• l’année dernière
Samedi 28 octobre 2023, SMART WOMEN reçoit Shanty Baehrel (PDG et fondatrice, Shanty Biscuits) , Amel Kefif (Directrice générale, Elles Bougent) et Gonzague de Blignières (confondateur, RAISE)

Category

🗞
News
Transcription
00:00 Bonjour, bienvenue dans Smart Women, l'émission qui donne le pouvoir aux femmes.
00:08 J'y reçois chaque mois des personnalités, des hommes, des femmes, qui viennent témoigner
00:13 de leur expérience personnelle et qui partagent cette conviction qui me tient à cœur.
00:18 Les femmes doivent prendre leur juste place dans l'ensemble des sphères de pouvoir, ce
00:23 qui signifie qu'elles doivent diriger des entreprises, quelle qu'en soit la taille,
00:28 qu'elles doivent intervenir en tant qu'expertes dans les médias, qu'elles doivent s'engager
00:33 dans les filières scientifiques et la tech, tout cela au moins à l'égal des hommes.
00:37 Donc c'est une question à la fois de justice, c'est au moins autant une question de performance
00:46 économique et c'est au moins autant un moyen d'assurer une écriture de notre futur plus
00:52 équilibrée puisque la tech et l'intelligence artificielle notamment en sera l'un des vecteurs
00:57 principaux.
00:58 Alors aujourd'hui, je vais avoir le plaisir de recevoir tout d'abord Amel Kéfif qui
01:03 est la directrice générale de l'association Elle Bouge.
01:07 Elle Bouge milite pour plus de filles, plus de femmes dans les filières scientifiques.
01:12 Mon grand témoin du jour sera Gonzague de Blinière qui est un financier engagé qui
01:19 a cofondé le groupe d'investissement RAISE et qui prône et qui agit systématiquement
01:27 pour que l'économie soit au service du bien commun.
01:29 Et enfin, je ferai le portrait de Chanty Barrel.
01:33 Chanty a créé et dirige depuis 10 ans l'entreprise Chanty Biscuits qui fabrique des biscuits
01:40 à message et qui est installée à Vitrolles, donc dans la région PACA.
01:44 Et tout de suite donc Amel Kéfif.
01:48 Bonjour Amel Kéfif.
01:51 Bonjour Marie-Claire.
01:53 Ravie de vous recevoir pour parler de ce sujet important qui est l'orientation des
01:58 filles vers les filières scientifiques.
02:01 Alors vous avez vous-même connu d'ailleurs un parcours varié puisque vous avez fait
02:06 de l'entrepreneuriat, vous avez également été en cabinet, vous avez été chef de
02:10 cabinet de Marine Schiappa et depuis trois ans vous avez donc choisi de diriger l'association
02:16 Elle Bouge.
02:17 En quelques mots, pourquoi ce passage et comment fonctionne Elle Bouge, que fait-elle, les
02:24 grands chiffres, le périmètre d'action ?
02:26 Merci beaucoup.
02:27 Alors pourquoi ? Parce que je suis convaincue de ces questions et qu'il faut agir pour
02:31 l'engagement pour les filles et les filières scientifiques et la place des femmes en règle
02:36 générale.
02:37 Elle Bouge est une association qui a été fondée il y a 18 ans par Marie-Sophie Pavlat
02:41 qui est une ingénieure de formation et à qui on a posé la question "comment fait-on
02:47 pour attirer plus de filles et de femmes dans les filières et carrières scientifiques
02:51 et dans les industries stéréotypes et masculines dans des fonctions de techniciennes et d'ingénieurs ?"
02:56 Donc le constat, c'est celui qu'on voit tous les jours dans tous les rapports et autres
03:01 forums et conférences, la question des stéréotypes liés au genre, liés au métier, métier
03:07 féminin, métier masculin, les plafonds de verre, les propres freins consommés à soi-même
03:14 et les blocages absolument.
03:15 Donc Elle Bouge a décidé d'aller chercher au sein des industries, donc auprès de nos
03:20 330 partenaires aujourd'hui, toutes ces femmes qui sont des marraines, on a près de 10 000
03:25 aujourd'hui, qui sont des femmes de sciences, de tech, de technologie, d'ingénierie et
03:29 qui témoignent auprès des collégiennes, lycéennes et étudiantes de leur parcours
03:34 épanouissant et leur métier passionnant.
03:36 Alors quelques chiffres concernant Elle Bouge au-delà de ce que vous venez déjà de citer,
03:41 implantation, nombre de jeunes femmes touchées ?
03:43 Alors Elle Bouge, nous organisons 700 événements par an, qui sont des 700 rencontres avec des
03:50 jeunes filles, on impacte tous les ans plus de 40 000 filles sur tout le territoire français,
03:55 donc en métropole et en outre-mer.
03:56 40 000, c'est un nombre très important.
03:58 C'est un nombre très important, absolument, et également à l'international via les filiales
04:03 de nos partenaires français.
04:04 Alors on voit bien l'action d'ampleur que vous menez.
