La mesure incontournable pour financer les chantiers écologiques

Éthique et tac

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Transcript

00:00 [Musique]

00:08 Il y a un écart catastrophique entre nos promesses et ce qu'il faudrait faire.

00:11 Et donc il y a besoin de changer radicalement de braquet.

00:14 Et donc avec les copains de Nouvelle-Donne, on dit que ce qu'il faut, c'est déclarer la guerre au dérèglement climatique,

00:19 qu'il faut arrêter le pipo, arrêter le blabla et déclarer la guerre.

00:22 De même que Roosevelt, si on s'appelle Nouvelle-Donne, c'est en référence au New Deal de Roosevelt.

00:26 D'abord Roosevelt cherchait la justice sociale, mais quand les Japonais attaquent à Pearl Harbor,

00:30 ils déclarent la guerre et le peuple américain est avec lui.

00:33 Ils vont transformer, c'est une métamorphose complète du système économique.

00:36 En quelques mois, le système est complètement métamorphosé.

00:39 Et ils se donnent les moyens de mettre la puissance de l'économie au service de l'objectif de bien commun de l'époque.

00:44 Le bien commun à l'époque, c'était basé sur les nazis et les japonais.

00:47 Donc est-ce qu'on est capables, nous aussi, de déclarer la guerre ?

00:49 C'est sans doute la seule guerre qui ne fera pas un seul mort.

00:52 C'est la seule guerre qui ne fera pas un seul mort, qui va même éviter des millions de morts.

00:55 C'est la seule guerre qui peut rassembler les peuples.

00:57 J'étais à Madrid il y a deux ans pour le sommet climat.

00:59 C'est impressionnant de voir des femmes très pauvres de Madagascar qui parlent avec des gens très riches de Los Angeles,

01:04 des Israéliens et des Palestiniens, des Chinois et des Brésiliens.

01:07 Je pense que la question du climat nous rappelle absolument un principe de fraternité

01:11 et que se donner les moyens de déclarer la guerre contre le dérèglement climatique

01:14 peut rassembler les citoyens en France, peut rassembler les peuples d'Europe et plus largement.

01:18 Et le nerf de la guerre, on a tous appris qu'en était pire.

01:21 Il y a un proverbe qui dit bien les choses.

01:22 Le nerf de la guerre, c'est l'argent.

01:24 Si on veut gagner la bataille du climat, il faut trouver de quoi isoler en Europe des millions et des millions de maisons.

01:29 Il faut faire des transports en commun presque partout pour que les gens n'aient plus besoin de voitures.

01:33 Il faut aider les agriculteurs à changer de modèle.

01:35 Et pour tout ça, il faut de l'argent.

01:37 Donc l'an dernier, le Parlement m'a confié une grosse responsabilité.

01:42 Je suis rapporteur général du budget.

01:44 Chaque année, il y a une ou un député qui est responsable de tout le budget de l'Europe pour tout le Parlement.

01:49 Ça tourne à tour de rôle chaque année.

01:51 Je suis rapporteur général du budget de 2021 et shadow rapporteur,

01:56 donc un des co-responsables sur le financement du climat.

01:58 On a fait voter au mois de novembre dernier, le 13 novembre, par 68% des députés,

02:03 un rapport qui dit comment on peut trouver de l'argent pour gagner la bataille du climat.

02:07 On parlait des questions de politique monétaire.

02:09 Une des pistes qu'on propose, c'est d'utiliser autrement l'argent de la Banque centrale européenne.

02:13 Je reviendrai si vous voulez.

02:14 Quand la BCE fait du "quantitative easing", on appelait ça de la planche à billets,

02:18 il y a de la création monétaire massive.

02:20 On estime que 89% de l'argent créé par la BCE ne va pas dans l'économie réelle

02:25 et soit est remis tout de suite à la BCE, soit va à la spéculation.

02:28 On montre comment sans changer les traités,

02:31 on pourrait mettre l'essentiel de l'argent via une banque du climat qui irait pour le climat.

02:36 On montre aussi comment on pourrait changer le fonctionnement des banques privées, des assurances privées.

02:40 Quand Barack Obama a voulu lutter contre l'évasion fiscale,

02:43 Barack Obama a fait la loi FATCA qui a dit "Plus aucune banque ne pourra travailler sur le territoire américain,

02:49 si elle n'est pas totalement transparente pour le fisc".

