les informés de l'europe 25.02

  • il y a 7 mois
Ursula von der Leyen sur tous les fronts.

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00:00 [Musique]
00:05 Les informés de l'Europe tous les dimanches matin sur France Info, radio et Canal 27 de la TNT.
00:13 Avec vous François Baudonnet.
00:15 Bonjour Gilles.
00:16 Vous êtes rédacteur en chef de la rédaction européenne de France Télévision, éditorialiste chaque matin sur France Info Télé.
00:21 Nous allons parler, alors que l'Ukraine entre dans une troisième année de guerre,
00:25 de la présidente de la commission européenne Ursula von der Leyen qu'on peut qualifier de femme la plus influente en Europe.
00:31 Évidemment son rôle dans ce conflit c'est ce qui va nous intéresser.
00:34 Nos informés aujourd'hui François.
00:36 Et bien aujourd'hui autour de la table nous sommes avec Marie-Christine Vallée qui est journaliste spécialiste de l'Europe
00:42 et Frédéric Saïs qui est journaliste à la rédaction internationale de Radio France.
00:47 Et hier 24 février, un jour qui marque cette entrée dans une troisième année de guerre pour l'Ukraine,
00:53 Ursula von der Leyen était à Kiev la présidente de la commission européenne qui n'était pas venue seule d'ailleurs.
00:58 Absolument, il y avait toute une délégation de responsables occidentaux autour d'elle.
01:04 Il y avait en particulier Giorgia Meloni qui est la présidente du conseil italien mais que l'Italie préside également le G7 actuellement.
01:12 Il y avait Alexander de Croo qui est le premier ministre belge et qui est le président on va dire tournant du conseil de l'Union Européenne.
01:19 Et puis il y avait également Justin Trudeau qui est le premier ministre canadien.
01:23 Alors il y a eu une cérémonie émouvante autour de Volodymyr Zelensky, le président ukrainien.
01:29 Cérémonie qui s'est déroulée à l'aéroport d'Ostomel au nord de Kiev.
01:33 Alors c'est cet aéroport sur lequel les Russes avaient tenté d'atterrir en fait le 24 février 2022.
01:39 Ils avaient tenté de prendre cet aéroport.
01:41 Il n'était pas parvenu.
01:43 Et c'est donc au milieu des carcasses d'avions et d'hélicoptères calcinés que la présidente de la Commission européenne est venue redire son soutien à l'Ukraine.
01:52 Nous sommes ici pour vous dire que l'Europe continuera à se tenir à vos côtés aussi longtemps qu'il le faudra.
02:00 Avec plus de soutien financier, plus de munitions, plus de formation pour vos troupes, plus de défense aérienne et plus d'investissement dans les industries de défense de l'Europe et de l'Ukraine.
02:11 Alors au cours de cette visite à Kiev, il n'y a pas eu que des symboles comme celui qu'on vient de voir.
02:16 Mais il y a également eu des annonces avec en particulier des accords bilatéraux de sécurité qui ont été signés avec l'Italie, mais aussi avec le Canada.
02:25 Le Canada qui va donner plus de 2 milliards de dollars à l'Ukraine cette année.
02:30 Et donc aujourd'hui, l'Ukraine a des accords bilatéraux de sécurité avec le Royaume-Uni, l'Allemagne, la France, l'Italie et le Canada.
02:37 On a entendu beaucoup de choses à propos de ces accords bilatéraux.
02:40 Sont-ils vraiment utiles ou pas ? Un simple relais avant l'adhésion à l'OTAN, peut-être l'Union européenne.
02:45 Et en attendant que les États-Unis renouvellent ou pas leur succès, Frédéric Saïs, à quoi ils servent ?
02:50 C'est vrai que ces accords bilatéraux, ils montrent à la fois la solidarité européenne, mais aussi les manques de cette solidarité européenne.
02:56 Évidemment, l'image est assez forte et assez belle.
