• il y a 10 mois
Samedi 10 février 2024, SMART WOMEN reçoit Béatrice Gherara (cofondatrice, Kokoroe) , Catherine Ladousse (coprésidente, commission parité du Haut Conseil à l'Égalité entre les femmes et les hommes) et Zahia Ziouani (cheffe d’orchestre, Divertimento)

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Transcription
00:00 [Musique]
00:04 Bonjour, bienvenue dans Smart Women, l'émission qui donne le pouvoir aux femmes.
00:08 Donc, chaque mois, des personnalités viennent à la fois partager leur expérience personnelle
00:14 et viennent aussi témoigner de leur conviction, une conviction importante,
00:19 qui est celle que les femmes doivent prendre leur juste place dans toutes les sphères de pouvoir.
00:23 Elles doivent diriger des entreprises, quelle qu'en soit la taille,
00:26 elles doivent intervenir en tant qu'expertes dans les médias
00:29 et elles doivent investir, alors là vraiment, au moins à l'égal des hommes,
00:33 toutes les filières scientifiques et technologiques, on aura l'occasion d'y revenir.
00:37 C'est une question particulièrement importante parce qu'au global, tout cela,
00:41 bien sûr, c'est un sujet d'équilibre, mais c'est aussi et presque plus un sujet de performance économique
00:47 et puis c'est une meilleure garantie d'avoir une écriture de notre futur un petit peu plus équilibrée,
00:53 notamment au travers de l'intelligence artificielle.
00:56 Donc aujourd'hui, pour parler de tous ces sujets, je vais commencer en recevant Béatrice Guerrara,
01:01 qui est une entrepreneur, qui a créé, co-créé, co-fondé la CoCoRoe,
01:07 qui est une plateforme de formation et cette start-up a été accompagnée par Wila,
01:13 qui était venue témoigner de ce que faisait ce réseau d'accompagnement.
01:17 Ensuite, je recevrai Catherine Ladousse, qui a à la fois occupé plusieurs fonctions
01:22 dans des comités de direction des entreprises de la tech
01:25 et qui est également aujourd'hui membre du Haut Conseil pour l'égalité entre les femmes et les hommes,
01:30 donc particulièrement bien placé pour parler de la place des femmes.
01:34 Et enfin, je ferai le portrait de Zahia Zouani, qui a créé et qui dirige l'ensemble Divertimento.
01:42 Et Zahia Zouani se présente vraiment comme une chef d'entreprise,
01:47 donc on verra que ses problématiques sont tout à fait conformes à celles que nous rencontrons
01:51 dans toutes les interviews de femmes dirigeantes.
01:54 Je propose de commencer tout de suite avec Béatrice Guerrara.
01:57 Bonjour Béatrice Guerrara.
02:03 Bonjour Marie-Claire.
02:04 Ravi de vous retrouver sur ce plateau.
02:07 Vous êtes la cofondatrice et vous co-dirigez la plateforme CoCoRoe,
02:13 que vous avez créée il y a maintenant une dizaine d'années,
02:16 et vous avez bénéficié de l'appui à un certain moment du réseau Wila.
02:22 Alors Wila, comme je l'ai dit en introduction, j'avais reçu Marie-George,
02:26 qui en est la présidente, il y a quelque temps,
02:28 et elle avait expliqué justement en quoi les programmes qu'elle développait
02:32 pouvaient apporter du soutien à des startupeurs et des startupeuses,
02:36 essentiellement startupeuses d'ailleurs,
02:37 et donc vous avez accepté de témoigner pour expliquer tout ce que vous en avez tiré de très positif.
02:44 Alors avant d'aller sur ces sujets-là, vous allez nous présenter en quelques mots ce qu'est CoCoRoe,
02:51 et puis nous dire finalement ce qui avait amené les trois brillantes jeunes filles que vous étiez à l'époque
02:55 à quitter vos jobs salariés pour créer cette entreprise qui depuis s'est développée.
03:00 Avec plaisir Marie-Claire. Alors effectivement, comme vous le disiez,
03:03 donc CoCoRoe, ce n'est pas facile à prononcer, ça veut dire en japonais "apprendre avec le cœur",
03:07 et c'est une start-up que j'ai créée avec mes deux amis d'enfance, Raphaël et Élise Covillette.
03:11 En fait, on avait 30 ans, on était en entreprise chacune.
03:15 Moi pour ma part, j'étais dans une banque bien connue qui était la Banque des Entrepreneurs,
03:18 donc je pense qu'il y avait déjà un esprit qui était très entrepreneurial et que je côtoyais.
03:22 Et Raphaël, Élise et moi, on avait en commun d'être engagés dans l'univers de la formation et de l'éducation.
03:28 Et on avait cette conviction qui était vraiment de se dire que le monde évolue très vite.
03:32 Vous aviez parlé tout à l'heure d'intelligence artificielle, on le voit,
03:35 les compétences sont de plus en plus mobiles, elles changent très vite.
