• il y a 9 mois
Les invités d'Olivier de Keranflec'h débattent de l'actualité dans #PunchlineWE du vendredi au dimanche

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00:00:00 Bonjour à tous, très heureux de vous retrouver pour Punchline Weekend.
00:00:04 Nous sommes ensemble jusqu'à 2h, pendant 2h jusqu'à 19h pour vous livrer l'information,
00:00:09 la décrypter, l'analyser, débattre également avec nos invités.
00:00:12 Je vous les présente dans un instant.
00:00:14 Mais avant, au sommaire de cette émission, à la une, la levée des barrages des agriculteurs
00:00:19 qui ont pour la plupart retrouvé leurs exploitations.
00:00:22 Une suspension d'un mouvement ferme mais pacifique, mais aussi beaucoup qui reste dubitatif.
00:00:29 On verra sur le terrain avec nos équipes.
00:00:30 Alors que retenir au lendemain des annonces du Premier ministre, à quoi s'attendre désormais ?
00:00:35 Est-ce que finalement les agriculteurs ont ouvert des problématiques qui concernent d'autres secteurs ?
00:00:40 On en parle avec nos invités dans Punchline Weekend.
00:00:43 Et puis, après les mots, les agriculteurs veulent des actes.
00:00:46 En tout cas, un mot qui semblait avoir disparu du champ politique à l'heure de la mondialisation
00:00:52 est prononcé à maintes reprises ces derniers jours, la souveraineté.
00:00:56 A tel point que Gabriel Attal a annoncé vouloir l'inscrire dans la loi pour l'agriculture.
00:01:01 Alors la colère des agriculteurs a-t-elle provoqué une prise de conscience ?
00:01:05 Ce besoin de réappropriation sonne-t-il comme une évidence ?
00:01:09 L'avis de nos invités à suivre.
00:01:11 Et puis, une autre crise, celle de l'hôpital, avec des drames comme conséquence,
00:01:17 comme la mort de Lucas, 25 ans, fin septembre, dans les couloirs des urgences de hier.
00:01:22 Il est resté 8 heures seul et a fini par décéder d'une septicémie.
00:01:26 Aujourd'hui, sa mère Corinne veut comprendre et elle sera sur notre antenne à 18h30 pour témoigner.
00:01:33 Un témoignage à ne pas manquer, donc.
00:01:35 Et une situation qui n'est pas esselée.
00:01:38 On le verra.
00:01:38 Et pour en parler, pour vous accompagner autour de ce plateau, Gabrielle Cluzel.
00:01:43 Bonjour ma chère Gabrielle.
00:01:44 - Bonsoir d'y est.
00:01:44 - Directrice de la rédaction de Boulevard Voltaire.
00:01:47 Thierry Deforge est également avec nous cet après-midi.
00:01:50 Bonjour Thierry.
00:01:50 - Bonsoir.
00:01:51 - Vous êtes membre du bureau de la FDSEA Île-de-France, agriculteur.
00:01:55 Donc nous reviendrons sur toutes ces annonces et puis sur la suite du mouvement également.
00:02:00 Vincent Roy, l'écrivain journaliste, est avec nous également.
00:02:03 - Bonjour Olivier.
00:02:03 - Bonjour mon cher Vincent.
00:02:04 A vos côtés, Florian Tardif, fidèle, qui est encore là.
00:02:07 Bonjour mon cher Florian, journaliste politique CNews.
00:02:10 Et puis Marc Varnot est également avec nous.
00:02:13 Marc, chef d'entreprise notamment.
00:02:15 Bonjour mon cher Marc.
00:02:16 - Bonjour Olivier.
00:02:17 - Dans un instant, nous allons prendre la direction de Leroux, puisque le ministre de la Culture doit s'exprimer.
00:02:22 D'ici quelques minutes, les viticulteurs sont-ils les oubliés des mesures annoncées hier ?
00:02:27 On va en parler dans un instant.
00:02:29 Mais tout de suite, un point sur les toutes dernières actualités.
00:02:32 C'est avec vous, félicité Kindoki.
00:02:33 Bonjour, félicité.
00:02:35 - Bonjour Olivier.
00:02:35 Près le préavis de grève de la RATP, c'est maintenant au tour des contrôleurs de la SNCF.
00:02:42 Ils menacent de faire grève les 16, 17 et 18 février, soit un week-end de vacances scolaires pour une bonne partie des Français.
00:02:50 Ils revendiquent des hausses de salaire et une meilleure prise en compte de leur fin de carrière.
00:02:55 Les grosses voitures sont dans le viseur d'un référendum anti-SUV à Paris.
00:03:00 La votation aura lieu ce dimanche de 9h à 19h.
00:03:03 1,3 million d'électeurs parisiens sont invités à se rendre dans l'un des 38 lieux de vote pour répondre à la question suivante.
00:03:10 Pour ou contre la création d'un tarif spécifique pour le stationnement des voitures lourdes, encombrantes et polluantes ?
00:03:16 Si le pour l'emporte, le visiteur propriétaire d'un SUV devra payer entre 12 et 18 euros l'heure, selon les arrondissements.
00:03:23 Dans la bande de Gaza, les combats meurtriers entre l'armée israélienne et le Hamas font toujours rage,
00:03:28 malgré l'approbation initiale donnée selon le Qatar par le mouvement islamiste palestinien à un accord de trêve
00:03:35 qui prévoit un échange d'otages et de prisonniers.
00:03:38 Dernièrement, le sud de Gaza a une nouvelle fois été touché par des raids israéliens.
00:03:44 Merci beaucoup, félicité, nous vous retrouvons à 17h30 pour un nouveau point complet sur l'actualité.
00:03:49 Tout au long de la journée, les agriculteurs ont donc progressivement enlevé les barrages.
00:03:53 Alors il ne s'agit pas là de la fin du mouvement, mais d'une suspension.
00:03:56 A le temps de voir des actes après les paroles hier.
00:03:59 En tout cas, ces derniers jours ont permis de faire la lumière sur une profession qui souffre,
00:04:04 qui s'est d'ailleurs distinguée par son comportement.
00:04:06 Pas de casse, pas de face à face avec les forces de l'ordre, pas de débordement, une cohésion également apparente des syndicats.
00:04:14 Alors comment ce savoir-être, si je puis dire, a-t-il pu impacter les négociations ?
00:04:18 Une facture tout de même à plus de 400 millions d'euros pour le gouvernement.
00:04:22 On va y revenir, mais avant, cette opération des minages cet après-midi et cette question,
00:04:26 le gouvernement a-t-il oublié les vignerons ?
00:04:28 Des vignerons qui étaient remontés en tout cas ces dernières heures.
00:04:31 Marc Fesneau, qui est en ce moment même dans les rots, il doit prendre la parole d'ici quelques minutes.
00:04:37 Ce sera à suivre sur notre antenne, bien sûr.
00:04:39 Il a présenté des mesures supplémentaires aux viticulteurs.
00:04:43 Jean-Luc Thomas, justement, est sur place.
00:04:45 Jean-Luc, que nous retrouverons tout à l'heure, puisque ça doit bouger effectivement dans les rots.
00:04:52 Nous le retrouverons dans un instant.
00:04:54 Mais peut-être, expliquez-nous, Thierry Deforge, pourquoi aujourd'hui, Marc Fesneau est au chevet des viticulteurs.
00:05:01 Pourquoi se sentent-ils oubliés après ce paquet d'annonces hier de Gabriel Attal ?
00:05:07 Écoutez, il y a deux temps différents dans les annonces qui ont été faites.
00:05:11 Il y a des annonces qui ont été faites qui concernent des filières en grande tension.
00:05:16 Et ce sont des mesures d'urgence.
00:05:18 Il y a des mesures d'urgence qui ont été annoncées pour les viticulteurs.
00:05:21 Certains viticulteurs sont dans une extrême détresse, dans le sud de la France principalement,
00:05:26 avec des concurrences, avec des vins qui sont importés.
00:05:30 Et aujourd'hui, on parle d'ailleurs de beaucoup d'arrachage de vignes.
00:05:34 Donc ces viticulteurs, il y a eu des mesures qui ont été annoncées, mais ils demandaient plus.
00:05:40 Donc en fait, je pense que le ministère de l'Agriculture est descendu à leur chevet
00:05:43 pour peut-être annoncer plus d'efforts pour ces viticulteurs.
00:05:46 C'est-à-dire pas forcément de l'argent, pas forcément des enveloppes ?
00:05:48 Il y a plusieurs mesures qui peuvent être mises en place,
00:05:51 mais c'est vrai que dans un secteur qui est en crise de concurrence avec d'autres pays,
00:05:56 et on en reparlera certainement, mais en fait de concurrence qui est en partie déloyale,
00:06:00 puisqu'il y a des normes qui sont différentes.
00:06:02 Mais effectivement, il y a une tension qui s'accentue en tout cas sur les viticulteurs.
00:06:07 Et on comprend bien leur détresse.
00:06:10 Donc en fait, ils se sentent, je pense qu'ils ont compris,
00:06:13 ils ont entendu le message sur les financements supplémentaires qu'on leur accordait,
00:06:17 mais ils considèrent que ce n'est pas assez.
00:06:19 Alors vous parliez de l'importation.
00:06:22 Avant de vous entendre, je voulais vous montrer justement cette séquence,
00:06:25 séquence tournée dans les bouches du Rhône par nos équipes,
00:06:27 où on y voit des agriculteurs justement arrêter un camion espagnol
00:06:31 avec à l'intérieur du vin importé. Regardez.
00:06:33 [Bruit de moteur de voiture]
00:06:42 [Bruit de moteur de voiture]
00:06:49 - C'est quoi le même produit ?
00:06:52 - C'est quoi ? Les bonhommes ?
00:06:54 - Du vin d'Espagne.
00:06:55 - Ah, ah, mais ouais.
00:06:56 [Bruit de moteur de voiture]
00:07:01 - Il n'y a pas assez de vin ici. Il faut faire un rentré.
00:07:06 - Encore une concurrence déloyale.
00:07:08 Nous, on a un bon rosé de province, réputé dans le monde entier.
00:07:12 Et l'Espagne, encore une fois, avec des produits moins chers,
00:07:16 de la manière moins chère, ils conquérissent le marché français,
00:07:20 avec des prix qui cassent les prix.
00:07:22 Et donc nous, maintenant, dans nos caves, on n'arrive pas à sortir le vin de nos caves.
00:07:27 Ils ne veulent pas sortir parce que justement, il y a l'importation espagnole.
00:07:30 On est là, ici, justement, pour défendre notre cause.
00:07:33 Que les lois, elles sont mal faites, elles ne sont pas appliquées à tout le monde.
00:07:36 Et donc bon, voilà, un vin espagnol, on ne peut pas concurrencer.
00:07:41 - Vous le disiez, Thierry Deforge, il a eu des aides.
00:07:44 230 millions d'euros, le déblocage d'un fonds d'urgence de 80 millions d'euros
00:07:48 pour soutenir justement Marc Varnot, l'évicticulteur,
00:07:52 qui aurait des difficultés ou qui connaîtrait des difficultés de trésorerie
00:07:56 générées par de nombreux aléas.
00:07:58 Mais en tout cas, on l'entendait, le problème, ce n'est pas tant, finalement,
00:08:03 ce manque de trésorerie, c'est davantage la cause de ce manque de trésorerie,
00:08:07 peut-être aussi liée à ces importations aujourd'hui.
00:08:10 - Oui, c'est-à-dire que l'évicticulture, ça regroupe beaucoup de métiers,
00:08:14 beaucoup de segments. Il y a le haut de gamme, le moyen de gamme et le bas de gamme.
00:08:17 Grosso modo, on produit 48 millions d'hectolitres en France.
00:08:20 On en exporte 14, on exporte beaucoup de vin, mais on en importe 7 millions d'hectolitres.
00:08:24 Et ces 7 millions d'hectolitres que l'on importe, c'est principalement,
00:08:27 pas exclusivement, de l'entrée de gamme du premier prix du cube itinéraire
00:08:31 de la marque distributeur. Et donc, pour ces viticulteurs qui sont sur ces segments-là,
00:08:35 c'est dramatique parce qu'effectivement, les produits italiens et espagnols
00:08:39 qui sont fabriqués dans des conditions de concurrence déloyale, double.
00:08:43 D'abord, la première, c'est que, comme vous le savez, ils ont une main d'œuvre
00:08:46 qui est souvent malheureusement pas déclarée, alors que chez nous,
00:08:48 dans l'inspection du travail, ils marchent quand même très bien.
00:08:50 Donc, c'est compliqué pour les Français de les concurrencer là-dessus.
00:08:52 La seconde raison, c'est qu'il y a 14 points de fiscalité d'écart
00:08:55 entre l'Espagne et la France. Voilà, encore toujours le même sujet.
00:08:59 14 points d'écart. Et donc, quand vous mettez tout ça bout à bout,
00:09:02 forcément, les Français ne sont plus compétitifs sur les 20 entrées de gamme
00:09:06 de premier prix.
00:09:07 Donc, finalement, Gabriel Cluzel, c'est vrai que...
00:09:09 On va peut-être un petit peu choquer, mais excusez-moi,
00:09:13 ce qui est promené ici, c'est presque du communisme.
00:09:16 C'est-à-dire qu'on ferme les frontières, on arrête tout.
00:09:19 Et moi, pourquoi pas ? On peut totalement changer de modèle.
00:09:22 Mais arrêtons les importations totalement.
00:09:25 Non, mais je ne crois pas que la Suisse soit communiste.
00:09:27 Non, mais ce que je veux dire, c'est que là, effectivement, je vais...
00:09:30 Je vais peut-être un petit peu dans la provoque.
00:09:33 Petite provocation de Florian Tardif pour animer le débat.
00:09:36 Non, mais ce que je veux dire, oui, c'est pour animer le débat.
00:09:38 Et je le fais aussi pour ça.
00:09:40 Mais il y a un moment, il faut aussi qu'on tienne compte des réalités.
00:09:43 C'est-à-dire que ça a été très bien dit tout à l'heure.
00:09:45 C'est-à-dire qu'on est les premiers bénéficiaires des importations
00:09:48 et des exportations.
00:09:50 Donc, quand on voit la balance comme ça, c'est-à-dire que globalement,
00:09:53 quand on prend le 20, alors effectivement, malheureusement,
00:09:56 et malheureusement, il y en a pour qui les importations sont terribles,
00:09:59 mais dans la plupart des cas, ce qu'on a mis en place,
00:10:04 ces traités de libre-échange ou alors ces partenariats
00:10:08 qui sont faits au niveau européen, nous permettent massivement d'exporter.
00:10:14 C'est-à-dire que globalement, ce secteur-là bénéficie du marché mondial.
00:10:21 C'est-à-dire qu'il faut aussi le dire, tout de même.
00:10:24 Mais ce n'est pas les mêmes.
00:10:26 On peut totalement fermer, mais il y a un moment, il y a aussi d'autres
00:10:31 grands exploitants ou moyens exploitants qui nous diraient exactement l'inverse.
00:10:37 C'est-à-dire qu'attendez, on ferme totalement nos frontières,
00:10:39 mais il n'y a personne qui nous achète le 20 en France.
00:10:41 Que faisons-nous ?
00:10:43 Alors, question d'équilibre aussi.
00:10:45 Gabriel Puzel voulait réagir, mais allez-y Marc.
00:10:47 Juste une phrase.
00:10:49 Ce n'est pas parce qu'on est bon dans le haut de gamme
00:10:51 que pour autant on doit accepter des conditions de concurrence
00:10:54 qui ne sont pas normales dans le bas de gamme.
00:10:56 Moi, je suis totalement pour le libre-échange à partir du moment
00:11:00 où les règles sont les mêmes pour tout le monde.
00:11:03 Et le vrai problème, il est justement là.
00:11:05 Le libre-échange avec des normes qui étranglent les agriculteurs
00:11:10 et les industriels et qui ne sont pas respectés par les produits importés,
00:11:13 c'est scandaleux.
00:11:14 Florian Tardif a lancé le vrai débat.
00:11:16 Marc Renaud dans les rots, il s'exprime.
00:11:18 On le suit en direct, on vous entendra après Gabriel Puzel.
00:11:20 Le préfet était avec moi déjà, le préfet des Rots,
00:11:24 de déployer un certain nombre de dispositifs pour faire face
00:11:27 à la fois à une conjoncture qui était difficile pour la viticulture
00:11:29 et à des mesures structurales.
00:11:31 Je suis revenu conformément à l'engagement que j'avais pris.
00:11:33 C'est toujours bien de tenir ses engagements et ses promesses.
00:11:36 Ça fait partie de la confiance, un élément très important.
00:11:38 Je suis venu présenter ici dans les Rots deux dispositifs,
00:11:43 un dispositif de soutien conjoncturel à la crise, 80 millions d'euros,
00:11:47 qui permettra d'aider dans ce moment difficile pour nos viticulteurs,
00:11:52 dans un cadre que j'ai présenté devant les responsables,
00:11:56 de 5 à 20 000 euros selon les situations des uns ou des autres,
00:11:59 des aides pour ceux qui ont vu leur chiffre d'affaires,
00:12:03 leur excédent brut d'exploitation diminuer
00:12:07 ou qui ont vu leur production diminuer de l'ordre de 20%.
00:12:11 C'est sur cette base-là qu'on fait.
00:12:12 Deuxième élément, c'est un dispositif qui va se déployer vite.
00:12:15 Il y avait une exigence de rapidité.
00:12:17 Et donc, c'est dépôt des dossiers dès la semaine prochaine.
00:12:23 Et ça sera placé sous l'autorité des préfets.
00:12:26 Pourquoi placé sous l'autorité des préfets ?
00:12:27 Parce que ça permet de regarder chaque situation individuelle,
00:12:30 de le faire les choses un peu selon les territoires
00:12:33 et selon les départements.
00:12:34 Ça concernera d'ailleurs, je le dis au passage,
00:12:36 l'ensemble de la région Occitanie,
00:12:38 l'ensemble de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur,
00:12:40 un certain nombre de départements qui ont été touchés en Nouvelle-Aquitaine
00:12:43 et quelques départements en Vallée du Rhône.
00:12:45 En fait, on a voulu couvrir l'ensemble des zones qui sont en crise.
00:12:47 80 millions d'euros, c'est de la trésorerie.
00:12:50 Ça vient s'ajouter à une disposition qui avait été souhaitée
00:12:53 à l'automne dernier par le président de la République
00:12:56 et la Première ministre,
00:12:57 qui était une disposition de distillation.
00:12:59 La distillation, c'est quoi ?
00:13:00 C'est on retire du marché des volumes
00:13:02 et on paye ces volumes aux viticulteurs.
00:13:04 200 millions d'euros.
00:13:06 La moitié a été mise sur les comptes des viticulteurs,
00:13:09 seulement à date,
00:13:11 et donc le reste va venir sur les comptes assez rapidement.
00:13:13 Et donc ça aussi, c'est de la trésorerie pour les viticulteurs.
00:13:15 Donc il y a ce qu'on avait fait sur la distillation,
00:13:17 ce qu'on avait fait sur l'allègement des charges
00:13:19 et ce fonds complémentaire de 80 millions d'euros.
00:13:21 Quand vous cumulez, ça fait presque, en trésorerie,
00:13:25 300 millions d'euros qui auront été déployés
00:13:27 sur le territoire national en termes de mesures d'urgence.
00:13:29 Et c'était normal parce qu'il y avait,
00:13:31 on a un sujet de volumes trop importants
00:13:33 qui était de la crise de l'OPC et de crise liée à l'inflation.
00:13:35 Et puis deuxième sujet,
00:13:37 des aides structurelles.
00:13:39 150 millions de l'Etat qui viendront s'ajouter à 250 millions.
00:13:42 C'est 400 millions pour la restructuration du vineyard.
