Lors de son audition aux côtés de Bruno Le Maire par la commission des Finances de l'Assemblée nationale, le ministre délégué aux Comptes publics a indiqué que les économies à réaliser seraient d'au moins 20 milliards d'euros l'année prochaine.
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00:00 Nicolas, la facture continue de monter pour les économies que doit faire le gouvernement après les 10 milliards annoncés il y a 15 jours par surprise.
00:07 Voilà qu'il faut trouver maintenant 20 milliards de plus pour l'année prochaine.
00:10 Chiffre annoncé hier par le ministre des Comptes publics Thomas Cazenaves, qui est d'ailleurs ce matin l'invité d'Apolline de Malherbe à 8h30.
00:17 Pourquoi est-ce qu'il faut baisser à ce point les dépenses ?
00:20 Il faut baisser les dépenses parce que la croissance est moins bonne.
00:22 Quand la croissance est moins bonne, les recettes sont moins bonnes.
00:25 On réalise ce qui manque, pas loin de 8 milliards d'euros de recettes fiscales sur l'année 2023.
00:29 Dans ces cas-là, les budgets dérapent.
00:31 On réalise qu'on devait faire 4,9 % de déficit l'an dernier.
00:35 Ce ne sera plus, ça dit Bruno Le Maire, on sera entre 5 et 5,5 %.
00:38 Qu'est-ce que redoute Bercy ?
00:39 Bercy redoute que le budget dérape trop.
00:41 Si le budget dérape trop, le reste du monde qui nous prête régulièrement de l'argent, notre fameuse dette publique,
00:46 risque d'être plus exigeant pour accepter d'acheter nos obligations françaises et donc de demander ce qu'on appelle une prime de risque plus élevée,
00:53 un taux plus élevé pour nous prêter.
00:55 Ces annonces visent bien sûr, notamment, les agences de notation qui, dans les mois qui viennent, vont remettre leur avis sur la solvabilité de notre pays,
01:04 sur la capacité de la France à pouvoir payer ses dettes dans les temps.
01:07 On avait dit qu'il fallait 12 milliards d'économies en 2025.
01:10 Depuis hier, ce n'est plus 12, mais 20 milliards d'euros.
01:12 Et on va les trouver où ces 20 milliards ?
01:14 Pas dans les impôts, a promis Bruno Le Maire.
01:15 Il répète d'ailleurs que les 2 milliards de baisse d'impôts des classes moyennes pour 2025 seront tenus.
01:20 Donc on va dans les dépenses.
01:22 Pas que celles d'Etat, pas que celles de l'Etat, mais bien sûr, toutes les dépenses.
01:25 Petite liste.
01:26 L'assurance chômage à nouveau réformée.
01:28 La réforme du remboursement des transports sanitaires par les taxis.
01:33 Le remboursement des infections à longue durée pourrait être modifié.
01:37 Il y aura probablement un reste à charge sur le compte personnel de formation.
01:40 On en parlera d'ailleurs dans le journal de 6h30.
01:42 L'allocation spécifique de solidarité prend fin.
01:44 Il pourrait y avoir des nouvelles règles pour les arrêts maladie afin de réduire l'absentéisme dans la fonction publique.
01:50 Des aides aux entreprises pourraient être remises en cause.
01:52 Des aides au secteur du cinéma pourraient être remises en cause.
01:55 Et il est pas du tout impossible qu'on baisse les budgets qui subventionnent aujourd'hui l'apprentissage.
02:01 On va certainement aussi encore mettre une cure de diète au ministère, notamment sur leurs dépenses immobilières.
02:06 Et puis un espoir, c'est qu'on réalise de grosses économies avec ce qu'on appelle le choc de simplification.
02:11 Bruno Le Maire a par exemple annoncé que 80% des SERFA d'ici 2026 seront pré-remplis par la Législation.
02:18 - C'est les certificats ? - Les certificats pour toutes les démarches administratives.
02:22 Et que les 1 800 SERFA français disparaissent en 2030.
02:26 Ou il annonce encore que d'ici à 2027, on aura réussi à diviser par deux le Code du commerce qui compte 7000 articles.
02:33 Et puis une piste a semblé-t-il été écartée par Emmanuel Macron, l'idée de sous-indexer les pensions de retraite en 2025.
02:40 Parce qu'avant les européennes, on va éviter de taper sur ceux qui votent.
02:43 - Mais pardon, si c'est pas une politique d'austérité, c'est quoi ?
02:46 - Vous l'appelez comme vous voulez. Vous l'appelez austérité, vous l'appelez rigueur, ou vous dites "bof, 20 milliards sur 1 300 milliards, c'est pas de l'austérité".
02:52 Bruno Le Maire a inventé un nouveau mot hier, le frein d'urgence.
02:55 - Il a fait ça ? Il l'a mimé comme ça Bruno Le Maire ? Moi j'ai du neige.
03:00 - Le débat "austérité, pas austérité", franchement, ça mènera nulle part.
03:04 Le truc, c'est que la seule solution vertueuse, c'est pas de remplacer le rabot par la hache dans la dépense publique.
03:09 C'est de réformer enfin l'État comme on ne l'a jamais fait.
03:11 De réformer enfin le fameux millefeuille territorial comme on ne l'a jamais fait.
03:15 C'est là où on a un choc de simplification avec énormément d'économies.
03:18 Mais ça suppose avant de mettre fin au statut de la fonction publique.
03:21 - Merci Nicolas.