04:10 Vous vous adressez à des jeunes filles qui vont à la fois du collège, du lycée jusqu'à
04:16 l'établissement supérieur, mais vous me disiez, quand on a discuté ensemble, que
04:21 depuis maintenant un an, vous aviez décidé d'adresser également l'école primaire.
04:25 Absolument.
04:26 Alors pourquoi et là, comment ça se passe réellement ? Parce que bon, avec des enfants,
04:30 comment on fait ?
04:31 Avec des enfants, justement, c'est différent.
04:32 C'est le programme "Elles bougent en primaire" qui a été lancé en novembre 2021.
04:36 "Elles bougent en primaire", c'est un programme en trois temps qui s'adresse à l'ensemble
04:40 de la classe.
04:41 À partir du collège, on extrait les filles et on s'adresse directement à elles, soit
04:45 au sein de l'école, soit en les prenant directement sur les sites industriels et
04:48 à la découverte du monde de l'entreprise.
04:50 "Elles bougent en primaire", ce sont deux marraines qui vont en classe avec la participation
04:56 de l'instituteur ou l'institutrice et on a créé un jeu de cartes qui présente tous
05:00 les métiers, aux féminins et aux masculins.
05:04 On va vraiment travailler sur la mixité des métiers pendant une après-midi avec également
05:08 des expériences scientifiques pour que les enfants comprennent qu'il n'y a pas de métier
05:11 de fille, il n'y a pas de métier de garçon, il y a des métiers tout court.
05:14 Cette même classe, dans un autre temps, ira dans un événement "Elles bougent" sur un
05:18 salon professionnel où elle a découvert directement du monde de l'entreprise.
05:21 Et enfin, parce qu'on sait qu'on doit également toucher les parents parce que l'école primaire,
05:27 il est encore temps de s'adresser aux filles et aux garçons.
05:29 Les stéréotypes ne sont pas ancrés de la même manière.
05:31 L'égalité, en tout cas, l'idée qu'on s'en fait est quand même encore très présente.
05:36 Mais il faut également influencer les parents et le corps des professeurs.
05:39 Donc le troisième temps, c'est la restitution en classe avec la parole des enfants parmi
05:46 le corps enseignant et les parents pour qu'ils entendent leurs enfants parler justement de
05:50 ce qu'ils ont vu, fait et aimé.
05:51 C'est un beau programme.
05:53 A ce stade, vous n'avez pas de capacité à mesurer véritablement l'impact.
05:58 Mais ce que vous savez, c'est effectivement le nombre de personnes que vous touchez dans
06:02 les différentes populations que vous venez de décrire.
06:06 Vous avez parlé justement de la relation avec le monde enseignant, qui bien sûr est
06:11 déterminant dans la façon dont ça va se passer ensuite.
06:14 Comment justement, comment évolue la situation à ce niveau là ? Comment vous la qualifiez,
06:20 la vision du monde enseignant par rapport à l'action que vous pouvez mener, l'entrée
06:24 facilité ou pas dans les établissements ? Comment ça se passe ?
06:26 Alors, elle bouge à un agrément avec l'éducation nationale qui nous permet donc de pouvoir
06:31 nous adresser à l'ensemble des lycées, des établissements secondaires et primaires
06:37 publics, notamment aussi par le biais de nos délégations régionales.
06:40 On en a 27 aujourd'hui qui entrent directement en lien avec leur académie, leur rectorat,
06:45 les référents égalité au sein des établissements.
06:48 L'administration de l'éducation nationale nous aide beaucoup à promouvoir nos actions
06:53 en France sur tous les territoires.
06:55 L'accueil qu'on a évidemment, il est extrêmement bon.
06:59 Les professeurs attendent d'avoir justement des opérations qui vont donner du corps à
07:04 leurs cours, qui vont être aussi un ajout à l'orientation des élèves.
07:11 Aujourd'hui, on sait qu'on n'a plus qu'un CPE pour trois ou cinq établissements en
07:15 France, ce qui est trop peu.
07:16 Donc, Elle Bouge vient combler ce manque d'orientation et permettre aux filles de pouvoir se projeter,
07:22 de pouvoir se dire pourquoi pas moi et de comprendre l'importance de continuer les
07:26 maths et les sciences et de désacraliser les excellentes notes.
07:29 Donc, un très bon accueil.
07:31 On voit bien quand même toutes ces actions qui sont menées.
07:33 Pourtant, malheureusement, non seulement le nombre de filles, le pourcentage de filles
07:39 dans les filières scientifiques ne progresse pas, mais il a même tendance un petit peu
07:42 à régresser.
07:43 Donc, la question de la fin, c'est comment faut-il faire pour, d'après vous, accélérer,
07:48 comment faut-il faire pour vraiment inverser la vapeur ?
07:49 Inverser la vapeur, comme le demandent beaucoup de professeurs d'entreprise aujourd'hui et
07:55 nos marraines et les DRH des groupes, c'est de rétablir les bacs comme ils étaient avant
08:01 la réforme de 2019 pour avoir un tronc commun qui permet d'avoir six heures minimum de
08:06 maths et de sciences dans le tronc commun, de pouvoir également mieux former les professeurs
08:12 au biais de genre, au biais qui sont parfois inconscients et de comprendre la place des
08:16 maths et des sciences.
