Les invités d'Olivier de Keranflec'h débattent de l'actualité dans #PunchlineWE du vendredi au dimanche
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00:00:00 Bonjour à tous, bienvenue sur CNews, ravis de vous retrouver pour ce nouveau numéro
00:00:05 de Punchline en direct jusqu'à 19h.
00:00:07 Les agriculteurs ne décolèrent pas, nouvelle action surprise.
00:00:10 Aujourd'hui à Paris, 66 personnes ont été interpellées après avoir bloqué la circulation
00:00:15 autour de l'arc de triomphe.
00:00:17 Ils ont rejoint le château de Versailles, nous ferons le point sur place avec nos journalistes.
00:00:20 Nous écouterons également le témoignage poignant d'un jeune agriculteur passionné
00:00:24 de Lyon qui élève seul ses 80 vaches limousines et qui se retrouve aujourd'hui dans une
00:00:29 situation dramatique.
00:00:31 Autre sujet, les agriculteurs au cœur de la campagne des européennes après des semaines
00:00:35 d'attente.
00:00:36 On connaît enfin le nom de la tête de liste du groupe Renaissance, il s'agit de Valérie
00:00:40 Hayer.
00:00:41 Et à peine nommée, elle est déjà sur le terrain auprès des paysans.
00:00:44 Il faut dire que la députée européenne part en campagne avec un important déficit
00:00:47 de notoriété, ce qui pourrait bien laisser le champ libre à son principal concurrent,
00:00:52 Jordan Bardella.
00:00:53 On en débat dans un instant.
00:00:55 Ensuite, ce meurtre ignoble à Saint-Uriel près de Rennes.
00:00:58 Un homme a été frappé à mort à coup de batte de baseball pour avoir klaxonné devant
00:01:03 une caravane.
00:01:04 Les auteurs présumés de ce meurtre ont été mis en examen et placés en détention
00:01:07 provisoire.
00:01:08 Nous écouterons tout à l'heure le témoignage sur notre antenne du maire de ce village encore
00:01:12 sous choc.
00:01:13 Voilà pour le sommaire de Punchline.
00:01:14 Dans un instant, je vous présente mes invités.
00:01:17 Mais d'abord, 17h, c'est l'heure du rappel des titres de l'actualité avec vous, Simon
00:01:21 Guillain.
00:01:22 Bonjour Simon.
00:01:23 Bonjour Miquel et bonjour à tous.
00:01:26 La colère des agriculteurs ne faiblit pas.
00:01:28 Des membres de la coordination rurale ont mené une action surprise ce matin autour
00:01:33 de l'arc de triomphe avant de prendre la direction du château de Versailles.
00:01:36 Les forces de l'ordre ont procédé à 66 interpellations.
00:01:40 Des rassemblements qui interrogent sur une éventuelle reprise de la mobilisation sur
00:01:44 le territoire.
00:01:45 Ce vendredi 1er mars marque le top départ de la nouvelle collecte alimentaire des Restos
00:01:50 du Coeur.
00:01:51 L'objectif cette année est de collecter 9000 tonnes de dons à l'heure où les demandes
00:01:54 d'aide continuent d'affluer.
00:01:56 Dès aujourd'hui et tout le week-end, près de 80 000 bénévoles sont mobilisés partout
00:02:00 en France.
00:02:01 Les Restos du Coeur assurent 35% de l'aide alimentaire dans le pays.
00:02:06 Et puis les condamnations internationales se multiplient après des tirs israéliens
00:02:10 sur un convoi d'aide humanitaire dans la bande de Gaza.
00:02:12 Hier, plus de 110 Palestiniens ont été tués par TSA lors d'une distribution selon le
00:02:17 Hamas.
00:02:18 La communauté internationale a souligné l'urgence d'un cessez-le-feu humanitaire
00:02:22 et réclame une enquête, cher Miquel.
00:02:25 Merci Simon et à tout à l'heure.
00:02:28 Bienvenue dans Punchline Weekend avec cet après-midi Louis de Ragnel, journaliste politique.
00:02:32 Bonjour.
00:02:33 Bonsoir.
00:02:34 Bonjour également à Reda Bellage, porte-parole du syndicat de police Unité SGP Police d'Île
00:02:38 de France et puis Gabriel Cluzel qui est avec nous, journaliste.
00:02:40 Ravi de vous accueillir tous les trois.
00:02:42 Nous serons rejoints dans quelques instants par Pierre-Henri Bovis qui est avocat.
00:02:45 Trois ans après la mort du brigadier Éric Masson, le verdict vient de tomber pour Ilyas
00:02:51 Akoudad.
00:02:52 On va retrouver tout de suite Noémie Schultz et leurs parents en direct de la cour d'assise
00:02:55 d'Avignon.
00:02:56 Noémie, le principal suspect âgé de 22 ans est condamné à 30 ans de réclusion criminelle.
00:03:02 Absolument.
00:03:03 30 ans de prison assorti d'une période de sûreté des deux tiers, c'est-à-dire une
00:03:08 période de sûreté de 20 ans.
00:03:10 Ilyas Akoudad a été reconnu coupable de meurtre sur personne dépositaire de l'autorité
00:03:15 publique.
00:03:16 Il a été connu comme un collègue d'Éric Masson, visé par le jeune homme.
00:03:20 La peine encourue était plus lourde.
00:03:22 L'avocat général a requis la réclusion criminelle à perpétuité avec une période
00:03:26 de sûreté de 22 ans.
00:03:27 Mais les jurés, les magistrats qui composaient cette cour d'assise ont visiblement été
00:03:33 sensibles aux arguments de la défense qui avait demandé au juré de condamner Ilyas
00:03:38 Akoudad.
00:03:39 Il n'y avait aucun doute sur sa culpabilité.
00:03:41 On le rappelle, il a reconnu les faits pendant ce procès alors qu'il les niait depuis trois
00:03:45 ans.
00:03:46 Il a ce matin, quand il a eu une dernière fois la parole, présenté ses excuses à la
00:03:49 famille Masson.
00:03:50 Ce jury a été sensible aux arguments de la défense qui avait demandé de ne pas emmurer
00:03:56 vivant Ilyas Akoudad, de ne pas lui donner une peine d'élimination, mais de lui laisser
00:04:01 l'espoir de sortir un jour de prison.
00:04:03 C'est le cas avec cette peine très sévère de 30 ans de prison, mais qui lui laisse tout
00:04:07 de même, sachant qu'il est âgé de 22 ans seulement aujourd'hui, l'espoir un jour de
00:04:11 retrouver la liberté.
00:04:12 Noemi, comment cette peine a été perçue par les différentes parties ?
00:04:18 Elle a été énoncée dans une salle d'audience très remplie, des policiers en civil, des
00:04:25 amis, des proches d'Eric Masson, des policiers également en tenue.
00:04:28 Une salle d'audience vraiment remplie, dans un grand silence.
00:04:32 Et à la sortie, on a senti du soulagement de tous les côtés.
00:04:36 D'abord, on a entendu le père d'Eric Masson, Marc Masson, qui avait pris la parole avec
00:04:41 une immense dignité, beaucoup de pudeur, mardi, qui avait raconté comment il avait
00:04:46 appris ce soir de mai 2021 qu'il avait perdu un de ses fils.
00:04:49 Ses trois enfants sont policiers, il était lui-même policier et il nous a dit que c'était
00:04:53 ce qu'il attendait.
00:04:54 En tout cas, ce qu'il attendait, c'était que la justice reconnaisse que son fils a été
00:04:58 tué parce que policier.
00:05:02 On a entendu aussi le soulagement des avocats d'Ilyas Hakoudade, qui redoutait vraiment
00:05:06 une condamnation à la prison à perpétuité.
00:05:08 Et donc, il semblerait, on a pu échanger aussi avec les policiers présents, les représentants
00:05:13 des syndicats de police, qui eux aussi nous ont dit que ce qui comptait, c'était que
00:05:16 la circonstance aggravante soit retenue.
00:05:18 Donc, ce qui semble se soit resté après ce verdict, c'est une forme de satisfaction.
00:05:23 Alors, Ilyas Hakoudade a 10 jours pour se faire la parole.
00:05:26 Mais peut-être se contentera-t-il de ce verdict ?
00:05:28 Vous savez, s'il va en appel, il prend le risque d'une condamnation plus lourde à
00:05:32 la perpétuité.
00:05:33 Je vous propose d'écouter Marc Masson, le père d'Eric Masson, qui nous a dit quelques
00:05:36 mots à la sortie de l'audience.
00:05:37 Nous sommes satisfaits, la justice est passée.
00:05:40 La qualité de policier intervenant dans mon fils a été reconnue.
00:05:44 La condamnation nous semble juste.
00:05:46 Et voilà.
00:05:47 Et quoi qu'il en soit d'aujourd'hui, je reste un père qui a perdu son fils et je
00:05:53 reste un père qui a perdu son fils et quelle que soit la condamnation, il ne reviendra
00:05:58 jamais.
00:05:59 C'est comme ça.
00:06:00 Donc, on reste avec notre tristesse.
00:06:01 Effectivement, il n'y a pas de gagnant.
00:06:02 Il n'y a que des perdants.
00:06:03 C'est tout.
00:06:04 Voilà.
00:06:05 Et vous savez, souvent, avec l'habitude, je fais le constat qu'une bonne décision
00:06:12 de justice, c'est une décision qui est acceptée par toutes les parties.
00:06:15 Alors, encore une fois, on ne sait pas s'Ilyas Hakoudade décidera de faire appel.
00:06:19 Ce soir, on a le sentiment que la justice est passée et peut-être que pour tous les
00:06:23 policiers qui avaient été vraiment traumatisés par ce meurtre il y a trois ans, c'est la
00:06:28 possibilité maintenant pour tous les collègues, tous les policiers de ce commissariat d'Avignon,
00:06:33 la possibilité de tourner cette page.
00:06:35 Merci beaucoup Noémie Schultz, en direct de la cour d'assises d'Avignon.
00:06:39 Et merci à Laure Parra qui vous accompagnerait d'abélage.
00:06:42 Une peine qui a l'air de satisfaire finalement tous les partis et notamment au sein de la
00:06:47 police.
00:06:48 Pour nous, le plus important, c'était la reconnaissance de qualification de meurtre
00:06:54 ou tentative de meurtre sur personne dépositaire de l'autorité publique, donc d'un policier.
00:06:59 Mais moi, ça me touche un peu parce que j'ai eu la chance de travailler avec lui, parce
00:07:05 qu'avant d'être à Avignon, il était affecté à la brigade d'antipersonnalité de Chennevers
00:07:09 sur Marne.
00:07:10 J'étais affecté à la BAC départementale du Val-de-Marne, donc j'ai eu la chance de
00:07:13 faire des opérations avec lui.
00:07:14 Donc c'est assez touchant parce que c'est un policier qui était très expérimenté,
00:07:18 très professionnel.
00:07:19 Et surtout, il y a une chose qui était marquante chez lui, c'est qu'il avait toujours le
00:07:21 sourire.
00:07:22 Donc le deuil, il va être difficile à faire, mais je pense que sa mémoire, dans nos mémoires
00:07:29 en tout cas, il sera toujours présent.
00:07:30 Et c'est toujours un moment difficile pour nous.
00:07:32 Mais je pense que pour la peine qui a été prononcée par rapport à, il faut savoir
00:07:39 que le jeune avait 19 ans au moment des faits, on peut assimiler ça presque à une perpétuité.
00:07:44 En tout cas, pour nous, policiers, pour les proches, pour la famille, je pense que pour
00:07:47 le coup, pour le souvenir et le deuil, on a pris perpécuté.
00:07:50 Et puis il y a ces mots du papa Gabriel Cluzel, il n'y a pas de gagnant, il n'y a que des
00:07:55 perdants.
00:07:56 Ce père est vraiment très touchant, très digne.
00:07:59 Il exprime sa tristesse avec beaucoup de pudeur.
00:08:02 Il reconnaît que la justice est passée.
00:08:05 C'est impressionnant de voir autant de tenue dans sa déclaration.
00:08:09 C'est un père et c'est un policier aussi, si j'ai bien compris.
00:08:11 Le père de policier, moi, je suis toujours très touché aussi par ses vocations dans
00:08:15 des métiers difficiles qui se transmettent de génération en génération.
00:08:19 On pourrait comprendre que les agriculteurs, les militaires, ce sont des métiers difficiles,
00:08:23 des métiers à risque.
00:08:24 Et néanmoins, ça se transmet de père en fils.
00:08:30 En l'occurrence, ça rejoint, on voit toute la lignée familiale.
00:08:33 On a cette photo que j'ai toujours trouvée très belle depuis le début, parce qu'on
00:08:36 le voit en uniforme.
00:08:37 Néanmoins, il y a cette petite main autour de son cou qui montre qu'il y a toute une
00:08:43 famille qui a été forcément fracassée dans l'affaire.
00:08:46 Mais le message du grand-père est en tout cas très impressionnant.
00:08:51 Réaction du ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, sur le réseau social X.
00:08:56 Justice a été rendue, le meurtrier du policier Eric Masson est condamné à 30 ans de réclusion
00:09:02 criminelle.
00:09:03 Toucher un policier à un gendarme, c'est blesser la France.
00:09:06 Louis de Ragnel.
00:09:07 Je trouve que cette condamnation aussi est très importante.
00:09:10 C'est la reconnaissance de la circonstance aggravante, parce qu'il y a eu des changements
00:09:17 de récit qui ont été faits par l'accusé, qui est d'ailleurs un jeune dealer qui avait
00:09:23 été déjà condamné six fois.
00:09:25 Derrière tout ça, se pose aussi la question, j'ai eu plusieurs policiers au téléphone
00:09:29 qui me disaient, moi je travaille en civil sur le terrain, si un jour je suis mis en
00:09:36 cause, on me dira, regardez, comme pour le procès d'Eric Masson, on ne savait pas que
00:09:40 vous étiez policier, donc la circonstance aggravante ne peut pas être retenue.
00:09:44 Et c'est vrai que pour beaucoup de policiers qui travaillent en civil, il y avait cette
00:09:47 interrogation, ils se disaient tous, mais moi ça peut m'arriver demain en réalité,
00:09:51 puisque l'essence de leur métier, notamment en brigade anticriminalité, c'est d'aller
00:09:56 justement, de ne pas être reconnu, d'avancer dans des voitures banalisées, de ressembler
00:10:00 entre guillemets le moins possible à l'image que se font des jeunes de banlieue à des
00:10:05 policiers.
00:10:06 Donc je pense que pour ça aussi, pour le travail des policiers, c'est aussi très
00:10:10 important.
00:10:11 Il y a un tout autre sujet que je souhaitais partager avec vous.
00:10:14 Un proviseur a été menacé de mort sur les réseaux sociaux après avoir demandé à
00:10:18 un élève d'enlever son voile.
00:10:20 Les faits se sont déroulés dans un lycée du 20e arrondissement de Paris, le lycée
00:10:24 Maurice Ravaël.
00:10:25 Ce matin, les cours ont été suspendus car des élèves ont organisé un blocus devant
00:10:29 l'établissement en soutien, pas au proviseur, mais à leurs camarades, camarades qui ont
00:10:34 décidé de porter plainte.
00:10:36 Les détails de cette affaire avec Aminata Demphal.
00:10:38 Les faits se sont déroulés ce mercredi dans un établissement du 20e arrondissement de
00:10:46 Paris.
00:10:47 Le proviseur du lycée Maurice Ravaël a été menacé de mort sur les réseaux sociaux après
00:10:52 un incident avec une élève de BTS.
00:10:54 L'étudiante âgée de 19 ans aurait mis son voile dans la cour du bâtiment et a refusé
00:10:59 de le retirer malgré les injonctions du personnel.
00:11:02 Averti, le proviseur est arrivé en soutien pour réitérer la demande auprès de la jeune
00:11:06 femme.
00:11:07 Face à son refus, le chef d'établissement a été contraint de l'escorter vers la sortie.
00:11:11 Se plaignant de violences de la part du proviseur, l'étudiante a déposé plainte.
00:11:16 Aucun jour d'ITT ne lui ont été délivrés après plusieurs examens complémentaires.
00:11:20 Le rectorat a réagi via un communiqué.
00:11:23 L'incident portant atteinte aux valeurs de la République a été repris et détourné
00:11:27 sur les réseaux sociaux, générant des propos diffamatoires et des menaces.
00:11:31 La cellule Valeurs de la République est mobilisée pour accompagner les équipes pédagogiques
00:11:36 et rétablir la réalité des faits.
00:11:38 En plus des menaces de mort envers le proviseur, des menaces de destruction de l'établissement
00:11:43 circulent également sur les réseaux sociaux.
00:11:45 La ministre de l'Education nationale, Nicole Belloubet, apporte son soutien et condamne.
00:11:50 "Nous ne laisserons rien passer.
00:11:52 Dès la connaissance des faits, j'ai mobilisé les services pour garantir la sécurité du
00:11:56 proviseur et saisis le procureur."
00:11:58 Face à la colère d'une majeure partie des élèves, les cours ont été suspendus
00:12:03 pour la journée.
00:12:04 On nous dit que la situation est suivie par le rectorat et les services de police afin
00:12:08 de garantir la sécurité à l'ensemble des élèves et au personnel de l'établissement.
00:12:14 Gabrielle Cluzel, il y a tout de même de quoi s'inquiéter.
00:12:16 Oui, Nicole Belloubet dit "nous ne cèderons rien", mais en réalité nous avons déjà
00:12:20 cédé.