03:38 Le diplôme qu'on vient d'avoir à la sortie de l'école, ce n'est pas celui qui va vous garantir un job à vie.
03:43 Et que finalement, ce qui va être essentiel dans votre vie, ça va être de se former.
03:46 Et malheureusement, la formation est trop souvent un peu le parent pauvre de l'entreprise,
03:50 parfois trop académique, trop longue. Et on était convaincus qu'on pouvait dépoussirer les codes.
03:55 Formidable. Alors vous vous êtes lancé, puis alors vous avez développé, vous avez connu bien évidemment des hauts et des bas.
04:02 Vous avez commencé par connaître d'ailleurs un bas. Et c'est à cette occasion, je crois, que vous avez connu Ouila.
04:07 Alors racontez comment ça s'est passé, en quoi vous avez finalement fait évoluer votre modèle,
04:12 et surtout en quoi Ouila vous a permis justement de passer ce cap de façon positive.
04:17 Exactement. Alors l'entrepreneuriat, je crois que vous le savez, et je vois les femmes qui viennent dans votre émission le disent aussi,
04:21 ce n'est pas un long fleuve tranquille. Il y a des très bas. Et Ouila s'est trouvé sur notre chemin à un moment critique,
04:27 puisqu'on était du coup en 2019, au moment de notre pivot. A l'origine, on était en reprise plutôt en B2C.
04:33 On faisait de la formation pour les particuliers. Et à ce moment 2019, on tâtonnait, on cherchait notre business model.
04:38 Et on a intégré l'incubateur de Ouila à un moment qui était vraiment un moment, je le disais, un critique,
04:44 où il fallait repenser notre business model, revoir notre proposition de valeur.
04:48 Et à cet endroit, on a pu y trouver justement des coachs, de l'expertise, du mentorat, pour justement nous accompagner un peu sur ce nouveau chemin.
04:55 Oui, parce que vous aviez démarré en B2C. Vous aviez d'ailleurs, vous étiez arrivé jusqu'à une quinzaine ou une vingtaine de collaborateurs, de collaboratrices.
05:05 Et puis, finalement, ça n'a pas fonctionné comme vous voulez. Et vous avez donc switché, passé, pivoté, passé en B2B.
05:13 Plus précisément, parce que vous avez expliqué en quoi Ouila vous avait accompagné, mais plus précisément, ça s'est passé comment ?
05:18 Enfin, par rapport au programme déployé, combien de temps, à raison de combien de temps par semaine, par mois, avec qui ?
05:24 Je crois que pour raconter les débuts de l'histoire, en fait, c'est la BPI qui a commencé à nous parler de Ouila très tôt.
05:29 La BPI a été un de nos partenaires qui nous a soutenus très tôt. Et donc, on nous a mis sur la voie de Ouila.
05:34 Et en fait, Ouila avait l'avantage de proposer des programmes qui étaient vraiment adaptés à différents niveaux de maturité.
05:39 Vous aviez des programmes pour vraiment des entrepreneurs qui n'avaient juste qu'un PowerPoint,
05:43 celles qui avaient déjà rencontré le fameux produit Market Fit, déjà les premiers clients,
05:47 et celles qui étaient plutôt dans les problématiques de scale, donc vraiment d'industrialisation du modèle.
05:51 Et nous, on était dans cette phase de pivot et on avait enfin, du coup, un programme qui était adapté à ce niveau de maturité.
05:55 On avait déjà un produit, mais il fallait le faire pivoter. Et on a eu accès à toute une série de workshops,
06:00 aussi bien sur des thématiques comme la levée de fonds, construire un business model, gérer ses relations presse.
06:05 Et ça, en fait, c'est critique parce qu'on sait en startup, peut-être plus qu'ailleurs, le temps, c'est de l'argent.
06:11 Et votre courbe d'apprentissage, elle doit être très rapide. Donc, en fait, Ouila, ça a été cette espèce d'accélérateur de compétences
06:16 qui nous a permis très rapidement de progresser sur des aspects techniques.
06:20 Et puis, en plus, pour ajouter un point qui n'est pas forcément très technique, c'est aussi un lieu de sororité.
06:25 Vous vous rencontrez entre pairs, entre autres entrepreneurs, et parfois, ça fait du bien de serrer les coudes et de partager ses galères.
06:31 Oui, parce que vous me disiez, quand on a discuté ensemble, que vous aviez auparavant fait un autre accélérateur qui était beaucoup plus masculin
06:38 et que vous aviez trouvé chez Ouila une différence d'être effectivement avec des... Il n'y a pas que des femmes, parce que vous avez également,
06:45 sans doute, des coachs, des interventions qui étaient faites par des hommes, bien évidemment. Mais néanmoins, il y avait ce côté femme entrepreneur qui était important.
