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La bande de “Julie jusqu’à minuit” évoque la mise en pause du plan Écophyto

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00:00 Autre coup de gueule décidément ce soir, Ségolène Royal contre la mise en pause du plan Ecofito.
00:05 Ce plan, on le rappelle, il vise la réduction de moitié d'utilisation des pesticides d'ici à 2030.
00:10 Il a été suspendu par le Premier ministre pour répondre à la colère des agriculteurs.
00:15 Ça ne passe pas chez les ONG environnementales.
00:17 Huit d'entre elles étaient conviées cette semaine au ministère de l'Agriculture pour en parler
00:22 et elles ont claqué la porte de la réunion.
00:24 Elles ont bien fait d'ailleurs.
00:25 D'ailleurs je me demande même si c'est constitutionnel.
00:28 Vous savez, dans la Constitution, il y a la Charte de l'environnement.
00:31 Et dans la Charte de l'environnement, il y a le principe de non-régression.
00:34 Le principe de non-régression, il dit qu'on n'a pas le droit de reculer
00:37 sur des acquis concernant la protection de l'environnement,
00:41 donc la protection de la santé publique, etc.
00:43 Et donc je pense que cette façon d'arrêter le plan de réduction des pesticides,
00:48 outre les dangers que ça fait courir à la santé publique,
00:52 et en plus, ce qui est très injuste, c'est que ça défavorise ceux
00:59 qui étaient entrés dans ce processus.
01:01 C'est-à-dire que c'est le vice qui l'emporte sur la vertu,
01:04 d'une certaine façon, quand on régresse.
01:05 Et d'autre part, ça ruine tous les process de recherche
01:10 dans le domaine des alternatives aux pesticides.
01:14 Et donc je pense que c'est une très mauvaise décision,
01:16 là aussi qui a été prise sous le lobby.
01:18 - Mais il faut pouvoir reculer, parce que,
01:20 maman, qu'ils l'ont annoncé aux agriculteurs,
01:23 il y a un ultimatum avant le second agriculteur,
01:25 il faut que ça coule.
01:26 - Vous savez, la plupart des agriculteurs ne demandaient pas.
01:27 C'est une minorité d'agriculteurs, l'agriculture intensive,
01:29 qui a déjà des marges considérables, qui veut gagner encore davantage.
01:35 Donc ça, je pense qu'il faut bien faire la distinction
01:37 entre les agriculteurs des exploitations familiales
01:40 qui ne veulent pas reculer sur la question des pesticides
01:43 parce que c'est leur propre santé qui est en jeu,
01:46 et le modèle global auquel on veut adhérer.
01:50 Il faut aller vers davantage de protection et de santé,
01:53 de sécurité alimentaire.
01:54 - Le gouvernement qui a mis en place 250 millions d'euros
01:56 pour essayer de trouver des alternatives, justement,
01:58 en attendant.
02:00 - Alors, parlons-en.
02:01 - Il les décourage.
02:02 - Peut-on interdire ?
02:03 - Je vais vous dire aussi, c'est que les problèmes environnementaux,
02:06 il y a toujours des solutions,
02:08 il y a toujours une façon de s'en sortir vers le haut.
02:10 Et par exemple, sur ce sujet-là,
02:11 puisque l'on sait que les deux grands producteurs,
02:14 c'est Allemand Bayer et c'est Monsanto,
02:16 il y a un espace pour une filière de développement industriel
02:21 sur les alternatives non nocifs aux pesticides.
02:25 Et là, la France pouvait très bien avoir son rôle à jouer
02:28 et développer cette filière économique d'avenir.
02:33 Mais en relançant les pesticides,
02:35 elle ruine cette filière qui était en voie de constitution
02:39 et en voie d'expansion.
02:40 - C'est totalement plus flagrant que ça.
02:42 - Le gouvernement français, depuis quelques années,
02:44 a toujours reculé.
02:45 Les glyphosates, Brune Poirson, ministre,
02:46 a piqué une colère noire un jour sur Europe,
02:49 parce que dans la nuit, à son insu,
02:51 Gilles Le Gendre et Madame Pagny-Runacher
02:52 avaient défait un projet qui réduisait les glyphosates.
02:55 Les néonicotinoïdes, on a reculé,
02:56 alors qu'on avait promis qu'on allait...
