Muslimah - Les réalités du veuvage

  • il y a 7 mois
Muslimah
Thème : les réalités du veuvage
Présentation : Masseni Barry
Chroniqueuses : Mariam Sidibé / Soumaya Sanogo / Raissa Coulibaly
Transcript
00:00 Le monde s'est effondré pour elle. Comment payer le loyer, scolariser les enfants ?
00:05 Bref, comment subvenir aux besoins de la famille ?
00:08 Comment surmonter la perte d'un époux ?
00:11 Quelle est la réalité de nos veuves ?
00:13 On va le découvrir avec notre invitée.
00:15 Mousselima, c'est tout de suite.
00:17 [Musique]
00:46 [Musique]
00:49 Assalamu alaykoum wa rahmatoullahi wa barakatohu
00:52 Vous êtes sur la télévision albayane et vous suivez Mousselima,
00:55 le magazine de la femme musulmane sur la télé albayane.
00:59 C'est tout les vendredis à partir de 20h15.
01:02 Dans cette émission, nous abordons beaucoup de questions,
01:05 notamment les questions relatives surtout aux femmes.
01:08 Et aujourd'hui, on va aborder une question assez sensible,
01:11 quelque chose qu'on n'évoque pas très souvent.
01:14 Pourtant, c'est un phénomène sur lequel on devrait se pencher.
01:18 C'est le cas de nos veuves.
01:20 Comment est-ce qu'elles vivent la perte de leurs époux ?
01:23 Comment est-ce qu'elles arrivent à surmonter cette douloureuse épreuve ?
01:26 Et pour en parler, nous recevons une dame sur notre plateau.
01:29 Il s'agit de Mme Kissa, qui est présidente de la Fondation FIVAC.
01:35 C'est bien cela.
01:37 Fondation internationale veuve d'Afrique.
01:40 Kissa Kone.
01:42 Comment allez-vous Mme Kone ?
01:44 - Bien, merci. - Ca va bien ?
01:46 Je sais que vous avez beaucoup de choses à nous raconter.
01:48 Oui, beaucoup.
01:49 Parce que nos veuves souffrent.
01:51 Il n'y a pas beaucoup de personnes qui s'intéressent à leur cas.
01:53 Et j'espère qu'avec cette émission, on aura plus d'action
01:58 comme celle que vous menez sur le terrain.
02:00 Inch'Allah.
02:01 Avec moi pour recevoir Mme Kone et aborder la question de la réalité de nos veuves,
02:07 on a Mariam Sidibé.
02:09 - Comment allez-vous ? - Bien, merci.
02:14 Prête pour la discussion ?
02:16 - Inch'Allah. - Beaucoup de questions pour Mme Kone je suppose.
02:19 En tout cas, on est prête.
02:22 Soumeya Sanoko est aussi sur ce plateau et dans ce studio.
02:26 - Comment allez-vous ? - Bien, merci.
02:31 Madina Koulibaly est également présente.
02:35 - Comment ça va ? - Bien, merci.
02:39 On ne peut pas dire que ça va bien, mais comme on va traiter d'une question sensible,
02:45 souffrez qu'on n'ait pas la même pêche que d'habitude.
02:48 Parce que vraiment, on va parler de souffrance aujourd'hui,
02:51 de privation, de manque, même de dépression.
02:55 Car c'est un peu le quotidien de nos veuves, en tout cas ici en Côte d'Ivoire.
02:59 Ces veuves que côtoie quotidiennement Mme Kone Kissa
03:04 dans le cadre de ses activités.
03:07 Alors, Mme Kone, on parle aujourd'hui du veuvage.
03:10 Vous avez beaucoup de femmes que vous encadrez, que vous suivez,
03:13 beaucoup d'orphelins aussi que vous suivez.
03:16 Quand une femme perd son mari en Côte d'Ivoire,
03:19 quand une femme perd son mari, qu'est-ce qui se passe concrètement ?
03:23 Alors, merci.
03:26 Je pense qu'on n'est pas sans ignorer, tout le monde le sait,
03:30 c'est difficile en Afrique quand on perd son époux.
03:34 Beaucoup de femmes de nos jours subissent des conséquences très dévastes
03:40 avec la perte de leur époux.
03:43 Il faut dire que les enfants orphelins qui sont avec ces femmes-là
03:48 ne restent pas en marge.
03:50 Donc, c'est vraiment important pour nous de débattre sur le sujet
03:53 afin d'attirer encore davantage les esprits sur ce sujet thématique.
04:00 D'accord. Alors, une femme qui perd son mari, pardon,
04:04 c'est déjà l'épreuve de la perte de quelqu'un de proche.
04:08 C'est délicat. Mais la personne que vous avez choisie,
04:11 avec qui vous avez décidé de construire votre vie,
04:14 du jour au lendemain, cette personne-là vous quitte.
04:16 Madina, c'est atroce comme souffrance.
04:18 Effectivement, c'est atroce. C'est une douleur dévastatrice.
04:21 Comme vous avez dit, vous passez tous vos jours avec cette personne-là
04:25 au quotidien, vous dormez, vous vous réveillez.
04:27 Et du jour au lendemain, peut-être après 20 ans, après 10 ans,
04:30 cette personne ne fait plus partie de votre quotidien.
04:32 Vous devez vous résoudre à cette séparation assez douloureuse.
04:36 Et à cela, quand ça ajoute des difficultés financières,
04:39 des difficultés pour assurer le quotidien,
04:42 là ça devient, je vais dire, dramatique.
04:45 Ça devient dévastateur pour le mental, pour le physique
04:48 même, on va dire socialement, la femme se retrouve détruite.
04:52 C'est vrai que même quand la femme travaille,
04:55 ce méa, pas être son époux, c'est doublement une épreuve,
04:59 surtout ici en Côte d'Ivoire.
05:01 Ce n'est pas forcément les femmes qui n'ont pas grand moyen
05:04 ou qui n'ont pas d'activité.
05:06 Je crois que être veuve en Afrique, surtout en Côte d'Ivoire,
05:09 ce n'est vraiment pas évident.
05:10 Oui, ce n'est pas évident parce qu'on voit ces femmes-là
05:13 qui voient leur existence basculer.
05:16 Elles se retrouvent plongées dans la solitude,
05:20 elles sont traumatisées.
05:21 Il y a des femmes aussi qui sont réjétées par leur belle-famille.
05:24 On les chasse à leur domicile conjugal,
05:28 avec même des enfants.
05:30 Vraiment, c'est dire que tu as construit toute cette vie
05:33 avec ton mari, tu vois.
05:35 Peut-être que c'est le plus...
05:36 Vous avez mis la jambe en femme,
05:38 pouvoir construire même cette maison-là.
05:40 Et puis, tu vois, du jour au lendemain,
05:42 le mari qui décède, et puis on fait face à cette difficulté.
05:45 Tu n'as même pas fini de supporter, je veux dire,
05:48 la perte même de ton mari.
05:50 Et puis encore même, la pression de la famille,
05:53 on te dit de quitter le domicile même conjugal.
05:57 Il y a d'autres même qui sont traitées même de,
06:00 je veux dire, un sorcier même,
06:02 d'être à la cause de la perte de leur mari.
06:05 Oui, on les accuse d'avoir tué le mari.
06:08 Mariame, en plus de la perte de l'époux,
06:12 de cette douleur incommensurable à qui on ressent,
06:14 une des choses aussi qui rend difficile cette épreuve,
06:17 c'est tout ce qu'on fait subir à la pauvre veuve.
06:20 Je veux dire la pauvre veuve, parce que, franchement,
06:22 veuve, déjà, c'est difficile,
06:24 mais il faut ajouter pauvre veuve parce que
06:26 Miss Kina, elle n'est pas aidée, franchement.
06:28 Tu es considérée, la veuve est considérée
06:30 comme un oiseau de mauvais augure.
06:32 La belle famille, d'abord, il y a le moment d'isolement,
06:36 c'est-à-dire qu'on t'isole de tes parents,
06:39 on t'isole de tes amis, de tes frères, de tes soeurs.
06:42 C'est les personnes qui pourront vraiment t'aider à supporter
06:46 cette étape très difficile de ta vie,
06:48 que tu n'as pas prévue, d'ailleurs.
06:50 On te demande de t'asseoir par terre ou carrément sur la nappe.
06:54 Il y a d'autres personnes, il y a d'autres peuples
06:56 où on demande de raser carrément les cheveux.
06:59 Il y a d'autres peuples, même en dehors de la Côte d'Ivoire,
07:02 pour ce que je sais, pour ce que j'ai lu sur les réseaux sociaux,
07:06 en dehors même de l'Afrique, on te demande de boire le bain
07:09 de la tortueur de ton mari, ce qui est grave.
07:12 On te demande de dormir avec ton époux, le cadavre,
07:15 pour voir si ce n'est pas toi qui l'a tué.
07:18 Tu es considérée comme une sorcière,
07:20 comme si l'homme avec qui tu as passé toute ton existence,
07:23 l'homme avec qui tu as fait tes enfants, tu as fait tes projets,
07:25 tout a basculé et aujourd'hui tu es considérée comme la sorcière,
07:28 comme si c'est toi qui l'avais tuée,
07:30 comme si c'était de ta faute que cette personne soit partie.
