• il y a 10 mois
Après une 12ème place aux Mondiaux d’athlétisme en 2023 sur l’Heptathlon, Aurianna Lazraq-Khlass vise une qualification pour les Jeux Olympiques de Paris 2024. Maxine part à sa rencontre à Metz mais aussi en Allemagne.

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Sport
Transcription
00:00 Coucou tout le monde, me voilà dans l'Est de la France, à Metz,
00:03 pour commencer un beau thé cette année 2024.
00:06 Alors évidemment, je vous ai prévu plein de pépites croustillantes.
00:10 D'ailleurs, je m'apprête à aller retrouver une magnifique jeune femme.
00:13 Elle fait du 100 mètres, du saut en longueur, en hauteur,
00:16 du lancé de poids, du lancé de javelot, du 200 mètres et du 800 mètres.
00:20 Oui, oui, tout ça pour une seule et même personne.
00:23 En résumé, c'est l'une des meilleures heptathlètes du monde.
00:26 Allez venez, je vous emmène rencontrer la grande, la machine, Oriana Lasrag.
00:30 Regardez-moi qui on a retrouvé là.
00:36 Let's go, en voiture.
00:38 Je sors me faire un bisou.
00:39 Yes !
00:39 Ça va ?
00:40 Très bien, Oriana ?
00:41 Super.
00:41 Je suis trop contente.
00:42 Toi aussi.
00:43 C'est la première heptathlète que je rencontre, la classe.
00:46 Et je crois qu'on est pressée.
00:48 Là, ce matin, on part direct en Allemagne.
00:49 On va aller voir mon coach allemand qui va m'apprendre à lancer de poids et de javelot ce matin.
00:53 Ok, pourquoi t'apprendre ? Tu sais déjà le faire.
00:54 Non, non, non. La rotation c'est nouveau, donc c'est lui qui m'apprend.
00:58 Donc, il faut qu'on se mine.
00:59 La voiture elle est là, on va tout embarquer vite fait.
01:01 Allez, on y va, en voiture.
01:02 Et hop là, le petit sac à dos avec le dosar.
01:10 Je l'enlève pas.
01:11 Attends, c'est celui des championnats du monde ça ?
01:13 Eh bien oui, le sarbouïque.
01:16 Un sarbouïque.
01:17 Guten tag.
01:17 Sarbouïque.
01:19 Let's go.
01:21 Pour vous en dire un petit peu plus sur Oriana,
01:23 elle a 24 ans, elle a quasiment toujours vécu à Metz.
01:26 Elle commence l'athlétisme à l'âge de 5 ans,
01:29 les yeux remplis d'étoiles et d'espoir devant les Jeux Olympiques d'Athènes.
01:33 Sa saison 2023 est clairement la plus belle de sa carrière.
01:36 Elle termine 2e place en France.
01:38 Elle a fait la première place en France en 2016.
01:41 Elle est maintenant la deuxième place en France.
01:43 Elle a fait la première place en France en 2017.
01:45 Elle a fait la première place en France en 2018.
01:47 Elle est clairement la plus belle de sa carrière.
01:49 Elle termine 12e au championnat du monde en état de long à Budapest l'été dernier.
01:54 Elle y obtient d'ailleurs son meilleur score, 6179 points.
01:58 Ce score la place maintenant parmi les meilleures du monde.
02:01 Paris 2024, ce n'est plus un rêve,
02:03 mais clairement un objectif qu'elle compte bien atteindre.
02:06 - Non, non, non.
02:18 Pas le rythme et tu tombes sur gauche.
02:21 Trois est parfait, mais pas la balance.
02:24 - Oui, c'est parce que je suis tombée.
02:26 - Oh, vite, vite, vite, très vite même.
02:40 - C'est l'objectif maintenant.
02:42 - OK.
02:43 - Premièrement, nous voulons consolider le début
02:48 et après nous nous concentrons sur la fin.
02:51 - Alors, Lep Tapie, ma chère Auriane, comment ça fonctionne en compète ?
03:02 - C'est sur deux jours déjà.
03:04 On fait quatre disciplines le samedi et trois le dimanche.
03:07 Le samedi, on commence par le 100 mètre haie,
03:09 on enchaîne avec le 100 en hauteur, le lancé de poids et on finit par le 200 mètre.
