Tous les jours, les informés débattent de l'actualité autour de Salhia Brakhlia et Renaud Dély.
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00:09 Et bienvenue dans "Les Informés", l'émission en direct jusqu'à 9h30 sur France Info avec Renaud Delis.
00:14 Bonjour Renaud.
00:14 Bonjour Salia.
00:15 Et nos informés du matin, Carole Barjon, éditorialiste politique à l'Obs. Bienvenue Carole.
00:19 Merci, bonjour Samia.
00:20 Et à vos côtés, un revenant qui s'appelle Jean-Jérôme Berthollus, éditorialiste politique.
00:26 Bonjour Jean-Jérôme, merci d'être là.
00:28 Renaud Delis, c'est historique, la France valide l'inscription de l'IVG dans la Constitution.
00:33 Alors effectivement, le texte a donc été adopté hier soir par le Sénat, 267 voix pour, 50 voix contre,
00:40 dans les mêmes termes que la version qui avait été adoptée précédemment de façon écrasante aussi par l'Assemblée Nationale.
00:47 Ce texte, donc cette révision constitutionnelle, vise à inscrire dans la loi fondamentale,
00:52 la liberté garantie aux femmes d'avoir recours à l'IVG, une décision acquise de haute lutte d'ailleurs,
01:01 puisqu'on sait qu'il y avait un certain nombre de réticences au sein de la droite sénatoriale,
01:04 qui avait été notamment exprimée par le président du Sénat, Gérard Larcher,
01:08 et un vote dont s'est réjoui ici même il y a quelques minutes le garde des Sceaux, Éric Dupond-Moriti.
01:13 J'ai envie de dire enfin, enfin cette liberté fondamentale pour les femmes de disposer de leur corps,
01:22 va entrer dans notre constitution.
01:25 Les femmes sont libres, il était important que les deux assemblées le disent,
01:31 et nous allons nous retrouver, vous le savez, lundi au Congrès à Versailles.
01:36 Lundi effectivement, Emmanuel Macron réunira donc les parlementaires au Congrès à Versailles.
01:40 Le chef de l'État l'a annoncé dès hier soir en se félicitant du vote du Sénat,
01:44 pas décisif, a dit Emmanuel Macron, et à Versailles il faudra donc lundi le vote
01:49 d'une majorité des 3/5ème des parlementaires pour inscrire l'IVG dans la constitution.
01:56 Un vote qui est acquis de fait, ce sera une formalité au vu des larges majorités
01:59 qui se sont exprimées à la fois à l'Assemblée nationale et au Sénat.
02:02 Donc en quoi s'agit-il d'une décision historique ? Qu'est-ce que ça va changer concrètement ?
02:07 Et puis la France est pionnière en la matière, c'est le premier pays à inscrire l'IVG dans sa loi fondamentale,
02:13 dans la constitution, est-ce que la France peut faire école ?
02:16 La parole d'abord à l'autre femme de ce plateau, Carole Barjean.
02:20 Oui, c'est évidemment un symbole très très très fort, puisqu'on est le premier pays au monde à le faire.
02:28 On sera peut-être suivi, on verra.
02:31 C'est aussi une victoire évidemment pour le gouvernement, pour Emmanuel Macron,
02:38 et c'est un échec pour Gérard Larcher, le président LR du Sénat,
02:46 qui s'était quand même beaucoup avancé sur le sujet.
02:50 On se souvient qu'il avait dit que la constitution ne devait pas être un catalogue de droits sociaux et sociétaux.
02:56 Et sa majorité ne l'a pas suivi, parce que ce qui est très impressionnant dans ce vote,
03:02 c'est le nombre de votes contre. 50, donc vraiment une minorité absolue.
03:10 Et donc ça témoigne quand même d'une évolution de la droite, en tout cas sur ces sujets-là,
03:17 je ne dirais pas forcément sur tous les sujets sociétaux, mais sur celui-là.
03:22 Et clairement, on sent bien que la majorité, la droite sénatoriale,
03:28 a voulu éviter le procès en ringardisation et ne pas retomber dans certaines erreurs passées,
03:36 comme lorsque la droite avait refusé par exemple le Pax.
03:39 – Ou le mariage pour tous.
03:41 – Oui, mais la première manifestation c'était ça, et finalement,
03:48 avoir refusé le Pax, ne pas avoir mis en place l'union civile
03:54 dont avait parlé Nicolas Sarkozy à une époque, et bien finalement,
03:58 ils se sont retrouvés avec le mariage pour tous.