02:51 Les banquiers ont gueulé pendant un an, mais Barack Obama et le Congrès ont tenu bon.

02:55 Et maintenant, toutes les banques sont transparentes pour le fisc,

02:57 parce que sinon elles renoncent au marché américain.

02:59 Donc nous, on propose une loi FATCA-climat qui dit qu'aucune banque, aucune société d'assurance

03:04 ne pourrait travailler dans 5 ans sur le territoire européen,

03:07 si elle n'a pas totalement été transparente sur ses activités, totalement transparente.

03:11 Deuxièmement, stopper les investissements fossiles,

03:13 immédiatement stopper les nouveaux investissements fossiles,

03:15 et en 5 ans, changer son portefeuille pour que tout aille sur le climat et la biodiversité.

03:20 Donc on fait des propositions comme ça, et puis on fait des propositions pour avoir des subventions.

03:24 Si on veut faire une vraie isolation, on estime en France que c'est 40 000 euros pour isoler une maison.

03:28 Vous vous souvenez, une des propositions de la Convention citoyenne pour le climat,

03:31 c'était "rendre obligatoire l'isolation", en disant "dans 20 ans",

03:34 dans 20 ans, pas dans 3 semaines, mais dans 20 ans, toutes les maisons doivent être isolées,

03:38 mais le gouvernement ne veut pas le faire en disant "mais si on oblige chaque famille à trouver 30 000 euros,

03:43 on va gueuler de partout, on aura des gilets jaunes partout, c'est impossible de le rendre obligatoire".

03:47 Et donc nous, on dit "si, c'est possible de le rendre obligatoire s'il y a des aides massives,

03:51 s'il y a des subventions massives pour que chaque famille n'ait plus grand-chose à payer".

03:55 Donc comment trouver de l'argent pour aider chaque famille, aider chaque PME, aider chaque collectivité ?

04:00 Dans mon coin des Pyrénées, il n'y a pas de transport en commun.

04:02 Tous ceux qui ont du boulot, ils prennent la voiture tous les matins pour aller à la ville la plus proche,

04:06 et si on augmente le prix de l'essence sans avoir mis en place des transports en commun,

04:10 ils vont grogner, et ça se comprend.

04:11 Par contre, ils seraient très heureux quand ils commencent à avoir du verglas au mois de décembre,

04:14 ils seraient très heureux d'avoir des transports en commun

04:16 plutôt que chacun prenne sa vieille voiture pour aller tourner dans la montagne.

04:20 Donc il faut des investissements massifs.

04:22 Donc le Parlement disait "voilà les cinq solutions qui font consensus".

04:26 Je viens de voir Gabriel Zucman, on est quelques-uns à pousser aussi un impôt sur les milliardaires,

04:29 on en reparlera si vous voulez, mais pour le moment, hélas, ça n'est pas dans le consensus.

04:33 J'ai gagné que le groupe social-démocrate l'a repris, les écolos aussi, mais on n'a pas encore un consensus.

04:38 Donc là, c'est ce qui fait en gros consensus de tous les groupes qui comptent au Parlement.

04:41 En gros, tout le monde sauf l'extrême droite.

04:43 Donc il y a cinq propositions. Il y a l'idée d'une taxe carbone aux frontières,

04:46 c'est une très bonne idée, la taxe carbone aux frontières,

04:48 peut-être parmi vous, il y en a qui travaillent vraiment là-dessus finement,

04:51 mais le problème c'est que ça rapporterait entre 3 et 5 milliards par an,

04:54 et puis il faut le feu vert de Biden, et Biden a dit qu'il n'était pas d'accord.

04:57 Donc en fait, on l'a mis au frigo, on continue à en parler, voilà.

05:00 Pareil pour la taxe digitale, c'est une très bonne idée de taxer les grandes entreprises digitales,

05:03 mais ce serait pareil, ce serait entre 3 et 4 milliards par an,

05:06 donc ce n'est pas énorme, et puis Biden n'en veut pas.

05:09 Donc ça aussi, on l'a remis au frigo.

05:11 Donc la seule idée qui peut rapporter beaucoup, jusqu'à 57 milliards par an,

05:15 on a fait les calculs après le Brexit, et malgré la crise économique,

05:20 la seule proposition qui est concrète, qui est sur la table,

05:23 on a déjà fait des études d'impact, on sait de quoi on parle,

05:25 elle rapporterait 57 milliards par an.