02:58 - Mais ça tue...
02:59 - Je vous annonce ce qui s'est passé.
03:01 - Ça tue totalement les producteurs de betrame
03:04 au nord de la France et on achète du sucre en Belgique.
03:07 - On est d'accord, mais il y a des choses qui se réglementent.
03:09 - Et là, ce mouvement syndical des ouvriers agricoles,
03:14 des paysans, c'est une vaste temisterie.
03:16 La FNSEA voulait que le gouvernement...
03:19 La FNSEA voulait que le gouvernement recule sur le plan éco-phyto.
03:23 Ce mouvement de paysans agricoles a été détourné.
03:27 C'est pour ça que la masse des paysans de la base
03:28 sont ouvrant du furieux.
03:29 Ils ont été coquuffiés.
03:31 Eux, ils attendaient un problème d'achat de prix de vente.
03:33 Quand la FNSEA, quand M. Arnaud Rousseau,
03:35 PDG d'Avril, qui est une multinationale agro-industrielle,
03:38 a obtenu le retrait du plan éco-phyto,
03:41 comme par hasard les tracteurs de la FNSEA
03:43 sont rentrés le soir en disant
03:44 "on a obtenu ce qu'on veut, on rentre".
03:45 Ils avaient juste obtenu que les gros céréaliers,
03:47 que l'homicide céréalier ait moins de produits éco-phyto.
03:50 C'est un mensonge éhonté et ça va mal finir.
03:53 Ça va se passer au salon d'agriculture.
03:55 Le gouvernement a manipulé la FNSEA,
03:57 qui a obtenu sa satisfaction
03:59 en faisant croire aux autres qu'ils avaient obtenu gain de cause.
04:01 C'est scandaleux.
04:02 - Aziz.
04:03 - Se pose quand même dans ce débat la question de la souveraineté alimentaire
04:05 et notre capacité à être souverain sur cette question
04:08 sans produit phyto-sanitaire.
04:10 Et aujourd'hui on sait que ça coince
04:12 et on se trouve face à des injonctions contradictoires
04:14 parce qu'en tant que consommateur,
04:15 on veut des prix qui n'augmentent pas,
04:16 on va pouvoir consommer n'importe quel légume
04:19 à n'importe quelle saison à des prix abordables.
04:21 En tant que contribuable, on veut que les abus soient sanctionnés
04:24 et en tant que citoyen, on aimerait une transition écologique.
04:27 Donc il y a un moment où il va falloir trancher
04:29 et je ne suis pas certaine aujourd'hui
04:31 que tous les pesticides d'ailleurs soient rangés dans la même catégorie.
04:34 - On repense le modèle agricole.
04:35 - Et on sait que la cancérogénéité de certains n'est pas prouvée aujourd'hui.
04:39 - On a des ministères de l'agriculture,
04:41 on est au 7ème gouvernement.
04:42 La seule grande réforme qui a été faite,
04:44 c'est celle de Stéphane Neufolle avec le droit aux écologies.
04:46 Et puis les PAT, les projets d'alimentation territoriaux.
04:49 Ça c'est une vraie avancée que la Macronie a totalement démontée.
04:52 Il y a eu la loi EGalim après les états généraux de l'alimentation,
04:56 elle a été désécrite.
04:57 - Protéger les revenus des agriculteurs.
04:59 - On a un ministre qui nous dit,
05:00 il y a EGalim 2, on va enfin l'appliquer.
05:02 Enfin on se fout de notre gueule à un moment donné.
05:03 Donc on ne repense pas le modèle agricole.
05:05 On a la plus belle agriculture du monde
05:07 et nous avons des modes de consommation
05:09 qui ne correspondent pas à l'offre de cette agriculture.
05:11 Il faut juste adapter les deux.
05:12 Je suis sûr qu'il y a des gens qui sont capables dans ce pays.
05:14 - Avec toujours cet ultimatum fixé par les agriculteurs,
05:17 le 24 février, le salon de l'agriculture.
05:19 On verra si ça a avancé d'ici là.
05:20 - Vous avez vu que les producteurs de lait continuent à manifester.
05:23 - À Paris en début de semaine.
05:24 - On ne peut pas les laisser dans la solitude et dans l'invisibilité.
05:27 Parce qu'ils se sont rendus compte qu'ils se sont fait avoir justement.

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