00:12:21 Et en réalité, quand on voit ces événements, on sait qu'il y a aussi des proviseurs,
00:12:26 moi j'en ai rencontré, qui disent "écoutez, moi quand je vois un voile, je détourne le
00:12:30 regard".
00:12:31 Parce qu'il y a de nombreuses provocations dans de nombreux lycées.
00:12:36 J'ai beaucoup d'exemples en tête, des jeunes filles qui remettent le voile au moment
00:12:40 de la photo de classe, qui le remettent pendant la cour de récréation en prétextant que
00:12:46 c'est à ciel ouvert.
00:12:47 Il y a moult occasions.
00:12:49 C'est de la provocation selon vous ?
00:12:51 Bien sûr que c'est de la provocation.
00:12:52 À partir du moment où c'est interdit, où elles le font, c'est de la provocation.
00:12:56 Et elles peuvent le faire pourquoi ? Parce que c'est très significatif dans cette affaire,
00:13:00 parce qu'elles sont soutenues.
00:13:01 Vous l'avez dit, il y a du monde qui s'est mobilisé, non pas pour défendre le proviseur,
00:13:07 mais pour défendre la jeune fille, comme si elle était la victime.
00:13:10 Donc en réalité, ce petit théâtre est possible parce qu'il y a un entourage qui soutient
00:13:16 et que c'est presque vécu comme un acte d'héroïsme.
00:13:20 En fond, évidemment, de décor de cette affaire, il y a le souvenir de Samuel Paty.
00:13:27 Personne, aucun professeur, aucun proviseur n'a envie de vivre cela.
00:13:30 Et c'est vrai que les mots "cellule, valeur de la République", on attend un peu le numéro
00:13:36 vert "laïcité", ça sonne comme quelque chose de bien impuissant face à ce phénomène
00:13:42 qui touche évidemment de nombreux établissements.
00:13:45 En réalité, même si pas de cette ampleur-là, mais des incidents touchant le voile islamique
00:13:49 dans les lycées, je vous garantis qu'il y en a beaucoup.
00:13:51 - Moi, c'est une affaire qui me touche parce que c'est un établissement que je connais
00:13:53 très bien.
00:13:54 J'ai fait tout mon collège et tout mon lycée.
00:13:56 - Ça vous surprend ? C'est rare, mais on vous pose la question.
00:14:00 - Ah oui, ça me surprend.
00:14:01 - Que ça se produise dans cet établissement que vous avez connu.
00:14:04 - Oui, je vous le dis, ça me surprend absolument, Louis de Ragnel.
00:14:06 L'Éducation nationale fait face...
00:14:08 Bon, c'était il y a plusieurs années aussi, je ne vous le cache pas.
00:14:12 L'Éducation nationale fait face à une nouvelle provocation.
00:14:15 C'est ce que nous dit Gabriel Cluzel.
00:14:16 Alors que la loi est claire, la religion n'a pas sa place à l'école.
00:14:20 - Oui, la religion, en tout cas dans les écoles publiques, oui.
00:14:23 Moi, ce qui me heurte dans cette triste affaire, c'est qu'en réalité, tout aurait dû être
00:14:29 réglé très rapidement.
00:14:30 Ça peut arriver qu'il y ait des incidents.
00:14:34 Moi, je déplore le fait qu'il y ait ce type d'incidents.
00:14:36 Mais normalement, le proviseur qui rappelle à une élève qu'elle ne peut pas porter le
00:14:40 voile, qu'elle doit se découvrir le visage, bon, elle se découvre le visage et normalement,
00:14:45 ça rentre dans le rang.
00:14:46 Ce qui est frappant, c'est que toute l'école a été suspendue parce que globalement, les
00:14:52 élèves et les parents d'élèves soutiennent l'élève à qui on a demandé de se découvrir
00:14:57 la tête.
00:14:58 Et là, il y a un vrai problème.
00:14:59 Et donc, la réponse ne peut pas être uniquement, effectivement, je rejoins ce que disait Gabriel
00:15:04 Cluzel, les cellules Valeurs de la République, laïcité, tout ce qu'on veut.
00:15:08 Là, il y a un vrai problème avec toute la communauté, à la fois des élèves, des
00:15:12 parents d'élèves.
00:15:13 Et je pense que là, l'Éducation nationale doit aussi agir sur toutes ces personnes,
00:15:18 cette communauté qui fait vivre l'établissement et dans lequel, manifestement, il y a un problème
00:15:23 profond.
00:15:24 Puisque normalement, quand bien même il y a un incident de cette nature-là, être obligé
00:15:31 de… non mais c'est-à-dire qu'il n'y avait pas d'école aujourd'hui, être obligé
00:15:34 de fermer l'établissement parce que ça crée un émoi pas possible de la part des
00:15:39 élèves et des parents d'élèves, c'est qu'il y a un problème très profond.
00:15:43 Ce n'est pas du tout anecdotique.
00:15:44 Les cours n'ont pas été suspendus toute la journée, les cours ont été suspendus
00:15:46 une grande partie de la journée.
00:15:48 La police a même dû intervenir.
00:15:50 Vous vous rendez compte ? En fait, moi, c'est ça qui me frappe.
00:15:54 C'est-à-dire qu'on part quand même, on demande à une jeune fille de se découvrir
00:15:58 la tête.
00:15:59 Et ça termine par la police qui est obligée d'intervenir avec les élèves et les parents
00:16:04 d'élèves qui se mettent à proférer des menaces de mort contre le proviseur et qui
00:16:08 se mettent à bloquer l'établissement.
00:16:11 Les menaces ont été proférées sur les réseaux sociaux, a priori.
00:16:14 Le proviseur a d'abord demandé à deux jeunes filles de retirer leur voile.
00:16:19 Elles l'ont fait, elles se sont exécutées dans la cour de récréation.
00:16:23 Il a ensuite demandé à deux autres jeunes filles.
00:16:26 Une l'a fait et l'autre a refusé.
00:16:29 Ce qui est génial, c'est que quand on voit la réaction, qui soutient qui ?
00:16:32 C'est-à-dire que globalement, de ce que moi, j'ai pu lire, c'était Europe qui a révélé
00:16:37 cette information ce matin, c'est qu'en fait les élèves soutiennent l'élève qui
00:16:42 a refusé de se découvrir.
00:16:44 - Alors, Réda Bellage, peut-être que vous allez pouvoir nous éclairer sur la question,
00:16:47 notamment sur l'intervention des forces de l'ordre contre ce blocage, contre ce blocus
00:16:54 qui a eu lieu aujourd'hui.
00:16:55 - En fait, il y a eu un...
00:16:56 Enfin, les infos que j'ai, c'est qu'il y a eu un...
00:16:57 Ils ont...
00:16:58 Les élèves ont...
00:16:59 Une grande partie des élèves ont boycotté les cours ce matin.
00:17:01 Ils se sont rassemblés forcément sans déclaration.
00:17:04 Ils se sont adonnés à une espèce de manifestation.
00:17:07 Enfin, ils se sont rassemblés devant l'établissement.
00:17:09 Mais au-delà de ça, je pense que...
00:17:11 - Même si on peut imaginer que ça avait été quand même prévu, puisque c'est...
00:17:15 L'histoire date de mercredi et que ce blocus a été organisé ce matin.
00:17:18 - Oui, mais maintenant, je me rends compte qu'avec les choses, les réseaux sociaux,
00:17:20 les choses ont très, très...
00:17:21 Voilà, avec les messages récryptés, vous pouvez rassembler plus de 100 personnes en
00:17:26 10 minutes, n'importe où, en région parisienne, n'importe où, même en France.
00:17:30 Et moi, je pense qu'il faut apporter son soutien au personnel de l'Éducation nationale,
00:17:35 parce qu'ils vivent un peu la même chose que nous, les policiers.
00:17:37 On a l'impression, dans le monde d'aujourd'hui, qu'on ne respecte plus tout ce qui représente
00:17:42 soit les institutions républicaines...
00:17:43 - Soit les autorités.
00:17:44 - Soit les autorités.
00:17:45 - On peut imaginer qu'à travers ce proviseur, c'est l'autorité.
00:17:46 - Moi, j'ai connu une époque, parce que vous parliez...
00:17:48 Je n'étais pas dans cet établissement-là, mais moi, j'étais en école publique aussi,
00:17:51 une partie de ma scolarité.
00:17:53 On n'avait pas le droit aux jeans troués.
00:17:55 Et si vous mettiez un jean troué, le lendemain, il n'y avait pas une manif devant le lycée,
00:18:01 parce que...
00:18:02 - C'était un religieux.
00:18:03 - Il n'y avait pas de menace de mort.
00:18:04 - C'était un religieux.
00:18:05 - Religieusement aussi, c'est pareil.
00:18:06 - Mais ce que veut dire Redabelash, c'est que la loi était respectée par tous.
00:18:09 - Voilà, exactement.
00:18:10 Et puis surtout, l'autorité n'était pas remise en cause.
00:18:13 Là, on a l'impression que tout le monde peut...
00:18:15 Tout se permet que ce soit...
00:18:16 Alors, on ne va pas généraliser.
00:18:18 Il faut faire du cas par cas.
00:18:19 Mais excusez-moi, mais à un moment, eux, ça reste des gamins, c'est des lycéens ou
00:18:23 des BTS étudiants, mais les parents aussi, ils ont une responsabilité.
00:18:29 Si déjà les parents ont un problème avec l'autorité, c'est compliqué.
00:18:33 - Et dans l'actualité également, les agriculteurs ne décollèrent pas.
00:18:36 Nouvelle action, surprise.
00:18:37 Aujourd'hui à Paris, 66 personnes ont été interpellées.
00:18:40 Ce matin, ils ont d'abord bloqué la circulation autour de l'Arc de Triomphe avant de rejoindre
00:18:44 le château de Versailles.
00:18:46 Nous retrouvons tout de suite Mickaël Dos Santos.
00:18:48 Mickaël, comment est la situation actuellement près du château de Versailles ?
00:18:52 - Écoutez Mickaël, tout se passe très très bien, comme d'habitude d'ailleurs, lorsqu'il
00:19:01 y a des actions d'agriculteurs.
00:19:02 On l'a vu lors des blocages, des points de blocage sur les autoroutes.
00:19:08 Tout se passe très bien avec les forces de l'ordre.
00:19:09 Ici, l'ambiance est plutôt calme.
00:19:12 Alors, une action qui est menée ici au château de Versailles.
00:19:14 Il y a une vingtaine de tracteurs présents ici devant ce monument historique.
00:19:19 Ce qui était moins prévu, c'était l'action de ce matin au niveau de l'Arc de Triomphe
00:19:24 à Paris.
00:19:25 66 personnes, vous l'avez dit, ont été interpellées.
00:19:28 66 membres de la coordination rurale et l'un d'entre eux vient de nous rejoindre.
00:19:32 Il était en garde à vue il y a encore quelques heures.
00:19:35 C'est Patrick Legras.
00:19:36 Merci d'être avec nous, monsieur Patrick Legras.
00:19:39 Vous êtes porte-parole de la coordination rurale.
00:19:40 Alors, expliquez-nous, qu'est-ce qui s'est passé ce matin ? Pourquoi vous avez été
00:19:43 interpellé ?
00:19:44 - On s'est levé à 4 heures parce qu'on devait être ici assez tôt, vers 5 heures
00:19:47 du matin.
00:19:49 J'étais avec le confrère Edouard Legras qui lui est reparti au salon tellement il
00:19:54 était dégoûté.
00:19:55 Et en fait, comme d'habitude, alors qu'on avait déposé un parcours pour aller à Versailles,
00:20:01 automatiquement, comme à chaque fois, depuis cinq semaines, il y avait déjà des CRS
00:20:05 qui bloquaient autour de l'autoroute A4.
00:20:10 Donc, blocage complet de l'autoroute.
00:20:13 Certains ont réussi à s'extirper du blocage et sont partis à droite, à gauche.
00:20:19 Et sur le retour, d'après ce qu'ils m'ont expliqué, ils se retrouvaient pas loin du
00:20:24 centre de Paris.
00:20:25 Ils ont dit, on se retrouve, puisqu'on est bloqué pour aller à Versailles, on se retrouve
00:20:29 autour de l'arc de Triomphe.
00:20:30 Moi, je suis arrivé là-bas, il était 4h30, 5h moins le quart.
00:20:34 Il y avait un peu de paille de demi.
00:20:35 Il n'y avait pas de tracteur, mais il avait dit, on passe là-bas.
00:20:38 Donc, comme il y avait des gens en voiture qui, eux, pouvaient passer, ils sont arrivés
00:20:40 avant.
00:20:41 Les tracteurs sont arrivés en direct, je pense à ma première intervention, vers 5h,
00:20:46 un quart, 5h30, un tracteur.
00:20:48 Après, d'autres sont arrivés.
00:20:51 Les gendarmes, ça se passait très bien.
00:20:53 Il y a eu un dépôt de gerbe qu'on a fait en direct, justement, ce qu'on voulait faire
00:20:56 également ici, par rapport à tous les agriculteurs qui nous ont quittés en travaillant.
00:21:01 Et ceux, j'espère, le moins nombreux possible, qui pourront peut-être nous quitter à cause,
00:21:07 je dirais, du manque de considération de nos dirigeants.
00:21:12 Tout s'est très bien passé.
00:21:14 J'ai échangé plusieurs fois, aussi bien avec Edouard et moi-même, avec la commissaire
00:21:20 qui était en charge de la gendarmerie.
00:21:23 – Pourquoi ça a dérapé ?
00:21:24 – Je vous explique.
00:21:25 Donc, elle nous a dit, au départ, tout de suite sont venus des gens avec des protections.
00:21:32 On n'a pas compris.
00:21:33 Elle nous a dit de se mettre sur la bordure, ce qu'on a fait.
00:21:37 J'ai même dit, moi, on va bouger les tracteurs pour que le trafic reparte très vite,
00:21:41 donc à 6h15, 6h20.
00:21:43 Et je lui ai demandé comment ça allait se passer, parce que j'avais les voitures,
00:21:47 elle dit, on verra après.
00:21:48 Elle nous a dit, il faut vous mettre sur le trottoir.
00:21:51 Tout se passait très, très bien.
00:21:53 Et elle nous a dit à 2, 3 responsables, vous allez au fourgon là-bas pour les papiers.
00:21:57 Donc, on a été là-bas.
00:21:58 Donc, il y avait 70 mètres.
00:22:00 Et quand on est arrivé, on s'est rendu compte, c'était pour nous mettre dans le panier à salade.
00:22:03 – Vous vous emmenez en garde à vue.
00:22:05 – Voilà, donc là, moi, je me suis barré, je suis revenu dans le groupe.
00:22:08 Évidemment, puisqu'on avait 5, 6 télés, on a rediscuté,
00:22:11 j'ai dit, voilà la façon de faire, vous voyez, aucun problème.
00:22:14 On nous pose des questions, on nous extrait du groupe pour nous dire,
00:22:17 on fait ça, on fait ça, tout se passe très, très bien.
00:22:19 Pour vraiment, puisque après, c'était pour revenir ici.
00:22:22 Je pense que ça n'a pas dû leur plaire.
00:22:23 Donc, le temps que je discute, d'un coup, sont arrivées une dizaine, 10, 12 policiers.
00:22:29 Et puis bon, après, je n'ai pas besoin de le raconter,
00:22:30 puisque moi-même, je ne l'ai pas vu, mais ils m'ont sauté dessus.
00:22:33 Alors, c'est vrai que bon, j'ai beau être un ancien militaire...
00:22:36 – Vous êtes blessé ?
00:22:38 – Alors, donc, ils m'ont sauté dessus, donc après, les autres, j'ai dit, voilà,
00:22:42 ils sont arrivés, ils ont rempli, il y avait 13 places, ils nous ont pris à 13.
00:22:45 On a été à la gendarmerie, à la gendarmerie, au commissariat du 8e.
00:22:49 Pour moi, ils m'ont descendu tout seul,
00:22:53 et ils m'ont dit qu'ils me retenaient pour rébellion,
00:22:57 et puis j'en passe pour rébellion, rébellion.
00:23:00 Donc, moi, j'ai vrai que j'avais mal au côte,
00:23:02 bilan de l'opération, j'étais tout seul, les autres, je ne savais pas où ils étaient.
00:23:05 J'ai demandé à avoir un médecin, au bout de 5 heures, j'ai vu un médecin,
00:23:08 et le médecin a vu, il a vu, il y avait une tâche bleue,
00:23:12 et il m'a fait un papier pour aller aux hôpitaux de Paris,
00:23:16 parce que je dois avoir une côte de cassé, j'ai une déchirure musculaire.
00:23:19 Et là, une demi-heure après, même pas, ils m'ont dit, ben, on vous lâche.
00:23:22 Et c'est pour ça que je suis venu ici, comme c'était prévu,
00:23:25 mais bon, c'est pas la super grande forme,
00:23:26 mais il m'en faut plus que ça, comme je vous ai dit.
00:23:28 La coordination orale, on arrive facilement à se redresser.
00:23:31 Par contre... — Et la suite des opérations ?
00:23:32 Alors vous êtes venu ici pour... pour...
00:23:34 — Parce que le but, c'était de faire une action devant le château de Versailles,
00:23:37 et avec les collègues agriculteurs, comme c'était prévu,
00:23:39 pour montrer que c'était prévu, et eux, ils sont là, je sais même pas depuis quand,
00:23:42 puisque j'ai été lâché il y a une demi-heure, depuis quand vous êtes là ?
00:23:44 — Depuis la matinée. — Bon, voilà.
00:23:46 — Vous allez revenir à Paris ?