05:27 Si on a 57 milliards chaque année au niveau européen, il y a 10 milliards pour la France.

05:31 Déjà si on a 10 milliards pour une loi climat en France, ça fait pas mal de choses.

05:34 Et il n'y a pas besoin de Biden, et il n'y a même pas besoin de l'unanimité.

05:37 En plus Biden est d'accord, mais on n'en a pas besoin.

05:39 Il suffit d'une coopération renforcée, "enhanced cooperation",

05:42 il suffit de 9 pays, c'est l'idée d'une taxe sur la spéculation.

05:45 La taxe sur la spéculation, l'idée est très simple.

05:48 Tout le monde fait des... quand on fait des courses, l'autre jour j'ai montré,

05:50 j'étais dans l'hémicycle comme rapporteur du budget,

05:52 j'ai montré à la présidente de la commission, j'ai dit,

05:54 quand j'ai acheté mon téléphone, j'ai payé une TVA à 20%, 20%,

05:58 puis j'ai sorti une boîte de raviolis, j'ai dit,

06:00 même les plus pauvres pour manger, ils payent 5,5% de TVA.

06:04 Dans toute l'Europe, même pour manger, boire,

06:06 les plus pauvres payent 5,5% de TVA.

06:08 Mais aujourd'hui sur les marchés financiers, la taxe est à 0,0%.

06:12 0,0%.

06:13 Alors que les marchés financiers n'ont jamais été à un tel niveau.

06:16 Ça c'est les Dow Jones, vous savez en France on a le CAC 40,

06:18 mais ça c'est les marchés américains.

06:20 La dernière fois qu'il y a eu une crise en 2007,

06:23 les Dow Jones s'étaient montés à 14.000 points,

06:25 14.000 avant de s'effondrer.

06:27 Ça c'est un graphique qu'on a donné au pape François,

06:29 parce qu'on a été reçu par le pape, qui voulait montrer son soutien.

06:31 Au mois de mars, il y a 6 mois, les marchés étaient à 32.000 points,

06:35 et là ce matin ils étaient à 34.500.

06:38 Donc c'est, je répète, 14.000 points le dernier sommet historique,

06:41 et 34.500 ce matin.

06:43 Donc il n'y a jamais eu autant d'argent,

06:45 c'est pour ça que j'ai fait la grève de la faim,

06:47 en disant qu'il y a quelque chose d'obscène,

06:48 je dis qu'il n'y a pas d'argent pour les hôpitaux,

06:50 il n'y a pas assez d'argent pour la recherche,

06:51 il n'y a pas d'argent pour le climat,

06:52 mais les marchés financiers n'ont jamais été aussi élevés,

06:55 et une petite taxe,

06:57 ils ne savaient pas de couper le coût aux traders,

06:59 une petite taxe à 0,1%

07:01 rapporterait presque 60 milliards chaque année.

07:03 Donc on a poussé le Parlement à voter ce rapport,

07:06 un mois plus tard, la Commission européenne a repris notre initiative,

07:09 en disant "oui la Commission",

07:11 j'en ai parlé encore la semaine dernière,

07:12 c'est ok, me suive sur les réseaux,

07:14 j'avais 4 minutes pour lancer le débat,

07:15 qu'est-ce qu'on fait après Glasgow au Parlement,

07:18 c'était moi qui ai lancé la matinée,

07:20 j'ai rappelé que la Commission européenne, il y a un an, avait dit

07:22 "oui, il faut accélérer la négociation

07:24 pour créer enfin une taxe sur la spéculation,

07:26 et arriver à un accord avant la fin 2022".

07:28 On a obtenu que la Commission dise

07:30 "il faut un accord avant la fin 2022",

07:32 donc on a fait déjà la moitié du parcours,

07:33 et là c'est la France qui bloque.

07:35 Un haut fonctionnaire est venu me voir près de chez moi,

07:38 discrètement, il ne voulait même pas me l'envoyer par Internet

07:40 pour ne pas être tracé,

07:41 pour ne pas savoir qui m'avait donné cette lettre,

07:43 et ça c'est un extrait, sur mon site,

07:45 il y a l'ensemble des deux pages, ça c'est des coups pécolés,

07:47 c'est le ministre autrichien des Finances,

07:49 donc c'est la droite autrichienne,

07:50 ce n'est pas des écolo, ce n'est pas des sociodémocrates,

07:52 ce n'est pas des alternatifs,

07:53 c'est le ministre des Finances de la droite autrichienne,

07:55 qui dit "l'Autriche veut relancer la négociation

07:58 pour rembourser le plan de relance

08:00 et pour trouver de l'argent pour le climat,

08:02 en reprenant le projet qui est sur la table depuis 2011,

08:04 et il dit que si c'est la version française,

08:06 vous voyez la deuxième ligne soulignée,

08:08 si c'est la vision française qui l'emporte,

08:10 l'Autriche se retire de la salle des négociations,

08:12 parce que la vision française fait que 99% des volumes ne seraient pas taxés.