00:13:44 Pourquoi ? Parce qu'on a besoin de restructurer
00:13:47 pour faire évoluer les cépages
00:13:49 et qui correspondent plus à la modalité nouvelle de consommation.
00:13:51 On a besoin de retirer du volume provisoirement
00:13:55 le temps que le marché se restabilise.
00:13:57 C'est près de 100 000 hectares en France
00:13:59 qui pourraient être concernés.
00:14:01 C'est ce qu'on appelle l'arrachage du ferré.
00:14:03 C'est-à-dire que vous arrachez
00:14:05 et vous donnez la capacité en restructurant
00:14:07 de replanter.
00:14:09 Et puis pour ceux qui veulent diversifier, de diversifier.
00:14:11 On est dans une région,
00:14:13 alors c'est différent d'un département à l'autre,
00:14:15 mais cette région comme les autres,
00:14:17 vous avez des régions où il y a besoin de restructurer le vineyard.
00:14:19 Donc on retire provisoirement et après on restructure
00:14:21 avec des nouveaux cépages où on réfléchit
00:14:23 ce que peut être le vineyard.
00:14:25 Puis il y a des régions ou des endroits où on peut faire la diversification.
00:14:27 L'objectif c'est qu'on garde une activité agricole.
00:14:29 Pour dire les choses très directement avec vous,
00:14:31 donc 150 de l'Etat, 250 de crédit européen
00:14:33 qui seront mobilisés sur 2 ans.
00:14:35 400 millions d'euros sur 2 ans
00:14:37 pour restructurer.
00:14:39 Là on est sur du structurel.
00:14:41 Moi je veux que dans le moment qu'on traverse,
00:14:43 c'est ce qu'on préparait depuis le mois de décembre,
00:14:45 on ait des mesures conjoncturelles
00:14:47 parce qu'il y a beaucoup de désespoir et beaucoup de colère.
00:14:49 Il y a beaucoup de crises dans le monde viticole.
00:14:51 Ce n'est pas la première fois
00:14:53 qu'il y a cette crise.
00:14:55 Nous sommes le 2 février dans cette région.
00:14:57 Il y a 52 ans, monsieur le préfet,
00:14:59 c'est ça, ce qu'on a appelé le serment d'Assas.
00:15:01 C'était le serment dans une commune récente
00:15:03 dans la voisine d'ici,
00:15:05 où les maires, avec les viticulteurs,
00:15:07 ont pris le serment de défendre la viticulture.
00:15:09 C'est au fond ça ce qu'on vient renouveler, avec cette fois-ci l'appui de l'Etat.
00:15:11 52 ans plus tard,
00:15:13 ça veut dire qu'il y a 52 ans il y avait eu des crises
00:15:15 et que 52 ans plus tard on a besoin d'être nous aussi
00:15:17 au rendez-vous, nous l'Etat.
00:15:19 J'ai fait appel aussi aux collectivités.
00:15:21 Parce que nous mettons beaucoup de moyens.
00:15:23 Donc chacun pourra juger aussi de l'effort de l'Etat
00:15:25 à l'aune de l'effort des collectivités.
00:15:27 Parce que je pense que parfois on se fait donner un peu la leçon
00:15:29 par un certain nombre de gens, c'est bien que chacun
00:15:31 dit ce qu'il va faire. Parce que là je dis ce qu'on va faire.
00:15:33 Et donc voilà, c'est une réunion qui s'est
00:15:35 passée à la fois dans un climat
00:15:37 je crois de confiance.
00:15:39 Et dans le moment qu'on traverse, l'agriculture a besoin de confiance.
00:15:41 J'avais dit qu'on prendrait des mesures.
00:15:43 Le président de la République nous avait
00:15:45 demandé d'agir sur le sujet. Le Premier ministre
00:15:47 a prolongé et renouvelé cette
00:15:49 volonté. Et donc je suis venu simplement au rendez-vous
00:15:51 des promesses qui devaient être obtenues
00:15:53 pour la viticulture, conjoncturelles pour sortir
00:15:55 ceux qui sont les plus en difficulté
00:15:57 de la crise. Et puis structurelles, parce qu'on a besoin de donner
00:15:59 de l'avenir à la viticulture. Et c'est ça ce qu'on est venu faire
00:16:01 et ce que je suis venu faire aujourd'hui.
00:16:03 Dans l'héros, puis après dans le Gard.
00:16:05 - Pas d'arrachage social ?
00:16:07 - Qu'est-ce que vous appelez l'arrachage social ?
00:16:09 - Marc Feneau, le ministre de l'Agriculture,
00:16:11 qui s'exprime après avoir rencontré
00:16:13 dans l'héros des viticulteurs, qui fait finalement
00:16:15 Florian Tardif, le service après-vente.
00:16:17 - Oui, il n'y a pas d'annonce.
00:16:19 Il est dans l'explication.
00:16:21 Il s'affiche aux côtés des exploitants agricoles
00:16:23 en leur expliquant que voilà,
00:16:25 on a débloqué tel ou tel enveloppe
00:16:27 pour ce secteur-là qui était en crise.
00:16:29 Alors ce n'est pas nouveau, il était déjà en crise
00:16:31 il y a 52 ans. Après,
00:16:33 les difficultés ont évolué
00:16:35 dans le sud du pays. C'est notamment
00:16:37 des difficultés liées au réchauffement climatique
00:16:39 où, et je connais bien le secteur, je connais d'ailleurs très bien
00:16:41 le cordon sec, mais où il faut
00:16:43 s'adapter aussi. Et malheureusement,
00:16:45 il y a des normes qui sont imposées.
00:16:47 Et là, je rejoins les invités, parce qu'on avait un débat un petit peu houleux
00:16:49 tout à l'heure.
00:16:51 Et là, pour le coup, je suis d'accord.
00:16:53 C'est-à-dire que, n'oublions pas,
00:16:55 et depuis quelques jours,
00:16:57 je cite ce livre
00:16:59 d'Emmanuel Macron, qu'il devrait peut-être relire,
00:17:01 c'était pour s'engager
00:17:03 dans la campagne présidentielle en 2016,
00:17:05 où il disait qu'il faut laisser faire
00:17:07 à ceux qui savent faire, et arrêter
00:17:09 d'écouter ceux qui décident. Effectivement,
00:17:11 il ne faut pas oublier que
00:17:13 les agriculteurs, leur intérêt, ce n'est pas de détruire leur outil
00:17:15 de travail, c'est de le préserver.
00:17:17 Et là, il faudrait peut-être aussi l'avoir
00:17:19 en tête lorsqu'on décide d'imposer telle ou telle norme.
00:17:21 Et vous le soulignez, il y a un instant,
00:17:23 nous débattions, si vous nous rejoigniez,
00:17:25 sur la question des importations, des exportations
00:17:27 notamment, autour du vin,
00:17:29 et vous vouliez réagir. Gabrielle, vous.
00:17:31 Oui, ce qui est ennuyeux, c'est que Marc Fesneau,
00:17:33 même s'il dit que c'est des réponses structurelles,
00:17:35 en fait, donne des réponses conjoncturelles,
00:17:37 parce que des enveloppes sont toujours des réponses
00:17:39 conjoncturelles. Là, le problème, c'est que ce n'est pas
00:17:41 la grêle qui s'est abattue sur les vignes,
00:17:43 auquel cas on pourrait donner une réponse conjoncturelle
00:17:45 avec une enveloppe. Là, c'est un problème
00:17:47 profond qui dure
00:17:49 et qui s'amplifie depuis
00:17:51 des années.
00:17:53 Alors, les viticulteurs, ils ont des problèmes
00:17:55 qui leur sont propres. Par exemple,
00:17:57 en France, on boit beaucoup moins de vin, ça c'est une réalité.
00:17:59 Les générations qui buvaient
00:18:01 du vin tous les jours sont en train de
00:18:03 passer.
00:18:05 Les jeunes boivent de la bière ou des alcools durs
00:18:07 ou des sodas, c'est autre chose.
00:18:09 Donc, évidemment, il y a ce sujet-là.
00:18:11 Mais ils sont aussi confrontés à cette
00:18:13 concurrence déloyale qui touche
00:18:15 tous les secteurs. On pourrait généraliser
00:18:17 jusqu'aux horticulteurs. Vous savez,
00:18:19 c'est un secteur dont on n'a pas parlé, mais qui sont
00:18:21 aujourd'hui concurrencés par les roses du Kenya,
00:18:23 par exemple. Donc, on voit que c'est
00:18:25 des sujets qui sont propres
00:18:27 à tous. Alors, moi, j'avoue que je suis
00:18:29 contre ce darwinisme social
00:18:31 ou cet hégénisme économique qui consisterait à dire
00:18:33 que parce qu'il y a des gros qui en profitent,
00:18:35 eh bien, tant pis pour les petits.
00:18:37 Ce n'est pas ce que j'ai dit.
00:18:39 Je caricature peut-être un peu
00:18:41 en résumant, mais en tout cas,
00:18:43 c'est ce que j'ai compris. Et je ne crois
00:18:45 pas non plus que mettre
00:18:47 de quoi protéger
00:18:49 ces producteurs, ces viticulteurs
00:18:51 d'un vin étranger qui
00:18:53 n'obéit pas aux mêmes normes.
00:18:55 Mais ce que je dis, c'est faisons cela dans tous les secteurs.
00:18:57 Oui, qui n'obéit pas aux mêmes normes.
00:18:59 Oui, mais exactement. Mais le problème,
00:19:01 c'est que... Non, Florian Tardif...
00:19:03 Et arrêtons d'acheter à l'étranger. Non, mais je crois que c'est vous
00:19:05 qui caricaturez quand vous dites... Ah ben non.
00:19:07 Si on ne va pas lever des forteresses,
00:19:09 on ne va pas tout fermer, bien sûr qu'on ne va pas
00:19:11 tout fermer, mais de la même façon que
00:19:13 la Suisse est capable de réguler finement,
00:19:15 vous allez me dire que c'est peut-être un petit pays, c'est plus facile,
00:19:17 et qui n'est pas dans l'Europe, c'est plus facile,
00:19:19 pas de la façon dont nous y sommes,
00:19:21 eh bien, on pourrait
00:19:23 évidemment instaurer
00:19:25 une forme de protectionnisme. Sinon,
00:19:27 nous allons tous mourir. Et le pire, c'est
00:19:29 que c'est une concurrence intra-européenne.
00:19:31 Vous savez, il y a une concurrence déloyale
00:19:33 à deux étages. Vous fusez, et il n'en finit pas.
00:19:35 Je vais vous citer aussi ce qui pourrait se passer,
00:19:37 puisqu'il y a eu un coup de téléphone
00:19:39 de Donald Trump à Emmanuel Macron
00:19:41 un jour, et vous êtes peut-être au courant,
00:19:43 justement dans cette guerre économique que se livrent
00:19:45 les États, puisque ce sont des guerres économiques
00:19:47 que se livrent les États. Il lui a dit "mais pas de souci,
00:19:49 vous voulez nous mener...", et il n'y a pas de copains,
00:19:51 ça on est totalement d'accord.
00:19:53 Les pays n'ont pas d'amis, et même dans l'Europe.
00:19:55 Ils n'ont que des intérêts.
00:19:57 Et là, on est tout à fait d'accord. Il dit "mais pas de souci,
00:19:59 tu veux m'attaquer sur ça ? Eh bien, à partir
00:20:01 de maintenant, je taxe ton champagne
00:20:03 et ton vin à 100%".
00:20:05 Et certains disent, Florian Tardif...
00:20:07 Et Emmanuel Macron, il dit "attends,
00:20:09 attends, attends, attends, attends, attends, attends, attends,
00:20:11 attendez..." Et certains disent
00:20:13 "eh bien, il faut faire confiance
00:20:15 à l'excellence française". Et encore une fois, Emmanuel Macron ne prend pas
00:20:17 le discours de Trump à l'endroit des Espagnols,
00:20:19 par exemple. Et lorsque
00:20:21 certains, notamment
00:20:23 du côté du Rassemblement National, disent
00:20:25 "eh bien, il faut faire aussi confiance à l'excellence
00:20:27 française, et que de toute façon,
00:20:29 l'excellence, par exemple, dans le champagne,
00:20:31 eh bien, elle sera de toute façon exportée
00:20:33 parce que c'est du champagne français".
00:20:35 - Dans les tomates, j'excite Ségolène Royal.
00:20:37 - C'est ce qu'on disait sur le vin, là, il y a quand même un an.
00:20:39 C'est ce qu'on disait sur le vin, là, il y a quand même un an.
00:20:41 Donc, c'est un mauvais argument ou pas ?
00:20:43 - Si vous voulez, c'est ce que disait Gabriel
00:20:45 tout à l'heure. Les clauses
00:20:47 miroirs, on en parle beaucoup
00:20:49 dès lors qu'on parle
00:20:51 d'importation hors des frontières
00:20:53 de l'Europe. Mais on peut très bien
00:20:55 les imaginer à l'intérieur même de l'Europe.
00:20:57 C'est-à-dire qu'il y aurait deux types de clauses miroirs,
00:20:59 celles qui sont internes à l'Europe
00:21:01 et celles qui sont externes à l'Europe.
00:21:03 Deux niveaux dans la fusée,
00:21:05 je crois que c'est l'expression que vous utilisez.
00:21:07 C'est ça le problème. Le vrai problème,
00:21:09 c'est effectivement pas d'importer
00:21:11 ou d'exporter.
00:21:13 Le problème, il n'est pas là. C'est qu'il faut que
00:21:15 tout le monde, et en Europe et
00:21:17 hors d'Europe, joue avec
00:21:19 les mêmes règles. Sinon, le jeu n'en vaut
00:21:21 pas la chandelle, si j'ose dire. C'est ça le vrai problème.
00:21:23 Le vrai problème, c'est le respect.
00:21:25 C'est au moins que tout le monde joue
00:21:27 à jeu égal. - Et en même temps,
00:21:29 c'est très compliqué, je veux dire, très concrètement,
00:21:31 d'aller surveiller si
00:21:33 les concurrents, finalement, jouent les règles.
00:21:35 C'est même impossible.
00:21:37 - D'ailleurs, c'est pour ça que dans les revendications
00:21:39 de la FNSEA et des jeunes agriculteurs,
00:21:41 c'était de traiter le
00:21:43 conjoncturel ou le structurel
00:21:45 qui se reportent d'une manière
00:21:47 conjoncturelle aujourd'hui. C'est-à-dire qu'il faut traiter
00:21:49 quand même ces cas d'agriculteurs qui sont en grande difficulté,
00:21:51 des viticulteurs et d'autres filières,
00:21:53 l'élevage et d'autres filières qui sont en grande difficulté,
00:21:55 la filière biologique aussi.
00:21:57 La filière biologique dans le vin,
00:21:59 n'en parlons pas, mais en fait, il y a des filières
00:22:01 complètes qui sont dans la difficulté. C'est le conjoncturel.
00:22:03 Pour le structurel,
00:22:05 c'est la question des normes. C'est ce qui est porté
00:22:07 par, en tout cas, la FNSEA
00:22:09 et qui a été rappelé par Gabriel Attal
00:22:11 et Emmanuel Macron, c'est de créer
00:22:13 une espèce d'égalime européen
00:22:15 qui soit contrôlé, surveillé
00:22:17 par l'Europe. Après, que la France ait
00:22:19 la capacité d'aller défendre ça
00:22:21 au niveau européen, on voit bien les difficultés.
00:22:23 - L'égalime ne fonctionne pas en France,
00:22:25 comment il pourrait les fonctionner en Europe ?
00:22:27 - C'est une vraie question.
00:22:29 - C'est bien de proposer un truc, mais s'il ne fonctionne pas,
00:22:31 c'est soit en général le produit a déjà pris un peu du plomb dans l'aile
00:22:33 quand on essaie de le vendre aux autres.
00:22:35 - En tout cas, derrière la question de la souveraineté,
00:22:37 on y reviendra à 17h30
00:22:39 sur ce mot utilisé depuis plusieurs jours.
00:22:41 On avait l'impression que c'était un mot obsolète.
00:22:43 - Objectif de souveraineté.
00:22:45 C'est à mourir de rire.
00:22:47 De qui se moque-t-on ?
00:22:49 On ne veut pas mettre dans la loi
00:22:51 "souveraineté alimentaire",
00:22:53 on veut mettre "objectif de souveraineté alimentaire".
00:22:55 - On va y revenir, mais avant.
00:22:57 - Autant dire qu'on ne veut rien y mettre.
00:22:59 - Nous allons retrouver Joël Riverdi, agriculteur,
00:23:01 membre de la coordination rurale 47.
00:23:03 Puisque, vous le savez, tout un paquet de mesures
00:23:05 a été annoncé hier par Gabriel Attal.
00:23:07 L'objectif, vous en parliez à l'instant,
00:23:09 de souveraineté alimentaire dans la loi,
00:23:11 par exemple 150 millions d'euros pour les éleveurs
00:23:13 pour soulager les charges sociales et fiscales,
00:23:15 ou encore le renforcement de la loi égalime,
00:23:17 nous l'évoquions là encore il y a un instant.
00:23:19 C'est vrai que les annonces,
00:23:21 elles étaient nombreuses et parfois indigestes
00:23:23 pour ceux qui ne connaissent pas le secteur,
00:23:25 pour les téléspectateurs.
00:23:27 C'était effectivement un peu compliqué
00:23:29 à suivre parfois.
00:23:31 Joël Riverdi, vous faites retour
00:23:33 dans votre exploitation
00:23:35 au lendemain de ces annonces de Gabriel Attal.
00:23:37 Qu'est-ce que vous en retenez ?
00:23:39 Sur quel point
00:23:41 vous êtes certain d'avoir été entendu
00:23:43 aujourd'hui ?
00:23:45 - Pas grand-chose,
00:23:47 parce que
00:23:49 les mesures
00:23:51 environnementales
00:23:53 seront toujours là.
00:23:55 Le pacte éco-phyto
00:23:57 sera reporté demain, il n'y en a pas eu
00:23:59 pendant un an seulement, donc on est toujours
00:24:01 moins proche d'un an.
00:24:03 Le but c'est d'avancer, il n'y a pas vraiment
00:24:05 de grands changements.
00:24:07 Nous espérons, mais je n'y crois pas trop,
00:24:09 qu'il y ait des changements structurels
00:24:11 comme on le disait à l'instant.
00:24:13 - Si vous rentrez chez vous aujourd'hui,
00:24:15 est-ce que vous vous en rendez davantage
00:24:17 pour des raisons personnelles,
00:24:19 parce que vous êtes rattrapé par la réalité
00:24:21 de votre exploitation, plus que finalement
00:24:23 par ces mesures qui vous auraient contenté ?
00:24:25 - C'est sûr, il faut qu'on rentre.
00:24:27 Ça fait 15 jours qu'on n'est pas chez nous.
00:24:29 Il y a un moment où il faut retourner travailler.
00:24:31 On a fait tout ce qu'on pouvait.
00:24:33 On a été jusqu'à Rangis,
00:24:35 comme on avait promis.
00:24:37 L'État nous a reçus avec les blindés et les matraques,
00:24:39 ce n'était pas ce qu'on voulait.
00:24:41 Il faut faire
00:24:43 des actions comme ça
00:24:45 pour être minimum entendu,
00:24:47 pour que ça bouge un petit peu.
00:24:49 Mais bon, pas de changements profonds.
00:24:51 Je ne pense pas qu'on ait beaucoup avancé.
00:24:53 Et avec la grande distribution non plus,
00:24:55 je ne pense pas que la loi est galibre.
00:24:57 Il faudrait vraiment changer quelque chose.
00:24:59 Mais je crains que
00:25:01 M. Leclerc et ses copains
00:25:03 ne changent pas dans leur façon de travailler.