00:23:47 Est-ce que le but, c'est de remonter avec les tracteurs sur Paris ?
00:23:49 — Je vais laisser... Il est où, le chef ? Je sais pas, il est où, le chef ?
00:23:52 Le chef, il... — C'est vous, le chef ?
00:23:53 — Non, non, non, non. Moi, je suis le porte-parole, et...
00:23:55 Et le chef d'ici, il m'a dit « on va te remener à Versailles en tracteur »,
00:24:00 mais il doit voir à l'ART, je suis pas sûr qu'il laisse faire.
00:24:03 Mais je vais de toute façon retourner à... je dirais porte de Versailles,
00:24:07 et on va continuer avec un peu moins de puissance physique,
00:24:10 mais avec autant de motivation.
00:24:11 — Eh bien merci beaucoup, en tout cas, d'avoir été en direct avec nous sur... sur ces news.
00:24:14 Et puis on va tenter de se renseigner, hein, pour savoir si effectivement
00:24:17 les membres de la coordination orale qui sont présents ici, devant le château de Versailles,
00:24:20 comptent se rendre, oui ou non, à Paris.
00:24:22 — Merci beaucoup, Mickaël Dos Santos, et merci à Bombaguey pour les images.
00:24:27 On va saluer Pierre-Henri Bovis, qui nous a rejoints.
00:24:29 Maître Pierre-Henri Bovis, à vos cams. — Bonjour.
00:24:31 — Vous avez été bloqué par les tracteurs ?
00:24:33 — Non, pas par les tracteurs, mais vous savez, par cette folie Hidalgoyenne
00:24:37 de vouloir multiplier les travaux dans Paris,
00:24:39 et d'obstruer complètement les voies de circulation.
00:24:42 — Bien. C'est un autre sujet. — Pour le grand plaisir des... voilà, des...
00:24:44 — C'est un autre sujet. Mais je vous laisse la parole, Pierre-Henri Bovis.
00:24:47 Vous avez entendu cet agriculteur, hein, qui s'exprimait de la coordination rurale,
00:24:52 nouvelle opération coup de poing.
00:24:53 Je vous cache pas que j'ai une amie à moi qui les a croisés ce matin.
00:24:55 Mis à part le fait de bloquer la circulation, ce qui, j'entends, peut être gênant,
00:24:59 ça se passe plutôt dans le calme.
00:25:00 Donc on a du mal à comprendre cette interpellation.
00:25:04 — Mais en fait, dans cette crise-là, depuis le début,
00:25:07 on a ce sentiment très désagréable de voir s'opposer Paris, la province,
00:25:11 de voir s'opposer ceux qui travaillent, qui se lèvent tous les matins,
00:25:15 qui se fatiguent pour nourrir en plus les Français,
00:25:17 et l'élite parisienne qui regarde ça de manière un peu méprisante,
00:25:22 et qui, du coup, décide d'envoyer les forces de l'ordre pour débarrasser tout ça,
00:25:26 cacher cette horreur, madame la marquise, que je ne saurais pas.
00:25:29 Et c'est un sentiment assez désagréable de voir que les politiques
00:25:32 ne semblent pas apporter des réponses vraiment très concrètes.
00:25:34 D'ailleurs, c'est ce qui s'est passé au Salon d'agriculture.
00:25:36 Vous avez vu les tensions incroyables entre justement les agriculteurs,
00:25:38 Emmanuel Macron qui tentait, tant bien que mal,
00:25:41 d'essayer d'apporter des réponses concrètes.
00:25:42 Là, je sais que Gabriel Attal a enfin adressé une lettre de mission
00:25:47 pour notamment essayer de voir comment,
00:25:50 dans quelle manière on pouvait réformer cette loi EGalim
00:25:52 qui, de toute manière, est inapplicable en l'État,
00:25:54 qui, de toute manière, ne s'applique pas de manière très concrète,
00:25:58 et ensuite, surtout, de répondre à cette crise des agriculteurs.
00:26:00 J'ai entendu Emmanuel Macron, qui, évidemment,
00:26:04 ne peut pas être pessimiste dans cette crise,
00:26:06 mais dire "l'agriculture n'est pas terminée en France,
00:26:08 l'agriculture ne va pas mourir,
00:26:10 et sinon, ça ne sert à rien de se retrousser les manches",
00:26:14 mais moi, je suis plutôt pessimiste de savoir dans quelle mesure
00:26:19 cette crise-là va pouvoir se résoudre dans les années à venir,
00:26:22 parce que peut-être qu'on arrivera à apporter des réponses
00:26:24 là, de manière courte, à court terme,
00:26:26 mais sur du long terme, je ne sais pas dans quelle mesure
00:26:30 l'agriculture en France va pouvoir survivre, notamment,
00:26:33 et on va peut-être pouvoir en parler sur ce plateau,
00:26:35 avec toute la concurrence déloyale qu'il y a aujourd'hui,
00:26:39 avec une PAC qui est à réformer en long, en large et en travers.
00:26:43 - Et vous aurez la parole, rassurez-vous, sur ce sujet.
00:26:46 Dans un instant, on va marquer une courte pause.
00:26:48 Nous reviendrons également sur l'agriculture,
00:26:50 qui est au cœur de la campagne européenne,
00:26:53 avec, après des semaines d'attente,
00:26:55 le nom de la tête de liste du groupe Renaissance.
00:26:57 Ça y est, il s'agit de Valérie Hayé.
00:26:58 On en parle dans un instant, dans la suite de Punchline,
00:27:01 en direct sur CNews.
00:27:02 Restez avec nous, à tout de suite.
00:27:04 Et la deuxième partie de Punchline,
00:27:10 week-end en direct sur CNews.
00:27:11 Merci de nous rejoindre.
00:27:13 Tout de suite, le rappel des titres de l'actualité,
00:27:15 avec Simon Guillain.
00:27:16 - Le verdict est tombé.
00:27:20 Au procès du meurtre d'Éric Masson,
00:27:22 Ilias Akoudad a été condamné à 30 ans de réclusion criminelle
00:27:25 par la Cour d'Assise du Vaucluse,
00:27:27 avec une période de sûreté de 20 ans.
00:27:29 La Cour a bien retenu la circonstance aggravante
00:27:32 de meurtre sur une personne dépositaire
00:27:34 de l'autorité publique.
00:27:36 Le policier Éric Masson a été tué le 5 mai 2021
00:27:39 près d'un point de deal à Avignon.
00:27:41 L'Union européenne va débloquer 50 millions d'euros pour LuneRoy.
00:27:45 C'est l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens.
00:27:48 A la fin du mois de janvier, l'Union européenne avait réclamé
00:27:50 un audit sur le fonctionnement de cette agence,
00:27:53 après des accusations sur la possible implication
00:27:55 de certains de ses employés dans l'attaque du 7 octobre.
00:27:59 Et puis les obsèques de l'opposant au Kremlin,
00:28:01 Alexei Navalny, se sont déroulés aujourd'hui à Moscou.
00:28:04 Des milliers de personnes sont venues lui rendre
00:28:06 un dernier hommage.
00:28:07 Et lors de ce rassemblement, qui est d'ailleurs toujours en cours,
00:28:10 la police a procédé à l'arrestation de 45 personnes
00:28:13 sur place, cher Michael.
00:28:16 45 personnes interpellées à la suite de ces obsèques,
00:28:20 des obsèques du principal opposant à Vladimir Poutine,
00:28:24 Louis de Ragnell.
00:28:26 Alors, il faudra regarder le motif des interpellations,
00:28:28 mais c'est quelque chose qui était assez prévisible.
00:28:30 Trouble à l'ordre public, certainement, on peut imaginer.
00:28:32 Vladimir Poutine ne peut pas donner l'impression,
00:28:33 déjà, je ne défends absolument pas Vladimir Poutine
00:28:36 dans ce sujet-là, mais Vladimir Poutine ne peut pas donner
00:28:39 l'impression de donner un blanc-seing à la famille
00:28:42 de l'opposant politique, de celui qui était son principal
00:28:45 opposant politique.
00:28:46 Et je pense qu'il y a une volonté aussi de montrer,
00:28:48 ok, je vous laisse enterrer votre mort, votre héros,
00:28:52 mais je ne change absolument pas ma stratégie
00:28:54 à l'égard des opposants politiques.
00:28:56 Par ailleurs, je pense qu'il y a ces interpellations-là,
00:28:58 mais il y a aussi toutes les personnes qui ne sont pas
00:29:01 interpellées aujourd'hui, mais qui le seront peut-être
00:29:02 demain, après-demain ou dans quelques semaines.
00:29:05 Il faut quand même visualiser la scène.
00:29:07 Les lieux des obsèques ont été sécurisés par la police
00:29:11 depuis maintenant plusieurs jours.
00:29:13 Il y a des caméras de vidéoprotection,
00:29:14 enfin pas de vidéoprotection, des caméras avec même
00:29:16 de l'intelligence artificielle qui ont été positionnées
00:29:19 pour identifier l'intégralité des personnes
00:29:22 qui se rendent aux obsèques.
00:29:23 Ce sont les obsèques les plus surveillés depuis
00:29:25 une dizaine d'années en Russie.
00:29:27 Et donc, il y a fort à parier que pour Vladimir Poutine,
00:29:30 l'intégralité des personnes qui participent,
00:29:33 qui sont présentes aux obsèques, sont considérées
00:29:35 comme des opposants politiques qui osent défier
00:29:39 son autorité, qui osent célébrer Navalny,
00:29:42 que lui-même Vladimir Poutine considère comme
00:29:45 un traître à la nation.
00:29:47 Il y a juste un petit détail, je trouve qu'il y a
00:29:49 une image un peu de guerre froide.
00:29:51 Il y a les principaux ambassadeurs des pays occidentaux
00:29:54 qui se sont rendus aux obsèques.
00:29:55 Il y a notamment, et je trouve que c'est une fierté
00:29:57 pour la France, il y a l'ambassadeur de France
00:29:59 à Moscou qui était présent, il y avait l'ambassadeur
00:30:01 d'Allemagne, des États-Unis.
00:30:02 Et donc, c'est une scène un peu surréaliste.
00:30:04 Vous avez des ambassadeurs qui, eux, sont libres,
00:30:07 évidemment, de leur mouvement, qui ont leur protection
00:30:09 diplomatique et qui viennent, c'est un acte politique
00:30:12 de se rendre comme ça aux obsèques de Navalny,
00:30:14 dans un contexte où l'intégralité des gens qui sont présents
00:30:17 sont des opposants au pouvoir en place.
00:30:20 Et donc, on l'a vu, il y a eu déjà un certain nombre
00:30:23 d'interpellations.
00:30:24 On peut noter une forme d'humiliation même
00:30:25 pour Vladimir Poutine d'avoir...
00:30:28 Je ne sais pas si... Mais en tout cas, je trouve que c'est
00:30:29 très important que les représentants de pays
00:30:33 occidentaux soient présents pour dire à Vladimir Poutine
00:30:36 "on est là avec celui qui est considéré comme le héros
00:30:42 de l'opposition de Vladimir Poutine et on n'a pas peur
00:30:44 d'être présent et on affiche notre deuil, notre recueillement".
00:30:49 Voilà, c'est un acte éminemment politique.
00:30:52 - Pierre-Henri Bovis ?
00:30:53 - C'est un acte politique, mais il y a...
00:30:55 Il faudra vérifier le motif de ces arrestations.
00:30:58 Mais il y a un principe qui est au-dessus de chaque homme,
00:31:01 c'est le respect du haut mort et qui relève d'un principe
00:31:06 fondamental, presque ancestral, j'ai envie de dire.
00:31:09 Et des arrestations sans motif, moments de funérailles,
00:31:13 seraient extrêmement choquants pour l'ensemble, d'ailleurs,
00:31:15 des pays occidentaux, en tout cas du moins de ceux qui ont
00:31:18 une reconnaissance ne serait-ce que minime
00:31:20 des principes fondamentaux.
00:31:21 - Allez, je vous en parlais tout à l'heure,
00:31:22 les agriculteurs au cœur de la campagne des Européennes.
00:31:25 Après des semaines d'attente, on connaît enfin le nom
00:31:28 de la tête de liste du groupe Renaissance.
00:31:29 Il s'agit de Valérie Hayé et à peine nommée,
00:31:32 elle est déjà sur le terrain auprès des paysans en Mayenne,
00:31:35 mais sur ces terres, retour d'abord sur ce déplacement
00:31:38 avec Florian Tardif.
00:31:40 - Oui, elle a choisi sa terre natale, la Mayenne,
00:31:41 pour lancer sa campagne des Européennes.
00:31:43 Elle, la native de Château-Gontier, qui a donc visité
00:31:46 pour son premier déplacement une exploitation agricole.
00:31:49 Et là encore, ce n'est pas anodin.
00:31:51 Elle, fille d'agriculteur, histoire, vous l'avez compris,
00:31:53 de raconter un petit peu au grand public qui la découvre
00:31:56 aujourd'hui, qui elle est, une femme en prise avec le réel,
00:32:00 qui vient d'un milieu rural.
00:32:01 Je suis déterminée, déterminée, nous a-t-elle confié
00:32:04 à tenter de rattraper le Rassemblement national ?
00:32:07 Quel fustige de vouloir détruire l'Europe de l'intérieur,
00:32:10 le RN qui, pour l'heure, devance largement Renaissance
00:32:13 dans les sondages.
00:32:15 - Déjà sur le terrain, donc, on l'a compris,
00:32:17 c'est son argument pour pallier à son manque de notoriété,
00:32:20 Gabrielle Cluzel, une présence renforcée sur le terrain
00:32:23 auprès des agriculteurs pour rattraper son retard face au RN.
00:32:26 Est-ce que ça peut suffire, selon vous ?
00:32:28 - Ça va être compliqué.
00:32:30 Au-delà de son déficit de notoriété,
00:32:33 elle se présente comme fille d'agriculteur,
00:32:36 mais elle a une façon de parler très techno, quand même.
00:32:39 Donc, c'est vrai qu'on n'est pas tout à fait dans le profil
00:32:43 qu'on pourrait attendre.
00:32:45 Et puis, par ailleurs, si vous voulez, je vous rappelle quand même
00:32:47 que pendant ce temps, ont été votés par des gens proches d'elle,
00:32:54 les deux traités de libre-échange,
00:32:57 celui de ces derniers jours, alors que les agriculteurs
00:33:00 sont en colère, avec le Chili et avec le Kenya.
00:33:04 Donc, si vous voulez, le discours très bienveillant
00:33:08 à l'endroit des agriculteurs, je vous ai compris,
00:33:12 eh bien, il est compliqué à assumer,
00:33:13 sachant que par derrière, à Bruxelles,
00:33:15 est tenu un tout autre discours.
00:33:17 Donc, de fait, la montagne va être difficile à grimper.
00:33:23 Alors, c'est vrai qu'on est un peu surpris de voir quelqu'un
00:33:26 qui est vraiment si peu connu.
00:33:29 On avait parlé d'Olivier Véran, il avait sans doute été trop clivant
00:33:32 pendant la crise sanitaire pour espérer rassembler sur ce poste-là.
00:33:39 Mais là, les députés européens sont souvent peu connus.
00:33:42 Mais celle-là, celle-ci, de voir les journalistes s'interroger
00:33:46 sur la prononciation de son nom, c'était déjà un peu compliqué.
00:33:49 – Est-ce que ce n'est pas surtout que personne ne voulait y aller,
00:33:51 Louis de Rognel, au sein de la Macronie ?
00:33:53 – Il y en a qui… alors Bruno Le Maire ne voulait pas y aller.
00:33:55 Enfin, tous ceux qui sont suffisamment établis au sein de la Macronie
00:33:58 ne voulaient pas y aller.
00:33:59 En revanche, il y a beaucoup de gens, il y a eu énormément,
00:34:01 je crois qu'il y a eu une centaine de candidatures pour être tête de liste.
00:34:04 Moi, je trouve, simplement un mot sur le…
00:34:08 je ne suis pas sûr que ce soit une bonne idée pour cette liste
00:34:11 Renaissance-Horizon-Modem d'aller sur des terres agricoles.
00:34:16 C'est-à-dire qu'aujourd'hui, je pense qu'il y a beaucoup de gens
00:34:20 qui ont admis le fait qu'Emmanuel Macron n'est pas le plus grand protecteur
00:34:23 des agriculteurs.
00:34:24 Alors, on voit que Gabriel Attal a essayé de faire de son mieux
00:34:27 pour essayer de corriger le tir, d'apporter un certain nombre de réponses.
00:34:30 Mais je pense que les macronistes ont plutôt intérêt à aller sur d'autres sujets,
00:34:34 dans la mesure où c'est une espèce de sparadrap
00:34:37 qui n'arrive pas à décrocher maintenant depuis plus d'un mois.
00:34:41 Et donc, je pense que si j'étais eux, en tout cas,
00:34:44 j'essaierais de préempter d'autres sujets, d'essayer d'emmener, par exemple,
00:34:48 le Rassemblement National Reconquête,
00:34:49 les Républicains qui sont plutôt à l'aise sur ce terrain-là.
00:34:52 J'essaierais de les attirer sur un autre terrain sur lequel je suis plus à l'aise.
00:34:56 On va l'écouter Valérie Ayer lors d'un micro tendu tout à l'heure
00:35:00 dans cette exploitation agricole.
00:35:02 On va s'engager dans une campagne avec beaucoup de détermination,
00:35:05 beaucoup de force. L'Europe, c'est vraiment un point de force pour nous.
00:35:09 Et une réalité, on parle de la crise agricole.