03:13 On revient le lendemain, on fait le 100 en longueur,
03:15 le lancé de javelot et on finit par le 800 mètre.
03:18 - Comment tu organises tout ça, du coup, toi, dans ton quotidien ?
03:22 - J'ai plusieurs choses. Je travaille techniquement déjà.
03:26 Je t'avoue que le 800, on ne le travaille pas trop techniquement.
03:29 - C'est vrai ?
03:30 - On fait beaucoup d'aérobie pour pouvoir avoir la capacité de le tenir,
03:33 mais on ne va pas le travailler techniquement tous les jours.
03:35 - OK.
03:36 - Et en dehors de ça, on a deux muscu pour tenir la équilatance quand même,
03:39 parce qu'il faut quand même que j'ai la force pour faire les sept épreuves.
03:42 Et du coup, les lancés, je les travaille deux fois par semaine en Allemagne,
03:46 ici avec le coach allemand.
03:48 - Non, non, non, non, non, non, non, non, non.
03:51 - Je vois le problème.
03:53 - Genou avant, hein, avant, hein.
03:57 - Et le reste du temps, je suis avec mon groupe d'entraînement le soir.
04:01 On fait deux heures, deux heures et demie de séance et on travaille les spécialités.
04:04 Mon entraîneur, il aime bien dire que je suis plus sauteuse-coureuse qu'heptathlète.
04:08 Du coup, il m'entraîne comme une sprinteuse pour que j'ai la vitesse
04:11 pour faire les sauts et les courses.
04:15 - Et alors pourquoi, du coup, tu viens en Allemagne ?
04:18 - Parce que mon coach, du coup, il est prof de PS.
04:20 Il n'a pas été déchargé pour que je puisse m'entraîner avec lui tous les jours.
04:23 Donc, il n'avait pas forcément le temps pour moi de faire le lancé.
04:27 Bien sûr, il prenait le temps, il me donnait les exercices, etc.
04:30 Mais s'entraîner seule, ça reste quand même une difficulté supplémentaire.
04:33 Et il se trouve que le coach allemand l'a rencontré par un échange entre lycées.
04:37 Et on s'est super bien entendus.
04:39 Lui, il a les compétences qu'il me faut et il était OK pour m'entraîner.
04:43 Et c'est pour ça que je suis en Allemagne.
04:45 - C'est incroyable. Et dans quelle discipline tu dirais que tu es la meilleure ?
04:48 - Moi, la discipline où je suis la meilleure, c'est l'heptathlon.
04:51 Parce que je suis hyper complète. - J'adore cette réponse !
04:54 - Et je n'aime pas dire que j'ai une discipline que je préfère.
04:57 C'est l'enchaînement, en fait. C'est vivre ta vie sur deux jours.
05:01 C'est ça que je kiffe. C'est pour ça que je suis la meilleure.
05:04 Mais j'ai une petite référence pour le 200, quand même.
05:07 - On a réussi à gratter, info !
05:12 - J'adore ! - C'est ça, les médailles ?
05:15 - C'est seulement les cordons des médailles.
05:18 Parce que du coup, toutes les médailles, elles sont là.
05:22 - Et tu me disais que tu avais gagné trois fois de suite les France.
05:25 Donc c'est ces médailles-là ? - Oui, c'est celles-là.
05:27 Ça, c'est le deuxième, le deux-sarres qu'il faut que j'accroche.
05:30 - Celui qui est le plus important, celui qui est sur ton sac à dos.
05:33 - Oui, c'est aussi celui qui est sur mon sac à dos.
05:35 C'est vide à peste, quoi.
05:37 Je suis trop fière !
05:40 - Pour t'avoir un peu regardée à la télé,
05:42 j'ai eu l'impression, je te jure, que t'étais comme une petite folle.
05:45 Tu t'éclatais comme une petite folle.
05:47 Déjà parce que t'avais peut-être pas anticipé le fait que tu serais qualifiée.
05:50 - Déjà.
05:51 - Et du coup, j'ai l'impression que chaque épreuve,
05:54 tu la vivais, mais en mode...
05:57 Je kiffe, je...
05:59 - Mais putain, regardez-moi, je suis trop contente d'être là !