02:58 On voit Woldemir Zelensky à Paris, à Berlin.
03:02 Il signe des accords qui montrent une forme de garantie de sécurité sur le long terme.
03:07 C'est ça le message. On aide aujourd'hui, mais on aidera aussi demain.
03:09 Ne vous inquiétez pas. Il n'y a pas cette fameuse Ukraine fatigue dont on parle régulièrement, une sorte de lassitude des Alliés.
03:16 Mais en même temps, effectivement, le constat est aussi assez cruel, puisque si tout fonctionnait de manière optimale,
03:22 il y aurait des accords bilatéraux Union européenne avec Ukraine.
03:26 Or, aujourd'hui, ça n'est pas le cas. Pourquoi ?
03:28 Eh bien, notamment parce que les capacités militaires sont très disparates en Europe, mais aussi parce que certains traînent des pieds.
03:35 On a beaucoup parlé de la Hongrie qui s'opposait à une forme d'aide à l'Ukraine et aussi parce que le matériel,
03:40 les matériels sont incompatibles entre eux.
03:43 Pour faire simple, les obus des uns en Europe ne s'adaptent pas aux canons des autres.
03:48 Et d'ailleurs, les Ukrainiens le disent.
03:49 Récemment, le ministre de la Défense ukrainien a dit qu'il faudrait une sorte d'airbus européen de la défense,
03:55 c'est-à-dire des matériels en commun qui puissent être utilisés de manière uniforme.
03:59 Avec l'idée aussi d'un lancer d'un commissaire européen à la défense.
04:04 Plus précis, parce que bon, parfois on répond "oui, mais Thierry Breton l'est déjà, mais il a un portefeuille si large qu'on peut en débattre".
04:11 Marie-Christine, l'Union européenne qui a aussi annoncé un nouveau train de sanctions contre l'économie russe,
04:16 on parlait de l'utilité des accords bilatéraux.
04:18 Qu'en est-il de ces trains de sanctions ?
04:20 Alors que Poutine lui se targue et redit souvent même pas mal, sont-ils vraiment efficaces ?
04:25 Eh bien oui, il y a eu un 13e train de sanctions cette semaine.
04:28 Et on peut dire qu'en partie, c'est un échec.
04:31 Ces sanctions européennes, c'est un échec.
04:33 Parce que la Russie a compensé l'arrêt des importations qui venaient d'Europe.
04:39 Elle importe maintenant beaucoup de Chine qui lui fournit des machines outils, des technologies et toutes sortes de marchandises.
04:45 Ce qui permet aux entreprises russes de travailler.
04:49 Elle a compensé les exportations.
04:51 Elle n'exporte plus vers l'Union européenne.
04:54 Enfin, elle n'exporte pas tous ses produits.
04:56 Certains ont échappé aux sanctions.
04:58 Mais du coup, elle a diversifié.
04:59 Elle se tourne vers d'autres pays, notamment la Turquie ou l'Inde.
05:04 Elle a contourné les sanctions européennes en s'adressant à des entreprises dans différents pays.
05:10 Et il y a toute une liste.
05:12 Et ces entreprises ont fourni à la Russie des marchandises, des biens qui étaient fabriqués dans l'Union européenne.
05:20 Donc ça, c'est un vrai contournement.
05:22 Et puis aussi, au moment où on a eu le début de cette guerre, le prix de l'énergie a beaucoup augmenté.
05:30 Et le pétrole vendu par la Russie s'est vendu à un très bon prix.
05:36 Celui a fait des ressources.
05:37 Elle a continué à vendre par dizaines de millions de tonnes les céréales et aussi exporter les engrais, ce qui lui a apporté de l'argent.
05:46 Donc ça a eu des effets quand même.
05:47 On les a souvent décrits sur France Info, notamment, mais pas autant.
05:50 Il n'y a pas eu d'effondrement de l'économie.
