• il y a 8 mois
Réduire la qualité de la vidéo.

S'abonner à la chaîne https://www.youtube.com/@ceres-agroparistech6723

Pour changer le système :
Réclamer le RIC constituant : https://petitions.assemblee-nationale.fr/initiatives/i-2082
Changer de banque: https://www.lanef.com/ https://change-de-banque.org/particulier/
Passer à l'action militante: https://extinctionrebellion.fr/ https://ripostealimentaire.fr/
Changer de travail : https://jobs.makesense.org/fr

Source
Jancovici https://www.youtube.com/watch?v=U4NJn0xBrFc
Musique https://www.youtube.com/watch?v=39PVEaSytpo

Réponses au quiz de fin :

/!\ Description à ne pas lire avant d'avoir vu la vidéo entièrement
/!\

/!\

/!\
/!\

Quels sont les 2 indicateurs de l'économie réelle utilisés par Jancovici ?
Mètre carré construit et tonnes chargées dans les camions. Par an.

Quelle proportion des richesses était détenue par le pourcent le plus riche en 1900 en France ?
60%.

Quelles mesures sont nécessaires pour effectuer une vraie transition écologique ?
Équité dans l'effort, organisation de l'action collective, grand cadre et délégation, cohérence d'ensemble, vision claire des effets d'éviction, sens d'un destin national.

