7 MINUTES POUR COMPRENDRE - Le grand débat organisé demain au salon de l'agriculture autour d'Emmanuel Macron peut-il apaiser la colère ?

  • il y a 7 mois
Le grand débat organisé demain au Salon de l'agriculture autour d'Emmanuel Macron peut-il apaiser la colère des agriculteurs ? Les syndicats de la FNSEA et des Jeunes agriculteurs prévoient une manifestation à Paris ce vendredi 23 février avec un convoi de tracteurs, à la veille de l’ouverture du 60e Salon international de l’agriculture

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00:00 On va retrouver dans un instant Karine Duc, coprésidente de la coordination rurale du Lot-et-Garonne.
00:09 On en parlera avec Mathieu Croissando en plateau.
00:11 Mais d'abord, retrouvons David Hunal.
00:13 David, vous avez suivi ce convoi d'une cinquantaine de tracteurs qui est parti tôt ce matin de Seine-et-Marne.
00:19 Ça y est qu'ils sont arrivés sur Paris, mais pour l'instant, ils ne prennent pas la direction du Salon de l'Agriculture.
00:24 Ils vont faire quoi ?
00:26 Pour l'instant, ils sont sortis à la porte de Saint-Cloud et maintenant, ils sont stockés, parqués au niveau de l'avenue de Versailles, dans le 16e arrondissement.
00:39 On est toujours avec Maxence.
00:41 Là, Maxence, vous êtes entrés dans Paris, vous klaxonnez, il y a des Parisiens qui vous saluent, qui vous font des pouces en l'air, qui vous sourient.
00:48 Ça vous fait quoi, cet accueil ?
00:50 C'est magique. On a les Français derrière nous.
00:52 C'est inespéré. Ils nous comprennent, ils sont dans le même cas que nous et ils nous soutiennent.
00:58 C'est vraiment magique.
01:00 Là, c'est quoi la suite du programme ?
01:02 Vous voulez aller place Vauban.
01:04 Si Julien ne peut pas retourner la caméra, on a l'impression que ça ne va pas être possible dans l'immédiat.
01:08 Non, ce n'est pas que c'est impossible.
01:10 Ils veulent juste voir la longueur du convoi.
01:12 On doit aller sur une place.
01:14 Ils veulent voir s'il y a assez de place par rapport à la longueur du convoi.
01:18 Merci beaucoup, Maxence.
01:20 On vous retrouve tout à l'heure.
01:22 David Hunal, bonjour.
01:24 Karine Duc, co-présidente de la coordination rurale du Lot-et-Garonne.
01:26 Je voudrais qu'on commence par évoquer avec vous ce grand débat organisé par le président de la République demain,
01:34 après l'inauguration du Salon.
01:36 Est-ce que vous avez été conviée ?
01:38 Est-ce que vous irez ?
01:40 Nous attendons l'invitation définitive.
01:44 Il semblerait que nous puissions répondre.
01:48 On verra.
01:50 Parce que toute cette organisation, cette non-organisation, c'est perplexe.
01:56 Donc, on ne répond plus de rien.
01:58 Malheureusement, avec les problèmes d'invitations, de non-invitations, et surtout des personnalités et des groupes qui sont invités,
02:08 on verra bien ce qu'on fera.
02:10 Alors justement, allons-y. Vous faites allusion évidemment à cette organisation, les soulèvements de la terre,
02:16 qui a d'abord été invitée par l'Elysée.
02:20 Le président de la FNSEA, Arnaud Rousseau, qui sera l'invité d'Apolline de Malherbe dans quelques minutes maintenant,
02:24 a dit "c'est n'importe quoi".
02:26 S'ils sont là, nous, nous n'irons pas.
02:28 Est-ce que vous êtes sur la même ligne ?
02:30 Alors, il est clair qu'ils n'ont pas leur place sur ce débat.
02:36 C'est pas difficile d'accepter un débat de ce format-là avec le président de la République en chef de théâtre.
02:44 Nous aurions souhaité qu'il puisse déambuler sur l'ensemble du salon, comme il est de coutume qu'il aille rencontrer les agriculteurs de base,
02:56 à la base, et qu'ils soient là pour faire vivre ce salon.
03:00 Déjà, ça, ça ne nous plaît pas.
03:02 Et c'est vrai que le débat lui-même avec l'ensemble des personnes qui seraient autour de la table ou dans l'arène,
03:08 désolé, mais le débat ne va pas être constructif.
03:12 C'est évident.
03:14 On ne peut pas inviter tous ceux qui importunent et tous ceux qui font toute l'année en sorte que l'agriculture crève.
03:22 Voilà, c'est pas constructif tout ça.
03:24 Évidemment, si le slave mandataire n'est plus présent, mais il y a d'autres structures, d'autres organisations qui ne méritent pas non plus leur place.