05:53 On prévoit un taux de croissance de 2,6 % cette année pour la Russie.
05:59 Ça, c'est le chiffre du FMI.
06:01 Mais la Russie a quand même perdu sur d'autres tableaux et notamment sur, et c'est très important,
06:07 sur les livraisons de gaz parce que l'Union européenne a acheté à la Russie 47 % de sa consommation de gaz.
06:15 Et maintenant, on n'en est plus qu'à 15 %.
06:18 Et encore parce qu'il s'agit de dérogations pour deux pays qui sont la Hongrie et la Slovaquie.
06:23 Donc, on est en train de baisser là-dessus.
06:25 Pas d'effondrement, mais quand même une certaine gêne.
06:27 Et on se souvient au tout début de la guerre, avec les premiers trains de sanction de Bruno Le Maire,
06:31 qui avait dit qu'on allait mettre l'économie russe à genoux ou à terre, je ne sais plus exactement.
06:35 En tout cas, c'était évidemment l'idée.
06:37 Donc, les limites des accords bilatéraux, les limites des sanctions européennes.
06:41 Mais Ursula von der Leyen, qui réitère encore son soutien,
06:43 notamment par sa présence à Kiev la huitième fois qu'elle se rend dans la capitale ukrainienne.
06:47 Oui, en fait, aucun responsable européen n'a été aussi souvent à Kiev qu'Ursula von der Leyen.
06:52 Elle a toujours apporté depuis deux ans un soutien, en particulier un soutien appuyé à l'adhésion de l'Ukraine à l'Union européenne.
07:01 Vous savez, elle a toujours dit que l'Ukraine faisait partie de la famille européenne.
07:05 Et d'ailleurs, la Commission européenne a recommandé l'ouverture des discussions d'adhésion qui vont avoir lieu.
07:10 Alors pourquoi? À mon avis, il y a deux choses.
07:12 D'abord un sentiment d'urgence qui est toujours là, qui était vraiment là, très présent il y a deux ans,
07:18 mais qui se poursuit au niveau européen deux ans plus tard.
07:21 Et puis, elle veut montrer également qu'elle a la main sur les relations extérieures de l'Union européenne.
07:26 Alors, c'est faux sur le plan institutionnel, parce qu'en fait, ce n'est pas la présidente de la Commission qui a à faire ça.
07:30 C'est le haut représentant, c'est Joseph Borrell.
07:33 Mais je crois que c'est une stratégie politique, Toursola van der Yeun,
07:37 qui a annoncé qu'elle souhaitait être de nouveau présidente de la Commission pour cinq ans.
07:42 C'était devant son parti, la CDU, et c'était à Berlin. On l'écoute.
07:46 Je me suis candidate à un second mandat.
07:55 Je suis très reconnaissante à la CDU de m'avoir proposé aujourd'hui comme candidate principale du PPE.
08:00 Le monde d'aujourd'hui est complètement différent de celui de 2019.
08:05 Nous avons traversé beaucoup de choses ensemble au cours des cinq dernières années.
08:08 Et je pense qu'il est juste de dire que nous avons accompli plus que ce que nous aurions pu imaginer.
08:14 Ursula von der Leyen, donc, sur son rôle dans l'Union européenne.
08:18 Il y a ce soutien très symbolique, vous en parliez au-delà du concret.
08:22 On va continuer à détailler l'importance de ce rôle de présidente de Commission.
08:27 Vous allez tout comprendre, sachant qu'elle veut se représenter.
08:30 Ce sera juste après le Fil info à 9h50. Sophie Echelle.
08:34 Six interpellations et huit policiers blessés hier pour la première journée au Salon de l'agriculture à Paris.
08:40 Journée marquée par beaucoup de confusion et de violence sur fond de colère dans le monde agricole.
08:44 Emmanuel Macron est malgré tout resté sur place pendant plus de 13 heures.