07:33 C'est vraiment malheureux.
07:35 Alors, Madame Conné, vous êtes à la tête d'une fondation
07:38 qui charge les veuves. Pourquoi avoir mis en place
07:41 une telle structure pour les veuves ?
07:44 Je pense que vous avez tout dit.
07:47 J'ai pris le temps d'analyser un peu tout ce qui se passe
07:50 au niveau de ces veuves-là.
07:53 On a tous des parents, on a tous des mamans,
07:56 on a des parents proches, on a des soeurs
07:59 qui subissent tous les jours
08:02 cette maltraitance.
08:05 Et moi, comme je le dis souvent,
08:08 j'ai perdu très tôt mon père et j'ai vu un peu
08:11 la souffrance de ma mère. Et tout ça, en grandissant,
08:14 j'ai toujours mis en place
08:17 cette idée de pouvoir aider
08:20 ces femmes démunies qui sont souvent sans assistance.
08:23 Parce que, comme le disait tout à l'heure la soeur,
08:26 imagine, dès que ton mari décède,
08:29 tu es dévastée.
08:32 Et ce qui se passe, la belle famille qui t'envahit
08:35 et sous le choc,
08:38 tu ne peux rien faire. Tu assises dans la maison
08:41 et ce sont les frais qui vont sortir, aller faire les courses,
08:44 récupérer le certificat de décès que peut-être après,
08:47 même tu ne recevras pas.
08:50 Donc, la veuve, elle est maltraitée,
08:53 comme le disait tout à l'heure Mariam.
08:56 Souvent, on te dit, non, une fois que ton mari est décédé,
08:59 il n'y a plus le droit au lit, il faut te mettre à terre,
09:02 tu ne dois pas manger avec les autres, tes couverts sont à part.
09:05 Et c'est une maltraitance.
09:08 Et quand la veuve est mise dehors,
09:11 je me suis posé la question,
09:14 je me pose toujours la question,
09:17 en ce moment précis, quel est le recours? Qu'est-ce qu'elle fait?
09:20 Est-ce qu'elle couvre un commissariat pour dire, oui,
09:23 voilà, j'ai été mise dehors et tout? Voilà.
09:26 Et en cas d'assistance, elle est obligée souvent de quitter le domicile conjugal
09:29 parce que, voilà, sur le champ, elle ne sait pas,
09:32 qu'est-ce qu'elle fait? Elle ne sait pas.
09:35 Donc, j'ai pris le temps d'analyser,
09:38 j'ai pris le temps de voir tout ça
09:41 et j'ai mis la fondation en place pour pouvoir assister ces veuves-là
09:44 qui, généralement, ont des revenus,
09:47 qui ont des revenus, mais maigres.
09:50 - Assez modestes. - Voilà, assez modestes.
09:53 Donc, à ce niveau, nous essayons de faire un peu la formation
09:56 sur les AGR, les activités généralistes de revenus
09:59 et tout, les assister, voilà.
10:02 Donc, ce n'est pas facile. Le suivi psychologique,
10:05 je salue Mme Pouin qui nous aide aussi à la fondation
10:08 pour le suivi de ces veuves.
10:11 Donc, il y a un gros boulot à faire. Il y a plusieurs ONG comme moi
10:14 qui travaillons sur la question avec le ministère,
10:17 la Femme, Famille, Enfants, Solidarité.
10:20 - Je ne peux pas. - Bien sûr.
10:23 - Voilà, aujourd'hui que vous êtes avec nous, on va vous débattre la question.
10:26 - En tout cas, on espère que le BAC va nous voir sur ça et permettre à d'autres personnes
10:29 d'autres bonnes volontés, justement, d'aider ces veuves-là.
10:32 Mais il y a beaucoup de choses qui subissent ces veuves-là.
10:35 - Oui, il y a beaucoup de réalité. Parce qu'il y a des familles qui disent que
10:38 quand ton homme décède, ils se disent que tu les as parties automatiquement
10:41 parce qu'ils ont payé ta dot. Donc, cette femme-là, elle est vue
10:44 comme un matériel, comme une chose, en fait.
10:47 - Voilà, donc on se dit soit tu quittes la maison
10:50 et tu te débrouilles avec tes enfants ou bien soit
10:53 tu maries le frère du dauphin.
10:56 Dans ce cas-là, réellement, est-ce que vous avez été
10:59 confrontés à ce genre de situation?
11:02 Et puis, ces femmes-là, qu'est-ce qu'elles font?
11:05 Elles sont contraintes pour préserver,
11:08 je vais dire, elles-mêmes, sa dignité, y compris aussi
11:11 la protection de ses enfants. - L'équilibre familial.
11:14 - Voilà, l'équilibre familial. Qu'est-ce qu'elles font? Est-ce que vous avez été
11:17 confrontées à ce genre de situation? - Bien sûr, bien sûr, nous avons été
11:20 confrontées à ce genre de cas. La femme, généralement,
11:23 la femme décide. Elle décide,
11:26 elle se dit soit
11:29 je prends mes affaires avec mes enfants,
11:32 je pars et je n'attends rien en retour
11:35 comme matériel, comme bien de mon époux
11:38 ou soit j'accepte de rester dans la famille
11:41 et épouser le frère
11:44 en question. Mais généralement,
11:47 avec les études
11:50 que nous avons pu faire, la sensibilisation,
11:54 les visites, on se rend compte que généralement,
11:57 les femmes n'acceptent plus
12:00 de se mettre avec le frère du défunt
12:03 pour pouvoir bénéficier des biens.
12:06 Vous voyez, on a des cas comme ça,
12:09 on a un cas d'une dame
12:12 qui, après le décès de son époux,
12:15 elle avait cinq enfants à bas âge,
12:18 elle a décidé de partir avec les enfants
12:21 et elle est tombée malade après, hypertension et tout,
12:24 elle était dans la maison et elle a joint la fondation.
12:27 Et quand nous sommes arrivés chez elle,
12:30 je vous dis qu'elle avait un côté paralysé.
12:33 Elle était couchée
12:36 dans une chambre vraiment pitoyable
12:39 et quand je suis arrivée,
12:42 quand elle s'est levée et qu'elle m'a regardée, elle m'a dit
12:45 "Madame Kisakuni, c'est vous qui êtes là?" Je dis "oui".
12:48 Elle dit "je veux vous parler". Je dis "ah bon?"
12:51 Je dis "oui, je veux vous parler de vous à moi".
12:54 Toute l'équipe s'est retirée.
12:57 Et elle me dit "mon enfant est devenu un enfant en conflit avec la loi".
13:00 Un enfant "microbe handicap".
13:03 Et l'enfant n'était pas loin.
13:06 Quand j'ai échangé avec l'enfant,
13:09 il m'a posé une question.
13:12 Il m'a dit "Maman, moi je suis musulmane,
13:15 on nous a enseigné
13:18 qu'un enfant doit tout faire
13:21 pour avoir la bénédiction
13:24 de sa mère. Ma mère est malade.
13:27 Je n'ai pas de moyens. Elle a besoin de payer
13:30 ses médicaments quotidiennement pour pouvoir se soigner.
13:33 Je n'ai pas de moyens.
13:36 Je ne travaille pas. Et tous ceux que j'approche
13:39 pour leur expliquer la situation "ah ma maman est malade"
13:42 et tout, personne ne me croit.
13:45 Donc j'ai décidé de me lever
13:48 et d'aller piquer. Donc quand il sort le matin,
13:51 il va, il trouve une pauvre dame,
13:54 il pique la dame, il prend son sac à main, il prend l'argent,
13:57 il rentre dans une pharmacie, il paie les médicaments
14:00 pour sa mère. Donc il me dit
14:03 "mais je fais ça pour ma mère.
14:06 Donc si c'est vrai que la bénédiction
14:09 de ma mère me suit, ça veut dire qu'on ne va jamais
14:12 m'attraper ou que rien ne va m'arriver."
14:15 Donc ça déjà, c'est un problème social.
14:18 Le fait de ne pas
14:21 suivre la veuve,
14:24 c'est de ne pas faire des victimes dans notre société.
14:27 C'est un cercle vicieux qui s'installe.
14:30 Et il se dit "ah mais c'est normal parce que si je ne fais pas
14:33 ma mère, on va mourir." Et je lui ai dit
14:36 "là tu es en train de rendre ta mère encore plus malade."
14:39 Parce qu'il y a la malédiction. Il y a la malédiction aussi qui compte.
14:42 Mais tout de suite, si tu vas et qu'on t'attrape,
14:45 que tu te retrouves en prison, tu fais quoi?
14:48 Qui sera là pour soigner ta maman?
14:51 C'est des choses fragiles qui se passent dans les familles.
14:54 C'est une sensibilisation. On va vers eux, on essaie de leur parler.
