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00:00 Quasi Adjou Mani, notre invité ce soir, ministre de l'Agriculture de la Côte d'Ivoire.
00:05 Son pays tient un stand au Salon de l'Agriculture à Paris. Bonsoir. Merci beaucoup d'être avec nous ce soir.
00:10 On va évidemment parler cacao. Votre pays est un des deux gros producteurs d'Afrique de l'Ouest avec le Ghana.
00:17 Tout d'abord, la hausse du prix du cacao a-t-elle profité à votre pays ?
00:24 Merci. Vous savez très bien qu'au niveau de la Côte d'Ivoire, nous avons choisi d'adopter la politique de vente anticipée.
00:38 Les ventes anticipées tiennent compte des cours précédents, ce qui fait que les ventes qui vont venir vont permettre aux producteurs de bénéficier de tous ces avantages.
01:02 Donc cette hausse va avoir des répercussions ? Ça va avoir des répercussions nécessairement sur le producteur.
01:09 Mais voyez-vous, le président de la République a décidé que 60% du prix CAF soit reversé aux producteurs.
01:19 C'est ce que nous faisons. Même en fixant le kilogramme de cacao à 1 000 francs, c'était plus de 70% du prix CAF qui avait été reversé aux producteurs.
01:32 Mais je suis convaincu qu'avec ces cours actuels, si la tendance est haussière, incontestablement, ça aura une répercussion positive sur le prix du kilogramme de cacao pour la campagne à venir.
01:48 Les capacités de production sont-elles suffisantes pour répondre à la demande ?
01:53 Cette année, il faut le dire, nous avons connu, à l'instar des autres pays producteurs de cacao, une légère baisse.
02:06 Une baisse de l'ordre de 20 à 25%. Mais cela s'explique par le fait du dérèglement climatique.
02:17 La sécheresse notamment.
02:20 Oui, la sécheresse. Il fait très chaud actuellement dans nos pays. Et nous avons également des vergers qui sont vieillissants. Alors que depuis 2020, nous ne faisons plus de nouvelles plantations.
02:38 Et là-dessus, nous nous sommes retrouvés il n'y a pas longtemps avec le conseil Café-Cacao et donc certains chercheurs pour trouver la solution.
02:49 C'est-à-dire, nous allons renouveler les vergers. Les plantations qui ont été décimées par la maladie de Scholenschutz vont être remplacées.
03:02 Et nous allons également trouver des plants qui s'adaptent au climat.
03:06 Justement, parce que l'arbre qui produit le cacao est très fragile et le climat est de plus en plus menaçant. Comment s'adapter ? Quelle est la solution ?
03:16 Nous avons vu nos chercheurs, vous savez, nous avons des grands chercheurs au pays.
03:22 Et le CENRA, le Centre National de Recherche Agronomique, avec bien sûr d'autres experts, sont en train d'y travailler.
03:31 Trouver des plants qui puissent résister au climat, quel que soit ce qui va se passer.
03:40 Et je suis convaincu que d'ici là, nous allons trouver un palliatif à cela.
03:45 Alors la fève de cacao rapporte beaucoup moins que le chocolat. Où en est la Côte d'Ivoire dans ses efforts pour la transformation sur son territoire ?
03:55 Je voudrais vous faire savoir que lorsque le président Alassane Ouattara accédait au pouvoir, nous étions à peu près à 50 000 tonnes de cacao broyé.
04:10 Aujourd'hui, nous avons la possibilité de broyer 600 000 tonnes avec une capacité de broyage de l'ordre de 1 million de tonnes.
04:23 Donc des efforts sont en train d'être faits. C'est vrai que quand on broie le cacao, on en sort du beurre de cacao, de la poudre de cacao.
04:33 Ce n'est pas encore le produit fini. Mais de plus en plus, nous avons des personnes qui s'installent dans notre pays au regard des faveurs qui leur sont accordées.
04:46 Parce que le président de la République a pris des mesures incitatives qui permettent aux industriels qui veulent s'installer dans notre pays de venir.
04:57 Et je crois que de plus en plus, on assiste à une ruée d'investisseurs qui veulent venir s'installer en Côte d'Ivoire et transformer notre cacao pour que la plus-value puisse rester dans notre pays.
05:12 Nous sommes les premiers producteurs au monde. Il n'y a pas de raison que…
05:18 Je vous interromps parce qu'il ne nous reste plus beaucoup de temps. J'ai très envie de vous poser une question très importante qui n'a plus rien à voir avec le cacao, mais sur la souveraineté alimentaire.
05:28 C'est un vrai problème aujourd'hui. Que fait la Côte d'Ivoire pour conserver cette souveraineté, pour l'obtenir, cette souveraineté alimentaire ?
05:36 La Côte d'Ivoire, tout comme d'ailleurs la France et les autres pays, connaît des chocs exogènes.
05:47 Et au regard de tous ces chocs, le président de la République a créé un ministère qui a changé de dénomination.
05:57 Ministère d'État en charge de l'agriculture, du développement rural et des productions vivrières.
06:05 Donc l'objectif affiché par son excellence, M. le Président, c'est que nous allions à la souveraineté alimentaire.
06:13 Comment justement ?
06:14 Mais la souveraineté alimentaire nécessite que nous devons produire ce que nous devons consommer.
06:21 On ne nous impose rien de l'extérieur et que ce que nous produisons aussi puisse permettre aux consommateurs d'en disposer à satiété.
06:32 Et de plus en plus, c'est ce que nous sommes en train de faire.
06:36 Vous avez vu qu'il n'y a pas longtemps, nous étions sur le terrain pour distribuer des kits agricoles aux paysans.
06:44 Des espaces ont été aménagés pour permettre leur installation.
06:49 Nous avons également décidé de produire en toute saison à partir des canalisations qui sont faites et également soutenir notre production à la base.
07:01 Je pense que c'est de cette seule façon que nous pouvons atteindre nos objectifs de souveraineté alimentaire.
07:08 Nous y croyons et nous sommes engagés pour cela.
07:12 D'ailleurs, il y a des moyens qui sont dédiés à cela.
07:16 L'ABAD intervient pour nous soutenir dans le cadre d'un appui budgétaire.
07:22 Il en aide même du Japon et de bien d'autres pays, la BOAD et autres.
07:27 Merci beaucoup Kouassi Adjoumani.
07:30 Vous êtes ministre de l'Agriculture de la Côte d'Ivoire.
07:33 Merci beaucoup d'être venu sur notre plateau.
07:35 C'est la fin du Journal de l'Afrique.
07:37 C'est moi qui vous remercie.