06:01 - Mais grave ! - C'est juste ça !
06:03 - T'étais un rayon de soleil. T'as tapé la bise à Nelson.
06:06 - Déjà !
06:07 Ça, franchement, c'est une grande fierté,
06:09 parce que ma grand-mère regardait les championnats et tout,
06:12 et je sais qu'elle aimait trop Nelson, du coup...
06:15 - Tu te dédicaces à Nelson. - Voilà, ça m'a fait.
06:17 Du coup, j'ai trop aimé cette compétition.
06:19 En fait, c'est celle auquel je garde le meilleur souvenir pour l'instant,
06:23 parce que j'ai pu m'exprimer.
06:25 Et être la meilleure au moment où tu dois l'être,
06:28 c'est tellement dur dans notre sport.
06:30 - C'était des superbes émotions, quoi.
06:32 Déjà, quand on est arrivés sur le stade, elle et moi,
06:35 on s'est dit "On est faits pour faire ça".
06:37 - C'est vrai ?
06:38 - Parce que moi, je suis bénévole.
06:40 La récompense, c'est ça.
06:41 Et quand on y était, on n'était pas impressionnés.
06:43 On était vraiment chez nous, quoi.
06:45 Donc déjà, ça, c'était super.
06:47 Et après, au fil de l'eau, elle s'est aménagée le suspense.
06:50 C'était une belle pièce de théâtre qu'elle nous a fait.
06:53 - Je savais ce que ça représentait, déjà, d'être là
06:56 et de faire ce que j'étais en train de faire.
06:58 Et du coup, en fait, je voulais juste vivre intensément, quoi.
07:01 Pleinement, j'étais habitée par mon nez, peut-être, non.
07:04 Je voulais juste continuer à vivre ça.
07:06 Surtout, ne me redescendez pas sur Terre, quoi.
07:08 - Tu t'es toujours entraînée à Metz,
07:15 sauf à un moment dans ta carrière où tu es partie à Montpellier.
07:18 Comment ça s'est passé, là-bas ?
07:20 - Je suis partie après mon bac, donc en 2017.
07:23 Là-bas, il faut savoir, c'est le pôle France,
07:25 donc il y a les meilleures.
07:27 J'ai rencontré Kevin Meyer, Antoinette Nanajimou.
07:29 Je me suis entraînée avec Katharina Johnson-Thompson,
07:31 qui est actuellement championne du monde.
07:33 La première année, je fais championne de France l'hiver
07:35 et vice-championne de France l'été,
07:37 donc super année.
07:39 J'étais hyper contente d'avoir trouvé quelque chose qui me convenait.
07:42 Et après, malheureusement, je me blesse,
07:44 et c'est un peu la descente aux enfers.
07:46 Et à la rentrée, en fait, pour les Jeux de 2020,
07:49 ils ont réduit l'effectif du pôle France
07:51 et ils me l'ont annoncé que quand je suis revenue.
07:53 Donc, bah, c'était un peu triste.
07:56 C'est à ce moment-là, justement, que j'ai appelé mon coach de maintenant.
07:59 - J'ai besoin de toi. - J'ai besoin d'aide, en fait.
08:01 Il me faut quelque chose pour que je puisse continuer,
08:03 pour que je puisse progresser,
08:05 parce que là, j'ai plus personne pour m'aider.
08:07 Ce qui est marrant, c'est que Julien,
08:09 c'est même pas quelqu'un de la fédération.
08:11 C'est même pas un entraîneur de fédération.
08:13 C'est ça qui est fou, c'est que toi, tu évolues aujourd'hui,
08:15 ici, à Metz,
08:17 dans un truc qui est totalement, on est d'accord,
08:19 en dehors de la fédé.
08:21 Du coup, maintenant, la fédé, ils savent qu'il faut compter sur moi
08:23 parce que ça y est, je m'effacerai pas des tablettes
08:26 et ils peuvent compter sur moi pendant un certain nombre d'années.
08:29 Mais ouais, Julien, il est pas ni cadre fédéral,
08:31 ni déchargé par l'État,
08:33 ni par la fédé,
08:35 et du coup, c'est comme ça.
08:37 Moi, c'est le cadre qui me convient.