06:52 Exactement. Et je crois que c'est une des clés de la longévité de Ouila et pourquoi ce lieu existe depuis aussi longtemps,
06:57 c'est qu'on y trouve quelque chose qu'on ne trouve pas ailleurs, à savoir, effectivement, un supplément d'âme, de l'expertise.
07:02 Et puis aussi, il y a vraiment cette notion de sororité où on peut se dire les choses, se parler, loin des flashs, de la pression des actionnaires ou autres,
07:09 et avoir ce langage un peu sincère et se serrer les coudes.
07:13 Alors, aujourd'hui, Coco Roé, comme une personne, comme une action...
07:18 Je ne peux pas dire "l'élection", mais là, pour le coup, on a eu cette grande chance de trouver notre fameux business model.
07:24 Et aujourd'hui, on est une trentaine de collaborateurs. On forme 50 % du CAC 40 sur Coco Roé.
07:29 Et on accompagne également des acteurs publics, comme par exemple Pôle emploi, la Sécurité sociale, comme ACOS et bien d'autres.
07:35 Très bien. Écoutez, c'est assez impressionnant, tout ça.
07:38 C'est un chemin, un long chemin.
07:40 C'est un long chemin, mais après, il faut être toujours vigilant et toujours continuer.
07:44 Vous êtes resté 18 mois au total avec Ouila.
07:47 Oui, 18 mois. Et je pense que si on ne nous avait pas mis à la porte, on serait resté très longtemps.
07:51 Mais c'est jusqu'à un moment où il fallait pousser les murs.
07:53 Vous aviez trop de postes de travail pour pouvoir rester chez Ouila.
07:56 Bref, en tout cas, vous avez fait une recommandation tout à fait fervente.
08:01 Et je pense que c'est important. Donc, merci pour ça.
08:04 Et j'espère, mais je suis convaincue, qu'il y aura d'autres entrepreneurs qui sauront ainsi pousser la porte de Ouila,
08:11 parce qu'elles sauront qu'elles vont y trouver l'appui dont elles ont besoin.
08:14 Merci beaucoup, Béatrice, et bonne continuation.
08:17 Merci beaucoup pour l'invitation.
08:18 Bonjour, Catherine Hadouss.
08:24 Bonjour, Marie-Claire.
08:25 Merci d'avoir accepté d'être notre grand témoin du jour.
08:28 Merci.
08:29 Alors, vous êtes particulièrement bien placée pour tenir ce rôle,
08:33 parce que votre regard sur la situation des femmes dans l'économie a été nourri, finalement,
08:38 à la fois de beaucoup d'expériences personnelles, professionnelles.
08:42 Et puis, également, vous vous êtes engagée très tôt pour la parité, pour l'égalité entre les hommes et les femmes.
08:48 Et aujourd'hui, votre rôle au sein du Haut Conseil pour l'égalité entre les femmes et les hommes en témoigne encore
08:54 et vous permet d'avoir encore une observation encore plus affinée.
08:57 Donc, pour résumer en quelques mots, vous avez démarré votre carrière dans le monde financier,
09:03 à l'école, le Dominican Express, et vous êtes arrivée rapidement ensuite chez IBM.
09:08 Donc, vous êtes rentrée dans le monde de la tech.
09:10 Et quand vous êtes arrivée, vous m'avez dit que vous aviez été marquée par le fait qu'il y avait une prééminence,
09:15 prédominance marquée des hommes.
09:17 Comme en même temps, la direction générale d'IBM France avait justement décidé,
09:22 consciente du sujet, de lutter contre ces inégalités, vous avez été amenée à réfléchir, à travailler,
09:28 à proposer donc ce qui a abouti à la création du cercle intérieur.
09:31 Alors, expliquez-nous, après on reviendra sur le sujet, mais expliquez-nous comment ça s'est passé
09:35 et comment vous avez fait bouger à ce moment-là les lignes avec ce cercle.
09:40 C'était une prise de conscience, c'est vrai, une prise de conscience de la part de quelques femmes dirigeantes
09:44 dans ces grandes entreprises du secteur énergétique et scientifique.
09:47 Et peut-être que l'avantage, c'est que justement, les écarts étaient tellement importants,
09:51 l'invisibilité des femmes était tellement forte, que ces entreprises-là, et notamment les entreprises américaines,
09:56 il faut bien rendre hommage aux entreprises internationales, qui, plutôt que les entreprises françaises,
10:01 se sont dit qu'il fallait absolument trouver des solutions pratiques et concrètes,
10:05 et le meilleur moyen, c'est d'interroger justement les salariés.