00:25:05 J'avais bien peur
00:25:07 que l'État ne puisse pas faire quelque chose.
00:25:09 - Alors attendez, vous restez avec nous
00:25:11 puisque j'entends M. Varneau à mes côtés
00:25:13 qui va dans votre sens, qui dit
00:25:15 que ça n'a rien changé, notamment
00:25:17 avec les centrales d'achat, avec la grande distribution.
00:25:19 - Non, parce que si vous voulez, le problème c'est que ceux qui négocient
00:25:21 ça à leur côté gouvernement,
00:25:23 ils ne se sont jamais retrouvés un jour dans leur vie
00:25:25 en face d'un achat de la grande distribution.
00:25:27 Donc ils parlent de sujets qu'ils ne connaissent absolument pas.
00:25:29 - Alors ça se passe comment ? - Je vais vous raconter.
00:25:31 La grande distribution, ça fait quand même 20 ans qu'on veut la réguler.
00:25:33 La grande distribution, juste pour avoir un ordre d'idée,
00:25:35 c'est 2/3 de l'alimentation des Français,
00:25:37 c'est 10 000 super, 2 000 hyper,
00:25:39 et puis c'est 4 centrales d'achat.
00:25:41 Et ça c'est vraiment un des gros problèmes des agriculteurs,
00:25:43 mais c'est aussi un gros problème des industriels.
00:25:45 C'est-à-dire que la puissance d'achat de la grande distribution est colossale.
00:25:47 Qu'est-ce que nous dit aujourd'hui la loi Egalim ?
00:25:49 Elle nous dit "on va faire en sorte que
00:25:51 les agriculteurs soient rémunérés
00:25:53 à leur juste valeur". Mais ça veut dire quoi ?
00:25:55 Ça veut dire quoi ?
00:25:57 Tant qu'il n'y aura pas un chiffre
00:25:59 qui sera mis sur la table et pour lequel ils seront tenus
00:26:01 de respecter la grande distribution,
00:26:03 ils trouveront toujours un moyen de le contourner.
00:26:05 Deuxième chose, on vous dit "oui, on va leur mettre des amendes importantes".
00:26:07 Le problème, c'est que ceux qui mettent les amendes
00:26:09 disent "oui, on met une amende de 10 millions d'euros,
00:26:11 c'est quand même énorme".
00:26:13 Pour un groupe qui fait 55 milliards comme Leclerc,
00:26:15 vous mettez 10 millions d'amendes, c'est quasiment de la poussière.
00:26:17 De toute façon, tant qu'on ne mettra pas
00:26:19 des amendes colossales,
00:26:21 et je pèse mes mots,
00:26:23 à la grande distribution qui ne respecterait pas
00:26:25 un texte de loi, ils seront incités
00:26:27 de toute façon à ne pas les respecter, pour une raison très simple.
00:26:29 Ça leur apporte beaucoup plus d'argent de ne pas les respecter
00:26:31 que de payer des amendes.
00:26:33 Donc Joël Réverdy, vous êtes toujours en liaison
00:26:35 avec nous de Retour Chez Vous.
00:26:37 Peut-être un mot pour conclure.
00:26:39 Est-ce que vous envisagez de nouvelles actions
00:26:41 dans les jours qui viennent ?
00:26:43 À quelles conditions ?
00:26:45 Là, nous venons d'en faire une.
00:26:47 À l'ASP,
00:26:49 l'agence de services et de paiement
00:26:51 qui est basée à Limoges.
00:26:53 Nous venons de nous arrêter pour faire un petit détour
00:26:55 dans notre Retour Chez Nous.
00:26:57 Et voilà, donc nous avons
00:26:59 comment dire...
00:27:01 Nous nous sommes fait entendre,
00:27:03 nous avons aspergé d'œufs
00:27:05 le bâtiment
00:27:07 et vidé un défendeur
00:27:09 de fumier, pour qu'ils comprennent.
00:27:11 Là, on vise encore l'État une fois de plus,
00:27:13 qui ne paie pas ses agriculteurs.
00:27:15 L'État doit dans certaines
00:27:17 exploitations jusqu'à 30 000 euros d'aide non perçue.
00:27:19 Ils ont du retard dans le paiement, mais encore
00:27:21 une fois, qui c'est qui traite ? Ce sont les agriculteurs.
00:27:23 C'est eux qui vont faire encore l'avance
00:27:25 de trésorerie. Et il n'y a plus de
00:27:27 trésorerie dans les exploitations, donc
00:27:29 ils sont encore obligés de faire
00:27:31 des courts termes pour
00:27:33 combler leurs découvertes, des courts termes
00:27:35 pour combler d'autres
00:27:37 courts termes et d'autres empreintes
00:27:39 pour faire un assisement. C'est ça, en fait.
00:27:41 Et à un moment, il ne faut plus pas se coucher, ils prennent
00:27:43 sa responsabilité. - Merci Joël Réverdy.
00:27:45 Nous reviendrons vers vous, bien évidemment,
00:27:47 pour voir l'évolution de la situation.
00:27:49 Dans les prochains jours, les prochaines semaines, nous arriverons
00:27:51 au terme de cette première partie. Thierry Deforge,
00:27:53 peut-être un mot ? Alors c'est vrai qu'effectivement,
00:27:55 il y a eu ces agriculteurs,
00:27:57 tous les blocages ont été levés,
00:27:59 le message a été unanime,
00:28:01 mais on voit que la colère tout de même reste présente,
00:28:03 très forte même. - Non mais la colère,
00:28:05 elle ne peut être que récente.
00:28:07 Dans le cadre, par exemple, de la grande distribution,
00:28:09 on sait très bien. Moi, je pense
00:28:11 qu'à un moment donné, il va falloir
00:28:13 qu'on légifère aussi sur la publicité des
00:28:15 supermarchés. Et peut-être, le moment
00:28:17 où on interdira d'associer des prix
00:28:19 à des produits alimentaires, dans des publicités
00:28:21 qu'on peut entendre à la radio,
00:28:23 et de se servir de produits alimentaires comme produits d'appel,
00:28:25 on aura peut-être résolu
00:28:27 aussi une partie du problème. Et ça,
00:28:29 c'est plus simple à gérer qu'égalim,
00:28:31 parce que dès l'instant où on interdit un supermarché
00:28:33 de faire une publicité à la radio avec un prix
00:28:35 d'un produit alimentaire, d'une fraise
00:28:37 ou d'une tomate ou quoi que ce soit,
00:28:39 en fait, on met déjà moins la pression sur le producteur
00:28:41 parce que ça ne sert plus de produit d'appel.
00:28:43 Donc en fait, que ça se fasse sur d'autres produits,
00:28:45 pourquoi pas, ou alors carrément
00:28:47 que ça soit interdit, encore pourquoi pas, ça évitera
00:28:49 cette lutte, cette guerre des prix.
00:28:51 Mais voilà. Après,
00:28:53 pour les questions de services de paiement,
00:28:55 c'est vrai qu'il y a des retards,
00:28:57 mais je veux juste rappeler une chose, c'est que la France
00:28:59 est le pays en Europe qui paie le plus vite
00:29:01 ses agriculteurs, parce que moi,
00:29:03 je discute de ces sujets-là avec
00:29:05 d'autres services, sur la gestion
00:29:07 des données, en France,
00:29:09 et l'ASP est assez efficace
00:29:11 dans le paiement par rapport à d'autres.
00:29:13 - Allez, on va marquer une très courte pause.
00:29:15 On va parler de souveraineté
00:29:17 dans un instant. Je le disais, un mot
00:29:19 utilisé depuis plusieurs jours,
00:29:21 maintenant qu'on entend dans la bouche de Gabriel Attal,
00:29:23 d'Emmanuel Macron, même.
00:29:25 Alors, est-ce que cela signifie un réveil,
00:29:27 finalement ? Je vous pose la question
00:29:29 dans un instant. Très courte pause.
00:29:31 A tout de suite sur CNews.
00:29:33 Et de retour sur le plateau
00:29:39 de Punchline Weekend. Bienvenue si vous nous rejoignez.
00:29:41 Pour vous accompagner jusqu'à 19h,
00:29:43 Gabriel Cluzel, Marc Varnault,
00:29:45 Thierry Deforge, Vincent Roy
00:29:47 et Florian Tardif. Dans un instant,
00:29:49 on poursuit notre discussion
00:29:51 après le mouvement
00:29:53 des agriculteurs. A quoi faut-il s'attendre ?
00:29:55 Mais avant, on fait un point sur les dernières actualités.
00:29:57 C'est à vous. Félicité Kinnedouki.
00:29:59 - C'est une décrue, mais pas encore l'épilogue.
00:30:05 Après les concessions gouvernementales,
00:30:07 les agriculteurs lèvent progressivement
00:30:09 le camp. Depuis ce matin,
00:30:11 la levée de blocage se poursuit.
00:30:13 Les barrages de la 4 et la 5 en Seine-et-Marne
00:30:15 ont été levés dans le Val d'Oise.
00:30:17 La fin du barrage de la 15 est en cours.
00:30:19 Et malgré la calmie,
00:30:21 certains agriculteurs veulent poursuivre le mouvement.
00:30:23 Nouveau coup dur pour Amélie
00:30:25 Oudéa Castera, l'un des plus
00:30:27 hauts cadres de l'éducation nationale.
00:30:29 Le recteur de Paris a démissionné.
00:30:31 Une décision rarissime qui survient
00:30:33 après le choix du ministère d'un moratoire
00:30:35 sur une partie de sa réforme
00:30:37 des classes préparatoires, destinée à introduire
00:30:39 davantage de mixité sociale
00:30:41 à la rentrée 2024.
00:30:43 Deux humanitaires français ont été tués
00:30:45 dans le sud de l'Ukraine lors d'un bombardement russe.
00:30:47 Les deux victimes ont péri
00:30:49 lors d'une frappe sur Bérislav,
00:30:51 une petite commune située près de la ligne de front.
00:30:53 Trois autres Français ont également été blessés.
00:30:55 Le président ukrainien Volodymyr Zelensky
00:30:57 a salué la mémoire
00:30:59 des deux courageux humanitaires français.
00:31:01 Et Paris dénonce un acte de barbarie de Moscou.
00:31:03 - Merci beaucoup.
00:31:05 Félicités.
00:31:07 Nous nous retrouverons à 18h.
00:31:09 Il y a la crise des agriculteurs.
00:31:11 Il y a aussi notre crise qui touche l'hôpital.
00:31:13 À 18h30, nous aurons le témoignage
00:31:15 d'une mère de famille dont le fils Lucas
00:31:17 est mort dans les urgences d'hier.
00:31:19 Ça s'est passé fin septembre.
00:31:21 Sa mère témoignera
00:31:23 sur notre antenne à 18h30.
00:31:25 À la Une,
00:31:27 aujourd'hui, la levée des barrages des agriculteurs.
00:31:29 Pour la plupart, ils ont retrouvé
00:31:31 leurs exploitations.
00:31:33 Il s'agit d'une suspension du mouvement.
00:31:35 La colère est encore présente,
00:31:37 même si beaucoup restent
00:31:39 dubitatifs puisqu'ils demandent maintenant
00:31:41 des actes. On va retrouver Adrien Spiteri.
00:31:43 Adrien, bonjour. Vous êtes avec
00:31:45 Jules Bedot. Vous avez suivi
00:31:47 un agriculteur aujourd'hui
00:31:49 qui rentrait chez lui. Vous êtes à ses côtés.
00:31:51 Racontez-nous.
00:31:53 - Exactement, Olivier.
00:31:57 Avant de retrouver Franck, je voulais d'abord
00:31:59 vous montrer son tracteur. C'est à bord de ce
00:32:01 tracteur que Franck est parti
00:32:03 ce matin de l'autoroute A6 à hauteur
00:32:05 de Chili-Mazarin après
00:32:07 plusieurs jours de mobilisation.
00:32:09 Franck, j'imagine que c'est un
00:32:11 soulagement de revenir
00:32:13 dans sa ferme que
00:32:15 votre femme a reprise pendant
00:32:17 votre absence. - Écoutez,
00:32:19 oui, content de rentrer quand même.
00:32:21 C'est clair qu'on
00:32:23 est un petit peu fatigué.
00:32:25 En plus, il y a l'élevage en parallèle
00:32:27 à gérer. C'est ma
00:32:29 femme qui a tout mené
00:32:31 depuis 5-6 jours.
00:32:33 Heureusement qu'elle était là. Il y avait aussi
00:32:35 les enfants à s'occuper. Merci
00:32:37 à elle et à toutes les épouses
00:32:39 des agriculteurs qui étaient mobilisés.
00:32:41 - Franck, si vous avez levé ce
00:32:43 blocage, c'est parce que les annonces
00:32:45 du Premier ministre hier vous ont
00:32:47 globalement convaincu. Vous me disiez
00:32:49 tout à l'heure "Attention, tout de même
00:32:51 vous prévenez le gouvernement, vous le mettez en garde".
00:32:53 - Oui,
00:32:55 en effet,
00:32:57 on grogne depuis l'automne.
00:32:59 On grogne et puis
00:33:01 là, on s'aperçoit qu'en 15 jours, on a
00:33:03 résumé 20 ans d'agriculture.
00:33:05 Le ministre
00:33:07 qui était sourd maintenant, il nous a écoutés.
00:33:09 Je pense que
00:33:11 tous les Français ont compris.
00:33:13 Là, maintenant, il va falloir
00:33:15 traduire tout ça,
00:33:17 décrypter tout ça. Et puis, je pense
00:33:19 qu'il y a eu des écrits de faits.
00:33:21 On sait qu'il y a une échéance qui est
00:33:23 proche. C'est le salon de l'agriculture.
00:33:25 On reste mobilisés malgré
00:33:27 tout. - Dernière question. C'est quoi la
00:33:29 mesure peut-être qui a été la plus forte
00:33:31 selon vous, qui a été annoncée par Gabriel Attal ?
00:33:33 - Alors,
00:33:35 nous, on est... Je dirais qu'on
00:33:37 a tellement de mesures que, voilà,
00:33:39 pour l'instant, concrètement,
00:33:41 on n'a rien gagné.
00:33:43 Après, c'est vrai que sur les Jachères, sur les
00:33:45 produits phytosanitaires,
00:33:47 il y a eu quelques avancées.
00:33:49 On attendait un peu plus,
00:33:51 notamment pour la filière Bétrave.
00:33:53 On va voir. On est en discussion.
00:33:55 Je fais confiance à nos dirigeants
00:33:57 au niveau national. - Merci beaucoup
00:33:59 Franck. Et on remercie d'ailleurs Franck parce que
00:34:01 avec Jules Bedot qui se trouve derrière
00:34:03 la caméra, il nous a accueillis avec sa
00:34:05 maman, sa femme. Il nous a même servi
00:34:07 le déjeuner. Donc on le remercie
00:34:09 évidemment pour sa gentillesse tout au long de la journée.
00:34:11 - Merci beaucoup mon cher Adrien.
00:34:13 Merci à Jules Bedot et merci à Franck.
00:34:15 Et on se souvient, Franck, d'ailleurs, qu'il avait offert des croissants
00:34:17 aux forces de l'ordre. Effectivement, une
00:34:19 sympathie que nous avons
00:34:21 pu découvrir.
00:34:23 Vous le connaissez bien d'ailleurs, Franck.
00:34:25 - Oui, il était avec moi sur le
00:34:27 barrage de l'Assis.
00:34:29 Et c'est vrai que quand on est 5 jours sur
00:34:31 un barrage, qu'on mène une opération
00:34:33 pendant 5 jours, jour et nuit,
00:34:35 24 heures sur 24, en fait on crée
00:34:37 des liens forcément. Alors déjà on se connaît parce qu'on
00:34:39 est tous agriculteurs. Et puis on parle tous le même langage.
00:34:41 On parle ce langage de l'agriculture,
00:34:43 de la terre, de nos expériences,
00:34:45 de nos exploitations, de ce qui se passe
00:34:47 dans nos vies.
00:34:49 Donc voilà, ça crée des liens. - Et c'est vrai
00:34:51 qu'on a vu une cohésion des agriculteurs.
00:34:53 - Un agriculteur m'expliquait qu'il
00:34:55 finalement, individuellement, il se sentait relativement seul
00:34:57 le reste du temps, même s'il y a eu une solidarité
00:34:59 dans les villages, etc.
00:35:01 Mais sur leur exploitation, donc de confronter leur expérience
00:35:03 sur ces barrages et leurs soucis
00:35:05 avec les autres, ça va être important. Moi ce que je trouve
00:35:07 vraiment beau, c'est que ça a montré
00:35:09 aussi le visage
00:35:11 d'une France bien élevée, silencieuse,
00:35:13 alors qui offre les croissants
00:35:15 aux forces de l'ordre, qui va
00:35:17 désembourber ceux qui les poursuivaient
00:35:19 5 minutes avant,
00:35:21 qui n'opposent pas
00:35:23 de résistance quand on les emmène au garde à vue
00:35:25 et pourtant on pourrait
00:35:27 discuter des motifs et puis aussi
00:35:29 ces familles qui ont soutenu,
00:35:31 ce monsieur parle de son épouse
00:35:33 qui a tenu l'exploitation, on a vu
00:35:35 des enfants et des grands-parents qui disaient
00:35:37 "moi après l'école, j'allais
00:35:39 aider" et c'est vrai que
00:35:41 c'est les dernières familles où il y a parfois 3 générations
00:35:43 sous le même toit et c'est quand même
00:35:45 ils ont quand même offert un visage
00:35:47 aux Français très beau et ça, ça restera.
00:35:49 - Et on en parlera d'ailleurs tout à l'heure
00:35:51 avec un policier qui va nous rejoindre, justement
00:35:53 on parlera de ce savoir-être
00:35:55 des agriculteurs qui a été marquant aussi
00:35:57 pendant ce mouvement, mais un mouvement qui n'est pas tout à fait
00:35:59 terminé, on l'a entendu aussi
00:36:01 il y a encore des attentes.
00:36:03 On va retrouver, je vous donne la parole tout de suite,
00:36:05 puisqu'on va retrouver Mickaël Dorian, il nous attend
00:36:07 lui aussi a suivi
00:36:09 le convoi d'agriculteurs du Val d'Oise
00:36:11 qui a quitté l'autoroute A15 en fin de matinée
00:36:13 pour rejoindre leurs exploitations respectives
00:36:15 racontez-nous comment elle s'est
00:36:17 organisée cette fin de mobilisation
00:36:19 mon cher Mickaël.
00:36:21 - Absolument
00:36:23 Olivier, ils étaient une cinquantaine
00:36:25 d'agriculteurs de l'ouest du Val d'Oise
00:36:27 à bloquer encore l'autoroute
00:36:29 A15 ce matin au niveau
00:36:31 d'Argenteuil.
00:36:33 Après plus d'une semaine de mobilisation
00:36:35 la levée des déblocages
00:36:37 s'est décidée dans la nuit
00:36:39 quelques heures après les annonces de
00:36:41 Gabriel Attal et d'Emmanuel Macron
00:36:43 le temps de faire le point avec les différents
00:36:45 représentants syndicales et le temps
00:36:47 aussi d'obtenir de la part du gouvernement
00:36:49 des garanties et des écrits sur les annonces faites
00:36:51 en conférence de presse.
