Regardez Les auditeurs ont la parole avec Eric Brunet et Céline Landreau du 11 février 2025.
Catégorie
🗞
NewsTranscription
00:0014h, les auditeurs ont la parole, Eric Brunet et Céline Landreau sur RTL.
00:05Ce chiffre est fou hein, 84% des accidents mortels sur la route en France, causés par des hommes, franchement je m'attendais à ce qu'il y ait un peu plus d'hommes, c'est vrai, qui causent des accidents mortels, que de femmes.
00:17Mais 84%, c'est dingue, Gilles, et je suis désolé, c'est même pas une question que je vous pose, bonjour Gilles, c'est un constat, les hommes sont plus dangereux que les femmes au volant, beaucoup plus même Gilles.
00:29D'accord avec ça ?
00:31Oui absolument, on le voit tous les jours dans le cadre de notre métier, malheureusement, les comportements des hommes sont très différents d'arrière en volant que ceux des femmes.
00:41Parce que vous êtes dans la formation des Sécurités routières, vous êtes auto-école, vous êtes quoi vous Gilles ?
00:47Alors moi je ne suis pas une auto-école, je dirige une école de pilotage automobile et on fait donc des formations spécifiques post-permis pour la Sécurité routière, mais aussi dans le cadre de profession comme pour les gendarmes, les douaniers.
01:02Alors vous savez quoi ? Vous êtes l'homme qu'il nous faut, Gilles Degrasse, restez quelques instants avec nous, parce que je vais vous poser la question, commencez à réfléchir, comment endiguer ce problème ?
01:12Comment faire en sorte que les hommes aient une conduite moins accidentogène, mortelle, létale en France ? Comment faire ? Quelles sont les solutions Gilles ?
01:23Personne n'est aussi bien placé que vous pour répondre à cette question, vous restez avec nous, il est 13h01, tout de suite je me tourne vers vous Céline Landreau avec le rappel des titres sur RTL.
01:31Et 4 personnes sont en garde à vue ce midi après le meurtre de la jeune Louise vendredi soir, un homme de 23 ans qui fait vigueur de principale suspect, sa petite amie et ses parents.
01:42RTL vous le révélait dès midi, si cet homme ne s'explique pas face aux enquêteurs, des éléments semblent l'accabler, des traces de coupure sur les doigts d'abord, alors que Louise, cette jeune fille de 11 ans a été poignardée à mort à la sortie de son collège et puis des incohérences dans son emploi du temps.
01:59Toutes les infos retrouvées évidemment sur notre site rtl.fr.
02:02Emmanuel Macron insiste sur le besoin de règles et d'un cadre de confiance pour accompagner le développement de l'intelligence artificielle.
02:10Une réponse en clôture du sommet sur l'IA organisé à Paris, réponse au vice-président américain Jay Devance qui mettait en garde lui ce matin contre toute régulation excessive.
02:21Et puis un mot de football avec la Ligue des champions qui aura des fausaires de Ligue 1 ce soir en Bretagne.
02:26Brest reçoit le Paris Saint-Germain à Guingamp, c'est le barrage allé d'accession aux huitièmes de finale.
02:32Le coup d'envoi à 18h45, rencontre à vivre en fil rouge sur RTL et en intégralité sur RTL.fr et sur l'appli RTL.
02:41Peggy Broch pour la météo cet après-midi avec toujours ces nuages, ces nuages qui bouchent le ciel français.
02:48On n'arrive pas à s'en débarrasser même s'il y a quelques zones d'éclaircies mais il y en a très peu.
02:52Des nuages sur les Hauts-de-France avec quelques faibles pluies sur l'extrême nord.
02:57Bien nuageux également entre les Pays de la Loire, les Charentes en allant vers les frontières de l'Est et la Méditerranée avec du vent sur la Méditerranée et le massif central.
03:04Et puis quelques éclaircies sans que ce soit du Grand-Botan entre la Bretagne, le sud de l'Île-de-France en allant vers la Lorraine.
03:11Et puis c'est quand même mieux sur le sud-ouest, sur les régions au sud de la Garonne avec une ambiance printanière, même 15 à 18 degrés cet après-midi.
03:2018 à Biarritz, 12 à 16 degrés près de la Méditerranée avec une pointe à 18 également à Perpignan et 6 à 10 degrés au nord.
03:27Merci beaucoup Peggy Broch.
03:28Les auditeurs ont la parole.
03:30Eric Brunet, Céline Landreau sur RTL.
03:3284% des accidents mortels sur la route en France, 84% sont causés par des hommes.
03:39Les auditrices ont la parole.
03:40Tiens, Françoise a fait le 3210.
03:42Bonjour Françoise.
03:43Bonjour Eric.
03:45Vous vous attendiez à un chiffre aussi élevé ? 84% Françoise ?
03:51Non, je ne m'attendais pas à ça.
03:53C'est assez impressionnant, tout à fait oui.
03:55Vous êtes automobiliste vous ?
03:57Alors moi je suis chauffeur poids lourd.
03:59Non ! Ah ! Bienvenue Françoise.
04:02C'est quoi le sujet ? C'est quoi la testostérone ? C'est quoi le problème Françoise ?
04:08Comment expliquez-vous ce chiffre délirant ?
04:11Je pense que c'est l'homme dans son mental qui est là, l'impulsivité, comparé à la femme.
04:21Après moi je voudrais dire une chose, c'est que les femmes donnent la vie.
04:25Et donc la vie, on sait ce que c'est, on sait que c'est précieux.
04:28Et donc on a ça je pense ancré depuis la nuit des temps, on va dire comme ça.
04:34Et donc on est peut-être plus prudent, on est beaucoup plus conscient de ça.
04:39Qu'un homme, il y a l'impulsivité.
04:42Mais Françoise, on dit toujours que la société, la jante masculine est moins virilisée,
04:48moins masculine qu'avant, que désormais.
04:50Les hommes donnent un peu plus un coup de main dans la cuisine, dans les travaux ménagers.
04:55Je dis ça, je n'en sais rien, mais c'est ce qu'on entend régulièrement.
04:59Apparemment, cette espèce de beaufisme macho, j'avais le sentiment que ça s'atténuait un peu.
05:08Le mec sur sa bagnole, je me disais, on n'est plus dans les années 60.
05:14Et pourtant, quand on regarde ces chiffres, si !
05:17Apparemment oui, dans le temps on disait, les hommes qui roulaient vite, on appelait ça des pendules.
05:23Maintenant, pourtant, ils sont bien.
05:26Les auto-écoles, on travaille dessus, sur l'alcool, la drogue, la vitesse.
05:32Mais bon, les chiffres parlent d'eux-mêmes.
05:37Allô ?
05:38Oui, on vous entend, Françoise.
05:40Je dis, les chiffres parlent d'eux-mêmes.
05:45On ne peut pas faire autrement.
05:46Il y a 91% des conducteurs qui sont impliqués dans des accidents dus à l'alcool.
05:53C'est 91%.
05:55Gilles, vous étiez avec nous juste avant 13h, formateur en sécurité routière.
06:00Ces comportements à risque, ils sont davantage masculins ?
06:04C'est aussi ce que vous constatez, ce qu'évoquait Françoise ?
06:07Alors, le sujet est vaste.
06:10Le sujet est vaste parce qu'il y a plusieurs domaines.
06:16Effectivement, comme l'a dit Madame, il y a une vraie différence de comportement entre les hommes et les femmes.
06:22Déjà, de par l'instinct maternel des femmes qui ont un niveau de risque accepté qui est bien inférieur.
06:32Ensuite, il ne faut pas oublier que c'était culturel.
06:37Les petits garçons, on leur donne une voiture pour jouer.
06:41Les petites filles, on leur donne une poupée.
06:42Ça, ça n'a pas beaucoup changé.
06:45Et les hommes ont tendance à affirmer leur masculinité par la puissance de la voiture qu'ils conduisent.
06:56Il ne faut pas oublier non plus qu'il y a des différences de comportement.
07:01Vous vous souvenez des trucs qu'on disait en rigolant ?
07:04Gilles, pardon pour la grossièreté, mais petit kiki, grosse voiture.