08:16 Emmanuel Macron dit, et Bruno Le Maire,

08:18 ne veulent qu'une taxe qui concerne que 1% des volumes financiers,

08:21 mais qui fait que 99% des volumes ne seraient pas taxés,

08:24 évidemment, il n'y a pas besoin d'être des génies

08:26 pour comprendre que ça va rapporter moins d'argent

08:28 si 99% des volumes ne sont pas taxés.

08:30 Donc c'est pour ça, le sujet est sur la table,

08:32 vous savez peut-être qu'il y a une élection en avril prochain,

08:34 en France, une élection présidentielle,

08:36 et j'espère qu'on va se rassembler,

08:38 je l'ai vu il y a quelques temps, j'ai vu Hidalgo la semaine dernière,

08:40 François Ruffin, on a parlé à Mélenchon,

08:42 je trouve que ça aurait de l'allure, par exemple,

08:44 avec une primaire populaire, qu'on se rassemble

08:46 et qu'on gagne la responsabilité du pouvoir en avril prochain,

08:48 et si on gagne en avril prochain,

08:50 on sera en plein dans le sommets sur français,

08:52 vous savez c'est bizarre, l'Europe, tous les 6 mois,

08:54 il y a un nouveau pays qui préside, et ça tombe bien,

08:56 du 1er janvier au 30 juin, c'est la France qui préside.

08:58 Donc si c'est encore Emmanuel Macron et Bruno Le Maire

09:00 qui sont aux manettes, ça ne va pas bouger,

09:02 c'est eux qui bloquent la négociation,

09:04 par contre c'est une nouvelle équipe qui arrive en avril,

09:06 on peut dès le mois de mai,

09:08 et je commence à réfléchir très concrètement avec des amis

09:10 qui sont dans la coalition, j'ai un copain qui rentre au gouvernement

09:12 en Allemagne, la nouvelle coalition

09:14 avec des socialistes et des écolos

09:16 veut trouver de l'argent, et si c'est nous qui gagnons

09:18 une équipe avec des idées nouvelles,

09:20 si on gagne au mois d'avril, dès le mois de mai

09:22 on peut faire un sommet européen, je rappelle,

09:24 il n'y a pas besoin de l'unanimité, il suffit de 9 pays,

09:26 et aujourd'hui c'est la France qui bloque,

09:28 l'Allemagne est d'accord, l'Italie est d'accord, l'Espagne est d'accord,

09:30 Portugal est d'accord, on a les 9 pays,

09:32 mais juste il y a le problème d'un des 4 grands qui bloquent,

09:34 quand un des 4 grands bloque,

09:36 même si c'est en coopération renforcée, ça ne marche pas.

09:38 Et donc si on gagne en avril, dès le mois de mai,

09:40 on invite tous les chefs d'Etat dans la maison de Jean Monnet,

09:42 pas très loin d'ici, on a un accord avant la fin de l'année,

09:44 et ça veut dire que l'argent arrivera

09:46 un an plus tard,

09:48 et ça veut dire qu'on sait qu'il y a de l'argent qui arrive,

09:50 que chaque année il y aura au moins 10 milliards qui arriveront en France,

09:52 et donc on peut faire voter la loi climat,

09:54 la loi climat qui a été préparée par les 150 citoyens

09:56 de la Convention citoyenne,

09:58 Emmanuel Macron n'en a repris que 10% ou 15%,

10:00 mais si nous on arrive aux manettes,

10:02 on peut débloquer le définancement,

10:04 et du coup on fait voter une vraie loi climat en juillet,

10:06 et même si les financements n'arrivent que dans un an,

10:08 ça veut dire que dans toutes nos régions, dans tous nos villages,

10:10 dans toutes nos villes, on sait qu'on a du boulot pendant

10:12 20 ans pour isoler les maisons,

10:14 on sait qu'on a de l'argent pour la recherche, on sait qu'on a de l'argent

10:16 pour les transports en commun, on va recruter des gens,

10:18 même si l'argent n'arrive que quelques mois plus tard,

10:20 on peut commencer à faire les recrutements,

10:22 et à lancer ce chantier fabuleux.