#jancovici #écologie #décroissance #limite #sociologie #todd #bernardarnault #liberté #gain #vélo #environnement #avion #démographie #conférence #extrait #ethiqueettac
Transcription
00:00 [Musique]
00:08 Comment se préparer à une décroissance générale ?
00:10 Et est-ce que agir sur l'agriculture pourrait permettre d'entraîner le reste de la société dans le mouvement ?
00:15 Alors une décroissance générale de quoi ?
00:17 Une décroissance généralisée de l'économie, du modèle...
00:20 Alors comment s'y préparer ? Je repose la question.
00:23 Est-ce que je m'adresse à vous dans cette histoire ou à la personne qui vient faire le ménage ici à 6h du matin ?
00:27 Non justement, la réponse n'est pas du tout la même.
00:31 Parce que elle, elle y est déjà.
00:33 Je l'ai dit tout à l'heure, si vous regardez les indicateurs physiques de l'économie,
00:37 en fait ça fait maintenant, depuis 2007 et c'est pas un hasard, qu'en Europe il diminue.
00:41 Alors c'est quoi mes indicateurs physiques de l'économie ?
00:43 C'est les tonnes chargées dans les camions.
00:45 Parce que les tonnes chargées dans les camions, c'est un très bon indicateur physique de l'économie.
00:48 Et ces tonnes chargées dans les camions décroissent depuis 2007 en Europe.
00:52 Les mètres carrés construits par an décroissent en Europe depuis 2007.
00:56 Donc quand vous regardez ces indicateurs-là, vous vous rendez compte qu'en fait la hausse du PIB est une hausse de façade.
01:07 C'est un truc qui ne veut plus dire grand-chose.
01:09 Et en fait, depuis 2010 même, le revenu disponible des ménages, en moyenne, décroît légèrement.
01:15 Donc c'est pour ça que c'est pas du tout une boutade.
01:19 Quand je dis la personne qui vient ici à 6h du matin, elle est déjà de fait dans la question.
01:27 Alors qu'est-ce qu'elle fait ?
01:29 1. Système D. 2. Elle vote RN.
01:32 Ou elle vote pas.
01:34 C'est exactement comme ça qu'elle se présente.
01:38 Et une bonne partie de l'élite à laquelle j'appartiens est totalement aveugle aux causes profondes de ce qui est en train de se passer.
01:45 Et s'imagine qu'on contre le RN avec des discours incantatoires.
01:49 Non, non, ça sert à rien.
01:51 Parce que la cause profonde, elle est physique.
01:54 Tant que vous ne traitez pas la cause profonde, vous ne traitez pas le symptôme du mal.
01:59 Donc comment on s'y prépare ?
02:03 Alors on s'y prépare exactement comment on y répond.
02:06 1. Je pense qu'on y répond en prenant pas les gens pour des cons.
02:09 Donc en leur expliquant, même si c'est parfois pas très sympathique, où on en est vraiment.
02:16 Et la première manière de pas prendre les gens pour des cons, c'est que les gens qui sont aux manettes,
02:20 que ce soit dans le secteur économique ou dans le secteur politique ou dans le secteur associatif parfois,
02:24 fassent eux-mêmes l'effort de comprendre quelle est la situation.
02:27 Effort qu'ils ne font pas toujours, qu'ils font de temps en temps, mais qu'ils font pas toujours.
02:33 La deuxième chose, c'est ensuite en ayant des modes d'action dans lesquels on ne sépare pas l'effort collectif de la répartition de l'effort.
02:43 C'est pour ça que je vous disais tout à l'heure, moi je serais très intéressé à ce qu'il y ait des études sociologiques un peu approfondies
02:48 où on pose aux gens la question qui est "quel effort vous êtes prêt à faire à condition que"
02:53 Si on force M. Bernard Arnault à descendre de son jet privé, est-ce que oui ou non, vous êtes d'accord pour prendre un peu moins l'avion ?
02:59 Et aujourd'hui on ne pose pas cette question. On leur demande "est-ce que vous êtes d'accord pour prendre moins l'avion ?"
03:03 En fait, les gens, une partie vont y répondre en se disant "tant que M. Bernard Arnault monte dans son jet privé,
03:07 je vois pas pourquoi moi on viendrait me faire chier avec mon vol en avion".
03:10 Je suis sûr qu'une partie des gens pensent comme ça quand ils répondent.
03:13 Et je ne sais pas quelle proportion, je ne sais pas si c'est 1% ou 90% des gens qui répondent non, mais il y en a une partie.