00:35:11 On veut trouver des solutions, mesures d'urgence,
00:35:13 mesures structurelles pour mieux accompagner les agriculteurs.
00:35:17 Et puis, on est, je crois, à un moment charnière de notre histoire.
00:35:21 C'est peut-être les élections les plus importantes de l'histoire de l'Union européenne.
00:35:26 La bataille, elle est claire.
00:35:28 Il y a ceux qui veulent détruire nos démocraties et détruire l'Europe de l'intérieur.
00:35:32 Et nous, on est là pour porter un projet d'avenir,
00:35:35 porteur de solutions pour les Français.
00:35:37 Alors, je me répète, le problème quand même, c'est qu'on ne sait pas qui c'est.
00:35:41 On ne sait pas qui c'est parce qu'elle était 22e sur la liste des européennes
00:35:45 lors des dernières élections européennes, donc sur la liste portée par Emmanuel Macron.
00:35:49 Au moment où Stéphane Séjourné a été nommé ministre des Affaires étrangères,
00:35:53 eh bien, elle est devenue patronne du groupe Renaissance.
00:35:56 Mais même à ce moment-là, personne ne savait qui c'était.
00:35:58 On note tout de même qu'elle a l'air déterminée.
00:35:59 Alors, elle est déterminée, elle est travailleuse.
00:36:01 Non, mais je crois que ces qualités-là, lui, sont unanimement reconnues.
00:36:07 Et même par des partenaires, enfin des gens qui, pardon,
00:36:09 des opposants politiques qui sont dans d'autres partis.
00:36:12 Mais ensuite, il va falloir qu'elle dise un peu qui elle est.
00:36:14 Mais bon, à la fin, on sait que sur l'affiche, il y aura la tête d'Emmanuel Macron.
00:36:17 Alors, écoutez ce que disait Stanislas Guérini ce matin sur ce manque de notoriété,
00:36:20 justement, le ministre de la Transformation et de la Fonction publique
00:36:23 qui était interrogé par Romain Desarbres.
00:36:26 Je suis très enthousiaste sur le choix que nous avons fait de Valérie Hayer.
00:36:30 C'est effectivement quelqu'un qui a un ancrage local, qui est une fille d'agriculteur.
00:36:35 Et donc, il y a deux immenses qualités dans cette campagne.
00:36:38 D'abord, la sincérité de son engagement européen.
00:36:41 Je crois que ça la distingue de beaucoup d'autres candidats sur ce point.
00:36:44 C'est pour moi le choix numéro un.
00:36:45 Et voyez-vous, je préfère une candidate qui soit un peu moins connue
00:36:49 sur les plateaux de télévision, ne vous inquiétez pas, ça changera,
00:36:52 mais qui soit très connue au Parlement européen.
00:36:55 Il y a d'autres candidats dans cette campagne
00:36:57 qui eux sont bien connus sur les plateaux de télévision,
00:37:00 mais qui sont totalement inconnus au Parlement européen.
00:37:03 Vous savez, cette élection européenne, c'est une élection qui est existentielle pour l'Europe.
00:37:09 Je pèse mes mots, je crois que c'est l'élection la plus importante
00:37:11 de l'histoire de l'Union européenne.
00:37:14 Alors, vous avez remarqué, au sein de la Macronie,
00:37:16 on respecte et on maîtrise les éléments de langage.
00:37:20 Valérie Hayer a répété exactement la même chose.
00:37:23 Alors, deux solutions.
00:37:24 Soit ça fait partie du verbatim de la Macronie,
00:37:27 soit elle a écouté l'interview de Romain Desarbre ce matin.
00:37:30 Peut-être les deux.
00:37:31 Peut-être les deux.
00:37:31 Ce sont les élections les plus importantes de l'histoire de l'Union européenne, selon vous.
00:37:36 Vous êtes de cet avis, Pierre-Henri Bovis ?
00:37:38 Alors, moi, je ne suis pas de l'avis de Louis.
00:37:39 En revanche, quand Louis Dragnel dit qu'elle a l'air très déterminée,
00:37:43 moi, ce que j'ai entendu dans cette interview,
00:37:44 c'est que c'était l'alternative à ceux qui voulaient détruire l'Union européenne.
00:37:48 Donc, c'est toujours une solution pour éviter un désastre, pour éviter un drame.
00:37:52 Mais ce n'est jamais une candidature pour apporter quelque chose,
00:37:56 pour proposer quelque chose.
00:37:57 C'est pour éviter que d'autres,
00:37:59 donc, évidemment, Elvis de le Rassemblement national qui est en tête de liste,
00:38:02 que le Rassemblement national prenne la victoire de cette élection.
00:38:07 Voilà, on ne sait pas trop pourquoi.
00:38:08 Et donc, ce serait une alternative au Rassemblement national.
00:38:10 Voilà le projet proposé par la tête de liste Renaissance.
00:38:13 Pourquoi pas ?
00:38:14 Mais qu'on ne parle pas de détermination.
00:38:16 Ça, c'est le premier point.
00:38:17 Et le deuxième point, on vient nous dire, bon, voilà, le manque de notoriété,
00:38:20 ce n'est pas si grave tant qu'elle est connue au Parlement européen.
00:38:22 Enfin, pardon, mais si ceux qui vont se déplacer dans les urnes ne la connaissent pas,
00:38:27 a priori, ça ne marchera pas.
00:38:29 Quand bien même, au Parlement européen, c'est la superstar.
00:38:31 Si personne ne la connaît et si ceux qui votent ne la connaissent pas,
00:38:35 a priori, ça ne passera pas, ça ne marchera pas.
00:38:36 Donc, moi, il y a deux points sur lesquels je bloque un peu dans mon logiciel de pensée.
00:38:40 Mais peut-être que, voilà, c'est peut-être un bug chez moi.
00:38:42 Mais en tout cas, j'ai du mal à comprendre le raisonnement.
00:38:46 Et quand on voit Stanislas Guérini, qui est rempli, alors,
00:38:49 on lanche parfaitement son job avec des éléments de langage bien rodés, bien huilés.
00:38:53 On sent que lui-même, si vous voulez, il est en mission.
00:38:56 Mais je ne sais pas si vraiment il croit ce qu'il dit.
00:38:59 Alors, on peut lui donner crédit.
00:39:01 Mais j'ai plutôt l'impression qu'effectivement, ça a été la roue de secours
00:39:06 par rapport à ceux qui auraient plus été à même de mener cette campagne,
00:39:10 mais qui, au contraire, n'ont pas voulu se prendre une baffe.
00:39:12 – Gabrielle Cusel.
00:39:13 – On sentait quand même chez Stanislas Guérini beaucoup de méthode couée.
00:39:16 Je suis très enthousiaste.
00:39:18 Il mettait beaucoup d'élan pour dire ça,
00:39:21 mais voilà, ça ressemblait un peu à une profession auto-réalisatrice.
00:39:25 Non, ce qui est important de voir, c'est qu'aujourd'hui,
00:39:29 l'Union européenne est vécue par beaucoup de Français comme de la nitroglycérine.
00:39:32 Donc, vous dites, Louis Dragnel, ça serait bien d'aller sur un autre terrain.
00:39:35 Oui, mais lequel ? Parce que c'est vrai que l'agriculture, c'est…
00:39:38 – Si j'étais conseiller de la liste d'Emmanuel Macron, je lui dirais peut-être d'aller sur…
00:39:43 – Vous lui diriez pas d'aller sur l'immigration, par exemple.
00:39:45 – Non, parce que…
00:39:46 – L'immigration et l'union européenne, c'est un vrai sujet.
00:39:50 – Par rapport aux enjeux nationaux.
00:39:51 – Le problème, c'est que pourquoi Jordan Bardella est si haut dans les sondages,
00:39:55 c'est parce que c'est le moment rassemblement national.
00:39:58 C'est un peu toutes ces thématiques favoris qui permettent de mettre en échec,
00:40:05 en quelque sorte, l'union européenne et ceux qui en sont les turiféraires.
00:40:09 C'est pour ça que c'est compliqué d'aller sur un terrain favorable.
00:40:12 Les frontières, l'immigration, l'agriculture, c'est l'heure, évidemment, de la droite de Jordan Bardella.
00:40:19 Donc, moi, je trouve qu'elle est méritante parce qu'elle va sur un terrain…
00:40:23 quand même, elle prend un boulot très kamikaze, j'ose dire.
00:40:26 – Ce meurtre ignoble, à présent, à Saint-Uriel, près de Rennes,
00:40:30 un homme a été frappé à mort à coup de batte de baseball
00:40:32 pour avoir klaxonné devant une caravane.
00:40:35 Les auteurs présumés de ce meurtre ont été mis en examen et placés en détention provisoire.
00:40:39 Alors d'abord le sujet de Michael Chahoué,
00:40:41 nous écoutons ensuite le témoignage sur notre antenne du maire de ce village.
00:40:45 Mais d'abord, les faits.
00:40:46 – Sur les lieux du drame, des fleurs et ces mots écrits par la maman d'Anthony,
00:40:51 30 ans, tabassé à mort à coup de batte de baseball,
00:40:54 parce qu'il a eu le malheur de klaxonner en passant devant cette caravane
00:40:58 où vivaient ses agresseurs, deux frères, à la sortie du village de Simon.
00:41:02 Dans ce lieu-dit en pleine campagne,
00:41:04 tout le monde, ou presque, a déjà eu affaire avec les deux mises en cause.
00:41:08 – Quand je passais avec mon tracteur,
00:41:11 et comment dire, il me photographiait, et puis il m'ajurait quoi,
00:41:16 parce que apparemment je faisais du bruit.
00:41:18 Il a dit à ma femme "tu vas mourir", en lui mettant les doigts dans les yeux.
00:41:23 – Deux semaines plus tôt, Anthony avait eu un différent avec les deux frères,
00:41:27 mais selon le maire de Saint-Uriel, les choses jusque-là étaient sous contrôle.
00:41:32 Pour les proches d'Anthony, il y a eu un retard à l'allumage.
00:41:35 – Que ce soit les élus ou même les gendarmes,
00:41:38 tant qu'il n'y a pas de preuves à verer, on ne peut pas y aller au bout.
00:41:41 Il faut que ça en arrive à ce point-là pour les mettre hors de circuit et hors du danger.
00:41:49 – Ça vous met en colère ?
00:41:51 – Ah bah moi, totale, ça me rend fou d'un truc pareil.
00:41:54 – Les deux frères ont été mis en examen et écroués.
00:41:57 Samedi, une marche blanche est organisée à la mémoire d'Anthony à Saint-Uriel.
00:42:02 Il allait devenir papa pour la deuxième fois dans quelques jours.
00:42:06 – Alors c'est terrible parce que vous avez entendu jusque-là,
00:42:08 le maire répéter que tout était sous contrôle, alors à priori non.
00:42:11 Écoutez ce qu'il disait tout à l'heure sur notre antenne.
00:42:15 – On n'avait jamais eu d'acte de violence, c'était des violences verbales
00:42:20 mais pas d'agressions physiques jusqu'à présent.
00:42:23 Et ce drame, ce déperlement de violence nous atterre complètement.
00:42:31 Je pense aussi alerter les pouvoirs publics sur ces drames
00:42:38 qui peuvent aujourd'hui malheureusement exister en milieu rural.
00:42:42 – Alors le maire dit qu'il n'y avait pas eu de violences physiques, uniquement verbales.
00:42:46 Les habitants rencontrés par Mickaël Chahou tout à l'heure
00:42:50 nous disaient bien que ça allait déjà très loin, qu'il y avait des menaces sérieuses.
00:42:54 Reda Bellage, pourquoi est-ce qu'on attend toujours un drame
00:42:56 pour prendre conscience des choses ?
00:42:59 – Parce que tout simplement, là pour le coup c'est un secteur gendarmerie
00:43:03 mais que ce soit les gendarmes ou les policiers,
00:43:04 on n'a pas les moyens aujourd'hui de poursuivre une enquête pour menace de mort.
00:43:09 Vous allez faire quoi ?
00:43:10 Menace de mort, oui c'est très bien, merci, bonne journée.
00:43:13 C'est malheureux à dire mais c'est la réalité du terrain.
00:43:15 Vous n'allez pas mettre quelqu'un en prison ou même se déconvoquer.
00:43:19 Et du coup, comme l'a dit le monsieur, vous êtes obligés d'attendre un drame.
00:43:23 C'est comme ça en fait.
00:43:24 – Non mais c'est terrible ce que vous dites,
00:43:25 parce qu'on a entendu les gens dans le sujet, toutes ces personnes qui disent
00:43:28 "mais nous on n'est pas surpris, on doutait que ça arriverait un jour".
00:43:31 – Oui, alors vous me parlez au porte-parole de l'île de France,
00:43:35 c'est la région la plus criminogène.
00:43:37 Là, ce qui nous inquiète, c'est qu'aujourd'hui la violence
00:43:42 l'attaque aussi le milieu rural, c'est vrai qu'il y a un inquiétant.
00:43:45 Et déjà, nous en région parisienne, on n'est pas assez nombreux,
00:43:48 je parle des forces de l'ordre, alors vous imaginez en milieu rural ?
00:43:51 Parce que c'est vrai, j'ai eu l'occasion de discuter avec nos collègues gendarmes,
00:43:57 puisque j'habite dans le fin fond de la Seine-et-Marne pour le coup,
00:43:59 et qui me disaient que 99% des affaires qu'ils traitent,
00:44:02 c'est soit des violences conjugales, soit des différents familiaux,
00:44:06 soit des différents voisinages.
00:44:07 On est un peu dans le même type, c'est-à-dire que là,
00:44:10 quand en Suisse ce qui se dit, c'est que c'est des personnes
00:44:12 qui insultent régulièrement les voisins, les passants.
00:44:15 C'est un petit village, c'est des gens avec qui ils ont souvent des problèmes,
00:44:17 mais il n'y a pas de solution.
00:44:18 En tout cas, on n'a pas les moyens, les outils judiciaires en termes de procédures,
00:44:24 de répressifs ou dissuasifs, policiers ou gendarmes,
00:44:27 pour lutter contre ce genre de méfaits et éviter ce genre de drame.
00:44:30 - Donc c'est un problème de moyens ?
00:44:31 - Oui, bien sûr que c'est un problème de moyens.
00:44:34 La violence, elle est de plus en plus importante.
00:44:36 J'en ai parlé l'autre jour sur votre plateau,
00:44:39 même si ce n'est pas tout à fait le même sujet,
00:44:42 mais on parle souvent d'agression au couteau.
00:44:44 On a vu à Valentin un gamin qui est mort,
00:44:47 parce qu'il voulait vendre un jogging sur le Boncoin.
00:44:50 Il voulait vendre un jogging, il y avait un comité d'accueil qui arrivait,
00:44:53 il s'est pris un coup de couteau parce qu'il ne voulait pas donner son jogging gratuit.
00:44:56 Donc on n'est pas tout à fait dans la même configuration,
00:44:59 mais au niveau de la violence, on est dedans.
00:45:02 Mais aujourd'hui, est-ce que vous avez déjà vu quelqu'un qui a pris le port d'un couteau ?
00:45:06 Juste le port d'un couteau, c'est 15 000 euros d'amende, un an de prison.
00:45:08 Jamais ça s'est vu que quelqu'un est en prison pour un port de couteau.
00:45:10 - Et on note aussi les violences physiques qui sont en hausse sur l'année 2023.
00:45:14 Pierre-Henri Baudis.
00:45:15 - Ce qui est vrai, c'est que pour les menaces de mort, il faut réussir à sensibiliser un maximum
00:45:19 la police, la gendarmerie et/ou le procureur de la République
00:45:22 pour que justement les auteurs des menaces puissent être convoqués,
00:45:24 ne serait-ce que convoqués pour qu'ils puissent s'expliquer.
00:45:27 Et généralement, une convocation, même si elle n'est pas suivie derrière de faits concrets,
00:45:32 c'est-à-dire évidemment, on ne va pas placer quelqu'un en détention, ce n'est pas le sujet,
00:45:35 mais ne serait-ce que d'être convoqué, généralement, ça a tendance à faire baisser la pression.
00:45:40 Et il n'y a pas qu'il y ait de renouvellement.
00:45:42 Mais après, effectivement, le problème des moyens, c'est que lorsque vous êtes,
00:45:46 quand vous faites menacer de mort, si les menaces de mort ne sont pas suffisamment
00:45:52 prises au sérieux, vous n'avez aucun suivi derrière.
00:45:55 - Alors comment les prendre au sérieux, justement ?
00:45:57 - Alors, il faut récolter le maximum de preuves, le maximum de pièces
00:46:02 et généralement adresser un courrier circonstanciel, le mieux,
00:46:05 c'est de l'adresser directement au procureur de la République, au parquet,
00:46:08 au procureur de la République et essayer de sensibiliser à travers,
00:46:11 pas faire de la publicité, mais à travers la voix d'un avocat.
00:46:13 Généralement, c'est pris bien plus au sérieux que si vous vous déplacez vous-même
00:46:16 dans un commissariat ou une gendarmerie pour déposer plainte pour menace de mort.
00:46:20 - Vous entendez aussi ce maire Gabriel Cluzel qui, jusque-là, disait
00:46:23 "oui, mais ne vous inquiétez pas, tout est sous contrôle".
00:46:25 - Oui, mais on se rend bien compte que tout le monde est démuni,
00:46:29 tous les représentants de l'État semblent démunis.
00:46:31 C'est très dangereux parce qu'il y a un moment où les braves gens qui se font tuer
00:46:37 par je ne sais quelle arme, pour un coup de klaxon, vont se dire
00:46:40 "moi j'en ai marre d'être un brave gars bien élevé".