04:01 Donc c'est une évolution assez notable.
04:03 – On continue de parler de ce vote historique hier au Sénat
04:07 pour l'inscription de l'IVG dans la Constitution,
04:09 juste après le Fil-Info de 9h10 avec Valentine Lhottès.
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04:14 – Chute spectaculaire des prix de l'immobilier ancien selon l'indice Notair Insee.
04:20 Les prix sont en baisse de 4% sur un an au quatrième trimestre 2023.
04:24 Les appartements comme les maisons sont concernés.
04:27 Sur France Info, Éric Dupond-Moretti espère, je cite,
04:30 "de tout son cœur" voir le Congrès voter lundi pour l'inscription du droit
04:34 à l'avortement dans la Constitution, la dernière étape
04:37 après l'adoption de la réforme par le Sénat hier soir.
04:40 Dans l'État américain du Texas, des incendies hors de contrôle font au moins un mort.
04:45 Un brasier alimenté par les vents et les températures énormément chaudes pour la saison.
04:50 Le Louvre peut s'offrir son panier de fraises,
04:52 nom du célèbre tableau de Jean-Simeon Chardin.
04:55 Pour l'acquérir, le musée parisien a lancé un appel aux dons,
04:58 plus de 10 000 réponses positives pour collecter
05:01 le million et demi d'euros manquant à son acquisition.
05:04 [Générique]
05:07 – France Info
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05:10 – Les informés, Renaud Delis, Salia Brakia.
05:13 [Générique]
05:15 – De retour sur le plateau des informés avec Carole Barjon,
05:18 éditorialiste politique à l'Obs avec Renaud Delis aussi,
05:20 et Jean-Jérôme Berthollus, éditorialiste politique.
05:23 Carole le disait juste avant le fil info, la droite n'a pas suivi le président du Sénat,
05:29 le président LR du Sénat, Gérard Larcher,
05:31 qui était contre cette inscription de l'IVG dans la Constitution.
05:34 Qu'est-ce qui s'est passé dans la tête des sénateurs de droite ?
05:37 – Oui, n'a pas suivi en fait, effectivement, Carole, vous le disiez très bien,
05:41 n'a pas suivi Gérard Larcher, mais n'a pas suivi, j'ajouterais, Bruno Retejo,
05:45 le patron du groupe LR, n'a pas suivi Hervé Marseille, le patron du groupe centriste.
05:50 Qu'est-ce que ça veut dire ?
05:51 Vous savez, c'est un peu comme dans ces cartoons, ces dessins animés,
05:55 où on voit le coyote courir au-dessus de l'abîme alors qu'il a quitté.
05:59 C'est un peu ça pour les dirigeants, parce que quand on est patron,
06:02 quand on est dirigeant d'un groupe politique, normalement les troupes suivent.
06:06 Là, les troupes n'ont pas suivi, ce qui montre quand même que la droite,
06:10 elle a un peu de mal à savoir aujourd'hui où elle habite.
06:13 Et en plus, ce qui est intéressant, c'est que les trois patrons de la droite au Sénat,
06:18 qui comptent, le Sénat, on va le rappeler, est à droite,
06:22 Gérard Larcher a vraiment un poids en matière institutionnelle,
06:26 ça veut dire que son regard sur la Constitution, en général, trouve un certain écho.
06:31 Mais là, qu'est-ce qui s'est passé ?
06:32 C'est que, en fait, les sénateurs de droite, ils ont suivi l'opinion,
06:36 puisque lors du premier vote, effectivement, comme le rappelait Renaud,
06:40 lors du premier vote, eh bien, il y avait quand même…
06:43 C'est passé beaucoup plus difficilement au Sénat.
06:45 Là, c'est passé avec une majorité écrasante.
06:48 Et un petit mot, quand même, Gérard Larcher n'a pas pris part au vote,
06:51 c'est normal, c'est le président du Sénat.
06:53 C'est vrai qu'il avait dit que la Constitution n'était pas un catalogue de droits sociaux,
06:57 mais surtout, il avait dit quoi, Gérard Larcher ?
06:59 Il avait dit "la Constitution n'a pas à envoyer un message au monde entier".
07:05 La Constitution, ça n'est pas fait de symbole.
07:07 Et qu'est-ce qu'on constate ce matin ?