03:32 Mais ça ne permet pas justement de faire avancer les choses, la possibilité de discuter avec les associations environnementales,
03:38 mais aussi avec la grande distribution, avec les industriels, plutôt qu'avoir un échange uniquement avec Emmanuel Macron.
03:47 Écoutez, il me semblait qu'on avait suffisamment avancé et qu'on était pas loin d'avoir quelques solutions complémentaires.
03:56 Là, ça veut dire tout remettre à plat.
03:59 Ça veut dire quoi ? C'est quoi le sens de ce débat ?
04:01 On sait très bien qu'avec ces personnes-là, on n'arrivera pas à être d'accord.
04:05 Là, on a l'impression de faire tout repartir à zéro.
04:09 C'est une fête.
04:11 Le salon est censé être la promotion, la vitrine, la fête de l'agriculture.
04:16 Avec des gens qui déconstruisent et qui se font du fric et qui tuent l'agriculture,
04:22 et qui nous pompent toutes les marges que l'on peut avoir,
04:26 et qui, pour les plus écologistes d'entre eux, ne veulent pas tout simplement tout bonnement d'agriculture et de production.
04:34 Tous les termes que nous avons employés et que nous avons arrachés de la bouche du gouvernement ces derniers jours, ces derniers mois.
04:41 Là, je trouve qu'on va trop loin.
04:46 Emmanuel Macron va beaucoup trop loin.
04:49 Le résultat, c'est que c'est perçu comme une grande provocation pour nous, pour notre profession.
04:56 Et là-dessus, on ne peut pas aller sur de la construction, semble-t-il.
05:00 Mais je veux être sûr de bien comprendre.
05:02 Vous voulez quand même des contradicteurs.
05:04 Si il y a d'autres associations écologistes, vous dites "on n'ira pas".
05:09 Mais s'il y a la grande distribution pour débattre, vous irez ?
05:13 Alors, je ne vous ai pas dit qu'on n'irait pas.
05:17 Je vous ai dit qu'on fera en sorte que nous interviendrons de façon à ce que, forcément, le salon ne pourra pas bien se passer,
05:26 ce débat ne pourra pas bien se passer, s'il y a des personnes qui ne sont pas dans la construction
05:31 et qui n'ont pas entendu que l'agriculture, c'est de la production, que l'agriculture, ce sont les premiers écologistes,
05:37 que l'agriculture répond vraiment à toutes ces définitions.
05:43 À partir du moment où ces gens-là n'entendent pas ces premiers points essentiels,
05:49 la suite du débat ne pourra pas être dans la construction.
05:52 Vous ne pouvez pas mettre autour d'une table un boucher et L214,
05:58 des gens qui sont aux oppositions les plus extrêmes et qui n'en tireront aucun bénéfice.
06:08 Donc, évidemment, nous allons, dans un débat, le côté contradictoire doit être là,
06:15 mais comment vous dire, l'issue d'un débat, c'est quand même de construire quelque chose.
06:20 Et des débats stériles, il y en a suffisamment eu, maintenant.
06:25 Nous avions quand même l'intention d'accueillir au sein du Salon de l'agriculture
06:31 des personnes qui sont dans la construction.
06:33 Voilà, même si L214 répond quand même à des préoccupations
06:38 estimées par beaucoup de téléspectateurs qui nous regardent.
06:40 Mathieu Croissando, sur l'organisation de ce débat, est-ce qu'on sait comment ça va se passer ?
06:45 Parce qu'on a l'impression qu'il y a quand même une forte dose d'improvisation, non ?
06:48 C'est annoncé la veille pour le lendemain, avec des gens qui devaient venir et qui ne viennent plus.
06:52 En fait, on voit bien l'intérêt pour le président de la République,
06:55 l'idée de se faire un grand débat un peu cathartique, où on libère la parole
06:58 et où on permet, en faisant venir plusieurs intervenants, de répartir la pression.
07:03 C'est un peu sur le modèle gilet jaune, on sait que ça lui avait plutôt réussi.
07:06 Oui, mais c'était organisé quand même, c'était tenu.
07:08 Mais c'était organisé, c'était tenu.
07:09 La différence, c'est que les agriculteurs, et Karine Duclady, n'attendent pas un grand débat.
07:13 Là, ils attendent un cap, ils attendent une politique agricole,
07:16 ils attendent des engagements du président de la République.
07:18 Ils ne sont pas là pour discuter avec des associations écologistes
07:21 ou avec des industriels de l'agroalimentaire, avec lesquels ils discutent parfaitement.
07:24 Si Emmanuel Macron avait voulu réunir la filière, il aurait fait une table ronde à l'Élysée.
07:27 Il aurait mis les industriels, les distributeurs, les agriculteurs, en disant
07:30 "Ok, on se met d'accord, ça prendra un jour, deux jours, trois jours, autant qu'il faut".
07:33 Mais là, il y a un côté politique spectacle, une façon de rebondir pour le pouvoir,
07:37 qui, à mon avis, passe mal auprès des paysans.