00:46:43 Je me souviens, il va y avoir une marche blanche pour ce monsieur.
00:46:47 Je me souviens de la personne, pendant les émeutes,
00:46:49 qui s'était défendue chez lui à Montargis, et on lui avait dit
00:46:52 "tu sais, tu vas t'attirer des ennuis si tu te défends tout seul".
00:46:54 Il dit "oui, mais je préfère être celui qui a des ennuis
00:46:57 plutôt que celui pour lequel on fait une marche blanche".
00:46:59 Et quand l'État n'arrive pas à trouver des solutions,
00:47:02 donc il va falloir qu'il les trouve, les moyens, qu'il se donne les moyens juridiques,
00:47:05 etc. et peut-être arrêter avec une certaine forme d'angélisme,
00:47:09 il va falloir qu'elle les trouve, parce que sinon,
00:47:12 sinon, évidemment, cette justice qu'ils ont déléguée,
00:47:16 qu'ils ont accepté de déléguer dans une forme de contrat social depuis des siècles à l'État,
00:47:20 eh bien les citoyens vont la reprendre. Et là, ça va être grave.
00:47:22 Allez, la pause et on revient dans un instant pour la suite de Punchline Week-end,
00:47:26 en direct sur CNews. À tout de suite.
00:47:27 De retour sur CNews pour la suite de Punchline Week-end,
00:47:36 avec Véronique Jacquier qui nous a rejoint. Bonsoir Véronique.
00:47:39 Louis Doragnel est toujours avec nous, journaliste politique.
00:47:43 Gabriel Cluzel également.
00:47:45 Pierre-Henri Bovis, avocat.
00:47:46 Et puis Reda Bellah, je porte parole du syndicat de police unité SGP.
00:47:50 Improviseur menacé de mort sur les réseaux sociaux
00:47:53 après avoir demandé à un élève d'enlever son voile.
00:47:56 Les faits se sont déroulés dans un lycée du 20e arrondissement de Paris.
00:47:59 La cellule Valeurs de la République est mobilisée, nous dit cet après-midi,
00:48:03 le rectorat dans un communiqué, alors qu'un blocus était organisé.
00:48:06 Ce matin, devant l'établissement, par des élèves en soutien.
00:48:10 Pas aux proviseurs, mais bien à leurs camarades voilés.
00:48:13 Pour rappel, la cellule Valeurs de la République est une petite équipe
00:48:16 d'une dizaine de personnes présentes dans chaque rectorat
00:48:19 et dont la mission est d'aider les établissements
00:48:21 où ont été détectés des atteintes à la laïcité.
00:48:24 Mais les aider comment ?
00:48:25 Je pose la question à Madame Belloubet,
00:48:27 qui depuis trois semaines est à la tête du ministère
00:48:29 au plus gros budget de l'État.
00:48:30 J'ai nommé l'Éducation nationale.
00:48:32 De quels moyens disposent réellement les proviseurs
00:48:35 et les professeurs de collège ou de lycée
00:48:37 pour faire respecter ces règles sans pour autant craindre
00:48:40 pour leur sécurité ?
00:48:41 On en débat ce soir dans Punchline.
00:48:43 Il est 18h, Simon Guillain pour le rappel des titres de l'actualité.
00:48:46 Vous en parliez, cher ami Kéel, dans le 20e arrondissement de Paris,
00:48:52 le proviseur du lycée Maurice Ravel a été menacé de mort
00:48:54 sur les réseaux sociaux après avoir demandé à des élèves
00:48:57 d'enlever leur voile.
00:48:58 L'une d'entre elles a donc refusé, entraînant une altercation.
00:49:01 L'élève en question a décidé de porter plainte
00:49:03 et les cours ont été suspendus.
00:49:06 Il faudra désormais travailler au moins 15 heures par semaine
00:49:08 pour toucher le RSA.
00:49:10 La mesure a été étendue aujourd'hui à 47 départements sur le territoire.
00:49:15 Cette aide s'élève à 607 euros par mois pour une personne seule.
00:49:19 Une obligation qui devrait se généraliser l'année prochaine,
00:49:22 annonce la ministre du Travail Catherine Vautrin.
00:49:25 Et puis ce chiffre, plus d'un milliard de personnes
00:49:27 sont touchées par l'obésité dans le monde entier.
00:49:30 Cette estimation révèle un accroissement du fléau,
00:49:33 notamment dans les pays à revenus faibles ou intermédiaires.
00:49:36 Sachez qu'entre 1990 et 2022, le taux d'obésité a été multiplié
00:49:41 par 4 chez les enfants et chez les adolescents.
00:49:43 Jean-Michel.
00:49:45 Et puis 147e jour de détention pour les otages
00:49:48 détenus par l'organisation terroriste du Hamas
00:49:50 dans la bande de Gaza.
00:49:52 Trois de ces otages sont français,
00:49:53 ils se nomment Ofer, Orion et Oad.
00:49:55 Nous pensons à tous ces otages ce soir et à leurs familles.
00:49:58 Nous demandons une fois de plus leur libération immédiate
00:50:01 et sans condition.
00:50:02 À Gaza, justement, une distribution d'aide humanitaire
00:50:05 a viré au drame.
00:50:06 Au moins 112 morts et 760 blessés sont à déplorer,
00:50:09 selon les chiffres du Hamas, après que des militaires israéliens
00:50:13 ont ouvert le feu hier sur une foule de civils.
00:50:16 Alors si les condamnations et les indignations
00:50:18 se multiplient à travers le monde,
00:50:19 deux versions s'opposent,
00:50:20 celle de l'armée israélienne et celle du Hamas.
00:50:23 Alors que s'est-il passé le point sur la situation
00:50:25 avec Aminata Demphal ?
00:50:28 Sur ces images, des milliers de Palestiniens en proie à la famine
00:50:32 se ruent vers des camions chargés de denrées alimentaires.
00:50:35 D'après le ministère de la Santé du Hamas,
00:50:38 plus de 700 Palestiniens ont été blessés et 110 sont morts.
00:50:43 Le Hamas accuse l'armée israélienne de les avoir tués à balles réelles.
00:50:48 Un témoin de cette scène de chaos raconte.
00:50:51 Nous étions allés chercher de la nourriture, de la farine,
00:50:54 et ils ont commencé à nous tirer dessus.
00:50:56 Ça, elle reconnaît des tirs limités
00:50:57 mais donne une autre version des faits.
00:50:59 D'après le colonel Olivier Rafovitch,
00:51:01 les Palestiniens auraient tenté de piller les camions d'aide humanitaire.
00:51:05 Il y a eu de la part des chauffeurs un effet de panique
00:51:10 avec le mouvement de foule.
00:51:13 Les camions ont écrasé des dizaines de Palestiniens.
00:51:19 Après des tirs de sommation, il y a eu des tirs,
00:51:21 des tirs de Tsaïr parce qu'il y avait un danger de mort
00:51:24 de la part des milliers de soldats de Gazaoui.
00:51:29 Suite au drame, Emmanuel Macron a réclamé un cessez-le-feu immédiat.
00:51:33 Profonde indignation face aux images qui nous parviennent de Gaza
00:51:37 où des civils ont été pris pour cibles par des soldats israéliens.
00:51:40 Comme Washington et Berlin,
00:51:42 le président a demandé une enquête indépendante.
00:51:45 La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen
00:51:48 s'est dite profondément troublée par les images.
00:51:51 Joe Biden, qui espérait un cessez-le-feu à Gaza d'ici lundi,
00:51:54 a finalement déclaré que cette pause des hostilités
00:51:57 ne se produirait probablement pas d'ici cette date.
00:52:01 - Ah oui, c'est ça, effectivement, c'est sûr qu'avec ce drame,
00:52:04 l'hypothèse d'un potentiel cessez-le-feu
00:52:06 est une nouvelle fois repoussée.
00:52:08 Gabrielle Cluzel.
00:52:10 - Oui, ce sont des images assez terribles.
00:52:13 Comme d'habitude, c'est le brouillard de la guerre.
00:52:16 C'est très difficile de déterminer exactement ce qui s'est passé.
00:52:19 Chacun sa version de l'affaire.
00:52:22 Mais en tout cas, c'est évidemment le drame des populations civiles
00:52:26 qui souffrent de la faim, qui sont les otages de cette guerre.
00:52:32 Que dire de plus, sinon que c'est tragique
00:52:34 et qu'il va falloir attendre de savoir exactement si c'est possible.
00:52:38 Parce que pour le moment, encore une fois,
00:52:40 c'est très difficile d'avoir des informations fiables.
00:52:43 On a beaucoup de chiffres qui viennent du Hamas,
00:52:46 qui sont devenus des outils politiques et stratégiques
00:52:51 de savoir exactement le bilan, ce qui s'est passé
00:52:55 et comment faire en sorte que ça ne se reproduise pas.
00:52:58 Ce qui est très triste, c'est qu'évidemment,
00:53:00 ça repousse encore la perspective d'une paix possible.
00:53:06 - On parlait d'au moins 110 morts dans ce sujet.
00:53:10 Ce serait au moins 112, évidemment, selon les chiffres du Hamas.
00:53:15 Véronique Jacquet.
00:53:16 - Oui, je voulais compléter ce que disait Gabrielle,
00:53:18 parce qu'il y a déjà eu des camions pris d'assaut.
00:53:22 Il faut s'imaginer quand même que c'est une population qui meurt de faim.
00:53:25 Et en plus, il y a une densité de population par la force des choses,
00:53:29 avec 150 000 bâtiments dans toute la bande de Gaza qui sont par terre.
00:53:33 Donc, c'est une situation totalement effrayante.
00:53:36 Et il y a trop peu d'aides humanitaires, de toute façon, qui rentrent à Gaza.
00:53:41 Donc, tout est fait, tout concourt à ce que des drames de ce type là se passent.
00:53:46 Alors, bien sûr, après, pour les tirs israéliens, il faut une enquête.
00:53:48 Il faut une enquête indépendante.
00:53:50 Ce qu'a demandé d'ailleurs le ministre des Affaires étrangères aussi,
00:53:53 monsieur Séjourné, donc c'est affaire à suivre.
00:53:56 Mais malheureusement, malheureusement, c'est un drame,
00:53:58 mais qui n'est même pas étonnant et qui peut encore se reproduire.
00:54:01 - On va écouter justement le ministre des Affaires étrangères.
00:54:03 Je vous donne la parole juste après, Louis de Ragnel.
00:54:04 Stéphane Séjourné, c'était chez nos confrères de France Inter ce matin.
00:54:08 - Oui, d'abord, la situation humanitaire est depuis maintenant plusieurs semaines catastrophique
00:54:14 et ce qui se passe est indéfendable et injustifiable.
00:54:18 Et je pense qu'Israël doit pouvoir l'entendre et cela doit cesser.
00:54:23 Maintenant, nous avons franchi un cap supplémentaire.
00:54:26 Les gens se battent pour de la nourriture et il y a des émeutes dans cette situation.
00:54:33 J'ai entendu notamment la demande du secrétaire général des Nations unies
00:54:36 d'ouvrir une enquête indépendante et je pense que la France soutiendra cette démarche.
00:54:41 - Louis de Ragnel, Israël doit l'entendre.
00:54:43 Autrement dit, Israël doit accepter un cessez-le-feu
00:54:46 qui ne soit peut-être pas forcément conditionnel à la libération des otages.
00:54:50 C'est ce qu'on comprend aussi, finalement, à travers ces mots.
00:54:52 - Oui, mais il faut aussi comprendre ce qui s'est passé du côté des Israéliens.
00:54:55 C'est-à-dire que eux ont été attaqués, il y a eu des attaques terroristes.
00:54:59 Moi, je pense aussi à toutes les familles qui ont encore des otages
00:55:03 qui sont retenus entre les mains du Hamas.
00:55:05 La plupart d'entre eux sont des militaires.
00:55:08 Et je pense que même pour l'armée israélienne, c'est quelque chose qui est difficile à envisager.
00:55:12 Imaginez, regardez, imaginons que ce soit nous, la France, qui soit dans cette situation-là.
00:55:19 Ce serait insupportable si on avait des militaires qui étaient pris en otage.
00:55:23 - Ce ne sont pas que des militaires.
00:55:24 - Mais il y en a beaucoup d'entre eux.
00:55:25 Je pense à tous, mais particulièrement les militaires.
00:55:27 Et imaginez qu'on puisse faire la paix avec une organisation terroriste
00:55:30 ou qu'on organise un cessez-le-feu alors qu'on a encore des gens qui sont pris en otage.
00:55:35 Il faut imaginer quand même la dimension humaine, ce que ça peut représenter.
00:55:39 C'est quelque chose de difficilement acceptable.
00:55:40 Et de ce point de vue-là, c'est quelque chose qu'on peut entendre,
00:55:43 même si on souhaite tous, je pense, autour de ce plateau, arriver à une solution.
00:55:48 Ensuite, s'agissant de ce que disait le ministre des Affaires étrangères,
00:55:51 aujourd'hui, il y a à peu près un million et demi de personnes
00:55:55 qui sont concentrées au sud de la bande de Gaza,
00:55:58 et qui sont quasiment tous proches de la famine ou en situation de famine.
00:56:02 Donc évidemment, ce type de scène va hélas se reproduire,
00:56:07 parce que les gens vont se battre pour se nourrir,
00:56:09 parce que c'est quand même ce qu'il y a de plus vital.
00:56:11 Et puis la dernière chose, moi, je voulais simplement faire un petit pas de côté pour vous voir.
00:56:15 Il y a aussi le modèle français. Les militaires français, eux, justement,
00:56:19 font des livraisons de colis par voie aérienne.
00:56:21 Et c'est un défi technique assez impressionnant.
00:56:24 Il y a eu un largage qui a eu lieu cette semaine, en début de semaine,
00:56:28 et où justement, pour contourner les ONG, pour contourner l'accès,
00:56:33 le fait de faire rentrer de la nourriture et des médicaments dans la bande de Gaza,
00:56:38 et bien donc, c'est un largage qui est fait par les airs.
00:56:40 Et les aviateurs français réussissent à avoir une précision de 1 à 2 mètres,
00:56:45 notamment pour le ciblage de l'endroit où doivent atterrir les colis.
00:56:51 Et je trouve que c'est assez impressionnant.
00:56:53 Et il y a peu de pays qui sont capables de faire ça. Et nous, on le fait.
00:56:56 - Et pour revenir sur la situation des otages dont vous faisiez allusion à l'instant,
00:57:00 je vous posais la question tout à l'heure,
00:57:02 parce que c'est notamment ce que le Qatar avait mentionné dernièrement.
00:57:06 Ils avaient demandé, il y a quelques jours,
00:57:07 le cessez-le-feu ne devrait pas être conditionné à la libération des otages.
00:57:12 Un dernier mot sur ce sujet, peut-être Pierre-Henri Bovis ?
00:57:16 - Il ne faudrait pas, si vous voulez, qu'Israël se prenne le boomerang dans la tête.
00:57:22 C'est-à-dire qu'à force que le temps passe, les civils palestiniens meurent sous les balles.
00:57:28 Et il ne faudrait pas non plus qu'Israël soit accusé de crime de guerre.
00:57:33 Parce que justement, les civils font partie de ces conditions-là
00:57:36 pour qualifier de crime de guerre.
00:57:37 Et il ne faudrait pas que les pays occidentaux qui, au départ,
00:57:41 soutenaient la démarche d'Israël du droit de se défendre,
00:57:45 tombent dans ce droit de se défendre de manière inconditionnelle,
00:57:47 quitte à tuer des civils.
00:57:49 Et donc, la démarche du Qatar aujourd'hui est très importante
00:57:52 pour essayer d'arriver à un cessez-le-feu.
00:57:55 Et c'est là où je tempère un peu les propos de Louis, de Ragnel,
00:58:01 un cessez-le-feu pour essayer d'arriver à une situation de paix
00:58:04 et éviter que encore des civils meurent sous les balles.
00:58:07 Et la libération des otages ne doit pas être une condition à ce cessez-le-feu ?
00:58:10 Elle doit être menée en parallèle, je pense, surtout.
00:58:13 Dans l'actualité également, les agriculteurs ne décolèrent pas.
00:58:15 Nouvelle action surprise aujourd'hui à Paris.
00:58:18 66 personnes ont été interpellées ce matin.
00:58:20 Ils ont d'abord bloqué la circulation autour de l'Arc de Triomphe
00:58:23 avant de rejoindre le château de Versailles.
00:58:26 Alors, ils sont en train de quitter, justement, le château de Versailles.
00:58:28 On en dit qu'ils seraient en train de se diriger vers la porte de Versailles,
00:58:32 où se tient le salon de l'agriculture.
00:58:34 Alors d'abord, retour sur cette nouvelle journée de mobilisation
00:58:37 avec Marie-Elise Chevalier et Mathilde Couvillier-Fleurnois.
00:58:42 Très tôt ce vendredi matin, au pied de l'Arc de Triomphe,
00:58:45 la coordination rurale a mené une opération surprise.
00:58:48 Les agriculteurs ont déposé des gerbes de fleurs
00:58:51 pour rendre hommage à leurs collègues qui se sont donnés la mort.
00:58:54 Avec des tracteurs et des balleaux de paille sur la place de l'Etoile,
00:58:57 ils ont appelé le gouvernement à sauver l'agriculture française.
00:59:00 Alors, l'objectif de base, c'était de faire une commémoration
00:59:04 pour nos agriculteurs et agricultrices qui se sont suicidés à cause de leur métier.