10:09 Et du coup, nous avons créé ce premier réseau, et c'est vrai qu'on était pionnières à l'époque,
10:13 puisqu'on a créé le réseau d'IBM avec d'autres collègues en 1999,
10:19 et le cercle Intarel en 2001, il y avait quatre entreprises à l'origine,
10:23 donc IBM, General Electric, France Télécom à l'époque, ça s'appelait encore France Télécom,
10:28 et Chauberger, et en fait, l'idée, c'était de partager nos bonnes pratiques,
10:32 mais c'était vraiment une aventure collective, de façon très pragmatique et très concrète,
10:37 cette interrogation de dire "mais pourquoi est-ce qu'on n'arrive pas à recruter des femmes,
10:42 et comment faire pour les retenir ?" Et ça fait 22 ans que l'aventure continue.
10:47 - Justement, comme ça fait plus de 20 ans, et qu'il y a vraiment eu un développement très marqué,
10:53 avec d'ailleurs des évolutions au sein du cercle Intarel, de la composition,
10:57 et de ce que c'est devenu par la suite, finalement aujourd'hui, 20 ans après,
11:01 votre regard, puisque là, vous avez pu voir ce qui avait bougé ou pas bougé,
11:05 ou pas suffisamment bougé, et puis finalement, dans le sujet spécifique de la tech,
11:09 puisque vous avez toujours travaillé dans ce thème-là, et finalement,
11:12 ça va faire aussi le lien avec votre activité actuelle, parce qu'au sein du Haut Conseil,
11:17 vous avez également participé récemment, justement, à un rapport qui est sur les femmes et le numérique,
11:25 et vous avez parlé de visibilité, je crois que vous allez nous dire que ce n'est pas tout à fait ça.
11:28 Alors, commençons par le début, votre propre regard sur l'évolution des femmes dans ce monde-là.
11:34 - Alors évidemment, si on regarde les chiffres, on peut être un petit peu désespérée,
11:38 parce qu'il n'y a que 29% de femmes dans le numérique, et encore dans les 29%,
11:41 on compte les fonctions, comme celles que j'ai occupées, les fonctions de communication, les RH,
11:46 donc il n'y a que 16% de femmes dans les métiers techniques,
11:49 donc il n'y a que 26% de femmes qui sont diplômées d'ingénieure,
11:52 donc tous ces chiffres, je dirais, pourraient en effet nous déprimer.
11:55 En même temps, je dirais que 20 ans après, ce qui est positif, c'est qu'il y a de plus en plus d'entreprises qui s'engagent,
12:02 que le sujet, je dirais, on n'est plus obligé de démontrer, aujourd'hui, grâce à toutes les études qui ont été faites,
12:07 que la mixité est absolument indispensable, c'est-à-dire, donc ça c'est déjà une étape.
12:12 Bon, après, la deuxième, évidemment, la deuxième étape, et puis le deuxième défi,
12:17 c'est comment faire en sorte de pouvoir attirer, justement, les jeunes filles,
12:21 pourquoi est-ce que dans les années 60, il y avait énormément de femmes qui étaient dans l'informatique,
12:27 pourquoi aujourd'hui, en 2024, on se retrouve avec si peu de femmes,
12:31 alors qu'il y a des possibilités de croissance avec des centaines de milliers de postes ?
12:36 Donc c'est vrai qu'il y a cette interrogation, et c'est vrai qu'aujourd'hui, il y a quand même des solutions, des propositions,
12:42 une prise de conscience de l'industrie, dans deux jours, il y aura les Assises des métiers du numérique, par la Fondation numérique,
12:48 donc ça, c'est un bon signe. Après, le combat continue.
12:52 - Oui, le combat continue, parce que si on en... D'ailleurs, quand on lit, encore une fois, le Conseil pour y venir,
12:59 bon, a fait à la fois des travaux sur les sujets de sexisme, etc.,
13:03 bon, c'est pas le thème de notre émission, puisque nous, on est vraiment dans la partie des femmes dans le monde économique,
13:08 mais vous avez également, donc, fait ce rapport sur les femmes et le numérique,
13:13 et là, on le voit sous deux angles, mais l'angle qui est leur présence, comme vous venez de le dire,
13:18 dans ces métiers, dans les formations au départ, etc., est très net.
13:22 Mais, finalement, enfin, à chaque fois, c'est toujours très surprenant, parce qu'on fait ce constat,
13:28 on le partage, le constat qu'en fait, la prise de conscience est totale, qu'il y a énormément d'initiatives,
13:33 qu'on n'arrête pas de mesurer, que donc on a rendu concrets les éléments en question.
13:38 Pourquoi, pourquoi n'y arrive-t-on malgré tout pas suffisamment vite ?
13:42 - Bah, c'est-à-dire qu'en fait, justement, il faut quand même se dire qu'il n'y a pas de fatalité pour que les femmes ne s'intéressent pas à la tech.
13:48 J'aime beaucoup cette citation d'Isabelle Collet, qui est une spécialiste, dirais, du numérique,
13:53 et qui dit, en effet, il faut démasculiniser le secteur. En fait, qu'est-ce qui s'est passé ?