07:09Ça, c'est toujours vrai ça ?
07:11Oui, c'est toujours vrai.
07:13Il y a surtout, nous on le voit dans le cadre des stages de pilotage.
07:17Je dis bien des stages de pilotage où les gens viennent chez nous pour se faire plaisir.
07:21Et c'est là qu'on aborde souvent la sécurité routière et qu'on voit la différence de comportement homme-femme.
07:25C'est que les hommes ont la sensation de savoir.
07:28Derrière un volant, ils n'en savent pas plus que les autres, mais ils ont la prétention de savoir.
07:34Et que quand ils se sont confrontés à la réalité de leur niveau technique par rapport au simple déplacement de la voiture,
07:40là on ne parle pas de comportement, mais de niveau technique dans le déplacement du véhicule,
07:44qu'ils se rendent compte finalement qu'ils n'en savent pas plus que les autres.
07:47Donc ça, c'est une vraie différence de comportement.
07:50Alors que les dames tendent à nous dire,
07:52« Oula, moi je n'ai jamais appuyé fort sur une pédale de frein, je ne sais pas faire. »
07:56Voilà, donc ça ce sont deux grosses différences de comportement.
08:01Gilles, on est très heureux, vous êtes très précieux dans cette émission,
08:05c'est ce qu'on dit toujours avec Céline,
08:07c'est que parfois on a le sentiment qu'on est mieux avec les auditeurs qui ont la parole
08:12que parfois avec des grands experts responsables de je ne sais quelles organisations,
08:17parce qu'on tombe sur des expertises de terrain qui sont très fortes.
08:20Gilles, justement, au vu de votre expertise de terrain, de formateur sur les sujets de sécurité,
08:25vous formez des flottes de conducteurs, vous formez des représentants des forces de l'ordre, etc.
08:31Bon, quel est le remède ?
08:33Comment faire en sorte d'infléchir cette statistique ?
08:37Comment faire en sorte que 84% des accidents mortels sur la route en France ne soient pas causés par des hommes ?
08:43Comment travailler ce matériau humain, masculin,
08:47lors de la formation ou pendant le temps de conduite d'ailleurs plus tard,
08:50afin qu'il ne soit pas aussi accidentogène ?
08:53Que faire ?
08:54Alors, malheureusement, on constate que le niveau de connaissance technique pour déplacer une voiture n'est pas très bon.
09:04Comparativement aux personnes qui passent le permis moto,
09:08les gens qui passent le permis moto depuis la fin des années 70,
09:12ce sont les usagers de la route en deux roues, les motards qui se sont pris par la mer,
09:18qui ont demandé au gouvernement de réformer le permis de conduire moto.
09:22Et si vous passez le permis de conduire moto, on vous apprend à manipuler votre engin avec la partie plateau.
09:28Et la conduite et le plateau, c'est une formation plus complète ?
09:31Voilà. Donc déjà, il y a une prise de conscience des limites de la machine et de la partie technique.
09:36Je vous interromps parce que j'ai croisé plusieurs fois Philippe Monneret, vous savez ?
09:40Oui, très bien, que je connais très bien.
09:42Monsieur moto en France, qui a des moto-écoles.
09:45Et il m'a toujours dit, mais nous, pourquoi le permis moto est si difficile à obtenir ?
09:50C'est parce que sur une moto, on joue sa vie à chaque seconde beaucoup plus qu'en voiture.
09:55Parce que si on est effleuré, percuté, ça peut déboucher directement sur l'accident et la mort.
10:00Et par conséquent, on travaille beaucoup plus.
10:03Les leçons préparatoires sont beaucoup plus intenses, beaucoup plus longues, beaucoup plus dures,
10:08beaucoup plus laborieuses et le permis beaucoup plus exigeant.
10:11Voilà. Peut-être qu'on pourrait faire ça pour la bagnole ?
10:14Alors, le problème, c'est qu'on ne peut pas mettre le même niveau d'exigence
10:18parce que les usagers moto sont souvent des passionnés qui vont prendre le temps de se former.
10:27Sur la voiture, on a une population beaucoup plus large.
10:30Mais on pourrait quand même intégrer à la formation au permis de conduire,
10:34ne serait-ce qu'un simple exercice de freinage d'urgence comme sur un plateau moto.
10:39Ça ferait prendre conscience de ce qu'est l'énergie cinétique, du temps de réaction.
10:43Donc ça, ça pourrait être mis en place facilement.
10:46Pour continuer à répondre à votre question,
10:48nous, on se rend compte que les chiffres de la sécurité routière sont méconnus.
10:533200 morts approximativement en 2024.
10:5765 000 blessés, graves, dont 25 000 garderont une séquelle à vie.
11:04Plus de 50 milliards d'euros de coûts pour la société.
11:07On estime que c'est entre 50 et 70.
11:10Donc ce sont des chiffres effrayants.
11:12Tout ça à cause de quoi ? De la testostérone ?
11:15J'essaie d'explorer avec vous.
11:17Parce qu'en général, on nous dit que c'est l'alcool, c'est la drogue, c'est l'alcool.
11:21Mais je n'avais jamais eu cette clé d'explication.
11:23La testostérone, c'est dingue.
11:25Je le redis à ceux qui prennent l'émission en cours.
11:2850% des conducteurs sont des hommes.
11:30C'est à peu près 50-50.
11:31Femmes, hommes.
11:32Et pourtant, 84% des accidents mortels sur la route sont causés par des mecs.
11:36Pourquoi ? C'est la testostérone ?
11:39C'est quoi le sujet ?
11:40Et c'est du comportement.
11:42Pourtant, 96% des accidents, ça n'est que du comportement.
11:46C'est-à-dire pas de respect des règles, pas de respect des distances de sécurité.
11:50Bien évidemment, conduite sous alcool et drogue.
11:54Il y a aussi un paradoxe dans notre société.
11:56C'est que notre société est basée sur la vitesse.
11:58Notre ordinateur doit aller vite.
12:00Notre colis commandé doit aller vite.
12:02On a la pression au travail.
12:04On doit rendre des devis rapidement.
12:06On doit finir des chantiers rapidement.
12:08Et les transports doivent aller vite alors ?
12:10Exactement.
12:11Et on ne sait pas recaler notre rythme cognitif et notre cerveau
12:16sur un rythme beaucoup plus lent quand on se déplace.
12:19On garde cette même pression.
12:21Et les hommes l'expriment avec beaucoup plus d'agressivité
12:24puisqu'on a vu que les chiffres sur l'Observatoire national interministériel de la sécurité routière,
12:29les chiffres parlent aussi d'eux-mêmes.
12:31Il y a eu 65% d'augmentation de l'agressivité sur la route.
12:35Et si les hommes sont principalement responsables de ces accidents mortels,
12:39on rappelle aussi qu'ils en sont les premières victimes.
12:42Près de 78% des morts sur les routes sont aussi des hommes.
12:45C'est très salutaire que Gilles nous ait passé ce coup de fil au 3210.
12:48Il est très bon Gilles.
12:49Et encore une fois je le redis.
12:51Quand j'ai des copains journalistes qui me disent
12:53« Les auditeurs ont la parole, parfois tes auditeurs ils sont un peu… »
12:56Ben non, je trouve ça lamentable.
12:58Les auditeurs ont la parole.
12:59C'est une émission incontournable d'RTL parce qu'on vous entend
13:03et vous avez parfois une expertise sur les choses, je dirais même souvent,
13:06bien supérieure à bien des experts officiels, chers amis auditeurs, auditrices.
13:11Marie-Sophie a fait le 3210. Bonjour Marie-Sophie.
13:13Bonjour.
13:14Oui, bonjour à l'équipe, bonjour aux auditeurs.
13:17Vous avez gagné le droit de prendre la parole dans une petite minute juste après la pause.
13:21Marie-Sophie, vous restez ?
13:23Et oui, avec plaisir.
13:24A tout de suite.
13:36Les auditeurs ont la parole.
13:37Avec Eric Brunet et Céline Landreau.
13:40Pour ma part, j'ai 50% de bonus depuis plus de 15 ans
13:44et j'ai bien entendu mes 12 points.
