Est-ce que les mobilisations des agriculteurs sont toujours en cours, à un jour de l'ouverture du Salon de l'agriculture? BFMTV répond à vos questions

  • il y a 7 mois
Chaque jour, Lisa Hadef répond à vos questions sur l'actualité.

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00:00 - J-1 de l'ouverture, donc je vous le disais, les agriculteurs se mobilisent toujours, même loin de Paris, dans le Tarn-et-Garonne.
00:05 Cela fait 4 jours que l'autoroute A62 est bloquée.
00:09 Angelo Atta, vous êtes à Castel-Sarrazin avec des agriculteurs qui veulent encore montrer leur mécontentement, même loin du Salon de l'agriculture.
00:16 - Exactement, oui. Vous l'avez dit, depuis 4 jours, c'est bloqué sur l'autoroute A62.
00:23 On est avec Johan Miramont. Vous allez nous expliquer l'action qui est en cours ici.
00:26 On voit derrière nous les tracteurs qui sont en train de se mettre en place.
00:30 Ici, c'est la sous-préfecture de Castel-Sarrazin, un symbole fort.
00:33 Vous voulez aujourd'hui envoyer un dernier message avant l'ouverture du Salon ?
00:37 - Tout à fait. Aujourd'hui, on essaie d'envoyer un dernier message à nos représentants en haut, politiquement.
00:44 J'espère qu'ils vont nous entendre.
00:45 - Qu'est-ce que vous allez faire exactement ? Qu'est-ce qui va se passer dans les minutes qui suivent ?
00:48 - Les agglomérations qui arrivent et on va mûrir la préfecture. Donc aujourd'hui, il va falloir qu'ils nous comprennent.
00:53 - Mûrir la préfecture, c'est envoyer un message directement au président de la République ?
00:56 - Je pense que c'est à nos préfets et au président de la République.
00:59 Mais aujourd'hui, si les préfets ne sont pas entendus, à quoi ils servent ?
01:02 Clairement, à quoi servent les préfets si aujourd'hui Macron demande un grand débat ?
01:07 Vraiment, s'il demande un grand débat, ça veut dire qu'aujourd'hui, nos préfets et nos sous-préfets ne sont même plus entendus.
01:12 - Merci beaucoup, Yoann. On l'a beaucoup entendu, ça, effectivement, auprès des agriculteurs qui nous expliquent.
01:17 Oui, très bien, le grand débat, pourquoi pas ?
01:19 Mais après tout, s'il a besoin d'un grand débat aujourd'hui, le président de la République,
01:22 ça veut bien dire que depuis un mois, il ne nous a pas entendus.
01:25 C'est une musique qui remonte à nos oreilles régulièrement lorsque l'on parle de ce grand débat avec les agriculteurs.
01:31 Et vous le voyez, il y a des actions symboliques, des blocages d'autoroutes, bien évidemment, depuis plusieurs jours,
01:35 mais également ici, donc, dans les minutes qui suivent, devant la sous-préfecture, dans le Tarn-et-Garonne.
01:40 - Merci, Angelo Atta, avec Louis Gagnepin. Vous l'avez vu, ça bloque encore sur les autoroutes.
01:45 Et ce matin, il y avait encore des agriculteurs qui, cette fois-ci, se sont déplacés jusqu'au salon de l'agriculture, jusqu'à Porte de Versailles.
01:52 Maëvalami, vous êtes avec un convoi de tracteurs, l'un des convois qui s'est rendu ce matin à Porte de Versailles.
01:58 Concrètement, pourquoi est-ce que, selon eux, ça a plus de poids de venir à Paris pour se faire entendre ?
02:05 - Eh bien, parce que cet événement, le salon de l'agriculture, va être un coup de projecteur, forcément, pour la profession.
02:10 Alors, en fait, on suit ce convoi, une quarantaine de tracteurs, à peu près, depuis l'avenue de Versailles.
02:15 Là, on se trouve au pied de la Tour Eiffel, à côté du pont Mirabeau.
02:18 Il y a donc une quarantaine de tracteurs venus du Jura, du Doubs, de l'Essonne également, de Seine-et-Marne.
02:23 Alors par exemple, là, je suis dans le tracteur de Kevin Brouillard, qui est céréalier, bétravier également, producteur d'oignons dans l'Essonne.
02:30 Merci beaucoup de nous accueillir dans votre tracteur. - Pas de problème.
02:32 - Alors racontez-nous un peu pourquoi cette mobilisation, aujourd'hui. C'est quoi, le but ?
02:36 - Bah, le but, c'est se faire entendre encore par le gouvernement, parce que malgré les actions qu'on a faites avant, il n'y a rien qu'à bouger, ou très peu.
02:42 Donc on n'est pas contents. Les normes, c'est toujours la même chose. Les charges, toujours les mêmes.
02:48 On veut du concret, on ne veut pas du approximatif. Et ouais, on aimerait vraiment que ça bouge, quand même, au bout d'un moment.
02:53 - Le Salon de l'agriculture, vous en attendez quelque chose ? Ou est-ce que vous êtes un peu désabusés ?
02:56 Ou pensez que, là, maintenant, ça ne servira pas forcément à quelque chose ?
03:00 - Si, ça pourrait quand même servir à quelque chose, parce qu'on a quand même la population avec nous.
03:03 Et on va bien voir ce qui se passe au Salon, ce que Macron va dire. Mais après, voilà, je ne peux pas en dire plus, pour l'instant.
03:11 - Parce que ce que vous me racontiez, ce qui est intéressant, c'est que vous, c'est une exploitation de père en fils depuis des centaines d'années.
03:16 Vous me disiez depuis 1600. Mais par contre, vous envisagez de dire à votre fils de ne pas forcément la reprendre. Racontez-moi.
03:23 - Ah bah oui. J'ai un fils de 5 ans et un de 2 ans. Et si c'est pour qu'il soit dans la même galère que nous, actuellement, non.
03:29 Quand on en parle, il a des étoiles dans les yeux. Mais il est encore jeune. Il ne comprend pas.
03:32 Donc là, on fait aussi le combat pour l'avenir de l'agriculture, pour nos enfants, et qu'ils aient un avenir.
03:38 Sinon, je vais être obligé de lui dire de ne pas reprendre l'exploitation si c'est pour être dans la galère comme nous.
03:42 - Pour comprendre votre situation, vous gagnez à peu près combien ? Avec combien d'heures de travail ?
03:46 - Bah à peu près avec 70 heures de travail par semaine. Quand j'arrive à me tirer un loyer, je suis à peu près à 1300 € par mois.
03:54 - Ecoutez, merci beaucoup. Donc vous l'aurez compris, un concert de klaxons avec effectivement, comme le disait cet agriculteur avec nous, un soutien de la population depuis tout à l'heure.
04:02 Direction pour ce cortège, les Invalides.

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