08:48 Le chef de l'État promet de fixer un prix minimum pour les produits des agriculteurs,
08:52 mais aussi d'élever l'agriculture au rang d'intérêt général majeur.
08:55 Elle était pressentie, l'eurodéputée Valérie Heyer, fille et petite-fille d'agriculteurs,
09:01 doit être désignée tête de liste de la majorité présidentielle en vue des élections européennes en juin prochain.
09:07 Nikki Haley ne jettera pas l'éponge malgré sa défaite hier soir face à Donald Trump à la primaire républicaine de Caroline du Sud.
09:14 L'ancien président américain inconforte sa place de grand favori de la droite en vue du scrutin en novembre.
09:19 Les six jours de fermeture de la Tour Eiffel vont coûter plus d'un million d'euros,
09:23 selon la Société d'exploitation du Monument. La Tour rouvre au public ce matin après cinq jours de grève.
09:28 (Générique)
09:39 Et nos informés avec nous ce matin. Frédéric Sey, journaliste de la rédaction internationale de Radio France.
09:46 Marie-Christine Vellet, spécialiste des questions européennes.
09:49 Journaliste également. On parlait d'Ursula von der Leyen, on l'a entendu.
09:51 Elle qui se représente, bon déjà, est-ce que c'est sûr qu'elle est la grande favorite ?
09:56 Alors, c'est fait, on va dire, à 99%. Pourquoi ? Parce que certes, il y a beaucoup d'étapes encore avant sa renomination.
10:05 D'abord, elle devra être choisie par les chefs d'État des 27. Ensuite, sa candidature devra être acceptée par le Parlement européen.
10:13 Mais c'est fait à 99%, je dirais, parce que d'une part, elle a fait le job au cours de ces cinq dernières années.
10:19 Et puis, surtout, elle est soutenue par, justement, les différents chefs d'État.
10:23 Emmanuel Macron, c'est Emmanuel Macron d'ailleurs qui l'avait choisi, qui l'avait un peu sorti de nulle part en 2009.
10:31 Olaf Scholz également la soutient. Pourquoi ? Parce qu'elle est, je dirais, suffisamment à l'écoute des capitales européennes.
10:37 Vous savez que la Commission européenne a le monopole législatif, c'est-à-dire que c'est elle qui doit proposer des directives.
10:42 Mais quand même, elle doit écouter ce que lui disent les chefs d'État qui fixent les grandes lignes, les grandes directions.
10:48 Et elle est très à l'écoute. Donc ça, ils apprécient bien. Et puis, dernière raison, je crois, c'est qu'en fait, il n'y a qu'elle.
10:53 En tout cas, du côté du PPE, c'est-à-dire les conservateurs, le Parti populaire européen, il n'y a pas d'autre candidat.
10:58 Et comme vraisemblablement, c'est le PPE qui, encore une fois, cette année, va arriver en tête des élections européennes,
11:04 eh bien donc, il y a toutes les chances, effectivement, que ce soit, sauf accident de parcours, on ne sait jamais ce qui peut se passer.
11:09 – Oui, il y a des élections quand même entre-temps.
11:10 – Il y a des élections, évidemment, des élections entre-temps. Mais encore une fois, ça sera vraisemblablement le PPE qui va l'emporter.
11:15 Et donc, sauf accident de parcours, elle peut faire une erreur majeure, elle en a fait par le passé,
11:20 eh bien ce sera elle qui sera la prochaine présidente de la Commission européenne.
11:23 – Est-ce que la France la soutiendra à coup sûr ? A priori, oui, c'est ce que vous nous dites,
11:27 mais Jean-Noël Barrault, ministre chargé de l'Europe, invité de France Info à cette place-ci,
11:31 vendredi matin, n'a pas voulu le confirmer. Il a dit qu'on verra bien.
11:34 – Et les LR français ne la soutiennent pas.
11:35 – Voilà. – Les LR, ils sont 8 au Parlement européen,
11:37 donc ce n'est pas beaucoup. Mais en tout cas, eux, ne la soutiennent pas.