13:46Pourquoi est-ce que je devrais être payé pour des mauvais conducteurs ?
13:49Voilà, bonne journée, au revoir.
13:51Voilà pour le message de Gabriel.
13:53On va aller voir un petit peu du côté du standard.
13:56Tiens, Victor d'Arcas, ça repie ou ça appelle beaucoup au standard ?
14:00Ben non, ça appelle beaucoup. Bonjour Eric, bonjour Céline.
14:02Bonjour Victor.
14:03Et si d'ailleurs, si vous faites le 3210, vous pouvez tomber sur IMAD, Enzo, Alexion et Cerise
14:08et vous pouvez nous laisser vos messages sur l'application RTL.
14:11Bruno, par exemple, nous dit, ce serait bien de rapporter le taux d'accident mortel imputé aux hommes
14:16à leur proportion sur les routes.
14:18Et figurez-vous que c'est la tendance générale écrasante.
14:21Mais attendez, je ne suis pas d'accord.
14:22Je ne suis pas d'accord, Victor, car on le sait maintenant.
14:24On l'a dit tout à l'heure, ça a été dit par la présidente du syndicat des auto-écoles.
14:28Bref, qui donnait les stats.
14:29Les stats, c'est autant d'hommes que de femmes pratiquement sur les routes.
14:33D'accord, mais il n'empêche qu'il y a Philippe, Olivier, Thomas, Jean-Luc, Pascal, Yves et Jean-Pasque
14:38qui nous disent tous ce type de messages qu'il faut relativiser
14:43et rappeler ça à la proportion de kilomètres parcourus par les hommes en France.
14:46Bizarrement, ce ne sont que des hommes, Victor.
14:48Et justement, du coup, Stéphanie nous dit que par contre, elle, elle est d'accord
14:52puisqu'elle trouve que les hommes roulent comme des fous sur la route.
14:56Attendez, on va prendre Marie-Sophie dans un instant, mais on a eu tout à l'heure quand même...
15:00Elle est incroyable, Victor, Françoise.
15:03On était avec une auditrice, une femme, qui est routière.
15:11Vous, vous êtes intéressante à plus d'un titre.
15:13D'abord parce que vous êtes au cœur d'un environnement masculin.
15:16La route, le camion, les routiers, c'est des mondes très masculins.
15:21Vous êtes une observatrice privilégiée pour voir justement ces dérives comportementales, Françoise.
15:27Tout à fait, tout à fait. Depuis 35 ans, oui.
15:30Est-ce que ça s'est quand même amélioré depuis ces dernières années
15:34où on le voit bien, il y a des campagnes qui incitent les hommes à être moins machos.
15:39On voit bien, le monde change un peu quand même.
15:41Est-ce que vous sentez que sur la route, dans le monde des transporteurs routiers,
15:45est-ce que vous avez le sentiment que quand même, c'est un peu moins macho, un peu moins...
15:49Allez, je risque le mot, beauf que ça l'était jadis ?
15:52Ah oui, oui, oui, tout à fait.
15:54Maintenant, en tant que femme, on est beaucoup plus accepté.
15:57On est déjà de plus en plus nombreuses à effectuer ce métier.
16:00Mais moi, il y a 35 ans, quand j'ai démarré dans les années 90,
16:04on n'était pas nombreuses en France.
16:06Donc oui, le côté macho, on le ressentait énormément.
16:09Maintenant, non.
16:10Les hommes ne sont tout à fait ouverts au fait qu'il y ait des femmes autour d'eux.
16:16Ça, c'est relativement très libéré.
16:20Et vous qui êtes un peu en hauteur dans votre camion,
16:22qui voyez sur les routes, les voitures vous dépasser,
16:25qui voyez tous les comportements,
16:27parce qu'on est un poste privilégié quand on est dans sa cabine, sur un camion.
16:31Est-ce qu'il y a pour vous un type de comportement au volant masculin ?
16:37Je dirais, dans la population générale, le téléphone.
16:43C'est une chose qu'on voit, mais tout le monde est au téléphone.
16:47Mais les mecs plus que les femmes ?
16:49Non, peut-être un peu plus les hommes, mais oui.
16:54Après, les hommes, c'est plus la vitesse.
16:56Bon, après, il y a une chose que je remarque.
17:00Quand vous verrez les hommes, quand ils sont à une soirée,
17:03ils vont prendre un apéritif, deux apéritifs,
17:06ils vont prendre la voiture derrière.
17:08Pour eux, ce n'est pas grave, ça va le faire.
17:11Voilà, c'est le terme.
17:12Une femme, non.
17:13Une femme va dire non, moi je conduis.
17:15Il y a ce côté de protection, où non, je ne prends pas de risque,
17:19puisque je conduis derrière.
17:22C'est ce que vous disiez tout à l'heure, les femmes donnent la vie,
17:24donc elles la protègent davantage.
17:26Elles la protègent davantage.
17:28Après, les jeunes de maintenant sont beaucoup plus sensibilisés à l'alcool.
17:33Moi, je vois par mes enfants,
17:35ils ont tendance à dire non, moi je ne bois pas,
17:37parce que je prends le volant derrière.
17:39Il y a la peur du gendarme, bien sûr, qui est là,
17:41en se disant que c'est des points sur le permis qui s'envolent.
17:44Donc voilà, tout ça.
17:47Comment faire ?
17:49Comme me disait mon conjoint tout à l'heure,
17:52je lui ai posé la question,
17:54pourquoi les hommes ont plus d'accidents ?
17:57Il m'a répondu une question,
17:58alors je voulais vous la donner,
17:59parce que ça va faire bouffer de rires beaucoup de monde.
18:02C'est parce qu'ils passent leur temps à nous éviter, nous les femmes.
18:05D'accord.
18:07Voilà, je l'ai dit.
18:09Ce n'est pas comme ça qu'on va avancer.
18:11Merci Françoise, merci beaucoup.
18:13Merci à vous.
18:14Merci Françoise.
18:15On va retrouver Marie-Sophie peut-être.
18:17Bonjour Marie-Sophie.
18:19Oui, bonjour.
18:20Que faites-vous dans la vie, ma chère Marie-Sophie ?
18:22Je suis agent funéraire.
18:25Sans lien, aucunement, avec notre sujet ?
18:28Aucunement, malheureusement.
18:30Heureusement, ce sont des gens qui meurent d'un certain âge.
18:35On ne vous entend pas très bien là.
18:37Vous êtes en haut-parleur, non ?
18:39Non, pas du tout.
18:40Je suis en fonction des campagnes des Démouzins.
18:42Voilà, on vous entend un peu mieux.
18:44Vous êtes rapprochée.
18:45Et en plus, il pleut.
18:46Je ne suis absolument pas étonnée par ce que vous annoncez.
18:52Oui.
18:53Moi, je vis en milieu rural.
18:57Et en milieu rural, vous avez encore l'homme,
19:01il prend son volant, il est assis, il a le volant entre les mains.
19:05Je suis le roi.
19:06Je suis le roi.
19:07Et nous, on a encore ce côté macho.
19:11On a encore ce côté macho.
19:13Voilà.
19:14Nous, on voit sur les petites routes de campagne,
19:16des gens qui roulent, des routes sur l'unité 90,
19:19qui prennent les virages à 100.
19:21On est le roi.
19:23Il ne peut rien nous arriver.
19:25Moi, pour exemple, j'ai un mari qui est pourtant prudent.
19:30Mais quand il roule, je suis derrière, dans la voiture.
19:33Je ne suis pas à côté de lui.
19:34J'ai peur.
19:35Attendez, attendez.
19:36Quand votre mari est au volant, vous vous mettez sur la banquette arrière ?
19:38Moi, je suis derrière.
19:39Ah ouais, ouais.
19:40J'ai la péteuse.
19:41Ouais, ouais.
19:42Non, non.
19:43Parce que je lui dis, tu vas trop vite, ralentis dans les virages.
19:46Pourtant, il…
19:47Voilà.
19:48Après, nous, la campagne, on n'arrive pas à…
19:51Attendez, attendez.
19:52Marie-Sophie, je vais vous remettre dans les mains de Victor, au standard,
19:55parce que le son de votre téléphone n'est pas très, très bien.