08:17 On a des maths dans absolument tout dans la vie.
08:20 Donc, il faut que les élèves et les professeurs comprennent cette importance.
08:23 Bon, écoutez, très bien.
08:25 Le chemin est quand même long devant nous, mais on y va résolument et il faut avoir
08:29 beaucoup d'engagement pour y parvenir.
08:31 Vous en faites partie, bravo.
08:32 Merci pour cela.
08:33 Et je vais maintenant recevoir Gonzague de Binière et je suis convaincue qu'il partage
08:38 totalement cette volonté d'avoir plus de filles et plus de femmes arriver dans ces
08:43 sphères-là.
08:44 Merci beaucoup, Amène.
08:45 Merci Marie-Claire.
08:46 Merci, bonne journée.
08:47 Bonjour Gonzague de Binière.
08:48 Bonjour Marie-Claire.
08:49 Merci, merci de votre présence.
08:50 Alors Gonzague, vous êtes un financier engagé, un humaniste et tout votre parcours le démontre
09:02 puisque vous avez été très souvent à l'initiative de création et même souvent d'innovation
09:09 qui ont toutes pour même ambition d'être finalement au service du bien commun, ce qui
09:13 vous caractérise dans toutes vos entreprises.
09:15 Alors un petit peu dans le désordre, je cite quelques exemples, il y en aurait beaucoup
09:18 d'autres bien sûr.
09:19 Vous avez été à la création du réseau Entreprendre, vous avez parrainé Business
09:25 Angel des Cités, vous avez également été au lancement des écoles Espérance Banlieue,
09:31 vous avez co-lancé également un mouvement pour l'entreprise ou pour l'économie bienveillante.
09:37 Oui, oui, c'est pour ça que je dis co en l'occurrence parce qu'en général ça
09:40 c'est tout le fond pour accompagner d'autres personnes.
09:41 Et justement vous avez co-créé en 2013, vous avez co-créé l'entreprise, le groupe
09:48 finalement d'investissement RAISE, RAISE Investissement et vous l'avez fait avec
09:53 Clara Guébard.
09:54 Alors toutes ces initiatives, on pourrait bien sûr en parler, beaucoup de choses passionnantes
09:57 à dire mais en l'occurrence je voudrais vous en entendre davantage sur la place des
10:01 femmes parce que vous avez eu, vous, une conviction très très marquée mais qui est au-delà
10:05 de la conviction qui est une action puisque vous avez co-fondé et vous avez co-dirigé
10:10 et vous continuez à coagir en parfait binôme et vous êtes allé au-delà puisque l'ensemble
10:15 de votre chaîne est dans le même mouvement.
10:17 Alors racontez-nous comment on fait, pourquoi et comment on fait ?
10:19 Vous savez Marie-Claire, moi j'ai été élevé dans le monde de la finance où on
10:23 nous a dit que la place de la femme ce n'est juste pas possible.
10:25 Donc quand j'étais à l'époque chez Parc-L'Espoir, on avait dit écoutez nous
10:29 avions peu de femmes, on en avait une ou deux, souvent elles n'étaient pas au poste
10:33 d'associés ou de partenaires.
10:35 Et quand on a créé RAISE avec Clara, d'abord c'était une première de le faire en binôme
10:39 parce qu'il n'y a pas beaucoup de fonds d'investissement dirigés par un binôme.
10:42 La deuxième c'était une espèce d'audace pour être sur la chaîne des audacieux et
10:49 des audacieuses.
10:50 C'est de dire au fond si on le décide dès le départ de vouloir créer cette entreprise
10:56 en parité totale, on devrait pouvoir y arriver.
10:58 Beaucoup de gens à l'époque nous disaient franchement déjà de vouloir partager puisque
11:02 vous êtes dans le partage et un peu bizarre dans le monde de la finance.
11:05 Ensuite de vouloir faire de l'impact, ce n'est pas vraiment l'époque, c'était
11:08 il y a 10 ans.
11:09 Enfin, vous vous mettez à parité, petit clin d'œil, Clara m'avait dit on va
11:13 se mettre rive gauche, je me suis dit rive gauche, quand même tous les fonds sont rive
11:17 droite.
11:18 Et en fait la parité on a réussi.
11:19 Et donc comme dès le départ on a décidé que c'était non négociable d'être à
11:23 parité, on l'a réussi.
11:24 On l'a réussi d'autant mieux qu'on a décidé qu'on a une plateforme sur chaque
11:28 entité, ça serait un binôme qui dirigeait un homme et une femme.
11:31 Et donc aujourd'hui on est dans le groupe près de 100 personnes et on est à parité
11:35 totale.
11:36 Je veux dire que moi je remercie Clara d'avoir été si ferme sur cette condition parce
11:42 que d'abord j'ai découvert le sort des femmes dans l'entreprise qui est mal traité,
11:47 il faut le dire.
11:48 Et on a un effet de levier quand même assez efficace parce qu'on a pu dans nos participations
11:53 essayer de partager ce désir que l'on a de promouvoir la parité et le binôme.