07:09 Mais que c'est tout à fait le contraire, que la France va être fière,
07:13 et sans doute a raison, d'envoyer un message au monde entier,
07:16 dans une période où, effectivement, le monde est quand même très troublé.
07:20 – Juste une précision, je crois qu'ils avaient senti l'évolution de leur troupe,
07:24 et n'ont pas donné de consigne de vote.
07:26 – Oui, parce que ça bougeait beaucoup.
07:28 – Effectivement, pour la raison que vous évoquez, Carole,
07:31 parce qu'évidemment, ils ont senti qu'ils allaient perdre.
07:33 Sur la vocation universaliste du discours français,
07:36 je rejoins tout à fait ce que vient de dire Jean-Jean Bertheuil,
07:38 je pense que précisément, c'est quasiment inscrit, d'ailleurs,
07:41 dès la déclaration des droits de l'homme et du citoyen,
07:44 dès la révolution de 1889, c'est le message fondateur de la République,
07:48 c'est-à-dire que la vocation universaliste d'un certain nombre de valeurs posées,
07:51 issues des Lumières, justement, et qui ont, dans l'histoire de France,
07:54 et dans l'histoire de la République, vocation à essayer de faire école
07:57 au-delà de nos frontières, on retrouve toute proportion gardée,
07:59 mais avec ce texte-là, exactement le même message.
08:01 Donc je pense qu'effectivement, le fait que la France soit pionnière
08:05 n'est pas quelque chose d'innocent et on peut espérer qu'elle fasse école
08:09 en la matière. Et je rejoins évidemment ce que disait Jean-Jean Bertheuil
08:12 sur la droite et des chefs parfois en décalage avec une évolution sociétale
08:17 et une évolution y compris de leur propre troupe,
08:19 et ça, ça renvoie évidemment au questionnement identitaire de la droite.
08:22 Mais je voudrais juste évoquer une autre idée reçue qu'on entend
08:25 fréquemment dans le débat politique ou médiatique, d'ailleurs,
08:29 un commentaire assez acquis qu'on entend assez fréquemment,
08:33 qui est de dire "il y a une droitisation de la société française".
08:36 Voilà, la France se droitise. On entend parfois d'ailleurs
08:39 des responsables politiques de la gauche qui le disent,
08:42 évidemment pour le regretter, mais en quelque sorte pour baisser les bras
08:45 par rapport à leur propre combat, en disant "c'est comme ça,
08:47 il y a une droitisation de la société française ou des sociétés occidentales".
08:50 Il me semble que c'est un cliché un peu réducteur, parce que si on regarde
08:53 sur un certain nombre de sujets, alors c'est vrai qu'il y a par exemple
08:56 une demande d'autorité qui émane des opinions publiques
09:00 sur des tas de sujets régaliens, mais sur des tas de réformes sociétales.
09:05 La droite, parfois avec retard, parfois avec un certain nombre de responsables,
09:09 et on en a vu encore hier, mais une infime minorité qui traîne des pieds,
09:12 qui ont du mal à suivre, mais y compris la droite qui est supposée
09:16 incarner le courant conservateur dans nos sociétés, a suivi
09:19 des évolutions depuis des décennies. Et effectivement, si vous regardez
09:22 aujourd'hui l'état de la société française, et pas seulement d'ailleurs
09:24 des sociétés européennes ou occidentales, sur des tas de questions sociétales
09:27 comme effectivement l'IVG, le mariage pour tous, des tas de réformes,
09:33 il y a eu le PAX au préalable, qui ont été parfois refusées ou rejetées
09:36 par la droite, mais elle a fini par s'y rallier. Et pour un responsable politique
09:39 de droite des années 60, aujourd'hui, il arriverait aujourd'hui
09:43 dans la société française, il aurait le sentiment que la société française
09:46 s'est "gauchisée", c'est-à-dire que les évolutions d'une société
09:50 sont plus complexes parfois qu'un certain nombre de clichés qu'on peut entendre,
09:54 y compris encore une fois de la part de responsables de gauche qui disent
09:57 "la société française se droitise", et en gros qui baissent les bras
10:02 par rapport à leur propre conviction. Je pense que la société française
10:06 a des évolutions beaucoup plus complexes que ça, et c'est ce qui explique
10:09 que finalement, ce vote a été massif, et qu'on assiste lundi
10:14 à un congrès effectivement à vocation historique.