19:58On va régler ça.
19:59Mais c'est intéressant comme anecdote.
20:00Quand son mari conduit, il se met sur la banquette arrière.
20:03Je vais prendre Yves, qui a fait le 3210.
20:04Bonjour, Yves.
20:05Oui, bonjour.
20:06Bonjour, Yves.
20:07Alors, bon, j'espère que je ne vais pas être voué au Gébaudi.
20:11Mais bon, alors, 84 % des accidents mortels qui sont dus aux hommes,
20:15ça, je ne conteste pas ce chiffre.
20:17Je pense que c'est par rapport aux rapports de gendarmerie ou de police.
20:20Oui.
20:21Donc, d'accord.
20:22Mais moi, ce qui veut t'intéresser dans cette étude, car elle est pertinente au demeurant,
20:25je ne conteste pas, c'est d'analyser un peu par catégorie de véhicule,
20:31par également pour savoir combien d'hommes conduisent, combien de femmes conduisent.
20:34Je n'ai pas les chiffres exacts.
20:35J'en suis navré, je n'ai pas les proportions.
20:37Ça, c'est intéressant.
20:38Parce que si vous prenez, vous aviez, je crois, tout à l'heure, une conductrice de poids lourd.
20:41Si je ne me trompe pas, les chauffeurs poids lourds hommes, c'est pratiquement 90 %.
20:44Je crois que c'est ça.
20:45Et environ 10 % d'hommes.
20:47Oui, et encore 10 %.
20:48Il faut les trouver.
20:49Françoise, elle est toujours là.
20:50Françoise, oui.
20:51Je suis persuadé que, Françoise, on ne les amène pas les 10 %, Françoise.
20:53On va dire 95 et 5.
20:55Voilà, comme ça.
20:57C'est quoi les nombres de conductrices de poids lourds ?
21:00Ce n'est même pas 10 %.
21:03On va dire 5 %.
21:05Je ne sais pas, je ne pourrais pas vous dire exactement.
21:08Bon, Yves, continuez.
21:10Oui, je continue.
21:11C'est pareil, les conducteurs de deux roues, vous avez plus d'hommes que de femmes.
21:14Je n'ai pas les proportions, mais c'est comme ça.
21:16Maintenant, ce qui est intéressant, c'est au niveau des véhicules.
21:19Alors là, il est vrai que là, quand on regarde, il y a comme une répartition entre hommes et femmes.
21:24Les hommes, ce sont plutôt, dans les cas d'accident, les gros cylindrés, notamment d'origine germanique.
21:29Les femmes sont plus cantonnées, je ne dis pas totalement,
21:33mais plus cantonnées dans les véhicules de type urbain ou les moyennes, enfin les compactes.
21:38Donc, ça serait bien.
21:40Encore une fois, le principe de l'étude n'est pas à contester,
21:43mais j'aimerais bien que ce soit un peu plus fouillé.
21:45Pourquoi ?
21:46Tout simplement pour pouvoir mettre en œuvre des mesures qui vont permettre éventuellement de rectifier le tir,
21:50de bien comprendre quels sont les besoins.
21:52Quelles pourraient être ces mesures ?
21:53Bon, très bien, j'ai compris.
21:54Vous relativisez les chiffres en disant, en réalité...
21:57Ah non, mais là, je ne conteste pas le chiffre global.
22:00D'accord, d'accord, j'ai compris.
22:01Bon, très bien.
22:02Maintenant, comment infléchir les comportements masculins excessifs au volant ?
22:08Déjà, il y a une première mesure qui me paraît tout à fait évidente.
22:11C'est, pour les jeunes permis, leur interdire systématiquement
22:14d'avoir des véhicules à vocation sportive ou des gros cylindrés.
22:17Parce que ça, c'est une aberration.
22:18Les mêmes règles que pour les deux roues, en fait, où on a une limitation qui existe.
22:21Oui, mais bien sûr.
22:22Vous avez tout à fait raison.
22:23Quand je passe le permis moto, je suis jeune, je n'ai pas le droit d'avoir une 750, quoi.
22:28Non, en fait, c'est la puissance du moteur qui est limitée.
22:32Je ne sais pas combien de chevaux.
22:33D'accord.
22:34Voilà.
22:35Non, mais ça, ce sont des mesures qui me paraissent censées être des mesures d'urgence.
22:38Parce que, moi, je suis intéressé...
22:40Vous ne m'en avez donné qu'une.
22:42Et vous me dites très bien, un jeune conducteur ne doit pas avoir un cylindré sportif.
22:48Alors, ensuite...
22:49Ensuite, autre mesure.
22:50Alors, ensuite, il y a une autre mesure qui permettrait toujours, pour ces jeunes permis,
22:55de faire un point, par exemple, je dis n'importe quoi tous les 4 ans ou 5 ans,
22:59puisque vous aviez, je crois, un formateur,
23:01de faire le point de savoir quelle a été l'évolution du conducteur.
23:04Quels sont ses réflexes ?
23:06Quelles sont ses connaissances du code de la route ?
23:08Et également, une autre mesure qui consiste aussi à remettre à jour les connaissances du code de la route.
23:14Ça, ce n'est pas inutile, régulièrement.
23:17Et puis, j'ajouterais une autre mesure, mais qui, apparemment, fait encore polémique,
23:21c'est-à-dire la visite médicale, qui parfois...
23:23Eh bien, parfois, c'est la cause d'un accident mortel.
23:25C'est-à-dire que la personne n'était plus en état de conduire normalement.
23:28Bon, oui, bon, rien de nouveau.
23:31Moi, je ne suis pas certain que c'est en faisant des visites médicales tous les 5 ans
23:35qu'on va limiter les comportements d'impunité au volant sur la route des hommes.
23:40A mon avis, c'est quelque chose de comportemental qui dépasse ce cadre-là.
23:45Mais bon, on a essayé d'explorer avec vous.
23:47Je retiens quand même l'idée de Yves,
23:49qui est celle de ne pas mettre des véhicules sportifs de très haute cylindrée
23:54entre les mains d'un gamin de 18 ans qui vient de passer son permis de conduire, effectivement.
23:59On s'excuse auprès de Patrice, qu'on n'a pas eu le temps de prendre aujourd'hui sur ce sujet,
24:04parce que dans un instant, on parlera d'autre chose.
24:06Mais avant, puisque Jean-Alphonse Richard est dans ce studio, donnez-nous, Jean-Alphonse, s'il vous plaît,
24:11bonjour, le menu de l'heure du crime.
24:12Bonjour Céline et bonjour Éric.
24:14Au menu de l'heure du crime aujourd'hui, l'affaire Colette de Rome.
24:16Ça se passe à Lorgues.
24:17C'est un joli petit village du Haut-Var.
24:19Cette mère de famille disparaît.
24:21On va la retrouver étranglée, couverte de pierres.
24:24Mais qui donc en voulait à cette femme tranquille ?
24:27Elle n'a pas été violée, n'a pas été cambriolée.
24:30On l'a entraînée dans un guet-apens, sans doute, pour la tuer.
24:33Tout de suite, c'est vers la famille, évidemment, vers les proches, qu'on va se retourner.
24:37Les gendarmes découvrent beaucoup de désaccords et même de la haine dans ce milieu familial.
24:43Et si c'était un crime de femme ?
24:45Une femme qui a beaucoup de force et de colère.
24:48Elle se fait même surnommer, elle-même, la Schwarzenegger avec des boucles d'oreilles.
24:53Je n'invente rien.
24:54C'est dans l'heure du crime aujourd'hui.
24:56Schwarzy avec des boucles d'oreilles.
24:58Est-elle la meurtrière ?
24:59Eh bien, c'est à suivre à 14h, l'affaire Colette de Rome sur RTL.
25:03On sera là.
25:05Aujourd'hui, mesdames, messieurs, figurez-vous que c'est les 20 ans, jour pour jour, de la loi Chirac.
25:09Vous savez, la loi sur l'égalité des chances pour les personnes handicapées.
25:13Eh bien, 20 ans après, est-ce que cette loi a permis d'accéder à tous les lieux publics
25:19où il fallait que les personnes handicapées puissent accéder ?