14:57 Donc vous voyez jusqu'où. Et quand c'est comme ça, les enfants
15:00 déjà qui ont été mis dehors
15:03 par les parents du père,
15:06 qui eux aussi ont des enfants,
15:09 ça crée un conflit familial.
15:12 Parce que les enfants en grandissant, oui, c'est vous votre maman
15:15 qui étiez venue chasser notre maman à l'époque. C'est votre papa qui a chassé
15:18 notre maman. Ça crée des conflits
15:21 dans la famille. Donc vous voyez que c'est
15:24 la question des vœux. C'est vraiment très sensible.
15:27 On va vraiment aller un peu plus en profondeur.
15:30 Mais on va marquer une courte pause. Il y a beaucoup d'émotions aussi.
15:33 Je sais pas si vous l'aurez remarqué. Et on se retrouve tout de suite après
15:36 pour poursuivre cette émission.
15:39 Point Hebdo, votre magazine d'information
15:42 sur la télévision albayane. C'est tous les samedis
15:45 à 20h15. Présentation
15:48 Kohita Makalu. Les actualités communautaires nationales
15:51 et internationales sont analysées et décryptées
15:54 par nos éditorialistes et consultants.
15:57 Télévision albayane
16:00 La chaîne de l'islam éternel pour l'éternité.
16:03 Vous suivez Mousslima, le magazine
16:06 de la femme musulmane sur la télévision albayane.
16:09 Et nous parlons aujourd'hui des veuves. Quelle est leur réalité ?
16:12 Quelle est celle de leurs enfants ? Avant la pause publicitaire,
16:15 Madame Kissa, connaît notre invité, présidente de fondation,
16:18 parlait de ce cas-là, d'un enfant
16:21 qui, pour subvenir aux besoins de sa mère,
16:24 qui est veuve, qui a été rejetée par sa belle-famille,
16:27 est devenu un enfant en conflit avec la loi.
16:30 Il dit qu'il cherche la bénédiction de sa maman. Comme ça, vous voyez
16:33 ce qu'engendre le fait de ne pas assister les veuves.
16:36 Et Madina avait une question à poser à notre invité.
16:39 Ce n'est pas une question, mais je vais dire
16:42 que j'ai bien envie d'interpeller. Ce que je dirais,
16:45 ça me concerne moi en premier. Quand j'écoutais
16:48 Madame Kissa, je pense que,
16:51 comme nous toutes, on a eu les larmes aux yeux.
16:54 Et ce que je retiens, c'est notre responsabilité
16:57 vis-à-vis de toutes ces femmes qui soufflent. Très souvent,
17:00 on est tellement enfermé dans notre bulle,
17:03 nos problèmes, nos réalités. On ne réalise pas
17:06 que d'autres personnes souffrent plus que nous. D'autres personnes
17:09 ont besoin de nous. Et en tant que communauté musulmane,
17:12 je pense qu'il est temps qu'on prenne peut-être nos responsabilités
17:15 et qu'on essaie un peu de sortir de notre confort, de notre réalité
17:18 pour essayer de côtoyer un peu
17:21 la misère du monde et comprendre qu'on a besoin.
17:24 Elle a besoin d'aide, en fait. - Oui, c'est vrai
17:27 ce que dit Madina, c'est tout à fait vrai, que la communauté
17:30 prenne ses responsabilités, surtout que dans notre
17:33 religion, il y a tellement de choses qui devraient être mises en place.
17:36 Il y a la zakat, ce qui est là. Il y a le fait qu'on nous
17:39 encourage vivement à nous occuper des orphelins. Le prophète
17:42 Mohammed s'abboudi que celui qui s'occupe de l'orphelin, lui et moi,
17:45 on sera comme ça au paradis, c'est-à-dire proche.
17:48 Avec toutes ces sensibilisations que l'on a, comment
17:51 comprendre que surtout dans notre communauté, malheureusement,
17:54 on n'est plus touché par ces problèmes
17:57 de veuves auxquelles on n'apporte pas d'assistance.
18:02 Et il y a aussi le cas où les veuves font partie de l'héritage,
18:06 c'est-à-dire que non seulement il y a la gestion de l'héritage.
18:09 - Comme un paquet. - Exactement.
18:11 Alors, il y a des cas où, justement, parce que certainement,
18:15 et on va parler de la communauté, dans notre communauté,
18:18 il y a les mariages qui ne sont pas toujours faits devant un officier d'état civil.
18:22 Donc, justement, au moment de l'héritage ou au moment du partage des biens,
18:27 on se rend compte que même si vous avez passé du temps avec votre conjoint,
18:31 si vous n'êtes pas marié légalement avec cette personne-là,
18:33 je crois que Mme Kissa pourra vous en dire un mot,
18:35 il y a quand même un problème qui se pose au niveau de l'héritage.
18:38 Avant ça, je vais enchérir justement un peu sur ce que la sœur vient de dire.
18:43 Le don de soi, l'assistance, qui est très, très, très, très important.
18:49 Je vais prendre un cas rapide, vraiment en quelques minutes.
18:53 L'année dernière, pendant la fête de Tabaski,
18:58 chaque fête de Tabaski, nous essayons d'apporter des vifs à ces familles démunies.
19:03 Et on était dans une commune comme ça.
19:05 Nous avons distribué du riz, de l'huile et tout à la veille
19:09 pour que ces familles puissent avoir de quoi se nourrir, vous voyez.
19:13 Et quand on a fini la distribution,
19:16 j'étais encore sous la patame
19:19 et les points focaux avec lesquels nous travaillons,
19:23 il y a un point focal qui me ramène, une vieille
19:26 qui marchait à peine et elle était en larmes.
19:30 Je dis mais la vieille, qu'est-ce qui se passe?
19:32 Elle me dit, "Eh, Mme Kissa, je marchais, je suis tombée.
19:37 Il y a quelqu'un qui a pris ma bouteille d'huile."
19:40 Mais pour cette bouteille d'huile, vous ne pouvez pas imaginer.
19:44 La femme a commencé à parler, "Mais cette bouteille d'huile,
19:47 je vais préparer comment? Je n'ai même pas 20 cifres pour m'acheter de l'huile."
19:51 La personne qui a pris mon huile, quand elle a commencé à parler,
19:54 elle a fondu en larmes pour la bouteille d'huile.
19:57 Avec une récipiendaire à qui vous avez donné.
19:59 Oui, une récipiendaire.
20:00 Et ce qui montrait le niveau de misère dans lesquelles certaines personnes vivent.
20:05 Voilà, donc là, pour comprendre un peu,
20:08 comment est-ce que le donateur,
20:12 généralement, nous, ce que nous faisons, à la fondation,
20:16 je le disais tout à l'heure en offre,
20:18 nous, dans notre base, on a plus de 1000 veuves.
20:20 Et quand je vous dis 1000 veuves, je peux vous sortir les noms des 1000 veuves,
20:25 leur situation et tout.
20:27 Parce que chacune...
20:28 Comment vous avez fait la réception?
20:30 Nous travaillons avec des ponts Foucault.
20:32 Donc, à la fondation, nous avons des ponts Foucault un peu partout.
20:34 C'est une fondation internationale qui agit en Afrique,
20:38 et particulièrement en Côte d'Ivoire.
20:40 Et nous travaillons avec les ponts Foucault qui sont dans les quartiers.
20:43 Et ce sont ces ponts Foucault-là qui nous ramènent ces veuves,
20:47 et nous faisons des sélections, on essaie de comprendre, de voir effectivement...
20:52 Si elles sont dans le prison, si elles sont dans le prison...
20:55 Et si elles sont des veuves, parce que souvent, il y a des femmes qui te disent,
20:59 "Moi, je ne suis pas veuve, mais ma situation est pire que celle d'une veuve."
21:03 Vous voyez, je leur dis, non, il faut être veuve.
21:05 Donc, chaque veuve de la fondation a une carte FIVAC.
21:08 Et c'est avec cette carte-là qu'elles sont assistées chez nous.
21:12 Donc, lorsqu'un donateur arrive et qu'il nous donne 5 bouteilles d'huile,
21:20 quand on lui met les 5 bouteilles d'huile,
21:22 les veuves ont la photocopie de leur pièce d'identité, le numéro de téléphone,
21:27 il y a tout pour vérifier.
21:28 Ça fait que la fondation vraiment est crédible, vous voyez.
21:32 Donc, quand j'ai ramené l'image à ce donateur pour lui dire,
21:37 "L'huile que tu as donnée, regarde où c'est parti,
21:40 et regarde la réaction de la femme."
21:42 On était vraiment dévastés.
21:44 C'était juste pour en chérir par rapport à ce que la soeur venait de dire.
21:48 Et concernant l'héritage,
21:52 chez nous, on a l'habitude de dire à toutes les femmes,
21:58 quand nous faisons les sensibilisations, d'être autonome.
22:02 L'autonomisation de la femme.
22:05 Il ne faut pas t'asseoir,
22:08 parce qu'aujourd'hui ton mari est millionnaire,
22:11 il est milliardaire, il a tout, il met tout à ta disposition,
22:15 et que toi, tu ne fais rien, tu rêveras croisé,
22:20 parce que tu penses à un héritage.