07:39 Et c'est quoi l'intérêt de ce format, du coup, pour Emmanuel Macron ?
07:42 C'est de dire "Je ne suis pas, le gouvernement n'est pas le seul responsable de tous vos problèmes"
07:45 et venir interpeller les autres acteurs ?
07:48 Oui, voilà, c'est l'idée de répartir la pression et puis l'idée, lui, de prendre de la hauteur
07:51 en disant "Moi, je suis là pour arbitrer entre les uns et les autres".
07:55 Mais franchement, je pense que les agriculteurs attendent surtout un cap politique.
07:58 Mathieu, qui a eu l'idée, à l'Élysée, d'inviter les soulèvements de la terre ?
08:03 Il faut d'ailleurs repréciser pour tout le monde
08:05 ce que sont les militants de soulèvement de la terre.
08:08 Alors, soulèvement de la terre, c'est, on dit, un groupuscule
08:11 parce que ce n'est pas une association au sens propre du terme avec des statuts déposés.
08:14 C'est une fédération de contestataires des techniques agricoles modernes
08:20 et donc c'est plutôt dans la mouvance écologiste, bien évidemment.
08:23 Ce sont des gens qui ont des méthodes radicales.
08:25 On les a vus démonter des serres en Loire-Atlantique, on les a vus s'en prendre aux mégas bassines.
08:28 Vous vous souvenez tous des images de Sainte-Soline, même si, il faut le dire, à Sainte-Soline,
08:31 ce n'étaient pas forcément les soulèvements de la terre qui étaient les plus violents,
08:33 c'était aussi les black blocs qui étaient venus.
08:35 Mais voilà, c'est un mouvement qui avait été qualifié, à l'époque, de mouvance écoterroriste
08:39 par le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin.
08:41 C'est un mouvement que le gouvernement avait décidé de dissoudre.
08:43 Il s'y est repris il y a deux fois.
08:44 Il a été retoqué par le Conseil d'État.
08:45 Donc le mouvement existe toujours.
08:46 Et c'est un peu paradoxal de voir ce pouvoir qui dit "c'est une organisation qu'il faut dissoudre".
08:51 "Ah mais tiens, je les invite pour discuter demain".
08:53 Mais encore une fois, qui a eu cette idée ?
08:55 Je ne sais pas la réponse à votre question.
08:57 Je ne peux pas vous dire si c'est le président ou un conseiller.
08:59 Mais en tout cas...
09:00 Ah, loin des polémiques.
09:02 Regardez qui est là.
09:03 Auréliette.
09:04 La voilà, notre vache égerie de cette année.
09:06 On va sourire un petit peu quand même autour de ce salon de l'agriculture.
09:08 Noemi Vira, comment elle se porte Auréliette ?
09:11 Parce qu'elle a fait de la route.
09:12 Elle nous vient de Briouz dans l'Orne.
09:14 Exactement, elle vient de Briouz dans l'Orne en Normandie.
09:18 Elle est partie tout ce matin, 195 kilomètres.
09:21 Elle a fait trois heures de route pour arriver jusqu'à la capitale.
09:25 Donc c'est la vedette du salon.
09:28 Et aujourd'hui, elle va porter la cloche des grands jours.
09:31 Celle qu'on ne porte pas tous les jours.
09:33 Il faut dire qu'elle a fait beaucoup de route pour arriver jusqu'ici.
09:37 Et ses propriétaires qui étaient sans doute stressés.
09:39 Le stress qui a dû partir lorsqu'ils ont vu l'affiche de l'égerie de ce salon Auréliette.
09:47 Elle est brossée deux fois par jour, champignée chaque semaine,
09:51 bichonnée comme jamais depuis qu'elle a été désignée égerie.
09:56 C'est une vache de race normande.
09:59 Elle pèse 800 kilos.
10:02 Elle est reconnaissable grâce à ses lunettes, ses yeux noirs et sa robe à trois couleurs.
10:07 Et puis elle a surtout un regard qui fait fondre.
10:12 Auréliette qui a fait le voyage tôt ce matin.
10:15 Et elle est sortie désormais de la bétaillère sous le regard des caméras.
10:20 Elle va traverser dans un instant le hall 1, le pavillon 1,
10:26 en suivant le tapis rouge avant de rejoindre son box des portes de Versailles.
10:33 Le box égérie.
10:34 Puis ensuite elle va sans doute se reposer plusieurs heures
10:37 avant de reprendre une douche, de refaire un shampoing,
10:40 d'être en forme et en beauté avant l'arrivée des visiteurs demain matin au salon de l'agriculture.
10:47 Merci beaucoup Noémie, race normande, évidemment vache laitière.
10:51 Son lait permet notamment de fabriquer le camembert AOP de Normandie.
10:55 Et son propriétaire pour être tout à fait complet s'appelle François Foucault.
10:59 Elle a l'air un peu chafouine ce matin.
11:01 Oui, un peu énervée par tous ces photographes.
11:03 Elle va s'habituer.

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