03:19 Mais je suis fermement convaincu que la question de l'équité est indissociable de la question de l'effort collectif
03:26 et aujourd'hui dans un monde dans lequel les inégalités recommencent à augmenter après avoir très fortement diminué,
03:32 il faut quand même le dire, grâce à l'abondance énergétique.
03:35 Pour vous donner un chiffre, les 1% des Français les plus riches en 1900 détenaient 60% du patrimoine des Français.
03:43 60% de la totalité du patrimoine des Français était détenue par 1% de la population en 1900.
03:49 Au moment du choc pétrolier qui a correspondu au minimum pour des raisons énergétiques,
03:54 ou au maximum d'égalité ou au minimum d'inégalité, le pourcentage avait été divisé par 4.
04:01 C'est-à-dire que le 1% des Français les plus riches ne détenait plus que, entre guillemets,
04:05 vous allez me dire c'est trop, peut-être, ok, mais c'était que 15% du patrimoine des Français.
04:10 L'émergence des classes moyennes, c'est le pétrole.
04:14 Dans un monde dans lequel ça part dans l'autre sens, le danger, et en fait c'est un danger qu'on est déjà en train de constater aujourd'hui,
04:22 c'est que les inégalités se creusent et c'est très exactement ce qui est en train de se passer à petite vitesse pour le moment,
04:27 depuis les chocs pétroliers, c'est-à-dire depuis le moment où on est passé en France à un arrêt,
04:33 depuis le moment où on a vécu l'arrêt de la hausse de la quantité d'énergie disponible par personne,
04:38 c'est ça les chocs pétroliers, et depuis 2007 où on est en décru de l'approvisionnement énergétique
04:43 disponible par personne en Europe et en France, les inégalités ont commencé à augmenter de manière significative.
04:48 Et il y a une très bonne corrélation, ça s'explique assez simplement, pour des raisons physiques.
04:53 Donc, moi je pense qu'on ira nulle part si on ne traite pas ce problème,
04:57 et je dis ça en faisant partie des gens qui seront tondus.
05:01 Moi je fais partie des gens qui seront tondus dans cette histoire,
05:03 puisque je fais partie aujourd'hui des gens qui ont profité du système.
05:06 Je suis CAD supérieur, je gagne très bien ma vie, donc je fais partie des gens qui seront tondus.
05:11 Je suis fermement convaincu qu'on n'y arrivera pas sans gérer cette question de la répartition de l'effort.
05:17 Il y a des mesures qui sont anecdotiques dans les émissions, mais emblématiques dans la répartition de l'effort.
05:22 Je parlais des jets privés tout à l'heure, pour moi ça en fait partie.
05:25 C'est anecdotique dans les émissions, mais emblématique dans la répartition de l'effort.
05:28 Voilà, donc la question de comment on y répond à cette décrue, il y a notamment cette question-là.
05:34 Et ça va avec l'organisation de l'action collective.
05:37 L'organisation de l'action collective, elle va avec des grands...
05:41 Après je pourrais en parler des heures, mais avec un grand cadre et une délégation.
05:46 Elle va avec une cohérence d'ensemble, qui aujourd'hui est quelque chose qui nous fait cruellement défaut.
05:53 Elle va avec une vision claire des effets d'éviction.
05:56 J'en ai parlé tout à l'heure sur la biomasse.
05:58 Si vous faites de la biomasse pour le bois, vous en ferez pas pour le biogaz.
06:03 Elle va avec... ça répond aussi à la question qui m'a été posée tout à l'heure sur le sens.
06:09 Elle va, alors c'est peut-être un peu grandiloquent ce que je vais vous dire,
06:11 mais elle va avec le sens d'un destin national.
06:13 Le bouquin de Todd, que je suis en train de finir de lire, que je vous conseille de lire,
06:17 "La défaite de l'Occident", très intéressant.
06:20 Il parle justement du substrat anthropologique des États.
06:23 Ce qui fait que des substrats culturels et humains des États.
06:27 Et ce qu'il explique aujourd'hui, c'est qu'en fait l'État-nation est un truc qui est en train de se dissoudre.
06:32 Mais ça se dissout parce qu'il n'y a pas de dessin intérieur, il n'y a pas véritablement de projet.
06:37 En quoi est-ce que le projet porté par un représentant de l'élite française