13:57 C'est pas tellement que les femmes ont reculé, c'est que les hommes, et peut-être IBM y est pour quelque chose,
14:01 se sont engouffrés, en fait, dans ces métiers, qui sont des métiers devenus de pouvoir, en fait.
14:06 - Ah oui, très rémunérateurs, bien sûr. - Des métiers très importants, très rémunérateurs.
14:09 À partir de là, les femmes, évidemment, se sont senties presque exclues, et ça, c'est important.
14:16 Donc, on voit qu'il y a énormément de sexisme, en fait, dans ces métiers-là.
14:19 Ce qui fait que, évidemment, les solutions, c'est de créer, évidemment, à la fois un environnement qui soit plus propice et plus bienveillant pour les femmes,
14:28 mais surtout, il faut partir de l'éducation. Parce que si vous allez dans d'autres pays, finalement, il n'y a pas de fatalité, c'est ça ?
14:34 Parce qu'en France, certes, dans les pays occidentaux, on a ce problème-là, et on a du mal à aller plus vite, malgré une politique forte,
14:42 malgré l'engagement des entreprises, des associations, qui, au quotidien, se battent pour pouvoir, comme le sac à internelle,
14:48 elle bouge et autre, pour pouvoir, justement, expliquer l'intérêt de ces métiers.
14:53 Mais, en fait, dans d'autres pays, avec une politique volontariste, et parfois, d'ailleurs, ce n'est pas toujours pour des bonnes raisons,
14:59 au Moyen-Orient, vous allez retrouver énormément de femmes dans ces métiers parce qu'elles peuvent le faire de la maison.
15:04 Dans d'autres pays, la Chine ou autre, j'ai eu l'occasion de travailler au Comité d'origine chinoise, et j'ai vu qu'il y avait énormément de femmes,
15:10 justement, et pas simplement dans les usines, dans les laboratoires et à la tête de l'entreprise.
15:17 Bien sûr, bien sûr. C'est important parce qu'effectivement, quand je disais en introduction que le futur est écrit, on est en train de l'écrire, ce futur,
15:24 on l'écrit en permanence, d'ailleurs, mais que l'intelligence artificielle va avoir un rôle important.
15:29 Il y a un autre sujet que vous allez bientôt traiter, je crois, si ce n'est pas trahir un secret, au niveau du Haut Conseil,
15:35 c'est le rapport des femmes et de l'argent. Ça sera l'un de vos prochains sujets.
15:40 Voilà. En effet, vous savez, Haut Conseil, en fait, peut-être juste pour repositionner un peu quel est le rôle du Haut Conseil à l'égalité,
15:46 en fait, c'est un peu un rôle de la foi des guillons et de vigie. C'est la possibilité d'approfondir un sujet,
15:52 de revenir avec des solutions concrètes que l'on va proposer au gouvernement pour justement atteindre l'égalité.
15:57 Donc, on a plusieurs commissions, on travaille sur différents sujets, depuis la violence, la santé, l'international.
16:02 Et en ce qui concerne la commission parité, donc on va d'abord s'attaquer au sport, parce que là, évidemment, c'est un peu l'actualité des Jeux olympiques.
16:09 Donc, on va en effet travailler sur la parité dans le sport. Et là, il y a énormément de choses à faire.
16:14 Et après, en effet, ce sera les femmes et la finance. On démarrera le travail dans quelques mois.
16:19 Et avec vraiment une vision à 360 degrés, c'est ça qui est intéressant, c'est de voir la relation à la fois des femmes avec la finance.
16:27 – Bien écoutée Catherine. Donc avec ça, je vais pouvoir vous réinviter la prochaine fois pour parler cette fois-ci de ce rapport-là.
16:34 – Avec plaisir. – Qui sera certainement très éclairant.
16:37 Merci encore et bonne continuation de vos missions. Merci beaucoup.
16:41 – Merci Marie-Claire.
16:42 [Musique]
16:46 – Bonjour Zahia Zahani. – Bonjour Marie-Claire.
16:49 – Très heureuse de vous recevoir parce que je suis depuis longtemps admirative de ce que vous faites.
16:53 – Merci. – Donc de vous en entendre en parler me ravit.
16:57 Alors, j'ai souhaité vous faire venir dans cette séquence qui est la séquence du portrait,
17:01 où donc je portraite des femmes chefs d'entreprise, alors que vous intervenez dans un domaine qui est bien sûr très différent,
17:07 puisque c'est un domaine artistique. Mais justement, je le trouve intéressant de vous faire parler de la façon dont vous abordez des problématiques
17:14 qui sont finalement tout aussi comparables. Et on va voir dans vos propos que vous êtes tout aussi…
17:20 vous connaissez les mêmes difficultés, vous connaissez les mêmes bonheurs, vous avez cet enthousiasme
17:25 et vous avez cette volonté d'impact à la fois sociale et sociétale qui est exprimée par les nombreuses chefs d'entreprise que j'ai reçues jusqu'à présent.