00:36:53 Retour au Bercail, vous le disiez pour ces agriculteurs
00:36:55 que nous avons suivi
00:36:57 avec Jean-Laurent Constantini
00:36:59 des agriculteurs qui rentrent
00:37:01 épuisés de cette semaine
00:37:03 de blocage, vous l'imaginez bien
00:37:05 et qui rentrent avec en plus de ça
00:37:07 pas mal de retard
00:37:09 accumulé dans leur travail, du retard qu'il va
00:37:11 falloir accumuler le tout
00:37:13 Olivier, avec un sentiment
00:37:15 en demi-teinte, c'est-à-dire pas
00:37:17 totalement satisfait de ce
00:37:19 qu'ils ont obtenu mais qui se disent
00:37:21 quand même que les choses avancent
00:37:23 alors la prochaine échéance, c'est ce qui se dit
00:37:25 avec les différents agriculteurs que nous
00:37:27 avons rencontrés, et bien
00:37:29 c'est bien sûr le 24 février pour
00:37:31 le Salon de l'agriculture à Paris
00:37:33 Merci beaucoup
00:37:35 Mickaël, Mickaël Dorian, avec
00:37:37 Jean-Laurent Constantini, on l'a bien vu
00:37:39 nous l'évoquions il y a un moment
00:37:41 il y a un instant, pardon
00:37:43 cette tenue de ce mouvement
00:37:45 on n'a pas vu de casse
00:37:47 de face à face avec les forces
00:37:49 de l'ordre, malgré les revendications
00:37:51 malgré la colère, et bien
00:37:53 ces agriculteurs nous ont aussi
00:37:55 marqué ces derniers jours
00:37:57 par leur savoir-être
00:37:59 C'est-à-dire que ce qu'on pouvait remarquer c'est qu'effectivement
00:38:01 si on fait une comparaison par exemple avec
00:38:03 les Gilets jaunes
00:38:05 on ne peut que
00:38:07 qu'y penser, oui on a pu remarquer
00:38:09 la tenue de ce conflit social
00:38:11 ça veut dire que, voilà, on peut
00:38:13 en France avoir un conflit social
00:38:15 avec, je dis ça avec mes guillemets
00:38:17 mais qui se passe bien, dans le respect
00:38:19 de chacun et où la discussion
00:38:21 puisse être ouverte, c'est quand même
00:38:23 relativement remarquable par les temps qui courent
00:38:25 puisque les derniers conflits sociaux auxquels nous avons assisté
00:38:27 ne se sont pas passés, ni avec ce calme
00:38:29 ni avec cette dignité, je pense
00:38:31 que ça tient aussi beaucoup
00:38:33 à la place qu'occupe l'agriculteur
00:38:35 au sein même du contrat social français
00:38:37 ça tient aussi peut-être au fait que
00:38:39 pour une fois, on a
00:38:41 une manifestation et un mouvement social
00:38:43 qui est économique, alors que nous avons
00:38:45 que des manifestations et des mouvements sociaux politiques
00:38:47 et donc forcément les mouvements sociaux politiques
00:38:49 se terminent souvent dans la violence
00:38:51 mais les mouvements économiques, on le voit bien
00:38:53 les agriculteurs c'est économique, et donc il n'y a aucune violence
00:38:55 en tout cas
00:38:57 civilisationnel, plus qu'encore qu'économique
00:38:59 parce que c'est une question
00:39:01 de survie, d'un mode
00:39:03 de vie particulier, moi la seule chose qui m'inquiète
00:39:05 c'est qu'ils ont été tellement bien élevés que j'espère
00:39:07 qu'ils, si vous me permettez cette
00:39:09 expression vulgaire, ils ne se sont pas fait enfumer
00:39:11 et qu'ils ne vont pas
00:39:13 se réveiller avec la gueule de bois
00:39:15 dans quelques mois
00:39:17 je reconnais que par exemple l'office français de la biodiversité
00:39:19 cette espèce de
00:39:21 cow-boy armé dont tous se sont
00:39:23 beaucoup pleins, je n'ai pas l'impression
00:39:25 que beaucoup de choses aient changé sur ce sujet
00:39:27 en tout cas Gabrielle, après les mots, des actes
00:39:29 c'est ce qu'attendent les agriculteurs, on l'a compris
00:39:31 et s'il y a un mot
00:39:33 qui semblait avoir disparu du champ politique
00:39:35 ces dernières années
00:39:37 ces derniers mois
00:39:39 à l'heure de la mondialisation
00:39:41 un mot qui ne cesse d'avoir été
00:39:43 prononcé ces dernières heures, c'est celui de
00:39:45 souveraineté à tel point que Gabriel Attal a annoncé
00:39:47 vouloir inscrire la souveraineté
00:39:49 dans la loi, écoutez le projet
00:39:51 l'objectif de souveraineté
00:39:53 nous voulons être souverains
00:39:55 souverains pour cultiver, souverains
00:39:57 pour récolter, souverains pour nous alimenter
00:39:59 c'est le premier engagement que
00:40:01 je prends ce matin, nous inscrirons
00:40:03 l'objectif de souveraineté dans la loi
00:40:05 nous le ferons avec les agriculteurs
00:40:07 sur la base d'indicateurs clairs
00:40:09 définis avec eux
00:40:11 nous consacrerons dans le code rural l'agriculture
00:40:13 comme un intérêt fondamental de la nation
00:40:15 On peut y voir un réveil
00:40:17 Florian Tardif, Emmanuel Macron
00:40:19 a même lancé depuis Bruxelles la nécessité
00:40:21 de changer de logiciel
00:40:23 de modèle de production
00:40:25 Oui mais on est souverains, quasiment
00:40:27 si on regarde l'agriculture, non mais c'est
00:40:29 c'est à dire que
00:40:31 on a du mal à comprendre
00:40:33 on utilise ce terme là
00:40:35 dans la majorité juste pour envoyer un signal politique
00:40:37 là il fait de la politique
00:40:39 C'est un signal politique envoyé
00:40:41 Oui c'est un signal politique envoyé, on l'a compris
00:40:43 à la droite dans le cas des élections européennes
00:40:45 voilà et puis
00:40:47 et ça fait très bien mais
00:40:49 là pourquoi il y a une crise ? Tout simplement parce que
00:40:51 justement on a mis en place
00:40:53 un modèle, tout à l'heure on parlait des exportations
00:40:55 et des importations, où il y a
00:40:57 de grands perdants et on les a laissés
00:40:59 je prends souvent cet exemple
00:41:01 de ce qu'on nous a vanté il y a une
00:41:03 vingtaine, trentaine d'années
00:41:05 qui était, même un peu plus longtemps
00:41:07 la mondialisation. La mondialisation c'est
00:41:09 un train, on vous a dit c'est extraordinaire
00:41:11 c'est le TGV, c'est extraordinaire vous allez voir
00:41:13 vous allez pouvoir aller partout, faire ce que vous voulez
00:41:15 vraiment ça va être
00:41:17 révolutionnaire. Donc effectivement il y a des gens
00:41:19 qui sont bien montés dans le train
00:41:21 les gagnants de la mondialisation
00:41:23 et il y a des gens qui sont restés à quai
00:41:25 et c'est un peu tout le problème, on en a
00:41:27 parlé lors de la crise des Gilets jaunes, on en parle
00:41:29 lorsqu'on évoque
00:41:31 effectivement cette France dite
00:41:33 périphérique, qui en général
00:41:35 ne fait pas beaucoup de bruit
00:41:37 et lorsqu'elle manifeste, n'en fait pas
00:41:39 non plus beaucoup, c'est à dire qu'elle
00:41:41 demande juste quasiment le minimum
00:41:43 puisque ce que vous demandez c'est quand même pas grand chose
00:41:45 c'est juste de pouvoir
00:41:47 vivre du travail. Et d'ailleurs
00:41:49 je rebondis sur ce que disait
00:41:51 au tout début de son arrivée à l'hôtel de Matignon
00:41:53 Gabriel Attal, il faut que le travail paye
00:41:55 et ce que demandent aujourd'hui les agriculteurs
00:41:57 c'est que le travail paye. Et est-ce que le travail
00:41:59 va payer justement très concrètement ?
00:42:01 C'est ça la question. Concrètement on est là
00:42:03 dans une situation qui est
00:42:05 très difficile pour les agriculteurs
00:42:07 parce que vous savez que tous les marchés sont interconnectés
00:42:09 c'est à dire que les éleveurs sont
00:42:11 connectés aux céréaliers
00:42:13 etc. Tout fonctionne un peu ensemble
00:42:15 or en fait on se situe
00:42:17 dans un marché de la viande qui est tendu
00:42:19 parce qu'il y a des concurrences déloyales
00:42:21 et dans un marché des céréales mondiales
00:42:23 qui, Russie ayant fait son
00:42:25 office, se situe dans une tension
00:42:27 extrême alors qu'on a acheté des intrants l'année dernière
00:42:29 à des prix exorbitants. On a acheté
00:42:31 des engrais 4,3 fois le prix
00:42:33 que l'année d'avant. On a vendu le blé
00:42:35 plus cher temporairement mais là cette
00:42:37 année on se retrouve à des prix de vente du blé
00:42:39 qui sont moins chers qu'en
00:42:41 1992 à monnaie constante.
00:42:43 Donc vous imaginez bien quand même que
00:42:45 inflation faisante
00:42:47 c'est plus vivable pour les agriculteurs.
00:42:49 Donc effectivement je vois pas
00:42:51 comment les prix, et moi hier soir
00:42:53 sur le barrage il y avait énormément
00:42:55 d'agriculteurs, de jeunes qui étaient ici
00:42:57 qui venaient de l'île de France mais pas que, des gens qui sont venus
00:42:59 du centre de la France ou plus au sud
00:43:01 qui nous disaient mais en fait il faut faire
00:43:03 quelque chose pour les prix mais que faire
00:43:05 pour les prix dans un marché qui est mondialisé ?
00:43:07 Marc Varnot, on va accueillir un policier
00:43:09 dans un instant, il y a eu une autre actualité, c'est la hausse
00:43:11 en 2023 du nombre de blessés dans les rangs
00:43:13 des forces de l'ordre mais avant finalement est-ce que les agriculteurs
00:43:15 ont ouvert des problématiques
00:43:17 qui concernent tous les secteurs ?
00:43:19 Tous les secteurs français ?
00:43:21 Moi quand j'ai
00:43:23 vu le mouvement des agriculteurs et
00:43:25 les premières rebondications, la première chose
00:43:27 que je me suis dite c'est tiens, enfin
00:43:29 il y a quelqu'un qui parle de mes problèmes. C'est hallucinant.
00:43:31 Moi je suis industriel, il a fallu que j'attende
00:43:33 les agriculteurs, j'aurais pu attendre le Medef hein,
00:43:35 non non, il a fallu que j'attende les agriculteurs
00:43:37 pour qu'on parle des contrôles insupportables
00:43:39 des administrations, des normes
00:43:41 qu'on nous force à respecter par
00:43:43 centaines de milliers mais que les produits importés
00:43:45 respectent pas, la concurrence déloyale,
00:43:47 tous ces sujets là, ces sujets
00:43:49 qui nous pourrissent la vie hein, pour parler
00:43:51 en permanence, il a fallu
00:43:53 que les agriculteurs les abordent pour que enfin
00:43:55 on en parle. Et je crois
00:43:57 qu'il y a un décalage total
00:43:59 entre le monde politique et la réalité économique
00:44:01 sur ces problèmes de normes notamment
00:44:03 et de comportement de l'administration. Moi je suis
00:44:05 halluciné à chaque fois qu'on parle à un politique des contrôles
00:44:07 et bien oui effectivement ça doit être dur
00:44:09 la concurrence avec la Chine.
00:44:11 Attendez, pardonnez-moi, moi mes concurrents aujourd'hui
00:44:13 ils sont pas chinois, ce qui est dur c'est de respecter
00:44:15 400 000 normes, d'avoir des gars qui déboulent dans les usines
00:44:17 et qui vous annoncent qu'ils vont vous mettre des amendes
00:44:19 paramineuses et éventuellement vous faire condamner si vous respectez pas
00:44:21 des choses que vous ignorez et qui ont été décrétées 3 jours avant.
00:44:23 Est-ce qu'on soulignait les élections mondiales aussi ?
00:44:25 Et la fameuse mondialisation dont parlait à l'instant
00:44:27 Florian Tardif, il faut quand même rappeler
00:44:29 que les grands gagnants sont les chinois.
00:44:31 En 1996 quand on a fait
00:44:33 le MC, le PIB chinois a été multiplié
00:44:35 par 16 depuis 96,
00:44:37 le PIB européen par 2 et le PIB américain
00:44:39 par 2. Et ça c'est principalement
00:44:41 lié, pas uniquement
00:44:43 à cause du faible coût de la main d'oeuvre
00:44:45 mais aussi et surtout à cause
00:44:47 de la concurrence déloyale.
00:44:49 Et je crois qu'il faut insister là-dessus, c'est-à-dire qu'on ne peut pas...
00:44:51 Quand on demande de respecter des normes,
00:44:53 c'est un coût de respecter des normes,
00:44:55 c'est pas une vue de l'esprit, c'est un coût.
00:44:57 Et ce coût-là, c'est le consommateur
00:44:59 à la fin qui le paye ou pas.
00:45:01 Oui, on y reviendra à 18h, je vous le disais,
00:45:03 l'actualité marquée également cet après-midi par la Hausse
00:45:05 en 2023 du nombre des blessés
00:45:07 dans les rangs des forces de l'ordre. On va en parler
00:45:09 tout de suite avec notre invité Arnaud Boutelier,
00:45:11 porte-parole Allianz Police Nationale.
00:45:13 Bonjour, merci d'avoir
00:45:15 accepté notre invitation.
00:45:17 Avant de vous entendre sur ce sujet, on verra un petit
00:45:19 reportage qui va recontextualiser
00:45:21 un peu cette information. Peut-être
00:45:23 votre retour sur le mouvement
00:45:25 de la colère des agriculteurs. On le disait
00:45:27 tout à l'heure, pas de dégradation,
00:45:29 pas de face-à-face avec les forces de l'ordre,
00:45:31 des agriculteurs qui ont même apporté
00:45:33 des croissants, du café à vos collègues.
00:45:35 Comment est-ce que ce mouvement a-t-il été perçu
00:45:37 du côté de la police ?
00:45:39 Écoutez, je pense que
00:45:41 tout le monde l'a bien vu par les images.
00:45:43 En manifestant, on n'est pas obligé d'apporter de la violence.
00:45:45 On peut prouver aujourd'hui qu'en manifestant,
00:45:47 ça peut se passer dans le calme.
00:45:49 Tout simplement, les policiers
00:45:51 n'ont pas eu besoin
00:45:53 d'intervenir durement.
00:45:55 Et en face, on avait des personnes qui
00:45:57 défendaient une vraie cause
00:45:59 et n'avaient pas besoin d'apporter de l'agressivité
00:46:01 ni de la colère
00:46:03 en manifestant contre les policiers.
00:46:07 En tout cas, une hausse de plus
00:46:09 de 4% des violences
00:46:11 visant les forces de l'ordre.
00:46:13 Ce sont les derniers chiffres par rapport à l'année 2023.
00:46:15 Je vais vous poser quelques questions
00:46:17 ensuite, mais d'abord, retour sur ces chiffres
00:46:19 inquiétants avec Marie-Elise Chevalier.
00:46:21 Cette année encore,
00:46:23 le nombre de policiers blessés a augmenté.
00:46:25 Ils sont 15 150 en 2023
00:46:27 selon une source policière.
00:46:29 Première cause des blessures, l'agression
00:46:31 qui représente plus d'un tiers des blessés.
00:46:33 Le nombre de policiers blessés en 2024
00:46:35 est donc en hausse de 4,1%
00:46:37 par rapport à l'année précédente.
00:46:39 Cette augmentation
00:46:41 s'explique en partie par les manifestations
00:46:43 contre les réformes des retraites
00:46:45 ainsi que les émeutes de juin dernier.
00:46:47 Si l'on dénombrait moins de policiers blessés
00:46:49 en 2020, 2021 et 2022,
00:46:51 cela était dû à la crise du Covid.
00:46:53 Le chiffre de 2023 reste cependant
00:46:55 inférieur à celui des années 2018-2019
00:46:57 marqué par la crise des Gilets jaunes.
00:46:59 Arnaud Boutelier, on l'entendait,
00:47:03 il y a eu le Covid, il y a eu ensuite
00:47:05 les manifestations contre les retraites,
00:47:07 il y a eu également les émeutes.
00:47:09 Est-ce que ces contextes-là,
00:47:11 manifestations contre les retraites,
00:47:13 on se souvient avec des faces à face
00:47:15 qui ont été violentes, les émeutes
00:47:17 bien évidemment très violentes envers les forces de l'ordre,
00:47:19 est-ce que ce contexte explique
00:47:21 cette hausse des chiffres ?
00:47:23 Ce qu'on peut apercevoir
00:47:27 c'est que depuis quelques années
00:47:29 il y a quand même
00:47:31 une augmentation des violences envers les forces de l'ordre
00:47:33 notamment dans les manifestations
00:47:35 mais aussi dans les interventions de police
00:47:37 du quotidien.
00:47:39 Maintenant on a une population,
00:47:41 une partie de la population qui n'accepte pas
00:47:43 forcément la présence des forces de l'ordre
00:47:45 sur le territoire,
00:47:47 en sachant que nous, lors des manifestations
00:47:49 on est là pour assurer la sécurité
00:47:51 et pour que tout se passe bien.
00:47:53 Donc on ne comprend pas des fois cette haine,
00:47:55 cette déferlante de violences
00:47:57 qui peut être apportée envers les forces de l'ordre
00:47:59 qui se lève pour protéger
00:48:01 et non pour apporter des violences
00:48:03 envers la population.
00:48:05 Donc les violences les plus fréquentes
00:48:07 qui visent vos collègues,
00:48:09 il s'agit davantage de
00:48:11 violences lors de contrôles quotidiens,
00:48:13 d'agressions au quotidien,
00:48:15 plutôt que de violences lors de manifestations finalement ?
00:48:17 Dans les manifestations,
00:48:21 le nombre est beaucoup plus important
00:48:23 mais tous les jours nous avons des collègues de blessés.
00:48:25 Ça n'arrête pas.
00:48:27 Sur un simple contrôle,
00:48:29 sur une simple intervention de la police du quotidien,
00:48:31 on peut se retrouver avec
00:48:33 des collègues qui ont des blessures légères
00:48:35 voire gravissimes.
00:48:37 Comment y remédier selon vous ?
00:48:39 Quelle est votre réflexion après la hausse
00:48:41 de ces violences envers les forces de l'ordre
00:48:43 en 2023 ?
00:48:45 Vous savez, il y a plusieurs paramètres.
00:48:47 Concernant les manifestations,
00:48:49 on a pu constater qu'avec
00:48:51 les agriculteurs ça s'est bien passé.
00:48:53 Donc ça peut être un exemple déjà
00:48:55 qu'on peut
00:48:57 dénoncer un mécontentement
00:48:59 en toute
00:49:01 paisibilité.
00:49:03 Maintenant, au niveau
00:49:05 du quotidien, il y a aussi
00:49:07 les peines pénales.
00:49:09 Quand vous agressez
00:49:11 les forces de l'ordre ou même
00:49:13 le service public, il doit y avoir des peines
00:49:15 qui soient en proportion par rapport
00:49:17 aux faits occasionnés.
00:49:19 C'est sûr que si la justice
00:49:21 est plus sévère et qu'il y a un message fort,
00:49:23 on pourrait peut-être avoir
00:49:25 déjà des violences un peu plus moindres.
00:49:27 Mais bon, il y a aussi
00:49:29 un rôle pédagogique
00:49:31 au niveau de l'éducation.
00:49:33 Merci à vous Arnaud Boutelier pour votre éclairage.
00:49:35 Je le rappelle, vous êtes porte-parole
00:49:37 Allianz Police Nationale.
00:49:39 Vincent Roy, effectivement.
00:49:41 La hausse des violences
00:49:43 envers les forces de l'ordre, voilà ce qu'on peut retenir
00:49:45 de l'année 2023 par rapport à l'année 2022.
00:49:47 Ce qui est intéressant. Allez-y.