25:22Oui ? Non ? Ça a progressé ? Il reste encore du boulot ?
25:26On va vous entendre.
25:2730 de 10, le standard est ouvert, mon cher Victor.
25:30Vous êtes aux commandes.
25:31A tout de suite.
25:33Jusqu'à 14h.
25:41Vous écoutez RTL midi, les auditeurs ont la parole.
25:43C'était il y a 20 ans, la loi stipulait que tous les lieux devaient être accessibles à tous,
25:48notamment aux personnes handicapées.
25:51Est-ce que les choses ont vraiment changé en 20 ans ?
25:54On attend vos appels, vos témoignages.
25:55On revient dans 52 secondes.
26:03Souvenez-vous, deuxième mandat du président Jacques Chirac, 2004,
26:10la loi Chirac, la loi sur l'égalité des chances pour les personnes en situation de handicap,
26:16c'était il y a 20 ans, jour pour jour, c'était le 11 février 2005.
26:22Voilà.
26:23Eh bien, est-ce que cette loi a changé les choses ?
26:26Vous connaissez, vous avez des gens en situation de handicap autour de vous,
26:29vous êtes vous-même en situation de handicap.
26:31Est-ce que l'accès aux bâtiments publics, aux transports, est-ce que l'accès a été facilité ?
26:38On va commencer avec Didier, tiens.
26:40Bonjour mon cher Didier.
26:41Bonjour.
26:42Bonjour.
26:43On vous écoute Didier, vous avez fait le 3210.
26:46D'abord, vous êtes un valide ou un handicapé vous-même ?
26:50Non, je ne suis pas handicapé, je suis valide, bonjour.
26:52Bonjour, on vous écoute.
26:54Eh bien, moi, il se trouve que j'ai travaillé dans le domaine du handicap pendant quelques années,
26:59et ce n'est pas si vieux que ça.
27:04Et on vous a perdu, mais ce n'est pas grave.
27:06On a perdu Didier, ce n'est pas grave, on va essayer de le recontacter.
27:09On va accueillir Jean-Pierre peut-être.
27:10Bonjour Jean-Pierre.
27:11Bonjour Jean-Pierre.
27:12Bonjour à tous les deux.
27:14Même question, est-ce que ça s'est amélioré Jean-Pierre ?
27:17Amélioré ? Moi, je ne peux pas le dire vraiment.
27:19Je sais que ça s'est amélioré parce que je ne circule pas spécialement seul parce que je suis non voyant.
27:25Mais si vous voulez, on pourrait passer sur votre antenne tous les jours
27:27parce qu'il y a des tas de choses qui ne bougent pas, que ce soit les accès Internet,
27:32enfin, plein de choses auxquelles on pourrait avoir accès.
27:35Vous voyez, pour vous donner un exemple, j'ai fait une déclaration pour l'AH pour mon épouse,
27:40et le handicap visuel n'est pas compris quand vous faites votre déclaration.
27:44C'est marqué sourd et malentendant et pas non voyant ou mal voyant.
27:48Vous voyez, il y a plein de choses qui sont complètement aberrantes.
27:52Pour une déclaration administrative pour obtenir l'allocation adulte handicapé, c'est bien cela ?
27:58Et donc, le handicap des non voyants n'a pas été pris en compte ?
28:03Non, et moi, je vais vous citer un exemple que j'ai vu moi-même,
28:06puisque je suis en retraite depuis 4 ans.
28:08Je travaillais au conseil départemental de l'Oise, pour ne pas le nommer,
28:13et un jour, je suis arrivé un matin, j'avais un mail.
28:15Et quand j'ai voulu lire le mail, il fallait que je fasse une confirmation de lecture.
28:20Je rigolais parce qu'en fin de compte, c'était des cap-chats,
28:24donc j'ai appelé le gars concerné et je lui ai dit, écoute, t'es bien gentil, mais là, je fais comment ?
28:28Ah oui, c'est quand on a les 5 ou 6 photos, cliquer sur la photo où il y a un pont, c'est ça ?
28:34Ou un chat, c'est ça ?
28:35Tout à fait.
28:39On croirait un mauvais gag.
28:42Mais des exemples comme ça, on pourrait vous en citer à l'appel,
28:45parce qu'on nous demande de plus en plus de faire des choses en ligne,
28:48alors qu'on ne peut pas y accéder.
28:50En plus, c'est pareil pour des gens qui sont comme moi, handicapés.
28:53Par exemple, le visuel de naissance, c'est constamment...
28:56Avant, il fallait repasser tous les 5 ans, tous les 10 ans, pour faire valoir notre handicap.
29:03Pourquoi on ne nous le donne pas d'une façon ou d'une autre maintenant ?
29:08Jean-Pierre, soyons clairs.
29:10Vous êtes donc non-voyant, de naissance.
29:12On parle de cette loi Chirac, l'accès aux handicapés des bâtiments publics, dans tout l'espace public.
29:18Vous vous dites, Jean-Pierre, compte tenu de mon point de vue à moi, qui est celui du non-voyant,
29:24est-ce que la situation a changé depuis 20 ans ?
29:27Vous répondez comment à cette question ?
29:29Pour moi, c'est non.
29:31Non. Très bien. Jean-Pierre, restez avec moi.
29:33On a retrouvé Didier, qui était avec nous il y a quelques instants,
29:36qui a travaillé dans le monde du handicap et qui est valide.
29:39Je vous pose la même question, Didier.
29:41Est-ce qu'en 20 ans, les choses ont changé avec cette loi Chirac ?
29:44Alors, je vais être un petit peu plus mesuré.
29:47Les choses ont changé un tout petit peu, mais tellement loin de ce qu'il faudrait faire vraiment changer.
29:53Moi, j'habite en région parisienne, à Châtillon pour être précis.
29:57Je vais prendre un exemple extrêmement précis et récent.
30:00La ligne 15, qui va faire tout le tour de Paris, est en train d'être terminée,
30:04en tout cas pour la portion qui nous concerne.
30:06Il va y avoir une interconnection à la station de métro Châtillon-Montrouge.
30:10Sur la ligne 13.
30:12L'interconnexion ne sera pas accessible aux personnes en situation de handicap,
30:17parce que ça n'a pas été prévu.
30:19La nouvelle ligne sera adaptée, mais les personnes en fauteuil, par exemple,
30:24ne pourront pas changer d'igne à cette station ?
30:27Exactement, ça va être en profondeur, ça va être en souterrain et en extérieur.
30:34Il y aura je ne sais combien de niveaux.
30:36Il y a une passerelle. Rien n'a été prévu.
30:38Notre nouvelle municipalité se bat bec et ongles, farouchement,
30:43pour obtenir une interconnexion pour les personnes en situation de handicap.
30:47Ce que je trouve totalement légitime et juste hallucinant
30:51qu'on n'ait pas, au 21e siècle, des ingénieurs qui aient pensé à ça.
30:55Et on rappelle que la loi de 2005 prévoyait, je crois,
30:59que tous les transports publics soient accessibles en 2015,
31:02donc il y a 10 ans déjà.
31:03Et on monte des projets qui ne sont pas accessibles aujourd'hui.
31:07Alors, on monte des projets qui ne sont pas accessibles
31:09et on ne parle même pas des lignes de métro, par exemple,
31:13pour Paris intra-muros où, j'ai relu encore il n'y a pas si longtemps que ça,
31:18en 2022-2023, on était à 9% de stations de métro accessibles
31:23pour les personnes en situation de handicap.
31:26Il faut savoir que le vice-président de Île-de-France Mobilité
31:29a quand même déclaré que pour rendre accessibles,
31:33créer des ascenseurs et rendre accessibles les stations de métro,
31:36il faut entre 6 à 10 ans pour une station de métro de travaux, dans Paris.
31:41Alors, on peut comprendre puisque c'est un métro ancien, etc.
31:44Mais toutes les lignes nouvelles, c'est un scandale, un vrai scandale.
31:49– Attendez Didier, très intéressant ce que vous nous dites.
31:51Je fais tourner la parole, mais vous restez avec nous, ça nourrit le débat.