17:33 Donc après avoir parlé tech avec Beatrice Igrara et Catherine Ladousse, on va parler art, mais art sous l'angle entreprise.
17:41 Alors on va quand même commencer par le commencement, c'est-à-dire qu'au départ vous êtes baignée dans un milieu familial qui est très tourné vers le monde artistique.
17:49 Vous avez choisi de devenir chef d'orchestre. Donc dites-nous en quelques mots pourquoi chef d'orchestre et comment vous avez fait pour y arriver.
17:57 Oui, en effet, alors moi je suis chef d'orchestre et j'ai créé un orchestre, l'Orchestre divertimento, il y a 25 ans maintenant.
18:03 Et c'est vrai que quand j'étais enfant, j'ai partagé cette passion de la musique avec mes parents parce qu'ils étaient très mélomanes et on écoutait beaucoup de musique à la maison.
18:13 Donc je dois dire que j'étais baignée dans les musiques de Mozart, Beethoven et en fait j'ai toujours eu envie de continuer à partager ces émotions-là.
18:20 Et en faisant de la musique, j'ai voulu aussi pouvoir jouer les mêmes musiques que j'entendais à la maison.
18:25 Alors au début, j'ai commencé par la guitare classique sans savoir qu'il n'y avait pas de guitare dans les orchestres.
18:29 J'ai joué un autre instrument, l'alto. Et en pratiquant l'alto, ça m'a permis de découvrir l'univers de l'orchestre de l'intérieur, le métier de chef d'orchestre.
18:37 Et en fait, voilà, ça m'a fascinée.
18:39 Un métier qui est très peu féminin.
18:42 Oui, qui est très peu féminin. Donc en fait, au départ, après une fois la découverte de ce métier et l'admiration un peu de ces grands chefs d'orchestre,
18:49 rapidement je me suis rendu compte que je ne voyais pas de femmes, je ne voyais pas de jeunes.
18:53 Quand je disais secrètement que quand je serais grande, je serais chef d'orchestre, on me disait "ouh là là, ce n'est pas du tout un métier qui est fait pour les femmes".
19:01 Donc heureusement, j'ai eu la chance d'avoir mon entourage et mes parents qui m'ont encouragée.
19:05 Et puis après, je me suis rendu compte qu'il fallait aussi que je trace moi-même mon propre chemin.
19:09 Et que du coup, ce ne serait pas forcément la direction d'orchestre qui viendrait à moi, mais que ce serait à moi de créer mes propres opportunités de diriger.
19:16 Oui, c'est tout à fait ça. Et alors, quand on parle de l'ensemble d'Ivertimento, ça va au-delà de l'orchestre,
19:22 vous avez créé d'autres dispositifs, d'autres structures. Alors parlez-nous, puisque finalement c'est un groupe avec des activités différentes,
19:28 donc parlez-nous de tout ce que vous faites au-delà même de l'orchestre en tant que tel.
19:31 Oui, alors en effet, la plupart du temps, on voit l'orchestre d'Ivertimento sur scène, les concerts, les projets artistiques.
19:38 Et évidemment, c'est le cœur de notre métier, mais plus largement, c'est aussi un projet culturel au service des territoires.
19:43 Et c'est vrai que quand moi j'ai réfléchi à savoir quel chef d'orchestre j'avais envie de devenir, quel orchestre je voulais créer,
19:48 en fait j'ai un peu fait une analyse, comme vous faites un peu les analyses de marché au début,
19:53 à me dire, si je fais pareil que les autres, mais sans moyens, sans réseau, sans expérience, je risque fortement de ne pas réussir.
20:00 Donc je me suis dit, il faut que je me trouve ma ligne artistique, mon identité.
20:03 Et je me suis rendu compte que justement, ce que parfois on m'opposait comme une difficulté, un frein, le fait d'être jeune,
20:11 d'être une femme, d'origine sociale populaire, d'origine algérienne aussi, je me suis dit plutôt que ce soit des freins, je vais en faire une force.
20:20 Et donc j'ai réfléchi aussi à une nouvelle approche artistique en me disant, peut-être que là où il y a des besoins,
20:26 c'est aussi d'aller dans des territoires où la culture est peu présente.
20:29 Donc ça a été la première dimension que j'ai développée avec l'orchestre d'Ivertimento, l'approche territoriale,
20:33 d'aller s'installer dans des territoires où habituellement il y a peu de musique classique et peu de culture.
20:38 Et puis aussi de développer une ligne artistique très novatrice.
20:42 Et donc c'est comme ça que petit à petit on a réussi à faire notre place.
20:45 Alors, tout en est structuré en association Loi 1901, mais au-delà de simplement les concerts de l'orchestre,
20:52 il y a aussi toute une démarche d'engagement social et sociétal de l'orchestre pour justement réunir des publics sous toute leur diversité,
21:00 former des jeunes. Donc en effet on a une académie qui est notre centre de formation à nous.