00:49:49 Non, modérons peut-être les propos. En 2019,
00:49:51 vous aviez,
00:49:53 les chiffres sont de plus
00:49:55 de 18 000.
00:49:57 18 143, très précisément.
00:49:59 Et là, en 2023,
00:50:01 ils sont à 15 150.
00:50:03 Vous avez eu ces émeutes
00:50:05 absolument terribles.
00:50:07 Et puis, vous avez eu la réforme des retraites.
00:50:09 En 2019, je vous rappelle,
00:50:11 c'était l'épisode des Gilets jaunes.
00:50:13 Bon, il y a ce premier phénomène.
00:50:15 Il y a ce contexte, mais cela n'excuse pas
00:50:17 finalement les violences.
00:50:19 Ça n'excuse absolument rien.
00:50:21 En revanche, ce qui
00:50:23 peut peut-être être une piste
00:50:25 à mon sens d'explication, c'est que
00:50:27 vous avez, dans ce
00:50:29 beau pays de France, vous avez une énorme
00:50:31 perte de l'autorité.
00:50:33 Je vous donne un exemple.
00:50:35 J'ai discuté récemment avec un
00:50:37 député pour l'étranger,
00:50:39 un député pour l'Espagne,
00:50:41 des Français en Espagne.
00:50:43 Et il me disait, mais c'est quand même curieux,
00:50:45 j'observe par exemple qu'en Espagne,
00:50:47 la police est respectée.
00:50:49 Voilà, par exemple. Là, on voit
00:50:51 bien qu'en France,
00:50:53 on ne craint plus
00:50:55 de s'attaquer à
00:50:57 un policier. - Pas tout le monde. On a vu que les agriculteurs
00:50:59 respectaient justement ces derniers jours.
00:51:01 - Mais pour les raisons qui ont été évoquées tout à l'heure,
00:51:03 ça tient, comme je vous le disais,
00:51:05 à la place qu'occupe d'abord
00:51:07 à la teneur
00:51:09 de ce conflit qui, effectivement,
00:51:11 comme le rappelait Marc, n'était pas un conflit
00:51:13 directement politique,
00:51:15 mais un conflit économique ou
00:51:17 civilisationnel. Je veux bien entendre
00:51:19 les deux termes. Donc ça tient à la nature même du conflit.
00:51:21 Premier point. Et deuxième point,
00:51:23 le rapport que peuvent avoir
00:51:25 les policiers vis-à-vis des
00:51:27 agriculteurs tient, comme je vous l'ai dit,
00:51:29 à la place que tient l'agriculteur
00:51:31 lui-même dans le contrat social français.
00:51:33 Donc c'est des choses très différentes. En revanche,
00:51:35 l'explication de ces chiffres, c'est vraiment,
00:51:37 à mon sens, la perte
00:51:39 d'autorité générale
00:51:41 dans ce pays qui fait qu'on ne craint
00:51:43 plus, pour une certaine catégorie de population,
00:51:45 de s'en prendre aux policiers.
00:51:47 C'est bien drame, d'ailleurs.
00:51:49 Et on aura l'occasion d'y revenir dans les prochains jours.
00:51:51 On va marquer une très courte pause. Restez avec nous sur
00:51:53 CNews, puisqu'il y a la crise des agriculteurs.
00:51:55 On va en parler dans un instant, bien évidemment.
00:51:57 Mais il y a aussi la crise de l'hôpital avec des drames.
00:51:59 À 18h30, la mère de Lucas
00:52:01 témoignera sur notre antenne
00:52:03 son fils est mort dans les
00:52:05 couloirs des urgences de hier. C'était fin
00:52:07 septembre et aujourd'hui, elle attend
00:52:09 des réponses. Elle veut savoir pourquoi.
00:52:11 Elle témoignera donc à 18h30
00:52:13 sur notre antenne. Nous marquons une très courte
00:52:15 pause. A tout de suite sur CNews.
00:52:17 Bonsoir à tous. Bienvenue. Si vous nous rejoignez
00:52:23 sur CNews, punchline week-end. Nous sommes
00:52:25 ensemble jusqu'à 19h pour vous livrer
00:52:27 l'information, la décrypter, l'analyser avec
00:52:29 autour de ce plateau Gabriel
00:52:31 Cluzel, Véronique Jacquier qui nous a
00:52:33 rejoint. Bonsoir, chère Véronique.
00:52:35 À vos côtés, Vincent Roy, Thierry
00:52:37 Desforges, agriculteur, membre du bureau de
00:52:39 la FDSEA qui est toujours avec
00:52:41 nous, ainsi que Marc Varneau,
00:52:43 Gabriel Cluzel et Florian
00:52:45 Tardif. Dans un instant, on va revenir
00:52:47 bien évidemment sur la colère des agriculteurs,
00:52:49 des agriculteurs qui sont retournés
00:52:51 chez eux avec la plupart
00:52:53 des barrages qui ont été levés.
00:52:55 Et puis une autre crise, celle de l'hôpital
00:52:57 puisque la mère de Lucas
00:52:59 témoignera sur notre antenne à 18h30.
00:53:01 Son fils est mort
00:53:03 dans les couloirs des urgences
00:53:05 de l'hôpital d'hier et
00:53:07 aujourd'hui, elle veut comprendre.
00:53:09 Elle sera donc avec nous à 18h30.
00:53:11 Mais avant, un point sur les toutes dernières
00:53:13 informations et c'est avec vous, félicité Kindoky.
00:53:15 Marc Faineau, le ministre de l'Agriculture
00:53:21 est actuellement en déplacement dans
00:53:23 les Roos et dans le Gard en Occitanie.
00:53:25 Aux côtés de viticulteurs, aujourd'hui, il présente
00:53:27 des mesures concrètes pour leur venir en aide.
00:53:29 Il a annoncé un dispositif
00:53:31 de soutien conjoncturel à la crise
00:53:33 de 80 millions d'euros.
00:53:35 Trois étudiants juifs ont été agressés
00:53:37 sur le campus de l'université de Strasbourg
00:53:39 par un groupe de six personnes.
00:53:41 L'agression physique et verbale est survenue
00:53:43 dans la nuit de dimanche à lundi
00:53:45 et a donné lieu à des dépôts de plaintes.
00:53:47 Le président de l'université de Strasbourg condamne
00:53:49 avec la plus grande fermeté cette agression antisémite.
00:53:51 Un raton laveur qui fait beaucoup de dégâts,
00:53:55 c'est bel et bien ce rongeur
00:53:57 qui est à l'origine de la panne de courant massive
00:53:59 qui a plongé Toronto et près
00:54:01 de 7000 de ses habitants dans le noir total.
00:54:03 Selon le gestionnaire
00:54:05 de l'électricité Toronto Hydro,
00:54:07 le résultat de l'animal qui s'est introduit
00:54:09 dans une station du centre-ville est pour le moment inconnu.
00:54:11 - Merci beaucoup.
00:54:13 Félicité, félicité.
00:54:15 On vous retrouvera à 18h30 pour un point complet
00:54:17 sur l'actualité tout au long de la journée.
00:54:19 Les agriculteurs qui ont donc progressivement
00:54:21 levé les barrages, on va y revenir dans un instant.
00:54:23 Mais avant, on va prendre la direction
00:54:25 de Leroux avec cette opération des minages.
00:54:27 Est-ce que le gouvernement a oublié
00:54:29 les vignerons, des vignerons qui étaient
00:54:31 remontés ces dernières heures ? En tout cas, Marc Fesneau,
00:54:33 le ministre de l'Agriculture,
00:54:35 était en déplacement cet après-midi
00:54:37 pour aller à leur rencontre.
00:54:39 Il a présenté des mesures supplémentaires
00:54:41 ou en tout cas a fait le service après-vente
00:54:43 des mesures annoncées par Gabriel Etal.
00:54:45 On va retrouver Jean-Luc Thomas sur place
00:54:47 avec Nathan Thémin.
00:54:49 Jean-Luc, alors est-ce que les vignerons sont satisfaits
00:54:51 ce soir ?
00:54:53 - Eh bien écoutez, les vignerons sont plutôt
00:54:57 satisfaits de cette réunion
00:54:59 avec leur ministre de tutelle.
00:55:01 Il faut savoir que
00:55:03 globalement, il y a eu
00:55:05 l'annonce qui avait été faite
00:55:07 mercredi de 80 millions
00:55:09 en trésorerie. Il y a
00:55:11 150 millions pour les
00:55:13 primes autour de l'arrachage
00:55:15 et pour simplifier.
00:55:17 Et puis, il va y avoir aussi 250
00:55:19 millions qui seront
00:55:21 apportés par l'Union
00:55:23 Européenne. Donc globalement,
00:55:25 ce sont des
00:55:27 viticulteurs, des vignerons
00:55:29 qui sont satisfaits.
00:55:31 Évidemment, tout n'est pas
00:55:33 encore fait, me disait-il,
00:55:35 parce qu'ils attendent
00:55:37 d'autres informations,
00:55:39 entre autres sur tous ceux qui touchent
00:55:41 les produits phytosanitaires.
00:55:43 Et il y a un point
00:55:45 très important, c'est
00:55:47 le salon de l'agriculture. Et c'est
00:55:49 à ce moment-là où les viticulteurs
00:55:51 ici, de toute la France
00:55:53 finalement, eh bien
00:55:55 donneront leur blanc-seing
00:55:57 à la méthode
00:55:59 phéno et à l'ensemble
00:56:01 des informations,
00:56:03 à l'ensemble des revendications
00:56:05 qu'ils ont portées durant cette crise
00:56:07 viticole. J'ai à côté de moi
00:56:09 Fabien Casteldeau.
00:56:11 Vous êtes ici dans votre
00:56:13 maison quasiment.
00:56:15 Comment vous avez reçu
00:56:17 les propos
00:56:19 du ministre
00:56:21 tout à l'heure, lors de cette réunion ?
00:56:23 Alors, pour le moment,
00:56:25 on les a plutôt bien reçus, puisque nous avions
00:56:27 rencontré M. Feneau, ministre de l'Agriculture,
00:56:29 en fin d'année dernière,
00:56:31 à l'occasion du CITEVI, le Salon
00:56:33 International Montpellier. Et donc,
00:56:35 nous attendions l'explication
00:56:37 sur les mesures qui, pour l'instant,
00:56:39 pour ce qui est des mesures conjoncturelles,
00:56:41 donc résoudre la crise actuelle
00:56:43 et les mesures structurelles pour
00:56:45 se projeter dans l'avenir, sont
00:56:47 satisfaisantes. Bien entendu, on sera
00:56:49 vigilants dans la mise en application,
00:56:51 qui est souvent là le pendant
00:56:53 qu'il nous faut surveiller
00:56:55 pour que ces mesures aillent au bout
00:56:57 et puissent être efficaces sur le terrain.
00:56:59 Alors, une chose importante, ici,
00:57:01 à Languedoc, c'est que
00:57:03 70% du vin
00:57:05 est produit par les
00:57:07 coopératives.
00:57:09 Vous êtes ici, en Ousseau,
00:57:11 dans votre cave coopérative
00:57:13 et des caves coopératives
00:57:15 qui sont en grande difficulté.
00:57:17 Oui, voilà, vous êtes dans
00:57:19 ma coopérative. En fait, je suis adhérent
00:57:21 de la coopérative, donc c'est une copropriété.
00:57:23 Tous les viticulteurs, comme moi,
00:57:25 produisent le vin
00:57:27 pour le vendre. Et aujourd'hui,
00:57:29 c'est vrai que depuis quelques années, nous connaissons
00:57:31 une crise conjoncturelle
00:57:33 suite à la guerre en Ukraine
00:57:35 et ses problèmes de pouvoir d'achat
00:57:37 où le vin, qui est un produit plaisir,
00:57:39 sort du
00:57:41 caddie des consommateurs.
00:57:43 Et donc, notamment
00:57:45 les vins rouges, qui sont un peu plus en difficulté
00:57:47 parce que, changement de typologie
00:57:49 de repas, on boit plus de blanc et de rosé,
00:57:51 les vins rouges ont un peu plus
00:57:53 de mal à se vendre. Et donc,
00:57:55 nous devons nous réadapter
00:57:57 et structurellement enlever
00:57:59 quelques hectares
00:58:01 de vignes de rouges
00:58:03 et nous réorienter sur du blanc,
00:58:05 sur du rosé, sur des cépages résistants,
00:58:07 sur des cépages résistants aux maladies,
00:58:09 résistants à la sécheresse. Donc, il y a tout un travail
00:58:11 de fond que nous allons entamer
00:58:13 et j'espère que c'est le début
00:58:15 de cet engagement structurel
00:58:17 dans la filière viticole.
00:58:19 Voilà donc une filière
00:58:21 qui sait maintenant vers quoi
00:58:23 elle va pouvoir se tourner
00:58:25 par rapport à ce qu'a pu dire
00:58:27 le ministre de l'Agriculture et de la
00:58:29 Souveraineté Alimentaire.
00:58:31 - Merci beaucoup Jean-Luc, Jean-Luc Thomas, avec
00:58:33 Nathan, Emine, merci pour les
00:58:35 précisions. On voit finalement, Véronique Jacquier,
00:58:37 les viticulteurs qui sont satisfaits
00:58:39 ce soir, comme les agriculteurs
00:58:41 qui ont levé les barrages, qui sont restés
00:58:43 chez eux, qui attendent tout de même
00:58:45 des gages, qui attendent des actes concrets
00:58:47 avec comme objectif, on l'entendait,
00:58:49 le Salon de l'Agriculture, mais peut-être
00:58:51 un premier bilan, nous parlions
00:58:53 tout à l'heure d'une contestation finalement
00:58:55 exemplaire, il y a eu du dialogue
00:58:57 aussi entre les agriculteurs
00:58:59 et les membres du gouvernement.
00:59:01 C'est aussi là
00:59:03 peut-être le message envoyé par
00:59:05 le gouvernement Attal, il ne suffit
00:59:07 pas de tout casser pour être entendu,
00:59:09 c'est peut-être aussi l'une des...
00:59:11 - Oui. - Non ?
00:59:15 - Non mais bien entendu, on a eu un exemple
00:59:17 d'une mobilisation
00:59:19 avec une grande dignité,
00:59:21 moi j'ai été
00:59:23 frappée par la tenue
00:59:25 dans les propos,
00:59:27 dans le vocabulaire employé,
00:59:29 il n'y avait jamais rien d'insultant,
00:59:31 il y avait toujours beaucoup de prises de hauteur,
00:59:33 le gouvernement avait des interlocuteurs
00:59:35 sincères et j'oserais dire bien élevés,
00:59:37 ce qui par les temps qui courent
00:59:39 n'est plus forcément
00:59:41 toujours très visible, notamment
00:59:43 à la télévision. Maintenant, cela dit,
00:59:45 moi je sais des agriculteurs et même des viticulteurs
00:59:47 qui sont tous sur le qui-vive,
00:59:49 puisqu'ils disent, bon, voilà,
00:59:51 on a des premières réponses sur le conjoncturel
00:59:53 et sur le structurel, mais ça reste toujours
00:59:55 du saupoudrage financier
00:59:57 et finalement toutes les questions sont sur la table.
00:59:59 On a l'impression que cette crise, c'est une immense
01:00:01 catharsis pour faire...
01:00:03 pour mettre sur la table,
01:00:05 pour tenter d'exorciser tous les problèmes
01:00:07 de l'agriculture depuis 40 ou 50 ans,
01:00:09 de la France aussi, parce que ces problèmes
01:00:11 on ne sait plus les prendre à bras le corps
01:00:13 depuis 40 ou 50 ans. Et moi ce qui me
01:00:15 marque, c'est que, attention quand même
01:00:17 à la petite musique
01:00:19 de saupoudrage financier,
01:00:21 80 millions d'euros par-ci,
01:00:23 150 millions d'euros par-là,
01:00:25 400 millions, je vous rappelle que
01:00:27 l'hôpital, on va en parler tout à l'heure,
01:00:29 l'hôpital, quand on a voulu résoudre la crise
01:00:31 du Covid, les mesures d'urgence, ça a été
01:00:33 15 milliards et on avait l'impression que c'était
01:00:35 énorme, hors son compte, 4 ans après,
01:00:37 qu'il ne s'est... que c'était
01:00:39 des rustines et qu'on n'a pas su
01:00:41 penser une véritable réforme de l'hôpital,
01:00:43 donc que ça va de mal en pire, pareil
01:00:45 pour les gilets jaunes, les gilets jaunes, 17
01:00:47 milliards d'euros, et alors, qu'est-ce
01:00:49 qui se passe ? Qu'est-ce qui s'est passé ?
01:00:51 - Parce que 400 millions c'est quoi ? Ça fait quoi ?
01:00:53 1000 euros, 1000 euros par agriculteur ?
01:00:55 - Je voudrais terminer, ceux qui sont dans les
01:00:57 territoires, ceux qui sont dans les territoires comme les agriculteurs,
01:00:59 vont vous dire "ça n'a rien changé à ma vie".
01:01:01 Donc voilà, là tous les problèmes sont
01:01:03 sur la table, et on a un gouvernement
01:01:05 qui montre quand même qu'il est
01:01:07 extrêmement zélé, mais pour mettre des rustines,
01:01:09 par exemple les 10 000 contrôles
01:01:11 sur la provenance française des produits,
01:01:13 et puis pour moi je les attends
01:01:15 au tournant pour voir ce qu'ils sont capables de
01:01:17 véritablement régler. - Marc Varneau,
01:01:19 et on posera la question à Thierry Deforge, qu'est-ce que ça
01:01:21 va changer concrètement dans le quotidien des agriculteurs
01:01:23 français aujourd'hui, ces annonces qui ont été
01:01:25 mises sur la table hier par Gabriel Alizé ? - Je crois qu'un des vrais
01:01:27 problèmes, on n'en a pas du tout parlé, est pour cause.
01:01:29 C'est d'où vont venir ces centaines de millions
01:01:31 promis aux agriculteurs. Je voudrais quand même rappeler
01:01:33 qu'en France on a 54% de dépenses
01:01:35 publiques par rapport au PIB,
01:01:37 on a 48% du PIB en impôts,
01:01:39 on a 3 100 milliards de dettes,
01:01:41 on a plus de 100 milliards de déficit
01:01:43 public, je vais m'arrêter là sinon on y passe la nuit,
01:01:45 mais on est exsangue.
01:01:47 Et je crois que le vrai problème,
01:01:49 même pas du gouvernement mais de la
01:01:51 France aujourd'hui, c'est que le levier
01:01:53 fiscal est réduit à zéro, et
01:01:55 qu'on le voit bien avec les agriculteurs, quand on veut augmenter
01:01:57 de 8 centimes la taxe sur le GNR on a quasiment
01:01:59 une révolution verte. Si demain
01:02:01 le gouvernement veut augmenter
01:02:03 quoi que ce soit d'un centime,
01:02:05 il aura la France dans la rue, et pourquoi ?
01:02:07 Parce que la France aujourd'hui est le pays le plus taxé d'Europe,
01:02:09 les gens n'ont ras le bol,
01:02:11 le niveau de vie s'est effondré, et que tant que
01:02:13 le gouvernement ne se décide pas de gérer ce pays
01:02:15 qui s'appelle la France, plutôt que de saupoudrer
01:02:17 des impôts et de saupoudrer des aides,
01:02:19 ça ne fonctionnera pas.
01:02:21 C'est ce fameux changement de logiciel évoqué
01:02:23 hier par Emmanuel Macron, Gabriel Cluzel,
01:02:25 mais c'est vrai, on l'a vu avec le secteur de la santé,
01:02:27 il y a eu des milliards de déversés, et pour autant
01:02:29 rien ne change, voire même la situation
01:02:31 s'empire, est-ce qu'il n'y a pas ce risque-là aussi
01:02:33 avec les agriculteurs ? Alors oui, une colère
01:02:35 peut-être qui va se faire moins entendre
01:02:37 pendant quelques semaines,
01:02:39 quelques années même, peut-être,
01:02:41 mais est-ce que ce n'est pas reculer pour mieux sauter ?