31:54Nicolas, AFEL 3210, très intéressant.
31:56Bonjour Nicolas.
31:57– Bonjour Céline, bonjour Éric.
31:58– Bonsoir.
31:59– Vous êtes en situation de handicap vous-même, Nicolas ?
32:02– Oui, je suis également déficient visuel pour le coup.
32:06– Est-ce que les choses ont changé en 20 ans pour vous, avec cette loi Chirac ?
32:10– J'ai envie de vous dire oui, en fait Éric,
32:12parce qu'on aime bien dire que ça ne fonctionne pas en France.
32:15Mais en 20 ans, alors évidemment, je rejoins ce qui vient d'être dit
32:20par les deux auditeurs précédents.
32:23Oui, il y a encore énormément de choses à faire,
32:25mais entre ce que nous on a connu il y a 30 ans et les perspectives d'emploi.
32:30Moi, j'étais scolarisé en milieu adapté dans une école
32:34où on n'était que des déficients visuels.
32:36Aujourd'hui, mes enfants ont la chance de pouvoir être en milieu entre guillemets ordinaire.
32:41À l'époque, les perspectives d'emploi, c'était standardiste ou kiné,
32:46dans le meilleur des cas.
32:47Aujourd'hui, moi, je suis chef d'entreprise.
32:49À l'époque, il y a 30 ans ou il y a 20 ans,
32:51même on ne pouvait pas accéder à la culture.
32:53Aujourd'hui, et on a réussi à le mettre en place en 3 mois dans les Hauts-de-France,
32:57on a cette capacité à accéder au théâtre, au cinéma.
33:02Évidemment qu'il y a encore beaucoup d'acteurs publics, privés, associatifs
33:07et du médico-social qui ne font pas le job.
33:10Et là-dessus, je suis complètement d'accord.
33:13Moi, je suis engagé dans le champ associatif avec une association qui s'appelle l'APHPP.
33:17Je suis engagé politiquement pour essayer de faire bouger les choses avec Aurignon.
33:22Et l'objectif, c'est justement de se dire que voyons le verre à moitié plein.
33:27On n'est pas au bout du chemin, mais on avance.
33:29Si on résume votre propos...
33:30C'est génial de l'entendre. C'est génial.
33:32C'est génial et ce sera génial de le retrouver dans un instant, Nicolas,
33:35puisqu'on est contraints de marquer une pause à tout de suite.
33:37Contactez-nous gratuitement via l'appli RTL ou au 3210.
33:4150 centimes la minute.
33:42Les auditeurs ont la parole.
33:44Éric Brunet et Céline Landreau sur RTL.
33:46On est ensemble jusqu'à 14h. Dans quelques minutes, tiens, d'ailleurs, on parlera avec vous
33:51de la bise, cette tradition française.
33:55Et si on en parle aujourd'hui, c'est parce que Louvain, la commune belge,
33:59a décidé de demander à ses employés de ne plus la faire, tout simplement.
34:05Il y a 1400 employés municipaux qui sont interdits de bise.
34:08Exactement.
34:09Interdits de bise.
34:10Pour des raisons sanitaires, de santé publique, mais aussi de respect.
34:13Et ça, ça peut vous faire réagir si vous êtes friand de cette bise matinale
34:18quand on arrive au travail, par exemple, ou si vous la redoutez, appelez-nous.
34:213210. Mais avant ça, on va continuer à parler de ce 20e anniversaire de la loi Chirac
34:28pour l'accessibilité des personnes handicapées dans la société.
34:31On était avec Nicolas juste avant la pause.
34:33Nicolas qui nous disait on n'est pas au bout du chemin, mais ça avance.
34:36Oui, complètement. En fait, pour continuer ce que je vous disais,
34:40je crois qu'il y a deux enjeux fondamentaux aujourd'hui dans notre société.
34:43C'est un, de partir de cette logique de l'innovation inversée,
34:47c'est-à-dire que pourquoi aujourd'hui on ne pense pas des projets
34:51avec les personnes en situation de handicap dès le départ,
34:54pour dire, tiens, voilà, dites-nous de quoi vous avez besoin
34:57et c'est comme ça qu'on va pouvoir concevoir les projets.
35:00Et donc, il y a besoin d'aller former les architectes et l'ensemble de la société.
35:05Nicolas, j'entends ce que vous dites et vous êtes très courageux
35:08dans un pays un peu de râleur qu'est la France.
35:10Vous vous dites, je vois le verre à moitié vide et des choses ont été faites depuis 20 ans.
35:14Très bien. Mais Didier, à l'instant, nous disait, on vient de penser justement,
35:18pour rebondir sur ce que vous dites tout de suite,
35:20on vient de penser une interconnexion du côté de chez moi
35:24entre deux lignes de métro nouvelles, enfin une nouvelle et une ancienne.
35:28Et la nouvelle ligne est totalement accessible aux handicapés,
35:31mais le grand centre d'interconnexion où justement se fait le croisement,
35:36ils ont totalement oublié de le rendre accessible aux handicapés.
35:40Enfin, franchement, je rebondis sur ce que vous dites, Nicolas.
35:42Ça veut dire qu'en 2025, vos ingénieurs, ils ont oublié l'handicapé.
35:46Oui, mais alors ça soulève un deuxième point, effectivement, là où je voulais en venir,
35:50puisque la première loi sur le handicap, souvenez-vous, elle date de 1975.
35:53Aujourd'hui, la vraie problématique dans notre pays aujourd'hui,
35:57c'est la notion de représentativité des personnes handicapées
36:01et dans les serfs, qu'elles soient politiques, économiques ou sociales.
36:05Et donc, tant qu'on n'aura pas aujourd'hui de grands décideurs en situation de handicap
36:09pour justement mettre une espèce de veto sur ce type de projet en disant
36:13ça n'est pas accessible, on ne construit pas.
36:15On a eu des ministres, je me souviens, il y a eu des ministres,
36:17Gillibert, comment s'appelait-il, qui était en fauteuil, on en a eu.
36:20Après, il y a eu Damien Adam qui n'est pas resté très longtemps.
36:23Mais malgré tout, aujourd'hui, s'il n'y a pas de vrai engagement,
36:28aujourd'hui, on a deux députés en situation de handicap.
36:30Moi, je ne me reconnais pas forcément politiquement avec ces deux députés,
36:34mais aujourd'hui, ils ont le mérite d'être là,
36:36ils ont eu le mérite d'avoir fait bouger les choses.
36:38Maintenant, c'est comment est-ce qu'on va plus loin,
36:40et notamment localement, aujourd'hui, sur nos territoires,
36:44parce qu'effectivement, l'Île-de-France, c'est une chose,
36:48mais il y a aussi plein de choses qui se passent,
36:50ici, sur nos territoires, et d'ailleurs en Outre-mer.
36:53Et donc, il faut aujourd'hui avoir des élus en situation de handicap,
36:57des chefs d'entreprise.
36:58On est 80 000 entrepreneurs handicapés en France aujourd'hui,
37:00personne ne le sait.
37:03Bien, merci Nicolas, pour ce regard critique-optimiste,
37:08à la fois un peu critique et à la fois un peu optimiste sur les choses.
37:12Vous dites que la loi, quand même, Chirac 2005,
37:15a permis de faire évoluer les choses, même si ce n'est pas la panacée.
37:18On va prendre Christelle.
37:20Bonjour Christelle.
37:21Bonjour Christelle.
37:22Oui, bonjour, je suis assez mitigée avec vos candidats,
37:26c'est-à-dire, oui, il y a des choses qui ont évolué,
37:29notamment au niveau informatique.
37:31Avant, au départ, on n'était que standardiste.
37:34Moi, j'ai travaillé en tant que standardiste,
37:37et après, sur l'informatique, effectivement, j'ai pu travailler.
37:41Vous êtes vous-même en situation de handicap, Christelle ?
37:44Je suis non-voyante.
37:45D'accord.
37:46Donc, j'ai travaillé avec synthèse vocale et braille,
37:53voilà, donc en situation handicapée visuelle.
37:57Et après, par contre, il y a des choses qui n'ont pas évolué.
