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00:00 Europe 1.
00:01 La suite de Culture Média sur Europe 1. Ce matin Thomas Hill vous recevez un quatouor de comédiens
00:06 Annie Dupéré, Corinne Touzé, Pascal Egyptimus et Francis Perrin.
00:09 Ils se tiennent très bien, franchement, bravo. On sent que vous avez l'habitude d'être coordonnés sur scène tous les quatre.
00:14 On est très poli, mais on est bien élevés.
00:16 Le duplex, c'est la pièce que vous allez jouer pour la première fois tous les quatre ensemble au Théâtre de Paris.
00:21 Alors on va faire un truc pas simple du tout, on va tenter d'expliquer tous les cinq l'histoire.
00:25 Il y a donc deux couples de voisins, Annie Dupéré et Francis Perrin d'un côté, vous vous jouez les titsandiers.
00:31 Comment on peut les décrire tous les deux ?
00:34 C'est des anciens profs.
00:36 Oui, d'un style de gauche.
00:38 Voilà, complètement.
00:40 Mais on va manifester tout le temps, même quand il fait beau.
00:46 C'est ça, fan de citations en latin.
00:51 Voilà, moi une citation latine tout va.
00:53 Et moi je traduis.
00:55 À la retraite tous les deux et qui s'aiment comme au premier jour.
00:59 Comme au premier jour depuis l'âge de 14 ans.
01:01 Voilà, on s'est rencontrés dans sa première colonie de vacances.
01:03 C'est magnifique.
01:05 Et alors vos voisins du dessus, ce sont les bergers.
01:07 Les ténardiers.
01:09 Ça nous va très bien les ténardiers.
01:11 Exactement.
01:13 Vous jouez par Coryl Touzé et Pascal Legitimus.
01:15 Ils se surnomment mutuellement Chou et Chou, mais ils n'ont rien de très très chou tous les deux.
01:21 Vous êtes diabolique.
01:23 Oui, en espèce de bobo un peu classique.
01:27 C'est vrai qu'on convoite l'appartement en dessous des tissandiers.
01:33 Donc on met tout en oeuvre.
01:35 On a l'impression de s'aimer, mais on sent qu'il y a quand même une espèce d'acidité entre nous.
01:39 Mais c'est veulent, c'est lâche, c'est cruel.
01:43 Oui, mais c'est sympathique.
01:47 Je n'aime pas beaucoup.
01:49 Si on marche, on marche.
01:53 Vous faites l'avoir complètement au début.
01:55 Oui, ils sont mignons.
01:57 Leur objectif, vous l'avez dit, Pascal Legitimus, c'est de récupérer l'appartement du dessous pour se faire un duplex.
02:03 Magnifique.
02:05 En fait, on est prêt à tout. Il est prêt à tout.
02:07 Il arrive à me convaincre. J'ai du mal, je suis un peu réticente.
02:09 Mais finalement, je vais participer à l'exercice.
02:13 Et c'est violent. On les maltraite.
02:15 C'est quoi la stratégie ?
02:17 Expliquez-nous, Pascal Legitimus, pour récupérer cet appartement.
02:21 Le principe, c'est de nous séparer, de nous faire divorcer pour récupérer l'appartement.
02:27 Pour qu'ils se séparent, pour qu'on s'en aille de cet appartement.
02:31 Pour essayer de les faire douter de leur fidélité respective.
02:33 Déjà.
02:35 C'est atroce, déjà.
02:37 On leur dit, peut-être en vendant cet appartement, vous allez gagner un peu d'argent,
02:41 et peut-être après vous irez dans un Ehpad ou dans un camping, comme tous les vieux.
02:43 C'est vrai que c'est lui le pire. Et moi je dis ça, dès le début, je dis "elle, elle est très gentille".
02:49 Mais moi je dis "oui, mais lui aussi il est gentil".
02:53 Non, c'est lui le pire, c'est le meneur.
02:55 C'est pour ça que j'ai accepté.
02:57 C'est chouette.
02:59 T'es un peu dans la comédie, certes, et dans des rôles un peu nuancés,
03:01 mais il se trouve que là, j'ai une petite jouissance à jouer les enfoirés.
