SNCF - 3 questions à Julien Troccaz

  • il y a 8 mois
SNCF : quelle suite au mouvement de grève ? Pour en parler, Julien Troccaz, secrétaire fédéral du syndicat Sud Rail.
Regardez Les trois questions de RTL Petit Matin du 19 février 2024 avec Jérôme Florin et Marina Giraudeau.

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00:02 RTL
00:06 Les trois questions du petit matin.
00:08 Retour à la normale donc ce matin à la SNCF après un premier week-end de chassé-croisé compliqué pour les voyageurs.
00:13 150 000 passagers privés de train, un TGV sur deux annulé suite à une grève des contrôleurs.
00:20 Mais ce n'est sans doute pas fini. Nous sommes donc avec Julien Troca. Je rappelle que vous êtes secrétaire fédéral de Sudrail.
00:26 Sudrail qui a déposé un préavis pour le week-end prochain pour les aiguilleurs cette fois.
00:31 Vous disiez maintenant la balaie dans le camp de la direction, c'est toujours ce qu'on dit d'ailleurs.
00:35 - Ouais alors on le dit avec un peu plus de force quand on sait qu'il y a une grève majoritaire et très puissante.
00:41 Et je rappelle juste qu'il y a eu trois contrôleurs, contrôleuses sur quatre qui étaient en grève.
00:44 Donc on le dit avec un peu plus de fermeté ou détermination parce que la colère sociale elle est importante à la SNCF actuellement.
00:52 - Qu'est-ce qui pourrait lever ce préavis ?
00:54 - De réelles négociations, de véritables négociations.
00:56 Où je me permets juste de rappeler que toutes ces revendications, aussi bien pour les collègues contrôleurs, contrôleuses que pour les métiers de la circulation,
01:04 dont les aiguilleurs, elles sont connues par la direction depuis 2022.
01:07 Donc c'est de réelles ouvertures de négociations et entendre la colère.
01:11 - Mais alors justement depuis 2022, la direction de la SNCF dit que vous avez obtenu tout ce que vous demandiez.
01:16 Sur les contrôleurs, vous êtes la catégorie qui a le plus bénéficié d'augmentation depuis décembre 2022.
01:21 500 euros par mois en moyenne.
01:23 - Oui, alors ça tombe bien.
01:25 - Notamment.
01:26 - Alors ça tombe bien, depuis quelques jours, moi je me balade avec l'accord de sortie de conflit du 22 décembre 2022.
01:33 Et c'est écrit 60 euros bruts mensuels par mois, ce qui fait 720 euros annuellement et non 500 euros comme c'est proclamé par la direction d'entreprise.
01:43 Qui doit faire attention parce que nous, ce que nous dit nos collègues maintenant depuis quelques jours...
01:46 - C'est parole contre parole, ça fait des jours que ça dure.
01:48 Donc vous dites que la direction raconte n'importe quoi.
01:50 - C'est pas parole contre parole, on a les documents mais la direction va devoir rendre des comptes parce que les collègues qu'est-ce qu'ils disent maintenant ?
01:56 Ils disent "on va vouloir aller les chercher alors ces fameux 500 euros qu'on nous a expliqués à toute la France qu'on avait eu mensuellement".
02:02 - Donc vous dites que la direction de la SNCF raconte n'importe quoi.
02:05 - Je dis que la direction de la SNCF joue un petit jeu de bashing cheminot pas très agréable ces derniers jours.
02:11 - Sur la hausse des recrutements, il y a eu une hausse des recrutements des contrôleurs, vous pouvez pas le nier.
02:15 - Alors il y a des...
02:17 - Ça faisait partie de ce que vous demandiez en 2022.
02:19 - C'est ce qu'on faisait partie en 2022, il y avait un engagement en 2022 d'avoir deux contrôleurs contrôleurs dans chaque train.
02:24 - Et ça c'est presque fait aujourd'hui.
02:25 - Ouais mais c'est presque. Alors quand on prend un engagement, soit on dit "on n'y arrivera pas"
02:29 ou quand on prend un engagement, on le fait et on peut pas être content, se faire de satisfaction que 14 mois après on est à 87%.
02:36 On prend un engagement, on l'applique mais je crois que c'est le même sujet pour les agriculteurs, ils ont eu des engagements et ça commence à patiner déjà.
02:42 - Alors qu'est-ce que vous avez obtenu vous les contrôleurs ce week-end ? La grève elle est terminée là, donc vous avez obtenu, vous demandiez une prime ?
02:47 - Non, on n'a rien obtenu du tout, on a juste obtenu le devoir, l'obligation de retourner et de renforcer cette mobilisation parce que Jean-Pierre Farandou a décidé de pas négocier...
02:57 - Le PDG de la SNCF ?
02:58 - Ouais, de pas négocier avant, de pas négocier pendant, il va falloir qu'il négocie après.