22:22 Mais tu risques d'avoir des surprises désagréables avec tes enfants.
22:25 Vous comprenez?
22:26 C'est vrai qu'on parle de la question des veuves démunies,
22:29 mais il y a aussi la question des veuves,
22:31 c'est pour ça qu'on parle de veuves en général.
22:33 Il y a des veuves qui sont vraiment...
22:36 - Expoliées aussi.
22:37 - Qui ont l'argent, comme on le dit.
22:39 Qui sont nantis, mais qui ont des problèmes.
22:42 Parce qu'imaginez un instant, Masseni,
22:44 vous avez un homme qui a son épouse,
22:48 et ce monsieur qui a eu tout au monde,
22:51 qui a des millions, il est multimilliardaire,
22:53 il a tout mis à la disposition de ses enfants,
22:56 et demain il n'est plus.
22:58 Le train de vie change.
23:00 L'enfant qui était déposé en voiture,
23:03 l'enfant qui avait un chauffeur,
23:06 l'enfant qui se permettait tout,
23:08 qui pouvait acheter un tee-shirt à des millions de francs,
23:10 qui n'a plus ça,
23:12 et qui est vu par ses amis comme un nanti,
23:15 qui ne supporte plus,
23:17 il risque de tomber dans la dérive.
23:19 Et la mère qui sera toujours en train d'interpréter,
23:21 "Ah, papa ne vit plus."
23:23 Donc pour vous dire que la femme même doit être autonome.
23:26 Quand tu es autonome, tu es à l'abri.
23:29 Tu es un peu à l'abri quand même.
23:32 Ne pas toujours s'asseoir et compter sur ce que le monsieur a.
23:37 Parce que toi-même tu peux devenir un héritage,
23:39 si tu n'as rien, tu vas te dire "Mais je fais quoi?"
23:41 Tu deviens un héritage.
23:43 Ce qui n'est pas normal.
23:45 Chaque femme a droit à une liberté.
23:47 Donc toi-même tu fais ta liberté,
23:49 avant tu travailles pour ta liberté.
23:53 Et comme ça tu n'as pas de surprise à la famille.
23:57 - On voit que c'est l'autonomisation de la femme.
24:01 Ça rejoint vraiment tous les pans de la société,
24:03 en tout cas la vie des femmes même.
24:05 Il faut penser au pire parce qu'on se marie,
24:07 on ne se dit pas "On va faire son mari demain."
24:09 C'est des choses qu'il faut prévoir.
24:11 - Effectivement, elle a parlé de la sensibilisation
24:13 sur l'autonomisation de la femme.
24:15 D'un autre côté, est-ce que dans votre fondation,
24:18 c'est-à-dire ces femmes-là,
24:20 peut-être que comme nous sommes musulmans,
24:22 on ne va pas se pencher vers...
24:24 Ces femmes qui ont fait par exemple le mariage à civile,
24:27 est-ce que vous faites le suivi du partage de l'héritage?
24:31 Est-ce que dans votre ONG, vous avez pensé à cela?
24:35 - Une aide juridique?
24:37 - Voilà.
24:39 - C'est en cela que je voulais en venir.
24:41 Nous travaillons avec des juristes.
24:43 Et l'année dernière, la radio Al-Bayan
24:45 nous accompagna avec plusieurs autres organes.
24:48 Nous avons célébré la journée internationale
24:50 des veuves Outre-Mont avec des juristes.
24:53 Lorsque nous avons rassemblé ces femmes qui sont arrivées,
24:57 c'est vrai que moi, je suis présidente de la fondation,
25:00 mais je ne suis pas juriste de formation.
25:02 Donc il faut faire souvent recours à des professionnels
25:05 pour pouvoir échanger avec ces femmes.
25:08 Donc des juristes qui nous accompagnent,
25:11 des juristes qui vraiment aident.
25:13 Lorsqu'une femme vient,
25:15 puisque tous les cas aussi ne sont pas pareils,
25:17 lorsqu'une femme vient vers nous avec un cas précis,
25:20 le juriste a les mots.
25:22 Il faut faire beaucoup de recours
25:24 pour pouvoir diriger cette femme.
25:27 On sait tous qu'en Côte d'Ivoire,
25:29 le mariage coutumier, traditionnel n'est pas reconnu.
25:33 Donc même si vous vivez avec un homme
25:36 pendant 10 ans, 20 ans,
25:38 et que demain, il travaille au public,
25:42 la Ségrae ne vous doit rien.
25:45 - Même au privé.
25:47 - Au privé, la CMPS ne vous doit rien.
25:49 Parce que là, on le voit même déjà avant le décès de l'époux.
25:52 Parce qu'avant le décès de l'époux,
25:54 il y a la pension, il y a tout.
25:56 Et le truc c'est que,
25:58 déjà toi la femme, même quand tu travailles,
26:01 tu es mariée coutumièrement, tu as tes enfants.
26:04 Et lorsque tu remplis tes documents administratifs,
26:08 quand on te met "situation matrimoniale",
26:11 si tu n'es pas passée devant le maire, c'est célibataire.
26:15 Là, le juriste, l'avocat, il travaille en fonction
26:20 de la réglementation en vigueur.
26:23 Donc le mariage coutumier, le mariage traditionnel,
26:25 ne sont pas encore reconnus en Côte d'Ivoire.
26:27 Au niveau des ONG, nous sommes en train de nous battre en cela.
26:32 Parce que c'est aussi une réalité.
26:36 - D'accord, mais qu'est-ce que vous pouvez nous dire
26:38 par rapport, on a vu, on a entendu,
26:41 que le concubinage est reconnu maintenant par un certificat.
26:46 Est-ce que vous pouvez nous parler un peu plus?
26:48 Est-ce que ça protège les dames?
26:50 Quelle est la valeur juridique, par exemple, pour une veuve?
26:53 - Moi je dirais, personnellement,
26:55 moi je dirais que ça ne protège pas.
26:57 Ça ne protège pas.
26:59 Parce que cette relation que vous avez,
27:05 n'a pas de valeur juridique.
27:08 Quand le monsieur décède, tu ne peux pas prendre ça pour aller
27:11 dans une institution comme la CNPS, la Ségre,
27:14 comme je disais tout à l'heure, pour lui dire,
27:16 pour lui révendiquer quelque chose.
27:18 Tu vois, tu n'es pas reconnu.
27:20 Par contre, je sais qu'aujourd'hui,
27:23 il y a certains pays, tel que le Canada, les Etats-Unis,
27:26 qui, lorsque vous faites votre demande de visa,
27:29 et que vous avez ce certificat-là,
27:31 pour prouver que vous vivez avec quelqu'un,
27:34 ça passe.
27:36 Mais pour l'héritage, ici, en Côte d'Ivoire,
27:40 ça ne passe pas.
27:42 - Ça veut dire vraiment que du vivant de son époux,
27:45 même si on ne sait pas que les époux meurent, je le redis,
27:48 du vivant de l'époux, il faut déjà parler clairement
27:51 avec son époux.
27:53 Il faut aussi savoir, parce qu'il y a des surprises aussi,
27:55 comme vous avez parlé tout à l'heure,
27:57 de femmes qui sont surprises, il y a aussi le cas où,
28:00 justement, le monsieur peut-être, il vit avec vous,
28:02 mais il est marié légalement quelque part,
28:04 donc vous ignorez même souvent l'existant,
28:06 ou s'il a fait un mariage dans un autre pays,
28:08 vous ne savez pas.
28:09 Il y a aussi des enfants qui sortent aussi de nulle part,
28:12 parce que leur père décède, ils viennent pour réclamer l'héritage.
28:15 Et je crois qu'aussi, et je ne suis pas juriste également,
28:18 mais si vous n'avez pas contracté de mariage civil,
28:22 je crois que les enfants ont priorité sur vous,
28:24 et puis vous retrouvez à ne rien avoir de bien,
28:27 souvent auquel vous avez même contribué,
28:30 parce que souvent, on contribue aussi
28:32 à ne pas avoir de bien avec son conjoint,
28:34 et si on n'est pas passé devant le maire,
28:37 on perd tout.
28:38 Donc c'est déjà de savoir quels sont les biens du mari,
28:40 ou bien sinon, c'est vrai,
28:41 parce qu'il faut avoir nos propres biens aussi.
28:43 C'est ça.
28:44 Exactement.
28:45 Il faut parler à bâton rompu,
28:46 il ne faut pas se cacher les choses,
28:47 ou alors il faut avoir,
28:48 soi-même il faut se sécuriser quelque part,
28:50 comme on a même à le dire,
28:51 il faut avoir sa propre affaire,
28:53 ses propres biens, de sorte à ce que...
28:54 Celui-là, elle a parlé d'autonomisation.
28:56 De la famille.
28:57 Et puis il faudrait demander aux hommes...
28:59 C'est intéressant, mais tu as tes propres biens,
29:01 c'est pour toi,
29:02 mais également les enfants,
29:03 qu'est-ce que les enfants deviennent?
29:04 C'est ça le problème.