01:02:43 Non, mais le vrai sujet,
01:02:45 c'est que ces agriculteurs ne sont pas des professionnels
01:02:47 de la manifestation, comme certains, il y a un moment
01:02:49 il faut qu'ils rentrent chez eux pour s'occuper de leur
01:02:51 ferme, donc ça c'est un petit peu leur
01:02:53 talon d'achille, et vous l'avez dit,
01:02:55 ils sont bien élevés,
01:02:57 ils ont montré du reste,
01:02:59 ils ont servi les policiers, parce qu'ils ont montré
01:03:01 que ce n'étaient pas les policiers
01:03:03 qui sautaient sur toutes les manifestations
01:03:05 qu'ils voulaient, d'une certaine façon,
01:03:07 ça a servi de
01:03:09 gage pour les policiers,
01:03:11 mais leur véritable arme, c'était quand même
01:03:13 le soutien de la population. Vous dites,
01:03:15 oui, ça montre qu'on peut
01:03:17 manifester, obtenir des choses
01:03:19 sans tout casser, mais cela dit,
01:03:21 leur arme propre à eux, c'est vraiment
01:03:23 le soutien de la population.
01:03:25 L'image aurait été catastrophique,
01:03:27 effectivement. Exactement, mais ce que je vois,
01:03:29 moi, c'est quand même,
01:03:31 on n'est pas en train de soigner
01:03:33 l'agriculture, au risque de vous choquer,
01:03:35 monsieur, mais ça ressemble plus à des soins
01:03:37 palliatifs, des soins retardateurs.
01:03:39 Eh bien, on va poser la question à la série des paroles.
01:03:41 Je vois que l'Europe dit, ah ben, on va
01:03:43 exonérer temporairement
01:03:45 pour les achères, il va y avoir une
01:03:47 exonération temporaire,
01:03:49 on est dans le temporaire.
01:03:51 Il y a, comment, Marc Fesneau qui dit,
01:03:53 le plan éco-phyto... C'est une dérogation
01:03:55 sous condition.
01:03:57 Sous condition, tu dis ça, exactement.
01:03:59 Au-delà même de la dérogation
01:04:01 temporaire.
01:04:03 Et le programme éco-phyto,
01:04:05 le plan éco-phyto va être mis en pause.
01:04:07 Une pause, là aussi, c'est parce qu'on se dit,
01:04:09 ça va trop vite, les agriculteurs le prennent
01:04:11 mal, le pays n'est pas prêt à l'assumer,
01:04:13 donc on va aller vers une mort plus douce.
01:04:15 C'est ça qui m'inquiète.
01:04:17 Ces mesures, est-ce qu'elles ressemblent à des soins
01:04:19 palliatifs, finalement, pour reprendre le terme
01:04:21 de Gabriel Puzel ?
01:04:23 Déjà, pour commencer, je voudrais rappeler
01:04:25 que ce mouvement a été possible
01:04:27 par une situation qui est historique.
01:04:29 87% de la population,
01:04:31 dès le départ du mouvement, a soutenu
01:04:33 les agriculteurs dans leur démarche.
01:04:35 C'est bien démontré que, d'une part,
01:04:37 les Français sont rattachés à leur agriculture
01:04:39 parce qu'on est tous issus
01:04:41 du monde agricole, et que, d'autre part,
01:04:43 ça concerne les Français
01:04:45 parce que la crise qui touche les agriculteurs
01:04:47 les touche tous dans leur quotidien
01:04:49 par la question du pouvoir d'achat,
01:04:51 la question de
01:04:53 l'alimentation, et toutes ces questions
01:04:55 qui touchent vraiment
01:04:57 à la crise. Tout à l'heure, vous parliez
01:04:59 de civilisation, mais on est vraiment
01:05:01 là-dedans. Sur la partie
01:05:03 "Est-ce que ça répond à une crise ?
01:05:05 Est-ce que ça va répondre
01:05:07 à la crise du monde agricole dans son ensemble ?"
01:05:09 la réponse est non.
01:05:11 Ce ne sont pas les grands soirs. Néanmoins,
01:05:13 il a fallu quand même
01:05:15 cranter des choses avec le gouvernement
01:05:17 dans un contexte où, effectivement,
01:05:19 je pense que la France n'a pas une marge de manœuvre
01:05:21 très large sur son exercice.
01:05:23 Et concernant la fiscalité,
01:05:25 parce que je voudrais revenir dessus
01:05:27 de ce que vous disiez tout à l'heure,
01:05:29 c'est qu'effectivement, aujourd'hui, on demande une fiscalité
01:05:31 maximale, et à chaque fois qu'on en demande plus
01:05:33 aux Français ou aux entreprises,
01:05:35 ça ne crée pas
01:05:37 des conditions meilleures pour les Français
01:05:39 ou pour les entreprises. C'est-à-dire que vous payez
01:05:41 plus d'impôts, mais en tant que citoyen,
01:05:43 ça ne crée pas plus de confort,
01:05:45 plus de qualité de vie, etc.
01:05:47 Donc, en fait, on est
01:05:49 dans des corps intermédiaires,
01:05:51 d'une suradministration et de normes
01:05:53 qui doivent être contrôlées, etc.,
01:05:55 qui pèsent sur les Français, et ça,
01:05:57 ce n'est plus possible.
01:05:58 On va retrouver José Pérez,
01:06:00 co-président de la Coordination rurale du 47,
01:06:02 que nous avons eu régulièrement
01:06:05 sur cette antenne depuis le début du mouvement.
01:06:07 José Pérez, merci d'avoir accepté
01:06:09 notre invitation. Vous êtes donc
01:06:11 de retour vers
01:06:13 votre exploitation. Vous êtes,
01:06:15 à cette heure, du côté de Limoges,
01:06:17 me semble-t-il. Nous l'entendions
01:06:19 à l'instant. Non, le monde
01:06:21 agricole n'est pas sauvé aujourd'hui.
01:06:23 Quel est votre état d'esprit après ce paquet
01:06:25 d'annonces hier de Gabriel Attal ?
01:06:27 Ah non, non,
01:06:29 le monde agricole, pour l'instant, là,
01:06:31 il va falloir les étudier bien comme il faut,
01:06:33 les prendre une après l'autre,
01:06:35 les décortiquer, et se
01:06:37 rapprocher de nos préfets respectifs,
01:06:39 pour voir, pour travailler
01:06:41 bien les mesures, quoi.
01:06:43 Pour l'instant, c'est du blabla.
01:06:45 Il y a des choses qui sont,
01:06:47 qui ont l'air intéressantes,
01:06:49 mais il va vraiment, vraiment falloir
01:06:51 aller regarder
01:06:53 ce qu'il y a dedans, quoi.
01:06:55 Ça veut dire qu'il vous faut encore du temps
01:06:57 pour comprendre ces mesures, les décortiquer,
01:06:59 voir si elles, effectivement,
01:07:01 elles répondent à votre réalité concrète
01:07:03 du terrain, hein ?
01:07:05 Tout à fait, tout à fait. De toute façon,
01:07:07 la quantité de mesures
01:07:09 qui ont été annoncées,
01:07:11 en plus nous, on est sur la route,
01:07:13 on les a étudiées un peu, mais bon,
01:07:15 il faut vraiment que les travails
01:07:17 indirects chez nous,
01:07:19 et qu'elles représentent vraiment notre région,
01:07:21 notre département, quoi.
01:07:23 On a vu qu'il y avait des désaccords
01:07:25 entre syndicats,
01:07:27 syndicats d'agriculteurs, pendant ce mouvement
01:07:29 de colère, pendant ces derniers jours, et pour autant,
01:07:31 vous avez fait bloc, vous avez dit "d'accord, nous levons
01:07:33 les barrages". Pour quelle raison ?
01:07:35 Oh, nous, nous n'avons pas levé les barrages,
01:07:37 on s'est fait virer de Paris comme des malpropres.
01:07:39 Et on se fait virer de tous
01:07:41 les départements qu'on traverse,
01:07:43 on se fait virer comme des malpropres.
01:07:45 Encore maintenant, on est à Limoges,
01:07:47 on a un escadron de CRS de Vannes,
01:07:49 derrière, au milieu, partout, quoi.
01:07:51 On est virés comme des malpropres
01:07:53 partout où on passe, quoi.
01:07:55 Donc nous, on n'a rien levé du tout, on nous a mis dehors, quoi.
01:07:57 Hier, on était parqués,
01:07:59 parqués comme des animaux, les tracteurs parqués,
01:08:01 ce matin,
01:08:03 hier matin, non,
01:08:05 et ce matin, il a fallu qu'on parte,
01:08:07 quoi. Et là,
01:08:09 il va se reproduire exactement la même chose.
01:08:11 On va être de nouveau parqués,
01:08:13 et demain matin, on est priés de quitter les départements, quoi.
01:08:15 Donc malgré ces mesures,
01:08:17 vous vous êtes sentis méprisés ces derniers jours ?
01:08:19 Ah, plus que du...
01:08:21 Là, c'est plus que du mépris. On nous a même pas donné
01:08:23 l'autorisation de traverser la Loire.
01:08:25 Alors ça, si ça, c'est pas du mépris,
01:08:27 voilà, aujourd'hui, c'est un scandale, quoi.
01:08:29 Les agriculteurs, les agriculteurs du Nantais-Garonne,
01:08:31 et pas que, parce qu'on a
01:08:33 pris plein d'agriculteurs en montant
01:08:35 jusqu'à... jusqu'à...
01:08:37 Paris, là-haut. Bon, jusqu'à Paris, jusqu'à la Loire.
01:08:39 Voulaient monter à Paris
01:08:41 pour porter leur revendication,
01:08:43 et on nous a même pas...
01:08:45 on nous a même pas autorisé...
01:08:47 même pas autorisé à nous approcher de la capitale.
01:08:49 C'est un scandale. Je sais même pas
01:08:51 si c'est légal, de même.
01:08:53 En tout cas, on imagine que
01:08:55 ce mouvement, ce...
01:08:57 ce voyage vers Paris
01:08:59 vous a demandé des sacrifices,
01:09:01 celui de quitter votre exploitation.
01:09:03 Vous avez effectivement du matériel,
01:09:05 vos tracteurs, qui ont pu être abîmés.
01:09:07 Il y aura des répercussions
01:09:09 de ces... de ces...
01:09:11 quelques jours de mouvement, pour vous ?
01:09:13 Répercussions financières ?
01:09:15 - Mais ça fait 15 jours que
01:09:17 je suis pas sur mon exploitation.
01:09:19 Donc, bon, forcément,
01:09:21 c'est toujours compliqué, quoi.
01:09:23 Des répercussions financières, de toute façon,
01:09:25 si on n'a... si on n'a...
01:09:27 tient pas des mesures vraiment concrètes,
01:09:29 il y en aura dans tous les cas, quoi.
01:09:31 Tous les agriculteurs déposeront le bilan, quoi. C'est pas un problème.
01:09:33 - Avant de vous libérer, vous parlez
01:09:35 des mesures véritablement concrètes.
01:09:37 Est-ce que vous avez un ou deux exemples à nous donner
01:09:39 qui ne sont pas dans les mesures
01:09:41 annoncées par le gouvernement ?
01:09:43 - Ah ben, là, de la trésorerie immédiate
01:09:45 pour les agriculteurs. Ça, c'est un truc...
01:09:47 C'était tout simple à mettre en place.
01:09:49 Aujourd'hui, tous les agriculteurs ont besoin de trésorerie.
01:09:51 Et c'est la chose
01:09:53 qu'on demande depuis le départ.
01:09:55 Et on l'a même portée directement
01:09:57 à Matignon avec ma coprésidente.
01:09:59 Ma coprésidente l'a portée à Matignon en direct.
01:10:01 Et on repart... Aujourd'hui, on a toujours pas de trésorerie.
01:10:03 Les agriculteurs vont repartir
01:10:05 lundi au travail, à sec,
01:10:07 comme ils étaient il y a 15 jours, quoi.
01:10:09 - Merci à vous, José Pérez.
01:10:11 Restons en contact. Nous prendrons
01:10:13 régulièrement de vos nouvelles pour savoir
01:10:15 comment la situation évolue. Je le rappelle,
01:10:17 vous êtes coprésident
01:10:19 de la coordination rurale du 47,
01:10:21 Thierry Defors. J'en entends encore beaucoup de colère
01:10:23 ce soir, notamment de la part
01:10:25 de José Pérez, de la coordination rurale.
01:10:27 - Oui, parce que la colère,
01:10:29 elle n'est pas...
01:10:31 Elle n'est pas arrivée la semaine dernière, ou il y a 15 jours.
01:10:33 La colère, elle a grandi depuis des années.
01:10:35 Où le monde paysan n'a pas
01:10:37 forcément été toujours entendu
01:10:39 sur les revendications.
01:10:41 C'est pas la première fois qu'on manifeste.
01:10:43 Emmanuel Macron,
01:10:45 quand il est arrivé au pouvoir, a parlé
01:10:47 de souveraineté alimentaire,
01:10:49 a parlé de... Enfin, a donné des garanties,
01:10:51 ou a proposé des garanties
01:10:53 qu'il n'a pas données,
01:10:55 à tous les corps de métier, pas seulement aux agriculteurs.
01:10:57 Et c'est aussi le cas
01:10:59 du ministère de la souveraineté alimentaire.
01:11:01 On parle de souveraineté alimentaire
01:11:03 dans le nom même du ministère.
01:11:05 En fait, on ne sait pas trop à quoi ça correspond.
01:11:07 Et toutes les mesures ont été prises comme ça.
01:11:09 - En tout cas, une autre annonce
01:11:11 du ministre de l'Agriculture, c'était hier,
01:11:13 une annonce jusque-là, c'est peu souligné.
01:11:15 Marc Fesneau a annoncé que le secteur agricole
01:11:17 sera reconnu comme secteur
01:11:19 de métier en tension. On vous le rappelle,
01:11:21 la loi Immigration Acte, la possibilité
01:11:23 pour les salariés des métiers en tension,
01:11:25 en situation irrégulière, de demander un titre de séjour
01:11:27 sans avoir à passer par leur employeur.
01:11:29 Alors, des interrogations.
01:11:31 Est-ce que nous sommes face à un appel d'air
01:11:33 avec ce nouveau secteur en tension ?
01:11:35 Est-ce aussi un moyen de justifier
01:11:37 l'envoi de migrants dans les campagnes, par exemple ?
01:11:39 Je vous pose la question dans un instant,
01:11:41 mais avant, on va réécouter Marc Fesneau.
01:11:43 - Comme nous l'avions indiqué dans le pacte d'orientation,
01:11:45 le secteur agricole sera reconnu
01:11:47 comme étant un secteur de métier en tension.
01:11:49 Il y a trop d'agriculteurs, trop d'arboriculteurs,
01:11:51 trop de producteurs qui nous expliquent
01:11:53 ne pas pouvoir récolter parce qu'ils ne trouvent pas
01:11:55 de travailleurs saisonniers.
01:11:57 C'est un sujet de souveraineté et de compétitivité
01:11:59 pour nos producteurs.
01:12:01 - Ce qu'il faut comprendre, Florian Tardif,
01:12:03 c'est que finalement, le secteur agricole
01:12:05 aura besoin de migrants pour pouvoir assurer
01:12:07 les productions.
01:12:09 - C'est un petit peu ce qui vient d'être dit.
01:12:11 Sans utiliser les termes.
01:12:13 C'est ce qu'on appelle faire de la politique, là encore.
01:12:15 Mais oui, c'est ce qu'on comprend.
01:12:17 On a beaucoup parlé d'ailleurs
01:12:19 de ces métiers en tension
01:12:21 durant le cadre des débats autour de la loi immigration.
01:12:23 Et là, je rejoins un peu ce qu'il dit
01:12:25 depuis plusieurs jours maintenant.
01:12:27 Le vrai problème, et d'ailleurs le vrai problème
01:12:29 dans un certain nombre de secteurs,
01:12:31 c'est que quand il y a une crise,
01:12:33 on tente de colmater les brèches.
01:12:35 Et d'ailleurs, ça avait été expliqué
01:12:37 un jour par Édouard Philippe.
01:12:39 C'était déjà assez intéressant comme image.
01:12:41 Je vais la reprendre.
01:12:43 C'est-à-dire qu'on a un seau qui fuit,
01:12:45 on bouge certains trous,
01:12:47 et on rajoute de l'eau.
01:12:49 Sans que, dans le cadre de la politique,
01:12:51 on rajoute de l'eau.
01:12:53 Sans que, le lendemain,
01:12:55 ce seau ne fuira plus.
01:12:57 Non. C'est-à-dire qu'on bouge certains trous,
01:12:59 on rajoute de l'eau, vous avez compris,
01:13:01 on donne un peu d'argent,
01:13:03 et en espérant que demain, tout sera réparé.
01:13:05 Non. Là, ce qu'il faudrait pour le monde agricole,
01:13:07 et on comprend qu'effectivement,
01:13:09 il y a une crise et il y a une pénurie de main-d'œuvre,
01:13:11 car c'est la réalité.
01:13:13 Dans énormément d'exploitations,
01:13:15 chaque année, au moment notamment des récoltes,
01:13:17 il y a une vraie difficulté pour ces derniers
01:13:19 de trouver de la main-d'œuvre
01:13:21 et de la main-d'œuvre qui soit compétente.
01:13:23 Mais je ne suis pas sûr
01:13:25 qu'en disant cela,
01:13:27 il ait résolu le problème, malheureusement.
01:13:29 Marc Varnot, je vous donne la parole tout de suite,
01:13:31 mais Thierry Deforge, une question très simple,
01:13:33 vous avez besoin de l'immigration aujourd'hui
01:13:35 comme main-d'œuvre dans vos exploitations ?
01:13:37 En fait, on ne sait pas si on a besoin de l'immigration ou pas.
01:13:39 Moi, je ne suis pas qualifié, je ne fais pas de politique.
01:13:41 En tout cas, ce que je sais, c'est qu'on a besoin
01:13:43 de main-d'œuvre et de main-d'œuvre qualifiée aussi,
01:13:45 parce qu'on a beaucoup de difficultés
01:13:47 et on a beaucoup de gens qui ont le courage
01:13:49 de se lever tôt le matin, de se coucher tard le soir.
01:13:51 Un dispositif aussi social qui permet
01:13:53 de faire des heures supplémentaires,
01:13:55 parce qu'on est un métier où on fait des heures supplémentaires.
01:13:57 Et en tout cas, les conditions de pouvoir travailler
01:13:59 et d'exercer notre métier
01:14:01 sans être trop emmerdé.
01:14:03 Marc Varnot, Véronique Guecky et Gabriel.
01:14:05 Là, on est vraiment dans le cœur du réacteur
01:14:07 du problème de l'immigration et des métiers en tension.
01:14:09 Je rappelle juste qu'il y a effectivement
01:14:11 2 millions de jobs non pourvus,
01:14:13 sans doute pas loin de 10 millions de chômeurs en France.
01:14:15 Ça n'a rien à voir, il n'y a pas de problème,
01:14:17 il faut faire venir des gens de l'étranger.
01:14:19 Pourquoi pas ? Mais dans ces cas-là, il faudrait faire venir des gens
01:14:21 avec des contrats comme on avait il y a 30 ans.
01:14:23 Un contrat de saisonnier, un contrat de travailleur immigré.
01:14:25 Mais il faudrait que ces contrats
01:14:27 n'ouvrent à aucun autre droit que celui d'être travaillé
01:14:29 et payé pendant 3 mois.
01:14:31 Avec la loi immigration, ce ne sera plus le cas ?