11:40 – Bon, intéressant. En tout cas, on comprend bien qu'elle reste favorite à cette heure-ci, pour se succéder.
11:46 Comment est-ce qu'on peut qualifier son bilan, Marie-Christine Vallée ?
11:49 – C'est un bilan avec des crises successives. Il y a eu d'abord la crise du Covid,
11:55 les achats conjoints de vaccins. Il faut dire aussi que la Commission européenne
11:59 a été très active sur ce dossier-là. Il y a eu l'assouplissement, ça c'était très important,
12:04 une grande décision. Assouplir le pacte de stabilité, ça veut dire
12:09 assouplir les dépenses pour les États membres. C'était vraiment presque historique.
12:13 – Permettre plus de dettes. – Voilà. Et puis le plan de relance,
12:15 ce plan de relance qui a été proposé en juillet 2020 et qui permet de mettre sur la table
12:22 750 milliards d'euros à l'époque, révisés aujourd'hui à plus de 800 milliards,
12:27 qui vont être répartis et qui commencent à être répartis entre les 27 pays
12:32 pour soutenir les économies. Et puis ça, ça a été donc la gestion après le Covid.
12:37 Après il y a eu l'Ukraine. L'Ukraine, donc on a vu, la Commission a été vraiment très active aussi.
12:43 Tout de suite, elle a débloqué beaucoup de fonds pour une aide humanitaire aux Ukrainiens
12:48 et notamment le soutien aux hôpitaux, aux écoles et aux centres d'hébergement.
12:52 C'était 18 milliards quand même l'année dernière. Et puis elle a accompagné
12:56 toutes les décisions des 27 sur les livraisons d'armes et puis sur les sanctions également.
13:02 Elle a tout à fait contrôlé la mise en place des sanctions prises contre la Russie.
13:08 Alors Madame von der Leyen s'est beaucoup impliquée. On l'a beaucoup vue, beaucoup entendue.
13:13 Elle est allée huit fois à Kiev, comme vous le disiez tout à l'heure, François.
13:16 Parfois, elle a pu donner l'impression de jouer le rôle d'un chef d'État
13:20 ou peut-être d'augmenter son rôle de présidente. Et puis plus récemment,
13:24 elle est en train de gérer la fronte des agriculteurs européens et de proposer
13:29 des mesures d'assouplissement et de simplification pour ces agriculteurs
13:34 très en colère, que l'on a encore entendue hier au salon.
13:37 Ursula von der Leyen à la main d'œuvre pendant ces crises.
13:39 D'ailleurs, le magazine Forbes, François, vous le releviez,
13:42 la désignée femme plus puissante du monde par deux fois.
13:45 Son bilan, notamment en matière économique, vous disiez, voilà, une Allemande conservatrice
13:49 qui permet aux États membres de desserrer les cordons de la bourse.
13:52 On voit qu'elle a fait preuve de souplesse, mais néanmoins,
13:54 l'économie européenne n'est pas non plus au top du top.
13:57 Oui, évidemment, si on regarde d'un point de vue mondial,
13:59 c'est le continent malade actuellement, évidemment.
14:02 Cela dit, les causes de ce ralentissement économique dépassent de beaucoup.
14:06 Évidemment, le périmètre, le portefeuille d'Ursula von der Leyen,
14:09 comme le disait Marie-Christine, effectivement, c'est un mandat depuis 2019
14:12 qui a été marqué par deux crises majeures.
14:15 Le Covid d'abord, qui a totalement freiné le marché chinois,
14:19 marché chinois qui est un très grand client de l'industrie et de l'économie allemande.
14:24 Et donc, forcément, quand l'économie allemande patine,
14:26 eh bien, tout le continent en ressent les effets.
14:29 Et puis ensuite, évidemment, sur la guerre en Ukraine,
14:33 cela privait l'économie allemande du gaz russe peu cher jusqu'à présent,
14:38 qui faisait aussi partie des éléments de compétitivité.