29:05 Je pense que l'Assemblée nationale doit vraiment voir ce cas-là,
29:09 parce que c'est très très très important.
29:11 Non, les enfants sont protégés.
29:12 Dans nos communautés.
29:13 Non, non, non, ça ce sont ces dernières années.
29:15 Il y a 10 ans, je te dis.
29:17 Oui, ce sont, je n'ai pas dit ces dernières années, effectivement.
29:19 Moi, ma tante qui est là-bas,
29:20 elle a ses enfants qui n'ont jamais été pris en compte,
29:23 parce qu'ils n'étaient pas reconnus
29:25 comme des enfants dans le mariage,
29:27 parce qu'ils n'étaient pas mariés religieusement.
29:29 Et légalement.
29:30 Et quand je dis que l'Assemblée nationale doit voir cette question,
29:33 c'est parce qu'elle a vu en elle-même,
29:35 elle est mariée religieusement avec la personne,
29:38 mais civilement, c'est pas reconnu.
29:41 Donc, qu'est-ce qu'elle devient?
29:42 Lorsqu'on la chasse de la maison,
29:44 qu'est-ce qu'elle devient?
29:45 Même si les enfants sont là,
29:46 même quand les enfants sont là, on te dit,
29:48 l'enfant n'est pas encore majeur.
29:49 Tu comprends?
29:50 Je comprends.
29:51 Donc, il y a déjà un problème qui est déjà là.
29:53 Donc, l'Assemblée nationale doit,
29:55 puisque c'est eux qui votent les droits,
29:56 doit revoir, je pense bien, ce côté-là,
29:59 parce que c'est très délicat.
30:00 On est dans des situations,
30:01 on est dans des situations,
30:02 on est dans des communautés africaines
30:04 et on respecte plus,
30:06 je vais dire ça comme ça,
30:07 les mariages religieux, les mariages coutumiers.
30:10 Je ne vais pas dire que les mariages civils ne sont pas reconnus,
30:12 mais sur le plan de la plus en plus de...
30:14 On met un platon là-dessus.
30:16 Et je pense que l'Assemblée nationale...
30:18 D'accord. Pour enchérir sur ce que Mariam a dit,
30:20 récemment, il y a une évolution qui a été faite.
30:24 Même si je ne peux pas sortir les tests de loi précisément,
30:27 mais je sais que les enfants sont reconnus maintenant
30:30 en une certaine protection.
30:31 Même les enfants qu'on appelait enfants utérins,
30:33 qui sont nés hors mariage,
30:35 ont un certain droit sur l'héritage
30:37 parce qu'ils sont reconnus d'office.
30:38 Avant, il fallait par exemple
30:40 l'autorisation de l'épouse légale
30:43 pour reconnaître ces enfants-là.
30:44 Mais maintenant, les enfants sont reconnus de facto
30:47 tant que quand le père déclare,
30:48 il n'a plus besoin de l'autorisation de la femme.
30:50 Donc, il y a une petite protection pour la femme.
30:52 Et même quand ils sont...
30:53 Pardon pour les enfants, excuse-moi.
30:55 Même quand ils sont mineurs,
30:57 ça a la mère de savoir
30:58 qu'elle peut ententer certaines procédures judiciaires
31:01 ou être les tuteurs légaux.
31:03 Même si elle, en tant qu'épouse légale,
31:06 elle ne peut pas hériter peut-être,
31:08 mais ses enfants peuvent hériter.
31:09 Et ça a elle de faire des procédures.
31:11 Mon enfant est mineur,
31:12 je peux être le tuteur légal de mon enfant
31:14 et gérer l'héritage des enfants.
31:16 - Madame, on va répondre à ça.
31:19 Mais on va marquer encore une deuxième pause
31:22 et revenir pour continuer à traiter ce sujet en plateau.
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32:05 la chaîne de l'islam éternel pour l'éternité.
32:08 - Assalamu alaikum, bienvenue à toutes et à tous.
32:11 Si vous venez de nous prendre en marche, vous suivez Moussima.
32:14 Et nous parlons aujourd'hui de nos veuves,
32:16 les réalités qu'elles vivent ou qu'elles subissent
32:19 avec leurs enfants.
32:20 Et on n'oublie pas de remercier notre partenaire de cette saison,
32:23 les tisanes Baaba, des tisanes au quinquélibat
32:26 qui sont aromatisées avec parfois du bissap ou de la menthe
32:30 à déguster en famille à tout moment de la journée.
32:33 Pourquoi pas surtout en regardant l'émission Moussima.
32:36 Nous sommes avec notre invitée, Madame Coné Kissa,
32:39 présidente de la Fondation internationale des veuves d'Afrique.
32:42 Coné Kissa, ou c'est Kissa Coné ?
32:44 - Kissa Coné.
32:45 - Kissa Coné, d'accord.
32:46 - Avant la pub, Madina était en train de parler des avancées
32:50 en matière légale concernant les droits des femmes et des enfants,
32:54 en tout cas pour ce qui concerne les veuves.
32:56 Il y a de l'évolution dans ce domaine-là.
32:59 - Oui, je pense que Madina a donné ma réponse.
33:03 Ce qu'elle a dit, c'est exactement ça.
33:05 Tout à l'heure, quand on a commencé l'émission,
33:07 la sœur était en train d'expliquer que oui,
33:10 il y a certaines femmes qui sont jetées dehors avec les enfants.
33:13 Normalement, elle ne doit même pas accepter d'être jetée dehors,
33:17 surtout quand elle a des enfants.
33:19 Parce que même si tu n'es pas mariée légalement,
33:22 les enfants vivent sous le toit avec toi dans la maison.
33:26 C'est leur droit de rester dans cette maison.
33:30 Donc, elle ne doit même pas accepter de se faire guider.
33:34 - Est-ce qu'elle a le choix déjà ?
33:36 - Oui, mais on évolue.
33:38 En fait, on évolue.
33:40 Le ministère de la Femme, Famille et Enfants,
33:44 a mis un numéro vert à disposition, vous comprenez ?
33:47 Pour dire quand tu te sens maltraitée,
33:50 quand tu ne te sens pas en sécurité,
33:52 tu peux appeler, il peut y avoir des incidents.
33:54 Aujourd'hui, vous voyez un peu sur les réseaux sociaux ce qui se passe.
33:58 Il suffit qu'une veuve soit maltraitée
34:00 et que le cas soit relayé sur les réseaux sociaux.
34:03 Vous voyez un peu ce que ça fait.
34:04 Donc, de plus en plus, les gens ont peur de ce genre de comportement.
34:11 Vous voyez, la dernière fois,
34:15 quand on est passés sur les femmes d'ici à NCI,
34:19 on était avec une veuve qui vraiment a attiré l'attention de tout le monde.
34:23 Et malheureusement, à la veille de la journée internationale des veuves,
34:27 on était en train de préparer la journée.
34:30 Si vous partez sur la page de la Fondation,
34:32 vous allez voir que ça fait plus d'une semaine,
34:34 il n'y a plus de publication.
34:35 La femme, elle est décédée.
34:37 Elle a eu un accident de circulation.
34:40 Elle est allée à un mariage, au retour.
34:42 Le camion a fait une sortie de route.
34:44 Elle est tombée dans un coma le 19 juin 2022.
34:49 Et je vous assure que pendant les préparatifs,
34:55 quand elle a passé le coup de fil,
34:57 elle était la porte-parole des veuves.
34:58 Quand elle m'a passé le coup de fil,
35:00 elle m'a dit que j'avais un mariage,
35:02 qu'elle revient et qu'elle m'envoie mon discours.
35:04 Et silence radio.
35:06 Le lendemain, on n'a plus de ces nouvelles.
35:08 Et sa fille, deux jours après,
35:10 m'appelle pour dire qu'elle a vu sur les réseaux sociaux
35:16 qu'il y a eu une dame qui a eu un accident.
35:19 Et que ça fait deux jours qu'on n'a pas de ces nouvelles.
35:23 On court à l'hôpital, elle est dans le coma.
35:26 Une veuve, démunie, qui ne sait pas où aller.
35:29 Ses enfants qui ne font pratiquement rien.
35:32 Et la famille qui se bat.
35:34 Elle tombe dans un coma.
35:36 On arrive avec elle à l'hôpital.
35:38 Elle n'avait pas de prise en charge, elle n'avait rien.
35:41 Elle a été opérée de la tête.
35:43 Imaginez, de 22h à 5h du matin.
35:47 Elle sort du bloc.
35:49 Elle fait un an, quatre mois dans le coma.
35:53 Et elle décède.
35:55 - Juste avant la journée...
35:57 - Le 4 novembre.
35:58 Vous voyez que ce sont des cas qui sont délicats.
36:01 Mais la soeur qui s'est battue, qui est partie,
36:04 elle m'a dit qu'elle a touché les autorités.
36:07 Elle a eu une prise en charge finalement.
36:09 Ça l'a soulagée.
36:10 Mais aujourd'hui, on ne parle plus de cette veuve.
36:13 Donc, l'autonomisation,
36:15 elle a tellement insisté sur l'autonomisation
36:18 qu'aujourd'hui, cette voix qui est restée
36:21 nous permet de faire des sensibilisations.
