film.
02:54 -J'ai pas fait d'école de réalisation,
02:56 je suis formée à l'image,
02:58 donc je travaille énormément avec la caméra.
03:00 -Arrêtez !
03:02 -Je suis chef-op, si on devait mettre un titre.
03:04 J'ai fait 3 ans à la haute école libre de Bruxelles,
03:07 caméra lumière, donc je suis très technique.
03:09 Ca se ressent aussi dans le film.
03:11 J'ai vraiment pris une année avec Purdé, McKenzie, Donovan.
03:15 On allait beaucoup au lac,
03:16 et toutes les 2-3 semaines, je les filmais,
03:19 je commençais à improviser.
03:20 Le dialogue s'est écrit avec eux.
03:22 Chaque fois, c'était caméra, improvisation,
03:24 j'écrivais de mon côté.
03:26 Le film est écrit aux 3/4,
03:27 et au moment du tournage, il y a un vrai quart d'improvisation.
03:31 -C'est un film que vous avez construit tous ensemble ?
03:33 -En quelque sorte, oui.
03:35 En étant inconscient, je préfère les garder naïfs.
03:38 Ils sont pas bons élèves, le texte, c'est pas leur truc,
03:41 donc c'est plus à force de répétition que le texte à rentrer.
03:44 -Non !
03:45 Allez, venez !
03:46 -C'est froid !
03:48 -Max !
03:49 Max, reviens !
03:50 -C'est froid, je sais pas.
03:52 -On a calculé le tournage.
03:53 -C'est pas assez froid ! -Je m'en fous !
03:55 -C'est une production légère.
03:57 Vous avez tourné en 15 jours, 3 semaines ?
03:59 -Euh... Non.
04:01 Comme on a fait plein d'efforts, on a quand même tourné en 23.
04:04 23 jours, avec une équipe technique,
04:07 on était 9, je crois.
04:09 Pour que ça marche, surtout avec des jeunes comme ça,
04:13 c'est un peu cliché, mais c'est partir en vacances.
04:15 Il faut sans cesse les surveiller,
04:18 il faut sans cesse vérifier, qu'ils répètent un peu le soir.
04:21 Il y a pas de moment de pause,
04:23 tout le monde a plusieurs casquettes.
04:25 Moi, je faisais les costumes avec l'assistante à la réalisation.
04:29 Tout le monde a mis la main à la pâte pour que ça se fasse.
04:32 C'était des vacances au bord de l'Ac de l'Odeur.
04:35 -T'es sympa, toi.
04:36 -T'as travaillé pas pour t'acheter la truie.
04:38 -T'es là pour profiter de la vie.
04:40 -Cours, toi !
04:41 -T'as dit de la merde,
04:43 et quand tu es de moi, je te dis "flamant".
04:45 -Tu dégoutes, mange comme il faut.
04:48 -La réception a été quand même...
04:50 Elle a été quand même assez incroyable.
04:53 Est-ce que tu t'attendais à un tel accueil ?
04:56 -On dit toujours non, mais c'est pas de la fausse modestie.
04:59 Je m'attendais pas à la sélection de la Semaine de la Critique.
05:03 Maintenant, le défi, c'est qu'il y a le succès festival,
05:06 le succès critique et rencontrer le public.
05:08 -Je te le souhaite vraiment, Paloma.
05:10 Je vais suivre avec beaucoup d'attention
05:13 tout ça et la suite de ton parcours.
05:16 Je te remercie beaucoup. -Merci.
05:18 Musique douce
05:20 -Ce n'est pas parce qu'on veut changer le monde
05:23 qu'il va se laisser faire.
05:24 Entre déséquilibre écologique, galère migratoire
05:27 et intolérance culturelle, les stars à l'affiche
05:30 auront bien du fil à retordre cette semaine.
05:34 -Listen carefully.
05:35 What do you hear ?
05:39 -I don't hear anything.
05:42 -Because there is nothing to hear.
05:45 No more birds, no more insects, no more rambutans.
05:49 All gone.
05:50 -Je les accuse de massacrer la planète.
05:53 ...