10:16 Ce qui est intéressant, c'est de voir lors des débats hier, les arguments
10:19 évoqués par les détracteurs à cette inscription de l'IVG dans la Constitution,
10:22 ils ont été sur un mot, le mot "garantie". Il est question de liberté garantie
10:27 à l'IVG, le but c'était de dire "si on parle de liberté garantie,
10:31 on donne droit à un droit opposable, un droit sans limite, un droit sans condition".
10:34 Ce qu'a dénoncé ce matin, à refuser ce matin le garde des Sceaux,
10:41 Éric Dupond-Moriti, il a dit "non, ce ne sera absolument pas le cas".
10:44 Oui, alors c'est un peu une argutille, ça veut dire qu'effectivement,
10:47 on mit en avant ce terme de garantie pour dire "attention, on va avoir des procès"
10:53 dans la judicialisation de la société. C'est évidemment faux.
10:58 Ce qui est important, c'est l'inscription dans ce qu'on appelle la loi fondamentale.
11:03 C'est un principe, un principe politique, un principe éthique.
11:07 Mais la deuxième chose, je vais revenir d'une manière un tout petit peu plus prosaïque
11:11 sur la droite, d'une part oui, il faut se rappeler quand même
11:14 qu'en France, il y a eu un saut pour les femmes, que ce saut c'était l'IVG,
11:21 que c'était l'ouverture d'un compte bancaire pour les femmes.
11:24 C'était un président de la République de droite.
11:26 Alors certes, ça a été adopté avec une majorité de gauche.
11:28 – L'IVG a été adopté grâce à la gauche.
11:30 – Oui, c'était la gauche, mais ça a quand même été proposé…
11:32 – Mais c'était porté par une ministre, un gouvernement de centre de droit,
11:34 et un gouvernement de droite, bien sûr.
11:35 – Et la deuxième chose, moi je pense que le vote d'hier au Sénat,
11:38 on s'en souviendra au lendemain des européennes, quand là,
11:42 en tout cas c'est ce qu'on dit au sein de la Macronie,
11:45 ceux qui font les stratégies, quand effectivement,
11:48 là on va proposer en bonne et due forme,
11:51 OLR compatible, un véritable PAC de gouvernement.
11:55 Là, je pense qu'on va se souvenir de ce vote en disant,
11:59 bon, il y en a une cinquantaine qui ne sont pas rattrapables,
12:02 il y a les chefs, les chapeaux à plumes, qui eux, sont contre
12:06 une évolution, ne voient pas une évolution manifeste de la société,
12:10 prenons les autres.
12:11 – Carole ?
12:12 – Oui, moi je voulais juste revenir sur le débat,
12:15 parce que le débat a un moment à choper, précisément sur le terme,
12:20 enfin sur l'adjectif "garantie".
12:22 On se souvient qu'en fait, à l'origine, c'est Philippe Bas qui est…
12:27 – Sénateur OLR ?
12:28 – Le sénateur Philippe Bas, président de la commission des lois, je crois ?
12:31 – Non, ex.
12:32 – Non, non, ex.
12:33 – Il y était.
12:34 – Oui, Kester maintenant, pas Mertzing, qui anticipa en fait,
12:38 le fait que de toute façon, la volonté de Macron était inébranlable
12:42 et que ça allait venir, il a voulu, alors qu'il était question d'un droit,
12:47 à l'origine, il a changé le texte et il a mis "liberté".
12:52 Et puis l'Assemblée a remis la liberté garantie.
12:57 Et pourquoi ça a chopé ?
12:58 C'est parce que les sénateurs avaient peur que ça se transforme,
13:01 comme on dit, en droit opposable, et notamment, qu'on puisse par exemple
13:07 augmenter le délai légal de la durée pendant laquelle une femme peut avorter.
13:14 On sait qu'on est déjà passé de 12 à 14 semaines, donc certains craignent…
13:18 – Que ça aille plus loin.
13:19 – Voilà, et qu'à un moment, ça soit à nos limites.
13:22 Et puis, c'était surtout cette question-là, et la question, très importante quand même,
13:28 de la clause de conscience des médecins.
13:30 Et là-dessus, je crois que le garde des Sceaux, qui était votre invité tout à l'heure…
13:34 – Il a répondu, oui.
13:35 – Il a répondu et a rasturé ceux qui pourraient s'inquiéter d'éventuelles dérives.