03:05 La mise en scène de Didier Caron est très judicieuse,
03:09 parce que les deux appartements ne sont pas l'un au-dessus de l'autre.
03:11 C'est un peu compliqué.
03:13 C'était son rêve, mais c'était trop compliqué.
03:15 Mais ce qui est bien, c'est qu'ils sont côte à côte,
03:17 et ça permet de voir ce qui se passe dans les deux foyers en même temps,
03:19 sur tout ce qu'ils se disent les uns les autres.
03:21 Ça vous demande d'ailleurs une certaine coordination,
03:23 parce que parfois il y a des dialogues à gauche et à droite.
03:25 C'est un peu compliqué des fois.
03:27 Et les gens ont très des sorties.
03:29 Et pour les regards aussi, des fois on est attiré par la voix qui est juste à côté.
03:31 Il ne faut pas qu'on regarde de l'autre côté.
03:33 Il ne faut pas, il faut regarder en dessous ou au-dessus.
03:35 Mais par contre, c'est la magie du théâtre,
03:37 vous pouvez parfois traverser les murs.
03:39 - Ah, exact. - Vous n'auriez pas dû le dire,
03:41 c'est un secret.
03:43 - Les gens vont s'en rendre compte.
03:45 - En tout cas, c'est un spectacle panoramique.
03:47 Parce qu'on a les deux appartements
03:49 à l'un côté de l'autre, alors qu'il y a le sixième et cinquième.
03:51 - Ça demande quand même une scène assez large.
03:53 - Très beau décor de Jean As, je le cite,
03:55 parce que c'est un grand décorateur de théâtre.
03:57 - Il est grand, il mesure 1,68 m.
03:59 - Un grand décorateur de théâtre.
04:01 - Jean As ? - Jean As.
04:03 - C'est formidable ce qu'il a fait. - Les faillots.
04:05 - Et c'est du boulevard, mais du boulevard
04:07 moderne, parce que
04:09 vous, Annie Dupérez, Francis Périn,
04:11 vos personnages sont des gens simples, mais très érudits.
04:13 Ça permet de casser un peu les codes, aussi,
04:15 du boulevard classique. - Oui, c'est vrai.
04:17 Et puis c'est complètement contemporain.
04:19 - En même temps, ils sont archi-chiants.
04:21 - Les gens qui vont se reconnaître entre voisins.
04:23 - Vous êtes archi-chiants, parce que
04:25 ils nous sortent des références historiques
04:27 toutes les 18 minutes. - On est très chiants, tout le temps.
04:29 - On donne des camps. - Oui, mais ça vous fait du bien.
04:31 - On est assez d'honneur de le suivre.
04:33 - Et alors, au bout d'un moment, on va découvrir,
04:35 on va se dire, les bergers ne sont pas si
04:37 soudés qu'il n'y paraît.
04:39 Et cette pièce, elle nous interroge aussi
04:41 sur la longévité du couple,
04:43 comment on le préserve, comment on fait pour le faire durer.
04:45 Vous avez trouvé, vous, des réponses à
04:47 ces questions, au fil de vos
04:49 expériences ? Corinne Touzet ?
04:51 - Oh putain, je ne suis pas là !
04:53 - Non ? - T'es pas obligée
04:55 de répondre, Corinne. - Là, il a dit Corinne Touzet,
04:57 alors c'est moi. - Vous pouvez mettre un joker.
04:59 - La longévité... Non, parce qu'on en parle, justement,
05:01 dans la pièce de la longévité du couple.
05:03 - Est-ce qu'il y a une recette ? - Est-ce qu'il y a une recette ?
05:05 - Qu'est-ce que t'en penses, Annie ?
05:07 - Ça fait pas 23 ans que je l'ai, moi.
05:09 - Ah bah oui, oui, oui. - Ça fait 23 ans que je l'ai.
05:11 - Et alors, c'est quoi la recette, alors ? C'est l'écoute ?
05:13 - Oh, bah c'est...
05:15 - Non, cher Thomas ! - Moi, c'est la recette.
05:17 - Ça m'intéresse ! - Non, c'est l'évidence.