01:14:33 Non.
01:14:35 Non, puisque de toute façon,
01:14:37 à partir du moment où vous mettez le pied en France,
01:14:39 ça vous ouvre un panel
01:14:41 de droits hallucinants.
01:14:43 Tous ceux qui rentrent en France, de toute façon, on le voit bien,
01:14:45 tous ceux qui rentrent en France trouvent un moyen pour y rester.
01:14:47 Donc ce n'est pas vraiment la solution.
01:14:49 Véronique Jacquier, Gabrielle Cluzel.
01:14:51 Oui, je suis d'accord avec Marc, mais il y a un principe de réalité,
01:14:53 c'est qu'il y a déjà depuis de très nombreuses années,
01:14:55 beaucoup de personnes
01:14:57 d'origine étrangère qui travaillent,
01:14:59 qui font les vendanges,
01:15:01 et il n'y a plus personne pour aller ramasser les fraises.
01:15:03 Ça fait quand même bien 20 ou 30 ans
01:15:05 qu'il n'y a plus un Français
01:15:07 qui veut se lever le matin pour aller cueillir des fraises.
01:15:09 Parce que c'est très...
01:15:11 C'est un dur laveur,
01:15:13 on est accroupi toute la journée,
01:15:15 enfin bref, et il y a bien
01:15:17 d'autres secteurs
01:15:19 où il n'y a plus de Français qui veulent venir travailler.
01:15:21 La valeur travail en France est complètement amoindrie.
01:15:23 En plus, évidemment, ce sont des secteurs
01:15:25 qui ne sont pas forcément bien payés.
01:15:27 Donc il y a bien longtemps qu'on fait appel
01:15:29 à des migrants
01:15:31 ou à des personnes non qualifiées.
01:15:33 Après, vous avez raison, il y a aussi la question
01:15:35 des professions qualifiées,
01:15:37 comme par exemple, j'imagine,
01:15:39 des enjeux agricoles.
01:15:41 Et là, on a aussi beaucoup de mal à en trouver
01:15:43 parce qu'on a complètement dévalorisé
01:15:45 ces métiers, disons-le,
01:15:47 comme les métiers manuels.
01:15:49 "Ouh là là, c'est pas bien de travailler dans tel secteur."
01:15:51 Alors qu'effectivement, on a d'énormes besoins,
01:15:53 alors qu'il y a beaucoup de noblesse de participer
01:15:55 à tous ces métiers de la terre,
01:15:57 et que plutôt que d'emmener toute une classe d'âge
01:15:59 à presque 100% au baccalauréat,
01:16:01 on ferait mieux de les emmener
01:16:03 vers ces métiers qui gardent toute leur noblesse.
01:16:05 - Il y avait, Gabriel Cuzel, d'ailleurs,
01:16:07 dans une certaine époque, qui faisait les vendanges,
01:16:09 notamment, on se souvient.
01:16:11 - Mais dans les vendanges, maintenant,
01:16:13 vous avez 95% des gens qui ont une réponse
01:16:15 qui ne sont pas françaises.
01:16:17 - Le monsieur a une parole très juste, il a dit
01:16:19 "je ne fais pas de politique", pour ne pas se prononcer sur le sujet.
01:16:21 C'est éminemment politique, c'est-à-dire qu'on vient nous mettre
01:16:23 un sujet qui, aujourd'hui,
01:16:25 est explosif. On a eu la loi immigration jusqu'avant,
01:16:27 et on se dit "tiens, comme on va dire que ça sert
01:16:29 l'agriculture, ça va faire passer la pilule."
01:16:31 On nous prend vraiment pour des jambons,
01:16:33 permettez-moi de le dire.
01:16:35 - Et demain, on peut dire aux maires "accueillez les migrants"
01:16:37 - La campagne sauvée souffre de beaucoup de maux,
01:16:39 mais elle est plus préservée que les villes,
01:16:43 des maux liés à une immigration massive.
01:16:45 Donc, ce n'est pas grave,
01:16:47 il va y avoir la double peine, ils n'auront pas de services publics,
01:16:49 ils seront enclavés sur le plan des transports,
01:16:51 ils travailleront comme des fous,
01:16:53 mais en plus, ils vont souffrir des mêmes maux
01:16:55 que les métropoles liées à l'immigration.
01:16:57 Le vrai sujet, il est là, c'est qu'on va en profiter.
01:16:59 En plus, je trouve que c'est un raisonnement néocolonial,
01:17:01 permettez-moi de vous dire, insupportable.
01:17:03 Ah oui, c'est des métiers difficiles,
01:17:05 mal rémunérés, faisons venir des immigrés,
01:17:07 mais dans les plans de coton aussi,
01:17:09 il devait se dire jadis en Louisiane,
01:17:11 qu'il ne pouvait pas se passer de main d'oeuvre pas chère.
01:17:13 Donc, rendons ces métiers,
01:17:15 revalorisons-les,
01:17:17 exonérons de charges peut-être,
01:17:19 faisons en sorte que les gens n'y soient pas exploités.
01:17:21 Par ailleurs, ça ne résoudra pas tous les problèmes.
01:17:23 Pour avoir des cousins éleveurs,
01:17:25 c'est des métiers où on n'a pas besoin
01:17:27 de migrants arrivés de l'avant-veille.
01:17:29 Là aussi, il y a besoin de qualité de vie,
01:17:31 de connaître les métiers,
01:17:33 c'est souvent des savoir-faire
01:17:35 qu'on se transmet de mère en fils.
01:17:37 - Une main d'oeuvre qualifiée.
01:17:39 On va vous libérer ensuite,
01:17:41 le mot de la fin pour vous voulir réagir
01:17:43 au propos de Gabriel.
01:17:45 - Non, je voulais réagir parce que ça va au-delà de ça.
01:17:47 Parce qu'en fait, la société agricole,
01:17:49 c'est aussi la campagne et le dynamisme
01:17:51 des régions intermédiaires et de toutes ces régions
01:17:53 qui se dépeuplent.
01:17:55 Et en fait, quand il y a un vivetage qui se dépeuple
01:17:57 parce qu'il n'y a plus de main d'oeuvre,
01:17:59 parce qu'on s'arrête l'élevage, etc.,
01:18:01 parce qu'il y a trop de contraintes
01:18:03 et qu'on ne peut pas permettre aux exploitations d'élevage
01:18:05 de pouvoir grossir un petit peu
01:18:07 et de travailler en commun, etc.,
01:18:09 de pouvoir partir en vacances,
01:18:11 c'est toute la société,
01:18:13 toutes ces sociétés intermédiaires,
01:18:15 tout descend de Paris.
01:18:17 Et les agriculteurs ruraux ne sont pas considérés
01:18:19 et les gens qui habitent à la campagne ne sont pas considérés.
01:18:21 Et c'est ça qui pèse aussi très lourd
01:18:23 sur toute cette société qu'on n'écoute pas.
01:18:25 - On va vous remercier, Thierry Desforges,
01:18:27 membre du bureau de l'AFDSE à Île-de-France,
01:18:29 d'avoir été sur notre plateau,
01:18:31 de nous avoir éclairé, d'avoir répondu
01:18:33 à nos questions dans Punchline Weekend.
01:18:35 On marque une très courte pause.
01:18:37 On va s'intéresser à une autre crise,
01:18:39 qui a des conséquences dramatiques,
01:18:41 la crise qui touche l'hôpital,
01:18:43 puisque Corinne Godefroy, mère de Lucas,
01:18:45 Lucas décédé aux urgences d'hier,
01:18:47 sera avec nous, elle témoignera sur notre antenne
01:18:49 dans un instant. Restez avec nous sur C12.
01:18:55 - Et de retour sur le plateau de Punchline Weekend.
01:18:57 Bienvenue, si vous nous rejoignez,
01:18:59 pour vous accompagner, Véronique Jacquier,
01:19:01 Gabriel Cluzel, Marc Varnot, Florian Tardif
01:19:03 et Vincent Roy. Dans un instant,
01:19:05 le témoignage de Corinne Godefroy,
01:19:07 la mère de Lucas, Lucas qui est décédé
01:19:09 aux urgences d'hier.
01:19:11 C'était fin septembre, il est resté
01:19:13 huit heures dans les couloirs des urgences.
01:19:15 Aujourd'hui, sa mère se demande
01:19:17 des réponses. Elle sera dans un instant
01:19:19 en liaison avec nous. Mais avant,
01:19:21 un point sur les toutes dernières actualités,
01:19:23 avec vous, félicité Kindoki.
01:19:25 - L'octroi de nouveaux crédits immobiliers
01:19:31 a atteint en 2023 son niveau
01:19:33 le plus bas depuis huit ans,
01:19:35 à 129,5 milliards d'euros,
01:19:37 selon la Banque de France. Malgré la stagnation
01:19:39 des taux, la production de crédits
01:19:41 à l'habitat a continué de reculer.
01:19:43 Fragilisée après une série
01:19:45 de polémiques depuis sa nomination,
01:19:47 Amélie Oudea Castera a affirmé
01:19:49 ce matin qu'elle ne songe pas
01:19:51 à démissionner. Dans une interview
01:19:53 donnée à TF1 ce matin, elle reconnaît
01:19:55 la médiocrité de ses premiers pas
01:19:57 à la tête de son super-ministère,
01:19:59 regroupant l'éducation nationale,
01:20:01 la jeunesse, les sports et les Jeux olympiques.
01:20:03 Elle refuse pour autant de baisser les bras.
01:20:05 Le président ukrainien
01:20:07 Volodymyr Zelensky a remercié
01:20:09 l'Union européenne pour avoir approuvé
01:20:11 une aide de 50 milliards d'euros
01:20:13 à Kiev. Dans ce geste, il y voit
01:20:15 un signal clair envoyé à la Russie.
01:20:17 De la même manière, la présidente
01:20:19 de la Commission européenne Ursula von der Leyen
01:20:21 parle elle aussi d'un message
01:20:23 très fort envoyé au président russe
01:20:25 Vladimir Poutine.
01:20:27 Merci beaucoup, félicité.
01:20:29 Prochain point sur l'actualité, ce sera à 19h
01:20:31 à l'Aïn, bien sûr. Nous en avons beaucoup parlé
01:20:33 dans cette émission, la levée des blocages
01:20:35 des agriculteurs, les agriculteurs
01:20:37 qui restent très attentifs. Désormais
01:20:39 à la mise en oeuvre des annonces,
01:20:41 nous suivons tout cela de très près,
01:20:43 bien évidemment sur CNews. Mais une autre
01:20:45 crise touche notre pays,
01:20:47 avec des conséquences dramatiques. La crise
01:20:49 de l'hôpital, cela fait des mois,
01:20:51 des années même que les professionnels du secteur
01:20:53 alertent. Et malgré les millions
01:20:55 déversés, rien ne semble
01:20:57 bouger. Pire, des patients
01:20:59 décèdent aujourd'hui dans les couloirs
01:21:01 des urgences. C'est ce qui est arrivé à
01:21:03 Lucas, Lucas, 25 ans,
01:21:05 dans la nuit du 30 septembre au 1er
01:21:07 octobre dernier. Il
01:21:09 décédait d'une septicémie
01:21:11 à l'hôpital d'hier. Le jeune homme avait été
01:21:13 transporté aux urgences pour de violentes
01:21:15 douleurs à l'abdomen. Mais après
01:21:17 plus de 8 heures passées sur un
01:21:19 brancard, il meurt finalement d'un
01:21:21 choc sceptique à 2h du matin.
01:21:23 Sa mère, Corinne Gautrevoix, se
01:21:25 bat depuis que, pour que la vérité
01:21:27 soit faite autour du décès de son
01:21:29 fils, Corinne Gautrevoix qui a accepté
01:21:31 de témoigner ce soir sur notre
01:21:33 antenne. Bonsoir Madame.
01:21:35 Un grand merci d'avoir accepté notre
01:21:37 invitation autour de ce
01:21:39 plateau. Nous sommes des parents aussi, nous
01:21:41 partageons donc sincèrement votre
01:21:43 douleur aujourd'hui. Peut-être
01:21:45 pour démarrer, est-ce que vous
01:21:47 pourriez nous rappeler les faits ?
01:21:49 Ce sont, je le disais donc, des douleurs
01:21:51 à l'abdomen qui ont poussé Lucas
01:21:53 à appeler les urgences, c'est bien cela ?
01:21:55 Alors c'est un petit peu
01:21:57 plus que ça. Il a commencé par avoir
01:21:59 des douleurs à l'abdomen le
01:22:01 vendredi soir. Il a
01:22:03 appelé, quand il a appelé
01:22:05 le
01:22:07 15, il avait des...
01:22:09 Le coeur qui battait très vite dans la poitrine
01:22:11 et il avait le souffle
01:22:13 court et il avait les lèvres qui étaient
01:22:15 devenues bleues. C'est ce qui a fait
01:22:17 qu'ils attendaient ce médecin et qu'ils ont
01:22:19 appelé le 15 en se disant que
01:22:21 son état de dégradé, ça allait de moins en
01:22:23 moins bien. Donc c'est tous ces symptômes-là
01:22:25 qui l'ont conduit aux urgences après un appel
01:22:27 au médecin régulateur.
01:22:29 Et du coup, arrivé aux urgences,
01:22:31 comment cela se passe ? Est-ce que vous étiez en
01:22:33 liaison avec nous ? Comment est-ce qu'il est pris
01:22:35 en charge à ce moment-là ?
01:22:37 Alors aux urgences,
01:22:39 ce qui se passe, c'est que c'est une
01:22:41 infirmière à l'organisation, à l'accueil
01:22:43 qui le prend en charge au départ
01:22:45 et ne voit pas de médecin.
01:22:47 Cette infirmière, ce qu'elle fait, c'est
01:22:49 reprendre les données
01:22:51 des pompiers, c'est-à-dire
01:22:53 il y a son rythme cardiaque,
01:22:55 il y a sa tension, donc son coeur
01:22:57 bat déjà très fort, il a 120, il a
01:22:59 une tension qui est à 10
01:23:01 et ensuite il y a 4 critères
01:23:03 qui sont notés, le fait qu'il avait
01:23:05 des vomissements, des douleurs abdominales
01:23:07 mais aussi des douleurs costales
01:23:09 et une grande faiblesse.
01:23:11 Dès le départ, ces deux
01:23:13 caractères sont retirés, c'est-à-dire
01:23:15 qu'on ne laisse que douleurs abdominales
01:23:17 et vomissements. On le classe
01:23:19 dans les légers et il est mis de côté
01:23:21 sur un brancard. Donc malgré ces
01:23:23 symptômes inquiétants, il n'est pas pris en charge
01:23:25 mais on l'installe sur un brancard
01:23:27 dans les couloirs des urgences,
01:23:29 c'est bien cela ?
01:23:31 C'est ça, parce que ces symptômes
01:23:33 qui ont été clairement
01:23:35 à mon avis
01:23:37 entendus par le médecin régulateur
01:23:39 qui l'a questionné pendant presque
01:23:41 11 minutes et qui
01:23:43 finit par se dire qu'il faut absolument l'emmener aux urgences
01:23:45 quand il entend qu'il a le coeur qui bat
01:23:47 très vite, qu'il a le souffle court,
01:23:49 que la douleur est intolérable et constante,
01:23:51 le questionnement, moi j'ai la bande
01:23:53 sombre de l'appel aux 15,
01:23:55 le médecin prend le temps
01:23:57 de bien le questionner
01:23:59 pour faire un genre de diagnostic
01:24:01 et pour décider qu'il faut absolument l'emmener
01:24:03 aux urgences.
01:24:05 Arrivé aux urgences, effectivement,
01:24:07 tout cela s'est oublié,
01:24:09 on note deux choses et on le met de côté
01:24:11 en pensant qu'il n'a rien.
01:24:13 Vous êtes en lien avec Lucas à ce moment-là ?
01:24:15 Vous êtes en lien avec Lucas, vous êtes avec lui,
01:24:17 vous l'avez par téléphone ?
01:24:19 On ne l'a que par téléphone
01:24:21 puisqu'on n'habite pas tout à fait à côté.
01:24:23 Moi, quand il m'appelle
01:24:25 à 2h30 pour me dire qu'il va très très mal,
01:24:27 son anniversaire c'était le mardi
01:24:29 et là on était le samedi
01:24:31 et on devait le fêter le dimanche,
01:24:33 on ne l'aura jamais fêté.
01:24:35 Quand il me dit "maman, demain je ne pourrai pas
01:24:37 venir à ton anniversaire"
01:24:39 et qu'il se sent tellement mal
01:24:41 qu'il n'arrête même pas à me parler
01:24:43 et qu'il me repasse sa compagne,
01:24:45 je sais que c'est très grave.
01:24:47 Comment est-ce que l'hôpital
01:24:49 vous a annoncé, vous a expliqué
01:24:51 son décès ?
01:24:53 C'est-à-dire que le jour même
01:24:57 ils ne nous l'ont pas expliqué,
01:24:59 là quand il est décédé,
01:25:01 puisque nous quand on a vu qu'ils ne le transféraient pas
01:25:03 en réanimation, on s'est bien douté
01:25:05 qu'il n'était pas
01:25:07 en état d'être transféré.
01:25:09 Du coup, on a assisté au massage
01:25:11 cardiaque. Moi j'ai demandé
01:25:13 à l'accompagner si c'était la fin
01:25:15 plutôt que de le voir
01:25:17 une fois que c'était fini. Donc on a assisté
01:25:19 à son décès, si on peut dire.
01:25:21 Mais bon, là ils ne nous ont
01:25:23 rien dit, il était décédé.
01:25:25 Après, à la commission des usagers
01:25:27 on l'a appris, bien avant,
01:25:29 on l'a appris dès le lendemain qu'il avait eu
01:25:31 un méningocoque et donc une septicémie
01:25:33 qu'il était mort d'un choc septique.
01:25:35 Ils ne nous donnent pas d'explication par rapport à ça.
01:25:37 Il n'y en a pas, c'est clair en fait.
01:25:39 Ils ne lui ont pas donné d'antibiotiques, ils ne s'en sont pas occupés.
01:25:41 Dans le cas de septicémie,
01:25:43 le temps c'est un facteur
01:25:45 hyper important, c'est-à-dire que
01:25:47 la croissance des bactéries est exponentielle.
01:25:49 Il faut traiter ça dès le départ.
01:25:51 Sinon, d'heure en heure,
01:25:53 tout le temps que vous perdez,
01:25:55 c'est des chances de survie de la personne en moins.
01:25:57 Il recevra ses premiers
01:25:59 antibiotiques juste avant d'être dans le coma
01:26:01 et incubé, vers minuit,
01:26:03 moins le quart.
01:26:05 Ça ne sert plus à rien.
01:26:07 Pourquoi a-t-il fallu autant d'heures pour qu'il soit pris en charge ?
01:26:09 Il n'y avait pas le personnel suffisant ?
01:26:11 Est-ce que vous avez des éclairages,
01:26:13 des éléments de réponse depuis qu'ils vous sont parvenus ?
01:26:15 Oui.
01:26:17 Ce qu'on nous a dit en commission des usagers,
01:26:19 effectivement, c'est qu'il n'y avait
01:26:21 pas assez de médecins, il n'y avait pas assez
01:26:23 de boxe, il n'a même pas été
01:26:25 scopé quand il fait son malaise
01:26:27 parce qu'il n'y a pas de scope disponible.
01:26:29 En fait, c'est des urgences.
01:26:31 Les gens se plaignent aux urgences
01:26:33 d'avoir que de la bobologie.
01:26:35 Mais en réalité, c'est la seule chose qu'ils sont
01:26:37 capables de soigner parce qu'il n'y avait pas de chirurgien,
01:26:39 il n'y avait pas de bloc opératoire, il n'y avait pas d'adrénaline,
01:26:41 il n'y avait pas de médecin,
01:26:43 il n'y avait pas de laboratoire.