13:41 – Parce que je crois qu'il y a un avis du Conseil d'État qui, en tout cas,
13:44 interprète effectivement cette révision constitutionnelle
13:46 comme ne remettant absolument pas en cause la clause de conscience
13:49 et n'instaurant pas un droit opposable.
13:51 Puisque rappelons que cette révision constitutionnelle,
13:53 elle s'inscrit évidemment dans le cadre d'un respect de la loi Veil,
13:56 loi Veil qui a déjà été aménagée, amendée, mais en tout cas de la loi Veil.
13:59 Donc on reste vraiment dans ce cadre-là.
14:01 Juste un tout dernier point, on sait qu'il y a d'autres révisions constitutionnelles
14:04 qui ont été en tout cas annoncées,
14:06 à défaut d'être vraiment déjà enclenchées par le chef d'État.
14:09 Donc la question qui se pose, c'est de savoir, et ce n'est pas du tout automatique,
14:12 si jamais la majorité qui s'est dégagée hier
14:15 et qui sera confirmée lundi lors du Congrès,
14:17 pourrait exister aussi sur d'autres révisions constitutionnelles
14:20 annoncées par l'exécutif.
14:22 On peut penser à la question du statut d'autonomie de la Corse, par exemple,
14:26 ou à la question du droit du sol à Mayotte aussi,
14:29 la remise en cause, la suppression du droit du sol à Mayotte,
14:31 ou encore du nouvel âge de la décentralisation annoncée et évoquée par Emmanuel Macron.
14:35 Et au regard de ces sujets-là,
14:37 ce n'est pas parce que là il y a une majorité massive
14:40 que ces autres révisions constitutionnelles,
14:42 si jamais elles voient le jour et si le processus continue,
14:45 seront elles validées.
14:47 Les informés continuent juste après.
14:49 Le Fil info de Valentine Lhottès à 9h20.
14:51 La hausse des prix semble à nouveau ralentir.
14:55 L'Insel estime à 2,9% sur un an en France en cette fin février,
14:59 contre 3,1% il y a un mois.
15:02 Le ralentissement de l'inflation sur l'alimentaire en particulier
15:05 explique cette légère baisse selon l'Institut.
15:07 Cinq ans après la taxe sur le marché de Noël de Strasbourg,
15:10 cinq morts en seulement dix minutes,
15:12 quatre hommes sont jugés à partir d'aujourd'hui
15:15 devant la Cour d'Assise Spéciale de Paris pour le rôle
15:17 qu'ils ont joué dans la fourniture des armes à l'auteur de l'attentat.
15:20 C'est une victoire historique.
15:22 Les associations féministes saluent le vote hier soir du Sénat
15:26 en faveur de l'inscription du droit à l'avortement dans la Constitution.
15:29 Dernière étape, l'adoption définitive de la réforme
15:32 au cours de la réunion du Parlement en congrès lundi.
15:35 Un record maintenant, celui du nombre d'incendies en Amazone brésilienne.
15:40 Près de 3000 se sont déclarés en février,
15:43 soit quatre fois plus que l'an passé,
15:45 du jamais vu depuis le début des relevés en 1999.
15:49 *Générique*
16:00 Et les informés continuent avec Carole Barjon, éditorialiste politique à l'Apps,
16:03 avec Jean-Jérôme Berthelus, éditorialiste politique.
16:06 Et Renaud, le rendez-vous est donné ce matin.
16:09 Emmanuel Macron va inaugurer le Village Olympique.
16:12 - Et oui, le Village Olympique, en Seine-Saint-Denis,
16:14 à 147 jours précisément de l'ouverture des Jeux Olympiques Paris 2024.
16:18 Alors, un rendez-vous symbolique, un contournat,
16:21 mais aussi un rendez-vous politique, tant le chef de l'État, l'exécutif,
16:24 veulent faire de cette échéance, de cet événement planétaire,
16:28 et bien bâtir un récit positif.
16:32 Et puis évidemment, ça marquera une césure dans le quinquennat.
16:35 On basculera en quelque sorte dans la deuxième moitié
16:37 du dernier mandat d'Emmanuel Macron.
16:39 Bref, on sait qu'au sein du gouvernement, au sein de la majorité,
16:43 beaucoup de responsables ont cette date des Jeux Olympiques
16:46 et la sortie des Jeux Olympiques en tête pour ensuite mettre en œuvre
16:50 leurs éventuelles ambitions en vue de 2027.