06:41 est différent aujourd'hui du projet porté par un représentant de l'élite économique espagnole,
06:46 italienne, russe ou américaine ?
06:49 Tout ça se ressemble beaucoup.
06:51 Russe un peu moins, mais...
06:53 Non mais effectivement, russe un peu moins.
06:56 Mais américaine, voilà.
06:59 Donc ça va aussi avec un dessin, c'est-à-dire un projet politique d'ensemble.
07:03 Donc on n'y arrivera pas sans quelque part l'émergence d'un projet politique d'ensemble.
07:08 Donc tout ça, c'est des conditions du succès.
07:10 Ça ne vous dit pas encore le pourquoi du comment dans le détail.
07:13 Mais il y a un certain nombre d'autres trucs qu'il faut qu'on arrive à faire.
07:16 Merci beaucoup.
07:18 Dans les jours précédents, un papier sur une future décroissance démographique globale
07:24 a été publié par certains démographes, américains il me semble.
07:28 Et donc, ça circule dans les médias.
07:31 Est-ce qu'une future décroissance potentielle de la population humaine
07:36 serait vraiment une bonne nouvelle pour une décroissance économique globale ?
07:40 Ça facilite les choses.
07:43 Je ne sais pas si vous le savez, mais après la grande peste, vous avez eu la renaissance.
07:49 La grande peste au Moyen-Âge a été quelque chose
07:54 qui a permis une formidable augmentation du niveau de vie des survivants.
07:58 Pourquoi ça ? Parce que vous avez laissé l'appareil productif intact
08:03 avec moitié moins de gens derrière.
08:06 Alors, un des trucs qui s'est passé à cette époque-là,
08:09 c'est que les moulins qui étaient utilisés pour moudre le grain,
08:12 vous en avez un sur deux qui n'étaient plus nécessaires,
08:14 et ils ont été utilisés pour développer la proto-industrie de l'époque.
08:17 On en a fait des soufflets de forge, des foulons de tannerie, etc.
08:20 Et c'est ça qui, il y a quelques décennies,
08:24 enfin un peu plus que quelques décennies après,
08:27 conduit à la renaissance, un siècle après.
08:30 Donc, une décroissance de la population avec une bonne épidémie,
08:34 ça ne serait pas très drôle sur le moment,
08:36 mais par contre, ça serait une façon très indolore
08:39 de marier une pas trop grosse régression du niveau de vie
08:42 avec les limites planétaires.
08:44 Bon, je ne le souhaite pas vraiment,
08:46 mais c'est pour dire qu'une décroissance de la population,
08:49 évidemment que ça aide.
08:50 Alors la décroissance douce, c'est juste la décroissance
08:52 dans laquelle on fait un peu moins d'enfants qu'il n'y a de mort,
08:55 parce qu'on finit quand même tous par mourir un jour ou l'autre.
08:59 Et à ce moment-là, ça préserve, entre guillemets,
09:06 le niveau de consommation des gens qui ne meurent pas.
09:09 C'est absolument évident.
09:10 Maintenant, est-ce qu'aux échelles de temps qui nous concernent,
09:12 ça va changer grand-chose ?
09:13 Malheureusement, la réponse est non.
09:14 Enfin, hors pandémie, la réponse est non.
09:16 Parce que quand vous voyez qu'il faut que les émissions de gaz à effet de serre
09:19 soient divisées par 3 dans les 30 ans qui viennent,
09:22 pour se limiter à 2 degrés de réchauffement,
09:25 si dans les 30 ans qui viennent,
09:27 plutôt que d'être 8 milliards, on est 9 ou 7,
09:32 fondamentalement, ça ne change pas les ordres de grandeur.
09:35 Donc, au lieu de revenir à une 2 chevaux de 500 kilos,
09:38 dans un cas, vous revenez à une 2 chevaux de 550,
09:40 et dans l'autre, c'est 450.
09:41 Enfin bon, c'est pas une grosse différence.
09:45 Si dans un cas, vous avez un parc de voitures qui est divisé par 3,3
09:48 et dans l'autre cas, par 2,9,
09:50 ok, bon, mais enfin, vous voyez, on n'est pas dans une différence révolutionnaire.
09:55 Donc, aux échelles de temps qui nous intéressent,
09:57 ça ne change pas grand-chose.
09:59 À des horizons de temps plus lointains,
10:00 c'est évident que, de toute façon, la population va finir par diminuer.
10:03 C'est absolument évident, parce qu'aujourd'hui,
10:05 elle est hors d'état d'équilibre.
10:07 Dans l'espace public, dans le débat public aujourd'hui,