05:19 Moi, je sais pas. Moi, ça a été l'évidence.
05:21 - Vous avez trouvé la bonne personne. - Mais j'ai longtemps
05:23 cherché. - J'ai le petit Pascal Légitimus qui veut répondre.
05:25 - Moi, j'ai une recette. Monsieur, monsieur, j'ai une recette.
05:27 Dans la vie, il y a trois choses.
05:29 Il y a la tête, le cœur
05:31 et la sexualité. Alors, la tête, c'est
05:33 les échanges informatifs.
05:35 Le cœur, évidemment, c'est l'affect.
05:37 Et puis, le côté animal, bon, la sexualité, mais qui peut être
05:39 beaucoup plus noble. S'il y a les trois,
05:41 avec une personne qu'on aime un peu plus que les autres,
05:43 s'il y a les trois, on l'épouse. Si on a
05:45 deux, c'est une belle histoire. Si on n'a qu'un, c'est
05:47 une aventure. Et avec le temps,
05:49 il y en a un qui disparaît, c'est souvent l'asexualité
05:51 pour des raisons d'énergie, entre autres. Voilà.
05:53 Ça, c'est ma recette.
05:55 - Ça va, ça va, ça va. - Ça se passe bien, de ce côté-là.
05:57 - Ça se passe bien.
05:59 - J'ai jamais eu du plat.
06:01 - Jeu de très bon retour, tout va bien.
06:03 Le duplex, écrivez en cette partie
06:05 des carottes à partir de ce soir
06:07 jusqu'au 31 mars au Théâtre de Paris.
06:09 Du mardi au vendredi à 20h.
06:11 Le samedi, 16h à 20h. Le dimanche
06:13 à 15h. Mais je ne sais pas pourquoi je dis tout ça, parce que
06:15 vous remplissez déjà avec
06:17 1000 réservations par jour. C'est extraordinaire
06:19 ce qui se passe autour de ces pièces.
06:21 - C'est formidable. - On sait que ça continue. Dans un instant,
06:23 on va retrouver Olivier Benkemoun. On parle de quoi
06:25 aujourd'hui, Olivier ? - On va parler des chèvres.
06:27 - Des chèvres ? - Vous avez déjà
06:29 été conspué par
06:31 la critique. Vraiment
06:33 montré du doigt.
06:35 C'est nul, etc.
06:37 C'est ce qui se passe avec ce film. Et moi, j'ai envie de le défendre.
06:39 C'est un film avec Danny Boon et
06:41 Jérôme Commander. - Très bien. - On en parle dans un instant.
06:43 Et puis, on va jouer aussi au 3A. - Mais oui.
06:45 C'est très simple. Pour jouer, il faut s'inscrire
06:47 en envoyant "MEDIA" au pluriel
06:49 au 73921, 2 fois 75 centimes
06:51 plus le coût du SMS.
06:53 Et vous pourrez peut-être emporter une enceinte
06:55 Bluetooth de la marque Lexone.
06:57 Elle est toute mimi, toute petite, à l'étanche.
06:59 Aussi, on peut l'emmener sous la douche.
07:01 - Comme Corine Touzet.
07:03 - 73921.
07:05 Et à tout de suite dans Culture Media.
07:07 10h23, Culture Media, la suite
07:09 sur Europe 1. Ce matin, Thomas Hilde, vous recevez
07:11 Annie Dupéret, Corine Touzet,
07:13 Pascal Legitimus et Francis Perrin
07:15 pour la pièce "Le Duplex" au Théâtre de Paris.
07:17 Et la première, c'est ce soir.
07:19 - Et alors, on va parler cinéma avec Olivier Benkemoun.
07:21 Mais en ce moment, le cinéma, il est secoué par
07:23 le mouvement #MeToo. Je ne vais pas revenir
07:25 sur vos déclarations, Annie Dupéret,
07:27 sur l'affaire Godrej, parce que vous vous en êtes déjà
07:29 expliquées. Mais l'une des conséquences
07:31 qu'on a apprises cette semaine, c'est le fait que vous arrêtiez
07:33 le marénage de SOS Village
07:35 d'Enfants. Et ça, j'avoue que je ne comprends pas.