05:55 De tuer des villageois.
05:57 ...
06:00 Et de laisser en prison un innocent.
06:02 ...
06:05 -Pour le réduire au silence.
06:07 -Mon fils est condamné à mort.
06:09 -Non, non, non !
06:10 Non, s'il vous plaît !
06:12 -Un gars et une fille, vous vous souvenez ?
06:14 Cette fois, c'est Félix Moati.
06:16 La fille, par contre, c'est toujours Alexandra Lamy.
06:19 Mais aujourd'hui, elle fait face à des exploitantes
06:22 d'huile de palme sans scrupule, responsables de l'arrestation
06:25 de son fils injustement condamné à mort.
06:27 ...
06:32 -Alors, c'est quoi ? -Une pomme.
06:34 -C'est une pomme de caramel.
06:36 -Oh ? -C'est une pomme de chica.
06:38 ...
06:41 -La salme a tué.
06:44 -J'ai toujours été un campant, mais je ne peux pas venir au camping.
06:49 -Le sable est la rivière d'eau.
06:52 ...
06:53 -Le campement est la route pour les chicas.
06:57 -Ce n'est pas possible
06:59 de se retrouver près d'un animal.
07:02 -Oscar du meilleur film étranger en 2022,
07:06 le réalisateur de "Drive my car" signe cette fois
07:09 une fable écologique puissante, grand prix du jury à Venise
07:13 l'an dernier. Une véritable ode au respect de l'environnement
07:16 qui met en garde contre les menaces insidieuses du glamping.
07:20 ...
07:23 -Arthur Berthier, de l'époque en cours d'évacuation.
07:26 -Pas du tout le moment.
07:27 -Non, non, non !
07:29 On n'a pas le temps !
07:30 -Journaliste !
07:31 ...
07:34 -Waouh !
07:35 -On va saluer l'apparition d'Arthur Berthier,
07:38 victimiaire de violences policières.
07:40 -Merci d'être venu.
07:41 -C'est que chaque exilé soit accompagné par un parrain.
07:45 -Arthur, ça vous dirait ? -Pardon ?
07:47 -Daoud, can you come, please ?
07:49 -Je suis d'accord, mais pas plus de 3 jours.
07:51 C'est mon bureau. -OK, merci.
07:54 -Là, direct. -Ouais ?
07:55 -Bah oui.
07:56 Pas d'accord.
07:58 -Le journalisme, un sport de combat ?
08:00 Benjamin Biollet vous le confirmera.
08:02 Envoyé à l'hosto par un policier
08:04 alors qu'il couvrait l'évacuation d'un camp de migrants,
08:07 le ténébreux chanteur accepte d'accueillir un réfugié afghan
08:11 dans son petit chez lui, juste pour quelques jours.
08:13 ...
08:17 -J'ai attrapé un chiffre qu'il a eu,
08:19 pour aller au paradis.
08:21 -T'as éteint ton cours de Krav Maga ?
08:23 -Oui, mais ça commence à être trop facile pour moi.
08:25 ...
08:27 -Qu'est-ce qu'il y a comme noir ? -Ils sont passés où, les Arabes ?
08:31 -Vous avez plus de poulet ? -Non, on ferme.
08:33 La communauté est partie d'ici. -Ah bon ?
08:35 -On va aller où, nous ? -Faut qu'on parte.
08:38 -C'est la fin du monde, en tout cas,
08:40 la fin de celui où habitaient cette mère juive et son fils,
08:44 incarnée avec brio par Agnès Jawi et Michael Zindel.
08:47 Un quartier populaire et multiculturel
08:50 que dépeint Noé Debré
08:52 dans un premier film drôle et terriblement attachant.
08:55 ...
08:58 On ne vous le dira jamais assez,
09:00 vous êtes fantastiques, avec trois F, comme dans "Beef".
09:04 Venez du 9 au 21 avril, au Palais d'Isle du Haizel,
09:08 pour célébrer la 42e édition
09:11 du Brussels International Fantastic Film Festival,
09:14 l'événement le plus incisif de la planète cinéma.
09:18 ...
09:22 [fin du générique]

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