10:09 en France et en Europe en général,
10:11 il y a la progression d'une...
10:15 de ce qu'on peut appeler une idéologie
10:17 qui consiste à utiliser la rhétorique de la liberté contre le climat.
10:20 Et je pense que vous l'avez beaucoup...
10:23 du moins, vous y avez beaucoup fait face
10:25 lors de vos interventions télévisées,
10:26 notamment sur la liberté de chacun d'avoir un SUV,
10:29 la liberté de ne pas être limité à 4 vols transatlantiques au cours de sa vie.
10:33 J'aimerais avoir votre avis sur cette tendance.
10:35 Est-ce que, selon vous, c'est quelque chose de négligeable,
10:37 ou au contraire, c'est quelque chose qui est en progression
10:39 et qui contrefait un peu l'urgence climatique
10:43 et les combats qu'elle sous-tend ?
10:46 Et selon vous, quelles peuvent être les méthodes
10:48 pour lutter contre cette progression idéologique,
10:51 si je puis me permettre ?
10:52 D'accord.
10:53 Alors, c'est un phénomène qui est réel.
10:57 Et c'est un phénomène qui prend, pour moi,
11:00 ses racines dans plusieurs causes.
11:04 La première des racines, elle tient à ce que je disais tout à l'heure,
11:07 c'est-à-dire à l'équité.
11:08 C'est-à-dire, en fait, quand les gens reçoivent
11:11 cette suggestion de privation de liberté,
11:13 ils se disent "c'est juste pour moi,
11:15 les autres en profiteront, passeront à travers, etc."
11:17 Donc ça, j'en veux pas.
11:18 Il y a une deuxième racine qui est "j'ai acquis ce truc-là,
11:22 on va quand même pas me l'enlever."
11:24 D'accord, c'est quand même sympa de prendre l'avion
11:26 pour aller passer ses vacances ailleurs
11:27 ou d'acheter une rose bagnole, etc.
11:29 Puis c'est quand même bien pratique,
11:30 et puis ceci et puis cela, donc on va pas me l'enlever.
11:33 Il y a une troisième racine qui est
11:35 "je vois pas ce que je gagne en contrepartie."
11:39 D'accord, voilà.
11:42 Et en fait, l'époque récente,
11:45 enfin vous connaissez cette petite maxime
11:46 qui est "la liberté des uns s'arrête là où commencent les autres."
11:49 Et l'époque récente, basée sur une technologie déployée
11:55 de façon très, je sais pas comment je dois dire,
11:59 avec succès, nous a donné l'impression pendant un temps
12:04 qu'on pouvait acquérir de plus en plus de liberté pour soi
12:07 sans trop gêner celle des autres.
12:10 Et ce que le changement climatique amène dans cette affaire-là,
12:15 c'est justement la négation de ce postulat.
12:18 C'est-à-dire en fait, ce gain de liberté qu'on a acquis
12:21 va gêner celle des autres, par exemple,
12:23 celle de gens ailleurs dans l'espace et ailleurs dans le temps,
12:28 à avoir des choses qui aujourd'hui nous nous semblent nécessaires.
12:31 Manger, boire, pouvoir toujours vivre au même endroit,
12:35 vivre dans la liberté de se déplacer,
12:37 et un certain nombre de trucs comme ça.
12:39 Donc c'est très perturbant, c'est très désagréable,
12:45 et ça demande de la pédagogie, de la conviction
12:48 et la présentation d'alternatives dans laquelle il y a également des gains.
12:52 Alors je vais reprendre l'exemple à la noix de la voiture
12:54 dont je parlais tout à l'heure et de la Porsche
12:55 dont je parlais tout à l'heure.
12:56 Si le fait de passer de la voiture au vélo
13:00 vous amène un gain, qui est un gain de considération,
13:03 qui est un gain de bien-être physique,
13:06 parce que vous vous dites, tiens, si je pédale 5 km le matin,
13:09 finalement je me sens plus en forme, je suis moins stressé, etc.
13:12 Je ne perds pas de temps à essayer de me garer,
13:14 je constate que finalement c'est bon pour mon moral,
13:17 je me sens mieux.
13:19 Donc si vous arrivez à faire en sorte que,
13:21 exactement comme le type qui s'arrête de fumer ou qui s'arrête de boire,
13:23 il faut lui mettre en face le gain qu'il va avoir,
13:25 sinon il n'y arrivera pas.
13:28 Là c'est exactement pareil.
13:30 Donc en fait ça veut dire que,
13:32 cette privation apparente de liberté,
13:34 il faut arriver à mettre en regard
13:36 une espèce de gain de liberté