38:03Vous pensez à quoi ?
38:05Certaines petites gares, comme la mienne, j'habite Nevers,
38:08la gare N7CF, elle est à moitié faite,
38:13c'est-à-dire qu'il y a les synthèses vocales pour l'entrée des gares et tout ça,
38:18mais l'accès au quai n'est pas fait.
38:20Donc, c'est quand même lamentable.
38:24Et de plus, il y a une chose qu'on regresse absolument,
38:27c'est les terminaux de paiement.
38:30Vous savez, quand on paye dans les magasins, les boutiques,
38:34avant, ils étaient sur avec des points, des touches,
38:38et le touche 5 avec un petit point au milieu,
38:41on pouvait se repérer.
38:43Maintenant, les terminaux de paiement sont tous tactiles,
38:47ils deviennent tous tactiles.
38:49Et nous, comment on fait s'ils ne sont pas vocalisés ?
38:53On voit l'autonomie.
38:56Alors là, c'est intéressant, parce qu'on est sur un progrès technologique,
38:59puisque les gens se disent que tactile, c'est mieux, c'est plus rapide,
39:02c'est plus simple.
39:03Mais en fait, on est sur un progrès technologique
39:05qui, pour vous, n'est pas un progrès, qui est une régression technologique.
39:08Ça, c'est une régression totale.
39:10Bon, effectivement, les téléphones sont adaptés, les iPhones,
39:13les choses comme ça, sont bien vocalisés,
39:16mais pourquoi pas ça ?
39:19On peut être amené aussi à aller dans des boutiques,
39:21dans des magasins tout seul, si on connaît,
39:23si les gens nous aident à nous diriger,
39:27ou à choisir nos trucs.
39:31Merci Christelle, on va prendre Julien.
39:34Je prends, Céline, la mesure de la quantité, en France,
39:38sans doute, des déficients visuels,
39:40parce que sur les 4 personnes qu'on vient d'avoir,
39:424 ou 5 dernières personnes,
39:44il y avait 4 personnes en situation de handicap
39:46qui sont déficients visuels.
39:48Voilà, bon, Julien est avec nous, bonjour.
39:52Bonjour Rémi, bonjour Céline.
39:54Vous êtes en situation de handicap vous-même ?
39:56Oui, je ne peux pas être très original, je suis aussi non-voyant.
39:58Comme ça, la coupe est pleine.
40:00Ce n'est pas un problème, Julien, pour nous.
40:02Oui, c'est un plaisir.
40:04Non, mais c'est étonnant d'ailleurs.
40:05Vous savez combien il y a de non-voyants en France ?
40:07Écoutez, à peu près, selon les derniers chiffres
40:09de la Fédération des aveugles de France,
40:11on est à peu près entre 1,7 et 2 millions.
40:14Sachant que j'ajoute les malvoyants et non-voyants,
40:16j'inclue tout le monde, c'est-à-dire
40:18toute la population en déficience visuelle en France en général.
40:20Ah oui, et vous, vous avez toujours été non-voyant ?
40:23Oui, moi je suis non-voyant de naissance, j'ai 32 ans, je suis musicien.
40:25Et à côté de ça aussi, j'ai une activité en fait de consultant
40:29en accessibilité, à la fois accessibilité physique,
40:32donc pour les bâtiments, et puis aussi pour l'accessibilité
40:34du web, du numérique, notamment pour l'activité
40:36du transport aérien en France.
40:38J'en parle peu, mais qui nécessite aussi
40:41pas mal d'adaptations pour que notamment
40:43les déficiences visuelles et donc l'ensemble
40:45de la population puisse voyager.
40:47Et vous qui êtes consultant, vous voyez les choses
40:49avancer, avancer vite ?
40:51Il y a une prise de conscience.
40:53Je pense que ce qui a été dit tout à l'heure
40:55par rapport à la loi de Jacques Chirac,
40:57c'est que cette loi était très prometteuse.
40:59Il y a 20 ans, j'en avais 12,
41:01j'avais 12 ans, donc j'ai vu forcément
41:03aussi des choses évoluer.
41:05Après, prise de conscience, oui,
41:07la réglementation, on l'a,
41:09on sait ce qu'il faut faire, les décrets d'ailleurs sont plutôt bons,
41:11on a un arsenal juridique qui est plutôt dans notre sens.
41:13Après, appliquons-le.
41:15Appliquons-le vraiment, c'est-à-dire que
41:17quand, je prends un exemple concret, quand vous avez
41:19par exemple un excès de vitesse avec
41:21votre voiture, vous avez une contravention, vous la payez,
41:23et si vous la payez pas, il y a une majoration.
41:25Pourquoi quand on voit des infractions
41:27sur l'accessibilité des bâtiments,
41:29sur l'accessibilité physique, Internet,
41:31alors il commence à y avoir des sanctions,
41:33je ne peux pas dire qu'il n'y en a pas, mais c'est long, c'est long, c'est long.
41:35Et pourquoi nous, en situation d'handicap,
41:37on devrait attendre deux fois plus que les autres, trois fois plus que les autres ?
41:39Pourquoi on devrait fournir trois, quatre fois plus d'efforts
41:41alors qu'on paye les mêmes charges,
41:43on paye les impôts, on est pareil quoi.
41:45Qu'est-ce qui nous différencie d'une autre personne ?
41:47Rien.
41:49Et surtout, c'est qu'il y a encore beaucoup de choses à faire,
41:51on le voit sur l'aspect aussi,
41:53on parlait des transports, mais il y a aussi au niveau de l'emploi,
41:55de l'éducation,
41:57la culture,
41:59oui, moi je suis musicien, mais bon, je joue en concert,
42:01mais même, oui, pour accéder
42:03aux concerts, à l'accessibilité
42:05des salles de concert, enfin, il y a plein,
42:07beaucoup, beaucoup encore de choses à faire,
42:09et on voit qu'on en est loin, je trouve.
42:11Je le tiens juste, par contre, parce que je sais
42:13qu'il ne reste plus beaucoup de temps, mais ne serait-ce qu'à remercier RTL
42:15de traiter de ce sujet
42:17aujourd'hui. L'ensemble des radios
42:19aujourd'hui nationales en France ne traitent pas de ce sujet,
42:21ce qui est dommage. On en a parlé, vous voyez, du handicap
42:23pendant les Jeux Olympiques et Paralympiques,
42:25un petit peu, on en parle, vous savez,
42:27au mois de novembre, pour la semaine européenne
42:29de l'emploi des personnes handicapées, mais à part ça, on n'en parle pas.
42:31C'est un problème.
42:33Le handicap en France, c'est 12 millions de personnes qui sont en situation de handicap.
42:35Si vous ajoutez des aidants
42:37et des personnes qui côtoient ces personnes
42:39en situation de handicap, ça fait à peu près
42:4125 à 30 millions. Il faudrait
42:43qu'honnêtement, et là aussi je lance un appel à tous les médias,
42:45c'est qu'on en parle plus.
42:47Je vais dire un truc, Julien,
42:49j'ai presque envie de dire, d'être provocateur
42:51vis-à-vis de mon employeur, et de dire
42:53RTL n'y est pour rien,
42:55c'est vous qui faites cette émission.
42:57Ce matin, quand on s'est réunis,
42:59on a beaucoup d'appels,
43:01on a dit, on change notre fusil d'épaule,
43:03on avait prévu de parler de ça,
43:05ben non, comme c'est les auditeurs en la parole,
43:07on va faire un de nos thèmes
43:09consacré aux 20 ans de la loi Chirac,
43:11parce que c'est vous qui l'avez souhaité.
43:13Vous qui êtes le rédacteur en chef
43:15de cette émission.
43:17Merci Julien, merci beaucoup.
43:19Profil sacrément intéressant,
43:21déficient visuel, musicien
43:23et consultant
43:25sur l'adaptation
43:27des lieux aux personnes
43:29en situation de handicap, et en particulier
43:31dans les transports, et en particulier dans l'aéronautique.
43:33Voilà, Julien, merci, merci à tous.
43:35Dans un instant, on va parler de la bise.
43:37Qu'est-ce qui s'est passé ? C'est en Belgique
43:39qu'il s'est passé un événement.