36:25 Donc, concernant la question de l'héritage,
36:28 soyons autonomes.
36:30 - Il faut vraiment être très vigilante.
36:32 - Il faut être vigilant.
36:34 Échanger avec son mari, ton conjoint.
36:38 Tu ne peux pas aller vivre 20 ans avec un homme
36:41 qui a des enfants dehors,
36:44 qui a même fait un mariage dehors.
36:47 Tu ne sais rien.
36:49 Et un matin, on te dit, bon, voilà, madame.
36:52 - Voilà l'épouse légale.
36:54 - Voilà l'épouse légale et tout ça.
36:56 Je pense qu'il faut aussi que souvent,
36:58 les femmes, on sorte un peu de...
37:00 - De la bulle.
37:01 Alors, madame, qui ça connaît,
37:03 vous avez parlé de beaucoup de choses.
37:05 Vous avez aussi parlé de volet psychologique.
37:07 Comment est-ce qu'on surmonte cette épreuve-là?
37:10 Au-delà de l'aspect financier,
37:12 de l'aspect social,
37:14 de l'aspect même, on va dire, côté logement et tout.
37:18 Parce que perdre son conjoint,
37:21 c'est quelque chose de difficile.
37:23 - Comment est-ce que vous arrivez
37:25 à aider ces veuves-là sur le plan moral déjà?
37:28 - Ouf! Il faut dire que c'est pas facile.
37:33 Moi, je préfère souvent des cas pratiques
37:36 parce que les veuves, quand je parle,
37:38 elles se reconnaissent, même si on ne dit pas le nom.
37:41 On a une veuve qui est très jeune.
37:44 À une semaine de son mariage, son époux décède.
37:49 Il tombe malade.
37:51 - Mariage civil.
37:52 - Oui, mariage civil.
37:53 Il décède, il tombe malade, il est envoyé à l'extérieur.
37:57 Et son frère qui l'accompagne à l'extérieur.
38:00 Le monsieur décède à l'extérieur.
38:03 La belle-famille accuse la jeune fille.
38:08 Voilà, c'est une femme poisseuse.
38:10 On lui a dit de ne pas marier la fille et tout.
38:13 Elle est sous le choc.
38:15 Et le corps de l'époux arrive.
38:18 Et quand le corps arrive,
38:20 la belle-famille refuse catégoriquement qu'elle ait accès.
38:24 Elle a 3 enfants avec le monsieur.
38:26 Qu'elle ait accès au corps.
38:29 Et quand elle a échangé avec nous,
38:34 nous sommes allés vers elle.
38:36 On l'a accompagnée où le corps avait été déposé.
38:40 Je ne dirai pas le nom.
38:41 Quand on est arrivés, nous ont dit clairement,
38:43 oui, vous n'êtes pas le déposant.
38:46 Il faut un papier.
38:47 Il y a des instructions.
38:48 Est-ce que vous êtes mariée légalement?
38:50 Est-ce que, bon, madame,
38:52 donc, le corps a été...
38:54 Vous ne pouvez pas avoir accès au corps de votre conjoint.
38:58 Et vraiment, c'était difficile.
39:01 Une détresse morale.
39:02 Une détresse morale.
39:03 C'était très difficile.
39:05 Le jour de l'entourement, ils sont arrivés.
39:08 Ils ont scellé le cercueil.
39:10 En tout cas, pour ne même pas qu'elle ait accès
39:12 au corps du monsieur.
39:16 Quand on a échangé avec la belle-famille,
39:20 il y a eu beaucoup de réalités qui...
39:23 Qui faisaient aussi, voilà, qui sont ressorties.
39:27 Moi, généralement, ce que je dis aux femmes,
39:29 c'est vrai, nous sommes des musulmanes,
39:33 même nos soeurs chrétiennes,
39:36 essayons d'être en harmonie parfois
39:39 avec la belle-famille.
39:41 C'est très important.
39:42 Il y a des femmes qui, quand elles...
39:44 Vous imaginez un peu.
39:45 C'est quand tu es dans le cas de la dame
39:49 que tu t'offiques.
39:50 Mais imagine une femme qui met son enfant au monde,
39:54 qui s'occupe de son enfant,
39:56 qui paye ses études,
39:57 qui fait tout pour son enfant.
39:59 Et demain, elle se dit,
40:00 "Ah, enfin, mon enfant est devenu quelqu'un,
40:02 il va s'occuper de moi."
40:03 Il se marie et la femme qui dit,
40:05 "Oui, ta maman, là, c'est une sorcière."
40:08 Elle coupe la maman du fils.
40:11 Les soeurs sont remontées.
40:13 Et il y a des problèmes.
40:14 Elle part avec le monsieur,
40:16 le monsieur qui veut rien avoir avec sa famille.
40:20 Et ils sont dans leur confort.
40:22 Le jour où le monsieur décède,
40:24 tu as besoin de la belle-famille.
40:26 Tu ne peux pas enterrer seul ton mari.
40:29 Mais c'est à partir de ce moment
40:31 que tu comprendras les réalités.
40:33 - D'accord.
40:34 C'est vraiment un autre aspect
40:36 qu'on n'a peut-être pas eu le temps d'aborder
40:38 en loin et en large.
40:39 - Voilà.
40:40 - Mais vous savez,
40:41 on est sur le plateau d'une émission quand même islamique.
40:43 - C'est ça.
40:44 - Notre religion donne des directives
40:46 concernant tous les aspects de nos vies
40:48 et même concernant le veuvage.
40:49 Et à cet effet, nous allons écouter
40:51 l'imam Bouhann Bamba qui va nous donner justement
40:54 la position de l'islam concernant le veuvage.
40:57 - Pour parler du veuvage en islam,
40:59 nous allons résumer nos propos en trois parties.
41:01 D'abord, Allah nous dit dans le Coran...
41:04 [Arabic]
41:24 Allah parlant du veuvage dans le Coran,
41:27 d'abord à partir de ce verset-là,
41:30 on va comprendre qu'Allah dit
41:31 "Celles qui perdent leur mari doivent s'abstenir 4 mois et 10 jours."
41:36 Et dans l'autre verset, on dit
41:38 "Celles qui sont porteuses de bébés lors du décès de leur mari,
41:42 le moment du veuvage,
41:45 ça va simplement lié à leur accouchement."
41:48 C'est-à-dire si elle accouche deux jours
41:50 après le décès de son mari,
41:52 son veuvage prend fin.
41:54 Si elle accoute également aussi quatre, huit jours
41:56 ou même quatre mois, cinq mois, six mois,
41:59 c'est évidemment ça aussi.
42:01 Donc pour parler du veuvage ici,
42:03 il faut dire que le veuvage,
42:05 c'est un droit en islam, c'est une obligation.
42:08 En islam, c'est une obligation
42:10 que la femme doit forcément observer pour son mari.
42:14 Donc quand on te dit que non, c'est de savoir
42:16 si elle ne porte pas un bébé et tout ça, non.
42:18 Simplement ça, en tout cas moi je ne juge pas simplement ça.
42:21 La cause, c'est que c'est un droit
42:24 que la femme doit observer,
42:27 comme on appelle ce moment-là,
42:30 ce moment de deuil pour son mari.
42:32 Maintenant, ce veuvage-là, comment on fait ?
42:35 Où la femme doit consommer ce veuvage-là ?
42:38 D'abord, dans un premier temps,
42:40 c'est dans le lieu où son mari est décédé,
42:43 je veux dire la maison conjugale,
42:47 le demeure du mari.
42:49 Sauf en cas de nécessité.
42:52 Par exemple, ils étaient en location,
42:54 ou du moins là-bas, elle ne pourrait pas bien s'en sortir.
42:57 Pas de mesures de nuisance.
42:59 En tout cas, il y a des trucs qui la mettent mal à l'aise.
43:01 Là, en ce moment-là, c'est un peu autorisé
43:03 à aller au QG, chez elle-même, chez ses parents,
43:06 ou en tout cas dans un autre demeure, qui lui sienne.
43:09 Donc ça, c'est d'abord, la première règle assurée,
43:12 c'est pour dire que le veuvage est une obligation
43:15 pour le mari sous sa forme,
43:17 et elle doit être consommée dans le lieu conjugale, à défaut.
43:20 Voilà, elle peut être consommée un peu partout.
43:22 Maintenant, pendant le veuvage,
43:24 il y a des comportements qu'on devrait observer.
43:26 D'abord, le premier de ces comportements,
43:29 la femme devrait s'habiller de façon naturelle.
43:33 De façon naturelle, ça veut dire,
43:35 il faut éviter que vous soyez considérée
43:38 comme une personne qui s'est sapée.
43:40 Voilà pourquoi on dit naturelle, ça veut dire quoi ?
43:43 Elle ne doit pas s'ésaper,
43:45 elle ne doit pas mettre, comment on appelle, le maquillage,
43:48 elle ne doit pas mettre l'air calé,
43:50 elle ne doit pas se parfumer,
43:52 tout ça pour pouvoir vivre le deuil.
