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00:00 Il ne compte pas attendre plus longtemps 15 des 20 dirigeants politiques dont la candidature a été retenue par le Conseil constitutionnel au Sénégal.
00:08 Ils exigent que l'élection présidentielle ait lieu dans moins de deux mois avant l'expiration du mandat de Macky Sall, le président,
00:15 désavoué par la plus haute juridiction sénégalaise dans sa décision de reporter le scrutin.
00:20 Pour l'organiser, il annonce désormais des consultations dans les meilleurs délais.
00:24 Mais une question a fait débat au sein de l'opinion et de la classe politique sénégalaise, qu'elle doit être le sujet de ces discussions,
00:31 la nouvelle date de l'élection présidentielle uniquement ou bien l'ensemble du processus électoral ?
00:36 À quoi s'attendre Stéphane Ballong ?
00:38 À quoi s'attendre ? Bien malin qui saura répondre à cette question.
00:42 Au moment où je vous parle, il est difficile de dire quelle direction pourrait prendre ces négociations.
00:48 Vous l'avez dit vous-même, la classe politique et l'opinion sénégalaise est très divisée.
00:52 Vous avez d'un côté ceux-là que vous citiez Raphaël, c'est-à-dire les 15 des 20 candidats retenus,
00:59 mais aussi une partie de la société civile réunie au sein de ce qu'on appelait Arsouno-élection, je vais y arriver,
01:08 qui signifie "protégeons notre élection", qui demande que les élections se tiennent maintenant et tout de suite avant le 2 avril,
01:15 élection et même passation de service entre Macky Sall et son successeur.
01:22 Qu'est-ce que cela signifie ? Cela signifie que pour ce camp, pour ses opposants,
01:26 le processus électoral tel qu'il a été mené jusqu'ici, même s'il a fait l'objet de contestation, doit être poursuivi.
01:34 Ça veut dire quoi ? Ça veut dire qu'il faut maintenir la liste des 20 candidats que le Conseil constitutionnel a validés le 20 janvier dernier.
01:43 Même si des candidats parmi cette liste font l'objet de contestation, l'histoire de la double nationalité par exemple.
01:51 Et puis vous avez en face de ce camp-là la majorité présidentielle, mais elle n'est pas la seule.
01:57 Vous avez aussi les candidats qui ont été recalés et le PDS de Karimouade qui disent que l'élection ne peut pas se tenir le 2 avril,
02:07 que pour aller à une élection apaisée et inclusive, il faut vider tous les contentieux, il faut tout reprendre de zéro, comme vous le disiez.
02:16 Seulement la question qui se pose, c'est que le Conseil constitutionnel l'a bien annoncé dans sa décision.
02:22 Elle dit "Makissa ne peut pas aller au-delà du 2 avril", ce qui fait dire à mes interlocuteurs politiques sénégalais
02:31 que le président pourrait choisir une voie médiane, une voie qui ne serait pas avec une proposition de date qui ne serait pas le 15 décembre,
02:39 comme l'avaient proposé initialement les députés de la majorité, qui ne serait pas une date qui ne serait pas non plus avant le 2 avril,
02:46 parce que Makissa, souvenez-vous, avait bien dit que son souhait c'est d'organiser une élection apaisée, qui ne souffre d'aucune contestation.
02:54 Donc il pourrait couper la poire en deux, proposer une date qui soit au-delà du 2 avril, mais tout en s'engageant à quitter le pouvoir le 2 avril,
03:03 auquel cas ce serait le président de l'Assemblée nationale qui prendrait la suite, qui assurerait l'intérim du président Makissa.
03:09 – Et il reste un mois et demi d'ici au 2 avril pour être fixé et donc savoir quelle sera la date finalement retenue par Makissa.
03:17 On l'imagine, la classe politique sénégalaise, sous réserve que le conseil constitutionnel la valide.
03:24 – Absolument, et surtout de voir aussi quelle forme vont prendre ces consultations,
03:28 est-ce que ça va être des tête-à-tête avec les représentants des partis politiques,
03:31 est-ce que ça va prendre la forme d'un dialogue national comme on a pu le voir dans le passé,
03:37 et puis comme on le dit depuis tout à l'heure, quel va être le sujet ?
03:40 Est-ce que c'est la date ? Est-ce qu'on discute uniquement de la date ou on discute de l'ensemble du processus ?
03:45 C'est cela qu'il faut suivre dans les prochains jours.
03:47 – Merci beaucoup Stéphane Ballon, voilà ce qu'on peut dire pour la situation à l'heure où nous parlons au Sénégal.