10:24 Donc si on veut créer 900 000 emplois en France,

10:26 c'est quand même utile dans tous les secteurs,

10:28 et surtout dans tous les territoires.

10:30 Premier point, pour répondre à la crise climatique,

10:32 et aussi à la crise sociale,

10:34 et tous ceux qui vous disent qu'il faut choisir,

10:36 je ne veux pas trop taper sur telle ou telle

10:38 Valérie Pécresse ou d'autres,

10:40 mais quand on explique qu'il faut choisir,

10:42 je vais donner un nom, mais quand on explique qu'il faut choisir

10:44 entre le climat et la justice sociale,

10:46 si on crée 900 000 emplois, ça veut dire qu'il y a 900 000 personnes

10:48 qui sont au chômage et qui vont trouver un boulot,

10:50 ça veut dire qu'il y a 900 000 familles qui vont avoir

10:52 un revenu supplémentaire, ça veut dire qu'il y a 900 000 personnes

10:54 qui vont cotiser pour les caisses de retraite.

10:56 Quand Bruno Le Maire nous dit qu'il faudra diminuer

10:58 les retraites, peut-être que c'est mieux d'avoir

11:00 plus de gens qui ont un vrai boulot et qui cotisent.

11:02 Et puis en termes de pouvoir d'achat, il y a quelques années,

11:04 j'ai rencontré il y a trois ans un monsieur

11:06 qui vivait dans un HLM et qui disait

11:08 "ça fait 15 ans que j'habite dans cette cité HLM,

11:10 depuis trois ans ça y est,

11:12 on a fait une vraie isolation". Il disait "c'est beaucoup plus

11:14 confortable". D'abord il mettait en avant le confort,

11:16 "j'ai moins chaud l'été, j'ai moins froid l'hiver",

11:18 et puis il disait "je gagne 800 euros chaque année

11:20 sur mes dépenses de chauffage".

11:22 C'était pas un député, c'était pas un économiste

11:24 qui le disait, c'était un monsieur de la vraie vie

11:26 qui disait "c'est plus confortable et je gagne

11:28 800 euros chaque année sur mes dépenses de chauffage,

11:30 ces 800 euros finiront pas dans les caisses de M. Poutine

11:32 puisque jusque-là, cet immeuble se chauffait au gaz".

11:34 Donc on voit bien qu'il n'y a aucune opposition

11:36 entre climat et justice sociale.

11:38 Évidemment, on a entendu les Gilets jaunes,

11:40 c'est pas ceux et celles qui gagnent 1000 euros par mois

11:42 ou 2000 par mois qui doivent payer l'addition,

11:44 mais si on est financé par une taxe sur la spéculation,

11:46 c'est plutôt l'occasion d'un progrès social.

11:48 Mais 900 000 emplois, ça suffit pas.

11:50 Vous savez comme moi qu'il y a 5 millions de chômeurs

11:52 dans ce pays, ça m'énerve un peu parfois

11:54 quand le gouvernement dit "ça y est, génial,

11:56 youpla boom, sonnez les trompettes,

11:58 le chômage est revenu au niveau d'avant

12:00 la crise du Covid".

12:02 C'est vrai que le chômage est revenu au niveau

12:04 d'avant la crise du Covid, mais il y a quand même

12:06 encore 3 700 000 chômeurs en catégorie A,

12:08 donc des gens qui font 0 heure par semaine,

12:10 et 5 millions, presque 6 millions de gens

12:12 qui sont soit totalement au chômage,

12:14 soit un boulot, mais qui n'est pas suffisant

12:16 pour vivre. Et je parle pas de tous ceux et celles

12:18 qui sont au RSA, parce que ça fait plus de 2 ans

12:20 qu'ils sont au chômage, qu'ils n'ont rien trouvé,

12:22 qu'ils tombent au RSA. Donc, on peut pas

12:24 se contenter de dire "super, c'est revenu

12:26 au niveau d'il y a 2 ans", et on peut pas non plus

12:28 se contenter de créer 900 000 emplois.

12:30 Avec le plan climat, il faut trouver d'autres solutions.

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