08:39 Je préfère être entourée de bonnes personnes
08:41 et être un peu en dehors des cadres
08:43 que de rentrer dans le moule et de me sentir mal
08:45 et pas accompagnée comme je l'aimerais.
08:47 - Ça fait six mois qu'elle arrive à mettre de la continuité dans l'entraînement.
08:53 Elle est huit.
08:55 - Ouais.
08:57 - Elle se remet sur des projets techniques
08:59 un peu plus intéressants, importants,
09:01 que ce soit dans les concours, surtout,
09:03 parce que les courses, ça se passe correctement,
09:05 même mieux que ça.
09:07 Elle se remet quand même d'une opération à l'épaule en 2020
09:09 ou 21 et d'une opération à la cheville en 2022,
09:13 si je dis pas de bêtises.
09:15 - Ça casse, l'hepta, un peu, là.
09:17 - Non, non, ça, c'est pas l'hepta.
09:19 C'est Auriane qui s'est cassée toute seule,
09:21 comme une grande, hors de l'entraînement
09:23 et hors des compètes.
09:25 Donc, du coup,
09:27 on met en place des projets techniques pour qu'elle soit capable
09:29 d'assumer ce qu'elle a gagné en vitesse et en force.
09:31 Et...
09:33 Il faut un peu de patience.
09:35 Là, elle, elle est dans un mood où
09:37 dès qu'elle fera un hepta à plus de 6179,
09:39 un 6002 ou compagnie,
09:41 ça va augmenter son ranking.
09:43 Donc elle est partie pas pour un an,
09:45 mais pour deux, trois, quatre, six.
09:47 Il faut maintenir l'intégrité physique et pas déconner.
09:49 - Un peu Paris, mais elle ira jusqu'à Los Angeles.
09:51 - Bah, Paris, je pense qu'il faut.
09:53 On n'y va pas pour voir.
09:55 Moi, je déteste les gens qui disent
09:57 "ouais, bah, Paris, on peut aller faire du tourisme".
09:59 Mais c'est pas le but. Stade de France, on y va,
10:01 c'est pour claquer des perfs.
10:03 Un beau Paris pour que derrière Los Angeles,
10:05 ça a la maturité.
10:07 Mais 4 ans chez Auriane Alazac,
10:09 ça vaut 3 siècles chez un humain normal.
10:11 - J'adore.
10:13 Elle a un peu d'énergie.
10:15 - Ouais, faut...
10:17 Faut cadrer.
10:19 - Mais ça lui va bien, du coup, de faire 7 disciplines au final.
10:21 - Avec une, elle s'ennuierait.
10:23 - Ouais, c'est le plus fort possible.
10:25 - Eh bien, c'est une fin de journée
10:33 avec la belle Auriana.
10:35 Écoute, c'était trop cool.
10:37 Franchement, j'ai adoré passer cette journée avec toi.
10:39 Donc merci beaucoup. - C'était trop cool.
10:41 Franchement, j'étais hyper contente de te rencontrer.
10:43 - Qu'est-ce que je voulais te dire ?
10:45 Évidemment que je te souhaite de te qualifier pour les Jeux.
10:47 - Merci. - On le saura au dernier moment,
10:49 ça sera en juillet. - Ouais.
10:51 - Vous êtes le dernier sport où on annonce les qualifs.
10:53 - Habituel. - Mais est-ce que finalement,
10:55 certes, le fait de se qualifier aux Jeux, ça sera ouf,
10:57 mais est-ce que finalement,
10:59 le chemin, c'est pas ce qui rend le truc encore plus beau ?
11:01 - Bien sûr.
11:03 - Toi, l'amoureuse des dictons.
11:05 - Bien sûr.
11:09 C'est au bout du chemin qu'on trouve le Graal,
11:11 donc faut le faire, le chemin, pour arriver.
11:13 - T'as raison. Le bonheur. Au bout du chemin, il y a le bonheur.
11:15 - Il y a le bonheur.
11:17 - En tout cas, je te laisse le mot de la fin.
11:19 - Comme d'habitude. - Yes.
11:21 - À bientôt pour de nouvelles Pépites de Maxou.
11:23 - Elle est trop forte. Ciao, bisous.
11:25 (rires)
11:27 [Musique]

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