16:52 Mais pour l'instant, le problème, c'est que ce grand événement,
16:54 les Jeux Olympiques, ne semble pas susciter
16:56 une vague d'enthousiasme dans l'opinion.
16:58 Il y a eu une succession de polémiques ces derniers mois
17:01 autour du prix des billets jugés exorbitants,
17:04 des questions de circulation, d'organisation,
17:08 ou aussi d'ailleurs du coût simplement de cette manifestation.
17:12 Un coût sur lequel Tony Estanguet,
17:14 président du comité d'organisation des Jeux Olympiques,
17:17 est revenu, c'était hier, sur France 2.
17:20 Je trouve qu'on mélange un petit peu tous les chiffres
17:22 quand on parle de 12 milliards.
17:23 La réalité du coût d'organisation des Jeux, c'est 4,4 milliards.
17:26 C'est le budget du comité d'organisation
17:28 qui est financé à 96% par de l'argent privé.
17:30 Ensuite, il y a un budget d'investissement.
17:32 On va investir dans 4 000 logements,
17:34 on va investir dans des infrastructures routières.
17:37 Et c'est pérenne, on ne le fait pas que pour les Jeux.
17:40 Alors, est-ce qu'effectivement les Jeux laisseront des traces pérennes
17:43 dans l'ensemble de la société française,
17:45 notamment dans les domaines qu'évoquaient à l'instant Tony Estanguet ?
17:47 Et puis, est-ce qu'Emmanuel Macron va réussir en quelque sorte
17:49 à éteindre le bad buzz qui existe autour des Jeux
17:52 depuis déjà plusieurs semaines,
17:53 pour essayer de construire un récit positif
17:56 et mettre en avant ce qu'il appelait cette année de "fierté française" ?
18:00 Ça, c'est une expression qu'il avait utilisée, on s'en souvient,
18:02 lors de ses voeux du 31 décembre dernier.
18:04 – Jean-Jérôme ?
18:05 – Oui, je pense que cette séquence va être fondamentale au plan politique.
18:10 Toute la séquence, les commémorations du débarquement le 6 juin,
18:16 on va voir une kyrielle de chefs d'État et de gouvernement débarquer en France
18:20 pour le 80e anniversaire du débarquement,
18:23 donc bien sûr les Jeux Olympiques,
18:26 après un sommet international de la francophonie à la rentrée,
18:30 beaucoup d'événements, et en fait, dans la tête des membres de l'exécutif,
18:34 ces événements, ils doivent envoyer quel message ?
18:37 Renaud Delis disait "la fierté française",
18:40 le fait que la France n'est pas déclassée,
18:42 parce que ça c'est toujours une grande préoccupation d'Emmanuel Macron,
18:46 c'est qu'il considère que les Français, sans doute pas à tort,
18:50 voient une espèce de… la France qui tomberait un peu du point de vue…
18:55 – Il y a des sondages qui le disent.
18:56 – Voilà, et puis en plus, ça sert, le Rassemblement National en général,
18:59 donc ça, il faut montrer, et on l'a vu avec le patron du village olympique ce matin
19:06 sur l'antenne de France Info, assez… excusez-moi, assez extatique,
19:10 – Très enthousiaste. – Très enthousiaste, voilà.
19:13 – L'invité de 7h40.
19:14 – On donne effectivement à l'heure, le jour même, sans dépassement, avec…
19:19 – Avec 12h d'avance.
19:20 – Voilà, effectivement, avec des innovations au plan climatique,
19:24 donc oui, il y a un côté fierté française, mais juste un mot, en conclusion,
19:28 ça n'est pour moi qu'une parenthèse, ça veut dire qu'après,
19:31 les ennuis vont recommencer pour Emmanuel Macron,
19:33 Renaud le disait à l'instant, oui, il va y avoir les ambitions pour 2027,
19:37 et puis surtout, en fait, un grand événement sportif, il faut que ça marche,
19:43 mais à l'inverse, c'est surtout, ce qu'il faut éviter, c'est que ça ne marche pas.
19:46 Et on se souvient, par exemple, que les événements au Stade de France,
19:49 c'était quoi, c'est la Coupe de la Ligue…
19:51 – Non, la finale de la Ligue des champions.
19:52 – La finale de la Ligue des champions.
19:53 – Pas très foutue, Jean-Jérôme.
19:54 – Merci Renaud.