21:05 On a nos projets d'impact social pour justement fédérer un public assez large.
21:12 Et donc de faire en sorte d'avoir une approche globale sur la dimension culturelle dans son sens large.
21:18 Oui, c'est ce que vous... Alors vous parlez de résidence.
21:21 Donc on est d'accord, vous avez l'orchestre avec tout ce que vous pouvez faire en termes de concerts et autres.
21:26 Vous avez l'académie, c'est la formation. Et vous avez les résidences qui sont un déploiement territorial.
21:31 C'est ça.
21:32 Et alors comment ça se passe la résidence ?
21:33 Bah la résidence en fait c'est qu'on travaille, on choisit un lieu. Alors parfois c'est la ville qui nous choisit.
21:39 Parfois nous on la démarche, mais en règle générale on se met assez facilement d'accord en se disant "bah tiens on a des objectifs communs".
21:44 La collectivité c'est de développer la vie culturelle. Nous c'est de pouvoir partager notre expérience dans ce domaine.
21:50 Et en fait on sait très bien que ça, ça prend du temps.
21:53 Et c'est pas le soir d'un concert qu'on va se dire "tiens on va réunir des publics très différents".
21:57 Par mon expérience on a beau apporter les plus belles oeuvres dans les plus beaux lieux, c'est pas ça qui va faire venir, même si c'est gratuit, les personnes.
22:04 Et donc là ces résidences, ça nous permet de nous installer pendant une période de 3 ans, voire même parfois au-delà, dans un territoire.
22:10 Et de travailler avec les collectivités, les lieux culturels, les maisons de quartier, les centres sociaux, évidemment les établissements scolaires,
22:19 tous les lieux de proximité, pour petit à petit amener les publics à venir aux concerts.
22:23 Et donc c'est comme ça que justement on a maintenant, après 25 ans d'expérience, on a réussi à remplir les salles de concert, que ce soit en milieu urbain, en milieu rural, et dans les grandes salles de concert aussi.
22:34 Donc vous avez vraiment, encore une fois, un dispositif qui est très construit, parce qu'on vous voit uniquement en orchestre,
22:41 mais il y a bien tout cet ensemble là qui est très cohérent et qui permet véritablement de mener,
22:46 finalement parce que, pour continuer le parallèle avec le monde de l'entreprise, avec aujourd'hui la raison d'être,
22:52 puisque les entreprises à mission, la raison d'être, vous finalement c'est exactement la même chose, vous avez une ligne de volonté,
22:57 parce que tout ce que vous avez fait, vous l'avez fait avec la passion de la musique, mais vous l'avez fait aussi avec cette volonté d'avoir un impact, vous le dites très clairement.
23:05 Donc c'est votre raison d'être, donc vous avez aussi structuré autour de la raison d'être.
23:08 Oui, exactement, c'est important en effet d'avoir cet impact là, et puis en fait parfois on se rend compte qu'il n'y a pas qu'une seule façon d'y parvenir,
23:16 et que c'est important de réfléchir aussi à toutes les approches qu'il faut.
23:19 Alors, voilà, nous on a à la fois la dimension artistique, on a l'approche territoriale, on a l'approche pédagogique, l'approche sociétale,
23:25 et donc on s'est rendu compte que pour pouvoir arriver et atteindre nos objectifs, il fallait qu'on puisse aussi travailler toutes ces dimensions là.
23:33 Donc ce qui fait que ça nous a amené aussi à avoir une vraie réflexion sur justement, sur nos objectifs, les enjeux à relever, l'économie aussi de notre projet,
23:43 dans un univers qui est aussi beaucoup, qui fonctionne beaucoup avec des financements publics, et nous on est arrivé dans une conjoncture où on a moins bénéficié de ces financements publics.
23:52 J'allais vous poser la question du financement, parce qu'effectivement une entreprise ça se finance.
23:55 Tout à fait. Alors du coup en fait, bon bah moi je me suis rendu compte que les collectivités en France portaient beaucoup le sujet culturel,
24:01 notamment dans la proximité et l'hyper proximité avec les habitants, et que c'était aussi nous un sujet qu'on travaillait,
24:06 donc on s'est beaucoup appuyé d'ailleurs sur les réseaux de collectivité. Ensuite on a été aussi voir les services de l'Etat,
24:14 alors qu'ils contribuent aussi un petit peu, même si ça reste encore pour nous un challenge de les associer davantage,
24:20 et surtout d'arriver à faire en sorte qu'on ne cloisonne pas trop les dimensions, parce que parfois dans certaines villes on nous dit "ah bah tiens ça c'est des quartiers politiques de la ville,
24:29 donc on nous demande d'aller plutôt solliciter le ministère de la vie", alors que dans d'autres lieux c'est le ministère de la culture,
24:36 et pourtant on fait les concerts de la même façon, on est habillés pareil, on joue les mêmes oeuvres.