14:40 Donc, forcément, ça a perturbé l'ensemble du continent européen.
14:43 Mais comme vous le disiez, au moment du Covid, elle a été tout de même assez réactive.
14:47 Et c'est vrai que comme ça, au débeauté presque, dire oui à 27,
14:52 nous allons générer de la dette commune,
14:54 ce qui n'avait jamais été fait jusqu'à présent,
14:56 alors que ça allait totalement contre, j'allais dire, son idéologie de base,
15:00 Ursula von der Leyen, et contre son parti,
15:02 qui sont quand même les conservateurs allemands,
15:03 qui ne voudraient jamais entendre parler de ça.
15:06 C'est quand même à mettre à son crédit.
15:08 François Bodonnet, les élections européennes dans un peu plus de trois mois,
15:12 voilà, trois mois et demi.
15:13 D'ailleurs, on rappelle cette information que le service politique de France Info
15:16 vient de confirmer, c'est que Valérie Ayer mènera la liste de la majorité pour la France.
15:22 - Renaud. - 37 ans, fille d'agriculteur.
15:26 Donc ces élections, on va le voir d'ailleurs peut-être en France,
15:29 on sait que les sondages donnent le Rassemblement National gagnant,
15:32 et c'est comme ça dans beaucoup de pays pour les partis nationalistes.
15:35 S'il y a cette poussée-là, qu'est-ce que ça va changer pour elle, si elle est renouvelée ?
15:38 - Je crois que ça va changer à peu près tout, en fait.
15:41 D'abord, ça va changer évidemment au niveau du Parlement européen,
15:45 parce que les nationalistes d'extrême droite,
15:48 parce que c'est de ça dont on parle,
15:50 peuvent quand même bloquer les décisions qui peuvent être prises au niveau du Parlement européen.
15:55 Ça va changer des choses autour de la table du Conseil.
15:58 Vous savez, les 27 chefs d'État qui se réunissent tous les trois mois ou encore plus.
16:02 Parce qu'imaginez par exemple que le futur Premier ministre néerlandais
16:06 sera vraisemblablement issu du Parti des libertés de Gert Wilders.
16:10 Donc ça veut dire quelqu'un d'extrême droite.
16:12 Donc ça va changer des choses, évidemment, à ce niveau-là.
16:14 Et puis ça changera des choses plus proches d'elle encore,
16:17 à la Commission, autour de la table de ce qu'on appelle le Collège.
16:20 Parce que là aussi, elle n'a pas le choix, en fait.
16:22 Ce n'est pas elle qui choisit son équipe.
16:24 Donc elle pourra avoir des commissaires européens qui seront des commissaires d'extrême droite.
16:28 Alors elle a dit qu'elle ne travaillerait pas.
16:30 Elle a dit cette semaine qu'elle ne travaillerait pas, je la cite, avec les amis de Poutine.
16:34 Là, elle pensait particulièrement au Parlement européen.
16:37 - Elle n'aura peut-être pas le choix.
16:39 - Elle n'aura peut-être pas le choix, parce qu'elle pensait au groupe ID,
16:42 Identité et Démocratie, qui est le groupe où se trouve le Rassemblement national.
16:46 Mais si ce groupe-là arrive en troisième position, par exemple, au Parlement européen,
16:49 ce qui n'est pas du tout exclu, elle sera forcément obligée de travailler avec eux.
16:54 - Les enjeux de la prochaine élection européenne, bien posés à l'échelle du continent.
16:58 C'est intéressant parce qu'on en parle souvent en France.
16:59 Mais les informés de l'Europe sont l'occasion d'élargir le spectre.
17:02 Merci beaucoup François Bodonnet, Frédéric Saïs et Marie-Christine Vallée,
17:06 nos informés de l'Europe ce matin.
17:07 [Musique]

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