11:59 Alors justement dans vos portfolios, vous avez plusieurs portfolios d'investissement
12:04 puisqu'il y a plusieurs thématiques, comment ça se passe ? Est-ce qu'on retrouve systématiquement
12:08 - il y a cette impulsion que vous donnez qui est la même certainement - mais est-ce qu'on
12:12 retrouve néanmoins selon les spécificités des fonds les mêmes typologies ou pas ?
12:17 Je regardais avant de venir vous voir, en fait nous avons quatre véhicules d'investissement,
12:22 du classique, de l'immobilier, ça il y a moins de sujets, de l'impact et du venture.
12:27 C'est dans l'impact ou dans les participations, plus de 50% des femmes sont cadres.
12:32 C'est dans l'impact.
12:34 Dans les autres, en moyenne, sur l'ensemble du groupe, dans les participations que nous
12:37 avons, on en a une petite centaine, c'est un peu plus de 30% des femmes qui sont actionnaires,
12:44 associées ou fondatrices.
12:46 Oui on le retrouve, mais la question souvent quand on pose la question, quand on voit des
12:52 entrepreneurs, est-ce qu'elle est à la place des femmes chez vous, on nous dit mais elle
12:56 existe, elle existe, elle existe.
12:58 Est-ce que vous avez des femmes associées ? Ah ça va être difficile mais on y travaille.
13:02 C'est la réponse systématique.
13:04 Si vous le décidez dès le départ, et que c'est votre conviction, on y arrive plus facilement.
13:08 Et je pense que les fonds d'investissement ont une responsabilité dans cette promotion
13:12 de la parité parce qu'on peut mettre, pas forcément dans les exigences, on ne va pas
13:18 dire non parce qu'il n'y a pas de femmes à bord, mais au moins dans le travail sur
13:22 l'impact, la présence, les statistiques et la mesure.
13:26 Mais justement on peut à cet égard saluer, puisque effectivement le concept de départ
13:30 est tellement catastrophique en termes de pourcentage de levée de fonds et donc d'investissement,
13:35 mais on peut saluer l'initiative de Sista qui a permis, et qui a été reprise d'ailleurs
13:39 par France Invest, et vous en avez été signataire comme tous les fonds, tout le monde s'est
13:44 mis sur le sujet, de dire qu'il fallait qu'il y ait cette mixité beaucoup plus établie
13:49 que ce qu'elle était jusqu'à présent et qu'il fallait qu'on finance, puisque
13:52 c'est un petit peu le nerf de la guerre, en capital, qu'il y ait beaucoup plus de
13:55 femmes fondatrices ou co-fondatrices qui soient financées.
13:58 Donc on peut espérer que tout cela bouge, mais ce n'est pas encore le cas, on n'a
14:03 pas encore de résultats suffisamment pâtants.
14:05 Alors juste avant vous, je recevais Amel Kéfif qui nous parlait d'elle bouge et donc du
14:09 fait qu'il faut amener en amont les filles vers des filières scientifiques et des filières
14:15 tech.
14:16 Alors justement, vos rencontres avec les start-upers de la tech, est-ce que c'est mieux ou pas ?
14:22 Alors je pense qu'elle a raison.
14:23 Il faut amener en amont les filières d'ingénieurs auprès des femmes, mais moi je dirais aussi
14:29 qu'il faut mettre en amont les filières entrepreneuriales pour les femmes.
14:33 Un homme, il a la testostérone de la création d'entreprises.
14:36 Une femme, c'est moins le cas.
14:39 Et c'est pour ça que je fais la promotion du binôme, parce que quand on est à deux,
14:44 tout est mieux quand on est deux, franchement.
14:46 Et aux start-up, je le dis souvent, quand on a des soucis, c'est plus facile d'être
14:50 deux.
14:51 Les joies à partager, c'est sympa de les partager avec quelqu'un.
14:54 Donc voilà, sur l'entreprenariat, je pense qu'on a vraiment quelque chose à faire.
14:59 Je pense que France Invest, qui est la structure qui réunit tous les investisseurs en capital,
15:05 travaille là-dessus.
15:06 Il y a même une administratrice qui, je crois, travaille d'ailleurs chez Reiz, qui s'appelle
15:10 Alexandra Dupont, qui représente les femmes chez France Invest.
15:14 Oui, il faut faire la promotion de l'entreprenariat.
15:16 Et pour faire la promotion de l'entreprenariat, il faut mesurer la façon dont les femmes
15:20 agissent dans le monde de l'entreprenariat.
15:22 Et le fait de mesurer, entre autres avec l'initiative Sista, le pourcentage des femmes qui sont
15:28 associées ou créatrices d'une entreprise, c'est fondamental pour faire évoluer les
15:31 choses.
15:32 Oui, c'est sûr.
15:33 Oui, donc dans les facteurs d'accélération, puisqu'on cherche toujours à accélérer…
15:36 La mesure.
15:37 C'est la mesure.
15:38 C'est la mesure, bien sûr, mesure d'impact, mesure de la réalité des choses, etc.