43:41A Louvain, exactement, où la mairie a décidé
43:43d'interdire la bise
43:45à ses salariés.
43:47Plus de bise pour les
43:49employés de la mairie de Louvain, question de santé
43:51publique et de respect aussi, ça vous fait réagir.
43:53Rappelez-nous au 3210.
43:55Jusqu'à 14h, les auditeurs
43:57ont la parole sur RTL.
43:59Éric Brunet et Céline Landreau.
44:01Céline Landreau
44:03et Éric Brunet, les auditeurs
44:05ont la parole sur RTL.
44:07Celui qui a envie de la faire,
44:09la fait. Celui qui n'a pas envie de la recevoir, la reçoit pas.
44:11On ne fait pas la bise qu'aux femmes.
44:13Je pense que c'est un peu terre à terre. Beaucoup d'hommes
44:15se font la bise. La bise n'est jamais
44:17obligatoire. En fait, c'est un lien
44:19d'amitié et d'affection en fonction d'eux.
44:21Ça, c'est une mode. Il y a 20 ans,
44:23les mecs se font la bise. Moi, je fais la bise à mes copains.
44:25C'est un truc. Je ne sais pas pour quelles raisons.
44:27Mais les filles, maintenant, depuis le Covid,
44:29je leur fais un petit check
44:31du point parce que je me dis que je ne veux pas leur
44:33infliger, surtout les collègues que je connais
44:35pas très bien, je ne veux pas leur infliger
44:37ma joue contre la leur. Elles doivent se dire
44:39« J'en ai marre de taper la bise à des gens ».
44:41Donc moi, maintenant, ma religion,
44:43c'est bise aux copains
44:45et autrement, check au bureau
44:47avec les collègues masculins et les collègues
44:49féminins. Voilà. J'ai changé
44:51parce qu'avant, je faisais plutôt la bise
44:53aux collègues féminines.
44:55Bonjour, Patricia.
44:57Bonjour, Céline. Bonjour, Éric.
44:59Cette décision du maire
45:01de Louvain qui interdit de faire la
45:03bise aux élus employés municipaux,
45:05qu'est-ce que vous en pensez, vous ?
45:07Moi, je trouve que c'est un peu
45:09extrême, l'interdiction
45:11de se faire la bise.
45:13Après tout, c'est en
45:15Belgique. C'est encore une blague de nos voisins
45:17belges, on va dire.
45:19Vous imaginez l'acte de résistance ? On est
45:21biseaux, résistance. On se fait des bises
45:23le matin, on arrive
45:25en bureau, mais il ne faut pas le dire.
45:27On ne veut pas de sanctions.
45:29Je trouve l'interdiction...
45:31En arrivée là, je trouve ça un peu dommage.
45:33Vous êtes pro ou contre
45:35la bise systématique à tout le monde ?
45:37Alors, moi, je fus bise
45:39à l'époque puisque
45:41c'était culturel en France
45:43comme vous le disiez. C'est vrai qu'en
45:45France, on a tendance à se faire des fricassés
45:47de museaux un peu partout.
45:49C'est vrai que le Covid,
45:51je lui dis merci avec des gros
45:53guillemets, bien évidemment.
45:55Mais c'est vrai qu'à partir du moment où
45:57il y a eu le Covid, avec les masques, la
45:59distanciation, etc., on a arrêté de faire les bises.
46:01Je dois dire qu'à ce moment-là,
46:03ça m'a rendu un énorme service
46:05parce que ça m'a
46:07permis d'éviter d'embrasser
46:09certaines personnes que je n'avais pas
46:11envie d'embrasser.
46:13Et depuis,
46:15je trouve que j'ai gardé
46:17et je remarque
46:19autour de moi aussi,
46:21je ne t'embrasse pas, j'ai la crève,
46:23j'ai un rhume, j'ai ceci,
46:25j'ai cela, et ça permet
46:27d'éliminer un peu
46:29et pas obligatoirement
46:31parce que c'est vrai, autant, il y a certaines personnes
46:33qui ont un plaisir à s'embrasser
46:35et moi, en plus, je suis quelqu'un plutôt
46:37de style et
46:39de kinésie. Voilà, j'aime bien
46:41tout ça. Mais là, je dois dire
46:43que limite, c'est mon
46:45terrain, on n'approche pas,
46:47j'approche pas non plus.
46:49Patricia, vous disiez, c'est une blague belge,
46:51Laetitia, justement, nous appelle
46:53de Belgique, je crois. Bonjour Laetitia !
46:55Bonjour ! Bonjour à tous !
46:57C'était un clin d'œil aux Belges !
46:59Alors donc, Laetitia,
47:01qu'est-ce qui se passe ? La mairie de Louvain
47:03a dit à ses 1400 employés
47:05municipaux, à partir de maintenant, la bise,
47:07c'est interdit !
47:09Pourquoi, Laetitia ? Que se passe-t-il ?
47:11Oui, alors,
47:13il faut savoir, moi je suis française,
47:15mais ça fait 15 ans que j'habite en Belgique et
47:1710 ans que je travaille pour une entreprise
47:19néerlandophone en Flandre
47:21et
47:23déjà dans la culture flamande,
47:25faire la bise, Covid ou pas Covid,
47:27avant Covid ou post-Covid,
47:29c'est pas dans leur culture, c'est pas du tout dans leur
47:31mentalité.
47:33Je dirais que pour nous, Français,
47:35ça peut paraître un peu plus choquant,
47:37c'est un peu radical comme décision, mais
47:39pour les néerlandophones,
47:41le changement est pas vraiment
47:43impactant, parce que c'est pas du tout dans leurs
47:45habitudes, en fait. Moi, quand j'arrive le matin au
47:47travail, on se dit juste bonjour,
47:49certains répondent,
47:51certains répondent pas, on ouvre notre ordinateur
47:53et on se, voilà, on
47:55commence le travail et y'a pas
47:57du tout cette culture d'on arrive, on fait la
47:59bise, on prend
48:015-10 minutes pour discuter ensemble
48:03comment a été la soirée, les enfants vont bien,
48:05non, c'est très pragmatique,
48:07on perd pas de temps dans l'émotionnel, donc
48:09pour eux, ça les choque pas, en fait,
48:11ils trouvent ça juste normal, mais parce que c'est pas une habitude
48:13culturelle de se faire la bise, en fait, au travail.
48:15Alors qu'en France, y'a les régions où on fait
48:172 bises, y'a les régions, moi,
48:19quand je vais dans le sud-ouest, c'est 3 bises, y'a des régions
48:21où on fait 4 bises,
48:23c'est comme ça, et vous restez le nez
48:25en l'air parce que
48:27on vous en fait une troisième
48:29et vous aviez pas prévu le coup, y'a quand même,
48:31vous aviez pas prévu le coup, y'a
48:33quand même, quand même,
48:35une vraie présence culturelle de la
48:37bise, quand vous en parlez comme ça, Laetitia,
48:39ça me semble être une
48:41vraie évidence française.
48:43Bah, plutôt même francophone, parce que
48:45moi, je travaillais avant à Bruxelles, dans une entreprise
48:47plutôt à dominante francophone,
48:49et là, on faisait la bise entre nous.
48:51Après, quand moi, je parlais de ça
48:53à mes collègues flamands, eux me disaient, oui, Laetitia,
48:55on a déjà travaillé à Bruxelles, on se cachait
48:57dans les toilettes le matin pour ne pas
48:59avoir à faire la bise aux francophones, parce que pour
49:01nous, c'est pas du tout concevable,
49:03c'est quelque chose qu'on aime pas faire.
49:05Donc, c'est vraiment, même au sein
49:07même de la Belgique, je dirais plutôt les francophones
49:09et la Wallonie auront tendance à faire la bise,
49:11et ça font même sur le lieu de travail, mais les flamands
49:13ne sont pas du tout dans cette culture-là.
49:15C'est là qu'on voit, merci Laetitia, de votre
49:17coup de fil au 3210, c'est là qu'on voit que tout est
49:19culturel, y compris une simple
49:21bise, tout est culturel,
49:23y compris la bise, il est très...