07:37 Je ne comprends pas bien qu'une
07:39 association pour laquelle vous avez milité pendant plus de 30 ans,
07:41 dont vous parliez dans chacune
07:43 de vos interviews, je peux en témoigner parce que vous en avez
07:45 parlé déjà ici
07:47 sur Europe 1,
07:49 vous lâche à cause de quelques phrases pour lesquelles
07:51 vous vous êtes excusée, auprès même de Judith
07:53 Godrej. Est-ce que ça ne va pas
07:55 trop vite et trop loin, cette histoire ?
07:57 - Bon, moi,
07:59 je vais arrêter d'en parler.
08:01 Non, ce qui est terrible, c'est que, effectivement,
08:03 parallèlement à cette
08:05 vindicte comme ça,
08:07 vous ne pouvez pas savoir le nombre de soutiens
08:09 que j'ai, y compris de gens
08:11 qui s'occupent officiellement,
08:13 là j'ai encore une lettre d'une dame
08:15 qui s'est occupée
08:17 officiellement de la sauvegarde de l'enfance
08:19 et des... Donc, c'est
08:21 qui m'a dit "mais moi j'ai compris tout à fait
08:23 ce que vous avez dit. J'ai compris
08:25 tout à fait que vous vouliez tempérer
08:27 ce mouvement où tout à coup
08:29 il suffit de désigner pour tuer."
08:31 Voilà, sans autre forme
08:33 de procès, sur ce, au sens propre du terme.
08:35 Bon, j'ai voulu...
08:37 Mais on ne peut pas apporter de nuance en ce
08:39 moment. C'est soit noir, soit blanc.
08:41 Voilà. Et c'est vrai que
08:43 SOS Village, bah je...
08:45 32 ans de soutien
08:47 ô combien sincère et motivé.
08:49 J'ai été
08:51 harcelée par 20 coups de fil
08:53 par jour parce qu'ils étaient comme ça, doigts sur la couture
08:55 du pantalon vis-à-vis des réseaux sociaux.
08:57 J'ai fini par dire "écoutez, si vous avez
08:59 honte de moi, c'est peut-être
09:01 mieux que je...". Et ça a été
09:03 accepté dans la minute.
09:05 Donc, il y a...
09:07 Mais c'est vraiment une drôle
09:09 d'époque, franchement. - Et donc vous avez passé la main
09:11 samedi à Isabelle Carré, c'est ça ? - Oui, Isabelle était
09:13 déjà ma co-marraine. Mais on s'est parlé
09:15 toutes les deux, ça va, c'est...
09:17 Elle m'a dit "dommage, on n'était pas trop deux"
09:19 mais bon, elle va assumer le truc
09:21 et on se parle. Elle,
09:23 effectivement,
09:25 elle défend effectivement la cause
09:27 des femmes et des
09:29 enfants comme moi. Comme moi, je le
09:31 réferme, vraiment. J'ai été quand même
09:33 une des premières à
09:35 manifester pour la libération de
09:37 Jacqueline Sauvage, qui n'avait aucune raison
09:39 de rester en prison, n'étant pas un danger
09:41 pour la société, à presque
09:43 toutes les horreurs qu'elle avait vécues.
09:45 J'ai pas...
09:47 J'avais fait un magnifique portrait, par
09:49 exemple, de Klaus Kinski,
09:51 quand Nastassia Kinski m'a appris
09:53 que son père l'avait
09:55 violée. Mais j'ai dit "mais
09:57 mon Dieu, mais cette photo, elle
09:59 n'existe plus !" Et franchement,
10:01 ça m'a fait un peu mal parce qu'elle était belle.
10:03 Mais j'ai dit "elle ne sera pas dans le livre,
10:05 dans mon livre de photos, elle ne sera dans aucune exposition
10:07 parce qu'il ne mérite qu'une chose, c'est qu'on l'oublie."
10:09 Donc, j'ai
10:11 toujours défendu ça aussi, mais voilà,
10:13 j'ai essayé de tempérer, et c'est
10:15 une époque où on ne peut pas tempérer.