15:41 Pour se voir évoluer, il faut pouvoir se mesurer.
15:44 Il n'y a pas de mystère.
15:45 Et puis après, effectivement, il y a le côté donner confiance, donc montrer davantage
15:49 de femmes dans des positions à tout niveau.
15:52 Après, dans les entreprises un peu plus grandes, parce que les fonds d'investissement investissent
15:56 aussi, et nous c'est le cas dans les entreprises un peu plus grandes, il y a deux étapes.
15:59 Il y a l'étape du conseil d'administration, et ça, il y a une loi qui a réglé les choses,
16:04 et je pense qui a bien fait évoluer les choses.
16:05 Oui, ça qui a réglé le sujet, là, pour le coup.
16:07 Allons jusqu'au COMEX.
16:08 C'est la loi RIC1.
16:09 Allons jusqu'au COMEX.
16:10 Que là aussi, à qui il faut rendre hommage, puisque désormais, il y a effectivement une
16:13 loi également sur les femmes.
16:14 Elle n'a aucune raison de moins bien marcher que la loi sur les conseils d'administration.
16:17 Aucune raison.
16:18 Gonzague, merci pour cet engagement, merci pour ces convictions, et donc, maintenant,
16:23 je vais passer à une femme entrepreneur pour vous montrer qu'elle peut aussi être là.
16:26 Merci Marie-Claire.
16:27 Merci beaucoup Gonzague.
16:28 Bonjour Chanty Barrel.
16:33 Bonjour.
16:34 Merci, merci, et bienvenue sur ce plateau.
16:37 Alors Chanty, vous avez déjà eu l'occasion d'expliquer votre parcours à quelques reprises,
16:42 mais j'ai malgré tout souhaité vous faire entendre de nouveau, parce que pour moi, vous
16:46 êtes l'illustration, alors, parfaite, disons-le, osons le mot, du "tout est possible dès lors
16:53 qu'on en a la volonté".
16:54 Donc je pense que c'est salutaire de l'entendre.
16:56 Alors on va recommencer par le début.
16:58 Au début, vous avez eu une éducation stricte, donc vous êtes une petite fille tout à fait
17:02 sérieuse et bonne élève.
17:05 Et pourtant, rien ne vous prédispose dès lors, parce que je le dis pour montrer que
17:10 vous n'étiez pas dans un environnement entrepreneurial, ni quoi que ce soit.
17:13 Et pourtant, à un moment, vous avez, sans vous en rendre compte, sans vous en douter
17:19 vraiment d'ailleurs, mais vous avez démarré une aventure entrepreneuriale.
17:22 Donc expliquez-nous le déclic et comment ça a commencé tout ça.
17:26 Exactement.
17:27 Moi, je ne viens pas du tout d'un milieu entrepreneurial, business, quoi que ce soit.
17:30 Donc je n'ai que le bac et je n'avais pas fait d'études après.
17:32 Je ne savais pas ce que je voulais faire.
17:33 Je n'arrivais pas à me projeter du tout.
17:34 Et à un anniversaire, on m'offre un kit avec plein d'accessoires de cuisine rigolo.
17:38 Et dans ces accessoires, il y avait un tampon à biscuits.
17:40 Et sur le tampon, il était écrit "Approuvé par le chef".
17:43 Donc je fais les biscuits.
17:44 Je me suis dit "Approuvé par le chef", ce n'est pas très marrant comme message.
17:47 Au milieu, si j'avais pu choisir le message, j'aurais offert les biscuits à tous mes amis.
17:52 Et donc je me suis dit "Ah ben ça n'existe pas, je vais le faire, mais sans me dire je
17:56 vais monter une entreprise, je vais faire un business".
17:58 Il y a un boulot alimentaire par ailleurs.
18:00 Exactement.
18:01 Je me suis dit "ça va m'amuser".
18:02 Et j'ai trouvé un kit sur Internet pour pouvoir personnaliser les biscuits moi-même
18:06 avec des petites lettres, vraiment façon imprimerie.
18:09 Et j'ai démarré en faisant dans mon appart.
18:11 Et comme le concept c'est "vous commandez en ligne, ensuite je fais les biscuits et je
18:14 livre", je faisais ma vie, j'avais une commande qui tombait, je la faisais, je l'envoyais.
18:17 Vous n'avez même pas besoin de trésorerie, vous avez déjà monté, vous faites deux.
18:20 Il y a trop de pays à vendre de livrets, donc ça c'est formidable.
18:23 Alors vous avez fait tout ça, donc c'est quand même très original de voir ce déclic
18:28 complètement anecdotique, du moins on a l'impression, parce qu'il est déterminant pour le reste.
18:33 Et alors bon, au début, comme vous le dites, c'est très très très artisanal ou c'est
18:36 un amusement.
18:37 À un moment néanmoins, les commandes sont là, la demande est là, et donc vous devez
18:41 passer à un stade supérieur.
18:43 C'est en 2013, je crois, que vous avez décidé.
18:46 J'ai démarré en 2013.
18:47 J'ai démarré en 2013 en faisant les biscuits dans mon appart.