43:54 Voilà pourquoi c'est qu'il faut que le coeur aille,
43:56 du même coeur devrait avoir de l'uniforme.
43:58 Et ça, ce n'est pas un avis,
44:00 le prophète ne l'a pas dit,
44:02 Allah SWT aussi ne l'a pas mentionné dans le Coran,
44:04 mais c'est l'avis de d'autres oulamas,
44:07 dont l'uniforme n'est pas forcément une obligation,
44:11 mais on veut obtenir simplement
44:13 qu'elle ne soit pas vraiment bien habillée,
44:16 par respect du mémoire du mari.
44:19 Et deuxièmement, quand la femme observe le vivage,
44:23 elle doit aussi éviter de se faire demander un mariage par autrui.
44:29 Et troisièmement, pour finir,
44:31 la femme qui observe ce moment de vivage,
44:35 elle doit aussi, comment on appelle,
44:39 pouvoir se mettre en l'aise dans son environnement.
44:44 Elle a perdu son mari.
44:46 Mais souvent on lui dit non, elle doit rester seule,
44:48 c'est quelqu'un d'autre qui doit lui laver,
44:50 c'est quelqu'un d'autre qui doit s'occuper d'elle,
44:52 en tout cas en l'arrachant tout,
44:54 parce que ça serait désolé.
44:56 Non, non, l'islam ne voit pas ça comme ça.
44:59 Elle peut prier en groupe,
45:01 si elle a son demeure, il y a des jardins,
45:03 elle peut sortir à la limite,
45:05 elle peut même prier avec les personnes,
45:07 elle peut manger avec tout le monde,
45:09 elle peut échanger avec tout le monde,
45:11 elle ne devient pas,
45:13 comment on appelle,
45:15 par la disparition, par le décès de son mari,
45:17 une personne étrangère.
45:19 Et évidemment, dans le vivage aussi,
45:21 il faut comprendre que
45:23 le monsieur s'il a des avoirs,
45:25 on devrait pouvoir s'occuper de la femme
45:27 pendant son vivage.
45:29 Donc, brièvement, c'est ce qu'on a voulu vraiment rendre,
45:33 maintenant, en quelques minutes,
45:35 comme les propos de l'islam par rapport au vivage,
45:39 c'est un droit du mari,
45:41 c'est un droit islamique,
45:43 et elle est importante, elle-même,
45:45 une obligation, ça ne tombe pas,
45:47 sauf en cas de nécessité,
45:49 et ça va prendre des âges,
45:51 je m'en suis sûr.
45:53 Et voilà les éclaircissements de l'islam
45:55 qui nous ont été donnés par l'imam Bamba.
45:57 Alors, on le voit, les filles,
45:59 il y a beaucoup de choses
46:01 qui sont faites aux veuves,
46:03 mais qui ne proviennent pas de l'islam.
46:05 Toutes ces traditions,
46:07 tous ces rites que l'on voit,
46:09 alors qu'il y a des choses
46:11 qui sont déjà bien établies, n'est-ce pas Soumeya?
46:13 Oui, effectivement, il faudrait que nous,
46:15 en tant que musulmans,
46:17 on cherche à connaître notre religion,
46:19 surtout sur ce côté-là,
46:21 parce qu'il y a beaucoup de personnes qui ignorent,
46:23 on se dit qu'il faut un testament,
46:25 alors qu'en islam, on ne regarde pas le testament,
46:27 on regarde comme ce que l'imam a dit,
46:29 si jamais la femme n'a pas d'enfant,
46:31 elle a sa part d'héritage,
46:33 si jamais le monsieur avait deux femmes,
46:35 trois femmes, il y a sa part de l'héritage,
46:37 vraiment, il faudrait se pencher sur ce côté-là,
46:39 pour pouvoir faire le partage.
46:41 Même la question du travail,
46:43 elle peut aller travailler à certaines conditions.
46:45 On est sûr, Sam.
46:47 Si, on fait le testament.
46:49 On regarde le testament,
46:51 c'est quand il n'y a pas de testament qu'on fait.
46:53 C'est quand la personne n'a rien écrit du tout,
46:55 là, maintenant, on se rabat.
46:57 C'est un peu juste la charia, en fait.
46:59 C'est un peu difficile d'interrompre Soumeya,
47:01 vous savez que c'est la fille de l'imam.
47:03 C'est un peu compliqué de l'interrompre.
47:05 Non, non, ça a juste été un rassure.
47:07 La fille de l'imam n'est pas l'imam.
47:09 D'accord.
47:11 Aja Masini, moi, je voudrais
47:13 rendre une petite question très rapidement,
47:15 de nos réalités africaines.
47:17 C'est clair, on a parlé
47:19 juridiquement, il faut avoir
47:21 une autonomisation et tout ça.
47:23 Mais il y a la question aussi
47:25 qu'on est en Afrique, il y a le mystique
47:27 derrière. Donc du coup, la veuve,
47:29 elle va se dire, c'est mieux de quitter.
47:31 Parce que là, ils vont venir te dire
47:33 directement, ah, madame,
47:35 quand on voit que ça va dans les droits et autres là,
47:37 ok, d'accord, tu ne nous connais pas, tu vas nous connaître
47:39 aujourd'hui. Qu'est-ce que tu fais? Tu as envie de rester
47:41 à côté de tes enfants, tu as envie,
47:43 même si tu vas bouillir quelque chose,
47:45 c'est qu'il va se passer, tu as envie de rester
47:47 à côté de tes enfants parce qu'on est venu te,
47:49 je vais dire ça comme ça, on est venu te gare.
47:51 Du coup, tu te prends,
47:53 tu te persécutes, tu te prends avec tes enfants,
47:55 tu préfères te mettre ailleurs
47:57 pour pouvoir, voilà, évoluer avec tes enfants.
47:59 Mieux vaut être en vie
48:01 que de mourir également. Tes enfants vont
48:03 devenir deux fois orphelins.
48:05 Donc il y a cette réalité aussi qui est là.
48:07 Juridiquement, c'est vrai et tout,
48:09 mais il y a le côté mystique, mais en même temps,
48:11 on met tout dans la main d'Allah son talent.
48:13 Merci, merci.
48:15 Merci, Marie-Elle.
48:17 On est déjà en retard pour Conseil de maman.
48:19 On va juste partir avec
48:21 Conseil de maman rapidement et puis revenir.
48:23 Je crois que c'est une question qui aurait
48:25 mérité toute une émission.
48:27 On va revenir dessus.
48:29 Conseil de maman, c'est tout de suite.
48:31 Alhamdoulilah, wa salamou ala rasoul Allah,
48:39 salamou ala rasoul Allah,
48:41 salamou ala rasoul Allah,
48:43 salamou ala rasoul Allah,
48:45 salamou ala rasoul Allah,
48:47 salamou ala rasoul Allah,
48:49 salamou ala rasoul Allah,
48:51 comment s'est comporté
48:53 avec sa belle famille?
48:55 En particulier,
48:57 sa belle mère.
48:59 Moi, je dirais,
49:01 quand on dit quelque chose est belle,
49:03 c'est beau,
49:05 c'est joli à voir, c'est acceptable.
49:07 La belle famille
49:09 n'est pas notre ennemi.
49:11 Nous aussi,
49:13 nous ne sommes pas leurs ennemis.
49:15 Quelqu'un qui t'a choisi pour venir dans sa famille,
49:17 c'est pour venir
49:19 fonder cette famille-là.
49:21 Tu es mame fondateur
49:23 de cette famille.
49:25 Car les enfants que tu vas avoir
49:27 dans cette famille
49:29 ne porteront pas
49:31 le nom de ta famille.
49:33 Donc,
49:35 on doit accepter sa belle famille,
49:37 en particulier la belle mère.
49:39 C'est une personne âgée,
49:41 celle qui a veillé
49:43 sur l'éducation
49:45 de son enfant, passé des nuits
49:47 blanches.
49:49 Souvent,
49:51 il y a un peu de jalousie
49:53 entre la belle mère,
49:55 mais elle n'est pas ton ennemi.
49:57 On prend l'exemple de ta mère.
49:59 Quand ta mère t'est cru dessus,
50:01 elle t'est gronde, ça fait mal.
50:03 Mais on l'accepte, parce qu'on se dit
50:05 que c'est celle-là
50:07 qui est raison de ta vie.
50:09 Mais pourquoi ne pas accepter
50:11 la belle mère?
50:13 Si tu es homme,
50:15 si tu es homme avec ta belle mère,
50:17 respectueuse,
50:19 quoi qu'il en soit,
50:21 elle va t'accepter.
50:23 Mais l'arrogance et l'orgueil
50:25 font partie du comportement
50:27 de chétan.
50:29 Si tu es arrogant et orgueilleux,
50:31 tu seras parmi les alliés
50:33 du chétan, car là,
50:35 ta belle mère n'est pas ton ennemi.
50:37 Prends-la de la manière que tu aimes ton mari,
50:39 et tout va se passer très bien.
50:41 Assalamu alaikum wa rahmatullahi.