24:41 Donc aujourd'hui il y a un vrai travail aussi de pédagogie qu'on essaie d'avoir avec parfois nos interlocuteurs,
24:47 en leur disant "écoutez, il ne faut pas considérer les publics différemment", et puis surtout pour arriver à porter, à équilibrer l'économie de ce projet,
24:57 on a aussi sollicité des entreprises, des fondations, qui avaient également eux aussi ce souhait d'avoir cet impact social, sociétal, et donc on travaille tous ensemble.
25:08 Et donc une des forces aussi de l'orchestre divertimento c'est de mettre autour de la table des personnes qui parfois, en tout cas au fur et à temps,
25:15 ne travaillaient peut-être pas beaucoup ensemble, ou peu, et donc de mettre l'éducation nationale, les collectivités, les services de l'Etat, le monde économique,
25:21 le tissu associatif et nous-mêmes, pour travailler tous ensemble, et quelque part c'est un autre orchestre à côté de l'orchestre.
25:27 Et voilà, alors parfois c'est aussi ça qui fait la force, parfois c'est vrai qu'en tant que moi, chef de ce projet, ça me demande beaucoup de temps d'aller mobiliser tous ces partenaires.
25:38 Alors heureusement maintenant je m'appuie sur une équipe solide, depuis quelques temps j'ai une directrice générale qui m'accompagne beaucoup,
25:47 le président de l'orchestre divertimento Amoral Chibout, qui est également issu du monde économique,
25:52 donc qui nous partage aussi beaucoup ses expériences et qui nous permet de construire aussi toute sa stratégie.
25:56 Mais je dois dire que dans mon travail quotidien, le métier de chef d'entreprise, quelque part, prend autant de temps que celui de chef d'orchestre.
26:05 Voilà, il y a beaucoup de similitudes en plus dans ces deux débats.
26:08 Et voilà, et donc c'est vrai que j'ai été amenée à rencontrer des personnes, c'est comme ça qu'on s'est rencontré toutes les deux.
26:14 Et aussi des personnes très intéressantes que je n'aurais certainement jamais rencontrées.
26:18 Et je dois dire aussi que ces rencontres-là, dans le domaine économique, dans le domaine social, culturel, éducatif,
26:24 m'a amenée aussi à avoir parfois un regard différent et peut-être alimenter cette réflexion autour du projet artistique de l'orchestre.
26:32 Et qui fait qu'aujourd'hui, même si on a un petit pousset dans le monde musical, on a trouvé notre place, on a réussi à faire notre place.
26:37 Donc voilà, c'est en étant parfois un peu bousculé qu'on arrive aussi à être plus performant.
26:42 Et je dois dire que c'est souvent dans les difficultés d'ailleurs qu'on s'est challengé un peu pour trouver une voie.
26:49 Même si j'aimerais bien qu'à l'avenir ça soit un peu plus serein.
26:53 Et c'est vrai qu'on a des objectifs encore.
26:56 - Votre défi principal d'aujourd'hui ?
27:00 - Alors c'est de consolider en fait ce concept, ce projet culturel au service des territoires.
27:05 Parce que moi je vois vraiment la qualité et les résultats de ce beau projet.
27:09 Alors notre force est notre itinérance.
27:12 Mais moi j'ai aussi l'objectif de nous installer dans un lieu, un lieu en Seine-Saint-Denis de préférence.
27:18 Mais en tout cas en région Île-de-France.
27:20 Qui permettrait d'accueillir aussi nos projets, d'accueillir tous les jeunes de notre académie.
27:24 Donc de trouver un lieu.
27:25 Et puis de trouver des nouveaux partenaires.
27:27 Parce que voilà ce qu'on a réussi à expérimenter en France aussi.
27:30 On est en train de travailler pour les s'aimer dans d'autres pays.
27:34 En Afrique, en Europe.
27:36 Et donc voilà. Donc en fait peut-être les mêmes démarches.
27:40 - Exactement la même chose. Les mêmes démarches d'une entreprise. Absolument.
27:42 - Voilà. Tout à fait.
27:43 - Eh bien écoutez en tout cas merci beaucoup.
27:45 Tout ça confirme encore une fois que ce que vous faites est vraiment formidable.
27:49 - Merci.
27:50 - Et je le dis avec beaucoup de sincérité.
27:51 Et écoutez je souhaite que cette émission peut-être permette à ce que vous soyez encore mieux connus que ce que vous êtes aujourd'hui.
27:58 Et que d'éventuels potentiels mécènes sponsors puissent vous rejoindre.
28:03 Et vous permette de trouver des capitaux qui vous manquent pour stabiliser encore davantage tout ce beau projet.
28:09 - Bah écoutez merci. Merci beaucoup.
28:11 - Merci Zahia.
28:12 Voilà. Émission terminée. Donc rendez-vous le mois prochain.
28:16 Merci de votre écoute.

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