18:50 Et deux ans après, je commençais à avoir trop de commandes et je me disais "là si
18:53 ça continue, je ne vais plus pouvoir suivre toute seule".
18:55 Et j'ai toujours eu une grande ambition, même sans savoir comment le faire, mais j'ai toujours
18:59 vu quelque chose de grand pour Chantilly Biscuits.
19:00 Et je me suis dit "là il faut que quelqu'un m'aide, comment faire ? Il faut passer vraiment
19:05 de la main à quelque chose d'un peu plus, pas industriel, mais artisanal".
19:09 Et donc, financement, association, trouver un local, comment faire ? Il n'y a aucune
19:14 machine qui existe.
19:15 Donc comment on doit…
19:16 Et racontez, parce que ça, ça m'a beaucoup intéressée.
19:18 Je trouve ça vraiment… La mise au point de la machine.
19:21 Comment vous avez fait ? Qu'est-ce qui s'est passé ? Les anecdotes ?
19:24 En fait, moi je suis allée voir les distributeurs de machines de biscuiterie artisanale.
19:27 Je leur ai expliqué mon concept et ils m'ont dit "ce que vous faites, ça n'existe
19:30 pas.
19:31 Il n'y a aucune machine pour le faire.
19:32 C'est impossible.
19:33 Le seul moyen, c'est que vous commandez une machine, vous facturez le moule pour les
19:37 clients, 3000 euros, vous les livrez dans 6 mois".
19:39 Ce n'est pas trop mon business modèle.
19:42 Et en fait, ils n'avaient pas de solution parce qu'ils n'avaient jamais eu ce besoin.
19:46 Donc à force de chercher, il n'y avait pas de solution.
19:50 On s'est dit "on va acheter des machines de biscuiterie standard et on va continuer
19:53 la personnalisation à la main.
19:54 On va tout automatiser autour, le plus possible.
19:57 Mais cette partie-là, on continue de la faire à la main parce qu'il n'y a pas de solution".
20:00 Et quelques années après, à force d'avoir des rendez-vous avec des gens qui font des
20:04 machines, il y a quelqu'un qui est venu et qui m'a dit "en fait, je vois comment on
20:08 pourrait faire".
20:09 Et il a créé un module qu'on a greffé à la machine.
20:11 Et donc les commandes de plus de 400 biscuits, maintenant, c'est personnalisé en machine.
20:15 Et le reste, ça reste à la main.
20:17 Donc ce que vous avez là, c'est quelqu'un qui a vraiment tamponné à la main.
20:20 - Là, c'est Mark Cuban, le pouvoir aux femmes en biscuit.
20:23 Donc ça, c'est quand même remarquable.
20:24 - Exactement.
20:25 - Alors, toutes ces étapes, elles ont été importantes.
20:29 Vous dites ça avec beaucoup de simplicité.
20:32 - Oui, mais c'était long.
20:33 - On a l'impression que tout ça est très facile.
20:36 En réalité, ça ne l'est pas.
20:37 Vous avez expliqué que la pâte ne marchait pas dans les machines au départ, etc.
20:44 Donc ce n'est pas évident.
20:45 Vous avez eu d'ailleurs des phases.
20:46 Au début, vous étiez associé.
20:48 Après, vous n'étiez plus associé.
20:50 Donc ces étapes-là, l'aspect justement financement pour vous permettre d'acheter ou de fabriquer
20:57 la machine, ça, c'était une levée de fonds.
20:58 - J'ai fait deux tours de financement.
21:01 Le premier en 2015 pour avoir le premier atelier de prod et les premières machines, à hauteur
21:05 à peu près 100 000 euros de prêt, prêt bancaire, prêt donneur, etc.
21:09 Et rapidement, on a été à l'étroit.
21:12 Il fallait beaucoup plus grand.
21:13 Et là, je me suis dit, je ne vais pas redéménager tous les ans.
21:14 Donc on prend vraiment direct quelque chose de grand, qu'on met aux normes, etc.
21:17 Et là, je veux faire quelque chose un peu plus pro, même côté équipe.
21:20 Et donc là, la banque ne me suivait pas.
21:23 Ils m'ont dit, on ne croit pas en votre business model.
21:25 Donc j'ai dû aller chercher de l'argent près de Business Angel pour financer la prod.
21:28 Et en fait, comme j'avais les commandes derrière, je me suis dit, comment je livre ?
21:30 - Votre besoin de correspondre, effectivement, davantage à du capital qu'à du crédit.
21:34 Ça, ça me paraît.
21:35 Mais comment ça s'est passé ? Ça s'est bien passé, la levée de fonds ?
21:38 Le capital, vous avez trouvé ?
21:39 - Oui.
21:40 En fait, je me suis fait accompagner parce que je n'y connaissais rien du tout en finance.
21:44 Donc je me suis fait accompagner par des leveurs de fonds qui m'ont aidé à faire le business
21:47 plan, à voir comment on parle aux personnes, comment on les rencontre.
21:51 Ça ne faisait pas forcément partie de mon réseau.
21:52 Et ça a été pas long, mais ça a pris du temps parce que de rencontre en rencontre.