00:59:08 On a fait une haie d'honneur, un genou à terre, une musique de silence.
00:59:12 On a déposé notre gerbe.
00:59:16 Il y a eu les honneurs de sonner avec le cléron.
00:59:19 Une manifestation pacifique et symbolique, mais pas déclarée.
00:59:22 Ce convoi devait initialement rejoindre le château de Versailles
00:59:25 pour une manifestation autorisée.
00:59:27 Les forces de l'ordre ont donc interpellé de nombreux participants.
00:59:31 Pour les agriculteurs, c'est l'incompréhension.
00:59:33 On vit dans un drôle de pays parce qu'on a vu les émeutes en juin dernier.
00:59:39 Il n'y avait pas tout ce déploiement.
00:59:41 Tous ensemble, à nous pousser, à nous bousculer, à nous marcher dessus.
00:59:45 C'est juste inadmissible de prendre les gens comme ça.
00:59:49 Les agriculteurs sont arrivés à Versailles,
00:59:51 où la préfecture leur a interdit de stationner devant le château.
00:59:55 Plus tard, le convoi a repris son chemin.
00:59:57 - Réda Bellage, comment expliquer ces interpellations ?
01:00:03 66 personnes interpellées, ce qui interroge ces agriculteurs qui ne comprennent pas.
01:00:09 - C'est la doctrine du maintien de l'ordre.
01:00:13 Dans le cadre du maintien de l'ordre,
01:00:17 que ce soit les policiers, les CRS, les gendarmes mobiles
01:00:21 ou les compagnies d'intervention,
01:00:23 le protocole, c'est donner une physionomie des lieux.
01:00:27 Là, on sait qu'il y a entrave à la circulation,
01:00:30 donc il y a une infraction.
01:00:32 Vous dites s'il y a des actes qui peuvent être réprimés au niveau du droit commun.
01:00:37 Une fois que c'est fait, vous avisez votre salle de commandement.
01:00:40 Et là, on est en maintien de l'ordre.
01:00:42 En maintien de l'ordre, le policier ne prend pas d'initiative.
01:00:44 Le gendarme ne prend pas d'initiative.
01:00:45 C'est-à-dire qu'il n'agit que sur commandement.
01:00:47 Si on lui demande d'interpeller telle ou telle personne,
01:00:49 il interpelle telle ou telle personne.
01:00:50 Donc pour qu'on comprenne, ce n'est pas parce que cette manifestation a été interdite
01:00:54 qu'il y a eu des interpellations,
01:00:55 c'est bien parce qu'on leur a demandé de procéder à des interpellations.
01:00:58 Pour être précis, on agit sous commandement.
01:01:00 C'est-à-dire si on demande d'interpeller, on interpelle tout simplement.
01:01:03 Véronique Jacquier.
01:01:04 Moi, je ne comprends pas cette forme de criminalisation de citoyens
01:01:08 comme des agriculteurs qui, par essence,
01:01:10 ne sont pas des pros de la manifestation pour tout casser
01:01:13 et qui, par essence, sont plutôt des gens bien élevés.
01:01:15 Donc comment ça s'explique qu'on procède justement à des interpellations ?
01:01:18 Après, si vous constatez, depuis plusieurs semaines,
01:01:21 nous, on avait donné notre position par rapport à ça.
01:01:23 On soutenait les agriculteurs de par leur travail
01:01:26 et la difficulté de leur travail.
01:01:28 Et surtout, si vous regardez, ne serait-ce que sur…
01:01:31 ça a été quand même assez violent sur le salon de l'agriculture.
01:01:34 Toutes les interpellations que les policiers ont effectuées,
01:01:37 les agriculteurs ont été auditionnés librement.
01:01:42 C'est-à-dire qu'ils ont été interpellés, mais auditionnés librement.
01:01:44 Ce n'est pas du tout comme pendant les émeutes.
01:01:46 C'est-à-dire que pendant les émeutes, ils ont été placés en garde à vue, en cellule.
01:01:50 Oui, mais vous me donnez l'exemple, je vous comprends.
01:01:53 On sait que le profil est complètement différent.
01:01:55 Mais dans le cas du maintien de l'ordre, madame,
01:01:56 ce n'est pas nous, les policiers, qui sommes décisionnaires.
01:01:59 C'est beaucoup plus haut.
01:02:00 On peut imaginer en tous les cas que ça ne va pas aider à rétablir le contact,
01:02:03 en tout cas à rétablir les discussions entre le gouvernement et les agriculteurs,
01:02:09 qui semblent être au point mort.
01:02:13 Regardez Christophe Béchu et Marc Fénaud,
01:02:15 qui étaient tout à l'heure au Salon de l'Agriculture.
01:02:17 Ils se sont fait huer à leur arrivée.
01:02:19 Je vous propose de regarder cette séquence.
01:02:21 [Bruits de la foule]
01:02:46 Louis de Ragnel, on a vu d'autres personnalités politiques
01:02:49 se rendre au Salon de l'Agriculture ces derniers jours.
01:02:51 Elles n'ont pas été accueillies comme ça.
01:02:54 Non, je pense qu'il y a un lien avec le fait que Christophe Béchu soit présent.
01:03:01 Parce que Marc Fénaud, le ministre de l'Agriculture,
01:03:03 pour le coup, il est matin, midi et soir,
01:03:05 au nom de son agenda, je peux vous dire, tous les matins, il est à la traite des vaches.
01:03:08 Globalement, il a un accueil, il est respecté,
01:03:11 même si les agriculteurs ne sont pas tout à fait d'accord avec lui.
01:03:13 C'est Christophe Béchu qui est visé.
01:03:14 Christophe Béchu, il est ministre de la Transition écologique.
01:03:16 Et précisément, c'est au nom de la transition écologique,
01:03:19 notamment, qu'on a imposé un certain nombre de normes, de contraintes aux agriculteurs.
01:03:23 Et surtout, qu'ils ont été montrés du doigt
01:03:25 comme des espèces de prétendus ennemis de la préservation de l'environnement et de la planète.
01:03:31 Donc, voilà, c'est une des raisons aussi pour lesquelles
01:03:33 Christophe Béchu est allé beaucoup plus tard au Salon de l'Agriculture.
01:03:37 Mais tout ça, je pense, est lié aussi, même si pas directement lié.
01:03:42 C'est une illustration du malaise.
01:03:44 Il y a eu 66 interpellations d'agriculteurs.
01:03:47 Évidemment, des représentants du gouvernement sont mal accueillis.
01:03:51 Ce qui montre que le sujet est d'abord et avant tout politique.
01:03:55 La menace des agriculteurs n'est pas une menace sécuritaire,
01:03:58 c'est une menace symbolique.
01:04:00 Et on le voit aujourd'hui, le gouvernement n'arrive pas à sortir de cette crise agricole.
01:04:06 Il n'y arrive pas.
01:04:07 Et en plus, alors ça, ça tombe mal pour le gouvernement.
01:04:10 Ça intervient en plein camp, enfin au début d'une campagne européenne
01:04:14 où tous les partis politiques en profitent aussi pour reprocher au gouvernement
01:04:19 de gérer insuffisamment cette crise, de voter à Bruxelles
01:04:22 des engagements qu'il ne porte pas à Paris
01:04:25 et de ne pas être très clair avec les agriculteurs.
01:04:27 C'est pour ça que je pense que même après le Salon de l'Agriculture,
01:04:31 la crise risque de perdurer parce que, et je termine simplement là-dessus,
01:04:37 on le voit bien, les syndicats qui ont manifesté à la fois à Versailles et Place de l'Étoile
01:04:42 savent que Gabriel Attal et le gouvernement ne veulent pas répondre à l'intégralité de leur demande.
01:04:47 Gabriel ?
01:04:48 Oui, mais Christophe Béchus, bien lui qui a dit qu'il était ministre de la planète.
01:04:51 Oui, ici.
01:04:52 Ici, au micro de Sonia Mabrouk.
01:04:55 C'est vrai que c'est une petite boutade, mais en réalité c'est assez symbolique
01:05:00 de deux mondes qui s'affrontent.
01:05:01 Il y a un monde profondément enraciné
01:05:03 et un autre qui a décidé de sauver Gaïa quitte à laisser les agriculteurs sur le côté.
01:05:11 Donc c'est vraiment deux Frances qui sont face à face.
01:05:14 C'est assez triste quand même de voir que ces agriculteurs qui venaient rendre hommage à leur mort,
01:05:18 c'est ça ? Parce que si j'ai bien compris, ils étaient à l'arc de triomphe
01:05:21 pour rendre hommage aux agriculteurs qui étaient tombés.
01:05:24 Et je rappelle qu'il y a quand même, on l'oublie souvent,
01:05:27 une mère de famille et sa fille qui sont décédées au tout début de ce mouvement.
01:05:32 Donc il me semble qu'on aurait pu leur laisser le loisir de rendre hommage à leur mort.
01:05:38 Pareil, ne pas avoir eu le droit d'aller devant le château de Versailles.
01:05:41 Un des paysans que nous avions interviewé ce matin nous a dit
01:05:45 "Pour nous, Versailles c'est le symbole de la France".
01:05:47 Et puis on s'est dit que puisqu'on réunissait le Congrès pour inscrire des choses dans la Constitution,
01:05:52 eh bien nous on aimerait bien qu'on nous inscrive, nous qui sommes menacés dans la Constitution.
01:05:57 Donc il y avait une vraie symbolique dans leur action.
01:06:00 Ils n'ont pas été entendus.
01:06:02 Et moi je ne voudrais pas qu'il se passe la même chose avec les forces de l'ordre
01:06:04 qu'il s'est passé au moment des Gilets jaunes.
01:06:05 C'est-à-dire qu'ils servent de tampon, qu'ils soient le bras du gouvernement à leur corps défendant
01:06:11 et que finalement ils se retrouvent face aux agriculteurs
01:06:16 et que les agriculteurs nourrissent de la rancœur à leur endroit
01:06:19 alors qu'à l'origine ce sont deux corps de métier tout unis et qui ont finalement les mêmes problèmes.
01:06:25 Alors comme à chaque fois sur CNews, nous donnons la parole à ceux qui font l'actualité et qui la vivent,
01:06:30 j'aimerais vous faire écouter le témoignage poignant justement d'un jeune agriculteur passionné de Lyon
01:06:35 qui élève seul ses 80 vaches limousines et qui se retrouve aujourd'hui dans une situation dramatique.
01:06:41 Je suis à bout parce que depuis tout petit je suis dedans, j'allais dans les fermes à droite à gauche.
01:06:47 J'aime ce métier-là.
01:06:49 Et aujourd'hui, moi j'ai plus le truc parce que je suis hors cadre familial, mes parents ne sont plus là.
01:06:56 C'est le truc qui me manque un petit peu parce que j'aurais mes parents pour me soutenir un peu
01:07:00 mais moi j'ai plus mes parents.
01:07:01 Mes parents, ma mère est décédée en 2010 et mon père en 2017.
01:07:04 Aujourd'hui je ne peux plus y arriver.
01:07:05 C'est ça qui me fait un peu mal au cœur parce que je suis tout seul sur la ferme.
01:07:08 Il ne faut que se débrouiller l'administration pour les papiers, il faut tout faire tout seul.
01:07:12 Quand vous rentrez le soir, que vous êtes tout le temps grignes et puis que des fois qu'on s'engueule
01:07:17 pour plein de trucs à cause de ça surtout.
01:07:20 Parce qu'on ne peut pas gagner notre vie dans ce métier-là, c'est ça le problème.
01:07:23 Mais vraiment c'est dur, quand vous vous faites agresser parce que vous n'avez pas payé une facture, tout ça.
01:07:28 Mais bon, c'est comme ça.
01:07:32 Aujourd'hui je suis fouinif, je pars le matin, je suis malheureux.
01:07:36 Je rentre le soir, je suis malheureux.
01:07:38 J'ai vraiment peur de tout perdre.
01:07:42 Vous entendez la détresse de cet agriculteur, c'est terrible.
01:07:47 Il a mis en ligne une cagnotte pour lui venir en aide.
01:07:50 On l'affiche à l'écran, ce jeune agriculteur.
01:07:55 On parle beaucoup de la jeunesse dans ce mouvement, dans cette mobilisation.
01:07:59 Un jeune agriculteur qui se retrouve aujourd'hui totalement seul et criblé de dettes.
01:08:04 Une réaction au vernis de Jacquier ?
01:08:06 Oui, moi je suis bouleversée par ce témoignage parce que justement ça donne toute l'ampleur de ce qui n'a toujours pas été fait pour sauver les agriculteurs et l'agriculture française.
01:08:17 Bien entendu, Gabriel Attal a dit qu'il faudrait du temps, ça ne va pas se faire en un jour.
01:08:21 Il faudra quelques semaines.
01:08:24 Mais au-delà des annonces, on se rend bien compte qu'il manque une véritable volonté politique pour sortir justement les agriculteurs d'où ils en sont.
01:08:34 C'est-à-dire pour leur donner les moyens de ne pas mourir.
01:08:37 Il faudrait des états généraux de l'agriculture, un minima au moins, pour leur montrer qu'on leur porte de la considération.
01:08:44 Moi je trouve que depuis le début, on ne leur a pas suffisamment porté de considération.
01:08:48 Et là, c'est pire que tout.
01:08:49 Et moi je comprends leur désespérance parce qu'il y a eu une séquence où ils ont été forcément à l'honneur, puisqu'ils sont montés au front.
01:08:58 Le gouvernement a tenté de répondre à leur demande.
01:09:00 Et puis là, le salon de l'agriculture n'est pas terminé. Que ça y est, le gouvernement a déjà la tête pour sauver l'Ukraine.
01:09:06 Ouh là, on est prêt à dépenser des milliards pour l'Ukraine.
01:09:09 Et pour les agriculteurs, on en est toujours à quelques millions.
01:09:12 Donc moi, je comprends sincèrement que les agriculteurs français pètent les plombs.
01:09:16 Gabriel ?
01:09:17 Non mais il faut se rendre compte que c'est en plus un cercle vicieux et épouvantable qui pourrait être réglé à l'échelon français.
01:09:22 Parce qu'on dit toujours que c'est la faute de l'Europe, c'est la faute de l'Europe.
01:09:24 Mais il y a quand même des choses qui pourraient être faites.
01:09:26 Par exemple, la complexité administrative, on l'a dit mille fois sur ces plateaux, qui est quand même liée à une surtranscription française.
01:09:33 Il faut voir qu'il y a aujourd'hui un business qui s'est fabriqué autour de cette complexité.
01:09:38 Les agriculteurs ne peuvent même plus remplir les dossiers d'aide tout seuls.
01:09:42 Ils ont besoin de se faire aider pour obtenir des aides.
01:09:44 Donc ils doivent commencer par rémunérer ceux qui les aident à obtenir des aides.
01:09:48 Donc ça, c'est ubuesque et ça pourrait être réglé à l'échelon français.
01:09:53 De la même façon, cette police de l'environnement et de l'eau, l'Office français de la biodiversité,
01:09:58 tous les paysans en parlent, ils sont armés.
01:10:01 Les paysans considèrent qu'ils se comportent un peu comme des cow-boys quand ils arrivent dans leurs exploitations.
01:10:05 Mon propre cousin m'a raconté qu'il a dû faire un procès.
01:10:10 Ça a duré des années, il devait pointer à la gendarmerie.
01:10:12 Il a gagné son procès, il avait été dénoncé par un écolo.
01:10:15 Mais ça a été un traumatisme terrible.
01:10:17 Et ça rejoint la considération parce qu'ils ont le sentiment d'être traités comme des délinquants.
01:10:23 Quand vous êtes quelqu'un de cette population-là, qui est une France silencieuse, bien élevée,
01:10:27 qui se lève tôt, qui travaille et qu'on vous met en garde à vue
01:10:30 ou qu'on vous demande de pointer à la gendarmerie,
01:10:33 ça ne vous fait pas le même effet que quand vous en avez l'habitude.
01:10:36 Donc ils ont le sentiment que c'est vraiment l'opprobre qui est sur eux.
01:10:40 Moi, je n'ai rien vu sur l'Office français de la biodiversité.
01:10:43 Est-ce que quelqu'un a décidé de revenir là-dessus ?
01:10:46 Est-ce que le gouvernement a dit "bon là, on va quand même mettre un haut là" ?
01:10:49 Pas beaucoup de décisions en tout cas.
01:10:51 Mais il y a eu une annonce quand même.
01:10:53 Il y a une Gabrielle Attal qui a demandé justement
01:10:55 est-ce qu'il ne puisse pas y avoir par exemple pendant six mois,
01:10:58 plusieurs fois le même contrôle dans le même établissement.
01:11:01 Parce qu'il y en avait qui étaient harcelés.
01:11:03 Oui, c'est la moindre des choses.
01:11:04 Après, il y a d'autres demandes qui ne sont pas satisfaites.
01:11:06 Mais globalement, sur ce sujet précis, il y a eu des annonces quand même.
01:11:10 Mais ce que je veux dire, c'est qu'on accuse beaucoup l'Europe, et à raison.
01:11:13 Mais l'Europe est aussi parfois un prétexte, parce que finalement,
01:11:17 les dirigeants nous disent "c'est pas moi, c'est l'Europe".
01:11:19 Mais s'il y a quand même des choses concrètes qu'on peut faire pour les agriculteurs.
01:11:21 Alors un dernier mot Pierre-Henri Bovis.
01:11:23 Non, parce que ce que vous disiez était intéressant,
01:11:25 c'est en termes de timing politique.