01:26:45 Dans ces cas-là,
01:26:47 en fait,
01:26:49 ça ne devrait pas s'appeler des urgences.
01:26:51 Donc effectivement, les gens attendent pendant des heures
01:26:53 si ce n'est pas grave.
01:26:55 - Parce qu'à ce moment-là, il n'y avait pas de médecin.
01:26:57 Ce que vous nous dites, c'est qu'il n'y avait pas de médecin
01:26:59 pendant les 8 heures où votre fils
01:27:01 se trouvait dans les couloirs des urgences.
01:27:03 Pas de médecin en tout cas en capacité
01:27:05 de venir examiner votre enfant.
01:27:07 - Oui. Alors si j'ai bien compris,
01:27:09 il y avait deux médecins ce soir-là
01:27:11 et dont un qui est obligé de partir
01:27:13 régulièrement dans le SAMU.
01:27:15 Donc il devait rester un médecin.
01:27:17 Il a été vu par un médecin à 20 heures
01:27:19 alors qu'il est arrivé à 15h50.
01:27:21 Ce médecin,
01:27:23 je pense, n'a pas pris son dossier médical
01:27:25 puisque régulièrement, par exemple,
01:27:27 ses battements de cœur avaient été enregistrés
01:27:29 à 120, à 121, à 136.
01:27:33 Je pense que déjà ça aurait dû l'alerter.
01:27:36 Je pense que tous les infirmiers
01:27:38 à qui il a dit qu'il n'avait pas respiré,
01:27:40 ça n'a pas été retransmis à ce médecin.
01:27:42 Ce médecin l'a vu à 20 heures,
01:27:44 quelques secondes,
01:27:46 pour lui poser deux questions
01:27:48 sur ce qu'il avait mangé la veille,
01:27:51 le vendredi midi,
01:27:53 et s'il fumait de l'herbe.
01:27:55 Et ensuite pour dire qu'on attend le résultat
01:27:57 de la prise de sang.
01:27:59 La prise de sang a été effectuée à 18h20,
01:28:01 elle arrivera au laboratoire à 20h25,
01:28:03 donc une demi-heure après que le médecin
01:28:05 soit passé la voir.
01:28:07 Et en fait, il a vu ce médecin pour rien,
01:28:09 ça n'a servi à rien.
01:28:11 Vous avez déposé plainte aujourd'hui.
01:28:14 Nous avons essayé de contacter
01:28:16 l'hôpital de hier en début d'après-midi
01:28:18 pour leur donner la parole.
01:28:20 Pour le moment, nous n'avons pas eu de retour,
01:28:22 ça viendra peut-être.
01:28:24 Vous avez été en contact avec le ministère
01:28:26 de la Santé, ou pas madame ?
01:28:28 Alors, directement non.
01:28:30 J'avais envoyé une lettre
01:28:32 au ministère de la Santé.
01:28:34 Madame la ministre a dit à Pauline
01:28:36 qu'elle n'avait pas reçu la lettre.
01:28:38 En fait, elle a dû la recevoir
01:28:40 puisque j'ai reçu aujourd'hui
01:28:42 un courrier de la R.S.
01:28:44 pour me dire que le ministère
01:28:46 lui avait transmis mon courrier.
01:28:48 Donc, au niveau de l'hôpital,
01:28:50 il y a trois enquêtes en cours.
01:28:52 Vous avez une enquête judiciaire
01:28:54 qui a été demandée par le procureur
01:28:56 suite à notre plainte
01:28:58 et qui est faite par le commissariat de hier.
01:29:00 Vous avez une enquête de la R.S.
01:29:02 et vous avez une enquête de l'IGAS
01:29:04 qui a été demandée par le
01:29:06 ministère de la Santé.
01:29:08 Un grand merci en tout cas, Corine Gautreau,
01:29:10 d'avoir accepté de témoigner sur notre antenne.
01:29:12 Bien évidemment,
01:29:14 nous vous souhaitons plein de courage.
01:29:16 Nous sommes de tout cœur avec vous.
01:29:18 Nous partageons votre douleur ce soir.
01:29:20 Merci à vous.
01:29:22 On voit Marc Varnot, effectivement,
01:29:24 une situation absolument terrible.
01:29:26 Une situation, malheureusement,
01:29:28 qui n'est pas isolée.
01:29:30 Il y a d'ailleurs un autre témoignage
01:29:32 aujourd'hui dans les colonnes du Parisien,
01:29:34 celui de Thérèse.
01:29:36 Elle n'a pas pu, elle aussi,
01:29:38 sauver sa sœur aux urgences.
01:29:40 Elle a été envoyée en charge d'un hôpital
01:29:42 et d'administrer des antibiotiques
01:29:44 à sa sœur, qui s'appelle France.
01:29:46 Pauvre France, elle me disait
01:29:48 qu'elle avait des maux de tête terribles,
01:29:50 une soif épouvantable,
01:29:52 et qu'elle n'arrivait pas à attirer
01:29:54 l'attention des infirmières
01:29:56 à côté d'elle, qui rigolaient
01:29:58 et se racontaient leur week-end.
01:30:00 Voilà ce que raconte Thérèse.
01:30:02 S'il vous plaît, chaque heure compte,
01:30:04 donnez-lui des antibiotiques.
01:30:06 L'interne m'a alors répondu,
01:30:08 "Malheureusement, la conjonction
01:30:10 de plusieurs facteurs qui vont provoquer
01:30:12 des drames comme celui-là,
01:30:14 qui vont plus être des drames isolés,
01:30:16 mais qui vont devenir des drames habituels.
01:30:18 Quand vous mettez bout à bout
01:30:20 le fait qu'on déverse des milliards,
01:30:22 on en a 230 milliards au budget de la santé,
01:30:24 mais par contre on ne réforme jamais rien,
01:30:26 donc il n'y a aucune organisation,
01:30:28 tout ça c'est le flou artistique le plus total,
01:30:30 on a 24% des Françaises qui n'ont plus de généco,
01:30:32 on a 11% des Français qui n'ont plus de généraliste,
01:30:34 tout le monde se retrouve aux urgences.
01:30:36 J'ai eu l'occasion d'accompagner un proche
01:30:38 il y a deux mois aux urgences
01:30:40 dans un fameux hôpital du 92,
01:30:42 mais ce que vous voyez,
01:30:44 pardonnez-moi, mais vous vous demandez
01:30:46 si vous êtes en France,
01:30:48 c'est un enfer les urgences,
01:30:50 et là où je rejoins le témoignage de cette dame,
01:30:52 c'est que la considération qu'il vous ait faite,
01:30:54 on vous parle comme si vous étiez un débile mental,
01:30:56 vous dites "voilà, ma proche a du mal à respirer,
01:30:58 vous attendez votre tour",
01:31:00 bon, puis vous avez deux policiers qui arrivent
01:31:02 avec un gars qui est en sang,
01:31:04 et puis ensuite vous avez des SDF
01:31:06 ou je ne sais trop quoi qui rentrent
01:31:08 et qui font leurs besoins dans la salle d'attente.
01:31:10 Voilà, c'est ça ce qui est devenu aujourd'hui
01:31:12 les urgences en France.
01:31:14 Donc la personne avec qui j'accompagnais
01:31:16 a attendu trois heures, heureusement elle n'avait rien de grave,
01:31:18 mais trois heures, c'est la différence
01:31:20 entre la vie et la mort.
01:31:22 Et je crois que malheureusement,
01:31:24 ce qu'a vécu cette dame, c'est la conséquence
01:31:26 de toutes les erreurs depuis 20 ans,
01:31:28 et ces erreurs c'est quoi ?
01:31:30 On déverse de l'argent sans jamais rien réformer.
01:31:32 - La dame, qui est la tâle à peine nommée Premier ministre,
01:31:34 on se souvient, s'était rendue dans un hôpital
01:31:36 d'y jeunesse, c'était le 13 janvier dernier,
01:31:38 et il s'était fait d'ailleurs interpeller
01:31:40 par une soignante sur l'état de l'hôpital,
01:31:42 qui avait fait le même constat que vous finalement, Marc.
01:31:44 "L'hôpital est en train de mourir", avait-elle dit.
01:31:46 On va regarder cette séquence.
01:31:48 - On prend beaucoup de patients,
01:31:50 des patients, voilà,
01:31:52 des personnes étrangères qui sont en situation irrégulière,
01:31:54 on prend tout, l'hôpital
01:31:56 prend tout, tout, on est obligé
01:31:58 de tout absorber, la ville,
01:32:00 tout, c'est...
01:32:02 Et l'hôpital est en train de mourir.
01:32:04 Je ne sais pas si vous en avez conscience,
01:32:06 mais l'hôpital est en train de mourir.
01:32:08 - J'ai parfaitement conscience des difficultés,
01:32:10 mais je vois aussi
01:32:12 les raisons d'espérer
01:32:14 régler un certain nombre de problèmes.
01:32:16 Il y a quelques années, on aurait parlé
01:32:18 de ségures,
01:32:20 de rénovations locaux, comme on en a fait
01:32:22 ces dernières années, on n'y aurait pas cru.
01:32:24 Les moyens qui ont été débloqués sont colossaux.
01:32:26 Maintenant, ce qu'il faut, c'est que ça se traduise
01:32:28 très concrètement pour vous, dans vos conditions d'exercice.
01:32:30 C'est ça le sujet.
01:32:32 - Notre hôpital et nos soignants, c'est un trésor national.
01:32:34 On a une chance inouïe
01:32:36 en France
01:32:38 d'avoir un système de santé solidaire.
01:32:40 - Florian Tardif, il y a des raisons
01:32:42 d'espérer avec les moyens développés,
01:32:44 on entendait Gabriel Attal nous le dire,
01:32:46 le hôpital est un trésor national, et pourtant,
01:32:48 ça fait des années, des années, des années
01:32:50 que les problèmes, la situation des soignants,
01:32:52 l'état de l'hôpital en France...
01:32:54 - On va reprendre l'image de tout à l'heure.
01:32:56 On a un seau qui fuit,
01:32:58 on colmate certains trous et on rajoute de l'eau.
01:33:00 Vous allez comprendre
01:33:02 que la situation,
01:33:04 deux jours plus tard, est la même.
01:33:06 - On va reprendre la carte, il faut changer de logiciel.
01:33:08 - Oui, changer de logiciel, mais surtout que tout à l'heure,
01:33:10 par exemple, et là,
01:33:12 on voit que tout est lié, quasiment, en France.
01:33:14 On parlait de cette
01:33:16 suradministration
01:33:18 qui asphyxie
01:33:20 d'année en année ses agriculteurs.
01:33:22 C'est pareil.
01:33:24 On en parlait déjà,
01:33:26 il y a 30%
01:33:28 du personnel d'un hôpital
01:33:30 qui ne voit jamais un patient.
01:33:32 Est-ce que vous estimez que c'est normal ?
01:33:34 Est-ce qu'on ne peut pas enlever
01:33:36 un petit peu de cette suradministration,
01:33:38 cette bureaucratie
01:33:40 qui asphyxie quasiment
01:33:42 tous nos secteurs pour justement
01:33:44 remettre le patient au milieu
01:33:46 de l'hôpital ?
01:33:48 Ça paraît le béabat,
01:33:50 mais on en parle depuis des années, des années,
01:33:52 des années. Ça, c'est le premier point.
01:33:54 Et le deuxième point
01:33:56 qui est abordé, c'est pourquoi il y a
01:33:58 une surcharge aux urgences ?
01:34:00 Mais tout simplement parce que
01:34:02 dans de nombreuses
01:34:04 petites communes, même moyenne
01:34:06 ville, disons-le très clairement,
01:34:08 on a fermé progressivement
01:34:10 des services. Pourquoi ?
01:34:12 Parce que, là encore, mondialisation
01:34:14 de tout à l'heure, vous allez voir,
01:34:16 c'est génial, on va tout concentrer
01:34:18 dans certaines villes. Vous allez avoir
01:34:20 un accès à des services
01:34:22 de qualité, etc.
01:34:24 Sauf qu'au fur et à mesure,
01:34:26 il y a un certain nombre
01:34:28 de Français qui ont vu le médecin partir,
01:34:30 le pharmacien partir, etc.
01:34:32 Et qui finalement, dès qu'ils ont un problème,
01:34:34 se dirigent directement aux urgences,
01:34:36 viennent saturer les urgences alors qu'il y a des vraies
01:34:38 urgences. Et Vincent Roir l'a vu,
01:34:40 malgré les millions déversés,
01:34:42 rien ne change. Pire, lorsque l'on a connu
01:34:44 le témoignage de la mère
01:34:46 de Lucas, aujourd'hui,
01:34:48 on sait bien, des patients meurent dans les couloirs
01:34:50 des urgences en France. - Mais on baisse en qualité
01:34:52 dans plein de domaines.
01:34:54 La grande technique d'Emmanuel
01:34:56 Macron, c'est toujours, Florian
01:34:58 vient de le dire, c'est toujours, lorsque
01:35:00 il y a un péril, on remet
01:35:02 de l'argent. Mais on ne change
01:35:04 en rien l'équilibre même
01:35:06 du système. Vous avez
01:35:08 effectivement des gens
01:35:10 qui se ruent aux urgences. Mais pourquoi se ruent-ils
01:35:12 aux urgences ?
01:35:14 Parfois, aussi, puisque les urgences
01:35:16 s'en plaignent, pour des petits bobos.
01:35:18 Mais parce que vous avez eu des desertifications des médecins,
01:35:20 parce qu'ils ne peuvent plus s'adresser à leurs médecins,
01:35:22 etc. Et ce que dit cette dame
01:35:24 est très intéressant. L'hôpital absorbe
01:35:26 tout. Elle dit, on a même
01:35:28 des gens en situation irrégulière qui
01:35:30 viennent de l'hôpital. Vous savez, tout à l'heure,
01:35:32 on parlait de la même chose avec
01:35:34 l'agriculture. Monsieur Feneau disait
01:35:36 "On fait un appel d'air pour que les
01:35:38 migrants..." Mais vous savez, le problème
01:35:40 n'est pas de savoir si la France a besoin
01:35:42 de l'immigration. Le problème, c'est d'avoir la
01:35:44 certitude que l'immigration a besoin de la France.
01:35:46 C'est ça, le problème.
01:35:48 - Véronique Jacquet et Gabriel. - Je crois qu'il y a deux
01:35:50 dimensions qu'il faut souligner. La première, la paupérisation
01:35:52 de l'hôpital. Et on est tous d'accord
01:35:54 sur le diagnostic. J'ajouterais tout de même
01:35:56 que si l'hôpital
01:35:58 c'est maintenant la cour des miracles,
01:36:00 tout au moins les urgences, c'est aussi
01:36:02 parce qu'on ne traite pas
01:36:04 le problème de la médecine de ville. Voilà.
01:36:06 Il n'y a plus de médecin de ville.
01:36:08 Ce qui est arrivé à
01:36:10 ce pauvre Lucas, il avait eu un médecin
01:36:12 à son chevet qui puisse venir à la maison
01:36:14 faire le bon diagnostic. Voilà. Il ne serait
01:36:16 peut-être pas parti aux urgences. Bon. Après,
01:36:18 est-ce qu'on aurait pu le sauver ? C'est une autre affaire.
01:36:20 Et je comprends tout à fait le drame
01:36:22 de cette maman. C'est absolument abominable.
01:36:24 Mais la deuxième chose,
01:36:26 et moi ce qui me frappe, puisqu'il y a
01:36:28 plusieurs affaires consécutives là,
01:36:30 de morts aux urgences,
01:36:32 et du comportement du personnel,
01:36:34 que ce soit les soignants, les infirmières,
01:36:36 etc., c'est que cette
01:36:38 bureaucratie dont parle Florian Tardif,
01:36:40 qui a
01:36:42 asphyxié l'hôpital
01:36:44 dans son ensemble, puisqu'on ne laisse plus
01:36:46 les chefs de service faire
01:36:48 leur boulot correctement,
01:36:50 engendre une déresponsabilisation
01:36:52 à tous les niveaux. Puisqu'on
01:36:54 croule sous toute la paperasse, sous les
01:36:56 injonctions contradictoires,
01:36:58 moi je fais juste mon job, mais surtout je ne m'investis
01:37:00 pas. Et donc on laisse crever les malades.
01:37:02 Et ça, il y a encore 20-30 ans, ça n'existait pas.
01:37:04 Les chefs de service, le dimanche
01:37:06 matin, venaient voir leurs malades.
01:37:08 Si vous avez opéré,
01:37:10 et qu'ils se disaient que vous alliez peut-être saigner,
01:37:12 ils se levaient la nuit pour aller voir dans quel état vous étiez.
01:37:14 Maintenant, cela n'existe plus.
01:37:16 - Mais il y a 30 ans, il y a 30 ans, il y a un malheur au sein de famille.
01:37:18 - Il y a un an, il y a une déshumanisation
01:37:20 de l'hôpital. Et ça c'est beaucoup plus grave,
01:37:22 ça c'est beaucoup plus grave, parce que c'est pas
01:37:24 avec de la politique qu'on va réduire.
01:37:26 - Et rien n'a changé. - Et rien n'a changé.
01:37:28 Vous savez, on parle toujours de l'insécurité, mais aujourd'hui,
01:37:30 il y a une insécurité médicale en France, qui n'existait
01:37:32 pas du tout avant. Aujourd'hui, les Français ne se sentent pas
01:37:36 pris en charge dans leur santé.
01:37:38 Mais il y a beaucoup de sujets tabous
01:37:40 qui n'ont jamais été abordés. Vous l'avez dit,
01:37:42 le ratio personnel-administratif-médecin
01:37:44 qui est incroyable,
01:37:46 qui est tout à fait anormal.
01:37:48 Les médecins qu'on n'a pas formés,
01:37:50 on ne va pas parler du numérosclerosis, la féminisation aussi
01:37:52 du métier des médecins qui n'a jamais
01:37:54 été abordée, parce que c'est interdit
01:37:56 par les féministes,
01:37:58 par exemple.
01:38:00 Il y a ces métiers à forte vocation
01:38:02 qu'on ne rémunère plus, comme les infirmiers,
01:38:04 les médecins, etc.
01:38:06 Il y a une immigration massive
01:38:08 qui ne connaît pas d'autres solutions
01:38:10 quand ils veulent aller se faire soigner que l'hôpital,
01:38:12 parce que le système du médecin traitant,
01:38:14 ils ne le connaissent pas. Donc tout ça, c'est des sujets
01:38:16 qu'on ne veut pas aborder. Donc on continue
01:38:18 dans le mur, on rajoute des chèques, on fait des chèques,
01:38:20 on surajoute des chèques aux chèques, en espérant
01:38:22 que ça va se calmer, jusqu'à la prochaine fois.
01:38:24 - Allez, on arrive au terme de cette émission.
01:38:26 Un grand merci à tous les cinq
01:38:28 d'avoir apporté vos éclairages,
01:38:30 d'avoir débattu sur l'actualité. Restez avec nous sur CNews.
01:38:32 Vous l'attendez, il est là, face à
01:38:34 Philippe Devilliers. C'est tout de suite sur CNews
01:38:36 avec Geoffroy Lejeune, le tour orchestré
01:38:38 par Eliott Deval. C'est dans un instant
01:38:40 votre rendez-vous du vendredi soir
01:38:42 à ne pas manquer, bien évidemment.
01:38:44 A très bientôt. Je vous retrouve à 22h pour
01:38:46 Soir Info Weekend. Merci à David Pujol
01:38:48 de m'avoir aidé à préparer cette émission,
01:38:50 ainsi qu'à toutes les équipes techniques.
01:38:52 A très vite sur CNews. Excellente soirée, très bon week-end
01:38:54 à tous.
01:38:56 ...

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