13:38 ou de gain quelque part en face,
13:42 sous une autre forme.
13:44 Et il faut toujours commencer ce genre de truc
13:47 par les cibles les plus faciles.
13:49 Alors je vais vous donner un exemple de cible facile
13:51 pour le voyage en avion.
13:53 C'est quand le voyage en avion consiste à se déplacer
13:56 d'une ville mondialisée pour aller dans une autre ville mondialisée,
13:59 où à part le monument qui n'est pas le même que chez vous,
14:01 tout est identique,
14:03 les mêmes marques de fringues,
14:05 les mêmes marques de bouffe,
14:07 absolument tout.
14:09 Est-ce que finalement cette même personne
14:11 ne se serait pas plus dépaysée en faisant 300 bornes ?
14:15 En allant coucher chez l'habitant,
14:17 ou en allant dans une chambre d'hôte,
14:19 discuter avec des gens qui élèvent des motos.
14:22 Peut-être qu'ils se seraient beaucoup plus dépaysés.
14:25 Mais il faut lui mettre en lumière, le gars.
14:32 Personnellement, je pense qu'il y a des cas de figure
14:35 qui sont plus ou moins faciles.
14:37 Par exemple, la personne qui va prendre l'avion
14:39 pour aller voir sa famille qui s'est installée à l'étranger,
14:41 c'est plus difficile de lui faire renoncer à l'avion
14:43 que la personne qui part juste en vacances.
14:45 Par ailleurs, il ne faut pas voir ces modifications
14:48 comme des modifications monolithiques,
14:50 c'est-à-dire que c'est du tout ou rien,
14:52 tout le monde bascule en même temps, etc.
14:54 Je vais vous faire un peu la même réponse
14:56 que la réponse sur le premier job
14:58 qui m'a été posée tout à l'heure.
15:00 Si on veut concourir à ce que les choses aillent
15:02 dans le bon sens, il ne faut pas s'attaquer
15:04 à tout à la fois, sinon on n'y arrive pas.
15:06 Donc il faut se choisir un combat gagnable
15:10 et comprendre à qui on va s'adresser,
15:13 comment est-ce qu'on va essayer de s'y prendre
15:15 et comment est-ce qu'on va essayer de faire en sorte
15:17 que les gens en aient eux-mêmes envie,
15:19 parce que sinon on n'y arrive pas,
15:21 parce qu'on est capable de leur mettre en lumière
15:23 et il n'y a pas tellement d'autres manières.
15:25 Donc dans un changement, s'il y a renoncement,
15:27 il doit y avoir gain quelque part.
15:29 Alors le gain de liberté, on peut ici
15:31 allemand y arriver, mais c'est plus désincarné déjà.
15:34 A dire, si le fait de s'occuper sérieusement
15:37 de ces questions environnementales
15:39 permet, même au prix d'une restriction
15:41 de notre liberté immédiate,
15:43 vous n'avez plus la possibilité
15:45 d'acheter un engin de 2 tonnes,
15:47 vous conservez juste la liberté d'acheter
15:49 un engin de 1,2 tonnes, ce qui est,
15:51 c'est quelque chose qui permet
15:53 collectivement de concourir à ce qu'on
15:55 maintienne la liberté d'aller et venir
15:57 dans un engin de 1,2 tonnes,
15:59 alors qu'en gardant l'engin de 2 tonnes,
16:01 vous courez le risque qu'on n'ait plus le droit
16:03 d'aller et venir du tout, parce que bazar,
16:05 parce que bazar géopolitique, parce que bazar sociologique,
16:07 parce que bazar de ceci, parce que bazar de cela,
16:09 à ce moment, peut-être qu'il y a
16:11 un certain nombre de gens qui acceptent
16:13 d'adhérer à cet arbitrage.
16:15 C'est-à-dire, je me prive d'un petit quelque chose
16:17 tout de suite, qui n'est pas un gros quelque chose,
16:19 au profit de quelque chose que je garde plus tard.
16:21 C'est exactement le principe de la prime d'assurance,
16:23 qu'un certain nombre d'entre nous payons
16:25 dans un certain nombre de cas de figure.
16:27 Voilà, donc c'est pas nécessairement
16:29 perdu d'avance, ce combat-là,
16:31 mais c'est clair qu'il faut
16:33 un peu de créativité,
16:35 un peu d'imagination, et identifier
16:37 la part du positif dans le changement,
16:39 parce que, même si j'aime pas le terme
16:41 d'écologie punitive, si on est
16:43 juste sur la part négative du changement,
16:45 c'est beaucoup plus difficile d'entraîner les gens,
16:47 c'est absolument évident.
16:49 [Musique]
17:13 [Musique]

Recommandations