21:58 Mais je n'ai pas trouvé que c'était difficile dans le sens où moi, j'avais déjà un historique,
22:02 j'avais prouvé qu'en fait, je pouvais emmener la boîte déjà de 1 à 2, enfin de 0 à 1
22:06 plutôt, et comment on fait le next step.
22:07 Et je n'ai pas… Non, non, ça n'a pas été très compliqué de convaincre les personnes.
22:12 Après, je n'avais pas cherché des millions non plus, mais…
22:14 - Vous avez une grande capacité.
22:15 Mais c'est ça qui est formidable, parce qu'une capacité d'adaptation, d'innovation.
22:19 Et vous avez envie, donc vous y allez.
22:21 - Et le produit est très facile à comprendre.
22:23 Tout le monde voit le potentiel.
22:25 Tout le monde s'imagine offrir des biscuits pour ses clients, ses enfants, ses amis.
22:29 Donc, c'est très facile de convaincre.
22:30 - Et alors justement, aujourd'hui, votre capacité de production, c'est 50 000 biscuits
22:37 jour, c'est ça ?
22:38 - Exactement.
22:39 Aujourd'hui, avec l'équipe que j'ai, sans forcer, sans faire tourner en 2-8, 3-8,
22:43 donc il y a encore du potentiel derrière, c'est monté jusqu'à 50 000 biscuits par
22:46 jour.
22:47 - Donc, ça fait quand même beaucoup de messages.
22:48 - Oui.
22:49 - Et alors aujourd'hui, en termes… parce que là, vous adressez plutôt des particuliers
22:55 à ce stade.
22:56 - Aujourd'hui, on est 50/50 en termes de chiffres d'affaires.
22:59 - Oui, 50/50.
23:00 Donc, vous adressez aussi bien des particuliers qui viennent sur le site, en fait, puisque
23:03 c'est purement en digital, que des entreprises.
23:06 Mais justement, alors aujourd'hui, finalement, parce qu'aujourd'hui, vous êtes une patronne,
23:10 parce que je sais qu'au départ, vous vous dites « bon, non, je fais ça ». Bon, non,
23:13 vous êtes une patronne.
23:14 Vous dirigez une PME, ce n'est pas une TPE, c'est une PME.
23:18 Donc, bon, c'est très positif.
23:20 Comment, finalement, vos principaux défis aujourd'hui, c'est quoi ?
23:24 - Alors, pendant longtemps, ça a été comment on met en place la prod, qui a pris plusieurs
23:28 années.
23:29 Et maintenant qu'on a la prod qui tourne et qui est hyper efficace, c'est comment on
23:32 ramène des commandes et comment, surtout, on met une équipe commerciale en place.
23:35 Parce que nous, dans notre ADN, on est très marketing.
23:37 - Mais combien êtes-vous actuellement ?
23:38 - On est 15.
23:39 - Vous êtes 15.
23:40 Et ça se répartit comment entre… ?
23:41 - J'ai plus de la moitié de personnes en prod.
23:44 - Oui.
23:45 - J'ai un peu de services clients, graphisme, personnes qui gèrent les commandes en 30,
23:51 les questions des clients, etc.
23:52 Mais on n'a pas vraiment d'équipe commerciale à proprement en parler.
23:55 - Et vous, qui le faites aujourd'hui ?
23:56 - Voilà.
23:57 En fait, on a énormément de demandes en 30.
23:58 Et jusqu'à présent, notre stratégie, c'était faire connaître la marque pour ramener la
24:01 demande et nous la traiter par la com, les réseaux sociaux, etc.
24:05 C'est ce que j'aime beaucoup.
24:06 Et maintenant, c'est comment on met une force commerciale vraiment en place qui va aller
24:09 chercher tout le potentiel qu'on a derrière.
24:11 - Et ce potentiel, justement, vous le voyez dans des secteurs, plutôt justement B2B,
24:17 ce que vous me disiez ?
24:18 - Oui, l'avantage du B2B, c'est que c'est des grosses commandes.
24:21 En particulier, le max du max qu'on va avoir, c'est 500, 800 biscuits pour un mariage.
24:26 Mais une entreprise, on a déjà eu des commandes de plus de 100 000 biscuits.
24:30 Donc, ce n'est pas la même chose.
24:31 - Oui, parce que c'est à la fois pour l'entreprise, c'est à la fois des goodies, mais alors
24:35 des goodies qui sont bons pour la santé, puisque vous ne mettez que des bons produits dans
24:38 vos biscuits et qui permettent d'apprécier.
24:42 Mais dans le même temps qu'il y a les entreprises à ce niveau-là, vous avez également le
24:46 monde de l'hôtellerie qui vous intéresse, je crois.
24:48 - Oui, l'avantage de l'hôtellerie, c'est qu'il y a de la récurrence.
24:51 Parce que quand on est sur un cadeau, c'est plus du one-shot.
24:53 Mais on a plein de clients potentiels différents, ce qui est aussi un peu compliqué, parce
24:59 que qui on l'adresse en priorité.