01:11:26 Parce que les agriculteurs vivent une crise, j'allais dire sans précédent,
01:11:30 mais en tout cas, le témoignage là qu'on vient d'entendre
01:11:34 est très bouleversant, et on sent qu'ils sont au bord du précipice.
01:11:37 Il y a Emmanuel Macron qui est fortement chamboulé au Salon d'agriculture.
01:11:41 Et quelques jours après, vous allez me dire que ce n'est pas les mêmes comptabilités,
01:11:44 mais quelques jours après, on nous annonce plusieurs milliards d'euros à l'Ukraine,
01:11:47 on nous annonce après des troupes au sol, etc.
01:11:49 Et on met de côté les discours qui sont tenus pour les agriculteurs,
01:11:54 où on parle de quelques millions d'euros,
01:11:56 ce qui représente d'ailleurs peanuts par agriculteur.
01:12:00 Donc c'est vrai qu'il y a un décalage, déjà sur le timing politique,
01:12:04 mais ensuite sur les discours, et on a l'impression qu'il n'y a pas assez
01:12:07 de considération portée aux agriculteurs qui pour autant nourrissent les Français.
01:12:12 Et d'ailleurs, vous faites passer de nombreux sondages sur les écrans,
01:12:16 les Français soutiennent à grande majorité les agriculteurs,
01:12:20 à très forte majorité, à plus de 80% les agriculteurs,
01:12:23 donc c'est vraiment une cause nationale.
01:12:25 Il faudrait que les politiques prennent le dossier vraiment à bras le corps,
01:12:28 et peut-être mettre de côté les conflits internationaux,
01:12:32 quand les conflits internes déjà en France ne se sont pas réglés.
01:12:34 Oui, surtout, ce n'est pas seulement pour défendre les agriculteurs,
01:12:37 notre souveraineté alimentaire est gravement remise en cause.
01:12:40 Les agriculteurs disparaissent.
01:12:41 Et on a vu au moment de la crise Covid,
01:12:43 que quand on manquait d'un bien de première nécessité,
01:12:46 on n'a plus de copains.
01:12:48 Les pays se servent en premier,
01:12:50 et ceux qui produisent, évidemment, sont servis les premiers.
01:12:53 Donc c'est notre souveraineté alimentaire qui est en jeu,
01:12:56 et semble-t-il, ça ne semble pas émouvoir complètement grand monde.
01:13:00 Allez, la pause, on revient dans un instant,
01:13:02 et on reviendra notamment sur ce proviseur menacé de mort
01:13:06 sur les réseaux sociaux, après avoir demandé à une élève d'enlever son voile.
01:13:10 Ça s'est passé au lycée Maurice Ravel, dans le 20e arrondissement de Paris.
01:13:14 Restez avec nous pour la dernière partie de Punchline,
01:13:16 dans un instant sur CNews.
01:13:18 De retour pour la dernière partie de Punchline Weekend,
01:13:24 en direct sur CNews,
01:13:26 et on va revenir dans un instant sur l'affaire de ce proviseur menacé de mort
01:13:31 sur les réseaux sociaux.
01:13:32 Ça s'est passé dans le 20e arrondissement, au lycée Maurice Ravel.
01:13:36 Mais d'abord, le rappel des titres de l'actualité.
01:13:38 Il est 18h30 passé, c'est avec Simon Guillain.
01:13:41 Le Premier ministre, une nouvelle fois sur le terrain aujourd'hui.
01:13:47 Gabriel Attal s'est rendu dans les Vosges dans le but de promouvoir le travail.
01:13:51 Et sur place, le chef du gouvernement a prévenu
01:13:53 qu'il était prêt à prendre des décisions difficiles
01:13:55 pour inciter les Français au travail et ainsi atteindre le plein emploi,
01:13:59 alors que le gouvernement envisage une nouvelle réforme de l'assurance chômage.
01:14:03 La justice a enquête sur l'expulsion de Mahjoub Mahjoubi.
01:14:07 Le tribunal administratif de Paris a examiné aujourd'hui
01:14:10 une requête déposée par cet imam tunisien de 52 ans.
01:14:14 Mahjoub Mahjoubi a été expulsé du territoire français jeudi dernier
01:14:17 après avoir tenu des propos anti-France lors de prêche.
01:14:20 La décision de son retour en France devrait être rendue ce lundi.
01:14:25 Et puis au Proche-Orient, des soldats de l'armée israélienne
01:14:28 ont repoussé plusieurs dizaines de juifs radicaux
01:14:30 près du point de passage d'Érez.
01:14:32 Des installations en bois ont été érigées devant les barrières de sécurité sur place.
01:14:37 Ces militants se sont rassemblés pour appeler à la construction
01:14:40 de colonies israéliennes à Gaza.
01:14:42 - Merci beaucoup, cher Simon. - Avec grand plaisir.
01:14:45 - A tout à l'heure. - A tout à l'heure.
01:14:47 Dans l'actualité également, ce proviseur menacé de mort
01:14:50 sur les réseaux sociaux après avoir demandé à une élève d'enlever son voix.
01:14:55 Les faits se sont déroulés dans un lycée du 20e arrondissement de Paris,
01:14:58 le lycée Maurice Ravel.
01:14:59 Ce matin, les cours ont été suspendus car des élèves ont organisé
01:15:02 un blocus devant l'établissement en soutien, pas au proviseur,
01:15:06 mais à leur camarade, camarade qui a décidé de porter plainte.
01:15:09 Les décisions de cette affaire, les détails de cette affaire
01:15:12 avec Aminata Demphal.
01:15:15 Les faits se sont déroulés ce mercredi dans un établissement
01:15:18 du 20e arrondissement de Paris.
01:15:20 Le proviseur du lycée Maurice Ravel a été menacé de mort
01:15:23 sur les réseaux sociaux après un incident avec une élève de BTS.
01:15:27 L'étudiante âgée de 19 ans aurait mis son voile dans la cour du bâtiment
01:15:31 et a refusé de le retirer malgré les injonctions du personnel.
01:15:35 Averti, le proviseur est arrivé en soutien pour réitérer la demande
01:15:39 auprès de la jeune femme.
01:15:40 Face à son refus, le chef d'établissement a été contraint
01:15:43 de l'escorter vers la sortie.
01:15:45 Se plaignant de violences de la part du proviseur,
01:15:48 l'étudiante a déposé plainte.
01:15:50 Aucun jour d'ITT ne lui a été délivré après plusieurs examens complémentaires.
01:15:54 Le rectorat a réagi via un communiqué.
01:15:57 L'incident portant atteinte aux valeurs de la République
01:16:00 a été repris et détourné sur les réseaux sociaux,
01:16:03 générant des propos diffamatoires et des menaces.
01:16:06 La cellule Valeurs de la République est mobilisée
01:16:08 pour accompagner les équipes pédagogiques
01:16:10 et rétablir la réalité des faits.
01:16:12 En plus des menaces de mort envers le proviseur,
01:16:15 des menaces de destruction de l'établissement
01:16:17 circulent également sur les réseaux sociaux.
01:16:19 La ministre de l'Éducation nationale, Nicole Belloubet,
01:16:22 apporte son soutien et condamne.
01:16:25 Face à la colère d'une majeure partie des élèves,
01:16:35 les cours ont été suspendus pour la journée.
01:16:39 On nous dit que la cellule Valeurs de la République est mobilisée.
01:16:43 C'est ce que nous dit le rectorat dans un communiqué.
01:16:46 Pour rappel, la cellule Valeurs de la République est une équipe,
01:16:49 une dizaine de personnes présentes dans chaque rectorat
01:16:52 et dont la mission est d'aider les établissements
01:16:54 où ont été détectés les atteintes à la laïcité.
01:16:57 La question c'est les aider comment, Gabrielle Cluzel ?
01:16:59 Ça ressemble quand même à un comité théodule,
01:17:02 un gadget qui a été mis en place pour faire quelque chose.
01:17:05 Déjà, il faudrait définir les valeurs de la République.
01:17:07 C'est devenu extrêmement compliqué.
01:17:09 Et puis, que vont-ils faire ?
01:17:11 Non mais ils vont donner un flyer aux intéressés,
01:17:14 des autocollants.
01:17:17 Non mais on se rend compte de la grande impuissance.
01:17:20 Il y a des faits d'une gravité extrême.
01:17:25 C'est-à-dire qu'il y a un règlement qui n'est pas respecté.
01:17:28 Eh bien, le proviseur du lycée,
01:17:31 parce qu'il a voulu respecter ce règlement
01:17:35 et menacer de mort, les cours sont suspendus.
01:17:38 Parce qu'il y a la gravité des faits.
01:17:41 C'est-à-dire que le fait que cette jeune fille n'ait pas respecté...
01:17:44 Non mais ce n'est pas ça.
01:17:46 A la limite, ça en serait resté là
01:17:49 si le proviseur lui avait signifié d'enlever son voile
01:17:53 et qu'elle avait obtempéré et circulé.
01:17:55 Il n'y a rien à voir.
01:17:56 Là, ce qui est très compliqué, c'est que le proviseur a été menacé de mort,
01:17:59 les cours ont été suspendus.
01:18:01 Et qui est soutenu ? La jeune fille par le proviseur.
01:18:04 Ça veut dire qu'on trouve plus grave de faire enlever le voile
01:18:07 que de menacer de mort.
01:18:08 Il faut quand même se rendre compte de la situation dans notre pays.
01:18:11 Avec la cellule Valeurs de la République,
01:18:14 ça ressemblait presque à un sketch d'humoriste.
01:18:17 Ça me fait penser aux classes spéciales pour les radicaliser.
01:18:21 Je me demande ce qu'on va encore inventer à la suite.
01:18:24 Véronique Jacquet, je vais vous donner la parole.
01:18:25 Je voudrais qu'on regarde le tweet,
01:18:28 la réaction de Nicole Belloubet sur le réseau social X.
01:18:32 J'adresse tout mon soutien au proviseur et à l'ensemble des équipes
01:18:35 du lycée Maurice Ravel face à cette situation inacceptable.
01:18:37 Nous ne laisserons rien passer.
01:18:39 Dès la connaissance des faits, j'ai mobilisé les services
01:18:41 pour garantir la sécurité du proviseur et saisis le procureur.
01:18:45 La vraie question, Véronique, est-elle la bonne personne
01:18:48 pour gérer ce type de situation ?
01:18:51 Elle est dans l'incantation.
01:18:53 Elle ne peut pas faire moins.
01:18:54 Seulement, on a déjà tout laissé passer.
01:18:56 Collectivement, on a tout laissé passer.
01:18:59 Vous vous rendez compte, ce collectif,
01:19:02 la valeur de la République pour défendre les valeurs de la laïcité,
01:19:06 les principes de la laïcité,
01:19:08 mais la personne qui justement veut porter le voile dans l'établissement
01:19:11 ne veut pas de cette laïcité.
01:19:13 Elle ne veut pas la respecter.
01:19:15 C'est un nouveau cheval de Troyes pour aller encore plus loin
01:19:18 et pour tester, bien entendu, un établissement,
01:19:21 le courage d'un proviseur, les fameuses valeurs de la République,
01:19:25 l'énerve de la ministre de l'Éducation nationale
01:19:29 et pourquoi pas le couple exécutif.
01:19:32 Ce qui me paraît quand même excessivement grave,
01:19:34 c'est qu'on n'a rien de tangible à opposer,
01:19:36 si ce n'est des valeurs de la République.
01:19:38 C'est une coquille vide.
01:19:39 C'est un peu une opération commando à petits bras.
01:19:42 Ça ne leur fait pas peur, à ces filles-là,
01:19:44 puisque de toute façon, ce qu'elles veulent, c'est porter le voile.
01:19:46 Après, la deuxième raison, parce qu'au départ,
01:19:48 il y avait trois filles qui sont venues pour porter le voile dans l'établissement.
01:19:51 Puis, il y en a deux qui ont accepté de l'enlever.
01:19:53 La troisième, en revanche, a...
01:19:55 - Il y en avait quatre.
01:19:57 - Il y en avait quatre. Moi, je n'ai vu qu'une.
01:19:59 Il y en a une qui, sciemment, veut pourfendre le système
01:20:03 et tester les fameuses valeurs de la République.
01:20:06 À mon avis, elle a du monde derrière elle.
01:20:08 Elle n'est pas toute seule.
01:20:09 Souvenez-vous, quand il y a déjà eu ce type d'affaires,
01:20:11 on voyait sur les réseaux sociaux des personnes,
01:20:15 issues même de certaines mouvances islamistes,
01:20:18 qui donnaient des conseils pour dire comment il fallait faire,
01:20:21 comment il fallait tester l'éducation nationale.
01:20:24 Ce qui me paraît grave, c'est que la jeune femme en question est majeure,
01:20:27 qu'elle est en BTS, et on est en droit aussi de se demander
01:20:30 mais qu'est-ce qu'elle fait encore dans l'établissement
01:20:32 si elle ne vient pas pour étudier ?
01:20:33 Donc là, je pense qu'il faut qu'il y ait des mesures quand même
01:20:35 qui soient prises pour qu'elle soit expulsée.
01:20:37 Ensuite, la deuxième question qui se pose,
01:20:39 c'est la ghettoïsation de ce type d'établissement.
01:20:42 On est dans le 20e arrondissement de la capitale,
01:20:44 on a un proviseur qui, face à lui, n'a pas des élèves,
01:20:46 mais une armée hostile à ses valeurs et aux fameuses valeurs de la République.
01:20:51 Mais il faut aussi se poser la question de la loi du nombre,
01:20:54 désormais, dans les établissements scolaires.
01:20:56 - Pierre-Henri Bovis ?
01:20:58 - Oui, et ce qui est d'autant plus tragique, d'ailleurs,
01:21:00 dans cette histoire, c'est que quand même un lycée
01:21:02 qui porte le nom de ce qui incarne le génie français,
01:21:04 Moïse Ravel, non mais c'est vrai, avec Claude Pussy
01:21:06 qui incarne le génie français, on a des élèves, des étudiants
01:21:09 qui atteignent profondément les valeurs de la République.
01:21:12 Donc il y a ce paradoxe déjà qui est assez délirant et assez orwellien,
01:21:17 et vous l'avez dit en introduction, c'est-à-dire un proviseur
01:21:20 qui se fait menacer, des élèves qui font un blocus,
01:21:22 non pas en soutien au proviseur, mais à l'élève qui a été expulsé,
01:21:26 soit disant qui aurait été bousculé.
01:21:28 D'ailleurs, peut-être élément important à préciser,
01:21:30 c'est que cette étudiante qui s'est empressée,
01:21:33 vite, d'aller déposer plainte pour violence,
01:21:35 parce qu'elle aurait reçu des coups,
01:21:37 elle n'a pas eu un seul jour d'ITT.
01:21:39 Donc peut-être aussi à préciser que cette plainte, à mon avis,
01:21:43 va vite être classée sans suite, en tout cas on l'espère,
01:21:46 et évidemment qu'il faut apporter un soutien total inconditionnel
01:21:49 à ce proviseur, et vous l'avez dit très justement,
01:21:52 cette loi du nombre, en revanche, est très inquiétante,
01:21:54 et je ne sais pas dans quelle mesure,
01:21:56 parce que que cette étudiante soit expulsée,
01:21:59 je pense que c'est vraiment un prérequis.
01:22:02 Mais en revanche, les autres étudiants
01:22:05 qui ont apporté leur soutien à cette étudiante-là,
01:22:09 qui peut-être sera expulsée, eux vont rester dans l'établissement,
01:22:12 et eux vont peut-être poursuivre les menaces,
01:22:14 ou peut-être la pression, maintenir une pression sur le proviseur.
01:22:16 Et c'est ce qui est vraiment très inquiétant.
01:22:18 - Louis Ragnel, je repose la question que j'ai posée tout à l'heure
01:22:21 à Véronique Jacquier sur le cas de Nicole Belloubet.
01:22:24 On se souvient de l'affaire Mila,
01:22:26 durant laquelle Mme Belloubet, alors garde des Sceaux,
01:22:28 avait, par ses mots, suffité quelques remous à l'époque.
01:22:32 On s'interroge toujours sur le choix de cette personne,
01:22:36 par Gabriel Attal, qui tranche avec la politique
01:22:38 qu'il semblait vouloir mener pour l'école,
01:22:41 lorsqu'il était lui-même à l'Éducation nationale.
01:22:43 - Ce qui est sûr, pour répondre à votre question,
01:22:45 c'est que Nicole Belloubet a un parcours très à gauche.
01:22:47 Elle a passé plus de 40 ans à gauche,
01:22:49 elle a été une trentaine d'années adhérente du Parti Socialiste.
01:22:52 Ensuite, elle a eu des vrais choix politiques,
01:22:55 qu'on peut tout à fait respecter.
01:22:57 D'ailleurs, c'est une vraie femme de gauche engagée,
01:23:00 qui croit en ses convictions,
01:23:02 qui avait d'ailleurs été rectrice d'académie,
01:23:04 qui avait démissionné parce qu'elle n'était pas d'accord
01:23:06 avec une précédente réforme de l'Éducation nationale
01:23:11 qui avait été initiée sous un gouvernement de Jean-Pierre Raffarin.
01:23:14 Elle a donc pris position, vous citiez l'affaire Mila,
01:23:17 il y a d'autres affaires dans lesquelles elle a pris position.
01:23:20 Elle a pris position, d'ailleurs, sur la question du voile.
01:23:22 Elle arrive soudainement, contre toute attente,
01:23:26 à la tête de ce ministère-là.
01:23:28 Tout le monde est un peu interloqué.