50:43 [Musique]
50:49 Et voilà, les conseils de maman
50:51 de cette semaine très édifiant.
50:53 C'est vrai qu'on a l'habitude
50:55 de commenter les conseils, mais aujourd'hui,
50:57 le sujet est tellement passionnant,
50:59 parce que Mariam a lancé quelque chose tout à l'heure.
51:01 Elle a parlé de mysticines sur quoi Madina
51:03 voulait rebondir, mais j'ai dû l'interrompre
51:05 à cause du conseil de maman. Alors, Madina,
51:07 qu'est-ce que tu as à dire sur cette question?
51:09 En fait, Mariam a levé un point,
51:11 une triste réalité, en fait.
51:13 C'est tellement important, mais je pense
51:15 qu'en tant que musulman,
51:17 nous avons la solution à ça.
51:19 Parce qu'on sait qu'il existe la médecine
51:21 prophétique, il existe la roquia.
51:23 Nous, en tant que femmes,
51:25 on devrait apprendre à avoir un peu plus
51:27 confiance en Allah subhanahu wa ta'ala,
51:29 et puis ne pas se laisser intimider par,
51:31 je ne sais pas, des manoeuvres ou des bassesses
51:33 du diable. Je dis oui,
51:35 je mesure bien mes mots.
51:37 Quand vous êtes face, mesdames, à un tel cas,
51:39 vous savez que vous avez
51:41 un droit qu'Allah subhanahu wa ta'ala vous a donné.
51:43 Légalement, vous avez un droit.
51:45 Vous vous lèvez et vous vous battez. La roquia,
51:47 je vous assure, peut vous aider dans ce sens-là.
51:49 C'est fini, on va se laisser intimider
51:51 par les supports du diable.
51:53 Mesdames, c'est ça qu'on appelle aussi force de caractère.
51:55 Je ne veux pas te laisser marcher sur les pieds.
51:57 Attention, attention, je ne dis pas
51:59 que... Non, non, je dis que tu as tellement raison,
52:01 en fait, il y a une réalité.
52:03 Non, tu as raison.
52:05 Le prophète nous dit,
52:07 si tu sais que tu crois en ça,
52:09 parce qu'Allah dit que ça existe,
52:11 oui, c'est une réalité, effectivement.
52:13 C'est quelque chose qui existe. Donc, si tu sais que tu crois en ça,
52:15 si tu sais que tu ne peux pas aller jusqu'au bout,
52:17 comme tu l'as dit, pour Messine prophétique,
52:19 Messine prophétique, il faut vraiment connaître
52:21 parce qu'il y a des gens qui connaissent et puis il y a des gens qui mentent.
52:23 Il y a des gens qui ne connaissent pas, effectivement. Donc, il faut faire attention.
52:25 Il ne faut pas jeter
52:27 tout le monde comme ça à faux parti.
52:29 Si tu sais que tu as le droit, nous...
52:31 Alors, pas de ria, et pas de ria.
52:33 Ce n'est pas le thème de cette émission.
52:35 Voilà.
52:37 Merci beaucoup.
52:39 Aujourd'hui, on peut s'écouter?
52:41 Merci beaucoup.
52:43 On parle des réalités des vœux.
52:45 Si vous voulez nous prendre en bas,
52:47 si quelqu'un allume sa télévision,
52:49 tout de suite, il va se demander de quoi il s'agit sur le plateau.
52:51 L'intitulé est au bas de votre écran.
52:53 Les réalités du vœu vache
52:55 avec Madame Kissa Kone,
52:57 fondatrice de la fondation
52:59 internationale.
53:01 On va sourire un peu parce que quand même,
53:03 on est toujours au donné de l'espoir
53:05 avec ces femmes-là.
53:07 Justement, on va permettre à Madame Kissa Kone
53:09 de donner son mot de la fin,
53:11 de lancer peut-être un appel,
53:13 et aussi de rassurer si jamais il y a des veuves
53:15 qui regardent cette émission, qui se demandent où aller,
53:17 qui ont perdu tout espoir.
53:19 Je pense qu'avec les mots que vous allez leur donner,
53:21 elles vont retrouver le sourire, inch'Allah.
53:23 Inch'Allah.
53:25 Je suis étonnée qu'on soit à terme déjà.
53:27 Ça passe vite sur le plateau.
53:29 Oui, ça passe vite.
53:31 On a eu des discussions,
53:33 et je pense qu'on a tout dit ici ensemble.
53:35 On a tout dit ici ensemble.
53:37 Les veuves nous ont écoutées.
53:39 Celles-mêmes qui ne sont pas encore veuves
53:41 nous ont écoutées.
53:43 Donc, ça permettra à chacune...
53:45 Qu'on ne le souhaite pas, mais qu'on le prépare.
53:47 Qu'on le veuille ou pas.
53:49 Donc, la mort, c'est une réalité.
53:51 Il faut prendre les dispositions,
53:53 comme le disent toujours les juristes.
53:55 Et le débat qu'il y a eu tout à l'heure,
53:57 Mariam et Madina,
53:59 c'est un débat
54:01 qui est tellement réel.
54:03 Tout à l'heure, j'étais en train de sourire
54:05 parce qu'il y a eu le même débat
54:07 lors d'une sensibilisation de masse
54:09 qu'on a eu à faire,
54:11 où une collègue du CNDH
54:13 a soulevé le problème.
54:15 Elle a dit effectivement que
54:17 nous sommes prêts à accompagner.
54:19 Il y a des juristes qui ont ressorti ça.
54:21 Nous sommes prêts à accompagner.
54:23 Souvent, ces femmes, on arrive jusqu'en justice.
54:25 On se bat pour elles.
54:27 Et quand elles ont le bon résultat,
54:29 elles ont un résultat positif,
54:31 elles ne viennent pas derrière
54:33 et elles demandent à ces personnes
54:35 qui les aident pour dire
54:37 "Ah, j'ai peur, c'est mieux de laisser
54:39 dans leur main, voilà et tout."
54:41 C'est une réalité, effectivement.
54:43 Donc, il faut prendre
54:45 son bâton de pèlerin.
54:47 Dans la vie,
54:49 on ne peut rien avoir
54:51 au hasard.
54:53 Il faut être autonome.
54:55 Suivre ses enfants.
54:57 Échanger avec les enfants après le décès
54:59 du père.
55:01 Parce que souvent, c'est des choses
55:03 qu'on ignore. Tout le monde est focalisé
55:05 sur la mère, on oublie
55:07 ses enfants qui deviennent après
55:09 des cas sociaux, comme je l'ai dit tout à l'heure.
55:11 Donc, ensemble,
55:13 je pense que c'est ensemble
55:15 que, mais dans la main, nous pourrions
55:17 vraiment
55:19 porter haut la voix
55:21 de ces 100 voix qu'on appelle les veuves.
55:23 - Merci, merci. - C'est tellement bien dit.
55:25 - On connaît tous ça, en tout cas, et on le dit aussi.
55:27 Il faut connaître notre religion.
55:29 L'islam donne les dispositions
55:31 à suivre pour la veuve.
55:33 Si on veut vous obliger à vous raser la tête,
55:35 si on veut vous obliger à ne pas manger avec les autres,
55:37 si on veut vous obliger à vous coucher
55:39 par terre, dites-leur de vous
55:41 montrer le hadith ou le verset qui le démontre.
55:43 Et puis,
55:45 accrochez-vous à votre religion.
55:47 Gardez espoir. Le veuvage aussi,
55:49 c'est une épreuve d'Allah s.w.t.
55:51 Et Allah nous dit aussi qu'après la difficulté,
55:53 il y a une facilité. Et on va,
55:55 comme Madjina l'a dit, s'accrocher à notre seigneur
55:57 et garder la foi, quelle que soit
55:59 les épreuves. Merci à vous d'avoir suivi cette émission.
56:01 Merci encore une fois, Mme Kone Kissa.
56:03 - Je vous en prie. - Je rappelle que vous êtes la présidente de la Fondation
56:05 Internationale des Veuves d'Afrique
56:07 Kissa Kone. Merci à Mariam Sidibe.
56:09 - Merci. - La mystique.
56:11 - Merci à tous mes attendants.
56:13 - Merci à tous mes attendants.
56:15 - Et merci à Madjina Koulivali.
56:17 Merci à toute l'équipe technique.
56:19 - Je vous remercie rapidement Nugo qui m'a dit
56:21 - Merci à la radio
56:23 - La télévision Al-Bayan.
56:25 - La télé Al-Bayan. - La télévision Al-Bayan
56:27 qui nous a donné l'opportunité vraiment
56:29 de nous prononcer sur
56:31 cette question. Merci à vous. - Merci à vous.
56:33 - Merci à tous nos téléspectateurs et surtout
56:35 nos téléspectatrices. Rendez-vous incha'allah vendredi prochain
56:37 pour un autre numéro de Moussima.
56:39 Wassalamu'alaikum wa rahmatullahi ta'ala
56:41 wa barakatuh.
56:43 Wassalamu'alaikum wa rahmatullahi ta'ala wa barakatuh.
56:45 ...

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