25:00 Et là, avec les fêtes qui arrivent, cadeau de Noël, cadeau pour les vœux, et c'est
25:05 là où on a le gros du business.
25:06 Donc, c'est maintenant.
25:07 - Oui, c'est-à-dire que vous avez à la fois à gérer vraiment le quotidien et vous
25:12 avez la chance, enfin vous avez la chance, vous l'avez cherché cette chance, d'être
25:16 sur un métier où il y a une demande naturelle.
25:18 Parce que le cadeau...
25:19 D'ailleurs, j'avais été frappée quand on s'était rencontré, parce que vous m'expliquiez
25:22 que ce n'était pas trop le biscuit finalement.
25:24 Vous, ce qui vous comptait pour vous, c'était le message.
25:27 Mais ce message devait néanmoins être supporté par quelque chose de qualitatif.
25:31 Et donc, ce n'était pas un biscuit ordinaire.
25:34 C'était un bon biscuit par ailleurs.
25:36 - Ah oui, moi je ne voulais surtout pas l'effet "c'est beau, ah ouais mais c'est pas bon".
25:39 Je voulais qu'il y ait un double effet "ah mais en plus c'est bon".
25:42 Et c'est ce qui fait que la boîte, elle marche et que les gens les recommandent et
25:45 en parlent et aiment les biscuits.
25:47 Mais ce qui a été aussi fait partie du défi de Prod de garder le goût et la qualité
25:51 sans mettre d'additifs, sans réduire le beurre, etc.
25:55 Et oui, c'est ce qui fait que ça marche.
25:58 - Et vous avez justement pu absorber justement les hausses de matières premières.
26:04 - Oui, on a augmenté nos prix en B2B, mais pas sur notre site parce qu'on est déjà
26:10 considéré comme cher.
26:11 Mais par contre, on a adapté l'offre pour que ça nous coûte moins cher.
26:15 Donc, on a réduit la gamme de parfums qu'on avait.
26:17 On prend les packaging en plus petites quantités, on fait des réassorts.
26:20 Donc, c'est plus, on optimise en interne pour ne pas que le client, au final, ait une grosse
26:25 surcharge de prix.
26:26 - Ce qui est frappant, ce que vous dites toujours, en nous, bon, c'est vous qui dirigez, vous
26:32 êtes vraiment seule à diriger.
26:33 Vous avez une équipe autour de vous, mais c'est vous qui...
26:35 - Ah oui, je n'ai pas d'associés.
26:36 - Et vous avez ce sentiment, vous avez une façon de vous exprimer qui est toujours collective,
26:40 donc qui prouve que pour vous, l'équipe, c'est important.
26:42 Finalement, aujourd'hui, comment vous vous sentez en tant que patronne, à la fois dans
26:46 votre positionnement, à la fois dans la relation avec tous les interlocuteurs que vous avez,
26:51 comment ça se passe ?
26:52 - J'ai mis longtemps à assumer ma place, de dire je suis la bosse, je suis légitime,
26:57 et surtout parce que j'ai recruté des gens qui avaient des diplômes et qui étaient
27:00 plus qualifiés que moi, entre guillemets, et donc c'était comment moi je leur donne
27:03 des ordres.
27:04 Enfin, j'avais toujours ce truc d'un peu imposteur, j'ai l'impression que je suis là un peu par
27:08 hasard, je ne sais pas trop ce que je fais, c'est fou que ça marche, je ne me rends pas
27:11 trop compte.
27:12 Mais là, ces dernières années, avec tous les succès qu'on a pu avoir, les réussites,
27:17 j'ai eu des prix, etc., je me dis en fait non, je suis à ma place.
27:19 - Et là, j'ai pris des prix prestigieux au demain.
27:22 - Un peu, oui.
27:23 - Ah ben oui, oui, oui.
27:24 - Et là, j'ai une super équipe aussi qui comprend, et tout le monde est à sa place,
27:29 tout le monde sait ce qu'il a à faire.
27:30 Je me sens totalement à ma place quand je vais prendre une décision et dire non, mais
27:35 s'il y a un moment de négligitation, c'est moi qui ai le dernier mot, alors qu'avant,
27:38 je n'arrivais pas forcément à le dire.
27:39 Et non, je suis très fière de l'équipe et de ce qu'on fait.
27:43 - Écoutez, c'est le mot de la fin, vous êtes très fière, de façon très légitime.
27:47 On vous souhaite bien sûr tout le succès.
27:50 Et je vous remercie pour ce témoignage parce que je pense que vraiment, vous allez inspirer
27:54 et donner confiance, parce que c'est surtout ça, donner confiance à des femmes qui aujourd'hui
27:59 ne se sentent pas une fibre entrepreneuriale, qui vont passer par ce syndrome d'imposteurs
28:03 que vous avez décrit.
28:04 Et pourtant, elles peuvent et pourtant, elles doivent aller au bout de leurs souhaits et
28:09 de leurs convictions.
28:10 Donc encore une fois, un grand merci.
28:13 Voilà, donc cette émission est terminée.
28:15 Merci d'avoir suivi et donc je vous donne rendez-vous à la prochaine session dans un
28:20 mois.