03:02 - Et pour les aiguilleurs, qu'est-ce que vous demandez ?
03:05 - Alors pour les aiguilleurs, il y a trois revendications centrales, il y a un sujet d'emploi, on veut un plan d'embauche massif, je donne juste un exemple quand même, un chiffre, vous savez,
03:13 il y a 20% en moyenne de jeunes embauchés qui se rendent dans ces métiers de la circulation, qui démissionnent de la SNCF six mois après, ensuite il y a des sujets de rémunération,
03:22 alors c'est une augmentation, une revalorisation de la prime de travail et enfin des revendications concernant les conditions de travail.
03:27 - Est-ce que vous dites qu'en ce moment le contexte est porteur finalement, il y a les JO qui arrivent, il y a les vacances de Pâques évidemment qui arrivent et puis en ce moment les vacances,
03:35 vous dites c'est maintenant qu'il faut tout demander ?
03:37 - Non, alors les JO, ce n'est pas une fançoire, vous savez les JO on en parlait déjà pendant les casseroleades, pendant la réforme des retraites,
03:47 non ce qu'on dit c'est qu'aujourd'hui il y a une exaspération, il y a une colère...
03:50 - Mais il y a toujours une exaspération Julien ?
03:52 - Non, il n'y a pas toujours, je sais que Christophe Fanichel l'a dit sur les plateaux, il a parlé de la...
03:57 - Dès qu'il y a des vacances il y a une exaspération ?
03:59 - Non, c'est faux, je m'inscris en faux, ce n'est pas vrai, pas dès les vacances il y a de la crispation, là c'est un début d'année avec un taux d'inflation encore important,
04:08 on a eu des gèles de salaire pendant 9 ans, il y a des revendications qui sont portées et je le répète, elles sont portées depuis 2022,
04:14 elles ne sortent pas du chapeau ces dernières heures ou ces derniers jours.
04:18 - Donc vous dites pour les JO, il est possible que vous fassiez des grèves ?
04:23 - On dit qu'on ne s'interdit à rien effectivement mais...
04:26 - Pas de trêve pendant cette période-là ?
04:28 - Jamais de trêve dans le mouvement social.
04:31 - Et pour PAC ?
04:33 - Pareil, même réponse. Nous ce qu'on peut dire c'est que dès ce matin, entre les équipes militantes Sud Rail et le collectif national des contrôleurs et des contrôleuses,
04:41 on va voir, on va échanger et on va annoncer d'autres perspectives syndicales puisque les revendications ne s'évaporent pas ce matin à 8h.
04:48 - Alors ça c'est la Sud Rail, mais pourtant les autres syndicats, UNSA et CFDT, ne comprennent pas ces grèves ?
04:55 - Non, je n'ai pas entendu qu'ils ne comprenaient pas.
04:58 - Ils n'appellent pas à la grève ?
04:59 - Ça ne veut pas dire qu'on ne comprend pas la grève si on n'appelle pas à la grève.
05:04 Nous on a décidé d'être à l'action ces derniers jours, moi je respecte les autres organisations syndicales.
05:09 - Donc je répète, pour le week-end prochain, en ce qui nous concerne, le préavis est maintenu ?
05:15 - Pour le week-end prochain, le préavis est maintenu et le préavis est déposé depuis le 31 janvier.
05:20 Depuis le 31 janvier, la direction de l'entreprise sait qu'on peut s'amener vers un conflit le 23 et 24 février.
05:26 - Sud Rail dit qu'il n'y a pas de contact avec la direction depuis le 31 janvier, ce n'est pas possible ?
05:31 Il y a forcément des contacts avec elle ? C'est ce que dit un de vos collègues de Sud Rail, qui n'a pas eu de contact avec la direction.
05:36 - Oui, mais je dis pareil que mon collègue.
05:39 De contact, on n'a pas de réelle négociation, ça veut dire qu'on est autour d'une table, on voit un peu le rapport de force
05:45 et après on essaye de négocier, on essaye de trouver un consensus et ça ce n'est pas le cas.
05:49 - Vous comprenez l'exaspération des voyageurs, Julien Troca ?
05:52 - Bien sûr que je comprends l'exaspération des voyageurs.
05:57 - Et c'est tout ?
05:59 - Non, mais là on se rend compte que quand les cheminots et les cheminotes cessent le travail,
06:03 qu'ils servent à l'intérêt collectif ou même qu'ils ont une responsabilité d'aménagement du territoire.
06:06 Là on nous a dit qu'on a privilégié les Alpes, la direction de l'entreprise, que l'Auvergne ou que les Pyrénées.
06:11 Oui, on se rend compte que quand on cesse le travail, ça a un impact immédiat.
06:15 - On me remercie beaucoup Julien Troca, secrétaire fédéral de Sudray.
06:19 Merci d'avoir été notre invité ce matin sur RTL. Bonne journée.
06:22 [SILENCE]

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