19:55 – La finale de la Ligue des champions, eh bien, ça n'avait pas marché,
20:00 ça avait été des débordements, il y avait eu des images catastrophiques,
20:03 les pauvres Anglettes, etc.
20:04 Mais en fait, au sein du gouvernement, on avait estimé que c'était ça
20:09 qui avait fait perdre au gouvernement la majorité absolue à l'Assemblée,
20:14 puisque juste après, il y avait l'éligitative.
20:16 Donc on voit que, voilà, il faut réussir, mais surtout,
20:19 il ne faut pas qu'il y ait, on va dire, des problèmes.
20:22 – Carole ?
20:23 – Oui, non, c'est clair que pour Emmanuel Macron, il veut profiter de cet événement,
20:28 d'ailleurs il avait anticipé, enfin il avait été présenté ses voeux,
20:32 déjà en janvier, pour célébrer l'année des Fiertés françaises,
20:36 comme le rappelait Renaud, et on imagine bien que dans la tête du chef de l'État,
20:42 il y a ce que vient de dire Jean-Jérôme sur, effectivement,
20:45 enrayer cette idée du déclin français, c'est l'image de la France, etc.
20:50 Mais il y a aussi le fait que les jeux vont intervenir après les élections européennes,
20:58 dont on pense, en tout cas pour le moment, d'après les sondages,
21:02 qu'elles ne vont pas être excellentes pour la majorité,
21:04 donc ce sera probablement aussi une occasion d'effacer ces mauvaises nouvelles,
21:09 et au fond d'avoir sur le plan strictement politique,
21:13 deux mois de pause presque, pratiquement.
21:15 Et effectivement, ça ne suffira pas forcément, une fois l'enthousiasme si enthousiasmillard,
21:23 de revenir un peu au réel, à la crise du logement, à l'inflation,
21:28 à la cure d'austérité que nous promet Bruno Le Maire, les services publics, etc.
21:33 Vous êtes en train de nous déprimer avec un margeon alors qu'on parlait des JO quand même !
21:36 Ce qui est intéressant, c'est justement d'un point de vue politique,
21:38 comment traduire la volonté de faire de cet événement
21:43 et d'autres commémorations programmées qu'évoquait Jean-Jérôme Berthelus,
21:46 des moments de fierté française, une France là aussi qui a vocation à rayonner
21:51 sur une bonne partie du monde, avec une vocation universaliste en quelque sorte,
21:55 et comment traduire ça dans le concret ensuite.
21:57 Et c'était frappant d'ailleurs, avec l'intervention qu'évoquait Jean-Jérôme Berthelus tout à l'heure,
22:00 du patron du village olympique, effectivement ce matin, sur l'antenne de France Info,
22:04 qui était ravi, enthousiaste, effectivement, de la performance,
22:09 y compris d'avoir livré ce chantier avec un peu d'avance,
22:12 c'est ce qu'il disait, ce qui n'est pas toujours le cas dans le bâtiment au sens large,
22:16 mais ça jurait presque en quelque sorte aussi, il y avait un contraste flagrant avec la crise,
22:21 précisément de l'immobilier, la chute de la construction de logements neufs, etc.
22:28 On voit l'ampleur de cette crise là, qui elle touche directement les français.
22:31 Donc tout l'enjeu aussi pour les gouvernants, c'est de traduire cet élan populaire si tenté,
22:36 qu'effectivement il se concrétise, et l'impact de cet événement dans la vie
22:40 que tiennent les français, jusqu'à la question de l'immobilier,
22:43 on le sait, Tony Stengel rappelait dans l'extrait qu'on a diffusé,
22:46 qu'il y a d'ailleurs 4000 logements qui ont vocation à être opérés ensuite, après la fin des jeux.
22:50 Bon alors on se prépare pour les jeux, on est enthousiastes nous aussi.
22:53 Merci beaucoup, merci à tous les trois, Carole Barjon, éditorialiste politique à L'Obs,
22:57 L'Obs qui paraît aujourd'hui avec cette une, Réac Info,
23:01 pourquoi les médias bollorés inquiètent, c'est-à-dire cette semaine dans L'Obs.
23:06 Jean-Jérôme Berthelus, merci beaucoup d'être passé, éditorialiste politique,
23:09 vous revenez quand vous voulez. Merci beaucoup, Bruno.
23:12 Merci à vous, Salia.
23:13 Les informations de retour ce soir à 20h avec Bérangère Monté et Jean-François Ackilly.