01:23:30 Et puis, on se pose la question aussi...
01:23:32 - Et puis surtout, quand elle arrive,
01:23:34 elle a l'air de dire qu'elle va mettre les chaussons de Gabriel Attal.
01:23:37 - Absolument.
01:23:39 Il y a deux sujets.
01:23:41 Le choix est fait par Emmanuel Macron et Gabriel Attal,
01:23:44 mais surtout, objectivement, par Emmanuel Macron.
01:23:46 Emmanuel Macron, qui a quand même choisi,
01:23:48 il va falloir qu'il nous explique,
01:23:50 et il ne l'a jamais fait.
01:23:51 Moi, j'aimerais bien avoir une explication.
01:23:53 Jean-Michel Blanquer, on a eu Pape Ndiaye,
01:23:55 Gabriel Attal et là, Nicole Belloubet.
01:23:57 On ne comprend plus très bien.
01:23:59 Ce n'est pas du "en même temps", c'est du "ni-ni".
01:24:02 Objectivement, c'est-à-dire que parfois,
01:24:04 ce sont des gens, je pense, Pape Ndiaye et Gabriel Attal,
01:24:07 qui défendaient des positions totalement antagonistes.
01:24:10 Et donc voilà, maintenant, on nous somme,
01:24:12 parce qu'on nous dit, nous, journalistes,
01:24:14 quand on...
01:24:16 Typiquement, avec ce que je viens de dire,
01:24:18 sans doute, peut-être, Matignon va m'appeler
01:24:20 pour me dire "non, mais ce n'est pas vrai, regardez,
01:24:22 son tweet est impeccable".
01:24:24 - Comment on fait un tweet impeccable ?
01:24:26 - Non, mais après, moi, je trouve que c'est le minimum,
01:24:30 ce qu'a fait Nicole Belloubet.
01:24:32 Ensuite, je pense que le...
01:24:34 Là, on se cache quand même derrière le fond du sujet.
01:24:37 Je serais curieux de voir,
01:24:39 il faudrait qu'on fasse un reportage, d'ailleurs,
01:24:41 ce qui va vraiment se passer dans cet établissement-là.
01:24:43 Moi, je pense, malheureusement,
01:24:45 que ça va être une séance pas de vague.
01:24:47 Et puis, simplement, vous parlez
01:24:49 de la cellule valeur de la République.
01:24:51 L'idée même de mettre une cellule valeur de la République
01:24:54 dans un établissement, ça veut dire que,
01:24:56 normalement, il y a des cours d'éducation civique
01:24:58 depuis le plus jeune âge.
01:25:00 C'est une hérésie.
01:25:02 - Si on a des valeurs, on n'a pas besoin de les asséner.
01:25:04 De toute façon, on n'a pas besoin de les mettre sur une...
01:25:06 - C'est les valeurs de la France,
01:25:08 plutôt que celles de la République.
01:25:10 - Les Français ne sont pas idiots,
01:25:12 ils mettent en perspective les différents événements.
01:25:14 On parlait tout à l'heure des agriculteurs
01:25:16 qui sont quand même attaqués,
01:25:18 enfin, durement surveillés par l'Office français
01:25:20 de la biodiversité quand ils taillent une haie.
01:25:22 Pourquoi, avec ces menaces de mort,
01:25:24 ces manifestations, là, on n'y va pas feutré ?
01:25:26 Parce qu'il faudrait surtout faire très attention.
01:25:28 Mais, Véronique Jacquet a amplement raison,
01:25:30 c'est une question de nombre,
01:25:32 et de nombre critique,
01:25:34 et aujourd'hui, nous sommes dépassés.
01:25:36 - Le tribunal administratif de Paris
01:25:38 a examiné aujourd'hui une requête déposée par Majoubi.
01:25:40 Cet imam tunisien de 52 ans a été expulsé
01:25:42 du territoire français jeudi dernier
01:25:44 après avoir tenu des propos
01:25:46 contre le drapeau français lors de prêche.
01:25:48 L'avocat de Majoubi a déposé
01:25:50 une demande de référé-liberté
01:25:52 pour contester l'arrêté d'expulsion
01:25:54 pris par Gérald Darmanin.
01:25:56 Écoutez les précisions sur place
01:25:58 de notre journaliste,
01:26:00 police-justice Tanguy Hamon.
01:26:02 - L'imam Majoubi va-t-il revenir en France ?
01:26:04 L'audience en référé-liberté
01:26:06 s'est tenue devant le tribunal administratif
01:26:08 de Paris pendant deux heures et demie.
01:26:10 La représentante du ministère de l'Intérieur
01:26:12 et l'avocat de l'imam se sont affrontés
01:26:14 par prise de parole alternée
01:26:16 pour savoir si l'expulsion expresse
01:26:18 de l'imam est bel et bien justifiée
01:26:20 même si elle porte atteinte
01:26:22 à sa vie privée.
01:26:24 Son avocat a mis en avant
01:26:26 les enfants de l'imam dont un
01:26:28 est atteint d'un cancer et qui sont traumatisés
01:26:30 a-t-il dit par l'expulsion de leur père.
01:26:32 Ce qui lui est reproché
01:26:34 ne justifie pas une telle séparation
01:26:36 a-t-il indiqué.
01:26:38 Du côté du ministère de l'Intérieur,
01:26:40 on pointe que les propos de l'imam
01:26:42 contre les Juifs, contre les femmes,
01:26:44 contre la France et des paroles
01:26:46 d'anthropologie, du terrorisme et du djihad
01:26:48 sont le terreau
01:26:50 qui déclenche le passage à l'acte des terroristes
01:26:52 qui frappent actuellement la France.
01:26:54 C'est pour cela que son expulsion rapide
01:26:56 était nécessaire et qu'il ne doit pas
01:26:58 revenir dans le pays.
01:27:00 La décision est désormais entre les mains
01:27:02 du tribunal administratif de Paris.
01:27:04 Elle doit être rendue en début de semaine
01:27:06 prochaine, probablement lundi.
01:27:08 Le juge a 48 heures
01:27:10 pour se prononcer.
01:27:12 La présidente a précisé que la décision
01:27:14 devrait être rendue lundi.
01:27:16 A-t-il une chance d'obtenir
01:27:18 gain de cause, maître ?
01:27:20 Je ne comprends pas dans cette histoire.
01:27:22 Gérald Darmanin a rendu
01:27:24 un immense service
01:27:26 à l'imam Mahjoubi. Il est un imam Mahjoubi
01:27:28 qui critique la France, le drapeau tricolore,
01:27:30 la manière de vivre à la française.
01:27:32 Gérald Darmanin lui offre sur un plateau d'argent
01:27:34 la possibilité de quitter ce pays
01:27:36 d'enfer et de calvaire
01:27:38 pour qu'il puisse retrouver son pays natal
01:27:40 dans lequel il pourra exprimer
01:27:42 toutes ses critiques à l'égard de la France,
01:27:44 vivre comme il le souhaite, etc.
01:27:46 Je ne comprends pas pourquoi il veut revenir
01:27:48 dans ce pays qu'il critique tant.
01:27:50 C'est assez paradoxal, non ?
01:27:52 C'est ce qu'il dit. L'imam Mahjoubi
01:27:54 avait dit
01:27:56 "J'ai été formidablement bien accueilli en Tunisie,
01:27:58 je suis ici chez moi, mais
01:28:00 je n'accepte pas cette décision."
01:28:02 D'ailleurs, c'est le cas
01:28:04 de tous ceux qui, dans notre pays,
01:28:06 critiquent la France et qui
01:28:08 aimeraient pratiquer leur religion,
01:28:10 en se rendant au mépris peut-être de la laïcité,
01:28:12 on en parlait tout à l'heure,
01:28:14 mais qu'ils aillent ailleurs. Personne ne les retient.
01:28:16 Et pour l'imam Mahjoubi, justement,
01:28:18 en plus de ça, on lui paye le transport.
01:28:20 Pour moi, c'est tout.
01:28:22 C'est un gain pour lui.
01:28:24 Le référé,
01:28:26 liberté est un dispositif d'urgence
01:28:28 que l'on peut saisir lorsqu'on estime qu'une de ses libertés
01:28:30 fondamentales a été bafouée.
01:28:32 La question "Une des libertés fondamentales de cet imam a-t-elle été bafouée ?"
01:28:34 selon vous, Véronique Jacquier.
01:28:36 Alors, moi,
01:28:38 je ne suis pas une spécialiste du droit,
01:28:40 mais je suis totalement sidéré par le fait qu'il puisse revenir.
01:28:42 Ce serait une humiliation pour le ministre de l'Intérieur,
01:28:44 une humiliation pour la France
01:28:46 et les Français.
01:28:48 Est-ce qu'il a été bafoué ?
01:28:50 En plus, il y a quand même une ambivalence
01:28:52 parce que ces gens-là,
01:28:54 parce que ce n'est quand même pas le premier imam qui présente un profil
01:28:56 dont on veut se débarrasser
01:28:58 et qui, parce qu'il a des enfants, justifie
01:29:00 qu'il revienne dans notre pays et puisse y rester.
01:29:02 Donc je crois que, soit
01:29:04 il faut encore changer les lois,
01:29:06 pour que l'on sache qu'en règle générale,
01:29:08 elles sont bien faites, mais elles ne sont pas appliquées,
01:29:10 soit il faut imaginer autre chose
01:29:12 pour qu'on n'ait plus affaire à ce type de situation.
01:29:14 - Pierre-Henri Bauris ?
01:29:16 - Non, mais en fait, sur un terrain juridique,
01:29:18 le tribunal administratif va analyser,
01:29:20 vous l'avez dit, la proportionnalité entre la mesure
01:29:22 qui a été prise et ensuite
01:29:24 le respect des droits fondamentaux, le droit à la vie privée,
01:29:26 à une vie familiale, etc.
01:29:28 Et le gros risque dans cette affaire, c'est que justement,
01:29:30 la protection de l'intérêt public,
01:29:32 qui est quand même,
01:29:34 relève de la charge du ministre de l'Intérieur,
01:29:36 soit mise de côté,
01:29:38 pour mettre en avant les grands principes fondamentaux
01:29:40 de la CEDH, parce qu'on parle
01:29:42 de la CEDH ici,
01:29:44 et que justement, la Cour européenne des droits de l'homme
01:29:46 prime sur l'intérêt national
01:29:48 d'un pays dans lequel nous avons
01:29:50 un imam qui critique ouvertement la France,
01:29:52 qui fait des prêches contre Antifrance.
01:29:54 Et c'est un vrai risque.
01:29:56 - Souvenir d'Ykouissène, son expulsion avait été annulée.
01:29:58 - Exactement, bien sûr.
01:30:00 - Et là, il va falloir quand même justifier, et ça c'est pas évident,
01:30:02 que l'expulsion était nécessaire,
01:30:04 adaptée et proportionnelle à la nature des troubles
01:30:06 à l'ordre public que sa présence en France
01:30:08 était susceptible de provoquer.
01:30:10 Et donc, le été,
01:30:12 il va falloir prouver que le maintien
01:30:14 de sa présence en France était
01:30:16 susceptible, donc hypothétiquement,
01:30:18 possible de provoquer.
01:30:20 Et c'est pour ça que moi, je suis
01:30:22 hélas, très sceptique.
01:30:24 - Oui, mais après, ça reste...
01:30:26 - Je crains que réellement, son expulsion soit annulée.
01:30:28 - Vous pensez que l'expulsion sera annulée ?
01:30:30 - Moi, j'ai des très forts doutes,
01:30:32 justement, pour les raisons que vous évoquez,
01:30:34 c'est-à-dire qu'aujourd'hui, la protection des intérêts
01:30:36 individuels fait que
01:30:38 la question de la préservation
01:30:40 de l'ordre social, de l'ordre public
01:30:42 passe complètement en second plan.
01:30:44 - Mais ce serait, ce que disait Véronique,
01:30:46 ce serait une humiliation terrible pour Gérald Darmanin.
01:30:48 - Ça s'était passé pour l'imam Ykouissène.
01:30:50 - Il y a mille façons de revenir, vous savez qu'il y a un imam
01:30:52 à Brest, ça date un peu, c'était en 2004.
01:30:54 - Après, on peut lui promenter une interdiction administrative.
01:30:56 - C'était Abdelkader Serif, vous vous souvenez,
01:30:58 il avait invité des fidèles
01:31:00 à se réjouir des attentats de Marseille.
01:31:02 Donc, il avait été expulsé.
01:31:04 Vous savez, en France, on rentre quand même facilement,
01:31:06 même alors que c'était officieux, mais en 2011,
01:31:08 on l'a retrouvé tout à fait par hasard,
01:31:10 on s'est rendu compte qu'il était parti
01:31:12 par la porte, revenu par la fenêtre,
01:31:14 exactement dans le même quartier où il avait été interpellé.
01:31:16 Donc, il y a beaucoup de perspectives
01:31:18 pour cet imam. - C'est intéressant, d'un point de vue juridique,
01:31:20 ça montre la faiblesse
01:31:22 de notre droit, et c'est vrai que
01:31:24 si on dézoome un peu, parce qu'on ne va pas rentrer dans les
01:31:26 arguments juridiques, mais le ministre de l'Intérieur
01:31:28 a objectivement de solides raisons
01:31:30 d'expulser cette personne-là, et on voit bien
01:31:32 que notre droit permet à ces gens-là
01:31:34 de se lever dedans pour casser,
01:31:36 pour essayer de limiter
01:31:38 les pouvoirs du ministre de l'Intérieur.
01:31:40 - Il ne faut pas oublier que ça a été un critère très subjectif,
01:31:42 très subjectif, et il va falloir aussi,
01:31:44 on va pouvoir constater, le courage ou non
01:31:46 aussi des magistrats, parce que
01:31:48 justement, au tribunal administratif, on a cette faculté-là
01:31:50 d'avoir une palette assez large
01:31:52 pour prendre aussi des choix
01:31:54 courageux, puissants. - Après, ça peut terminer au Conseil d'État.
01:31:56 - Alors après, si la décision rendue
01:31:58 et qu'il peut effectivement revenir
01:32:00 en France, elle pourrait être contestée.
01:32:02 - Exactement. - Des deux côtés.
01:32:04 - Des deux côtés, tout à fait. - Ça peut prendre encore un petit peu
01:32:06 de temps. - Ça peut prendre du temps. On va terminer avec les
01:32:08 obsèques de l'opposant au Kremlin,
01:32:10 Alexis Navalny, qui se sont déroulés
01:32:12 aujourd'hui à Moscou. Des milliers de personnes
01:32:14 sont venues lui rendre un dernier hommage lors de ce
01:32:16 rassemblement. La police
01:32:18 a procédé à l'arrestation de
01:32:20 45 personnes. Je voulais
01:32:22 vous entendre juste avant la fin
01:32:24 de cette émission sur ce sujet. Véronique Jacquet,
01:32:26 je ne vous ai pas entendue tout à l'heure
01:32:28 sur ce sujet. Est-ce que
01:32:30 ça vous fait réagir ? - Oui, parce que
01:32:32 les personnes qui sont là sont très, très
01:32:34 courageuses, bien entendu. Elles peuvent
01:32:36 se faire arrêter,
01:32:38 elles peuvent subir le même sort
01:32:40 que Navalny.
01:32:42 Et d'ailleurs, lui,
01:32:44 est un cas emblématique de ce qui passe en Russie.
01:32:46 Mais il y a des milliers
01:32:48 de dissidents, dont on est sans nouvelles,
01:32:50 qui vivent
01:32:52 un triste sort. Donc voilà,
01:32:54 la Russie ne se porte pas bien, c'est quand même
01:32:56 le moins qu'on puisse dire. Et ce qui
01:32:58 se passe là, c'est quand même, en même temps,
01:33:00 peut-être
01:33:02 les prémices que ça peut bouger.
01:33:04 Enfin, avec Vladimir Poutine,
01:33:06 on se rend bien compte que, pour l'instant,
01:33:08 c'est mal barré. Passez-moi l'expression.
01:33:10 - Un dernier mot, Louis.
01:33:12 - Je suis assez d'accord avec ce que vient de dire Véronique Jacquet.
01:33:14 Et je tiens à
01:33:16 souligner, moi je trouve que c'est une forme de fierté de voir
01:33:18 que l'ambassadeur de France
01:33:20 à Moscou s'est rendu aux obsèques.
01:33:22 Il y avait d'autres ambassadeurs, l'ambassadeur américain
01:33:24 et l'ambassadeur
01:33:26 allemand, notamment, même si ça donne
01:33:28 un peu une image de guerre froide, avec des ambassadeurs
01:33:30 qui viennent, parce que c'est un acte politique
01:33:32 de se rendre à ce type d'obsèques.
01:33:34 Et pendant ce temps-là, d'autres personnes qui viennent
01:33:36 participer, viennent se recueillir,
01:33:38 sont tout simplement arrêtées
01:33:40 par la police russe, puisqu'il y a eu au moins 45
01:33:42 interpellations. - Merci beaucoup, Louis Dragnel,
01:33:44 d'avoir été avec nous ce soir. Merci
01:33:46 à Véronique Jacquet, Gabriel Cluzel,
01:33:48 Maître Pierre-Henri Bovis, avocat,
01:33:50 merci également à vous. C'est déjà la fin
01:33:52 de notre émission. Dans un instant,
01:33:54 Eliott Deval et Philippe Devilliers
01:33:56 pour Face à Devilliers. Moi je vous retrouve
01:33:58 à 22h30 pour Soir Info Week-end. A tout à l'heure.
01:34:00 ♪ ♪ ♪